- 06/06/2023
Avec Marc Touati, économiste, président du cabinet ACDEFI. Son dernier livre "Reset II" et Fabien Moine éditeur, auteur, réalisateur du documentaire « suspendus des soignants entre deux mondes ». Il vient pour nous parler de son dernier livre « Soignants suspendus, citoyens d'avant-garde - Fractales et chaos d'une société nouvelle » aux éditions Exuvie
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NewsTranscription
00:00 Sud Radio Bercov dans tous ses états. Le fait du jour.
00:04 - "Rand, une adolescente de 15 ans avait été retrouvée morte poignardée et brûlée vive à Creil dans l'Oise."
00:11 Voilà. Et lundi, lundi, le 5 juin, là donc c'était lundi dernier, son ex-petite amie comparaît à huis clos devant la cour d'assises de Beauvais.
00:24 Voilà, elle a été donc assassinée à coups de couteau avant d'être brûlée vive.
00:31 La jeune femme était enceinte de lui, il refusait d'avorter, il se serait ensuite vanté du meurtre, voilà.
00:38 France, c'était en 2019, et cette pauvre gamine, il y a autre chose aussi.
00:46 Presque plus triste, presque plus atroce, presque plus ignominieux.
00:52 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ? Eh bien on disait "Oui, vous savez, Chahina, c'était une fille facile", disaient certains.
01:01 Eh oui, c'est pour ça que ça lui arrivait, elle avait une tragique réputation de fille facile.
01:07 En France, à Creil, dans les années du 21ème siècle, eh bien ça lui collait à la peau, parce qu'elle avait été victime d'agressions sexuelles.
01:18 Les 24 et 31 août 2017, donc deux ans avant son assassinat,
01:24 quatre jeunes gens mineurs à l'époque avaient été condamnés à l'appel à des peines,
01:29 et écoutez-moi bien, auditeurs de Sud-Indie, écoutez-moi bien mes amis,
01:32 avaient été condamnés à l'appel à des peines allant de six mois à deux ans de prison avec sursis, voilà.
01:38 Ils viennent d'être condamnés, là le jugement a été rendu, l'autre jugement ne fait que commencer sur son meurtrier, son assassin, son...
01:46 Là, eh bien ils ont été condamnés, oui oui, il y a quelques jours,
01:51 à un appel, à des peines allant de six mois à deux ans de prison, je répète, avec sursis.
01:57 Et on a pu entendre des choses dire des témoins, des plaidoyers, de tribunals, on a pu entendre des choses comme...
02:06 "Mais c'est normal qu'il ne voulait pas d'enfant, vous savez, celui qu'il a brûlé vive et assassiné."
02:11 "Bah c'est une fille facile, mais oui, vous comprenez, elle a accepté, enfin accepté, elle a été forcée, voilà."
02:18 "Et après on va organiser des marches blanches, et après on va se plaindre, la pauvre Chahina, la pauvre Chahina, la pauvre Chahina."
02:26 Mais il y a plusieurs problèmes là, plusieurs problèmes.
02:31 D'abord, je rappelle quand même qu'il n'y a pas longtemps, heureusement, ça n'avait rien à voir, et encore que,
02:38 le rugbyman Mohamed Awas, vous savez, on l'a vu, une caméra vidéo dans un centre commercial,
02:43 en train de taper, de tabasser tranquillement, ça ne devait pas être la première fois ni la dernière fois,
02:49 sa compagne, bon, elle n'a pas porté plainte, etc.
02:52 Là-dessus, une chose, ça n'a rien à voir avec le mort de Chahina, et heureusement, et on espère tous que ça s'arrêtera là.
03:00 Mais est-ce que vous avez entendu le silence assourdissant des néo-féministes ?
03:04 Où était Caroline Dehaas ? Où était Sandrine Rousseau ? Où est Clémentine Autain ?
03:11 Où est, chaque fois, que, effectivement, et a raison, et a raison,
03:15 quelqu'un, un député ou un parlementaire donne du gifle, etc., et a raison, elle s'en indigne.
03:23 Là, cette vidéo circule depuis quelques jours, partout, on voit le type tabasser sa compagne à terre,
03:30 vous avez entendu une plainte ? Vous avez entendu ? Non, non, non, non.
03:35 C'est réservé à qui ? Ben, c'est réservé à une certaine catégorie de la population.
03:39 Une autre catégorie, surtout, non, non, non, pas de problème.
03:42 Pourquoi ? Parce qu'ils ont des excuses, civilisationnelles, le milieu, la famille,
03:48 vous voyez, il y a pire que les semeurs de haine, il y a les trafiquants, ou les trafiquantes d'excuses.
03:53 Et je voudrais revenir à la justice, là, je voudrais revenir à la justice,
03:57 parce qu'il y a eu, comme vous le savez, une agression du petit neveu de Brigitte Macron.
04:05 Jean-Baptiste Tronieux, en mai dernier, a été agressé autour d'une manifestation, il a eu 4 jours d'ITT,
04:12 et puis, les 2 d'entre eux, enfin, 2 des 3 agresseurs ont été condamnés, là, vous voyez, ça ne traîne pas, là.
04:21 12 et 15 mois de prison ferme, je dis bien de prison ferme.
04:25 Et c'est très bien, moi je ne vous dis pas, non, non, c'est pas bien, c'est très bien,
04:29 des agressions doivent être condamnées de prison ferme.
04:32 Mais alors, et heureusement pour Jean-Baptiste Tronieux, quand c'est Jean-Baptiste Tronieux,
04:36 ça va très vite, 12 et 15 mois de prison ferme, quand c'est Mohamed Awass, ça va aller vite aussi,
04:44 avec 1 an de prison ferme, on verra si c'est avec bracelet électronique ou pas,
04:50 mais quand c'est Chahina, Chahina qui, alors, évidemment, on va dire qu'elle était consentante,
04:57 je rappelle qu'elle avait 13 ans, à l'époque où elle a été agressée sexuellement, elle avait 13 ans,
05:04 par les gamins, là, vous savez, donc en août 2017, et je rappelle que là, la justice a été,
05:13 a condamné en appel ces 2 jeunes gens, à des peines allant de 6 mois à 2 ans,
05:18 avec sursis, je répète, je radote, je le dirai, avec sursis.
05:23 C'est quoi ça ? Et c'est là quand même, où à un moment donné, quand on voit toutes ces affaires,
05:29 et il y en a comme ça, vous savez, ça c'est le pire, ça a été Chahina bien sûr, le pire,
05:34 la torture, les viols, vous comprenez, elle était enceinte, oui, mais comment ?
05:39 Je n'allais pas, moi, être le père de l'enfant d'une espèce de fille facile, ça ne va pas !
05:43 Alors, elle était enceinte, il fallait qu'elle crève, et elle a crevé.
05:49 Et franchement, selon que vous serez puissant ou misérable, ce n'est même plus ça.
05:55 Selon que vous serez d'un côté ou d'un autre, ce n'est même plus ça.
05:58 C'est terrifiant qu'on soit obligé, encore, de voir les sociétés à irresponsabilité illimitée,
06:07 les sociétés à impunité illimitée, et une justice, quand même, quelque part,
06:13 à deux, trois, quatre, cinq, huit vitesses.
06:17 Mais ça va durer, oui, ça va durer, tant que ça peut durer comme ça,
06:22 et que voilà, on va se plaindre, on fera des marches blanches, on mettra des bouquets,
06:26 on va dire "alala, ça aurait pu être notre soeur, ça aurait pu être ceci",
06:29 et je ne rappellerai pas Lola, et je ne rappellerai pas tout le reste,
06:33 et les dizaines, et les centaines de la gare Saint-Charles à Marseille, à Sainte-Étienne-du-Vouvray.
06:40 Je ne rappellerai pas cela, mais non, il vaut mieux glorifier le chat de la voisine,
06:45 il vaut mieux glorifier les petites, les petites dracouines, il vaut mieux...
06:49 Non mais, où on est là ? Où on est ? Qu'est-ce que c'est que cette société
06:54 où les mots ont changé de sens, et les sens ont changé de mots ?
06:58 Quelle est cette société ? On ne peut même pas dire qu'elle marche sur la tête,
07:01 encore faudrait-il qu'il y ait une tête, c'est fini ça.
07:04 - Coffre dans tous ces états, ça balance pas mal sur Sud Radio.
07:08 - Vous savez, la France, elle est sauvée ! Comment elle est sauvée ? Elle est sauvée, elle est sauvée.
07:12 Vous savez, qu'on se plaignait des dépenses publiques, de la tête, de tout ce qui montait, etc.,
07:17 et les esprits chagrins, comme notre ami Marc Twaty qui est avec nous,
07:20 il disait "oui, mais enfin, vous savez, il faut quand même régler un certain nombre de problèmes,
07:24 sinon on va dans le mur", et surtout qu'il y a un mois et demi encore, on en parlait.
07:27 Ficht', l'agence de notation Ficht', avait dégradé légèrement notre cher et doux pays.
07:34 Mais, alléluia, alléluia, voilà-t-il pas que Standard & Poor's,
07:39 autre agence de notation internationale fort connue,
07:42 eh bien non, non, on reste là où on est, on n'augmente pas et on dégrade pas.
07:46 Il faut avoir vu la joie profonde, pratiquement orgastique de Bruno Le Maire.
07:53 Alors, Marc Twaty, franchement, expliquez-nous d'abord...
07:56 - Bonjour, cher André, bonjour à toutes et à tous.
07:58 - Bonjour, je rappelle votre livre qu'il faut lire, le grand Reset, le Reset 2,
08:02 le Reset 2, il y avait eu le Reset 1.
08:05 Alors, Marc Twaty, d'abord, rappelons très rapidement
08:08 sur quels critères ces agences de notation notent des pays comme la France, bien sûr.
08:14 - C'est là qu'est le problème, effectivement, vous l'avez dit,
08:16 c'est que normalement, nous, t'étais là pour qu'on dégrade la note de la France.
08:20 Je vous rappelle que la note de la France qui est donc triple A, qui est donc une très bonne note,
08:24 on n'est plus triple A depuis 2012, qui était la meilleure note,
08:27 on s'est fait un petit peu dégrader, alors que d'autres pays ont résisté.
08:29 Donc, en fait, quelle est la nature de la notation ?
08:32 On regarde, justement, l'évolution des finances publiques,
08:35 notamment de la dette publique, des dépenses publiques.
