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Les informés de franceinfo du vendredi 30 mai 2025

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00:00Générique
00:00Et vous êtes les bienvenus dans les informés, votre demi-heure de décryptage de l'actualité politique comme chaque matin sur France Info.
00:14Et avec vous en ce vendredi, Antoine Comte. Bonjour Antoine.
00:17Bonjour Adrien.
00:17Et avec nos deux invités, bonjour Lou Frittel.
00:20Bonjour.
00:20Vous êtes journaliste politique à Paris Match et bonjour Antoine Oberdorf.
00:24Bonjour Adrien.
00:25Journaliste politique à L'Opinion.
00:26Première question ce matin, Antoine Comte. A quoi joue Marine Le Pen ?
00:31Et bien clairement faire en sorte que le plan B nommé Jordan Bardella ne devienne pas un plan A pour la présidentielle de 2027.
00:39Parce que depuis que Marine Le Pen a été condamnée en première instance à une peine d'inégibilité immédiate de 5 ans,
00:45les relations entre la triple candidate à la présidentielle et le président du RN n'ont fait que se détériorer Marine Le Pen qui est suspendue à son procès en appel qui aura lieu en 2026.
00:54On le sait, en fait elle multiplie les recadrages de son poulain comme hier depuis la Nouvelle-Calédonie où elle a considéré que Jordan Bardella n'était pas au niveau,
01:02en tout cas ne maîtrisait pas la problématique calédonienne.
01:05Donc c'est quand même assez violent.
01:07Et les proches de Marine Le Pen sont nombreux à penser que Jordan Bardella se met trop en avant aujourd'hui.
01:13entre dédicaces à travers tout le pays de son livre, la préparation d'un second ouvrage ou encore cette interview accordée avant-hier au magazine Valeurs Actuelles qui a mis le feu aux poudres.
01:24Je me prépare à exercer les plus hautes responsabilités de l'État, martèle le jeune eurodéputé dans ce long entretien intitulé Objectif 2027.
01:33Une émancipation et des prises de parole sur ses ambitions qui déplaisent clairement à Marine Le Pen.
01:38Mais cette dernière, elle tente de minimiser l'existence d'un conflit avec le président du parti d'extrême droite en ciblant une fois de plus les journalistes.
01:47Ce serait la faute des journalistes qui viennent chercher la petite bête.
01:50Écoutez ce que dit Marine Le Pen, c'est au micro de Pierrick Bono depuis Nouméa hier.
01:54Vous essayez toujours de tirer des éléments négatifs.
01:58Maintenant, partout où je vais, il faut qu'on soit main dans la main avec Jordan Bardella.
02:02Vous ne trouvez pas ça ridicule ? Vous ne croyez pas qu'on a assez de travail à faire ?
02:06Là, il va aller à l'étranger. Je ne vais pas venir avec lui, si vous voulez.
02:12On se partage le travail.
02:14Moi, je connais très bien ce dossier de Nouvelle-Calédonie. J'ai beaucoup travaillé sur ce dossier.
02:18Ce n'est pas honteux de dire que je le connais mieux qu'il ne le connaît parce que ça fait très longtemps
02:23que j'y viens. Je pense que la première fois que je suis venue en Nouvelle-Calédonie, c'est en 2008.
02:29Donc, voilà, on se partage le travail en toute sérénité, en toute tranquillité, en toute confiance.
02:35Lou Frittel, que penser de cette mise au point de Marine Le Pen ?
02:40On se partage le travail, tout va bien.
02:42À lui, l'international, à moi, la Nouvelle-Calédonie, ce n'est pas grave.
02:46Circuler, il n'y a rien à voir.
02:47C'est surtout qu'elle n'a pas dit qu'elle connaissait mieux le sujet que lui.
02:50Elle a dit qu'elle ne pensait pas qu'il le maîtrisait très bien ou bien à tout court.
02:54Il n'est pas de même nature.
02:55Il n'est pas de même nature.
02:56Et en l'occurrence, je trouve ça un peu étrange parce que dans la mesure où Jordan Bardella,
03:01qu'elle prépare depuis des années, notamment à devenir Premier ministre,
03:05le dossier néo-calédonien, c'est un dossier qui dépend de Matignon en réalité.
