En janvier 2025, l'ADEME a mis à jour l'évaluation des impacts environnementaux du numérique en France : pour l'année 2022, le secteur du numérique représentait 4.4% de l'empreinte carbone du pays, contre 2.5% dans la précédente étude. Cette différence s'explique principalement par un changement de méthodologie entre les deux études, avec la prise en compte des centres de données à l'étranger qui hébergent des usages français. Ce webinaire présente en détails la méthodologie et les hypothèses de cette nouvelle étude, et a permis de répondre à des questions des personnes présentes.
00:00:00Bonjour à toutes et à tous, je pense qu'on va pouvoir démarrer.
00:00:05Merci de participer à cette présentation de la mise à jour des impacts environnementaux du numérique en France.
00:00:17C'est une étude qui a été publiée sur le site de l'ADEME en janvier dernier.
00:00:24Je suis Erwan Fangea et je suis coordinateur technique au sein du service Sobriété Numérique,
00:00:33qui est un nouveau service à l'ADEME et qui fait partie de la direction Économie Circulaire.
00:00:39Bonjour à toutes et tous, je suis Thomas Briand, je suis ingénieur dans le service Sobriété Numérique.
00:00:45J'ai travaillé notamment sur cette étude et généralement je travaille aussi sur les sujets des impacts environnementaux, de l'intelligence artificielle.
00:00:54Pour démarrer, peut-être une très rapide introduction sur ce nouveau service qui est le service Sobriété Numérique,
00:01:04qui est un des cinq services de la direction Économie Circulaire,
00:01:09qui est une direction technique qui est basée au siège social à Angers.
00:01:16Et donc dans ce service, on a trois axes forts.
00:01:21Un premier axe qui est un programme financé par les certificats d'économie d'énergie qui s'appelle Alt Impact.
00:01:28Et donc dans ce programme, on va travailler sur trois axes différents.
00:01:34Le premier axe qui est plutôt un axe de communication et de sensibilisation et de formation,
00:01:41et notamment la partie communication, une grande campagne de communication sur les impacts environnementaux du numérique
00:01:48et les enjeux du numérique au sens large qui a été lancé en janvier pour une période de deux mois.
00:01:54Et puis vous avez un site internet aussi qui existe depuis octobre dernier qui s'appelle altimpact.fr
00:02:02et donc il y a beaucoup de ressources que vous allez pouvoir retrouver sur ce site.
00:02:08Un deuxième axe qui est plutôt un axe méthodologique où on va aller développer notamment des référentiels de catégories de produits
00:02:15sur l'audiovisuel, sur les data centers, sur tout un tas de services numériques.
00:02:26Et puis le développement aussi d'une base de données qui est en cours et qui permettra à tous les acteurs de pouvoir récupérer des facteurs d'impact
00:02:35sur une base de données qui sera adossée à la base empreinte de l'ADEME.
00:02:41Et puis un troisième axe qui est plutôt un axe de déploiement de la sobriété numérique dans les territoires
00:02:46avec deux cibles visées qui sont même trois cibles visées.
00:02:51Une première cible qui est les collectivités, une deuxième cible les entreprises
00:02:55et puis aussi de la sensibilisation auprès du grand public avec des tables rondes qui sont organisées.
00:03:03Donc ça c'est le premier axe de travail du service sobriété numérique.
00:03:08Le deuxième axe c'est on est opérateur pour l'état d'un appel à projet France 2030 qui s'appelle Econium
00:03:16et qui vise à faire émerger des solutions éco-conçues, des produits ou des services numériques éco-conçus
00:03:25et puis des nouveaux process pour favoriser le reconditionnement ou la réparation.
00:03:34Et donc cet appel à projet, il y a eu deux phases et là on est en phase d'instruction de la deuxième phase.
00:03:41Et puis le troisième axe du service c'est de travailler sur des études d'impact environnementaux.
00:03:47Donc il y a plein de rapports qui ont été faits et qui sont sortis ces dernières années.
00:03:52Donc les impacts environnementaux du numérique, une étude qu'on avait menée avec l'ARCEP
00:03:58qui est une étude ACV multicritères avec une revue critique.