08:38 Et donc, si on a la garantie que l'État fait des efforts et sur la bonne orientation,
08:44 on se dit, à ce moment-là, on garde, entre guillemets, la bonne note.
08:47 Ça montre également la capacité de l'État à s'endetter sur les marchés financiers.
08:52 Voilà, c'est ce qui permet effectivement de faire cette notation.
08:55 Et là, c'est vrai que c'est très surprenant, vous l'avez dit,
08:56 puisqu'il y a eu l'épisode coronavirus où là, il n'y avait plus de notation,
09:00 parce que tout le monde a dérapé un petit peu sur les dépenses publiques.
09:03 Donc là, maintenant, ça y est, c'est terminé, ce n'est pas trop tôt.
09:05 Mais néanmoins, ce qu'on observe, c'est que la France, elle a continué le quoi qu'il en coûte.
09:10 Elle a continué, justement, à augmenter sa dépense publique.
09:13 C'est les chiffres de l'INSEE qui le disent.
09:15 En 2022, la dépense publique a représenté 58,2% de notre PIB, c'est-à-dire de notre richesse.
09:23 – Près de 60%.
09:24 – Et grâce à cela, voilà, 58,2%, c'est la dépense publique.
09:28 – Publique, oui.
09:28 – Là, nous sommes, tenez-vous bien, numéro 1 du monde.
09:31 Donc, cocorico, effectivement, on s'en serait bien passé, bien entendu.
09:35 Ce que je veux dire par là, c'est qu'avec cette dépense publique qui augmente,
09:38 à la rigueur, on aurait été en droit d'attendre une croissance forte.
09:41 Malheureusement, ce n'est pas le cas.
09:42 Et, idem sur la paix sociale, puisque là aussi,
09:45 ce qu'avait dit Fitch il y a quelques semaines, il avait dit,
09:47 "Attention, il n'y a plus de paix sociale ou sociétale,
09:49 il y a des risques politiques, sociétaux."
09:51 Et donc, c'est pourquoi elle avait dégradé.
09:53 Et là, c'est vrai que, standard et pourses,
09:55 c'est vrai que les agences de notation ne sont plus très crédibles
09:57 depuis la crise des subprimes, puisqu'elles n'avaient rien vu venir.
10:00 C'est un peu comme la cavalerie, elles arrivent après la bataille.
10:03 Mais là, justement, il y a un problème de crédibilité,
10:04 c'est-à-dire que si vous regardez les dépenses publiques,
10:06 ça augmente, alors que d'autres pays, par exemple l'Italie,
10:09 elle a fait des réformes, a fait des efforts pour réduire
10:11 sa dépense publique dernièrement.
10:13 La dette publique, elle continue d'augmenter,
10:15 on est à bientôt 3 000 milliards d'euros de public.
10:18 - Et nous sommes numéro 1, vous dites,
10:19 nous sommes numéro 1 là-dessus, sur les dépenses publiques.
10:22 - Numéro 1 sur les dépenses publiques,
10:23 effectivement, comme je l'ai évoqué.
10:25 Et la dette publique, ça augmente.
10:26 Alors, jusqu'à présent, il y avait une sorte d'écran de fumée,
10:30 c'est-à-dire que cette dette publique était achetée
10:32 par la Banque Centrale Européenne, massivement,
10:34 ce qu'on appelle la planche à billets.
10:35 Donc, c'est ce qui permettait d'avoir des taux d'intérêt
10:38 extrêmement bas sur la dette publique.
10:39 Aujourd'hui, c'est en train de changer,
10:40 puisque cette planche à billets a alimenté l'inflation,
10:43 donc maintenant, la Banque Centrale Européenne
10:45 a limité ses achats de dette publique,
10:47 et donc les taux d'intérêt augmentent.
10:48 C'est là la conséquence pour nous,
10:49 pour nous les ménages, les entreprises, effectivement.
10:52 Les taux d'intérêt qui étaient négatifs il y a quelques temps,
10:54 maintenant, ils sont à 3 % sur la dette publique française à 10 ans.
10:57 Et donc, c'est ce qui fait que ça revêt un coût
10:59 et un danger sur l'activité économique.
11:01 On le voit aujourd'hui, il y a des défaillances d'entreprises,
11:04 il y a des licenciements qui commencent à augmenter.
11:06 Et donc, tout ça fait qu'on avait tout pour effectivement être dégradé,
11:10 alors pas être fortement dégradé, et ça a surpris.
11:12 - Alors Marc Poitier, expliquez-nous,
11:14 vous devez savoir comment il se fait,
11:16 parce que je veux bien qu'on ait des avis différents,
11:19 Ficht ou Standard Saint-Pour.
11:20 Alors, on a dit que le gouvernement avait discuté,
11:23 a envoyé des émissaires avec Standard Impost pour discuter.
11:26 Vous croyez que ça a influé ?
11:27 Parce que pourquoi l'un dit "non, ça ne va pas"
11:30 et l'autre dit "non, non, tout va bien" ?
11:31 - Ah non, mais c'est sûr qu'il y a eu une influence,
11:33 c'est évident, puisque de toute façon,
11:35 si on regarde les chiffres en tant que tels,
11:38 c'est-à-dire sur la dépense publique, sur les défis publics,
11:40 je vous rappelle que ça va encore augmenter cette année en 2023,
11:43 il n'y a plus le coronavirus,
11:45 mais le défi public va revenir vers les 150 milliards d'euros.
11:48 Vous voyez, on est sur les niveaux qu'on avait pendant le corona.
11:50 Ça, ça doit être sanctionné.
11:52 Ça n'a pas été.
11:53 Dettes publiques, pareil,
11:55 crise sociale et sociétale, pareil,
11:57 problème de majorité également à l'Assemblée, pareil.
12:00 Donc, si on est objectif, sans vouloir être, je dirais, méchant,
12:04 si on est simplement objectif,
12:06 Sondre Hennepourse aurait dû dégrader la note de la France.
12:08 Mais, alors peut-être que le gouvernement l'a convaincu,
12:11 on ne sait pas trop,
12:12 mais le problème, c'est que, c'est pas que le gouvernement,
12:14 tous les gouvernements depuis des décennies
12:16 n'arrêtent pas de nous dire "non, ne vous inquiétez pas,
12:18 on va réduire les déficits,
12:19 on va réduire la dépense publique, etc."
12:21 Et c'est exactement l'inverse qui s'observe.
12:23 Donc, pourquoi là, Sondre Hennepourse a cru au gouvernement ?
12:26 Très bien, il y a peut-être eu des, je ne sais pas,
12:28 - Ah, mais il a peut-être, il a dû l'emmener déjeuner
12:31 avec un très bon vin, peut-être, non mais...
12:35 - J'espère que ce n'est pas comme ça qu'on fait la note,
12:37 sinon c'est quand même extrêmement dangereux.
12:38 Mais le problème, si vous voulez, c'est que,
12:40 c'est quand même un aléa moral,
12:42 ce qu'on appelle un aléa moral,
12:43 parce que si il faut réduire la dette publique,
12:45 ce n'est pas pour faire plaisir à Sondre Hennepourse,
12:47 c'est pour les Français.
12:48 Parce que n'oublions pas que,
12:49 toutes ces dépenses publiques qui augmentent,
12:51 il faut les financer.
12:52 Donc, si ce n'est pas la BCE qui achète la dette,
12:54 comment on finance ?
12:55 - Mais alors... - On va augmenter les impôts.
12:56 - Oui mais non, justement. - Les impôts.
12:57 - Oui mais Marc Poitier... - On va augmenter les impôts.
12:59 Et je vous rappelle qu'on est déjà numéro 1 également,
13:01 du point de vue mondial,
13:03 en termes de pression fiscale par rapport à notre richesse.
13:05 - Certes. - Donc jusqu'à quand ça va continuer ?
13:07 - Certes. - Et que peut-on encore ponctionner ?
13:09 - Alors, qu'est-ce que vous répondez à ceux qui vous disent,
13:11 et nous avons eu beaucoup d'auditeurs,
13:12 enfin, beaucoup, non, certains qui nous ont dit
13:14 "Mais attendez, attendez, tout ça est politique,
13:18 jamais la banque centrale européenne ne lâchera la France."
13:21 Donc, disons que ça peut continuer,
13:24 je ne dis pas jusqu'au bout,
13:25 mais ça peut continuer comme ça encore longtemps,
13:27 on ne va quand même pas laisser tomber un pays comme la France,
13:30 donc on va s'arranger.
13:32 Qu'est-ce que vous...
13:33 - C'est le problème de l'accoutumance,
13:35 c'est comme les drogués,
13:36 tant qu'ils se droguent et qu'ils n'ont pas de vendoses,
13:38 effectivement, ils peuvent s'en faire toute leur vie.
13:40 Donc là, c'est exactement pareil,
13:41 on est sous perfusion de morphine, si vous voulez,
13:44 de cette dette publique,
13:45 qui est en partie financée par la BCE,
13:47 c'est vrai qu'on voit mal la BCE lâcher la France, évidemment,
13:50 mais le train, c'est que si on ne fait rien,
13:52 s'il n'y a pas de sanctions,
13:53 notamment des agences de notation,
13:55 et donc des marchés, et donc des investisseurs,
13:57 je me rappelle que la moitié de la dette publique française
13:59 est détenue par des étrangers,
14:00 il ne faut pas l'oublier,
14:01 et donc ça veut dire que s'il n'y a pas de sanctions,
14:05 ça veut dire que le gouvernement va continuer.
14:06 Moi, vous savez, j'ai vu tous les présidents,
14:08 les premiers ministres, les ministres de l'économie depuis 25 ans,
14:10 ils ont toujours, je leur avais toujours dit,
14:12 faites attention si vous dérapez,
14:13 les taux d'intérêt vont augmenter.
14:15 Et donc, là, qu'est-ce qu'ils vous disent aujourd'hui ?
14:16 Ben regardez, il n'y a pas de problème,
14:17 on augmente notre dette publique,
14:19 on augmente nos déficits,
14:20 finalement, tout se passe bien,
14:21 donc on n'a aucun intérêt à faire autre chose.
14:24 Et le drame, c'est qu'après, qui va payer ?
14:26 Ben c'est les Français.
14:27 - C'est les Français, et c'est nos fils.
14:29 - Ils vont payer au travers de la pollution.
14:30 C'est ça qui est dramatique.
14:31 - Oui, mais Marc Twaty, juste un mot,
14:33 nos créanciers, vous dites que la moitié,
14:34 effectivement, des créances,
14:36 sont aux mains d'étrangers.
