- il y a 7 semaines
Avec Laurent Cohen, président de la parfumerie Corania & Julie Bousquet-Fabre, présidente de la Savonnerie Marius Fabre
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00:009h05, notre premier des grands débats de l'été. Bonjour à vous, Olivier Verdal.
00:06Oui, bonjour à vous.
00:07Bonjour. Heureux de vous recevoir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
00:11Vous êtes vigneron à Saint-Laurent-de-la-Cabreris.
00:15Je vous pose une question la plus simple possible, Olivier Verdal.
00:20Décrivez-nous l'état, au fond, ce que vous voyez ce matin après le passage du feu.
00:24Eh bien écoutez, si je pouvais décrire quelque chose, ça serait un paysage lunaire, apocalyptique, c'est une catastrophe.
00:33C'est un bilan désastreux, j'imagine.
00:36C'est un bilan très désastreux, parce que c'est vrai que notre petit village est impacté lourdement.
00:42On a des habitations, nous ne l'oublions pas en premier, et puis on a perdu des vies aussi.
00:47Oui, cette dame de 65 ans qui a péri parce qu'elle est restée chez elle.
00:53C'est très triste.
00:53Oui, il y aura plusieurs polémiques.
00:57Il y a une enquête.
00:58Il y a une enquête, voilà.
01:00Alors des biens aussi, malheureusement, des habitations.
01:05Voilà, c'est pas descriptible.
01:09Comme ça, c'est une émotion, je peux vous dire, c'est une émotion.
01:13Et le vignoble.
01:15Le vignoble, vous avez perdu quelle surface, Olivier Verdal ?
01:20On a perdu l'intégralité de l'exploitation.
01:23Ça fait peur.
01:25Oui, encore sur des vignes bien travaillées.
01:28Je veux dire, c'est une catastrophe.
01:30Moi, j'avais interpellé tous les pouvoirs publics en leur disant qu'on était en trois ans de sécheresse.
01:36Je pense que nos énarques parisiens n'ont pas voulu nous écouter.
01:40Il va falloir qu'on écoute les gens du terrain, à un moment donné.
01:45Quand on crie, quand on pousse les cris d'alarme, quand on dit que les feux commenceront aux portes de Carcassonne et finiront à la mer.
01:52Voilà, aujourd'hui, on y est.
01:53Moi, je peux vous dire qu'on y est.
01:55Sur quoi vous n'avez pas été entendu, Olivier Verdal ?
01:59On n'a pas été entendu parce que nous, moi, je me considère comme un jardinier maintenant.
02:06Et c'est vrai que l'économie, elle est en berne, surtout l'économie viticole.
02:12La première économie de notre village, c'est la viticulture.
02:17Bien sûr.
02:17Et c'est la viticulture qui se meurt petit à petit, où, à côté de nous, on a des vignes abandonnées, on a des vignes qui se sont arrachées, et puis le milieu se ferme.
02:29Et au fur et à mesure que le milieu se ferme, quand il y a un incendie, il est inarrêtable.
02:33Voilà.
02:34Qu'est-ce que vous dites, ce matin, qu'on veut transformer les viticulteurs et puis les éleveurs, les agriculteurs, en paysagistes, aujourd'hui ?
02:41C'est un abandon de la profession ?
02:43Je pense que là où il y a des vignes, le feu, malheureusement, il ne passe pas, il s'arrête.
02:50Donc, on a perdu énormément d'hectares sur l'appellation corbière.
02:55Moi, je suis le président.
02:57Et c'est vrai que 15 communes impactées, c'est autant de viticulteurs touchés, de viticultrices.
03:03Pour moi, c'est une catastrophe.
03:05C'est bon, le corbière.
03:07Vous le savez, Olivier Verdal, nous aimons ce vin.
03:11Monsieur, ce n'est pas bon.
03:12Le corbière, c'est excellent.
03:14C'est excellent, c'est excellent.
03:15Nous aimons ça.
03:16C'est une perte tragique.
03:18Vous êtes rentré de congé pour constater les dégâts.
03:22Qu'est-ce qui va se passer dans les jours, les semaines qui viennent, très concrètement ?
03:26Je pense que, d'abord, il faut qu'on s'entoure de professionnels, d'espères, qui vont nous conseiller.
03:32Je ne peux vous dire qu'à 15 jours de l'avant-nage.
03:34Là, je suis sur une parcelle de Carignan, où il y a 50 arbres de Carignan que mon grand-père avait plantés.