00:04:04qui est donc tout l'objet de cette présentation, c'est la mise à jour de ce travail.
00:04:10Mais on a d'autres études qui sont sorties sur une ACV numérique,
00:04:17une étude sur le numérique et les métaux, les métaux stratégiques.
00:04:21Et puis une étude en cours sur, enfin des études avec notamment l'ARCOM et l'ARCEP
00:04:29sur les impacts environnementaux de l'audiovisuel, une étude sur les impacts environnementaux des jeux vidéo
00:04:36qui est en cours et puis une autre étude en cours sur des ACV et des cas d'usage IT4Green
00:04:44et une évaluation de ces impacts.
00:04:48Donc là, l'objectif de cette heure, c'est de vous présenter la mise à jour
00:04:54des impacts environnementaux du numérique.
00:04:57Donc c'est l'étude qu'on avait menée avec l'ARCEP avec deux pans.
00:05:01Un premier pan qui était une évaluation à 2020
00:05:05et puis un deuxième objectif de cette étude
00:05:10qui était une évaluation prospective notamment sur la base des scénarios ADEME 2050.
00:05:15Donc là, ce qu'on va vous présenter, c'est uniquement la mise à jour des données à 2022.
00:05:24Et donc, pour rappel, dans cette étude qui était une analyse ACV multicritères
00:05:32qui avait fait l'objet d'une revue critique,
00:05:35l'empreinte environnementale du numérique en France était 2,5% de l'empreinte carbone de la France en 2020.
00:05:45C'était 79% de cet impact qui était lié à la brique des terminaux.
00:05:54Donc les terminaux, tous les appareils qui permettent d'utiliser le numérique,
00:06:01les smartphones, les ordinateurs portables, les télévisions, mais aussi les objets connectés par exemple.
00:06:085% pour la brique réseau et notamment les réseaux fixes et mobiles.
00:06:15Et puis 16% pour les data centers avec comme limite principale,
00:06:21c'est que tous les usages français qui sont hébergés dans des data centers à l'étranger
00:06:27n'avaient pas été modélisés et n'avaient pas été pris en compte faute de données robustes.
00:06:32Et donc tout l'objet de cette mise à jour, notamment, c'est de prendre en compte
00:06:38tous ces usages français qui sont hébergés, pas sur le territoire français, mais à l'étranger.
00:06:50Peut-être précision aussi si vous avez des questions.
00:06:54Donc il y aura à l'issue de la présentation un échange avec des questions réponses.
00:07:00Donc vous avez un onglet qui s'appelle Q&R et donc n'hésitez pas à poser vos questions
00:07:06plutôt dans cet onglet-là, plutôt que dans l'onglet conversation, on regardera plutôt
00:07:11dans l'onglet questions réponses.
00:07:16Donc le sommaire de la présentation, on va avec Thomas expliquer un peu les différentes
00:07:25hypothèses et les différents changements qui ont eu lieu par rapport à l'étude 2022
00:07:31sur les trois tiers, donc la partie terminale, la partie réseau et la partie data center avec
00:07:40les grosses hypothèses structurantes et puis une présentation des résultats et puis ensuite
00:07:46une analyse de sensibilité et les limites qui restent encore assez importantes,
00:07:53notamment les limites concernant l'arrivée de l'IA générative.
00:07:57Sur la partie terminaux, je peux prendre le relais.
00:08:05Alors sur les terminaux, déjà, ce qu'il faut savoir, c'est que dans l'étude ADMRCEP précédente,
00:08:11en fait, il y avait eu une liste qui avait été faite assez exhaustive de l'ensemble des
00:08:15terminaux utilisateurs qui sont utilisés en France.