14:38 Est-ce qu'ils bougent ou ils ne bougent pas,
14:39 ou ils sont ?
14:40 C'est très important, techniquement et autre,
14:42 parce que ça, pour nous expliquer,
14:43 nous, on ne sait pas.
14:44 Est-ce que les créanciers, disons,
14:46 internationaux, étrangers, etc.,
14:48 sont axés, on les a tournés,
14:50 vers la banque centrale européenne,
14:51 et tant que la banque centrale européenne
14:53 leur dise "pouvez investir en France,
14:55 il n'y a aucun problème,
14:57 pouvez garder ça, ça va tenir",
14:59 ben tout le monde va tenir.
15:00 Ils disent "bon, on verra dans 50 ans,
15:02 après nous, le déluge".
15:04 - Voilà, mais il y a deux choses, si vous voulez.
15:06 C'est qu'effectivement,
15:08 ces investisseurs sont "rassurés",
15:10 mais ils étaient aussi sur la Grèce,
15:11 jusqu'en 2010.
15:12 Les investisseurs étrangers
15:14 achetaient énormément de dettes grecques,
15:16 jusqu'en 2010, en disant "il n'y a pas de problème,
15:18 il y a l'ABCE derrière", etc.,
15:19 puis on a vu comment ça s'est terminé ensuite.
15:21 Donc oui, ensuite, c'est le principe de la corde.
15:24 Donc là, la corde, elle tient sur un fil.
15:26 Tant que le fil y tient, ça va,
15:27 mais une fois que le fil y casse,
15:28 la corde va casser.
15:29 Donc ça, évidemment, on ne peut pas,
15:31 on fait tout pour que ça ne casse jamais.
15:32 Alors il y en a certains qui me disent
15:33 "oui, ça ne cassera jamais".
15:35 Moi, j'avais des investisseurs américains
15:36 la semaine dernière, qui me disaient
15:37 "bon ben, ça va continuer comme ça éternellement".
15:39 Peut-être, mais globalement,
15:41 c'est une fuite en avant,
15:43 qui, plus on tarde à réagir,
15:45 plus quand ça va exploser, ça va faire mal.
15:47 Donc c'est là où c'est très dangereux.
15:49 Ce que j'appelais un aléa moral,
15:51 quand on se dit "on a, finalement, voilà,
15:53 l'ABCE, la zone euro, tout va bien",
15:55 sauf qu'on oublie de dire qu'au sein de la zone euro,
15:57 avec l'Allemagne notamment, il y a des distinctions,
15:59 certains pays qui eux ont fait des efforts,
16:01 même l'Italie par exemple, même la Grèce,
16:03 ont fait des efforts en termes de réduction
16:05 de leurs dépenses publiques, il n'y a que nous les Français.
16:07 Vous savez, les pays scandinaves, on dit "regardez,
16:09 ils ont plus de dépenses que nous",
16:11 mais eux, ils ont compris qu'il fallait arrêter,
16:13 donc ils ont réduit leur poids de dépenses publiques.
16:15 Et nous, ça ne marche plus.
16:17 Le problème est là, c'est qu'on est dans le déni de réalité.
16:19 - Oui, oui.
16:21 - Donc c'est une fuite en avant.
16:23 - Oui, Marc Twaty, pour juste,
16:25 est-ce que nous, on savait
16:27 qu'on était des cigales, en tout cas,
16:29 on le sait depuis quelques temps,
16:31 est-ce que l'Allemagne, il reste une fourmi,
16:33 ou elle se cigalise, si je peux permettre, ce néologisme ?
16:35 - Alors, si vous regardez les chiffres,
16:37 pour l'instant, la dette publique en Allemagne,
16:39 c'est 69% de leur PIP.
16:41 Nous, c'est 112%, bientôt 115%.
16:43 - Ah oui, c'est énorme. - Donc il y a quand même un écart énorme.
16:45 Si vous regardez les dépenses publiques,
16:47 c'est à peu près 49% de leur PIB.
16:49 Nous, on est à 58,2%.
16:51 Donc pour l'instant, elle est toujours fourmie,
16:53 mais il n'y a pas que l'Allemagne.
16:55 Il y a également les Pays-Bas,
16:57 je parlais même tout à l'heure des pays du Nord,
16:59 même la Belgique, aujourd'hui, qui commence,
17:01 essaie du moins de faire des efforts, même l'Italie.
17:03 Il faut savoir que l'Italie, aujourd'hui,
17:05 a beaucoup plus de dépenses publiques par rapport au PIB.
17:07 L'Espagne, etc.
17:09 C'est là, ce qui, au long de l'année, est dangereux.
17:11 C'est que nous, les Français, on commence à être les mauvais élèves.
17:13 Et à la rigueur, s'il y avait derrière une croissance forte,
17:15 on pourrait dire "bon, ben, c'est pas grave".
17:17 S'il y avait la paix sociale, on pourrait dire "bon, au diable, la varice".
17:19 Ce n'était même pas le cas.
17:21 Donc on met énormément de dépenses publiques,
17:23 alors que les services publics se dégradent.
17:25 Donc, où va l'argent ?
17:27 C'est une totale difficulté.
17:29 On se rend bien compte que ce n'est pas un problème de quantité de dépenses publiques,
17:31 mais de qualité de ces dépenses publiques.
17:33 Et ça, évidemment, on n'ose pas affronter la réalité.
17:35 Donc, évidemment, on nous fait des beaux discours.
17:37 Ça fait, moi, 25 ans que je vois les mêmes discours.
17:39 Donc, on a l'habitude, maintenant.
17:41 On est blasé.
17:43 Mais quand même, la question est de savoir jusqu'où ça peut durer.
17:45 Et c'est ça que j'en ai dans le bruit.
17:47 Maintenant, on le voit.
17:49 Mais je rappelle que les agences de notation
17:51 notaient quand même "triple A" les dettes subprimes
17:53 jusqu'à ce que ça explose.
17:55 Quelques semaines avant, c'était encore "triple A" les dettes subprimes.
17:57 Donc, ça ne veut rien dire, cette notation.
17:59 C'est pas la grande chose.
18:01 Et moi, je trouve qu'il y a un problème de crédibilité de la France
18:03 et également des agences de notation qui ne font pas leur boulot.
18:05 - Voilà. J'allais revenir, Marc Loity, aux agences de notation.
18:07 Honnêtement, faut-il les prendre au sérieux ?
18:09 Parce qu'apparemment,
18:11 dès qu'une agence de notation
18:13 rend son verdict,
18:15 toute la presse économique, et pas seulement, en parle.
18:17 Ou bien, faut-il regarder tout ça
18:19 avec circonspection ?
18:21 - Non, c'est vrai que,
18:23 justement, jusqu'à la crise des subprimes,
18:25 elles avaient une certaine crédibilité.
18:27 Ils étaient beaucoup perdus en crédibilité.
18:29 C'est clair que, même s'il y avait une dégradation,
18:31 ça n'aurait pas changé, je dirais, la face du monde.
18:33 Ça, c'est clair. Mais, néanmoins,
18:35 d'où l'intérêt de faire son travail.
18:37 Au moins de faire son travail.
18:39 Mais là, aujourd'hui, elles ne le sont pas.
18:41 C'est une sorte de thermomètre un petit peu truqué.
18:43 Donc, ça ne sert à rien de le regarder.
18:45 Ce qui veut dire que,
18:47 c'est une des informations qui est là,
18:49 mais elle n'est pas déterminante.
18:51 Par contre, vous savez, ça fait 25 ans, 30 ans
18:53 que je vois l'évolution des marchés.
18:55 C'est un peu comme les enfants.
18:57 Il faut leur donner la direction.
18:59 Tant qu'on ne leur donne pas la direction,
19:01 ils font tout et n'importe quoi.
19:03 Mais une fois qu'on leur a donné une direction,
19:05 ils peuvent changer complètement, effectivement,
19:07 leurs risques d'épaules.
19:09 C'est ça qui est dangereux.
19:11 Quand la psychologie change, regardez la crise grecque,
19:13 par exemple, ça peut aller très vite.
19:15 Tout peut changer, tout peut basculer.
19:17 Si jamais on bascule, c'est ça le problème.
19:19 On n'a plus de marge de manœuvre.
19:21 On ne peut pas relancer la dépense publique
19:23 pour les marchés.
19:25 - Je comprends ce que vous dites, Marc Twaty.
19:27 Tout votre discours, la ligne rouge,
19:29 c'est au fond que font les princes qui nous gouvernent
19:31 d'ailleurs d'aujourd'hui ou d'hier.
19:33 Il ne s'agit pas de prendre une position politique
19:35 au sens gauche-droite ou autre.
19:37 C'est qu'est-ce qu'ils font pour prendre le taureau
19:39 par les cornes ? C'est ça ?
19:41 - J'ai envie de dire simplement,
19:43 tout l'enjeu, c'est un problème de crédibilité.
19:45 Donc il faut une direction.
19:47 Il faut qu'on ait des dirigeants qui soient crédibles
19:49 et qui nous disent "voilà où on veut aller
19:51 et puis finalement on fait l'inverse, ça ne sert pas à grand chose".
19:53 Donc tout l'enjeu aujourd'hui
19:55 est là. Malheureusement, les dirigeants,
19:57 ce n'est pas qu'en France, c'est un peu mondial.
19:59 Que ce soit aux Etats-Unis, en Allemagne,
20:01 on a l'impression qu'il n'y a pas de pilote dans l'avion.
20:03 Ou alors qu'il y a un pilote mais il ne sait pas bien conduire.
20:05 Donc si vous voulez, c'est ça le danger.
20:07 Donc on avance,
20:09 on dit "de toute façon on n'a plus le choix, on est dans l'avion,
20:11 donc il faut que l'avion avance". Mais on ne sait pas trop
20:13 comment on va atterrir. - J'espère que vous ne serez pas, Marc Twaty.
20:15 - Le pilote n'est pas forcément bon.
20:17 - Oui, et pas seulement ça, j'espère qu'on n'est pas.
20:19 J'espère que ça c'est une vision, je dirais,
20:21 un peu optimiste, parce que la vision
20:23 peut-être plus pessimiste, c'est qu'on est en chute
20:25 du 60ème étage, on est au 40ème
20:27 et on dit "jusqu'ici tout va bien".
20:29 - Oui, on peut dire ça aussi, effectivement.
20:31 C'est tout le danger.