03:42Je peux vous dire qu'il y a 20 souches qui restent, qui sont vertes.
03:45Voilà.
03:46On ne peut pas avoir à la radio les images, mais...
03:49On vous voit à l'image marcher et arpenter le terrain comme ça.
03:55J'essaie de...
03:56Enfin, c'est compliqué, mais Olivier Verdal, d'imaginer ce que vous ressentez.
04:00On le voit, on le voit à l'image.
04:02On le voit à l'image, oui.
04:03Ce que vous ressentez quand vous voyez ce...
04:05C'est un massacre.
04:06C'est un massacre.
04:07C'est une désolation.
04:08C'est un massacre.
04:09C'est un massacre d'autant plus économique, puisque toute la région, toute l'appellation corbière va être impactée.
04:15Il n'y a pas qu'Olivier Verdal, malheureusement.
04:16Enfin, moi, je le maintiens, quoi.
04:18Et je ne sais pas comment on va se relever de ça.
04:20Surtout qu'on vient de passer 4 ans de petites récoltes, de très petites récoltes,
04:26où la sécheresse nous a pris et on ne cesse de claironner à nos députés.
04:35Nos députés ont été ambassadeurs aussi, puisque je crois que, de mémoire,
04:40il y a une intervention qui a été faite par un député du département,
04:42alors je ne sais pas qui c'est, qui a interpellé la ministre de l'Agriculture.
04:49Moi, j'attends des réponses de madame la ministre, parce qu'il nous faut un soutien maintenant.
04:54Il nous faut un soutien financier.
04:57Mais je pense qu'on nous a un peu abandonnés dans la région.
05:00On nous a abandonnés quand on criait qu'on était en état de sécheresse
05:05et qu'il nous fallait de l'eau, il nous faut de l'irrigation.
05:09Voilà, maintenant, on y est.
05:11Vous n'avez pas été entendu à ce moment-là.
05:14Moi, je pense que...
05:15Il y a eu un manque de réactivité, je dirais.
05:20Peut-être qu'on a été entendu, mais on ne nous croyait pas.
05:24Moi, je pense qu'il faut écouter de plus en plus les gens du territoire, du terrain.
05:30Voilà, moi, je suis président du Nord-Échir.
05:32Je n'ai de cesse de corner qu'il nous fallait de l'eau dans nos corbières
05:36et plus largement dans la langue de Roussion.
05:40Mais il est vrai que maintenant, ça suffit, quoi.
05:42Maintenant, ça suffit.
05:43Il faut prendre à bras le corps, aller voir nos voisins européens aussi,
05:46les Grecs, les Espagnols, qui n'ont pas lié à tout ça.
05:50Voilà, maintenant, on y est.
05:52C'est une fatalité pour moi.
05:54Il faut que ça nous serve de leçon maintenant.
05:58Il faut que ces énarques nous écoutent, je dirais.
06:00Il ne vous écoute pas, pour l'instant, Olivier.
06:03J'ai l'impression qu'on est.
06:04Olivier Daran, restez avec nous.
06:06J'invite juste nos auditeurs à regarder sur le site, sur Facebook et sur YouTube.
06:12On vous voit bien en train d'arpenter ces vignes qui sont dévastées.
06:20Vous avez entendu hier Paul Berthier, qui est le maire de Cousteouche,
06:23qui a dit les yeux dans les yeux au Premier ministre François Bayrou.
06:27Il lui a dit, il n'y a qu'à Faucon, c'est fini.
06:29Ne nous oubliez pas.
06:31Et le Premier ministre a semblé acquiescer.
06:34Qu'est-ce qui est le plus difficile dans ces moments-là ?
06:37C'est justement le temps qui passe, l'oubli, on passe à autre chose, d'autres priorités.
06:41Et hop, on ne parle plus du massif.
06:43Je reçois un pôle que je côtoie régulièrement, puisqu'il travaillait sur la commune de Saint-Laurent.
06:50Je le côtoie régulièrement, M. le maire de Cousteouche.
06:54Mais je peux vous dire qu'il a raison entièrement.
06:56Moi, j'ai bien peur que d'ici 15 jours, la catastrophe soit oubliée.
06:59Alors qu'elle va rester encore dans les mémoires.
07:03Moi, je n'ai jamais vu un territoire des corbières comme ça, dévasté.
07:08L'appellation corbière, c'est un massif de 68 000 hectares.