03:10Donc, c'est vrai que ça paraît un peu étrange.
03:11Alors, à moins qu'elle soit en train de dire, d'une certaine façon,
03:14je prétends à Matignon, mais ce n'est pas vraiment ce qu'elle a pu nous distiller ces dernières semaines.
03:20Oui, ça ne ressemble pas à un conseil bienveillant donné de la part d'un mentor à son dauphin.
03:27Et en l'occurrence, c'est vrai qu'il y a eu des allers-retours honnêtement de Marine Le Pen sur la question
03:31est-ce que Jordan Bardella sera son plan B depuis le 31 mars ?
03:35Ou est-ce que ce sera que si elle passe sous une voiture ?
03:39C'est comme si la psychologie prenait le pas sur sa stratégie politique, d'une certaine façon.
03:46Parce que ce qu'elle est en train de faire, sincèrement, ces petites phrases,
03:49c'est soit de nature à agacer l'entourage de Jordan Bardella et peut-être à l'agacer lui-même
03:54et donc à le faire sortir, à un moment donné, du cadre qui s'est imposé.
03:59Voir, c'est de nature aussi à dire aux électeurs, ne comptez pas sur lui.
04:03Oui, ça donne des arguments aux adversaires.
04:06Antoine Oberdorff, que pensez-vous effectivement de cette attitude de Marine Le Pen ?
04:09Vous évoquiez passer sous une voiture, c'est Marine Le Pen elle-même qui l'a dit.
04:13C'est une expression qu'elle a très souvent, mais elle nous a dit pendant des années
04:17que Jordan Bardella était un plan B, que c'était un plan B viable et que surtout il était prêt.
04:22Pardon, je redonne juste le contexte.
04:24Jordan Bardella, quelques jours avant, je crois, dans une interview aux Parisiens aujourd'hui en France,
04:27dit « je suis prêt à être candidat si Marine Le Pen est empêchée »,
04:29elle dit « je ne serai empêché que si je passe sous une voiture en réponse ».
04:33Antoine Oberdorff simplement, que comprendre de cette attitude de Marine Le Pen ?
04:38C'est ça, c'est de la psychologie ou c'est une façon de dire « peut-être que je serai là quand même ? »
04:44Enfin, comment la lire ?
04:45Il est impossible de toute manière pour la figure tutélaire du RN qu'elle est
04:50d'abdiquer de la possibilité d'être candidate en 2027,
04:53quand bien même elle se sait en sursis d'un point de vue judiciaire.
04:57Donc là, clairement, on sait depuis ce voyage en Nouvelle-Calédonie,
05:00mais on le savait déjà un peu avant en réalité,
05:01qu'il y a un domaine réservé de Marine Le Pen au Rassemblement national,
05:05que c'est un domaine réservé qu'elle n'entend pas laisser à Jordan Bardella
05:10et elle ne pourra plus en réalité nous expliquer que ce sont les journalistes qui cherchent la petite bête.
05:16Car au début, après sa condamnation,
05:19certains se sont fait fort de rappeler qu'effectivement,
05:21en 1998, dans l'histoire de ce parti,
05:23il y avait eu, après la condamnation de Jean-Marie Le Pen
05:26et l'impossibilité d'être candidat aux Européennes de 1999,
05:30qu'il y avait eu des frictions avec une autre figure de l'époque, Bruno Maigret.
05:34Et ça n'a pas très bien fini.
05:36Ça n'a absolument pas fini.
05:38Et quand certains se sont dit « Tiens, le poison de la division va peut-être s'emparer de nouveau du RN
05:44avec la condamnation de Marine Le Pen »,
05:47ils se sont fait fort de rappeler qu'il n'y avait pas une feuille de papier à cigarette
05:51entre Marine Le Pen et Jordan Bardella.
05:53Là, elle va sur ce terrain spontanément.
05:56Spontanément, elle remet Jordan Bardella à sa place,
05:59alors que lui-même a, par exemple, pendant sa campagne européenne,
06:03investi les thématiques ultramarines.