00:08:18Et donc, comme l'a dit Erwan, ça comprend les téléphones, les ordinateurs, les télévisions,
00:08:23mais aussi tout l'IoT. Et l'idée, c'est qu'on avait un certain nombre de données,
00:08:29des hypothèses qui étaient faites sur le nombre d'équipements, la durée de vie moyenne
00:08:33de chaque équipement et leur consommation électrique annuelle, ainsi que des configurations
00:08:39moyennes des équipements. Donc là, par exemple, un exemple qui est donné ici en bas pour l'étude
00:08:45ADMRCEP, c'était pour les télévisions. On estimait que la répartition était de 98,5%
00:08:52de télé LED de 45 pouces et à peu près 1,5% de télé OLED beaucoup plus grande,
00:08:58donc 68 pouces. Et l'idée, c'est qu'avec ces configurations moyennes, en fait, on avait
00:09:02les facteurs d'impact, les facteurs d'émission de ces équipements, à l'aide notamment de
00:09:09la base de données Negaoctet. Et donc là, pour cette mise à jour, en fait, on a repris
00:09:13la base de données Negaoctet qui avait évolué entre temps, mais les facteurs d'impact
00:09:17sont issus de la base de données Negaoctet. Et en fait, on a repris l'essentiel des
00:09:23hypothèses de l'étude ADMRCEP. Donc comme je disais, le nombre d'équipements, les durées
00:09:26de vie, les consommations annuelles, on a considéré, et aussi faute de mise à jour
00:09:33de ces données-là, qu'entre 2020 et 2022, il n'y avait pas d'évolution significative
00:09:36dans ces données-là pour les équipements, à l'exception de quelques éléments, et
00:09:45notamment l'élément le plus structurant, c'est justement la répartition des TV dans
00:09:50la configuration, puisqu'on a considéré que, notamment sur la base d'une étude EDF
00:09:56qui avait été faite sur les équipements électrodomestiques, mais aussi qui avait été
00:09:59prise en compte dans l'étude sur l'impact de l'audiovisuel qui a été faite l'année
00:10:02dernière, qu'on a une augmentation significative de la proportion d'écrans
00:10:06OLED, ainsi qu'une augmentation de la taille des écrans, et donc on est passé
00:10:10en gros de 1% à 13% d'écrans OLED, et donc les écrans OLED qui sont plus
00:10:15impactants en termes d'empreintes carbone que les écrans LED, et donc ça implique
00:10:22une différence assez significative. Et on a également ajouté la prise en compte
00:10:26des casques de réalité virtuelle à partir de l'étude CEPIR. Donc les casques
00:10:31de réalité virtuelle, en fait, ils avaient été pris en compte dans l'étude prospective
00:10:34de l'étude à la MARCEP précédente, mais pas dans l'état des lieux qui avait été
00:10:38faite. Donc là, on l'a inclus dans l'état des lieux pour l'année 2022.
00:10:43Et donc le résultat en termes d'empreintes carbone, donc comme l'a dit Erwan, on a fait
00:10:49une étude ACV multicritères, mais là on va se concentrer dans la présentation des
00:10:53chiffres sur le carbone. Et donc pour la partie terminaux, on a une augmentation en fait
00:11:00de plus d'un million de tonnes de CO2 en termes d'empreintes, donc c'est une hausse de 8%
00:11:05en fait des terminaux. Et ça, c'est lié quasi exclusivement à la mise à jour sur
00:11:11les TV, puisque les casques de réalité virtuelle sont assez, c'est l'épaisseur du trait en
00:11:16réalité. Et donc vraiment, c'est cette augmentation de la proportion d'OLED et
00:11:20l'augmentation de la taille d'écran qui implique ce changement assez important d'un
00:11:24million de tonnes d'empreintes en deux ans.