07:1268 000 hectares, dont 10 000 hectares plantés en vigne.
07:15Sur les 68 000 hectares depuis le mois de juillet, il en est parti presque un tiers.
07:20Il en est parti presque 25 000 hectares.
07:23Mais sur l'appellation corbière, vous vous rendez compte, c'est énorme.
07:26C'est énorme.
07:27Et alors, avec des paysages où on se dit qu'on veut accueillir des touristes,
07:31les touristes ne peuvent plus venir dans notre région.
07:33Ce n'est pas possible.
07:34C'est même dangereux, je dirais.
07:36Voilà.
07:36C'est dangereux de venir ici.
07:37Donc, il faut faire attention.
07:39Il faut que les pouvoirs publics nous prennent en considération,
07:42qu'ils nous acceptent de faire des retenues culinaires,
07:45qu'on puisse irriguer nos vignes.
07:46Et vous verrez que les jeunes s'installeront,
07:48qui nous soutiennent sur le marché aussi,
07:49parce que le marché est difficile,
07:51mais qui nous soutiennent sur le marché,
07:53et ça, les pouvoirs publics français se doivent,
07:56se doivent de le faire.
07:58Maintenant, ils doivent nous aider.
08:00Ils doivent nous aider.
08:02Vous ne craignez pas, Olivier Verdal,
08:04de passer un peu aux oubliettes de l'histoire
08:06avec ce budget qui se profile,
08:09où on réclame des milliards et des milliards d'économies
08:12et soudain, tout ce qui dépasse, on oublie.
08:15C'est un peu le risque, quand même.
08:17Vous voyez, quand on veut faire des économies,
08:19moi, je vais vous le dire.
08:209 Canadaires, 9 Canadaires pour tout le territoire français,
08:25est-ce qu'il ne faudra pas se poser des bonnes questions ?
08:289 Canadaires.
08:29Et croyez-moi, les pompiers, je les adore, j'étais 25 ans pompier,
08:32mais il y en a assez, il faut mettre les moyens.
08:35Il y en a assez.
08:36S'ils ne veulent pas nous donner des moyens sur l'eau,
08:40sur l'irrigation, il faut qu'ils mettent les moyens autre part.
08:43On ne peut pas laisser brûler une région comme ça,
08:46un pan de l'économie, parce que dans nos villages,
08:49l'économie première, je le répète, c'est la viticulture.
08:51Il faut qu'ils nous aident et qu'ils nous soutiennent.
08:53Ça, c'est sûr et certain, parce que sinon,
08:55on va faire un paysage lunaire.
08:57Vous savez, cet accident, il a pris une grande bande de garigues et de landes,
09:04mais il en reste d'autres, malheureusement,
09:07avec un état de sécheresse comme ça.
09:09Et je pense que je le disais tout à l'heure,
09:11on est les jardiniers, donnons-nous les moyens d'installer des jeunes.
09:17Moi, tout autour de moi, c'est de la garigues,
09:20mais c'était des anciennes vignes.
09:21Moi, j'avais des collègues qui sont disparus maintenant,
09:24mais qui ont arraché leur vignoble.
09:26Pourquoi ne pas donner des moyens à des jeunes qui le veulent ?
09:29Parce qu'il y a beaucoup de jeunes.
09:30Moi, j'ai installé ma fille il y a presque un an.
09:33Elle est dans un état de désolation totale.
09:36On la voit sur tous les réseaux,
09:38mais il ne faut pas baisser les bras.
09:39Il faut y aller.
09:40Et surtout, comme vous avez dit tout à l'heure,
09:42qu'on ne nous oublie pas.
09:43Parce que j'ai bien peur que dans 15 jours,
09:45on passe à autre chose.
09:46Donc, des moyens nationaux et des moyens européens aussi.
09:50On parle du verdissement de la PAC.
09:53Moi, je peux vous dire que le verdissement de la PAC,
09:55ceux qui en parlent, ils n'ont qu'à venir chez moi.
09:57Et je leur expliquerai ce que c'est que le verdissement.
09:59Voilà.
10:00Il y en a assez, quoi.
10:01On m'oblige.
10:02Moi, on est passé en HVE,
10:04avec des normes environnementales,
10:05où on s'est plié.
10:06On nous dit, il ne faut pas labourer vos tournières.
10:09Alors que c'est un non-sens, monsieur.
10:11C'est un non-sens.