20:33 - Merci beaucoup Marc Twaty,
20:35 merci pour vos éclaircissements. - Avec plaisir.
20:37 - À bientôt. Reset 2, le livre de Marc Twaty.
20:39 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
20:43 Le face à face.
20:45 - Le face à face d'André Bercoff
20:47 avec Fabien Moine, éditeur,
20:49 auteur, réalisateur du documentaire
20:51 "Suspendus, des soignants entre deux mondes".
20:53 Il vient pour nous parler de son dernier livre,
20:55 "Soignants suspendus, citoyens d'avant-garde,
20:57 fractales et chaos d'une société nouvelle"
20:59 aux éditions Exuvie.
21:01 Bonjour Fabien Moine. - Bonjour à vous.
21:03 Alors Fabien Moine, effectivement,
21:05 votre livre c'est un pamphlet, c'est un cri
21:07 d'alarme, c'est un cri du cœur,
21:09 c'est un cri du cerveau aussi.
21:11 C'est un livre,
21:13 qu'on soit pour ou qu'on soit contre, et qu'on discute
21:15 des soignants suspendus, que certains
21:17 disent "non non, il fallait qu'ils se vaccinent
21:19 ou pas", il faut lire ce livre.
21:21 Il faut lire ce livre parce qu'il pose
21:23 vraiment des problèmes qui vont,
21:25 je dirais, au-delà même du sort.
21:27 Et ça n'a été pas un sort facile,
21:29 on en a parlé suffisamment ici, comme vous le savez.
21:31 À Sud Radio, on était
21:33 parmi ceux qui, effectivement,
21:35 disaient "attendez, il n'y a pas dans la vie
21:37 des citoyens de seconde zone,
21:39 ou des sous-hommes, et puis surtout,
21:41 quand on sait que
21:43 qu'est-ce qui protège
21:45 de la transmission, de la contamination
21:47 et on le sait aujourd'hui de façon très claire,
21:49 on le savait depuis quelques temps.
21:51 Mais vous allez plus loin,
21:53 Fabien Moine,
21:55 ce dont vous parlez,
21:57 c'est de cette société dans laquelle
21:59 on vit, pas seulement en France, mais ailleurs,
22:01 cette société de surveillance,
22:03 cette société d'apartheid,
22:05 parce qu'il y a eu un apartheid,
22:07 il faut le dire,
22:09 qu'on le veuille ou pas, un apartheid
22:11 économique et autre, même s'il a touché
22:13 quelques milliers de personnes, mais quelques milliers, c'est déjà
22:15 beaucoup. Comment on trie,
22:17 comment, etc. Et ça vous est
22:19 venu très vite, ou ça est venu après
22:21 ce documentaire, vous avez fait comment ?
22:23 Comment vous avez réagi ? Vous avez dit "il faut que
22:25 je fasse quelque chose là-dessus". - Il y avait déjà le constat
22:27 d'urgence il y a un peu plus d'un an, où vous m'avez
22:29 reçu en mai,
22:31 l'année dernière, de vouloir faire ce documentaire
22:33 très vite, en trois mois,
22:35 donc "Suspendus, des soignants entre deux mondes",
22:37 pour essayer de témoigner une réalité qui était très peu présente
22:39 dans les médias, ou alors hyper caricaturée,
22:41 et ce qui fait
22:43 que l'opinion publique n'avait pas d'informations,
22:45 quasiment, pas connaissance du phénomène des
22:47 soignants suspendus. Donc je l'ai fait dans
22:49 l'urgence, et je l'ai vu comme un outil
22:51 de médiation, entre d'une part les soignants
22:53 et le grand public,
22:55 c'est pour ça que je l'avais fait en deux
22:57 parties, on va dire une partie où c'était gratuitement
22:59 accessible en ligne, pour que personne n'ait
23:01 de prétexte, et de
23:03 ne pas pouvoir être tenu au courant de ce sort-là,
23:05 et puis l'autre chose, dans les salles
23:07 de cinéma, pour qu'il y ait des échanges
23:09 à postériori, et pour que les citoyens puissent
23:11 questionner, et puis pour que chacun, qu'on soit
23:13 pour ou contre, je dirais peu importe, mais qu'il y ait
23:15 un seu de rassemblement, ce qui existe très
23:17 peu aujourd'hui dans la société, on est
23:19 vraiment dans la division,
23:21 dans le réductionnisme, et
23:23 finalement on en est à plus de 150,
23:25 quasiment 200 projections, alors je pensais que ça allait
23:27 s'éteindre en septembre 2022,
23:29 et là ça continue encore au cinéma,
23:31 et les salles sont remplies.
23:33 - Alors Fabien Mouens, qui est aussi,
23:35 vraiment je souhaite à votre livre,
23:37 d'avoir non seulement
23:39 le même succès, mais encore plus de succès,
23:41 et plus de circulation,
23:43 je voudrais lire
23:45 un passage de votre livre qui pour moi
23:47 est
23:49 par rapport aux soignants suspendus,
23:51 vous avez dit ceci,
23:53 "Ces repères perdus,
23:55 les suspendus les font émerger comme autant de bouées,
23:57 la perte de sens,
23:59 de subtilité, de finesse,
24:01 ou l'absence de transcendance.
24:03 C'est cela qui se fait jour en premier lieu,
24:05 par leur questionnement et leur critique
24:07 systémique qui viennent mettre à mal
24:09 l'équilibre binaire d'un univers simpliste.
24:11 En étant pour ce monde
24:13 à la fois soignant et maltraitant,
24:15 dévoué et égoïste,
24:17 oui, on les accusait de tout et du contraire, bien sûr,
24:19 prudent et irresponsable,
24:21 scientifique et anti-science,
24:23 vacciné et anti-vax,
24:25 courageux et lâches,
24:27 pagmatique et complotiste,
24:29 ils fissurent la fragile coquille de ceux
24:31 dont la pensée a régressé
24:33 au point de devenir
24:35 grossièrement binaire. Pourquoi
24:37 est-on devenu aussi grossièrement
24:39 binaire, ou en tout cas,
24:41 grande majorité en tout cas,
24:43 qu'elles soient médiatiques, politiques,
24:45 expertes, scientifiques
24:47 ou médicales ? - Alors je pense que c'est
24:49 l'information. Vous, vous êtes dans le journalisme
24:51 et dans la quête d'informations depuis des dizaines d'années
24:53 donc vous voyez où je veux en venir. Là, on va prendre
24:55 le temps, trois quarts d'heure, pour parler.
24:57 C'est rare en fait. C'est rare d'avoir le temps,
24:59 c'est rare de ne pas se voir couper la parole,
25:01 et on est dans l'immédiateté de l'information
25:03 et dans le réductionnisme pour avoir
25:05 ce que j'appelle une pensée prête à l'emploi.
25:07 Et donc, la complexité...
25:09 - Prête à portée. - Exactement.
25:11 Oui c'est ça, parce qu'il faut afficher sa pancarte,
25:13 on doit être de droite, de gauche, on doit être pour, on doit être contre,
25:15 on doit être anti, on doit être pro.
25:17 Et en fait, ça n'a plus de sens, et puis si on essaie
25:19 de mettre de la nuance,
25:21 et bien tout de suite ça devient louche.
25:23 Moi, il y a des journalistes qui me disent "oui mais là,
25:25 ce que vous faites c'est confus". Je dis "non, c'est complexe".
25:27 Parce qu'évidemment, dès qu'on touche à un sujet,
25:29 il faut partir en arborescence, c'est pour ça qu'il y a plein de choses
25:31 qui sont détaillées. Et en fait, tout de suite,
25:33 il y a la pression aussi,
25:35 il y a la pression des médias à réagir à l'info,
25:37 à aller tout de suite vers une immédiateté pour être le premier
25:39 à sortir la chose, quitte à sortir
25:41 même sous forme de slogan,
25:43 "sur-efficace", bref,
25:45 "pro", "anti".
25:47 Et puis, il y a aussi l'individu qui ne prend
25:49 pas assez le temps de s'informer,
25:51 et du coup, qui va aller vers
25:53 on va dire
25:55 une synthèse de ce qui lui a été proposé de manière
25:57 assez mal digérée. Je parlais avec quelqu'un ce week-end,
25:59 il me disait "en fait, je me suis rendu compte en ouvrant
26:01 Télérama que dans les dîners d'amis que
26:03 j'allais, il me régurgitait les chroniques
26:05 en disant "j'ai vu le dernier film de Pablo Almodovar"
26:07 et blablabla, et de tous les arguments qui étaient sortis
26:09 c'était ceux écrits en Télérama.
26:11 Et donc, il n'y a plus de pensée personnelle.
26:13 Mais ça, ça demande du temps.
26:15 Ça demande de s'informer, ça demande de la nuance
26:17 et je pense que ce temps-là, on ne l'a plus
26:19 et on a vu que la société, vous parlez d'Apartheid,
26:21 elle a été effroyablement divisée
26:23 rapidement. T'es vacciné ou pas ?
26:25 T'es pour ou contre ?
26:27 Pour ou contre out ?
26:29 Ça dépend, en tant qu'épidémiologiste,
26:31 ou en tant que phénomène d'actualité, on n'en sait rien.
26:33 - Non, non, il faut être pour ou contre
26:35 complètement, tout de suite.
26:37 - Et c'est ça qui est fou, et les soyants,
26:39 on leur a dit "anti-vax", mais je dis "mais ils ont tous leur vaccin
26:41 un jour, ça ne peut pas faire sens,
26:43 ils vaccinent tous les jours eux-mêmes, donc on ne peut pas leur donner
26:45 cet argument-là, et pour le coup,
26:47 de leur dire "ce sont des irresponsables", ils demandaient juste du temps
26:49 par rapport à cet essai clinique,
26:51 de dire qu'on a un peu plus de recul. Donc au contraire,
26:53 ils étaient prudents et non lâches.
26:55 Et donc, du coup, on peut être tout et son contraire,
26:57 selon l'instant sacré de l'information,
26:59 donc on peut applaudir des soignants,
27:01 ou alors bloquer la porte de sa voisine
27:03 parce qu'on a peur qu'elle nous
27:05 contamine, ou alors les jeter,
27:07 les vouer aux gémonies,
27:09 parce qu'aujourd'hui, ça sera la mode.
