Elles ont fait le choix de la joaillerie éthique et engagée - C'est ça la France
Avec Marie Berthelon, co-fondatrice et CEO de la "Maison Rouvenat" et Agathe Gauthier, co-fondatrice de "Emblème".
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00:00 Le réseau des chambres de métier de l'artisanat, artisan de la nouvelle économie présente
00:05 Sud Radio Cessa la France, Nathalie Schrengerma
00:10 Mesdames, Messieurs, bonjour et bienvenue dans Cessa la France, le rendez-vous de Sud Radio consacré au savoir-faire français.
00:15 Aujourd'hui, on va faire la parbelle à la joaillerie. Éthique et engagée, ce luxe vert, comme on l'appelle, car la joaillerie fait elle aussi sa révolution durable.
00:24 On entend de plus en plus parler de diamants de synthèse, d'or recyclé. On fait le point tout de suite avec deux très belles maisons françaises qui ont décidé de concilier désirabilité et respect de l'environnement.
00:35 Tout à l'heure, nous vous ferons découvrir une maison de joaillerie circulaire qui crée des bijoux en revalorisant l'or des circuits informatiques obsolètes, issus de recyclage électronique.
00:44 Rien ne se perd, tout se transforme. Mais tout de suite, nous allons faire un bond dans le passé avec une marque de haute joaillerie qui date de 1852, la Maison Rouvenat,
00:53 tombée dans l'oubli et relancée par une équipe de passionnés experts dans l'univers du luxe et qui ont choisi de faire le pari de l'éco-joaillerie.
01:01 Sud Radio Cessa la France
01:03 Marie Bertollon, merci d'être avec nous. Vous êtes la cofondatrice et la CEO de la Maison Rouvenat.
01:09 Vous êtes passée par les plus belles maisons de joaillerie, alors Hermès d'abord, ensuite Cartier, et vous avez décidé, avec une équipe pareille, de passionnés comme vous,
01:18 de faire revivre la marque Rouvenat. Alors, je pense que beaucoup d'auditeurs ne la connaissent pas encore très bien et pourtant, elle a marqué son époque, elle a compté dans le passé cette marque.
01:27 Bonjour Nathalie, merci de m'accueillir. Je suis enchantée d'être là, effectivement, pour vous raconter l'histoire de cette très ancienne maison du Second Empire,
01:33 qui a été une des plus grandes maisons à l'époque et dont le nom a été totalement oublié parce que Léon Rouvenat, qui vendait à toutes les têtes couronnées dans le monde entier, n'a pas eu d'héritier.
01:43 Et on est arrivé à une époque où les marques comme Cartier, Boucheron, Chaumet se déploient, passent du statut de petit joaillier à grande marque internationale, c'est le début de la joaillerie internationale.
01:53 Le nom de Rouvenat a été complètement oublié. Il se trouve qu'en effet, moi j'ai travaillé pendant de longues années, de très belles années, dans ces grandes maisons comme Hermès, Cartier, De Biers également.
02:02 J'ai acquis une longue expertise, une grande connaissance du métier de la joaillerie. Et je suis fondamentalement convaincue que c'est un métier qui est absolument magnifique, mais qui doit se réinventer
02:12 et qui doit passer par une accélération peut-être plus rapide que ce qu'entreprennent aujourd'hui les grands groupes. Et c'est la raison pour laquelle j'ai à un moment donné quitté ces grandes maisons
02:21 et osé me lancer dans l'entrepreneuriat pour relancer cette maison historique autour de principes fort engagés et notamment autour de la circularité.
02:30 Ça y est, il y a eu ce choix de l'économie circulaire. On privilégie l'existant.
02:35 On privilégie l'existant. Alors en fait, c'est un choix. Ça a été même plus que ça. Ça a été un pari parce que la joaillerie engagée, aujourd'hui, c'est pas grand chose.
02:43 C'est un secteur d'activité qui fonctionne tellement bien. C'est des croissances à deux chiffres. C'est un marché sur lequel les nouveaux acteurs arrivent sans arrêt.
02:50 Et finalement, la nécessité de s'engager, elle n'est pas si forte que dans d'autres industries comme la mode sur laquelle tout le monde pointe son intérêt.
02:59 C'est la raison pour laquelle, effectivement, j'ai vraiment voulu aller plus loin que ce qui se fait aujourd'hui et essayer d'inventer un nouveau modèle.
