Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 3 mois
Votre rendez-vous 100% direct, décryptage, débats. Pour tout savoir mais aussi tout comprendre de l’actualité. Aux côtés de Loïc Gazar et Elisa Trannin : les meilleurs experts et tous les acteurs qui font l’info

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Cette question à présent, aurons-nous deux jours fériés de moins l'année prochaine ?
00:04C'est en tout cas l'une des pistes envisagées par le gouvernement pour renflouer les caisses de l'État.
00:09Une telle mesure pourrait rapporter jusqu'à 4,2 milliards d'euros au budget.
00:13Les partenaires sociaux sont donc invités à y réfléchir en vue de négociations à la rentrée.
00:20Les précisions de Mathilde Couvillère et Lolita Perron.
00:24Sur ce marché lillois, la perspective de supprimer deux jours fériés n'enchante pas vraiment.
00:30Je pense qu'on cotise déjà assez pas mal.
00:32Je pense qu'on donne assez de notre personne pour encore nous enlever un bien qui a été acquis par nos anciens.
00:39A mon avis, il y a d'autres moyens de récolter de l'argent,
00:43peut-être déjà en supprimant une partie des primes de tous nos grands conseillers, nos présidents et tout ça.
00:49Une mesure présentée aux partenaires sociaux et qui pourrait finir dans le projet de loi de finances 2026.
00:55Les économies d'une telle mesure ont même déjà été estimées par le gouvernement.
01:00Le rendement de cette mesure devra être pour le secteur privé de 4,2 milliards d'euros dès 2026.
01:06Le gouvernement évoque l'éventualité de supprimer le lundi de Pâques et le 8 mai,
01:10en expliquant qu'il se situe à une période de l'année comportant de nombreux jours fériés.
01:15Mais le Premier ministre dit rester ouvert aux négociations.
01:18Le choix des deux jours fériés identifiés peut être discuté dès lors que le rendement de la mesure est préservé.
01:24Mais les syndicats mettent en doute les économies avancées.
01:27Le mois de mai est aussi très bénéfique pour toute l'industrie du tourisme, l'hôtellerie, la restauration.
01:36Le calcul n'est pas forcément rentable.
01:40Les partenaires sociaux ont jusqu'au 1er septembre pour prendre part aux négociations
01:44qui devront s'achever au plus tard le 30 septembre prochain.
01:49Supprimer les jours fériés bonnes ou même vos idées ?
01:51On va poser la question à nos invités et notamment à vous, Franck Boisiz.
01:55Vous êtes journaliste à Libération.
01:58Qu'est-ce qu'il faut en penser de cette mesure ?
02:00D'abord, il faut peut-être préciser le cadre légal de tout cela.
02:03Ces deux jours travaillés qui étaient avant les jours fériés
02:06seront travaillés sans rémunération supplémentaire,
02:09que ce soit pour les salariés du secteur privé ou les agents et contractuels du service public.
02:15Donc ça, c'est déjà le premier point qui est important pour fixer les esprits et le cadre.
02:20Et à partir de ce moment-là, puisque les salariés vont travailler plus pour la même rémunération,
02:26ils vont générer plus de production de richesse.
02:29Et donc, leurs employeurs verseront une partie de cette production supplémentaire
02:33qui aura été générée aux finances de l'État.
02:36Et c'est ce qui permettra d'alimenter une contribution supplémentaire.
02:40Alors, on va revenir sur toutes ces modalités dans un instant,
02:42mais on va tout de suite vous interroger, Cyril Chabagné,
02:45parce que vous êtes président de la Confédération française des travailleurs chrétiens, la CFTC.
02:50Matignon a envoyé un document d'orientation au sujet de la suppression de ces deux jours fériés.
02:56Elle vous invite, vous, les partenaires sociaux, à donner une réponse d'ici le 1er septembre
03:02pour savoir si vous acceptez de négocier sur ce sujet-là.
03:06Une simple question, est-ce que la CFTC va participer à ce débat à la rentrée ?
03:12Non, la CFTC ne va pas participer à ce débat.
03:16J'ai déjà prévenu que ce soit le ministère du Travail ou Matignon,
03:20parce que tout simplement, la suppression de jours fériés n'est pas la solution
03:24pour régler la problématique de la dette.
03:29Le problème central, ce n'est pas de faire travailler davantage
03:32les personnes qui ont déjà un emploi et qui travaillent.