27:11 Donc l'idée, c'était de ramener de la complexité,
27:13 de la nuance, et puis de prendre le temps
27:15 et de dire que quand on est dans
27:17 une effervescence d'information, en plus qu'on est
27:19 fragiles psychologiquement,
27:21 il est très difficile d'avoir de la lucidité pour savoir
27:23 vraiment où se positionner, et puis on va agir souvent
27:25 par mimétisme plutôt que par
27:27 intention personnelle. - Et donc, il y a eu
27:29 effectivement une espèce, et ça vous en parlez
27:31 très bien dans votre livre,
27:33 Fabien Moine, il y a eu
27:35 une espèce d'oxa qui s'est
27:37 installée de discours dominants,
27:39 il dit "c'est ça", et ce discours dominant
27:41 évidemment était basé, il faut dire, parce que
27:43 pas que tous ceux qui se...
27:45 tous ceux étaient... ils avaient peur.
27:47 On a installé quand même un formidable
27:49 management par la peur. C'est-à-dire
27:51 que si vous ne faites pas ça, ou ça, ou ça,
27:53 vous vous rappelez du confinement, l'auto-attestation,
27:55 les masques, les gestes barrières, tout ça,
27:57 très bien, mais si vous ne faites pas ça,
27:59 eh ben, vous allez mourir. C'était ça
28:01 qui passait, et vous
28:03 vous opposez ces personnes,
28:05 milliers, dizaines de milliers, etc., qui ont dit
28:07 "oui, mais, nous on veut prendre le temps, on ne peut pas
28:09 faire ça tout de suite, c'est pas possible, il faut qu'on réfléchisse".
28:11 C'est ça ? - C'est ça, c'est de ne pas réagir
28:13 sous le coup de l'émotion. Aujourd'hui, il y a
28:15 bon nombre de livres qui sortent, et la
28:17 presse mainstream s'en offusque,
28:19 que ce soit les livres de Pierre Chahiau,
28:21 d'Alexandrian Horioncôde, et ça, ça s'appelle le temps
28:23 long. Ça s'appelle le temps de l'analyse et de l'expertise,
28:25 et sur le temps court, on va
28:27 réagir aux sentiments, aux émotions, et puis
28:29 si on a peur de mourir,
28:31 peut-être qu'on fera des choses irraisonnées, qui n'auraient
28:33 pas le sens de notre instinct,
28:35 mais on va dire qu'on va être conditionnés par
28:37 les échos qu'il peut y avoir en nous. Là, par exemple,
28:39 en arrivant ce matin, sur Paris,
28:41 je vois les
28:43 motos de la Brave, je vois des cortèges
28:45 entiers de CRS, ça met dans un climat
28:47 un peu de tension, on n'est pas très serein.
28:49 - Il y a les manifs aujourd'hui...
28:51 - Voilà, il y a les manifestations aujourd'hui, donc
28:53 on se dit "mais si on répercute
28:55 ça sur des mois entiers, si
28:57 les bandeaux lénifiants de
28:59 CNews ou de BFM disent "tant de morts
29:01 aujourd'hui, et tant de morts demain, et tant de morts hier, et dans le monde
29:03 tant de morts, tant de cas contaminés,
29:05 tant de tests positifs, attention aux
29:07 EHPAD, etc." - On pense à Jérôme Salomon, là.
29:09 - Peut-être, oui, c'était
29:11 fantastique, quand même. Et donc là,
29:13 par contre, quand il y a ça, c'est sur le temps court,
29:15 et là on est prisonnier de son émotion, et bien on va
29:17 réagir un petit peu
29:19 de manière massifiée, et puis
29:21 sur le temps long, on va se rendre compte que, finalement,
29:23 d'après les statistiques de l'INSEE,
29:25 il n'y a pas eu de surmortalité sur cette période-là.
29:27 - Alors juste, vous dites,
29:29 vous donnez des chiffres dans votre livre,
29:31 vous dites,
29:33 vous confirmez cela,
29:35 vous dites "le Covid a
29:37 tué officiellement 0,01%
29:39 des moins de 70 ans
29:41 infectés sans traitement,
29:43 alors qu'une hécatombe était
29:45 présentée en boucle." - Oui, c'est ça.
29:47 C'est qu'à chaque fois, quand on demandait
29:49 aux personnes, parce que c'est le retour au
29:51 réel qui est intéressant, d'ailleurs,
29:53 "d'accord, tu as peur, mais autour de toi.
29:55 Autour de moi, non, mais à la télé,
29:57 trois petits points." Et donc, on était dans
29:59 quasiment une projection holographique
30:01 d'une société parallèle qui n'existait
30:03 que sur les médias,
30:05 où on nous montrait des services de réanimation blindés,
30:07 certes, mais parce que très peu de services
30:09 étaient habilités à recevoir des réanimations
30:11 Covid. Il n'y en avait qu'une poignée en France.
30:13 Alors même qu'on, dans le même temps,
30:15 fermait des services de réa-Covid,
30:17 comme à Nantes, comme à Strasbourg. Donc, en fait,
30:19 il y avait deux réalités parallèles qui se côtoyaient.
30:21 D'un côté, des citoyens absolument effrayés
30:23 à l'idée d'être contaminés ou de mourir,
30:25 et de l'autre, finalement, des statistiques qui ne bougeaient pas.
30:27 Et on le voit, on l'a vu avec
30:29 les stats, c'était en moyenne des gens de 80
30:31 à 85 ans qui décédaient, enfin, de plus
30:33 de 80 ans, on va dire. Et puis,
30:35 beaucoup de comorbidités, ce que pudiquement
30:37 on n'a pas osé appeler "obésité", mais
30:39 c'était vraiment ça le réel.
30:41 - Surtout que, on disait
30:43 "mort du Covid", alors que souvent, c'était mort
30:45 avec le Covid. - C'est ça.
30:47 Il y a eu le flou, donc en Italie,
30:49 il y a eu vraiment ce travail de décortiquage
30:51 médiculeux, de dire
30:53 qu'est-ce qui départit avec
30:55 et dû au Covid.
30:57 Et en France, on ne l'a pas trop fait, il y a beaucoup de
30:59 demandes de statistiques qui sont faites par des chercheurs
31:01 et des scientifiques qui n'aboutissent pas.
31:03 Et c'est ce tendon-là qui est intéressant, justement,
31:05 de revenir là, au réel, et de sortir
31:07 de l'émotion. Et c'est ce que j'ai essayé de faire avec le livre.
31:09 À la fois une synthèse
31:11 où j'ai essayé de poser des
31:13 galons de réflexion, puis en même temps, le côté un peu
31:15 pamphlétaire pour dire "il y a matière quand même
31:17 à s'embraser".
31:19 Oui, ça c'est ça. Et vous, vous vous embrasez
31:21 et en tout cas, c'est très
31:23 intéressant, encore une fois, qu'on soit
31:25 d'accord avec vous ou pas, mais
31:27 c'est vrai que vous dites bien, c'est
31:29 15 septembre 2021, le discours du
31:31 juillet 2021, discours du 15 septembre
31:33 2021, et on va parler de ce que
31:35 ça a marqué dans la société,
31:37 la nôtre notamment.
31:39 Et vous avez la parole sur Sud Radio, 0826
31:41 300 300, pour
31:43 interpeller Fabien Moine sur son livre
31:45 "Soyons suspendus, citoyens d'avant-garde
31:47 fractales et chaos d'une société nouvelle".
31:49 A tout de suite sur Sud Radio.
31:51 Ici Sud Radio.
31:53 Les français
31:57 parlent au français.
31:59 Les carottes sont cuites.
32:01 Les carottes sont cuites.
32:03 Sud Radio
32:05 Bercov dans tous ses états.
32:07 Alors justement, on parle avec
32:09 Fabien Moine et son livre, encore une
32:11 fois un pamphlet passionnant,
32:13 "Soyons suspendus, citoyens d'avant-garde".
32:15 Alors, vous allez vous demander pourquoi
32:17 ce sont les "Soyons suspendus" qui représentent
32:19 pour lui les citoyens d'avant-garde,
32:21 mais en tout cas, c'est un vrai enjeu.
32:23 Et il parle aussi
32:25 de cette France tournée
32:27 vers l'individu et il fait remonter ça
32:29 à notamment
32:31 à certains mai 68
32:33 et il cite à l'époque
32:35 68
32:37 tard, et il cite
32:39 effectivement ce que disait
32:41 Daniel Cohn-Bendit pour Le Bal Cité
32:43 sur LCI
32:45 en 2020, il lance
32:47 il a lancé, et ça
32:49 on a le sonore, "Ceux qui ne veulent pas
32:51 se faire vacciner, qu'ils aillent se faire foutre"
32:53 et puis il a ajouté "Réquisitionnons
32:55 les salles de sport en banlieue
32:57 et dites aux mômes et à leur famille, venez
32:59 vous faire vacciner et vous pourrez
33:01 rejouer au foot". Voilà, la carotte
33:03 la carotte, la carotte, sans
33:05 aller jusqu'à la fellation
33:07 que proposait certains hôpitaux
33:09 Genevois. Voilà,
33:11 écoutez, voilà, si vous vous faites vacciner
33:13 vous allez avoir une belle gâterie.
33:15 Mais au-delà de ça, qu'est-ce que ça imprime ?
33:17 Vous dites donc que
33:19 vous remontez pas très loin ou trop loin
33:21 Fabien Moine, en disant "mais c'est l'individualisme
33:23 qui a créé cette espèce de rupture"
33:25 en disant "rien ne m'intéresse
33:27 à part moi-même et mes proches"
33:29 - Après moi, le déluge, c'est
33:31 un petit peu ça.
33:33 L'idée c'était de remonter, ouais, à peu près
33:35 aux années 60
33:37 au moment où il y a eu la perte de beaucoup de
33:39 sacrés, il y a eu l'effervescence de la technologie
33:41 le plein emploi, la grande consommation
33:43 et on s'est tourné vers une société
33:45 de plaisir - Hédoniste au complet
33:47 - Hédoniste, complètement - Et consommatrice
33:49 - Extrêmement, ultra-consommatrice
33:51 partir en vacances, dépenser
33:53 pour tout et rien, avoir une voiture, avoir
33:55 deux voitures - Et pourquoi pas ?
33:57 - Pourquoi pas ? Mais sans se poser vraiment
33:59 la question, juste par mimétisme, de dire
34:01 "il y a de l'argent qui rentre, qu'est-ce qu'on peut en faire ?"