06:05En réalité, on voit qu'il y a la friture sur la ligne entre Marine Le Pen et son dauphin.
06:12Ça avait été manifeste, souvenez-vous, au moment notamment de l'apparution d'un sondage.
06:17Un sondage qui faisait de Jordan Bardella peut-être un meilleur candidat encore
06:21que Marine Le Pen de second tour face à un certain Édouard Philippe.
06:25L'entourage de Marine Le Pen avait dit alors que ce sondage,
06:28ayant été commandé par Pierre-Édouard Sterrain, le milliardaire,
06:32il était tronqué et qu'il avait vocation à promouvoir le nouveau champion,
06:37quelque part, de la droite identitaire que serait Jordan Bardella.
06:40Voilà, qui me rappelle, vous parliez de dauphin, cette phrase de Jean-Marie Le Pen
06:43à propos de Bruno Maigret, « La vocation des dauphins, c'est de s'échouer ».
06:46Allez-y, Antoine Comte.
06:47Non, mais c'est vrai que pourquoi elle réagit comme ça, Marine Le Pen ?
06:50Pourquoi elle le recadre ? Parce que ce n'est pas le premier recadrage qu'elle fait de Jordan Bardella.
06:54C'est tout simplement parce qu'elle se sent désormais menacée.
06:56Pas menacée forcément par la justice, même si c'est lié,
06:59mais menacée par un Jordan Bardella qui finalement, vous l'avez dit, Antoine,
07:03dans les sondages, est au moins au coude à coude quand il est testé par rapport à Marine Le Pen.
07:07En fait, quel que soit le candidat, que ce soit Marine Le Pen ou Jordan Bardella pour l'ERN,
07:11ils font à peu près le même score, voire c'est un peu mieux pour Jordan Bardella.
07:14Et la deuxième chose, où on voit bien qu'elle se sent menacée,
07:16c'est que vous avez ce club de réflexion un petit peu nébuleux,
07:20dont on parle un peu plus depuis 15 jours, qui s'appelle les Zoras,
07:23un club avec, nous dit-on, des chefs d'entreprise, des intellectuels,
07:28qui travaillent pour Marine Le Pen depuis de nombreuses années,
07:30qui travaillent notamment pour son programme, et notamment sur les questions économiques,
07:35parce qu'on sait que le parti n'est pas très performant sur ces questions-là.
07:39En tout cas, il y a quelques lacunes, on va le dire comme ça.
07:41Et ce qu'elle a décidé, Marine Le Pen, c'est de mettre en avant les Zoras.
07:46Ils ont donné une conférence de presse, c'était il y a 15 jours,
07:48pour dire voilà nos membres, et voilà, nous sommes de retour,
07:52nous allons continuer à travailler, et notre candidate, c'est Marine Le Pen.
07:54Ça, c'est aussi par rapport à M. Sterrin, qui lui, travaillerait,
07:59j'emploie le conditionnel, plus pour Jordan Bardella.
08:01Donc, elle se sent menacée, elle montre qu'elle est soutenue,
08:04qu'il y a des troupes derrière elle, qu'il y a ce club de réflexion un peu nébuleux,
08:07et c'est pour ça aussi que, dès que Jordan Bardella dévoile un tout petit peu
08:11ses ambitions présidentielles, tac, il y a le recadrage qui tombe,
08:14et ça arrive très fréquemment.
08:15Et vous parliez effectivement de Pierre-Edouard Sterrin,
08:17qui est donc ce milliardaire qui a notamment créé Smartbox,
08:20les petites boîtes pour partir en vacances, et qui effectivement ne cache pas
08:25son amitié, son intérêt pour l'extrême droite, et la droite conservatrice.
08:31Lou Frittel, un mot encore ?
08:33Je voulais juste tenter un chouïa, il y a quand même une chose,
08:36c'est que c'est vraiment une querelle d'entourage,
08:38c'est-à-dire que Marine Le Pen et Jordan Bardella sont quand même des personnes
08:40qui se parlent 5 fois par jour au téléphone ensemble,
08:42il y a vraiment une filiation entre les deux,
08:44c'est une relation qui est assez unique en politique.