03:05 Un modèle de joaillerie circulaire en se disant, aujourd'hui, il y a tant de ressources déjà existantes et notamment dans la joaillerie, pourquoi continuer à creuser le sol ?
03:13 Pourquoi continuer à vouloir faire du nouveau avec du neuf quand on peut faire du nouveau avec de l'ancien ?
03:19 Et c'est tout le pari sur lequel Rouvnat s'est engagé en utilisant de l'or recyclé.
03:23 Il y a beaucoup de maisons qui le font et je crois la marque qui nous suit également, c'est top.
03:27 Il y a de l'argent recyclé, ça c'est des filières qui n'existent pas vraiment, qu'on essaie de construire.
03:31 Et puis chez Rouvnat, on fait quelque chose que personne ne fait aujourd'hui à grande échelle.
03:34 C'est de n'utiliser que des pierres anciennes qui dorment dans les coffres des négociants, des particuliers, des maisons de vente aux enchères.
03:41 Des pierres existantes là encore, qui sont déjà là dans le marché, vous le disiez, effectivement, qui dorment quelque part.
03:46 Donc on ne creuse pas, on ne les récupère pas parce que la majorité de ces pierres précieuses sont déjà finalement sorties.
03:52 Oui, on estime plus ou moins que 70% des pierres précieuses ont déjà été extraites du sol.
03:56 Il se trouve en revanche qu'aujourd'hui la joaillerie est pensée d'une telle façon qu'on veut des pierres standardisées.
04:02 Donc on creuse le sol pour adapter la pierre aux bijoux.
04:04 Moi, tout mon pari c'est d'aller dire on va inventer l'éco-joaillerie et on va essayer d'adapter le bijou à la pierre.
04:09 Parce que quand on va chercher des pierres anciennes, il n'y a pas deux pierres pareilles.
04:12 Or, quand on veut créer une maison à grande échelle, scalable, comment on fait pour intégrer ces pierres ?
04:17 On développe des nouveaux certis.
04:19 En fait, c'est là que je trouve que la contrainte, parce que finalement faire de la joaillerie engagée, c'est une forme de contrainte.
04:25 Créer une nouvelle filière, c'est une nouvelle contrainte, mais c'est une contrainte qui rend éminemment créatif.
04:31 Et c'est là, je pense, que la joaillerie peut tirer son épingle du jeu parce que la joaillerie créative, respectueuse, tout à coup apporte une nouvelle pierre à l'édifice.
04:41 Quels sont justement les défis auxquels vous êtes confrontés en utilisant ces matériaux recyclés et éthiques ?
04:46 Tous ces défis que vous avez finalement rencontrés au fur et à mesure en proposant de nouvelles collections de cette maison Rouvna,
04:54 mais avec, vous le disiez à l'instant, des pierres qui ont déjà une histoire parfois et qui sont taillées d'une certaine façon.
04:58 Quels sont tous ces défis que vous avez pu constater au fur et à mesure de l'avancée de cette belle aventure ?
05:03 Alors, il y en a énormément et je pense qu'en fait le défi qui est le plus stimulant, c'est de créer son écosystème.
05:09 Si on veut avancer seul, on va nulle part.
05:11 Moi, je suis convaincue qu'on est bien plus fort ensemble, qu'on est plus fort ensemble en tant que différentes marques,
05:16 mais aussi qu'il est important de fédérer la supply chain autour de soi.
05:20 Donc moi, je n'ai pas une relation transactionnelle avec mes fabricants, avec mes fournisseurs de pierres.
05:25 L'idée, c'est vraiment qu'ils adhèrent à notre projet, à notre mission même, puisque Rouvna est une entreprise à mission
05:31 et a gravé dans ses statuts à partir de sa création que nous revalorisons les ressources humaines et naturelles tout au long de la chaîne de valeur.
05:38 Je suis convaincue qu'on peut travailler mieux et intégrer des pratiques respectueuses de l'homme et de l'environnement dans ce qu'on fait.
05:46 Vous avez évoqué les contraintes de tout à l'homme, alors vous en avez une autre.
05:49 Vous faites revivre une marque qui a une histoire, qui a un passé.
05:52 Donc il faut réussir à innover sans trahir l'ADN de cette marque.
05:56 Alors ça, je dirais que ça fait partie de ce principe de circularité.