03:35Notre principale difficulté dans notre pays,
03:38c'est que nous avons un taux d'activité qui est trop faible,
03:41et en particulier sur les jeunes, moins de 25 ans,
03:44et sur les seniors, les plus de 55 ans,
03:46où nous avons un taux d'activité qui est à peu près de 10 points inférieur
03:50à nos principaux voisins européens.
03:52Donc l'angle d'attaque et le travail, il est là.
03:55Il est sur l'emploi des jeunes, l'emploi des seniors,
03:58et non pas pour aller faire travailler un peu plus
04:01les personnes qui travaillent déjà.
04:03Et puis sur les 4,2 milliards d'économies,
04:06c'est un calcul qu'on conteste,
04:08parce qu'il est simplement pris la production supplémentaire
04:12qui sera faite par les salariés,
04:14mais on oublie par exemple que le lundi de Pâques
04:17est une journée, l'une des journées à plus forte consommation,
04:21il y a beaucoup de dépenses,
04:23et donc une très grande journée en rentrée de TVA,
04:27et donc ça, ça n'a pas été pris en compte,
04:29et donc il y aura des pertes aussi de rentrée d'argent,
04:31notamment sur la TVA,
04:33et puis tous les commerces pour lesquels c'est une journée
04:36très prolifique en chiffre d'affaires,
04:38vont aussi avoir une baisse importante de chiffre d'affaires,
04:41donc c'est vraiment pas une bonne idée.
04:43Le choix de ce lundi de Pâques, vous l'évoquiez,
04:45ça peut être une perte pour des commerçants,
04:47vous avez réussi à le chiffrer ça ?
04:50C'est assez difficile à chiffrer,
04:52parce qu'on n'a pas de manière précise,
04:54évidemment, les différents chiffres d'affaires,
04:57mais ceux qu'on sait,
04:58et les commerçants avec qui on a pu discuter,
05:01nous disent que le lundi de Pâques,
05:03avec le 15 août par exemple,
05:04qui va arriver dans les prochains jours,
05:06c'est parti des 4 ou 5 journées
05:09avec le chiffre d'affaires le plus important,
05:12puisque c'est un pont,
05:13c'est un week-end prolongé de 3 jours,
05:15dont beaucoup de personnes se déplacent,
05:18c'est une perte pour le tourisme,
05:20vont aller au restaurant,
05:21vont aller faire des courses,
05:23et donc c'est une journée très prolifique,
05:25un chiffre d'affaires,
05:26et donc très prolifique en rentrée de TVA,
05:28et ça, ça n'a pas été pris en compte.
05:30Donc on pense que les 4 milliards sont largement surestimés,
05:34et puis encore une fois,
05:35c'est vraiment sur l'emploi des seniors
05:37et l'emploi des jeunes sur lequel il faut agir,
05:39et non pas faire travailler plus
05:41ceux qui ont déjà la chance d'avoir un travail.
05:44– Alors Cyril Chabagné,
05:45on a le journaliste Franck Boisise avec nous sur notre plateau,
05:48qui souhaiterait aussi vous interroger.
05:49– Cyril Chabagné, il semble que la CFTC
05:51ne soit pas la seule à vouloir ne pas aller
05:54à la négociation avec l'État.
05:56Si l'État décide de passer en force,
05:59et donc d'essayer de trouver une majorité
06:01pour faire passer cette disposition
06:03consistant à travailler pendant ces deux jours fériés,
06:07quelle sera votre réaction à vos organisations syndicales ?
06:10– Écoutez, nous avons discuté ensemble
06:13les organisations syndicales encore vendredi,
06:16nous avons fait un texte commun,
06:20précisant que nous allons nous rencontrer
06:22le 1er septembre
06:24pour voir les moyens d'action
06:26que nous allons faire
06:27si à la fois les jours fériés
06:29demeurent dans le projet de loi,
06:31mais aussi sur le budget
06:32où l'on conteste toute une partie
06:34de ce budget qui a été proposé
06:38par le Premier ministre.
06:40Donc aujourd'hui, tout est sur la table,
06:41ça sera disputé entre nous le 1er septembre,
06:44mais il y a quand même de fortes chances
06:46qu'une journée de mobilisation
06:48soit prévue par l'ensemble
06:50des organisations syndicales.
06:52– Franck Boisise,
06:53vous en parliez un petit peu tout à l'heure,
06:55mais pour nos téléspectateurs,
06:56on va redonner les modalités,
06:58en tout cas peu précises,
06:59mais celles données dans le document
07:00envoyé aux partenaires sociaux.