34:03 On va en placer sur le livret A, puis on va
34:05 un petit peu se faire plaisir, puis une voiture, un micro-ondes
34:07 selon l'époque, et là on n'a plus été
34:09 trop tourné vers la communauté, voire même
34:11 sur ses besoins, mais sur ses envies, sur ses
34:13 plaisirs, voire même sur ses désirs
34:15 c'est pour ça que je parle de société
34:17 du désir, où en fait, petit à petit
34:19 on s'est tourné vers nous-mêmes
34:21 vers quelque chose de très nombriliste
34:23 et c'est intéressant, c'est pour ça que j'ai pris l'exemple de
34:25 Daniel Combendy, où cette révolte
34:27 finalement étudiante, quand on le regarde
34:29 avec le recul, était plus sociétale
34:31 que sociale, et qu'on regarde
34:33 qu'elle n'a pas vraiment défendu une classe
34:35 mais plutôt une catégorie qui sont
34:37 aujourd'hui devenues une petite bourgeoisie
34:39 et puis pour ça j'ai fait la blague
34:41 "Dani le Vert", enfin "Dani le Rouge"
34:43 "Dani le Vert", "Dani le Jaune" pour la traîtrise
34:45 et "Dani le Sombre" avec
34:47 le terme qu'il a choisi, et qu'aujourd'hui
34:49 il est, on va dire, dans l'establishment
34:51 complet au Parlement européen
34:53 en se souciant absolument pas du sort
34:55 de ses concitoyens, qui sont dans la souffrance
34:57 et c'est un peu, on va dire
34:59 cette représentation sociale, c'est le glissement
35:01 aussi de la gauche, qui ne défend plus
35:03 la classe sociale et les travailleurs
35:05 - Oui, vous êtes très très dur dans votre livre
35:07 avec la gauche, vous dites que la gauche a abandonné le peuple
35:09 abandonné, oui, vous dites
35:11 ceci au lieu de s'occuper
35:13 des vrais problèmes des gens, ils se sont
35:15 occupés des minorités
35:17 des woke, des ceci, des ça
35:19 c'est ce que vous dites, vous faites un...
35:21 - Clairement oui, je suis très remonté
35:23 parce que évidemment très déçu, moi je viens
35:25 plutôt d'un milieu très à gauche
35:27 et en fait il y a plus
35:29 de représentativité, parce qu'aujourd'hui
35:31 on défend des concepts plutôt que des travailleurs
35:33 et il était attendu que la gauche
35:35 à travers ses partis politiques et ses syndicats
35:37 défendent ces travailleurs là qu'on venait
35:39 bafouer au niveau de leurs droits, clairement
35:41 il n'y a pas eu de voix qui se sont
35:43 élevées, et on a plus pris le temps
35:45 de défense des causes sociétales à géométrie
35:47 mariable, et là aujourd'hui c'est le wokeisme
35:49 et demain ça sera autre chose, mais c'est pas dangereux
35:51 en fait, et on se met pas
35:53 dans le sens contraire au système, c'est finalement
35:55 dans une logique du capital
35:57 et c'est pour ça que je dis que...
35:59 - Le capital est ravi de Woke et Compagnie ?
36:01 - En plus là on peut refaire un business
36:03 dessus, on peut donner des subventions, on peut faire
36:05 plein d'assos, on peut venir
36:07 s'étaler dessus joyeusement
36:09 et donc c'est assez
36:11 sordide parce que ces travailleurs là sont retrouvés
36:13 avec une suspension du contrat de travail qui est
36:15 contre leur droit du travail, et sont faits représenter
36:17 par aucun syndicat au niveau national
36:19 et j'en profite pour saluer l'immense travail du
36:21 syndicat Liberté Santé, qui a dû se créer
36:23 c'est à dire qu'un syndicat a dû se créer pour
36:25 défendre ces travailleurs là, - Pour défendre les soignants suspendus
36:27 - Ouais, avec 9000 adhérents rapidement
36:29 et plus de 500 000 euros de dons
36:31 reversés à des soignants
36:33 suspendus, là où il y avait eu un
36:35 on va dire une absence de
36:37 prise en charge de la part des partis
36:39 de gauche ou des syndicats
36:41 - Quand vous l'expliquez ça, quand vous
36:43 expliquez quand même que ces parties
36:45 de gauche, ils sont nombreux, c'est vrai
36:47 on est tous de la gauche en rouelle les compagnies
36:49 en fait, de la gauche qui... Quand vous expliquez
36:51 que c'était, parce que c'était trop
36:53 compliqué en fait, ils avaient bouffé
36:55 dans le système et il fallait le garder
36:57 - Alors, ouais, il y a ça
36:59 quand on voit, on va prendre
37:01 une personne comme Cahuzac
37:03 qui se disait de gauche, bon il y a le compte en Suisse
37:05 et on sait que ça a été, le compte en Suisse, c'était approvisionné
37:07 largement par le plus grand laboratoire
37:09 pharmaceutique qui a produit des injections
37:11 expérimentales, on se dit bon, ça remonte à loin
37:13 et qu'il y a un système de corruption qui s'est
37:15 laissé aller, et puis que d'une base
37:17 militante, on va dire très forte
37:19 aujourd'hui on se retrouve à l'Assemblée Nationale
37:21 et il n'y a plus de travailleurs, vraiment
37:23 il n'y a plus d'ouvriers, il n'y a plus
37:25 de professions manuelles, vraiment, il y a des professions
37:27 du tertiaire, c'est des notaires, des avocats
37:29 des médecins mais qui ne consultent plus
37:31 donc des professions un peu hors sol qui sont dans
37:33 les papiers, et il n'y a plus vraiment
37:35 d'ouvriers, de classes populaires
37:37 et ça traduit aussi le détachement
37:39 de la base, ce qui fait que ces gens-là sont
37:41 effroyablement étonnés de se dire
37:43 notre base électorale s'est déportée
37:45 vers l'extrême droite, qui se retrouve être la seule
37:47 peut-être par opportunisme, à avoir
37:49 été sur ces questions-là, et en fait
37:51 l'individu moyen ne sait plus trop où donner de la tête
37:53 ce qui explique à mon avis une très large
37:55 abstention, ce qui est dommageable
37:57 mais qui représente aussi l'absence de sens
37:59 de cette politique, et pour moi je le greffe
38:01 vraiment à deux générations en arrière
38:03 où il y avait des... les lignes
38:05 étaient clairement démarquées
38:07 et la perte de sacré
38:09 dans les valeurs défendues
38:11 et puis qu'au final on peut se laisser
38:13 aller, et puis que la consommation est au-dessus
38:15 de tout, et on remarque
38:17 cette finalité
38:19 quelque part où
38:21 certaines personnes leur disaient "oui mais quand même, là tu fais quelque chose
38:23 est-ce que c'est vraiment le monde que tu veux laisser à tes
38:25 enfants ? On verra bien."
38:27 Sous-entendu, je ne pense plus
38:29 je ne pense même pas au mien. - Après moi le déluge.
38:31 - Exactement, et ça pour moi c'est
38:33 tout cet héritage de la société du désir
38:35 je parlais, j'ai fait une référence à Guy
38:37 Debord, évidemment à la société du spectacle
38:39 et puis de dire justement que
38:41 dans cette information
38:43 il y avait quelque chose qui était très cynique
38:45 au fond, donc là je vous cite
38:47 dedans, comme d'autres médias, comme Nexus
38:49 qui a fait le travail aussi,
38:51 comme François, vous, comme vous l'avez dit
38:53 vous avez invité à donner la parole aux soignants suspendus, mais dans les
38:55 médias mainstream, le seul qui l'ait vraiment fait
38:57 c'est Cyril Hanouna.
38:59 Et donc là pour moi c'est toute la société
39:01 du plaisir qui est montrée, c'est-à-dire l'endroit
39:03 le plus spectaculaire, au sens
39:05 de Borien du terme, on a vu
39:07 on a assisté à une spectacularisation
39:09 de la détresse des soignants suspendus avec
39:11 Olivier Véran qui siège magistralement
39:13 et puis la cour de Gueux autour
39:15 des soignants suspendus qui implorent de pouvoir
39:17 avoir une petite eau bol à la fin du mois pour pouvoir
39:19 ne plus dormir dans la voiture ou dehors.
39:21 - Mais certains l'ont insulté aussi. - Bien sûr.
39:23 Exactement, ils sont rentrés dedans
39:25 mais c'est quand même drôle
39:27 que ce soit dans cet espace
39:29 médiatique là, que ce soit passé
39:31 le seul moment d'Agora
39:33 autour des soignants suspendus.
39:35 - C'est très vrai. Et juste
39:37 un mot là-dessus, vous dites
39:39 quand même, avant de recevoir
39:41 nos éditeurs, vous
39:43 parlez très... on sent que vous êtes
39:45 très très... c'est...
39:47 légitimement marqué par ce sort
39:49 des soignants suspendus, je le rappelle,
39:51 zéro euro, zéro centime,
39:53 pas d'indemnité, rien, renvoyés
39:55 avec interdiction de travailler ailleurs.
39:57 Et ça a été des milliers de gens, bon,
39:59 il y a eu de la discussion sur les chiffres,
40:01 effectivement Michel Rivazzi
40:03 qu'on reçoit souvent ici avec plaisir, allait jusqu'à
40:05 130 000, d'autres disaient 4 000
40:07 ou 15 000, enfin,
40:09 le problème est qu'il y a eu cela.
40:11 Et vous, ça vous a totalement
40:13 choqué, bouleversé ?
40:15 - Je compte parmi
40:17 mes amis, beaucoup de soignants suspendus,
40:19 c'est des gens qui profondément
40:21 aiment les autres, ils aiment leur métier.
40:23 C'est-à-dire qu'ils n'ont jamais
40:25 escompté d'argent, d'ailleurs, il y en a qui vont
40:27 continuer à soigner gratuitement, quitte à être convoqués
40:29 et radiés par l'ordre des
40:31 médecins. Et en fait ça m'a
40:33 peigné parce que j'ai vu des
40:35 personnes qui se mettaient en retrait de la société,
40:37 qui mettaient leur famille en danger
40:39 pour continuer à prendre soin de l'autre en disant "on ne sait pas".