05:59 Ma mission, quelque part, si on la rend plus facile à expliciter, c'est de remettre en lumière des trésors oubliés.
06:07 Donc effectivement, ma démarche, elle est globale.
06:10 Ce n'est pas que l'or, ce n'est pas que les pierres, c'est également ce nom qui dort.
06:13 Et j'ai retrouvé, j'ai eu cette grande chance en cherchant beaucoup.
06:16 Ça ne s'est pas fait tout seul. J'ai eu la chance de retrouver les archives de Léon Rouvna chez un petit bouquiniste parisien.
06:22 Et en fait, quand on se met dans cette démarche de revalorisons le patrimoine français, revalorisons l'histoire de la France,
06:28 parce que c'est une mission extraordinaire qui nous est confiée, et bien il arrive plein de choses quand on cherche et quand on se donne la peine.
06:34 J'ai retrouvé ce nom de Léon Rouvna, j'ai retrouvé ces archives de Léon Rouvna.
06:38 Et puis maintenant, les gens viennent nous chercher.
06:40 Donc les musées nous contactent en disant "mais nous avons des dessins de Léon Rouvna".
06:43 On a des clients qui nous contactent, de tous les pays du monde d'ailleurs, en nous disant "mais j'ai chez moi des pièces de Léon Rouvna".
06:49 Et finalement, voilà encore une fois, cette contrainte devient, je dirais presque une aventure collective avec mes cofondateurs,
07:00 avec notre écosystème autour de la joaillerie, avec les clients qu'on invite également à nous rapporter leurs pierres de famille,
07:06 pour les remonter sur des créations contemporaines.
07:08 Et donc, ce faisant, on arrive à remettre l'émotion et l'humain au cœur de la joaillerie,
07:14 qui parfois est intimidante, désincarnée, et pour laquelle on n'ose pas pousser les portes.
07:22 Et au niveau du savoir-faire, est-ce qu'il a fallu finalement peut-être faire appel à d'autres artisans,
07:28 capables de peut-être utiliser des techniques qui étaient un peu oubliées ?
07:31 Est-ce qu'il a fallu aussi changer sa façon de travailler dans l'univers de la joaillerie ?
07:35 On a tout réinventé.
07:36 Franchement, il est vrai que déjà, quand on apporte des pierres anciennes, il faut réinventer une certification.
07:42 Aujourd'hui, tout le monde s'attache à dire "d'où vient ma pierre ?"
07:45 C'est le sujet de traçabilité.
07:47 Moi, je vais m'attacher à dire de "quand vient la pierre ?"
07:49 et je vais renseigner cette information dans la blockchain.
07:51 Ça, c'est des process qui n'existent pas du tout.
07:53 Donc effectivement, c'est une contrainte intéressante, mais qui nous permet d'être pionniers aussi,
08:00 et puis d'explorer, d'être des vrais explorateurs.
08:02 Après, il y a tout ce travail de pédagogie, de montrer qu'on peut avoir des...
08:06 Parce que là, on est dans la haute joaillerie avec Rovenin, c'est vraiment des très jolies pièces.
08:10 Comment on sensibilise les clients à l'importance d'utiliser davantage de matériaux durables
08:17 dans cette industrie de la joaillerie ?
08:19 En fait, je pense qu'il est intéressant de passer de la contrainte, encore une fois, au positif.
08:25 Et quand on regarde les pierres anciennes, on pourrait se dire "qu'est-ce que c'est que ces pierres ?
08:28 D'où elles viennent ?"
08:30 Nous, on va les recertifier, on va les repolir, mais surtout, on va mettre en avant le fait qu'elles sont uniques.
08:34 Et c'est ça qui est magique, en fait.
08:36 Toutes ces pierres anciennes, il n'y en a pas de pareilles.
08:38 Et là, du coup, on va se permettre, nous, d'aller chercher les pierres qu'on ne trouve pas ailleurs.
08:41 Je ne vais pas essayer de faire du quartier, de faire du Hermès, j'en ai fait pendant très longtemps.
08:44 Vous trouverez là-bas des pierres beaucoup plus standardisées,
08:47 qui répondent à une promesse un peu internationale.
08:50 Moi, je vais aller chercher les pépites, les trésors, qui ne ressemblent à rien ni à personne,
08:54 et qu'on peut découvrir aux 416 rue Saint-Honoré à Paris,
08:57 dans la boutique que nous avons ouverte il y a tout juste un an.