00:11:26Voilà, alors sur la partie réseau, dans l'étude de 2020, on avait des données qui
00:11:35étaient assez parcellaires et on débutait des travaux de référentiel de catégorie
00:11:42de produits auprès des fournisseurs d'accès Internet, puisque ça c'était une obligation
00:11:48de la loi AGEC d'informer le consommateur sur sa consommation de données et son équivalent
00:11:56en gaz à effet de serre. Et donc il y a une méthodologie ou un référentiel qui a
00:12:03été développé. Et sur la base de ce référentiel, il y a des cas pilotes qui ont été réalisés
00:12:10sur les principaux opérateurs pour tester la méthode. Et ce qui nous a permis en début
00:12:172024 de sortir un rapport, notamment suite à la mise en place de ces cas pilotes, un rapport
00:12:26sur l'évaluation environnementale des réseaux télécommunications en France, les réseaux
00:12:32fixes et les réseaux mobiles. Et donc on est reparti des données de cette étude et avec
00:12:43juste une modification, puisque le mix électrique de cette étude correspondait à un mix électrique
00:12:50éco-event et ne correspondait pas au mix électrique que nous on utilise dans cette étude générale
00:12:56sur les briques data center et sur les briques terminaux. Et donc on a changé le mix électrique,
00:13:05mais globalement ce sont les résultats de l'étude de cas pilotes FAI sur la base du référentiel
00:13:10référentiel, catégorie de produits qui a été développé avec les fournisseurs
00:13:14d'accès Internet. Et donc entre les données, l'évaluation qui a été faite en 2022 sur
00:13:22les données de 2020 et la nouvelle évaluation avec la mise à jour et l'utilisation du référentiel
00:13:29RCP, on a une augmentation de 19% puisqu'on est passé de 0,93 millions de tonnes équivalent
00:13:39CO2 à 1,11 millions de tonnes équivalent CO2. Et donc voilà sur la partie réseau.
00:13:49Et alors maintenant on rentre sur le vif, le gros de la mise à jour qui est sur les data
00:13:56centers. Alors là c'est une slide assez technique qui présente en fait un modèle qui a été
00:14:02développé notamment par Hublot pour estimer la consommation des data centers à l'étranger,
00:14:09qui héberge des étudiants français. Et donc je vais présenter un peu ce modèle-là.
00:14:14Donc les données elles sont issues en fait de Cisco, donc c'est un modèle massané,
00:14:18donc c'est le nom du chercheur qui a développé ce modèle-là, qui se basait sur les données
00:14:23issues de Cisco, qui évalue en fait la consommation des data centers à l'échelle monde.
00:14:30Et en fait ce que permet ce modèle-là, c'est d'avoir une répartition de la consommation énergétique
00:14:33des data centers dans le monde entre différentes catégories de data centers.
00:14:38Donc on distingue trois catégories, les data centers traditionnels, donc en gros qui sont
00:14:41les data centers entreprises, qui sont des salles IT traditionnelles, les data centers
00:14:47plutôt cloud colocation, et enfin les data centers plutôt hyperscaler, calculs de performance,
00:14:54qui sont les data centers vraiment de grande dimension.
00:14:57Et donc ce modèle-là, il permet d'avoir la répartition de la consommation énergétique
00:15:04à l'échelle monde entre ces différentes catégories et entre les différentes régions
00:15:07du monde. Et donc ce que ça nous permet de faire en fait, c'est que grâce à l'étude
00:15:11ADMARCEP, on avait évalué la consommation des data centers en France, et notamment avec
00:15:17ces trois catégories-là. Et donc on a la consommation des data centers traditionnels
00:15:23en France pour l'année 2022, qui est égale à 5 TWh. Et en fait, à partir de cette
00:15:30consommation-là, on estime que les data centers traditionnels sont tous situés en France,
00:15:36et que la répartition, enfin que la part de la consommation liée aux data centers
00:15:40traditionnels en France est la même que la part à l'échelle monde des data centers
00:15:44traditionnels. On fait cette hypothèse qui est assez forte, qui est que les usages
00:15:47mondiaux sont représentatifs des usages français. Et donc on obtient en fait un
00:15:53fait que les data centers traditionnels, avec la répartition maçanais, est équivalent
00:15:57à peu près à 20% de la consommation des data centers français. Et donc grâce à
00:16:02cette équation-là, on peut en déduire la consommation totale des data centers pour
00:16:08des usages français, qui est équivalente à 25 TWh. Et ça, c'est significativement
00:16:12plus grand que les data centers qui sont situés en France. Et donc c'est avec ce calcul-là
00:16:21qu'on a en fait le différentiel entre les data centers en France pour les usages français
00:16:25et les data centers hébergés, enfin qui sont à l'étranger, mais qui hébergent des usages
00:16:29français. Et on peut ainsi les répartir aussi entre data centers cloud qui sont à l'étranger
00:16:36et les data centers hyperscaler qui sont à l'étranger pour héberger des usages français.
