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  • il y a 4 mois
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00:00Les tensions entre la France et l'Algérie qui sont encore montées d'un cran cette semaine avec la demande d'Emmanuel Macron à son Premier ministre
00:07d'avoir plus de fermeté concernant le renvoi des ressentissants algériens sous OQTF notamment et la demande réciproque d'Alger.
00:15Henri Guénaud, c'est ainsi qu'on se parle entre Premier ministre et Président de la République par lettre ?
00:21Alors ça arrive oui que le Président de la République...
00:24Mais par une bonne presse !
00:25Qui fuite dans la presse !
00:27Ah oui mais ça c'est l'impression que c'est propre de ce gouvernement, tout fuite dans la presse et quand ça ne fuite pas tout seul on l'aide à fuiter.
00:34Mais bon, ils sont tombés sur cette question, je n'ai jamais vu cela dit, une lettre destinée à fuiter et écrite de cette façon.
00:45On ne se parle pas comme ça.
00:47Non, exactement, on ne parle pas comme ça.
00:49Mais d'abord ça se prend comme une note qui finit par une ridicule formule de politesse que le Président de la République n'emploie jamais.
00:58Ça contraste beaucoup avec les lettres que pouvait adresser par exemple Georges Pompidou à son Premier ministre Jacques Chaband-Elma.
01:04Mon cher Premier ministre c'est qu'il écrivait lui-même pour appeler son attention un peu fermement sur des sujets qui lui tenaient à cœur.
01:11Par exemple, l'abattage des platanes au bord des routes.
01:15Mais là, ce n'est pas du tout ça.
01:17Et d'autre part, la lettre elle-même, elle est bourrée de contradictions.
01:20Vous savez, une phrase qui vous dit qu'il faut être ferme, la France souvent dit qu'il faut être respectueux vis-à-vis de l'autre.
01:25La France doit être respectée, etc.
01:27Après on rajoute un petit morceau de phrase, ah oui mais ça s'adresse aussi à l'Algérie.
01:31Mais cette lettre, vous savez ce qu'est le but au fond de cette lettre ?
01:34C'est de mettre M. Retailleux au pied du mur.
01:36Vous trouvez que ce n'est pas bien, maintenant débrouillez-vous.
01:40Mais maintenant vous allez nous faire voir ce qu'est la fermeté, comment ça marche, tout en respectant l'autre.
01:45La mission est quasiment impossible et à mon avis, elle ne sera pas accomplie.
01:50Gaspard Gantzor, les autorités algériennes disent même avoir été surprises par l'arrivée dans ce débat d'Emmanuel Macron.
01:55Ça vous a surpris aussi que le président de la République...
01:57J'ai été très très étonné.
01:58Honnêtement, peut-être l'explication qui est donnée par Henri Gano est la bonne, mais j'ai vraiment été très étonné.
02:02Il avait laissé ça jusqu'à présent à son ministre de l'Intérieur.
02:04Très très étonné, parce que déjà je pense que ce n'est pas du tout efficace dans le rapport de force et la négociation avec les Algériens,
02:10parce que ça rajoute de la confusion.
02:13C'est très toxique, on va dire, dans la relation interne au gouvernement.
02:18Tout ça est à ciel ouvert, donc on a vraiment l'impression d'être dans une sorte de jeu de télé-réalité
02:21dans lequel les gens se mettent des coups de pression réciproques.
02:25Et puis surtout, je pense que ça va encore retarder l'échéance d'une reprise du dialogue avec les Algériens
02:31qui faille de la fermeté dans la relation avec tous nos partenaires, notamment les Algériens,
02:36qu'il y ait des erreurs qui ont été commises sans doute des deux côtés.
02:38Ok, mais de toute façon, on ne va pas continuer cette montée des périls de façon infinie.
02:44Là, j'ai vu que les Algériens, enfin on pourrait en souvenir, mais quand est-ce qu'on dit qu'ils allaient reprendre
02:48l'ambassade de France et la résidence de l'ambassadeur, c'est quoi l'étape d'après ?
02:51Vraiment, je pense que ça ne fait que mettre de l'huile sur le feu.
02:54Et surtout, je pense qu'aucun des acteurs, côté français en tout cas, je ne pourrais pas dire du côté algérien actuel,
03:00pense sincèrement que la pression qu'il met à l'heure actuelle peut être efficace.
03:05Je ne crois pas du tout.
03:06Je pense que Rotailleux n'y va pas croire lui-même qu'il est possible de répondre à l'injonction présidentielle.
03:12François Biro, il n'a pas du tout envie de s'en occuper.
03:14Et quant à Emmanuel Macron, il sait très bien que ça, malgré tout son culte du jupitérisme,
03:19que ça ne va pas l'aider, ça ne va pas que d'un coup de bagage magique, personne n'y croit.
03:24Donc c'est un peu une sorte de voile qui est mis sur la réalité.
03:29Et en attendant, la relation avec les Algériens ne s'améliore pas, or elle est fondamentale.