09:00 C'est une marque ancienne, mais récente en même temps,
09:04 puisque vous l'avez justement relancée il y a combien d'années maintenant ?
09:07 Ça fait juste un an, mais on a travaillé sur le business model pendant plus d'un an et demi.
09:10 Donc, ça ne s'est pas fait tout seul, ça a été beaucoup de réflexion.
09:13 Quel bilan vous dressez au bout d'un an, Marie ?
09:16 Le bilan que je dresse, en fait, ma grande joie,
09:20 c'est de voir que mon Paris a trouvé son client.
09:24 C'est tout l'enjeu. Quand on est entrepreneur, on se dit
09:27 « j'ai une idée formidable, ça va être d'inventer la joaillerie circulaire ».
09:30 Est-ce que ça parle aux clients ? On n'est pas sûr sûr, on a fait des tests en amont.
09:34 Les clients adorent cette idée de circularité, de pierres anciennes,
09:38 de packaging upcyclé, on est allé jusque là.
09:41 Au 416 rue Saint-Honoré, tout le mobilier est du mobilier vintage.
09:45 On a travaillé avec de formidables architectes qui s'appellent Atelier Dupont.
09:48 On a d'ailleurs un prix qui arrive peut-être jeudi prochain,
09:51 de la plus belle boutique offerte par la CCI.
09:54 C'est une aventure assez folle. On a trouvé nos clients,
09:58 français pour l'instant. On commence à aller nous chercher à l'international.
10:02 Et maintenant, il faut conquérir l'international.
10:04 Exactement. Et tout l'enjeu, c'est d'aller vite, mais pas trop,
10:07 pour rester fidèle à qui on est, pour pouvoir se déployer
10:10 tout en restant fidèle à sa mission.
10:12 Je dirais que c'est un peu ça notre prochain challenge.
10:15 Scaler et partir à l'étranger tout en restant vrai.
10:19 On vous souhaite justement de vous imposer à l'étranger.
10:23 Merci beaucoup Marie Bertelon.
10:25 Merci Nathalie pour votre soutien.
10:27 C'est un plaisir. Co-fondatrice et CEO de la maison Rouvenard.
10:30 On va se quitter un court instant et juste après,
10:32 on vous fera découvrir une toute jeune marque de joualerie
10:34 qui a fait le choix du bijou éthique.
10:36 Vous allez voir, ils recyclent l'or dans nos circuits électriques,
10:39 de tout ce que l'on a, les téléphones portables, les ordinateurs.
10:42 On en parle dans un instant. A tout de suite.
10:44 Nous voilà de retour dans ces salles à France,
10:56 l'émission du savoir-faire français autour de la joualerie éthique
10:59 et solidaire, le bijou éthique.
11:02 On l'a vu avec cette belle maison Rouvenard.
11:04 Et en France, ça démarre général, ailleurs dans le monde aussi,
11:07 en France, on a toute cette jeune génération de designers,
11:09 de joualiers engagés, désireux de confectionner des bijoux,
11:12 des appareils aussi désirables que responsables.
11:15 C'est le cas d'Agathe Gauthier, co-fondatrice d'Emblem,
11:19 une belle entreprise, là aussi, une belle maison de joualerie circulaire,
11:21 qui crée des bijoux en utilisant de l'or extrait des circuits électroniques.
11:26 Ça intrigue.
11:27 Merci d'être avec nous, Agathe Gauthier.
11:32 Vous allez bien ?
11:33 Très bien, merci de m'avoir invitée.
11:35 Alors, est-ce que vous pouvez peut-être déjà nous définir,
11:38 pour nos auditeurs de Sud Radio, ce qu'est le bijou éthique ?
11:41 On entend de plus en plus parler.
11:42 Comment il est perçu par toute cette jeune génération de designers
11:46 qui souhaitent justement proposer autre chose ?
11:49 Oui, alors je pense que, déjà pour le définir,
11:52 je pense que la plupart de vos auditeurs ne connaissent pas forcément
11:58 l'impact qu'a la production d'un bijou, en réalité.
12:02 On ne sait pas que pour obtenir 10 grammes d'or,
12:06 rien que 10 grammes d'or, il faut extraire une tonne de roche.