08:46En revanche, autour d'eux, et notamment autour de Marine Le Pen,
08:49vous avez des gens qui se sont engagés aussi par amour pour cette ligne
08:53anti-système, ni de droite, ni de gauche,
08:56et qui voient d'un très mauvais oeil...
08:57Dans le Nord notamment ?
08:58Dans le Nord notamment, mais pas que.
09:00Et qui voient d'un très mauvais oeil Jordan Bardella,
09:03qui est arrivé beaucoup plus tard qu'eux,
09:04qui a tout de suite eu de grandes fonctions au sein de ce mouvement,
09:08et qui se revendique d'un éthos de droite.
09:10Et c'est vrai que Valeurs Actuelles,
09:11si vous lisez l'entretien qu'il a donné cette semaine,
09:15elle n'est pas...
09:17Comment dire ?
09:18Il ne met pas en cause Marine Le Pen.
09:19Au contraire, il l'associe à chacune de ses réponses.
09:21Mais le message envoyé à la droite,
09:22et la façon dont ça a été titré aussi,
09:25fait que ça agace effectivement autour de Marine Le Pen,
09:28y compris autour de ce sondage.
09:31Ce sont les entourages qui la poussent finalement à réagir comme ça.
09:33Voilà, jusqu'à Marine Le Pen elle-même,
09:34je mets un point d'interrogation.
09:36Manifestement, ce genre quand même de phrase
09:37montre qu'il y a quelque chose qui montre.
09:39Un mot quand même, Lou Frittel, sur la façon dont ça peut durer,
09:43parce qu'il y a le procès en appel de Marine Le Pen
09:46qui est l'année prochaine, 2026,
09:48sans doute le verdict à ce moment-là,
09:49je crois vers l'été, après l'été.
09:53Comment on tient pendant un an et un peu plus peut-être
09:56avec cette pression qui, on l'imagine,
09:59peut quand même être de nature à monter,
10:01même si vous dites que ce ne sont que les entourages ?
10:03Il faut avoir des sujets sur la table.
10:05Donc on va avoir le budget,
10:06on va avoir peut-être la question de la proportionnelle.
10:08En fait, il faut vraiment que les gens du Rassemblement National,
10:11ces têtes, soient tournées vers autre chose
10:13que les querelles internes.
10:15Et ensuite, vous arriverez peut-être,
10:17bon an, mal an, à ce procès
10:19qui, je le rappelle, arrivera juste avant un congrès.
10:23Alors on parle de Marine Le Pen,
10:24on parle de Jordan Bardella,
10:25mais on peut aussi parler d'une certaine Marion Maréchal,
10:27par exemple.
10:28Antoine Abordor ?
10:28C'est aussi, il va falloir regarder justement l'international.
10:32parce que Jordan Bardella,
10:34les pas de côté qu'il fait par rapport à Marine Le Pen
10:38sur le terrain économique,
10:39vont beaucoup aussi à l'international puiser chez les alliés.
10:43Je pense à l'Italie, notamment, de Giorgia Meloni.
10:46Jordan Bardella voit en elle une inspiration,
10:50une figure pragmatique de gouvernement raisonnable.
10:54Or, on voit que quelque part,
10:56Giorgia Meloni, par rapport à la stratégie populiste
10:59du Rassemblement National,
11:00c'est une entorse à la ligne.
11:02D'ailleurs, Marine Le Pen,
11:03quand elle regarde du côté d'Italie,
11:04elle regarde plutôt du côté de la légane de Matteo Salvini.
11:07Donc, il y a un certain nombre, peut-être,
11:10de pommes de discorde
11:11à trouver sur l'international
11:13et la ligne en matière de politique économique
11:15entre Jordan Bardella et Marine Le Pen.
11:17On va reparler des retraites.
11:18Est-ce que Jordan Bardella
11:19va faire montre d'une forme de pragmatisme budgétaire,
11:23d'orthodoxie budgétaire
11:24par rapport au RN ?