00:16:40Mais voilà, en gros, ce qu'il faut vraiment comprendre, c'est que les data centers situés
00:16:44en France sont davantage traditionnels, c'est-à-dire qu'on a moins de data centers hyperscaler
00:16:51qu'à l'échelle du monde, parce que les data centers hyperscaler et cloud sont plutôt situés
00:16:54aux Etats-Unis, en Chine, mais qui hébergent en fait une partie significative des usages français.
00:17:01Et donc ce modèle-là nous permet d'évaluer la consommation qui est induite.
00:17:08Et donc pour cette brique data center, la différence principale, c'est qu'on a donc pris en compte
00:17:16les data centers à l'étranger, comme je l'ai dit, en utilisant les mêmes facteurs d'impact
00:17:21pour la fabrication que les data centers qui sont situés en France.
00:17:24Et en fait, on a fait une répartition par région basée sur le modèle maçanais,
00:17:27en utilisant notamment les mix électriques Union européenne, Chine et Etats-Unis.
00:17:32Et donc l'idée, c'est qu'à partir de la consommation électrique des data centers
00:17:37qui sont à l'étranger, on les a répartis en fonction de ce modèle-là dans l'Union européenne,
00:17:43en Chine et aux Etats-Unis, dans les proportions équivalentes.
00:17:47Et on a également repris certaines hypothèses et données de l'étude à des marseilles.
00:17:51Pour la partie France, on a repris l'essentiel des données.
00:17:55Simplement, on a fait des hypothèses d'évolution entre 2020 et 2022
00:18:00pour que ce soit cohérent avec le modèle maçanais.
00:18:02Et notamment, on a fait une évolution de la répartition
00:18:07entre data centers traditionnels et data centers cloud
00:18:09où on a estimé qu'il y avait une cloudification des usages entre 2020 et 2022
00:18:14avec une évolution de 6 points entre cette répartition-là.
00:18:18Et donc les résultats, ça nous donne l'évolution significative de cette étude
00:18:23puisqu'on passe de 2,7 millions de tonnes équivalent CO2
00:18:26pour la partie data centers à 13,8 millions de tonnes équivalent CO2.
00:18:30Donc c'est une augmentation de 11 millions de tonnes.
00:18:32Donc c'est conséquent, ça multiplie par 5 l'impact des data centers.
00:18:36Et ce qu'il faut avoir en tête, c'est que c'est essentiellement lié
00:18:39à l'utilisation de ces data centers-là
00:18:41puisqu'on est dans des pays où le mix électrique est bien plus carboné qu'en France.
00:18:48Et donc même si la consommation électrique,
00:18:50on estime qu'elle représente environ 50% de la consommation électrique globale
00:18:55des data centers, en fait 50% de la consommation des data centers
00:18:59pour les usages français est situé à l'étranger.
00:19:01Mais comme c'est dans des pays où le mix électrique est plus carboné
00:19:04en termes d'émissions de CO2, ça représente bien plus.
00:19:11Et donc on peut maintenant présenter les résultats globaux.
00:19:16Je te laisse prendre la main, Erwan.
00:19:18Donc là, on vient de vous présenter les principales hypothèses
00:19:25et les principaux changements entre l'étude qui est sortie en 2022
00:19:31et l'étude qui est sortie au début de cette année.
00:19:36Et donc les principaux résultats de cette mise à jour,
00:19:41c'est qu'on passe de 2,5% de l'empreinte carbone nationale
00:19:47à 4,4% de l'empreinte carbone nationale.
00:19:51Donc quand on prend notamment en compte les usages français hébergés à l'étranger,
00:19:57on a une augmentation significative.