10:12Il faut labourer nos tournières.
10:13Il faut qu'on puisse accéder avec des moyens anti-feu.
10:17Mais le milieu se ferme.
10:20Le milieu se ferme de plus en plus.
10:22Et il arrivera d'autres catastrophes comme ça.
10:23Et il faut, ce sera le mot de la fin.
10:25Merci, Olivier Verdal.
10:27Entendre les gens qui savent, comme vous, sur le terrain,
10:31qui savent ce qu'il faut faire pour sauver ce patrimoine
10:34et pour préserver la terre.
10:35Et surtout, ne pas ajouter des drames aux catastrophes.
10:38Merci, Olivier Verdal.
10:40Michel Vigneron, à Saint-Laurent-de-la-Cabrisse.
10:43Merci pour ce regard que vous portez ce matin.
10:45Et je vous assure que le message est passé sur Sud Radio.
10:49Dans un instant, notre deuxième débat.
10:51C'est le jour J pour l'augmentation des droits de douane.
10:54C'est lourd de conséquences pour les entreprises françaises.
10:57A tout de suite.
10:58Allez, nous y venons.
11:00Ces droits de douane imposés par Donald Trump.
11:05Ça entre en vigueur aujourd'hui.
11:06Nous allons en discuter, en débattre dans un court instant.
11:10Mais tout de suite, grâce à vous, Albin Texera,
11:13nous posons le débat en question.
11:15Le décor, c'est un tournant commercial majeur qui entre en vigueur.
11:19Et c'est officiel aujourd'hui sur la majorité des produits européens.
11:22Oui, l'accord signé le 27 juillet dernier
11:25entre Donald Trump et Ursula von der Leyen
11:28est entré en application ce matin à 6h01 heure française.
11:32Et la mesure est d'ampleur.
11:3415% de surtaxe désormais imposée sur une large gamme de produits
11:38exportés par l'Union Européenne.
11:40Notamment les cosmétiques, pièces automobiles,
11:42bien manufacturées et pharmaceutiques.
11:45Quelques secteurs échappent à ce tour de vis.
11:47L'aéronautique est épargnée.
11:49Une bonne nouvelle pour la France.
11:51L'acier et l'aluminium, quant à eux,
11:54sont déjà surtaxés à 50%
11:57et ne sont donc pas concernés par cette nouvelle grille.
11:59Ce matin, quelques minutes après l'entrée en vigueur des surtaxes,
12:03Donald Trump a publié un message sur son propre réseau social.
12:07Je cite
12:07Il est minuit, des milliards de dollars de droits de douane
12:11affluent maintenant vers les Etats-Unis d'Amérique.
12:14Un triomphe clairement affiché pour le président des Etats-Unis
12:17qui s'inscrit dans une volonté assumée
12:19de redessiner les règles du commerce mondial, comme il l'a dit.
12:23Car le Japon et la Corée du Sud sont aussi concernés
12:26avec des droits de douane pouvant aller jusqu'à 41% pour eux.
12:29Tout ça est assez brutal.
12:30Un président américain qui parle d'ailleurs à ses électeurs.
12:34Nous sommes en ligne avec vous, Julie Bousquet-Fabre.
12:36Bonjour.
12:37Bonjour Jean-François.
12:39Vous êtes présidente de la savonnerie Marius Fabre.
12:42Également avec nous, Laurent Cohen.
12:45Bonjour à vous et bienvenue.
12:47À la tête de la parfumerie Corania.
12:50Je suis ravi de vous avoir tous les deux en direct
12:52et en même temps, si je puis dire.
12:54Parce que la question qui est posée,
12:57on va décrire vos activités, rassurez-vous,
12:59c'est de savoir à quel niveau cette décision
13:03qui est quand même très verticale va vous impacter.
13:06Je commence par vous, Julie Bousquet-Fabre,
13:09sur la savonnerie Marius Fabre.
13:12Vous êtes la descendante du fondateur de cette savonnerie familiale.
13:16Votre exportation, elle va vers où ?
13:20Les Etats-Unis, l'Asie ?
13:23Alors nous, principalement, effectivement,
13:25on est très exportateurs vers l'Asie depuis très longtemps,
13:28depuis presque 40 ans,
13:30qui est notre marché principal avec l'Union Européenne.
13:34Les Etats-Unis, l'Amérique du Nord,
13:36Etats-Unis, Canada, viennent en troisième position.