11:25Et agacer, effectivement,
11:26ces élus du Nord,
11:28dans l'entourage de Marine Le Pen,
11:29des Sébastien Chenu,
11:30des Jean-Philippe Tanguy, pourquoi pas,
11:31qui, eux, sont sur une ligne
11:34beaucoup plus sociale, populaire.
11:36Bon, vous restez avec nous.
11:37On va changer de sujet dans une minute.
11:38On va parler de l'interdiction de fumée
11:41élargie encore dans les lieux publics.
11:43C'est juste après votre file info à 9h17.
11:46Julien Raymond.
11:465400 policiers et gendarmes mobilisés
11:51demain soir à Paris
11:52pour la finale de la Ligue des champions
11:53entre le PSG et l'Inter.
11:56La finale se tient en Allemagne,
11:57mais les autorités craignent
11:58des débordements dans la capitale.
12:01L'Ukraine se dit prête à s'asseoir
12:02à nouveau à la table des négociations
12:05lundi prochain à Istanbul avec la Russie,
12:08à condition que Moscou transmette
12:09un document détaillant ses conditions
12:11pour une paix durable.
12:13Donald Trump outrepasse ses pouvoirs.
12:16Voilà ce que dit un tribunal américain.
12:18Des juges ont décidé hier de suspendre
12:20une grande partie des droits de douane
12:22voulues par le président des Etats-Unis.
12:24Dans la foulée, une cour d'appel
12:25a suspendu cette décision.
12:27Le temps de se prononcer sur le fond.
12:30A partir du 1er juillet,
12:31fumer dans un parc pourra vous coûter 135 euros.
12:34Nouvelle mesure annoncée par le gouvernement
12:36pour protéger les enfants du tabagisme passif.
12:40Ça vaut aussi pour les plages
12:41et aux abords des écoles, collèges et lycées.
12:44Ça ne concerne pas en revanche
12:45la cigarette électronique.
12:50France Info.
12:53Les informés, Antoine Comte, Adrien Beck.
12:57Toujours avec Lou Fritel, journaliste politique à Paris Match
13:00et Antoine Oberdorff, journaliste politique à L'Opinion.
13:03On l'entendait dans le fil info Antoine Comte,
13:06des contraventions.
13:07135 euros pour qui s'avisera de fumer
13:10dans un parc, devant une école, etc.
13:13J'en passe, c'est ce qu'a annoncé le gouvernement,
13:15la ministre de la Santé hier soir.
13:17Absolument, c'est une annonce qui a fait l'effet
13:19d'une petite bombe quand même.
13:20Catherine Vautrin, la ministre de la Santé,
13:22a un peu surpris tout le monde hier soir en annonçant
13:24qu'il serait désormais interdit de fumer
13:27à partir du 1er juillet 2025.
13:29Donc dans un mois, ça arrive quand même très vite.
13:31Vous avez raison, sur les plages, dans les parcs,
13:34les jardins publics, dans les abribus,
13:35dans les équipements sportifs et aux abords des écoles.
13:38Une décision qui est prise par décret
13:40qui est actuellement entre les mains du Conseil d'État
13:42et qui sera signée, nous dit-on,
13:44du côté du ministère de la Santé
13:46dans les tout prochains jours.
13:48Ça remonte en fait à une mesure
13:49que voulait prendre le prédécesseur de Catherine Vautrin,
13:52Aurélien Rousseau.
13:53C'était déjà il y a deux ans.
13:54Et vous savez que ces interdictions de fumer
13:57sont testées depuis quelques années
14:00dans certaines villes, comme par exemple à Saint-Malo,
14:02sur les plages de Saint-Malo.
14:03Et ça fonctionne plutôt bien, nous dit-on.
14:06Une décision qui peut quand même paraître soudaine,
14:08mais que les proches de la ministre Catherine Vautrin
14:10expliquent par une volonté d'agir avant l'été,
14:12avant les vacances scolaires,
14:14et surtout et avant tout pour les enfants
14:16qui peuvent être en contact en effet
14:18avec des fumeurs dans tous ces lieux publics
14:20et donc pour leur santé.
14:21Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître,
14:24affirme Catherine Vautrin dans un entretien
14:26qui est paru ce matin dans les colonnes de Ouest-France.