12:09 Donc l'empreinte que cette extraction laisse sur la nature est évidemment énorme.
12:15 Les mines d'or, comme on le sait, ne se trouvent pas en France.
12:19 Elles sont loin de chez nous.
12:21 D'où l'intérêt de chercher une façon de...
12:25 Et les conditions de travail, on n'en a pas parlé.
12:27 Et les conditions de travail, évidemment.
12:28 Donc tout ça fait que d'un point de vue social, environnemental et évidemment éthique,
12:36 c'est un petit peu embêtant.
12:39 Donc en fait, nous, on a eu cette idée avec mon associé Laurent
12:45 d'utiliser ce qui est déjà disponible en France.
12:50 Et donc en fait, Laurent, mon associé, lui,
12:54 il est dans le reconditionnement informatique.
12:57 En fait, il a créé une entreprise il y a 16 ans.
13:00 Donc il savait qu'à l'intérieur des circuits électroniques obsolètes,
13:03 se trouvait un trésor, se trouvait de l'or.
13:06 Donc dans nos vieux ordinateurs, nos vieux téléphones, il y a de l'or.
13:09 Tout à fait, parce que c'est un métal qui conduit extrêmement bien l'électricité.
13:15 Et donc, tout le monde ne le sait pas non plus,
13:19 mais nous avons de l'or dans nos ordinateurs, du platine également, un peu d'argent.
13:24 - Ça veut dire qu'il y a une quantité d'or qu'on jette aussi chaque année, finalement, parfois ?
13:28 Quand on met un ordinateur à la poubelle ou dans une décharge ?
13:33 - Oui, alors on le jette.
13:35 Alors évidemment, il y a des filières qui s'organisent de plus en plus en France,
13:38 mais ça reste néanmoins très difficile à traiter.
13:43 Donc on arrive à reconditionner à peu près 50% des déchets électroniques
13:48 grâce notamment à des entreprises comme celle de mon cofondateur Laurent,
13:52 qui s'appelle Printer, mais néanmoins, il y a quand même 50% qui...
13:58 - Et c'est là où vous avez inventé un procédé avec votre associé
14:01 pour justement récupérer tous ces petits microns d'or ?
14:04 - Exactement, exactement.
14:06 Donc en fait, nous avons un procédé que nous avons mis 4 ans à développer.
14:10 Donc nous sommes capables d'extraire nous-mêmes l'or de tous ces circuits obsolètes.
14:16 L'or qui est extrait, c'est du 24 carats.
14:19 Il faut savoir que l'or qui se trouve dans ces circuits, c'est de l'or pur.
14:23 C'est exactement la même qualité d'or que vous allez trouver dans de la roche,
14:26 sauf qu'il est beaucoup plus concentré.
14:29 Parce que pour trouver de l'or dans de la roche, il faut, comme vous le disiez,
14:32 il faut 10 tonnes de roche.
14:34 En plus, pour l'extraire, on utilise des produits chimiques qui sont extrêmement dangereux.
14:39 Là, dans un ordinateur, dans un vieil ordinateur, un grand ordinateur comme on avait avant,
14:45 il y avait 1 gramme d'or.
14:47 Là, avec la miniaturisation, il y en a de moins en moins.
14:50 Mais étant donné que nous jetons 17 à 24 kilos de matériel informatique par an,
14:56 chaque Français, il y a de quoi faire.
14:59 - Donc cet or, il a beau être recyclé, il ne perd pas de sa valeur.
15:01 - Exactement. Parce qu'en fait, comme je vous le disais, c'est de l'or 24 carats,
15:04 donc c'est de l'or pur.
15:06 En revanche, en France, on ne fait pas de bijoux en 24 carats,
15:09 parce que l'or est un métaux qui est mou, qui est malléable.
15:13 Donc pour en faire des bijoux, nous envoyons cet or chez l'affineur.
15:17 Et lui va réaliser un alliage pour obtenir de l'or 18 carats.
15:22 Donc l'alliage se fait avec un petit peu d'argent pour le rendre un petit peu plus dur,
15:26 et un petit peu de cuivre.
15:28 - Et une fois que vous obtenez cet or 18 carats, c'est là où la créativité vient,
15:32 c'est là où vous arrivez également, avec justement toute cette collection de bijoux emblème
15:37 que vous avez développée.