07:02Il est écrit,
07:03les salariés mensualisés,
07:04les agents publics ne seraient pas
07:05rémunérés pour ces nouvelles heures
07:07de travail,
07:08et en contrepartie,
07:09par contre,
07:10les employeurs du secteur privé
07:11devront s'acquitter
07:12d'une contribution affectée
07:14au budget de l'État.
07:16Voilà ce qui figure,
07:16en tout cas,
07:17dans le document envoyé
07:19aux partenaires sociaux.
07:20Si je comprends bien,
07:21en fait,
07:21c'est les entreprises privées
07:22qui vont devoir mettre
07:23la main en portefeuille ?
07:24– Alors,
07:24on n'a pas encore,
07:25dans cette lettre de cadrage
07:26qui a été envoyée
07:27aux organisations syndicales,
07:28on n'a pas encore les modalités
07:29pour tout ce qui relève
07:30des agents de l'État,
07:31des collectivités locales
07:32ou de l'hôpital.
07:33– Ah,
07:33c'est écrit qu'ils ne seraient pas
07:34rémunérés pour les nouvelles
07:35heures de travail.
07:35– Non,
07:35ils ne seraient pas rémunérés,
07:36mais en contrepartie
07:37de cette non-rémunération,
07:38qu'est-ce que fait l'employeur
07:39lorsqu'il s'agit de l'État
07:40ou des collectivités locales ?
07:40Est-ce que lui aussi
07:42il met la main à la poche ?
07:43C'est une question
07:44à laquelle pour le moment
07:45il n'y avait pas de réponse.
07:46Mais quoi qu'il en soit,
07:47pour les salariés
07:47du secteur privé,
07:48finalement c'est une illustration
07:49du travailler plus
07:51pour gagner moins,
07:52puisque la rémunération
07:54ne changera pas
07:54et la durée du travail
07:56sera augmentée.
07:58Et c'est justement,
07:59on le voit à travers
08:00le représentant de la CFTC,
08:01ce qui provoque la colère
08:02des organisations syndicales.
08:04Et on peut imaginer
08:04que ça risque de ressembler
08:05un petit peu,
08:06souvenez-vous,
08:07à ce qui s'est passé
08:07au conclave pour les retraites
08:09où au début
08:10le Premier ministre
08:11a fixé un cadre
08:12et puis rapidement
08:13il n'y a plus eu
08:14beaucoup de participants
08:15à ce conclave
08:16sur les retraites
08:17qui n'a pas abouti
08:18à grand-chose.
08:19Peut-être que dans ce cas de figure
08:21la négociation risque là aussi
08:23de tourner court
08:23très rapidement.
08:25Cyril Chabagné,
08:25vous êtes toujours avec nous.
08:27Le gouvernement
08:28qui vise donc
08:28un rendement
08:29de 4,2 milliards d'euros
08:31en 2026
08:32avec cette mesure,
08:33c'est tout de même
08:34pas négligeable
08:35comme économie ?
08:37Encore une fois,
08:38les 4,2 milliards
08:40on les conteste
08:41puisqu'il y aura
08:42une part de TVA
08:43de rentrée d'argent
08:44en moins
08:45puisque c'est une journée
08:46à forte consommation.
08:48Il y a d'autres
08:49pour juger la dette
08:52et ce qu'on reproche
08:53en particulier
08:54à ce budget
08:54c'est d'avoir demandé
08:56tous les efforts
08:57uniquement aux retraités,
08:59aux travailleurs
08:59et aux chômeurs
09:01parce que nous avons aussi
09:02reçu une lettre de cabrage
09:03sur l'assurance chômage
09:04extrêmement dure.
09:06Les entreprises
09:08sont largement épargnées.
09:10Rappelez-vous
09:10le rapport du Sénat
09:12qui a été rendu
09:13il y a une quinzaine
09:14de jours
09:14sur les 211 milliards
09:16d'aides publiques
09:17aux entreprises
09:18dont la moitié
09:19on ne sait pas
09:20à quoi ça sert
09:21et comment c'est distribué.
09:23Ça faisait partie
09:24des revendications
09:26de la CFTC
09:26mais aussi
09:27de mes collègues.