14:30Et donc elle promet la mise en place en effet
14:31d'une contravation de 135 euros
14:33pour toute interdiction non respectée.
14:36Est-ce que c'est un moyen aussi pour le gouvernement
14:38de faire peut-être des économies
14:39en vue de la préparation du budget de 2026
14:42où on le sait, le gouvernement cherche
14:4440 milliards d'euros d'économies ?
14:46Je vous dis ça pourquoi ?
14:47Parce que la ministre de la Santé, Catherine Vautrin,
14:49a eu cette phrase.
14:51Une vie n'a pas de prix,
14:52mais les cancers coûtent 150 milliards d'euros par an,
14:54ce qui n'est pas rien
14:55quand on pense à la situation financière
14:58de notre modèle social.
14:59Donc voilà, il y a quand même aussi cette volonté,
15:01sans doute, d'essayer de trouver de l'argent de ce côté-là.
15:05Écoutez ce qu'en pensait David Béliard,
15:08qui est candidat écologiste à la mairie de Paris.
15:10Il était sur ce plateau même il y a quelques minutes.
15:12J'ai envie de vous dire enfin.
15:15Enfin, on va pouvoir avancer de manière un peu concrète
15:18sur la question du tabagisme passif pour les enfants.
15:25Je le soutiens d'autant plus que vous savez,
15:26à Paris, on a déjà commencé à le faire.
15:28Il y a un certain nombre de parcs et jardins
15:29qui sont interdits aux fumeurs.
15:32Et autour des établissements scolaires.
15:33On interdit aux fumeurs,
15:34on interdit de fumer par exemple dans les aires de jeu
15:37pour les enfants.
15:38On fait des expérimentations aussi.
15:39On a mené une expérimentation dans des rues aux enfants
15:42que nous avons créées.
15:44Vous savez, ces rues qu'on a piétonnisées
15:45et transformées autour des écoles
15:46pour les rendre aussi non-fumeurs.
15:48Donc vous voyez, évidemment, il faut aller vers ça.
15:52Lou Frittel !
15:53Vous disiez que vous ne pourriez plus fumer dans la rue.
15:55Non, mais ma rue est piétonnisée.
15:58Néanmoins, d'un point de vue de santé publique,
16:01ça semble aller dans une forme de logique
16:03de ce qu'on a vu ces dernières années
16:06de la part du gouvernement, la loi Evin, etc.
16:08C'est totalement logique, honnêtement,
16:10d'un point de vue de santé publique.
16:12En revanche, c'est vrai que moi, il y a un truc
16:13là où je me pose la question,
16:15c'est sur les plages par rapport, par exemple, aux terrasses.
16:18C'est vrai que les plages, c'est un lieu où il y a des enfants,
16:19mais la rue aussi, il y a des enfants.
16:21Dans ce cas, interdisé aussi dans la rue.
16:23Les terrasses, il y a beaucoup plus de chances
16:24d'avoir des familles, d'avoir des gens autour.
16:26Et puis en plus, le nuage est quand même spécialement important.
16:29Alors je comprends le fait qu'il faille border la chose
16:33auprès du Conseil d'État,
16:35et notamment avec l'argument des enfants.
16:36Mais c'est vrai que sur ce sujet en particulier,
16:38si on donne l'argument environnemental, d'accord.
16:41Mais sur l'argument des enfants,
16:42je ne suis pas tout à fait convaincue.
16:44Antoine Averdor.
16:45Peut-être faut-on se dire, Lou,
16:46qu'à terme, en vérité, on ira vers une réaction
16:49sur la chaussée et la voie publique.
16:52À Milan, c'est ça ?
16:53À Milan, c'est absolument ça.
16:54Ce n'est pas un cas isolé au niveau européen,
16:58ce qu'annonce Catherine Vautrin.
17:01On voit qu'il y a une volonté de faire de plus en plus
17:03du fait de fumer une infraction à la norme en vigueur.
17:08Et j'allais presque dire...
17:08Et pas tant à la loi aussi,
17:10effectivement, à la norme.
17:11À la norme un peu morale, quelque part.