15:39 - Tout à fait. Emblème parce que justement pour nous, pour Laurent et moi en fait,
15:45 il y a un vrai besoin de rendre l'économie circulaire désirable,
15:50 de parler, d'éduquer, de montrer tout ça,
15:53 parce qu'en fait on ne voit pas l'envers du décor.
15:56 Et donc à travers emblème, c'est ce que nous essayons de faire.
15:59 Et donc nos bijoux, nous les avons créés comme étant des porteurs de messages,
16:04 un message d'amour évidemment, parce que c'est souvent un message d'amour, le bijou,
16:08 mais aussi un message d'espoir, pour montrer qu'avec ce que l'on a sur place,
16:13 on peut faire de très belles choses qui durent et qui restent,
16:16 et qui sont transmises de génération en génération.
16:18 - Alors comment vous le faites justement pour développer ces bijoux,
16:22 vous travaillez avec des ateliers de joualerie parisiens, comment ça se passe concrètement ?
16:27 - Tout à fait. Alors toujours dans cette volonté d'essayer d'avoir le circuit le plus court possible,
16:32 nous façonnons, je suis la directrice artistique d'emblème,
16:37 donc je dessine les bijoux, et je travaille en partenariat avec un atelier parisien,
16:42 qui se trouve à Rue du Faux-Pourcent Honoré, qui façonne les bijoux pour nous.
16:47 Et ensuite nous travaillons également avec un artisan laqueur,
16:50 qui est un savoir-faire joualier qui a tendance à se perdre en France malheureusement,
16:55 qui va poser la laque, les couleurs que vous voyez sur nos bijoux,
16:59 si vous allez sur emblème.fr, vous pouvez découvrir la collection.
17:03 Donc tous nos bijoux sont réalisés en or 18 carats,
17:07 de l'or jaune, mais nous proposons aussi de l'or blanc et de l'or rose,
17:10 et ensuite la couleur que vous voyez sur nos bijoux c'est de la laque.
17:14 - En préparant cette émission sur internet, sur les sites de bijoux,
17:18 j'ai vu beaucoup de sites or recyclés.
17:21 Donc on voit qu'il y a une offre qui se structure, même dans un bijou accessible,
17:25 vous l'avez constaté vis-à-vis des clients,
17:29 est-ce qu'on prend conscience davantage qu'avoir de l'or recyclé ça a autant de valeur
17:33 que de l'or qui vient juste d'être extrait,
17:36 sans avoir pollué la planète, sans avoir mis en péril des vies humaines ?
17:41 - C'est une excellente question, parce que à chaque fois que je parle de nos bijoux
17:47 et que je les présente, j'entends que le public est intéressé
17:53 et préoccupé par ces questions-là, et veulent consommer différemment et mieux.
17:58 En revanche, il y a tout un travail d'éducation encore à réaliser.
18:03 Les premières questions que l'on me posait c'est justement la qualité de l'or,
18:06 est-elle la même ?
18:07 Et en fait, tout l'intérêt de ce métaux, c'est qu'il est inaltérable.
18:11 Il reste le même, vous pouvez le recycler à l'infini,
18:16 il reste le même, il ne perd pas ses qualités.
18:18 - C'est important de le rappeler ça, parce que ne pas avoir ce sentiment
18:21 que quand on vous offre un bijou, peut-être pour des fiançailles,
18:24 même pour un mariage, une alliance en or recyclé,
18:27 ne pas avoir ce sentiment qu'on a un produit dégradé, au contraire.
18:30 Un produit qui a la même valeur, puis à côté de ça,
18:33 vous le disiez tout à l'heure, ces valeurs écologiques, humaines,
18:36 ça fait un peu plus de valeur.
18:38 - Oui, tout à fait.
18:39 Et je trouve qu'aujourd'hui on est de plus en plus sensible,
18:42 je le suis moi-même, et je fais partie d'une génération
18:46 qui est plus sensible à l'histoire qu'il y a derrière une maison,
18:52 et on est tellement plus informé,
18:54 on n'est pas encore assez, mais on est plus informé,
18:57 et donc on sait si les histoires sont réelles ou pas,
19:00 et on cherche à savoir si elles sont réelles ou pas.
19:03 - Dernière petite question, Agathe Gauthier,
19:05 au niveau du circuit de distribution, comment vous procédez ?