40:41 C'est un traitement expérimental, peut-être qu'il est bien,
40:43 il est peut-être pas bien, mais en tout
40:45 cas, moi, je dois exercer mon droit de retrait,
40:47 je ne peux pas mentir. Et je ne vais pas tricher
40:49 en faisant un faux, certains ont fait ça, il n'y a pas
40:51 à juger, mais je veux manifester à la société
40:53 qu'il y a un problème. Et
40:55 pour moi, c'est sacré,
40:57 et c'est justement en contradiction avec ce qu'on
40:59 disait après moi le déluge, c'est
41:01 je me mets au devant. Et c'est en cela que j'ai choisi le titre
41:03 de citoyen d'avant-garde, c'est-à-dire que pour moi
41:05 la société qu'on doit reconstruire, parce que là
41:07 elle est en effondrement absolu,
41:09 elle doit être basée sur
41:11 l'amour de l'autre, la bienveillance,
41:13 la prudence, et le fait d'être délicat
41:15 et respectueux, y compris envers
41:17 les personnes qui ont des opinions
41:19 opposées aux nôtres.
41:21 - Lucien, je crois qu'il serait bon d'accueillir
41:23 peut-être, je suis sûr qu'on a beaucoup d'auditeurs.
41:25 - Il serait très bon de les accueillir, le nombreux auditeurs
41:27 qui nous appellent, et on commence avec Thomas de Nantes.
41:29 Bonjour Thomas. - Bonjour Thomas.
41:31 - Bonjour, bonjour M. Bercoff, bonjour M. Moine.
41:33 - On vous écoute Thomas.
41:35 - Et félicitations pour votre film.
41:37 Oui, je voulais revenir sur le film
41:39 puisque c'est l'objet de l'invitation d'aujourd'hui.
41:41 M. Moine a parlé tout à l'heure
41:43 d'une caricature
41:45 des soignants
41:47 qui était faite dans les médias la plupart du temps.
41:49 Je pense aussi que le film
41:51 est une caricature d'une certaine façon
41:53 puisque aujourd'hui, personne
41:55 et vous venez de le rappeler, n'est capable de dire
41:57 qui ont été ces soignants suspendus,
41:59 dans quelle région,
42:01 et quels étaient les métiers exercés,
42:03 de la même façon que moi je suis directeur d'EHPAD,
42:05 j'étais directeur d'EHPAD,
42:07 et on ne compte pas toutes les personnes
42:09 qui sont attachées au service de la santé,
42:11 dans le social, dans le médico-social,
42:13 dans le sanitaire,
42:15 et on peut aussi
42:17 compter à la CPRN des personnes
42:19 qui se sont
42:21 refusées à cette vaccination.
42:23 Et donc, aujourd'hui,
42:25 personne n'est capable de dire,
42:27 d'identifier le nombre et la qualité
42:29 et la qualification de ces personnes.
42:31 Je crois que ça commence par là.
42:33 Pour pouvoir rendre visible
42:35 un phénomène, aujourd'hui,
42:37 vous le disiez tout à l'heure,
42:39 c'est un jour de manifestation, les syndicats sont dans la rue,
42:41 on peut s'étonner que les syndicats
42:43 ne soient pas tous descendus dans la rue
42:45 quand il s'agit de
42:47 faire
42:49 cette suspension des soignants,
42:51 sans activité,
42:53 sans possibilité d'avoir une rémunération,
42:55 et sans possibilité non plus de se former.
42:57 L'État, à aucun moment, n'a proposé
42:59 aux soignants suspendus
43:01 de prendre un nouveau chemin, un nouveau départ,
43:03 et d'assumer effectivement leur choix,
43:05 en faisant une nouvelle formation.
43:07 - Merci Thomas, je voudrais que, justement,
43:09 je crois que vous avez posé le problème,
43:11 combien sont-ils, qui sont-ils ?
43:13 - Ah ça c'est la grande, grande question,
43:15 c'est pour ça que tout à l'heure j'ai parlé,
43:17 ça va faire double écho avec la question de Thomas,
43:19 du syndicat Liberté Santé,
43:21 qui à la fois se propose de soutenir les soignants
43:23 comme unique syndicat au niveau national,
43:25 mais surtout le but c'était d'enfin recenser
43:27 ces soignants suspendus, parce qu'on ne sait pas.
43:29 Donc vous avez déjà reçu, Elsa Ruillard, des Collectifs Unis ici,
43:31 - Tout à fait. - Beaucoup de personnes en France
43:33 - Mais personne n'a les chiffres. - Personne n'a les chiffres.
43:35 Et en fait, ça serait tout simple, ça serait de demander
43:37 aux institutions hospitalières
43:39 au moins de faire redescendre les chiffres,
43:41 mais ce qu'a dit Thomas est très juste, on compte même
43:43 les jardiniers, il y a des jardiniers qui ont été suspendus.
43:45 Moi je viens plein de professions extrêmement bigarrées,
43:47 dès l'instant qu'on prend la parole sur ce sujet,
43:49 on agrège autour de nous,
43:51 tout un tas de mails, on nous arrête dans la rue,
43:53 et donc des fois il y a des professions, je suis extrêmement surpris,
43:55 parce que potentiellement j'aurais pu être en lien,
43:57 par exemple le jardinier, il doit arroser les balcons
43:59 des gens dans les EHPAD.
44:01 Et donc, il y a des jardiniers
44:03 qui ont été suspendus, des agents techniciens.
44:05 Donc là, le premier problème c'est,
44:07 oui en effet la non-représentativité,
44:09 mais je pense que c'est la trahison globale de tout ce qui
44:11 pourrait représenter la société, trahison des politiques,
44:13 trahison des syndicats, trahison
44:15 également des artistes, qu'on a finalement très peu attendu,
44:17 alors que là c'est une cause qui n'est pas engageante
44:19 scientifiquement, mais qui est engageante socialement et humainement,
44:21 d'où le fait qu'ils se soient retrouvés extrêmement isolés.
44:25 - Lucia ?
44:27 - On se retrouve tout de suite dans le face-à-face d'André Bercoff
44:29 avec Fabien Mouette, vous continuez de nous appeler
44:31 au 0826-300-300,
44:33 nous irons à Savigny-sur-Or,
44:35 chez Valérie, il y a beaucoup de choses à nous dire,
44:37 0826-300-300, à tout de suite sur Sud Radio.
44:39 (musique)
44:41 - Ici Sud Radio,
44:43 (musique)
44:45 les Français parlent au français,
44:47 (musique)
44:49 je n'aime pas la blanquette de veau,
44:51 je n'aime pas la blanquette de veau.
44:53 Sud Radio Bercoff,
44:55 dans tous ses états.
44:57 - Vous êtes bien dans le face-à-face d'André Bercoff
44:59 sur Sud Radio, et que Fabien Mouette,
45:01 pour son livre "Soignants, Suspendus, Citoyens d'Avancarde",
45:03 fracta les chaos d'une société nouvelle
45:05 aux éditions XUV,
45:07 et vous avez la parole au 0826-300-300,
45:09 on accueille Valérie,
45:11 de Savigny-sur-Or, bonjour Valérie.
45:13 - Bonjour Valérie. - Bonjour,
45:15 bonjour M. Bercoff, et bonjour M. Mouette,
45:17 alors je voulais dire un immense
45:19 merci à Fabien Mouette pour son travail,
45:21 en faveur des
45:23 soignants suspendus qui sont pour moi
45:25 les vrais résistants
45:27 actuellement,
45:29 mais je voulais aussi parler de
45:31 tous ces soignants
45:33 qui se sont fait vacciner, contraints et forcés,
45:35 et qui sont
45:37 allés le faire en larmes, moi j'ai ma fille
45:39 qui est orthophoniste, et ma nièce
45:41 qui est secrétaire hospitalière, et elles sont toutes
45:43 deux allées se faire vacciner en pleurant,
45:45 en ayant peur,
45:47 et je voulais aussi parler de
45:49 tous ces soignants dont on ne parle pas, qui n'ont
45:51 absolument pas adhéré à cette politique
45:53 de vaccination forcée, et qui
45:55 ne sont pas du tout des antivax au départ,
45:57 comme on a bien voulu le faire croire,
45:59 pour les décrédibiliser.
46:01 Donc merci, merci Fabien Mouette pour tout
46:03 ce que vous faites, et merci évidemment
46:05 M. Bercoff,
46:07 aussi bien pour les soignants
46:09 suspendus, mais aussi pour tous ceux qui
46:11 ne l'ont pas été, mais qui se sont fait vacciner
46:13 contre leur gré.
46:15 - Merci beaucoup Valérie, merci pour votre témoignage,
46:17 et effectivement il ne s'agit pas de
46:19 provox ou antivax, il s'agit
46:21 de dire où est la liberté,
46:23 où gît la liberté, et où gît la liberté de
46:25 choix, il est là le problème.
46:27 On ne va pas rentrer dans la polémique
46:29 scientifique sur les vaccins, il se peut,
46:31 moi je n'ai pas d'avis de ce genre, je ne suis
46:33 ni épidémologue ni médecin,
46:35 il se peut que le vaccin ait protégé certaines
46:37 personnes, moi je ne suis
46:39 pas, je veux dire, déterminé
46:41 là-dessus, mais il est évident
46:43 qu'il y avait un certain nombre de questions
46:45 qu'on n'a pas pu poser, qui ne se sont pas
46:47 posées, et les gens
46:49 qui doutaient ont été sanctionnés. Et ça,
46:51 pour moi, c'est ça, la chose la plus grave.
46:53 - Merci.
46:55 - Merci beaucoup, j'ai rien.
46:57 - Merci à vous. - Merci. On accueille Sylvie de
46:59 NERAC, bonjour Sylvie. - Sylvie,
47:01 on vous écoute, bonjour. - Oui, bonjour
47:03 à tous, alors encore vraiment un grand,
47:05 grand merci M. Bercoff pour tout ce que
47:07 vous faites justement, toutes ces recherches sur le
47:09 Covid, tous ces gens que vous invitez
47:11 comme monsieur aujourd'hui, ça va finir
47:13 par se savoir, on va savoir tout ce qui
47:15 s'est passé, parce que c'est intolérable
47:17 tout ça, comme vous dites, les soignants, les
47:19 non-soignants. Je n'ai
47:21 pas souhaité à un moment donné me faire
47:23 vacciner, alors ça a été
47:25 l'opprobre un petit peu sur moi,
47:27 j'ai même des amis sympathiques
47:29 qui me demandaient si je n'avais pas peur de mourir,
47:31 donc non, j'ai pas eu peur de mourir,
47:33 j'étais en bonne santé, donc voilà.
