Colère des viticulteurs du Mâconnais, contraints d'utiliser des pesticides pour traiter leurs vignes

Sud Radio

avant-hier

Avec Aurélie Cheveau, gérante du domaine Cheveau et Présidente de l’Union des producteurs du Pouilly Fuissé

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##LA_VIE_EN_VRAI-2025-06-05##

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00:00Le petit matin Sud Radio, 5h07, Benjamin Glaze.

00:06Il est à 6h41, Sud Radio, la vie en vrai, la colère des viticulteurs du Maconaise.

00:11Ils se retrouvent dans l'obligation aujourd'hui d'utiliser des pesticides,

00:14contraintes imposées par la préfecture pour lutter contre une maladie qui affecte leur vigne.

00:19Et pourtant, des alternatives existent. Bonjour Aurélie Cheveau.

00:24Oui, bonjour.

00:25Et merci d'être avec nous sur Sud Radio ce matin.

00:27Vous êtes la gérante du domaine Cheveau du côté de Solutré-Pouilly, c'est-à-dire en Saône-et-Loire.

00:32Et vous êtes également présidente de l'Union des producteurs du Pouilly-Fouissé.

00:37Expliquez-nous précisément pourquoi la préfecture vous impose-t-elle l'utilisation de pesticides ?

00:44Alors, c'est effectivement un arrêté préfectoral parce qu'on subit une maladie,

00:49mais qui n'est pas récente dans le vignoble, qui existe depuis très longtemps dans le sud,

00:53et dans le Bordelais, dans le Cognac, et qui vient chez nous depuis une dizaine d'années,

00:59mais où depuis 3-4 ans, on a une intensification de cette maladie.

01:06La flavescence dorée, c'est ça ?

01:09C'est quoi exactement ?

01:11C'est une maladie de jaunisse, donc les pieds de vigne, une fois qu'ils sont atteints,

01:16deviennent tout jaunes, chétifs et finissent par mourir.

01:20Mais le souci de cette maladie, c'est qu'on n'a pas de remède pour la soigner,

01:26et elle se transmet très rapidement via un vecteur qu'on appelle la cicadelle.

01:31Et c'est par traitement insecticide qu'on se débarrasse de ce vecteur,

01:37mais de façon aléatoire, alors qu'il suffit juste d'éliminer les pieds

01:42dès qu'on les voit atteints de flavescence.

01:45Et comme c'est une maladie réglementée, il y a tout un protocole à respecter,

01:50qui est régi par arrêté préfectoral.

01:52Il y a deux ans, devant l'intensification de la maladie,

01:56on a voulu mettre en place, pour ne pas rentrer dans des insecticides systématiques,

02:03une lutte alternative, où on renforce les méthodes prophylactiques,

02:09c'est-à-dire des méthodes qui n'utilisent pas de produits,

02:11mais les gestes des vignerons, les arrachages, nettoyage des rogneuses,

02:16tout un tas de précautions.

02:18Et donc, on nous avait permis de mettre cette expérimentation

02:24sur l'appellation Pouilly-Chuissé et les appellations Pouilly-Lochers-Vinzel,

02:29qui sont deux petites appellations juste dans notre secteur.

02:32Et on avait mis cette expérimentation sur deux communes,

02:36Chuissé-Lochers et Vergisson aussi, qui est la commune de la Puy-Nord,

02:41celui traité par l'Ordre.

02:43Alors Aurélie, chevaux, ça coupe de temps en temps,

02:46si c'est possible de se décaler un tout petit peu.

02:50De bouger ?

02:51Oui.

02:53Allez-y là, est-ce qu'on vous entend davantage ?

02:54Est-ce que ça va mieux ?

02:56Est-ce que ça va mieux ?

02:58Oui, exactement, là ça va mieux.

03:00Cette expérimentation dont vous parlez, elle va pouvoir se poursuivre ou non ?

03:05Ou alors c'est pécissi d'obligatoire et l'expérimentation s'est terminée ?

03:08Voilà, l'expérimentation, on ne nous la donne que sur deux communes,

03:12au lieu des quatre initiales.

03:15Et donc la commune historique qui était Fuissé,

03:19qui depuis longtemps avait toujours réussi à rester en lutte alternative,

03:26est condamnée à traiter parce qu'on a trouvé effectivement

03:29quelques pieds supplémentaires, mais qui étaient prévisibles

03:31dans notre expérimentation.

03:34alors qu'on se rend compte que dans quelques communes

03:37où la maladie est bien installée

03:39et où il y a des traitements insecticides

03:40qui sont installés depuis maintenant plus de 3-4 ans,

03:43la proportion de pieds ne baisse pas.

03:46Donc nous on s'interroge sur la pertinence d'une lutte insecticide

03:51qui détruit la biodiversité et la santé de nos travailleurs,

03:55de nos vignerons, de nos vivrains.

03:56Et s'il n'y a pas d'efficacité reconnue,

03:58pourquoi la préfecture vous les impose ces pesticides ?

04:02Je ne sais pas que ça marche dans certains cas,

04:05mais c'est une des méthodes de lutte.

04:07Et nous on souhaite collectivement,

04:11puisque je suis appuyée de mon conseil d'administration

04:13et de mon assemblée générale,

04:15on souhaite poursuivre cette lutte expérimentale

04:17pour peut-être prouver,

04:20pour amener des nouvelles pistes à la lutte contre cette maladie

04:24qui dans certaines régions de France,

04:26comme je vous disais dans le sud, dans le Bordelais,

04:28est toujours présente.

04:29Elle n'a jamais été réellement...

04:32On ne vous capte plus Aurélie Cheveau.

04:36En tout cas, on aura compris votre volonté à ce niveau-là

04:40et on aura peut-être l'occasion de vous rappeler

04:42pour faire le point sur le combat que vous menez

04:45pour avoir finalement des pistes alternatives

04:48que d'utiliser, avoir recours à ces pesticides.

04:52Merci beaucoup Aurélie Cheveau d'avoir été avec nous ce matin

04:54sur Sud Radio, gérante du domaine Cheveau à Solutre et à Pouilly,

04:58c'est en Saône-et-Loire,

04:59également président de l'Union des producteurs de Pouilly-Fuissé.

05:02Bonne journée à vous.

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