19:08 - Alors, nous avons un site internet, un e-shop, emblème.fr,
19:13 et en ce moment, depuis le 2 octobre jusqu'au 9 novembre,
19:19 nous avons lancé une campagne de précommande sur Ulule.
19:23 Donc si vous allez sur Ulule et vous ajoutez un /emblème-du-milieu-joaillerie,
19:29 vous tombez sur la campagne Ulule où vous pouvez précommander nos bijoux,
19:34 parce qu'évidemment, toujours dans un souci de responsabilité,
19:38 nous n'avons pas de stock, donc tout est réalisé à la commande,
19:42 et donc en ce moment, il y a la campagne de précommande
19:45 pour avoir son bijou pour Noël, justement.
19:48 Les bijoux seront disponibles les deux premières semaines de décembre.
19:52 - Il y a des moments forts comme ça, il y a Noël, il y a Saint-Valentin...
19:56 - Oui, la fête des mères... - La fête des mères...
19:58 - Oui, aussi. Donc voilà, sinon emblème.fr,
20:03 et nous sommes en train de développer des partenariats avec différentes joailleries
20:08 pour être commercialisées dans un maximum de joailleries en France et en Europe.
20:14 - Merci beaucoup, Agathe Gauthier d'emblème,
20:17 de nous avoir présenté cette belle maison française, toute jeune,
20:20 mais avec de belles valeurs, et on vous souhaite beaucoup de succès.
20:24 - Merci beaucoup, Nathalie. Bonne journée.
20:26 - Bonne journée à vous, il est temps d'aller se balader avec Thibaut,
20:29 notre French Trotter.
20:31 - Destination Occitanie, et les entreprises ouvertes à la visite vous présentent...
20:36 - Sud Radio Cessa la France, avec Thibaut, le French Trotter.
20:39 - Bonjour Thibaut, alors quelle entreprise allons-nous visiter aujourd'hui ?
20:42 - Bonjour Nathalie, vous êtes sûrement déjà demandé
20:44 comment sont fabriquées les huiles essentielles, j'en suis sûr.
20:46 - Bien sûr, tous les matins.
20:47 - Et bien pour répondre à cette question, je me suis immergée dans le monde
20:50 des plantes aromatiques, en visant la distillerie Bel Air,
20:54 qui a conservé un savoir-faire traditionnel.
20:56 Elle possède deux sites, l'un dans le Gard du côté d'Alais,
20:59 l'autre dans l'Aude, aux portes de Castelnaudary,
21:01 et c'est ce dernier que je vais vous faire découvrir en compagnie d'Élio,
21:04 l'un des associés fondateurs, et on commence par un rappel,
21:08 qu'est-ce qu'une huile essentielle ?
21:10 - Bien en fait, c'est déjà de venir extraire de la plante
21:13 l'ensemble du bouquet moléculaire qu'elle va pouvoir offrir
21:18 pour pouvoir aussi bien se soigner, faire de la cosmétique,
21:22 introduire dans les produits ménagers, pour des bonnes odeurs,
21:26 s'en servir dans la maison aussi, comme diffusion.
21:28 Donc pas mal de choses autour des huiles essentielles,
21:31 dont on peut utiliser de différentes manières.
21:33 - Qu'est-ce qui est cultivé, qu'est-ce qui est utilisé par la distillerie,
21:36 ici à Castelnaudary ?
21:37 - Ici, sur Castelnaudary spécifiquement, on va dire qu'il y a du romarin,
21:41 il y a du lavendin, mais également de la menthe et de la verveine.
21:47 C'est production locale, avec un réseau d'agriculteurs local.
21:50 Tout ça est cultivé en bio aussi, parce que c'est quand même
21:53 la meilleure façon de faire une belle huile essentielle.
21:56 Ces agriculteurs cultivent les plantes, nous les amènent à la distillerie,
22:01 et nous, à partir de là, nous la transformons en huile essentielle
22:05 par des procédés artisanaux.
22:07 - J'aimerais en savoir un peu plus sur le processus de distillation.
22:09 Est-ce qu'on peut aller voir ?
22:10 - Oui, avec grand plaisir !
22:11 - Allons voir cette alambique, je vous suis Elio.
22:13 On est devant ces alambiques, deux beaux cylindres en inox, c'est ça ?
22:17 - Oui, tout à fait, ça s'appelle des vases de distillation.
