Les nejeux économiques de la Coupe du Monde de Rugby

Sud Radio

08/09/2023

Avec Philippe Spanghero. Le point sur les retombées économiques de la Coupe du Monde et de la cérémonie d'ouverture.
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##EN_AVANT_L_ECO-2023-09-08##

Catégorie

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Sport

Transcription

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00:00 Avec Philippe Spanguero, c'est une soirée exceptionnelle

00:03 aujourd'hui à laquelle on va assister d'ailleurs.

00:05 La cérémonie d'ouverture va bientôt commencer.

00:07 Mais il y a beaucoup de choses qui jouent ce soir, Philippe,

00:10 avec notamment une économie qui s'est mis en place autour du Stade de France.

00:16 Philippe, c'est une soirée à combien de millions d'euros ce soir ?

00:21 C'est très difficile de ventiler le budget global de l'organisation

00:25 sur cette cérémonie d'ouverture et ce match ce soir.

00:30 En tous les cas, c'est un événement monstrueux.

00:34 C'est plusieurs centaines de millions d'euros de budget,

00:37 trois fois supérieur à ce qu'avait coûté la compétition en 2007

00:41 en termes de retombées économiques.

00:43 Ce n'est pas seulement l'inflation ?

00:46 Non, fois trois non.

00:48 En termes de chiffre d'affaires attendus,

00:51 en quelques chiffres pour parler aussi du rayonnement touristique,

00:54 on parlait de l'importance de cette cérémonie d'ouverture qui nous attend,

00:57 et Nicolas parlait de l'enjeu aussi du rayonnement de la France.

01:01 C'est 600 000 visiteurs étrangers attendus pendant cette compétition.

01:05 C'est un des plus gros chiffres des Coupes du Monde,

01:09 quasiment équivalent à l'Angleterre de 2015,

01:13 au-delà de toutes les autres éditions.

01:15 Et puis en termes de retombées économiques pour l'économie française directement,

01:19 c'est plus de 2 milliards d'euros attendus

01:22 de revenus liés à ces spectateurs

01:26 et à cette vie autour de cette Coupe du Monde.

01:28 Donc les enjeux sont colossaux.

01:30 On ne va pas comparer la Coupe du Monde de rugby aux Jeux olympiques,

01:34 on en a déjà parlé un petit peu tout à l'heure,

01:36 mais c'est vrai que le rapport "gain-investissement"

01:40 est très intéressant dans cette Coupe du Monde de rugby

01:42 puisqu'il y a eu besoin de très peu d'investissement d'infrastructures.

01:46 Les stades étaient là, prêts à accueillir cette compétition.

01:48 On s'est servi beaucoup de l'euro 2016 aussi.

01:50 On s'est servi beaucoup de l'euro 2016,

01:52 donc aujourd'hui le rapport "investissement retombé dans l'économie française"

01:56 est très très bon, contrairement au jeu

01:58 où le niveau d'investissement en termes d'infrastructures est colossal.

02:02 Donc c'est une belle édition économique qui est censée nous attendre.

02:07 Elle est censée nous rapporter de l'argent quand même ?

02:09 Alors là on parle de l'économie française

02:12 et de l'enjeu pour la France d'accueillir l'événement, pour le pays.

02:15 Si maintenant on revient à ce qui nous intéresse

02:18 et puis au rugby français

02:20 et à la façon dont cette compétition va aider le rugby français

02:23 à inverser la dynamique de licenciés

02:26 et à retrouver une bonne santé économique.

02:29 Là les nouvelles ne sont pas très bonnes

02:31 puisqu'il y a des projections qui ont été faites depuis 2017,

02:34 date à laquelle on a eu l'attribution de cette Coupe du Monde.

02:39 Et puis depuis 2017, à chaque fois qu'il y avait une revue financière,

02:42 on a revu les ambitions à la baisse.

02:44 On est parti de 200 millions de revenus attendus pour 80 millions

02:48 pour arriver aujourd'hui à 40 millions.

02:50 En marge de l'organisation et du GIP,

02:52 a été créé un GUE, un groupement d'intérêts économiques

02:56 pour porter la commercialisation des hospitalités

02:58 qui devait au départ apporter un peu plus de 110 millions

03:01 et puis finalement 40 millions et puis 17 millions.

03:04 Et au final, cette structure va perdre un peu d'argent.

03:07 Donc, une fois qu'on a dit ça, il se passe quoi ?

03:11 L'argent direct, les revenus directs ne vont pas ruisseler sur le rugby amateur.

03:15 L'enjeu pour la Fédération française de rugby,

03:18 c'est de capitaliser en images,

03:19 de ramener des enfants et des licenciés dans nos clubs

03:23 pour trouver cette dynamique et puis derrière capitaliser

03:26 sur l'image de cette équipe de France et de ses joueurs

03:29 pour aller chercher des revenus additionnels en termes de marketing,

03:32 de merchandising, pour surfer sur cette lancée.

03:36 Parce qu'on sent quand même cet engouement populaire.

03:38 Il n'y a jamais eu autant d'affluence dans les stades en top 14

03:41 et depuis quelques années avec cette équipe de France qui nous fait rêver,

03:46 il n'y a jamais eu autant d'audience.

03:48 Donc, les voyants sont au vert, les bases sont bonnes

03:52 pour repartir sur un rugby français beaucoup plus ambitieux

03:56 que ce qui a pu l'être puisque, en quelques mots, l'enjeu c'est quoi ?

04:00 Rugby français, deuxième sport de très loin en termes de médiatisation,

04:04 loin derrière le football, loin devant les autres.

04:07 Dixième sport en termes de licenciés.

04:09 Donc, on a décroché clairement.

04:11 Et donc, cette Coupe du Monde, elle doit nous servir vraiment

04:14 à montrer que le rugby est un sport particulier et attirer des enfants dans notre peuple.

04:18 C'est une question à laquelle tu as répondu aussi dans le journal de Le Figaro,

04:21 dans une très belle chronique, Phyllis Manguero.

04:24 Est-ce, en termes d'organisation,

04:26 et je pense que le monde politique regarde ça aussi aujourd'hui,

04:29 une répétition des Jeux Olympiques de 2024 ?

04:31 Alors, on en a un peu parlé au début de cette émission et de la prise d'antenne.

04:36 J'ai dit assez clairement que cette notion me dérangeait.

04:40 Entendre des politiques nationaux, la ville de Paris,

04:45 dire qu'on attendait beaucoup de cette Coupe du Monde de rugby

04:47 pour se roder pour les Jeux Olympiques, ça me dérange.

04:49 C'est dénigrer quelque part cet événement qui est le quatrième événement sportif au monde

04:54 en termes d'audience.

04:56 Derrière, je le rappelle, les Jeux Olympiques, la Coupe du Monde de foot

04:59 et puis le Tour de France.

05:01 Donc, on parle quand même d'un événement majeur.

05:03 Le rayonnement de la France, il est sur la table aujourd'hui en termes d'enjeux.

05:08 Donc, on ne peut pas dire "on s'est loupé mais on va rayonner sur les Jeux",

05:12 ça ne marche pas.

05:13 On voit déjà sur ce premier match tout un tas de petits loupés

05:17 qu'il faudra rectifier très vite parce que non, je suis formel avec ça.

05:21 La Coupe du Monde de rugby, vu les enjeux économiques dont je viens de parler avant,

05:25 le niveau d'investissement de l'État et de la Fédération française de rugby

05:29 ne peut pas être une répétition des Jeux.

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