17:14Il faut quand même revenir sur les vertus
17:15qu'a eues l'interdiction de fumer
17:17dans les lieux fermés,
17:18et notamment les restaurants en 2008.
17:20On voit que ça a diminué quand même
17:22les affections cardiovasculaires, respiratoires.
17:25Il y a des études d'impact qui sont sorties là-dessus.
17:28Mais pour autant, aujourd'hui,
17:30c'est toujours 75 000 morts par an
17:32attribuées liées au tabac.
17:35Le signal pris,
17:36parce qu'on a aujourd'hui des paquets de cigarettes
17:38qui sont quand même vendus autour de 12 euros,
17:42c'est des tarifs qui sont dorénavant quasiment prohibitifs.
17:45Et pourtant, on voit que ce n'est pas suffisant
17:47pour enrayer le tabac
17:50et le fait de fumer
17:51et de se mettre à fumer, bien sûr.
17:54Donc, il y a cette nécessité d'aller plus loin,
17:57de resserrer l'étau, bien sûr.
17:59Et on voit mal qui peut s'y opposer.
18:01Antoine Comte ?
18:02Non, mais c'est assez logique.
18:04Et vous l'avez dit,
18:05ça s'inscrit dans une suite logique
18:07de ce qu'ont fait les précédents gouvernements
18:10depuis, en fait, finalement, la loi Evin.
18:13Je comprends la réflexion de Lou sur les plages,
18:16mais je pense que le gouvernement
18:17va avancer aussi l'argument environnemental.
18:20Quand vous voyez tous ces mégots
18:21qui sont jetés aussi sur les plages,
18:23ça va forcément un peu jouer.
18:25Et puis aujourd'hui, vous avez finalement
18:26des maires qui nous disent
18:28là où ils testent, en fait,
18:29cette interdiction dans certaines
18:30de leurs communes,
18:32où c'est sur une partie de la plage.
18:33Et donc, les maires disent
18:35que c'est très difficile à faire respecter
18:36parce que comment on voit
18:38si la personne est vraiment sortie
18:39de la partie qui est interdite ou pas ?
18:40Donc aujourd'hui, au moins,
18:41toute la plage serait interdite
18:42et ça sera peut-être plus simple à...
18:44Ce qui est quand même curieux,
18:45c'est qu'on ne touche pas aux terrasses.
18:47Non, on ne touche pas aux terrasses.
18:48Donc, à mon avis,
18:49on va y venir aussi peut-être dans...
18:51J'ai l'impression qu'on prépare les consciences
18:52un petit peu, en fait.
18:52On dit aujourd'hui, voilà,
18:54bien sûr, c'est pour les enfants
18:55aux abords des écoles.
18:57Évidemment, ça se comprend.
18:59Mais c'est vrai que les terrasses,
19:01ça serait vu, si en plus,
19:02les terrasses étaient ajoutées
19:03à la liste annoncée hier
19:04par la ministre de la Santé,
19:06je pense que là,
19:07ça serait vu comme une restriction,
19:08finalement, des libertés individuelles,
19:10des libertés publiques.
19:12Donc, je pense que ça viendra
19:12dans un second temps,
19:13mais il va falloir y venir.
19:14Enfin, je veux dire,
19:15vous avez raison de dire
19:16qu'il y a des enfants aussi
19:17qui sont en terrasse
19:18et en effet, les gens stationnent
19:20en terrasse.
19:20Donc, le nuage de fumée
19:22lié au tabac,
19:23il est là aussi.
19:24Donc, oui, il y a en fait
19:25une suite logique
19:26et l'objectif,
19:28c'est de préparer les gens,
19:29finalement,
19:29à une interdiction
19:30un peu plus large
19:31dans l'espace public
19:32de la cigarette.
19:33Alors, je vous soumets,
19:33Lou Frittel,
19:34une objection,
19:34elle vient du président
19:35de l'Association des maires de France
19:36et maire de Cannes,
19:37David Lissnard.
19:38Il écrit,
19:39« Qui fera respecter l'interdit ?
19:40Sanctionnera ?
