5 euros le voyage en TGV : le nouveau concurrent de la SNCF annonce son arrivée pour 2028

Sud Radio

05/03/2024

Avec Marie-Hélène Poingt, rédactrice en chef de la Vie du Rail

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00:00 Voyager en TGV pour 5 euros, 5 euros, c'est ce que veut proposer Kevin Speed,

00:07 le nouveau concurrent de la SNCF qui annonce son arrivée pour 2028.

00:12 Alors est-ce que c'est possible tout ça ?

00:14 Nous sommes avec Marie-Hélène Point, rédactrice en chef de la Vidurail, journal magazine,

00:21 bien spécialisé autour évidemment de tous les transports ferroviaire.

00:24 Bonjour !

00:25 - Bonjour !

00:26 - Alors de quoi s'agit-il quand on parle de Kevin Speed et de cette annonce de billets à 5 euros ?

00:32 - Alors d'abord Kevin Speed, c'est un projet,

00:35 un projet d'une startup de faire des trains à grande vitesse, un petit peu comme un RER,

00:42 donc avec beaucoup de fréquences et donc avec un modèle pas cher.

00:46 Et en fait effectivement quand on entend que le train pourrait être à 5 euros,

00:51 alors par exemple ils disent que ce sera 3 euros pour 100 kilomètres.

00:56 Alors quand par exemple ça fait un Paris-Lille à peu près un peu plus de 6 euros

01:00 ou un Paris-Reims à 4,50 euros, ça paraît un peu fou,

01:05 mais pourtant en fait on peut se dire que c'est possible parce que c'est un petit peu le modèle

01:10 du TGV à bas coût de la SNCF WeGo.

01:14 En fait WeGo quand vous avez un prix d'appel à 10 euros,

01:18 et bien ça fait à peu près, c'est un Paris-Lyon.

01:21 Mais ce sont des prix d'appel.

01:23 Alors tout comme on peut le penser que ce seront des prix d'appel pour Kevin Speed,

01:27 c'est-à-dire qu'il y aura un certain nombre de billets qui sont vendus à ce prix-là,

01:30 et puis les tarifs évolueront un petit peu,

01:32 mais ce qui est sûr c'est que ce seront des prix très bas,

01:35 et donc sur un modèle de TGV à bas coût.

01:37 - Bon, ça veut dire que Kevin Speed, cette entreprise, cette startup,

01:41 achèterait un certain nombre de billets et les revendrait en quelque sorte à des prix très bas,

01:49 à des clients qui pourraient bénéficier de ces tarifs, c'est ça ?

01:54 - Oui, exactement.

01:55 Je vous dis exactement comme le TGV à bas coût WeGo,

01:58 la question ce n'est pas tant le modèle économique,

02:02 puisqu'on voit bien que la SNCF le fait,

02:04 mais c'est est-ce que Kevin Speed va avoir les moyens de le faire ?

02:08 C'est-à-dire que pour lancer ce projet, il faut que la société trouve un milliard d'euros

02:13 pour commencer, pour lancer ce projet.

02:15 Donc c'est là vraiment où c'est compliqué,

02:17 parce qu'il va falloir trouver des entreprises,

02:19 enfin pardon, des établissements banquiers qui sont prêts à se lancer dans l'aventure,

02:23 et on le voit bien, il y a plusieurs projets comme ça d'entrepreneurs du rail,

02:27 mais qui tardent à lancer leur projet parce que c'est cher,

02:30 le ferroviaire c'est cher, c'est lourd, c'est compliqué.

02:33 - Oui, j'ai l'impression que vous n'êtes pas très optimiste pour ce projet Marie-Hélène Poin, non ?

02:39 - Pour moi c'est surtout avant tout un problème d'abord financier,

02:44 il faut que des banques acceptent de jouer le jeu et d'apporter de l'argent.

02:48 On voit bien la société coopérative RailCop,

02:51 risque de disparaître dans quelques semaines,

02:54 parce que justement elle n'arrive pas à boucler son trop de taffes financières.

02:57 - Oui, c'est ça.

02:58 Et puis alors, il y a un accord qui a été signé quand même avec la SNCF,

03:02 je le dis, c'est à l'horizon 2028,

03:06 donc dans 5-6 ans si ça peut voir le jour.

03:10 Est-ce que ça peut dynamiser d'ici là aussi la SNCF ?

03:13 Vous en avez parlé de son système déjà à prix un peu moins cher, Ouigo ?

03:17 - Oui, tout à fait. De toute façon, la concurrence est un aiguillon pour la SNCF.

03:22 En soit pour ou contre, on voit si la SNCF a lancé un TGV à Bakou,

03:28 c'est justement pour se préparer à la concurrence.

03:30 Donc le fait que, pour l'instant la concurrence est très faible sur le réseau ferroviaire,

03:35 il y en a dans le fret ferroviaire,

03:37 il y en aura demain avec Transdev qui va exploiter des trains dans le sud de la France,

03:42 mais en fait cette perspective de concurrence oblige la SNCF à trouver de nouveaux modèles.

03:48 Donc on peut dire que ça l'a fait avancer.

03:51 - Et puis il y a déjà, Marie-Hélène Poire, la concurrence avec les Italiens, les Suisses,

03:56 qui sont sur les rails françaises déjà. On peut en bénéficier ?

04:03 - Oui, oui, tout à fait. Alors, Trainline, pardon,

04:07 Train Italia effectivement sur Paris-Lyon,

04:10 mais pour l'instant la concurrence en France avance quand même relativement lentement,

04:16 c'est-à-dire qu'il n'y a pas beaucoup de fréquences encore sur le Paris-Lyon par exemple,

04:20 où Train Italia propose des places de trains.

04:25 Donc c'est vraiment une concurrence qui avance à petits pas,

04:28 mais qui fait évoluer le système.

04:30 Il y a quand même de grands changements,

04:32 même si le voyageur ne se rend peut-être pas tous les jours compte,

04:36 ça oblige la SNCF à proposer des nouveautés.

04:40 - Oui, c'est ça. Bon, on va suivre ce projet de Kevin Speed,

04:44 alors c'est à horizon donc assez lointaine, enfin c'est à moyen terme.

04:49 - C'est pas aussi long que ça, 4-5 ans, et c'est pour ça que ce sera peut-être un peu plus long.

04:54 - Oui, un petit peu plus long parce qu'il faut apporter des fonds bien sûr,

04:59 puis avoir certaines garanties.

05:02 Merci en tout cas Marie-Hélène Poire, rédactrice en chef de la vie du rail,

05:05 d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio.

05:08 *musique*

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