03:35Peu importe ce qu'on pense de la politique qui est menée en Algérie,
03:38on doit avoir des relations avec ce pied et trouver un terrain d'entente et un dialogue.
03:43Et un partage de la Méditerranée, mes chers,
03:47il est impossible de toute façon de tourner le dos à toute la rive sud.
03:51Ça n'est pas possible, même à l'Algérie,
03:53parce que d'abord une partie de l'Algérie est en France,
03:55et puis une partie de notre histoire commune,
03:57et de notre destin commun.
03:58C'est ainsi, on peut le regretter.
04:00Mais surtout, je crois que la faute,
04:03elle est dans la publication de tout ce que nous essayons de faire
04:11comme pression sur l'Algérie, et de toutes nos divisions internes.
04:14Les rapports de force, ça existe entre les nations.
04:18Il y a matière A, d'abord il y a ce que moi j'appelle une prise d'otage,
04:21c'est-à-dire à la fois Bouahime Sansal et M. Gleize,
04:26ça qui est inadmissible.
04:28Et puis d'autre part, il y a la question des OQTF.
04:31Donc il y a matière à un rapport de force qu'un pays ne veuille pas reprendre.
04:34Comment on sort justement de cette intéresse de la violence ?
04:36Mais d'abord, ça se joue derrière le rideau et pas sur la scène publique.
04:40Et plus il y a de rapports de force...
04:42Ils n'ont pas essayé derrière le rideau ?
04:43Ça fait des mois très durs.
04:45Non, mais on a négocié publiquement d'un côté,
04:49tandis que d'autres faisaient sur la scène des grandes déclarations
04:51de fermeté, des menaces, des temps...
04:54Mais tout ça s'est fait en public, c'est absurde.
04:56Voilà, c'est vraiment le contraire, même de la diplomatie des rapports de force.
05:01Parce que lancer un ultimatum à l'Algérie,
05:03ou que l'Algérie nous en relance un, c'est absolument sans issue.
05:07Aucun pays ne peut accepter un ultimatum,
05:09sauf s'il peut écraser celui auquel il lance l'ultimatum.
05:11Ce qui n'est pas notre cas en l'occurrence.
05:14Trump peut le faire avec la Colombie,
05:16mais nous, nous ne pouvons pas le faire avec l'Algérie.
05:18Nous ne pouvons pas isoler l'Algérie.
05:20Je rappelle en plus que le premier allié de l'Algérie, c'est la Russie,
05:24que le deuxième allié de l'Algérie, c'est la Chine,
05:27qu'ils sont en train de signer des accords avec un tas d'Européens
05:30qui ne viendront pas à notre aide.
05:31Je pense à l'Italie, à l'Espagne, etc.
05:33Donc, ça ne sert à rien de faire des démonstrations
05:36qui ne font que la preuve de notre impuissance.
05:39Si nous avons des pressions à faire, c'est derrière le rideau.
05:41Nous avons là des moyens, des moyens d'État
05:44qui sortent du jeu ordinaire de la diplomatie et du droit international.
05:48Mais ça n'a rien à faire sur la scène publique.
05:50Je pense qu'en plus, c'est un peu ce qu'a dit Henri Guéneau,
05:53c'est qu'on fait de la politique intérieure à travers ces déclarations.
05:56D'ailleurs, tant du côté algérien que du côté français.
06:00Or là, il faut faire vraiment des relations internationales et de la diplomatie.
06:03C'est évidemment extrêmement difficile.
06:05C'est un dossier extrêmement compliqué.
06:07Et franchement, je pense que je souhaite bien du courage
06:09à ceux qui en ont la charge au Quai d'Orsay et ailleurs.
06:12Mais par le passé, on a déjà réussi à résoudre des crises très graves
06:16avec les Algériens au prix de rapports de force
06:19compte tenu de ce qu'était notre histoire commune.
06:21Mais encore une fois, on n'a pas le choix.
06:23À la fois parce qu'il faut qu'on récupère,
06:24vous avez eu raison de les citer,
06:26ces deux personnes qui sont actuellement détenues injustement,
06:30on va dire en Algérie, qui doivent pouvoir revenir en France.
06:32Et puis par ailleurs, parce qu'on a besoin à long terme
06:34de se payer de ces relations.
06:36Vous imaginez, pour les centaines de milliers de personnes en France
06:38qui sont soit de nationalité algérienne,
06:40soit qui sont issues ou descendants de la population algérienne,
06:44est-ce que ça peut voir signifier cette montée des périls ?
06:46Et qui suivent évidemment cette montée d'escalade de tensions.
06:48Ça veut dire, ça ne va pas aider, on va dire.
06:50C'est une certitude.
06:50On va passer, si vous le permettez,
06:52il nous reste juste quelques minutes pour évoquer...
06:54Dès que vous mettez les rapports de force sur la scène publique,
06:55c'est fini, ça ne peut plus marcher.
06:56Et voilà.
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