47:35 D'un autre côté, je parle
47:37 de tous ces gens que de nouveau on
47:39 revoit sur les plateaux télé,
47:41 on voit des urologues qui ont
47:43 été des spécialistes du Covid pendant
47:45 deux ou trois ans, j'ai l'impression
47:47 qu'il y a trois médecins en France
47:49 qui interviennent sur les plateaux télé,
47:51 où sont les autres ? - Bonne
47:53 question, alors c'est vrai, vous en parlez beaucoup
47:55 dans votre livre, donc des médecins
47:57 de plateau,
47:59 Fabien Moine, des médecins de plateau
48:01 comme aujourd'hui, nous avons des généraux de plateau,
48:03 je veux dire, on a vraiment les
48:05 grands spécialistes qui n'ont pas... - Excusez-moi, monsieur Berco,
48:07 vous disiez tout à l'heure, tous ces gens
48:09 qui ont des vues sur tout,
48:11 et je rajouterais qu'ils ont surtout des vues.
48:13 - Oui, c'est pas mal,
48:15 des vues sur tout et ils ont des vues,
48:17 et peut-être, et surtout des viands,
48:19 enfin c'est encore une autre histoire.
48:21 Mais Fabien Moine, alors, effectivement,
48:23 vous dites d'ailleurs, vous
48:25 parlez longuement de
48:27 cette espèce d'extraordinaire
48:29 message univoque médiatique
48:31 avec ces médecins de plateau,
48:33 et j'avoue que j'ai participé
48:35 à certains débats, j'étais assez soufflé
48:37 quelques fois, parce que c'était
48:39 toujours dans le même sens.
48:41 - Exactement, au tout début, il y a eu
48:43 un petit peu de dissensus, et tout de suite, c'était
48:45 à 5 contre 1, vraiment une meute sur celui
48:47 qui est, alors, professeur Combe, professeur
48:49 Toubiana,
48:51 voilà, professeur... - Le Parol, Pat Perone.
48:53 - Voilà, Pat Perone,
48:55 qui était le grand spécialiste des vaccins en Europe
48:57 de l'OMS, qui est devenu tout de suite
48:59 un vieux gaga, professeur
49:01 spontané, donc des gens, on a dit, ben voilà,
49:03 ils ont une belle carrière, mais maintenant, ils sont saignés, il faut vraiment
49:05 plus les écouter, et puis donc, il fallait
49:07 se jeter dessus en meute, et c'était des gens
49:09 qui étaient spécialistes, ce que je dis souvent,
49:11 du rectum et de la vessie, qui venaient leur
49:13 donner la leçon, on peut saluer
49:15 Laurent Alexandre, au passage.
49:17 Donc, voilà, il a une zone de
49:19 prédilection, et là, il en sortait,
49:21 et puis, ils étaient réinvités,
49:23 quand même, ils n'avaient pas d'expertise, et puis, on
49:25 pouvait se permettre de moquer
49:27 le CV et l'expertise de personnes
49:29 qui avaient une autorité
49:31 en la matière, au niveau, pas national, mais
49:33 mondial. Et donc,
49:35 ce harcèlement médiatique-là,
49:37 sur ces individus
49:39 qui avaient la compétence, a amené
49:41 aussi à la société, on va dire, d'en bas,
49:43 de faire la même chose avec celui qui questionnait.
49:45 Et vous avez dit quelque chose de très bien, c'est que
49:47 le doute n'était plus permis, alors que la
49:49 science sait, fondamentalement, le doute.
49:51 - C'est l'interrogation permanente.
49:53 - Et donc, même entre soignants, on ne pouvait plus douter.
49:55 Là, tu ne trouves pas que, non, c'est comme ça.
49:57 Tu as lu le rapport d'autorisation de Mission
49:59 dans le marché ? Non, mais c'est comme ça. On va dire que c'est la loi.
50:01 Et on est devenu quelque chose où il n'y avait plus
50:03 d'esprit critique, plus de dissonance,
50:05 plus de discussion, parce qu'au final,
50:07 qu'est-ce que c'est que travailler de manière
50:09 collaborative dans un service hospitalier ?
50:11 Ce serait réunir autour d'un dossier
50:13 patient, puis te dire "qu'est-ce que tu en penses ?
50:15 Qu'est-ce que tu crois ? Qu'est-ce que tu crois que c'est ça ?" Et là, il n'y avait plus
50:17 de dissensus possible,
50:19 et ça, c'est mortifère. Je voudrais rebondir
50:21 sur les propos de Valéry, je crois, qui disait
50:23 qu'il y a beaucoup de soignants qui ont été la mort dans l'âme.
50:25 Moi, j'ai beaucoup de personnes qui m'ont dit
50:27 "j'y suis allé en pleurant".
50:29 En pleurant, c'est horrible.
50:31 Beaucoup de personnes vous ont dit ça. Enormément.
50:33 Et en fait, il y a beaucoup de soignants qui se disent "là, j'étais avec
50:35 le chauffeur de taxi qui m'a amené ici,
50:37 je l'ai fait pour retourner chez moi au Maroc
50:39 parce que ma femme est au Maroc, mais je ne voulais pas le faire.
50:41 Mais si je voulais voir ma famille, j'étais obligé. Ou alors
50:43 j'étais obligé de le faire parce que ma mère était en train
50:45 de mourir en Ehpad.
50:47 Je l'ai fait pour continuer de gagner ma vie, parce que là,
50:49 c'est un énorme crédit. Et en fait, si on se rappelle bien,
50:51 en janvier 2021,
50:53 les deux tiers de la population française étaient
50:55 absolument opposés, et c'est après des mesures coercitives.
50:57 Donc, c'est pas du libre-arbitre,
50:59 c'est pas du choix éclairé. C'est ça que le professeur
51:01 Raoult a essayé de dire la semaine dernière.
51:03 De dire "là, dans un essai clinique,
51:05 on ne peut pas contraindre les gens, il faut avoir
51:07 leur consentement". Et là, on a eu
51:09 une extorsion de consentement. - Libre et
51:11 éclairé. - Éclairé, oui.
51:13 - Et on a de temps pour recevoir
51:15 Brigitte du Pays Basque. Bonjour Brigitte.
51:17 - Bonjour Brigitte.
51:19 - Bonjour André, bonjour Fabien,
51:21 merci pour tout ce que vous faites et tout l'éclairage
51:23 que vous donnez. C'est important d'entendre
51:25 tout ça aujourd'hui. Moi, je vous appelle
51:27 parce que je suis thérapeute et
51:29 j'ai des infirmières,
51:31 des soignants qui ont été vaccinés, d'autres pas vaccinés,
51:33 et je me rends compte que là, il y a un gros problème.
51:35 Dans la réintégration.
51:37 Et je suis absolument pas d'accord avec certaines choses.
51:39 C'est-à-dire que j'ai vu
51:41 des soignants qui sont restés
51:43 à l'hôpital, qui ont été peut-être aussi contraints
51:45 d'être... et qui maintenant me disent
51:47 "Ah bah oui, mais c'est pas normal que les autres
51:49 reviennent." Parce que nous,
51:51 on a subi. Non. On a choisi
51:53 aussi, plus ou moins forcé, parce que
51:55 tout le monde n'a pas le choix aussi, il n'a pas
51:57 la possibilité de rester sans revenu.
51:59 Mais en même temps, je pense qu'aujourd'hui,
52:01 avec ce qui a été fait par les hiérarchies,
52:03 c'est de montrer des boucs émissaires
52:05 avec les soignants qui reviennent.
52:07 Ils en ont bien bavé, et donc maintenant
52:09 il ne faudrait pas se tromper de cible.
52:11 Pourquoi tu as subi tout ça ? Parce qu'on t'a
52:13 contraint. Qui t'a contraint ? Ta hiérarchie.
52:15 Les médecins. Et donc à un moment donné,
52:17 il faudrait regarder les choses sous un autre
52:19 angle, et pouvoir accueillir ces
52:21 gens aussi, correctement,
52:23 sans tenir compte encore de cette manipulation
52:25 pour dire "Regardez, c'est eux les méchants."
52:27 - Oui, bien sûr. - Voilà ce que je veux dire. - Merci Brigitte.
52:29 Oui, juste, on arrive en fin
52:31 d'émission, Fabien Moine, cette réintégration
52:33 effectivement, il y a aussi ce problème
52:35 qui est posé, enfin, parmi les problèmes.
52:37 - Oui, c'est ce que j'abordais en
52:39 anticipation dans le livre, c'est que là c'est
52:41 extrêmement dur ce qui se passe,
52:43 la plupart des soignants suspendus autour de moi qui veulent
52:45 retourner, alors il y en a qui sont tout de suite en arrêt,
52:47 parce qu'ils sont complètement choqués,
52:49 il y a des chefs de service qui les mettent au placard,
52:51 on leur donne des missions ou des gardes un peu à la gomme,
52:53 il y a les collègues
52:55 qui ne veulent plus leur parler, et en fait c'est plutôt que de faire
52:57 l'autocritique d'un système, ou au moins du service,
52:59 on va s'en servir
53:01 encore une fois comme bouquet d'émissaires,
53:03 non pas du système, mais on va dire
53:05 du service, pour dire "C'est de ta faute, tu nous as
53:07 abandonnés, et nous on a pris les risques pour toi."
53:09 En oubliant que s'il y avait eu une solidarité
53:11 minimale de 5%, personne n'aurait
53:13 été contraint, forcé, je le rappelle
53:15 encore au mois de mars 2021,
53:17 il y avait un soignant sur
53:19 deux qui s'était fait, qui avait pris
53:21 ce traitement en phase expérimentale, donc aujourd'hui
53:23 ce qu'il faudrait c'est vraiment de la parole,
53:25 de la médiation pour dire
53:27 que chacun a souffert, personne n'a été
53:29 heureux dans cette histoire en fait. - Voilà, voilà
53:31 où on en est, voilà où sont
53:33 les choses, vous voyez, c'est pas une question de Vax ou
53:35 d'Antivax, c'est une question de savoir où
53:37 placer son éthique, où placer le curseur
53:39 son éthique. N'oubliez jamais
53:41 la phrase de Malraux, "Une vie
53:43 ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie."
53:45 - Merci beaucoup
53:47 chers auditeurs d'être toujours aussi nombreux
53:49 à nous soutenir et à nous écouter, et merci
53:51 à Fabien Moine pour son livre
53:53 "Soignons Suspendus, Citoyens d'Avant-Garde
53:55 Fractal et Chaos d'une Société Nouvelle"
53:57 aux éditions Exuvie.
53:59 Puis de suite l'émission de Brigitte Leh,
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