09:28On pense que
09:29sur les 211 milliards
09:30donnés aux entreprises
09:31et d'ailleurs
09:32la plupart du temps
09:32aux plus grosses entreprises
09:34et non pas
09:34aux TPE et PME
09:35qui en ont le plus besoin
09:36on pouvait facilement
09:37trouver 5 à 10 milliards
09:39d'économies aussi
09:41pour que tout le monde
09:42puisse faire un effort
09:43puisque rappelez-vous
09:44le discours du Premier ministre
09:45c'était vraiment
09:46très clair
09:47c'était
09:47tout le monde
09:48devra participer
09:49aujourd'hui
09:50seuls les travailleurs
09:52participent
09:53et quand on parle
09:54de la suppression
09:56des deux jours fériés
09:57le journaliste
09:58sur votre plateau
09:59a dit très justement
10:01que c'est travailler plus
10:02pour gagner moins
10:03mais je rappelle
10:04que ça vient
10:05s'ajouter aussi
10:06à l'annonce
10:07du Premier ministre
10:07sur l'année blanche
10:09en 2026
10:10donc année blanche
10:12aucune prestation
10:13revalorisée
10:14on nous demande
10:15de ne pas revaloriser
10:16non plus nous
10:17les partenaires sociaux
10:18l'assurance chômage
10:19donc l'indemnisation
10:20des chômeurs
10:21et en plus de ça
10:22on doit travailler
10:23deux jours fériés
10:24nous avons proposé
10:26toute une série
10:26d'économies
10:27malheureusement
10:28l'ensemble
10:29de nos propositions
10:30il n'y en a pas
10:30une qui a été reprise
10:32par Matignon
10:33ni par le ministère
10:35du travail
10:35Merci beaucoup
10:36Cyril Chabagné
10:37d'avoir participé
10:38à ce débat
10:38et on a bien retenu
10:39que la CFTC
10:40répondait non
10:41à Matignon
10:41pour négocier
10:43à la rentrée
10:43sur la suppression
10:45de ces deux jours fériés
10:46très rapidement
10:47Franck Boisiz
10:48est-ce que François Bayrou
10:48a proposé deux jours
10:50pour en obtenir au moins un ?
10:51Le problème c'est que
10:52si dans son esprit
10:53il a proposé deux jours
10:54pour en obtenir un
10:55de ce qu'on entend
10:56nous à Libération
10:57quand on interroge
10:58les différentes organisations
10:59syndicales
11:00c'est que c'est
11:00niaite absolue
11:01sur deux jours
11:02comme sur un seul jour
11:04c'est-à-dire qu'en clair
11:04et pour parler un peu
11:05trivialement
11:06il n'y aura pas
11:06de négociation
11:06de marchands de tapis
11:07sur le thème
11:08j'avance deux
11:09pour finalement
11:10rester sur un
11:11donc ça c'est déjà
11:12avec les organisations
11:13syndicales
11:13ensuite il faut imaginer
11:14le débat parlementaire
11:16sur le projet
11:17de loi de finances
11:17où il va falloir
11:18trouver une majorité
11:19et il y a fort à parier
11:21que les parties de gauche
11:23ne vont pas adhérer
11:24à cette mesure
11:25et ne la voteront
11:26en aucun cas
11:27donc finalement
11:27il y a un double front
11:28qui s'ouvre
11:29pour le premier ministre
11:30le premier qui est
11:31un front syndical
11:32et le second qui est
11:33un front politique
11:34et parlementaire
11:34on a déjà un peu
11:35le recul aussi
11:36du lundi de Pentecôte
11:37sur cette question
11:38journée de solidarité
11:39depuis 2004
11:40après un épisode
11:41de canicule historique
11:42en France
11:43est-ce que ça rapporte
11:44de l'argent
11:45ce lundi de Pentecôte
11:47et est-ce que les entreprises
11:48ont joué le jeu finalement ?
11:49On a l'impression
11:50quand on regarde ça
11:50sur la durée
11:51qu'elles l'ont joué
11:52au départ
11:52et puis que lentement
11:54il y a eu une forme
11:54d'attrition
11:55de cette contribution
11:56et qu'aujourd'hui
11:57sa contribution
11:58aux finances publiques
12:00et notamment
12:00à la prise en charge
12:01de la dépendance
12:02je crois
12:03est aux alentours
12:04de 300 millions
12:04donc quelque chose
12:05de relativement symbolique
12:07finalement
12:08de quoi se rend on compte
12:09c'est que 20 ans après
12:10puisque ça datait
12:11de 2004
12:12la mesure a sans doute
12:13perdu la plus grande partie
12:15de son efficacité
12:16en moins de deux décennies
12:18Merci beaucoup
12:19Franck Boisiz
12:20d'avoir été avec nous
12:21pour évoquer ce sujet
12:22en plateau
12:23pour évoquer
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations