- il y a 2 mois
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00:00Bonjour, alors ce qu'on a vu l'autre fois c'est que le mal-être c'est pas de la pensée, ça produit
00:08de la pensée mais ce n'est pas de la pensée, c'est un ensemble de sensations. Alors c'est quoi une
00:14sensation ? Bah si on prend le bout du doigt et puis qu'on appuie sur quelque chose, si je ne me
00:20trompe pas, au bout du doigt il y a ce qu'on appelle des corpuscules de patchini, c'est
00:24microscopique, c'est des petites molécules ou des petites cellules, je ne sais plus trop, et le fait
00:27qu'il y ait une pression dessus, ça va faire une réaction chimique et cette réaction
00:32chimique ça va déclencher de l'électricité, un petit courant électrique, nous ne nous
00:37branchons pas sur le secteur de la maison, donc un petit courant électrique et ce petit
00:42courant électrique il va remonter, il va remonter, les câbles c'est ce qu'on appelle des nerfs,
00:50il va remonter jusqu'à tout en haut, c'est à dire jusqu'au cerveau, et dans le cerveau
00:56il y a des cartes, il y a des zones qui sont, comment dire, qui sont là pour ça, et dans le cerveau
01:05donc il y a une zone qui concerne le bout du doigt, et ça va créer dans le cerveau la sensation de
01:13pression au bout du doigt, c'est à dire que au niveau du réel il y a quelque chose qui se passe
01:20au bout du doigt, on a l'impression que ça se passe au bout du doigt, mais en fait la sensation elle se crée
01:26dans le cerveau, bon, et le fait que ça se crée dans le cerveau ça explique par exemple des phénomènes
01:33comme ce qu'on appelle les membres fantômes, par exemple une personne elle a eu le bras qui a été coupé
01:37et puis elle va quand même sentir que ça la gratte au niveau de la paume, tout simplement parce que
01:43c'est coupé au niveau du bras, mais c'est pas coupé dans le cerveau, donc il y a toujours la zone
01:49de la paume qui est là, et du coup il arrive qu'il y ait du courant qui aille se promener par là
01:55et que ça fabrique une sensation. Alors ça peut être intéressant d'avoir quelques éléments
02:02sur ce truc bizarre qu'est le cerveau. Pendant très très très longtemps on a considéré que le cerveau
02:09il contrôlait tout, c'était le grand maître, et on a considéré qu'à l'intérieur de ce grand maître
02:16ce qui décidait de tout, ce qui contrôlait tout, c'était la pensée.
02:24Ouais. Et ben en fait, ça, depuis qu'on existe les neurosciences, c'est quand même plus que remis en cause.
02:34Alors on va prendre les choses à l'envers, c'est-à-dire qu'on va prendre des choses très récentes.
02:41Il y a une théorie qui est très très à la mode et qui est une théorie très intéressante,
02:45c'est des gens qui se sont mis à travailler sur le nerf vague.
02:49Le nerf vague c'est un truc qui part du cerveau, qui va dans le corps, qui contrôle énormément de choses,
02:54et le nerf vague c'est quelque chose d'important, c'est le moins qu'on puisse dire,
02:58et les gens qui se sont intéressés à ça ont créé ce qu'on appelle la théorie polyvagale.
03:04Alors la théorie polyvagale c'est un monument actuellement dans les théories psy.
03:11C'est très très intéressant parce que ça part pas de théorie psy où on fume la moquette,
03:16ça part de trucs très très très constatés, ça part de faits.
03:20Ce sont des gens qui se sont mis à essayer de voir dans les fibres du nerf vague
03:25quel est le pourcentage de choses qui vont du cerveau vers le reste du corps,
03:31ce qu'on appelle efférent, et le pourcentage de choses qui vont du reste du corps vers le cerveau, afférent.
03:38Donc ils s'attendaient à trouver un maximum d'informations efférentes,
03:43d'informations qui descendaient du cerveau vers le reste du corps,
03:46et un petit peu d'informations qui montaient quand même de ce qui se passe dans le corps vers le cerveau.
03:52Et c'est pas du tout ce qu'ils ont trouvé.
03:54Ce qu'ils ont trouvé c'est qu'il y a 80% des informations qui sont afférentes,
04:00c'est-à-dire qui montent du reste du corps vers le cerveau,
04:04et il y a 20% qui descendent.
04:07C'est-à-dire que le super maître qui décide tout, etc.,
04:12ça c'est 20% de son boulot.
04:14En fait, c'est d'abord quelque chose, le cerveau, qui reçoit des informations.
04:21C'est un récepteur, et ils se sont aperçus que c'était valable évidemment pour le nerf vague,
04:26mais c'est valable en fait pour l'ensemble des informations qui arrivent au cerveau.
04:30En fait, le cerveau, il fait avec ce qu'on lui donne,
04:34et ce qu'on lui donne, qui est-ce qu'il lui donne ?
04:37C'est le corps.
04:38Donc ce qui se passe dans le corps détermine ce qui va se passer dans le cerveau,
04:41et ensuite, il y a les 20% qui descendent.
04:48Et ça, ça pose plein de questions,
04:50parce qu'habituellement en thérapie, en psychothérapie, etc.,
04:54on travaille sur le cerveau.
04:56C'est-à-dire qu'en fait, on travaille sur les mécanismes qui vont agir sur les 20% qui descendent.
05:00En ENO, ce qui nous intéresse, c'est modifier les 80% qui montent,
05:06sachant que du coup, ça va modifier les 20% qui descendent.
05:09Encore fallait-il qu'il y ait la confirmation de ce qu'on pensait par la théorie polyvagale.
05:14Je vous invite à vous intéresser à la théorie polyvagale.
05:18C'est passionnant.
05:19Alors, quand ça arrive au cerveau, qu'est-ce qui se passe ?
05:22Quand j'étais étudiant, on nous apprenait que quand ça arrivait au cerveau,
05:26il y avait un truc à la base du cerveau qui concerne les sensations.
05:31À l'époque, on employait le terme reptilien.
05:33Et puis les besoins primaires, voilà, le reptilien.
05:37Et puis tout de suite, ça montait vers le néocortex,
05:39là où il y avait la pensée, parce que c'était ça qui était important, etc.
05:41Et puis, en 2003, par là, il y a un scientifique de haut de volée,
05:51de haut niveau, qui s'appelle Antonio Rodrigo Damasio,
05:54qui va bouleverser cette vision-là du cerveau.
05:59C'est-à-dire qu'il va montrer que ça arrive d'abord au niveau des sensations,
06:03c'est-à-dire l'influx nerveux, les informations arrivent au niveau des sensations,
06:07donc d'abord sensations.
06:08qu'ensuite, une fois que ça a traversé cette zone de sensation,
06:13ça va dans ce qu'on appelle le limbique.
06:15Et le limbique, avec Damasio, ça va prendre de plus en plus de place.
06:19C'est la zone des émotions.
06:21Alors que quand j'étais étudiant, on nous disait,
06:23les émotions, ce n'est pas bien, ça vient gêner la pensée.
06:25Là, non. Ce que Damasio dit, voilà, les informations,
06:28c'est d'abord des sensations, ensuite des émotions.
06:31C'est-à-dire qu'une émotion, c'est une sensation,
06:33ou des sensations qui ont été transformées.
06:36Et puis, les émotions, elles vont à nouveau transformer l'influx nerveux
06:41et ça va donner la pensée.
06:42Alors, il y a plein d'autres trucs dans le cerveau,
06:43mais il y a ces trois zones, ces reptiliens, limbiques, néocortex,
06:48c'est-à-dire sensations, émotions et pensées.
06:51Et Damasio va défendre une idée qui est,
06:55les pensées ne sont que des effets secondaires, des émotions.
07:00Alors, après Damasio, il y a des travaux plus approfondis
07:02qui disent, les émotions ne sont que des effets secondaires, des sensations.
07:08C'est intéressant parce que les sensations, encore une fois,
07:10ça rejoint la théorie polyvagale, même si c'est bien avant,
07:13c'est le corps.
07:16Ah, c'est le reste du corps, tout ça.
07:19Mais alors, voilà qui remet en cause le supercalculateur
07:24et puis la place de la pensée.
07:27Et puis, ça va encore plus loin.
07:28Il y a des gens, des Français,
07:30Thierry Hagar, je crois, et Binet.
07:34Binet, Hagar, je crois que ça peut...
07:35Simon et Hagar, je ne sais plus.
07:36Enfin, bref, les gens qui vont travailler sur ce qu'on appelle
07:40les sensations non senties.
07:44C'est-à-dire, quelqu'un est chez lui
07:45et puis, à un moment, il se dit, j'ai soif,
07:47je vais prendre quelque chose dans le frigo.
07:50Et donc, il a l'impression que c'est sa pensée
07:53qui a décidé du fait de se tourner vers le frigo
07:56et d'aller chercher.
07:57En fait, ben non.
07:58Ce que vont montrer ces excellents chercheurs,
08:02c'est que le mouvement a été commencé
08:05avant que la pensée n'apparaisse.
08:08C'est-à-dire que la pensée est venue justifier,
08:10est venue rattraper quelque chose
08:12qui était déjà commencé.
08:13Alors, on remet les choses à leur place.
08:15Ce n'est pas tout le temps comme ça que ça se passe.
08:17Il y a des tas de mouvements
08:18qu'on décide par la pensée.
08:20Encore une fois, il ne s'agit pas de dénigrer la pensée.
08:22Grâce à la pensée, on améliore la qualité de vie
08:25et on sauve des vies.
08:27On s'en sert aussi pour plein de choses merveilleuses.
08:30Mais remettons la pensée à sa juste place.
08:33Et surtout, par rapport à tout ce qui nous préoccupe,
08:35c'est-à-dire le fait de sortir du mal-être.
08:38La pensée, c'est un outil de contrôle.
08:41On va mettre un mouchoir sur quelque chose
08:43par la pensée, etc.
08:44On y reviendra plus tard sur cette notion de contrôle.
08:46Mais ça ne va pas résoudre.
08:49Voilà.
08:50Donc, désacralisation du cerveau
08:53et désacralisation de la pensée.
08:56Puis, il y a d'autres choses
08:57qui remettent en cause la façon
08:59qu'on a habituellement de voir les choses.
09:01Il y a les travaux.
09:02de Corinne Sambrin.
09:04Corinne Sambrin, pareil, c'est quelqu'un de très intéressant.
09:09C'est quelqu'un qui est chamane.
09:11Alors, on n'y croit, on n'y croit pas.
09:12Ce n'est pas la question.
09:13La question, c'est que cette dame
09:15a participé à des expériences,
09:17à des expérimentations avec scanner, IRM, etc.
09:21sur la différence entre l'état habituel
09:24et puis l'état chamanique.
09:27Et ce qui est très, très intéressant,
09:28c'est que ce que ça a montré,
09:31c'est que la configuration interne du cerveau
09:33se change en fonction de l'état dans lequel on est.
09:37Or, on a l'habitude de considérer les choses autrement.
09:40Mais on va dire aux gens,
09:42ben oui, vous avez un cerveau de schizophrène,
09:44donc vous êtes schizophrène.
09:45Alors que ce que montrent les expérimentations
09:50de Corinne Sembrin, c'est l'inverse.
09:51C'est-à-dire que vous avez une posture de schizophrène,
09:53vous avez un corps schizophrénique,
09:56on va dire, du coup, votre cerveau fonctionne
09:58en mode schizophrénique et ça peut être changé.
10:01Donc ça, c'est très, très intéressant
10:02parce que ça va dans ce sens de cerveau
10:05en tant que récepteur.
10:08Un récepteur extraordinaire
10:11qui prend quelques décisions.
10:13Ça change tout.
10:15Ça change tout parce que,
10:17ben, ok, le cerveau,
10:20ce n'est pas lui qui décide principalement.
10:22Ce qui décide, encore une fois,
10:24c'est le reste du corps.
10:26Alors ça, ça pose des questions
10:27parce que, moi, j'ai un diplôme de psychologue,
10:33c'est-à-dire que je suis spécialiste du psychisme.
10:35C'est quoi le psychisme ?
10:37Parce que chez les Grecs,
10:39ils ont séparé le somatique et le psychique.
10:41Mais tout ce dont je suis en train de vous parler,
10:43c'est de somatique.
10:45Et le monsieur qui m'a formé,
10:50qui a bouleversé ma vie,
10:51c'est François Roustan.
10:53Et François Roustan, il disait souvent,
10:55il n'y a pas de psychisme.
10:56Et en fait, c'est ça dont je suis en train de vous parler.
10:58C'est-à-dire, si vous allez voir un psy
11:00et que vous lui dites, c'est quoi le psychisme ?
11:01Il va vous répondre, voilà comment ça fonctionne.
11:03Mais non, c'est quoi ?
11:04Pas comment ça fonctionne.
11:06Qu'est-ce que c'est ?
11:08On ne sait rien.
11:09Et les neurosciences ont encore moins répondu là-dessus, etc.
11:13Pour l'instant, les neurosciences se bagarrent
11:14à essayer de comprendre ce que c'est que la conscience.
11:17C'est-à-dire, on ne trouve pas un psychisme.
11:19On trouve somatique.
11:20Alors ça, somatique, oui.
11:23Alors, on peut ajouter à ça,
11:25énergie, spirituelle, etc.
11:26Ce n'est pas de ça dont l'aïno s'occupe.
11:28Mais on s'occupe du somatique.
11:31Et on peut y aller.
11:31On peut dire, il n'y a pas de psychique.
11:33Il n'y a que du somatique.
11:34Simplement, ce somatique,
11:36il s'agit de l'appréhender correctement.
11:39Alors, on continue.
11:40Les informations qui arrivent au cerveau
11:43vont donner une interprétation du monde
11:47qui va se fabriquer dans le cerveau.
11:49Alors, ce n'est pas ce qui nous entoure.
11:57C'est l'interprétation
11:59qui se fait in fine dans notre cerveau
12:02de ce qui nous entoure.
12:03Et cette interprétation,
12:05elle commence quand quelque chose nous impacte.
12:07C'est-à-dire que ça commence
12:08par ce qui va être traduit par sensation.
12:14C'est là que ça se passe.
12:19Mais quand on est dans les pensées, etc.,
12:23on oublie tout ça.
12:24On oublie qu'en fait, c'est un résultat.
12:28Et puis, on pense avec des mots.
12:31Or, dans tout notre corps,
12:34les choses sont accolées.
12:36Et dans notre cerveau,
12:37les choses sont accolées.
12:38Ça veut dire quoi ?
12:39Ça veut dire que, par exemple,
12:40si on regarde un fauteuil,
12:42donc il y a quelque chose
12:43qui va venir impacter le corps
12:45puisqu'il y a de la lumière, etc.,
12:47lumière renvoyée par le fauteuil
12:49qui va venir impacter les yeux.
12:50Et à partir de là,
12:51clac, ça va donner fauteuil.
12:53Mais on est à peu près tous d'accord
12:56sur ce que c'est qu'un fauteuil.
12:58Jusquement, on va trouver des trucs
12:59où ce n'est pas clair.
13:00Mais on va être d'accord pour dire
13:02que ça, c'est un fauteuil.
13:03Ça, c'est une mobilette.
13:06Mais en même temps,
13:09comme il y a eu un apprentissage
13:11du mot de la notion fauteuil,
13:15comme on a vécu des choses
13:16plus ou moins agréables
13:17qui sont reliées à fauteuil,
13:19on a intellectuellement la même notion,
13:23mais en termes de vécu,
13:26on n'a pas du tout la même chose
13:27par rapport à fauteuil.
13:28Et c'est valable pour l'ensemble des mots.
13:30C'est valable pour tout.
13:31C'est valable pour toutes les situations.
13:33C'est valable pour etc.
13:36Ça donne quoi ?
13:37Ça donne le fait que si on est quatre
13:40dans une pièce,
13:42assis dans des fauteuils,
13:43confortablement,
13:46on est déjà chacun
13:48dans une pièce différente
13:50et on n'a pas accès
13:51à la pièce de l'autre.
13:55Ben oui, mais on est dans quoi ?
13:57On est dans la pièce,
13:59c'est-à-dire qu'il y en a une cinquième.
14:00Cette pièce-là,
14:01c'est la pièce réelle.
14:04Et nous, on est chacun
14:05dans notre réalité,
14:06qui est le truc
14:07qui est en train de se fabriquer
14:08à l'intérieur de nous,
14:10à partir de la façon
14:11dont le réel nous impacte.
14:16Vous voyez,
14:17nous sommes chacun
14:18dans un monde différent
14:19et en même temps,
14:21nous vivons dans le même monde.
14:23Et ce monde réel,
14:26on n'y accède pas.
14:27De même qu'on n'accède pas
14:28à la réalité des autres.
14:31Ça, je vous laisse
14:32beaucoup réfléchir.
14:35Et donc, lorsque le monde réel
14:38nous impacte,
14:40ça déclenche des réactions,
14:42ça remonte vers le cerveau,
14:44etc.
14:44Mais même en montant vers le cerveau,
14:46il y a déjà eu plein de réactions.
14:48Et ces réactions dépendent
14:49de facteurs génétiques,
14:50bien entendu,
14:51et puis aussi de tout ce qu'on a vécu
14:53depuis, même avant notre naissance.
14:56Donc, ce n'est pas si simple que ça.
14:58Intéressant,
14:59ça veut dire que,
15:00attends, je vais voir un thérapeute,
15:01je suppose qu'il sait
15:02ce qui m'arrive,
15:03alors qu'en fait,
15:03il n'en sait rien.
15:04Évidemment qu'il n'en sait rien.
15:06Il sait qu'il y a quelqu'un
15:07en face de lui,
15:07mais c'est tout.
15:11Quand on ressent quelque chose,
15:13on est face à quelqu'un
15:14et puis la personne,
15:15elle dégage quelque chose.
15:17On ne ressent pas
15:18ce qui se passe chez l'autre.
15:19On ressent l'impact
15:21que ça a sur nous
15:22et à partir de cet impact,
15:24il y a une interprétation
15:25qui se fait.
15:26Même la sensation,
15:27c'est une forme d'interprétation.
15:29Puis il y a d'autres choses
15:29sur l'interprétation.
15:32Il y a une notion,
15:32moi, que j'adore,
15:33qui est très, très importante,
15:34je trouve,
15:36pour travailler,
15:37travailler avec les gens,
15:38pour les aider à aller mieux.
15:40Et puis pour soi,
15:41c'est ce qu'on appelle
15:42les neurones miroirs.
15:43Les neurones miroirs,
15:43ça, c'est une découverte
15:44de la fin du 20e siècle.
15:48Donc, tout ce dont je vous parle,
15:50si vous allez dans mes bouquins,
15:51vous trouverez
15:52les références scientifiques,
15:53les expériences,
15:54les machins,
15:54les bouquins,
15:55enfin bref,
15:55tout ça est documenté.
15:56Les neurones miroirs,
15:59c'est quoi ?
16:00C'est le fait
16:00que dans le cerveau,
16:02et là,
16:02on est vraiment dans le cerveau,
16:04il y a ce qu'on appelle
16:04les aires motrices,
16:05c'est les postes de commande
16:06des mouvements.
16:07C'est-à-dire,
16:07si je lève le bras,
16:09eh bien, en fait,
16:10avant que je me mette
16:11à lever le bras,
16:12je crois que c'est
16:12135 millième de seconde avant,
16:15l'aire motrice
16:16qui correspond à lever le bras,
16:17c'est mise en marchement.
16:19Ce qui a été découvert
16:20à la fin du 20e siècle,
16:23c'est que lorsque l'on regarde
16:25quelqu'un lever le bras,
16:27eh bien,
16:28nos aires motrices
16:28dans notre cerveau
16:29lever le bras,
16:30s'activent.
16:32C'est-à-dire que,
16:33en fait,
16:34alors c'est pas que
16:34pour lever le bras,
16:35c'est pour tout.
16:37Tout ce que l'on regarde
16:38l'autre faire,
16:39voilà,
16:39on le regarde,
16:40il est en train de faire
16:40plein de choses,
16:41ben, en fait,
16:42on le reproduit.
16:43On le reproduit,
16:43mais sans bouger.
16:45Mais on le reproduit.
16:47Après,
16:47après ces travaux-là,
16:50donc,
16:50c'était fait par des Italiens,
16:52à l'Université de Parme,
16:54après ces travaux-là,
16:55il y a eu plein d'autres recherches.
16:56C'est-à-dire que là,
16:57vous êtes en train
16:57de m'écouter,
16:59et bien,
16:59votre cerveau a votre insule.
17:01Répète ce que je dis.
17:03Ça,
17:05d'après ce qu'on en a compris,
17:06ça permet de prendre conscience
17:08des choses.
17:09C'est-à-dire que
17:09les oreilles peuvent très bien
17:11fonctionner,
17:12machin, etc.
17:13Simplement,
17:13s'il n'y avait pas
17:14les neurones miroirs,
17:14ben,
17:15c'est comme si
17:16il ne s'était rien passé.
17:17Donc ça,
17:17c'est extrêmement important
17:18parce que
17:19ça veut dire
17:20qu'on n'a pas accès à l'autre,
17:21on n'a accès qu'à
17:22la façon dont on l'a reproduit.
17:25En plus.
17:26Ben ouais,
17:27mais si l'autre,
17:28il fait quelque chose
17:28et que nous,
17:29c'est accolé
17:30à un interdit,
17:31à du danger,
17:32à des trucs négatifs,
17:33à des trucs désagréables,
17:35alors que nous,
17:35on ne fait rien
17:36et puis qu'on regarde
17:37l'autre faire,
17:38et ben,
17:39les trucs désagréables,
17:40les trucs négatifs,
17:41les signaux de danger,
17:42etc.,
17:42ils vont s'activer.
17:47Ça vous explique
17:48pourquoi il y a des gens
17:49qui nous énervent.
17:50En fait,
17:50ce n'est pas les gens
17:51qui nous énervent
17:51puisqu'on n'a pas accès aux gens.
17:54On n'a pas accès aux autres.
17:55Par contre,
17:57il y a des trucs
17:57qui viennent nous impacter
17:58et on reproduit
18:00ce qu'ils ont fait
18:01ou ce qui nous a impacté,
18:02enfin,
18:03qui donne cette interprétation
18:04de ce qu'ils ont fait.
18:05Et si on a un interdit,
18:07si on a une trace négative
18:08qui est douloureuse,
18:09qui est associée
18:10à ce qu'ils font,
18:11ben du coup,
18:12ça déclenche l'interdit,
18:13le truc,
18:14du coup,
18:14on ne se sent pas bien.
18:16C'est-à-dire que
18:16l'autre,
18:17le comportement de l'autre
18:18est révélateur
18:19de toutes les traces
18:20qu'on a,
18:21les freins,
18:22les blocages et tout
18:23qu'on a un peu partout
18:24dans nous
18:25qui font que
18:26quand l'autre agit,
18:27ben nous,
18:27ça déclenche tout ça
18:28et du coup,
18:29on n'est pas bien.
18:29C'est pareil quand on trouve
18:30l'autre très très sympathique,
18:31etc.
18:32C'est des trucs positifs
18:33qui vont se déclencher.
18:35C'est-à-dire qu'encore une fois,
18:36on n'a pas accès au réel,
18:38on a accès à la réalité
18:41qui se construit.
18:45Alors,
18:45vous allez me dire,
18:46ben alors,
18:46on va dans le mental,
18:47machin,
18:48mais non.
18:49Parce que,
18:51pour prendre la masio,
18:53quand on est dans le mental,
18:55quand on est par exemple
18:56dans l'imaginaire,
18:57il y a des modèles de thérapie
18:58en hypnose,
18:59etc.
18:59où les gens,
19:00ils vont dans l'imaginaire.
19:01Mais attendez,
19:02il y a la réalité
19:03qui va nous impacter,
19:05ça va donner des sensations,
19:06les émotions,
19:07tatata.
19:07Et alors,
19:08l'imaginaire,
19:08je ne vous raconte pas
19:09comme c'est loin du réel.
19:12Pardon,
19:12il y a le réel
19:13et ça va être très loin du réel.
19:15On va s'en éloigner
19:16encore plus.
19:20Ben oui,
19:20mais si on s'éloigne du réel,
19:21qu'est-ce qui se passe ?
19:22Ben,
19:23ça,
19:23ce n'est pas sorcier.
19:24Je veux dire,
19:25toutes les sagesses traditionnelles
19:27le savent.
19:28Plus on s'éloigne,
19:29du réel,
19:30plus on va mal.
19:32Et c'est tout le problème.
19:35C'est-à-dire que le seul moyen
19:36de se rapprocher du réel,
19:40c'est de se rapprocher des sensations,
19:42parce que les sensations,
19:43c'est ce qu'il y a de plus près du réel.
19:45Ce n'est pas le réel.
19:47C'est proche du réel,
19:48parce que c'est proche du présent.
19:51C'est proche de ce qui est en train
19:53de se passer là,
19:55maintenant.
19:55Ça n'y est pas.
19:56Ça s'en rapproche.
19:58Alors que les pensées,
19:59vous n'avez qu'à observer.
20:01La pensée,
20:02c'est jamais maintenant.
20:02La pensée,
20:03c'est avant,
20:04c'est après.
20:04C'est quoi cette histoire
20:09de signal de danger ?
20:10C'est tout bête.
20:11Nous avons une mémoire,
20:12la mémoire de quand nous étions nourrissons.
20:15Et quand nous étions nourrissons,
20:17nous étions extrêmement proches
20:19du présent,
20:20je dirais.
20:20Nous étions en train de laisser
20:21le présent,
20:22le réel,
20:23nous transformer.
20:25Et qu'est-ce qu'on constate ?
20:27C'est que s'il n'y a pas trop
20:30de traces horribles
20:31quand on était bébé,
20:33se rapprocher de notre état
20:34de bébé est très très apaisant.
20:37Tout simplement parce que
20:38il n'y a pas de lutte
20:41contre le réel.
20:42Le bébé,
20:43il se laisse transformer
20:45par le réel,
20:46de façon globale.
20:47Il y a des bébés qui vivent
20:48des choses qui font que
20:49ça va se crisper.
20:52Mais à la base,
20:54le bébé,
20:55il est en adéquation
20:56avec le réel.
20:59C'est-à-dire qu'il n'est pas
21:00dans de la lutte,
21:01il est dans se laisser faire,
21:03se laisser transformer,
21:04ce qu'on appelle
21:04le lâcher prise.
21:05Il est dans du lâcher prise.
21:06On y reviendra, bien sûr,
21:08mais je commence à poser
21:08des bases par rapport
21:09à tout ça.
21:10C'est-à-dire que nous avons
21:12tous la mémoire
21:13de cette période
21:14dans laquelle nous ne luttions
21:15pas contre ce qui est,
21:17mais que nous nous laissions
21:18porter.
21:21Et puis,
21:22il y a des tensions
21:23qui se sont installées,
21:24il y a des crispations,
21:25il y a des fluides,
21:26qui circulaient,
21:27qui ont été gênées,
21:28etc.
21:29Il y a des trucs qui sont...
21:30Bon.
21:30Et du coup,
21:31nous nous sommes mis
21:32progressivement
21:33à lutter contre le réel.
21:36Mais parce qu'il y avait
21:37des traces
21:38de souffrance,
21:40en fait.
21:40Et alors,
21:41quand la pensée
21:42est apparue,
21:43c'est-à-dire qu'au début,
21:44il y a une indifférenciation
21:45générale,
21:46et puis le corps
21:47n'a pas de contour,
21:48enfin, etc.
21:49Il n'y a pas de séparation.
21:51Et puis, petit à petit,
21:52il y a de la séparation
21:53qui va se mettre.
21:54Dès qu'on dit un mot,
21:54on sépare le monde
21:55et on coupe le monde
21:56en deux,
21:57rien qu'avec un seul mot.
21:59Et donc,
21:59on va rentrer
22:00dans ce truc de séparation.
22:01C'est-à-dire qu'on va
22:02sortir
22:04de ce rapport au réel
22:06et on va se mettre
22:08à lutter contre.
22:09Et c'est le fait
22:09de lutter contre le réel
22:11qui est à la base
22:12du mal-être.
22:13Intéressant,
22:14c'est-à-dire que
22:15si on ne lutte pas
22:17contre le réel,
22:18on va beaucoup mieux.
22:19pour se rapprocher
22:21du réel
22:22sans lutter
22:23contre le réel,
22:23ça passe par
22:24les sensations.
22:26Ouais,
22:27mais ton truc,
22:28c'est quoi ?
22:29C'est fataliste,
22:31on devient des moutons,
22:33etc.
22:33Je ne dis pas à ça,
22:34je ne dis pas
22:35qu'on ne construit pas,
22:36mais on construit
22:37à partir du réel.
22:39On construit
22:39à partir de là
22:40où on en est.
22:42Le monde est ce qu'il est
22:43et on construit
22:44à partir du monde
22:45tel qu'il est.
22:46mais pour pouvoir
22:47construire à partir
22:48du monde tel qu'il est,
22:49encore faut-il
22:50se rapprocher
22:51le plus possible
22:52du monde tel qu'il est
22:53et non pas
22:54s'en éloigner
22:55le plus possible.
22:59Il s'agit
22:59d'être réaliste.
23:02Rééliste,
23:03on pourrait dire.
23:04Voilà,
23:05c'est tout ce truc.
23:07Lorsque nous
23:08n'allons pas bien,
23:11c'est parce que
23:12quelque chose
23:12dans nous
23:13lutte
23:14contre
23:14le réel,
23:16ce quelque chose
23:18dans nous
23:18croit qu'il a raison
23:19de le faire,
23:20ça c'est sûr,
23:21on va travailler
23:22sur ça ultérieurement,
23:23il y en a des choses
23:24à voir.
23:24Et donc,
23:25il lutte
23:26contre le réel
23:27et donc,
23:29moins
23:29nous allons
23:31lutter
23:31contre le réel,
23:33plus nous allons
23:34laisser partir,
23:36nous apprendre à faire,
23:38ces choses
23:39qui nous empêchent
23:40de nous rapprocher
23:41un peu plus
23:42du réel,
23:43mieux nous allons
23:44aller.
23:45c'est tout bête,
23:47la réalité
23:47c'est que nous sommes
23:48dans le présent,
23:49nous sommes maintenant.
23:52Et ça,
23:53je veux dire,
23:53je n'ai rien inventé,
23:54prenez tous
23:56les trucs traditionnels,
23:58les sagesses,
23:58etc.
23:59Vous savez,
24:00le Wué,
24:01etc.,
24:01le Zazen,
24:02etc.,
24:03c'est ne rien faire,
24:06ça ne veut pas dire
24:07qu'il ne se passe rien,
24:07ça ne veut pas dire,
24:08etc.,
24:08mais c'est cette notion
24:09de laisser le réel
24:11agir sur nous.
24:15Voilà,
24:15ça vous fait un petit topo
24:17qui permet de poser
24:18encore un petit peu plus
24:19des choses.
24:20À la suite,
24:21la prochaine fois.
24:22Au revoir.
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