13:39Et c'est vrai que le Canada est plus important,
13:43est un marché plus important pour nous que les Etats-Unis.
13:46Après, les Etats-Unis, ça n'est pas négligeable.
13:48Vous dites quoi ?
13:49Trump, même pas mal ou quand même ?
13:53Non, ce n'est pas même pas mal.
13:55Forcément, il y a toujours un impact.
13:57Après, on s'y attendait un peu.
13:58Ça devait être 30%, c'est 15%.
14:00Nous, de toute façon, depuis le mois d'avril,
14:03depuis ces rebondissements,
14:06de la part du président américain,
14:07on a totalement modifié notre stratégie commerciale aux Etats-Unis.
14:10On s'est adapté.
14:11Et là, on est prêt pour cette nouvelle stratégie.
14:14Donc, on a supprimé notre hangar logistique sur place à Atlanta.
14:18On a résilié notre contrat.
14:20Et puis, on a modifié.
14:22Oui, oui, on a réagi.
14:24Oui, oui.
14:24On a anticipé.
14:25En tout cas, on a réagi.
14:26On s'est adapté par la force des choses.
14:29Mais ça va vite quand même.
14:30Vous êtes allé vite en besogne quand même.
14:32Vous avez fait vite pour réagir en question.
14:34Il faut.
14:34Les PME familiales, elles doivent s'adapter très vite
14:36si elles veulent survivre.
14:37Et puis, du coup, on est passé avec un distributeur.
14:41On n'a plus d'agent commercial sur place avec un hangar.
14:43On a complètement modifié notre stratégie de distribution.
14:46Et on est avec une distributrice maintenant
14:48qui va se charger d'importer les produits.
14:50Laurent Cohen, à la tête de la présidente de la parfumerie Corania.
14:55Quelle est votre réponse, vous, techniquement, à ce qui se passe ?
14:57Est-ce que c'est une menace pour vous, par rapport à votre exportation ?
15:03Alors, nous, nous exportons 25% de notre production vers le marché américain.
15:07C'est le quart, oui.
15:09C'est effectivement une menace.
15:10Donc, c'est un quart de notre site d'affaires réalisé avec les Etats-Unis.
15:16Donc, il est vrai que c'est un vrai sujet de préoccupation, nous, depuis le mois de janvier.
15:20Nous travaillons sur ce marché depuis de nombreuses années.
15:23et ce que nous avons dû entreprendre.
15:25Déjà, imaginez tous les scénarios.
15:27Aujourd'hui, on n'est pas dans le pire scénario,
15:29mais dans un scénario qui nous handicapent fuellement.
15:33Et nous avons signé des corps avec de nombreux distributeurs,
15:38de nombreux détaillants sur le marché américain.
15:40Nous devons faire face à tout ça et nous organiser pour continuer à être compétitifs
15:45et continuer à vendre nos créations parfumées sur ce magnifique marché
15:49qui est le premier marché du monde en termes de parfumerie.
15:52Qu'est-ce que vous vendez comme produit précis ?
15:54Quels sont les produits prisés par les consommateurs nord-américains, Laurent Cohen ?
16:00Alors, il y a une immense industrie de la parfumerie et de la cosmétique aux Etats-Unis,
16:05mais ils sont toujours très friands de produits français.
16:07Oui, toujours.
16:07On a toute une marque Solinot qui est vendue en France, en pharmacie essentiellement et en parfumerie,
16:14qui est vendue dans à peu près 20 000 points de vente aux Etats-Unis.
16:18Et ce qui leur plaît, c'est notre savoir-faire, notre manière de nous différencier,
16:22la qualité de nos produits.
16:23Et on sait qu'ils sont toujours friands de ces produits-là.
16:26Après, jusqu'à quand ? Jusqu'à quel prix ?
16:28Jusqu'à quand ? Est-ce qu'ils vont être heureux de surpayer aujourd'hui des produits venant d'Europe
16:35et particulièrement de France ?
16:36Julie Bousquet-Fabre, je ne sais pas quel regard vous portez sur le personnage Trump,
16:42mais quand même sa décision est assez radicale,
16:46même si effectivement 15% c'est un peu moins que prévu.
16:49Est-ce que vous pourriez vous passer du marché nord-américain,
16:51puisque vous me parlez de l'Asie ?
16:53Est-ce que vous pourriez zapper ce marché ou le laisser quasiment à l'abandon ?