22:20 Donc c'est deux cylindres vides qu'on doit remplir de plantes,
22:25 préalablement bien sûr, qui représentent environ un mètre cube.
22:29 Il va falloir donc remplir ce grand vase, cette cuve on peut l'appeler comme ça,
22:34 de la plante une fois préfanée, très bien tassée,
22:39 c'est important vraiment le tassage,
22:41 et derrière le mur, nous avons un générateur de vapeur.
22:44 C'est-à-dire que c'est une machine, son travail, elle, c'est de fabriquer de la vapeur.
22:47 - Donc il n'y a pas d'eau, c'est de la vapeur ?
22:48 - Exactement, et on en parle d'ailleurs, nous ne pratiquons pas ici l'hydrodistillation,
22:52 mais la vapodistillation.
22:53 - Quelles sont les différences ?
22:54 - L'hydrodistillation, la plante tremperait dans de l'eau,
22:58 et dans de l'eau en ébullition,
23:00 et là, en fait, elle ne trempe pas du tout dans de l'eau,
23:02 c'est juste la vapeur qui est directement produite derrière le mur,
23:05 qui arrive dans le vase directement,
23:08 qui va traverser l'ensemble de la plante,
23:10 pour se charger de toutes les molécules qui nous intéressent.
23:13 Cette vapeur, on va la refroidir pour qu'elle recondense,
23:16 et le vase volantin va nous aider à séparer ces deux faces,
23:19 que sont l'huile essentielle et l'hydrolat.
23:21 - L'hydrolat, il est utilisé, il est récupéré ou pas ?
23:23 - Alors l'hydrolat, oui, il est récupéré,
23:25 c'est des produits qui ont moins forte concentration moléculaire,
23:28 mais qui sont très très intéressants à utiliser,
23:31 aussi bien en cosmétique que en aromathérapie.
23:34 - Je devine à travers votre reportage que cette visite,
23:36 c'est une expérience olfactive.
23:38 - Bien sûr, si vous avez la chance d'assister à une distillation,
23:40 vous profiterez des effluves délicates et douces d'eucalyptus ou de lavandas.
23:44 Il y a également un quiz olfactif,
23:46 il est possible de participer à des ateliers.
23:48 Mais le mieux, c'est d'écouter Elio, qui va nous parler de la visite.
23:51 - Il y a plusieurs types de visites,
23:53 il y a des visites avec des journées où l'alambic fonctionne,
23:56 et on voit tout le fonctionnement,
23:58 mais ce n'est pas primordial,
24:00 on peut très aisément, devant l'outil de distillation,
24:03 expliquer toutes les différentes étapes
24:06 pour arriver à la production d'une huile essentielle de haute qualité.
24:09 - Les produits, ils sont vendus où ?
24:11 - Nos produits sont vendus dans nos fermes,
24:13 déjà, nos fermes distilleries,
24:15 où nous faisons de l'agritourisme,
24:17 au sud d'Alaise et juste à côté de Castelnaudary, ici même.
24:21 Ces lieux aussi sont des lieux où nous réalisons des ateliers
24:25 autour de la fabrication de ces cosmétiques
24:27 ou bien de ces produits ménagers.
24:29 - C'est aussi destiné aux enfants ?
24:31 - Oui, un côté très pédagogique,
24:33 on fait ces préparations avec lesquelles on va partir après,
24:36 un shampoing, un dentifrice...
24:39 - Comme d'habitude, on rappelle le site
24:41 pour tous les renseignements pratiques, Thibault.
24:44 - C'est belair.bio, B-E-L-A-I-R,
24:47 c'est ouvert pendant les vacances de la Toussaint,
24:49 et si vous venez un peu plus tard en été,
24:51 vous pouvez aussi assister à des événements un peu plus festifs
24:53 comme la fête de la Lavande ou la fête de la Verveine.
24:56 - Merci Thibault.
24:58 - Sud Radio Cesse à la France,
25:00 Thibault, le French Trotter.
25:02 - Avec Destination Occitanie
25:04 et les entreprises ouvertes à la visite.
25:06 - On arrive à la fin de cette émission,
25:08 merci à vous chers auditeurs,
25:10 on se retrouve la semaine prochaine,
25:12 même jour, même heure, et même radio,
25:14 et surtout d'ici là, portez-vous bien,
25:16 et j'espère que j'aurai récupéré ma voix.