19:41Mobiliserons-nous
19:42les policiers nationaux
19:43et les gendarmes ?
19:44Pour cela,
19:45quelles autres missions
19:46où les carences
19:47sont déjà manifestes
19:48seront abandonnées
19:49pour celles-ci ? »
19:49C'est vrai que c'est quand même
19:50une question qui peut se poser.
19:51C'est vrai que la question se pose,
19:52d'autant plus que c'est
19:53une vraie demande
19:54de la part des maires
19:55d'avoir plus de monde
19:57dans les politiques municipales
19:58et surtout des compétences élargies.
20:01Pour l'instant,
20:01ils ne peuvent pas faire grand-chose.
20:02D'ailleurs,
20:02c'est là-dessus que Robert Ménard
20:03avait interpellé
20:04le président de la République
20:05lors de son interview
20:08de trois heures
20:09il y a deux semaines.
20:11Moi, là,
20:12je voulais aussi aller,
20:13c'était sur la question
20:14de fumée en intérieur
20:16ou fumée en extérieur.
20:16C'est-à-dire qu'en France,
20:18on est allé vers l'idée
20:19du tabagisme à l'extérieur.
20:22Vous n'avez pas le droit
20:23de fumer en intérieur,
20:24vous n'avez pas de bar
20:24où vous avez le droit
20:25de fumer en intérieur.
20:26Aujourd'hui,
20:27le genre de décision prise
20:30par Catherine Vautrin
20:30aujourd'hui
20:31me fait penser
20:31à ce qui se fait
20:32par exemple au Japon
20:33mais où là,
20:33c'est l'inverse qui se passe.
20:35C'est-à-dire que vous avez
20:35quelques carrés
20:36à l'extérieur
20:37où vous pouvez fumer.
20:37Sur les trottoirs,
20:39des carrés délimités
20:39où vous pouvez fumer.
20:40Mais vous avez,
20:41à la libre décision
20:42des chefs d'établissement,
20:44le droit de fumer
20:45dans certains bars
20:46et certains restaurants.
20:47Et c'est vrai
20:48que c'est peut-être là
20:49où la question pêche un peu.
20:52C'est-à-dire,
20:52est-ce qu'on ne peut pas avoir
20:53un peu...
20:54Une culture différente,
20:54effectivement.
20:54Oui, puis surtout,
20:56laisser aussi à la discrétion
20:57des professionnels,
20:58parfois.
20:59Vous parlez en quelque sorte
21:00d'une forme de liberté.
21:01Antoine Oberdorf,
21:01quelque chose qui peut être
21:02surprenant
21:03parce qu'on dit souvent
21:03que les Français,
21:04bon,
21:05ils n'ont pas envie
21:06qu'on les embête,
21:06ils veulent de la liberté.
21:07Et bien pourtant,
21:08là, ils sont très favorables
21:09à que tout ça soit régulé.
21:10Oui, parce qu'il y a l'idée
21:12d'abord que ces pratiques
21:14à risque,
21:15chacun envoie les effets
21:16en réalité dans son entourage.
21:18Les 45 000 cancers par an
21:20liés au tabac,
21:22a priori,
21:23un grand nombre de Français,
21:25ça imprègne les consciences.
21:27Ensuite,
21:27les enfants,
21:28c'est toujours un peu...
21:29Quand on met au milieu
21:31de la pièce
21:31les enfants comme public sensible,
21:34tout de suite,
21:34ça génère des réactions
21:35assez épidermiques
21:37chez les Français.
21:37Merci à vous.
21:38Lou Frittel,
21:39journaliste politique
21:40à Paris Match.
21:41Merci d'avoir été avec nous.
21:43Antoine Oberdorf également,
21:44journaliste politique
21:44à l'Opinion.
21:45Et merci bien sûr,
21:46Antoine Comte,
21:47de nous avoir accompagné
21:48cette fin de semaine.
21:50Voilà pour les informés
21:51du matin.
21:52Les informés reviennent
21:52évidemment ce soir
21:54à 20h.
21:54Très bonne journée.
21:55Sous-titrage Société Radio-Canada
21:57Sous-titrage Société Radio-Canada

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