00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h10h, Patrick Roger.
00:05Il est 7h13, c'est à la une, avec une étude qui vient d'être réalisée depuis quelques années autour des pesticides dans les vignes.
00:17Alors c'est l'étude Pesti-Rive qui vient de démontrer que les urines contenaient jusqu'à une fois et demie plus de certaines molécules phytosanicaires
00:26chez les gens qui habitent autour des vignes plutôt que les gens qui habitent très loin.
00:31Reste à évaluer si ça a des effets sur la santé et ça, ce n'est pas précisé dans cette étude.
00:36Alors nous sommes avec Philippe Pédaton qui est viticulteur, président d'Interone.
00:41Bonjour.
00:43Bonjour.
00:44Merci d'être avec nous.
00:45Comment vous réagissez à la publication de cette étude ?
00:49Alors clairement, cette étude, nous y avons participé.
00:52Ce n'est pas nous qui sommes à l'initiative, mais dès les premiers temps,
00:55nous avons souhaité être contributeurs à cette étude pour pouvoir, dans l'avenir, bien sûr, améliorer nos pratiques
01:02et en tout cas avoir une photographie également de ce qui se passe en périphérie des vignes.
01:06Donc voilà, les résultats de Pesti-Rive sont ceux que vous évoquiez avec une présence supérieure de pesticides
01:13en proximité des vignes et en période de traitement.
01:16Oui, c'est ça.
01:17Notamment en période de traitement, c'est ça, au printemps.
01:21Qu'est-ce que fait la filière face à ça ?
01:25Alors je le disais, pour l'instant, cette étude, elle ne précise pas s'il y a des effets sanitaires sur la santé
01:30alors que certains demandaient justement des précisions à ce sujet
01:33puisqu'on sait qu'il y avait eu notamment un cluster dans une région
01:38où certains ont eu des cancers et disaient que c'était lié à la vigne.
01:43Alors oui, effectivement, plusieurs questions dans votre question.
01:48Sur la quantité de pesticides, sur les teneurs relevés dans le cadre de Pesti-Rive.
01:53Aujourd'hui, les pouvoirs publics et notamment l'ANSES indiquent que les teneurs sont très très faibles.
01:58On parle de milliers de fois inférieurs aux doses qui permettent l'homologation des produits.
02:04Donc aujourd'hui, on est plutôt dans une notion de sérénité
02:07vu égard à l'égalité des produits que nous utilisons.
02:11Ce que fait la viticulture, la viticulture s'est engagée depuis plusieurs années
02:15et il y a une réelle rupture dans son fonctionnement depuis 10 ans en matière de travail,
02:21de choix des produits, beaucoup plus de produits, ce qu'on appelle le biocontrôle et d'engagement vers le bio.
02:26Le bio représente aujourd'hui 21%.
02:29Donc voilà, il y a un certain nombre d'éléments qui sont positifs depuis une dizaine d'années.
02:35L'aspect santé, effectivement, n'est pas pris en compte dans cette étude.
02:39Donc il appartiendra encore une fois au pouvoir public d'aller un petit peu plus loin.
02:42Nous resterons bien sûr à l'écoute et en veille des résultats
02:45parce que bien sûr, de la bonne équilibre qu'il peut y avoir entre les vignerons et leurs riverains
02:51dépend aussi l'avenir de la viticulture.
02:53Donc pour nous, nous engageons dans ces démarches de progrès, de qualité et d'avenir.
02:56Oui, c'est ça. Et notamment parce qu'évidemment, il y a les populations qui habitent dans ce secteur
03:02qui peuvent avoir des doutes et ça se comprend.
03:04Dans les efforts qui ont été faits, est-ce qu'il y a des efforts de votre côté
03:08dans l'utilisation des produits et les filières aussi phytosanitaires
03:14dans ce qu'elles mettent dans leur traitement ?
03:17Oui, complètement. On évoque beaucoup les riverains parce que c'est l'objet de l'étude.
03:21Bien sûr.
03:21De ne pas oublier que nous sommes, nous vignerons, les premiers concernés,
03:25que nos familles sont effectivement au premier rang également
03:29puisque nous avons la fâcheuse habitude d'habiter au milieu de nos vignes.
03:32Donc voilà, nous sommes effectivement les premiers concernés.
03:35Globalement, dans ces efforts et dans ce plan d'amélioration qu'il y a eu,
03:38on peut le scinder en plusieurs parties, mais il y a tout ce qui est la formation des vignerons
03:43autour de ce qu'on appelle le Certifito, qui est notre capacité à utiliser les produits,
03:48à les utiliser conformément, le contrôle du matériel, tous les équipements de protection,
03:54la traçabilité, la gestion de stock, tout ce qu'on peut mettre en œuvre.
03:57Aujourd'hui, si on pouvait se passer des pesticides, on le ferait.
04:03Bien sûr, ce n'est pas avec plaisir qu'on les utilise.
04:05Donc on constate sur les dix dernières années une diminution de la consommation des pesticides
04:09à hauteur de 10%.
04:11Et on constate surtout une mutation dans l'utilisation par la diminution des produits de synthèse,
04:17donc ceux qui sont plutôt stigmatisés dans l'étude,
04:19au profit de produits bio et biocontrôle qui, eux, ont eu tendance à augmenter
04:23et qui pèsent aujourd'hui pour plus de la moitié.
04:25Donc il y a une diminution ainsi et une mutation.
04:30Donc là, on est plutôt sur des effets que nous avons réalisés dans ces dix dernières années.
04:36Mais par ailleurs, nous avons également travaillé sur tout ce qu'on appelle les cépages résistants,
04:39résistants aux maladies, qui sont des cépages qui sont travaillés par les organismes techniques nationaux,
04:44mais également par les interprofessions viticoles qui ont mis des moyens depuis à peu près les années 2015-2016
04:50pour la création variétale.
04:52Alors la création variétale, ça prend 15 ans.
04:54Voilà, on a fait une bonne partie du chemin et voilà, on n'est pas très loin.
04:58Donc ce sont des éléments à la fois de court terme, de gestion court terme
05:00et des éléments plus de moyen et long terme qui sont mis en œuvre par la filière.
05:04Oui, absolument, par la filière.
05:05Et ça, c'est valable partout, c'est-à-dire en Bourgogne-Franche-Comté,
05:08comme en Auvergne-Rhône-Alpes, en PACA, en Occitanie, en Nouvelle-Aquitaine.
05:13Et je pense à tous les viticulteurs qui nous écoutent et qui travaillent effectivement.
05:19Et c'est un métier de plus en plus difficile parce qu'on l'a vu, il y a l'arrachage des plants
05:24parce qu'il y a du mal à écouler certains stocks, il y a une grande concurrence étrangère.
05:29Merci Philippe Pellaton.
05:30Nous en parlons régulièrement sur Sud Radio.
05:33Il y a une vinaulte le week-end avec Alain Marty, chaque samedi et dimanche à 13h.
05:38Et puis, tiens, je vous l'annonce, mi-octobre, nous serons dans le Bordelais.
05:41Nous ferons une délocalisation pour voir précisément comment on travaille à la fin de cette vendange
05:47parce qu'on est en pleine vendange et nous serons en direct à ce moment-là.
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