16:56Non, ce n'est pas grave, on va faire autre chose, on va vendre ailleurs.
17:01Je vous réponds oui, clairement.
17:03C'est vrai que nous, par rapport à la parfumerie Corania,
17:07c'est vrai que nous, notre chiffre d'affaires aux Etats-Unis, il est moins important que ça.
17:10Il tourne autour de 2-3%, contrairement à l'Asie,
17:14qui nous a une part de marché beaucoup plus importante.
17:17Donc oui, ça serait vraiment dommage,
17:19parce que nous, la stratégie chez Marius Fab, de notre arrière-grand-père Marius Fab,
17:22ça a toujours été ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier.
17:26Donc on a beaucoup de clients différents en France et à l'étranger.
17:29Voilà, donc c'est beaucoup, beaucoup de marchés différents
17:32et une distribution très diversifiée, c'est ce qui fait notre force.
17:37Ça serait vraiment dommage.
17:38Maintenant, si vraiment ça ne passe plus en termes de tarifs,
17:42ça s'arrêtera un peu tout seul.
17:44C'est le consommateur américain qui va décider.
17:46Mais je pense qu'on a encore un peu de marche,
17:48comme le disait monsieur.
17:50Laurent Cohen.
17:51Oui, Laurent.
17:54Les Américains sont quand même toujours friands de produits français,
17:58de produits avec un savoir-faire traditionnel,
18:00avec une qualité reconnue.
18:01Et il y aura toujours une clientèle aux États-Unis.
18:04Nous, on est sur un produit de niche, une clientèle de niche.
18:07On est sur du savon, on va dire, haut de gamme,
18:11fabriqué dans la tradition depuis quatre générations.
18:14Le vrai savon de Marseille.
18:16Le vrai savon de Marseille, oui, oui.
18:17Très bon pour la peau, très bon pour la planète.
18:19Donc on a quand même une clientèle américaine
18:20qui est très friande de ça, de produits naturels.
18:23En Californie, sur la côte Est,
18:24on a des gros clients à Boston, à San Francisco, etc.
18:27Donc eux, ils vont s'adapter,
18:28mais je ne pense pas que ça s'arrête.
18:30Laurent Cohen, est-ce qu'il y a un moyen d'amortir ces 15% en termes de prix ?
18:35Au fond, qui paye dans cette histoire-là ?
18:37C'est le consommateur nord-américain ?
18:39Ça se fait peut-être de façon détournée à travers d'autres secteurs ?
18:43Comment ça marche ?
18:45Est-ce qu'on peut lisser une telle hausse ?
18:47Comment ça...
18:49Lisser une telle hausse ?
18:50La répercuter d'une façon ou d'une autre ?
18:53Non, non.
18:53Alors, forcément, il y a nécessairement une...
18:59Il faut nécessairement répercuter une partie de la hausse.
19:02Donc nous, on discute aujourd'hui avec les détaillants
19:04avec lesquels on a signé des contrats,
19:06parfois sur deux ou trois ans,
19:08auprès desquels on se rapproche,
19:10pour leur dire, écoutez, il y a une nouvelle donne,
19:12il y a une vraie rupture dans les relations commerciales
19:17qui existent entre l'Europe et les États-Unis.
19:19Asseillons-nous, parlons-en.
19:21Donc effectivement, il y a une négociation,
19:23aujourd'hui, qui est en cours,
19:24mais qui est difficile pour faire passer une partie de la hausse
19:27qui sera répercutée, effectivement,
19:29auprès des consommateurs.
19:30C'est sur le prix.
19:31C'est sur le prix.
19:32C'est sur le prix de...
19:32De manière...
19:33Ben oui.
19:35Sur notre prix de vente,
19:36mais ce sera forcément répercuté au consommateur
19:39qui, lui-même, va faire ses choix,
19:42faire ses arbitrages.
19:44Aujourd'hui, en ayant des produits déjà français
19:45qui sont très souvent un peu plus chers
19:47que les produits américains,
19:49ben là, il y aura un écart qui va se creuser.
19:50Qui va se creuser, oui.
19:51Donc, notre objectif, c'est d'essayer, nous, en interne,
19:56de ronier un petit peu sur les coups,
19:58d'essayer d'être plus compétitifs,
20:00d'essayer aussi de s'exprimer auprès des gouvernants,
20:04auprès de la France, auprès de l'Europe,
20:06en disant, il y a une nouvelle donne
20:07qui est en train de s'installer entre les pays occidentaux.
20:10Il faut prendre soin des entreprises
20:11et des entrepreneurs français.
20:12Essayons d'avoir une démarche
20:16qui nous permette, nous, en France et en Europe,
20:18d'être plus compétitifs
20:19parce que la guerre commerciale a commencé
20:21de manière brutale
20:23et j'ai le sentiment qu'elle n'est pas prête de s'arrêter.
20:26Julie Bouskeffa, pour rebondir ce que dit,
20:28c'est très intéressant ce que dit Laurent Cohen à l'instant,
20:30est-ce que vous estimez que notre gouvernement français,
20:33que l'Union Européenne,
20:34ça se passe quand même au niveau de Bruxelles,
20:37protège assez les entrepreneurs dans cette histoire ?
20:40Alors, je ne lui mettrai pas de jugement.
20:44Vous êtes prudente.
20:46Voilà, nous, on est à notre niveau.
20:48On fait notre bonhomme de chemin.
20:49On demande, entre guillemets, rien à personne.
20:51Quand on est une entreprise privée,
20:52on est obligé de s'adapter
20:54et d'aller chercher son chiffre d'affaires,
20:57de gagner son pain.
20:58Donc, c'est la règle et c'est normal.
21:01Donc, nous, on fait tout ce qui est en notre pouvoir
21:03pour justement se sortir de ces marasmes
21:06quand il y en a, ces marasmes économiques.
21:09Maintenant, bon, voilà, c'est sûr que ce n'est pas simple,
21:13mais on s'adapte.
21:14On s'adapte et puis, on a quand même une clientèle américaine.
21:18Nous, on a une boutique Maris Fabre à Paris, dans le Marais.
21:21Les Américains reviennent vraiment en force depuis deux ans.
21:25Ils adorent, moi, j'y étais il y a quelque temps,
21:28on va dire un client sur trois, c'était un Américain.
21:31Donc, ils sont quand même friands, ils achètent, ils viennent en France.
21:37Il y a sûrement eu l'effet JO aussi, qui est très positif.
21:40Donc, comme je le disais, il y a quand même une clientèle américaine.
21:43Nous, on est sur une clientèle de niche
21:46qui continuera à acheter nos produits à forte valeur ajoutée,
21:50avec un savoir-faire, une excellence française qui est reconnue.
21:53Laurent Cohen, je ne sais pas si vous en voulez à Donald Trump,
21:56mais le gouvernement français,
21:59vous avez l'impression qu'il aura fait le maximum là-dessus ?
22:02Il ne peut rien faire ?
22:05Alors, moi, je n'en veux pas du tout à Donald Trump,
22:07parce que Donald Trump, il joue sa partition.
22:08Je n'ai pas voté pour lui, je ne suis pas américain.
22:11Il fait son business.
22:12Il joue sa partition, il fait son job,
22:16et il le fait comme il l'entend,
22:17et je n'ai pas de jugement à porter sur Donald Trump.
22:19En revanche, ce que je sais, c'est que j'ai voté pour des gens en France et en Europe,
22:24et ce que j'attends, c'est effectivement qu'on ait une simplification.
22:28On fait partie des pays dans lesquels il y a quasiment les plus gros taux de prélèvement et d'impôts au monde.
22:34Donc l'idée, c'est de se dire comment est-ce qu'on peut faciliter aujourd'hui,
22:37dans cette compétition internationale, la vie des entreprises françaises.
22:41Et en fait, il faut peut-être se remettre en question,
22:43de se dire que s'il y a des droits douanes qui commencent à s'imposer,
22:47si le premier marché mondial commence à être de plus en plus difficile d'accès,
22:51donnons des leviers de compétitivité à nos entreprises,
22:55pour qu'elles continuent d'être aussi performantes,
22:58notamment dans le domaine de la cosmétique et de la parfumerie.
23:01Et elle serait peut-être là, la fameuse marche de manœuvre que nous évoquions tous les trois à l'instant.
23:06Merci à vous, Julie Bousquet-Fabre, je rappelle, présidente de la savonnerie Marius Fabre,
23:13vive le savon de Marseille.
23:14Et merci Laurent Cohen, président de la parfumerie Corania.
23:19Et surtout, bonne chance à tous les deux pour faire face à ces droits de douane de 15% qui entrent en vigueur aujourd'hui.
23:24– Sous-titrage Société Radio-Canada
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