00:19:59On passe de 17 millions de tonnes de CO2
00:20:03à 29,5 millions de tonnes de CO2 émises en 2022 pour les usages français.
00:20:124,4% de l'empreinte carbone du pays, c'est quand même assez significatif.
00:20:19Et c'est équivalent à l'empreinte carbone de l'ensemble du secteur des poids lourds en France.
00:20:26Et puis on a une répartition entre les différentes briques.
00:20:30Donc la brique terminaux, la brique réseau et la brique data center
00:20:36qui changent complètement puisque on était à 79, 4% et 16%
00:20:43et que là on passe à 50% pour les équipements, 4% pour les réseaux,
00:20:49donc ça, ça ne bouge pas, et 46% pour les data centers.
00:20:52Et donc ça, ça change quand même de manière assez importante nos messages.
00:20:57Alors ça ne change pas le message sur la question de l'allongement,
00:21:02de la durée d'usage des équipements
00:21:04et de toutes les politiques qui peuvent être mises en place
00:21:08pour utiliser le plus longtemps possible ces équipements.
00:21:12Ça reste la priorité des priorités,
00:21:15donc derrière l'utilisation de produits reconditionnés,
00:21:18le développement des indices de réparation,
00:21:21des indices de durabilité,
00:21:26voilà tout ce qui permet de plus réparer,
00:21:31d'utiliser des produits reconditionnés,
00:21:35de faire du réemploi.
00:21:37Donc tout ça, c'est positif et ça permet de limiter les impacts.
00:21:41Mais on voit que les usages deviennent de plus en plus primordiaux
00:21:47et prennent une part de plus en plus importante,
00:21:51et notamment le volume de données qui est hébergé dans les data centers,
00:21:56et donc les messages qui sont liés à la sobriété numérique,
00:22:01et donc à une limitation ou un questionnement de nos usages,
00:22:06sont vraiment à prendre en compte.
00:22:09et voilà, à développer.
00:22:15Quand on regarde la consommation d'électricité,
00:22:17puisqu'on a toujours dans le cadre de cette mise à jour
00:22:20une approche multicrétère,
00:22:22donc on a regardé les 16 indicateurs du PEF,
00:22:25donc sur l'indicateur lié à la consommation d'énergie finale,
00:22:30on est à 11% de la consommation électrique française,
00:22:35ça c'est sur le territoire français,
00:22:36donc c'est 51,5 TWh sur le territoire français
00:22:41de consommation d'électricité qui sont liés à nos usages du numérique.
00:22:47Et si on prend en compte aussi la consommation d'électricité
00:22:50des data centers à l'étranger,
00:22:52on passe à 65 TWh,
00:22:55et ça c'est équivalent à la consommation électrique totale
00:22:58de l'île de France.
00:23:0246% de l'empreinte carbone qui est liée au data center,
00:23:08donc ça j'en ai déjà parlé.
00:23:11Et puis tout ça, c'est sans prendre en compte
00:23:17le déploiement massif de l'IA générative
00:23:21qui va dans les années à venir
00:23:23modifier quand même assez considérablement le paysage
00:23:28et notamment la part des data centers
00:23:30qui va croître de manière extrêmement importante
00:23:33avec le développement notamment
00:23:35de beaucoup de data centers IA
00:23:37avec des capacités de calcul extrêmement fortes.
00:23:45Si tu peux passer,
00:23:46et puis peut-être un petit focus
00:23:49sur la question aussi des ressources.
00:23:54Quand on pondère les différents indicateurs du PEF,
00:24:00il y en a quatre qui ressortent le plus.
00:24:05Les gaz à effet de serre, évidemment,
00:24:08mais celui qui ressort le plus,
00:24:09c'est l'indicateur sur la consommation
00:24:13de ressources minérales.
00:24:15Il y a aussi l'indicateur ressources fossiles
00:24:19et puis le dernier indicateur qui ressort,
00:24:21c'est l'indicateur qui est lié
00:24:25notamment à la consommation d'électricité.
00:24:28Et donc, sur l'indicateur ressources minérales,
00:24:31on a une étude qui est sortie en novembre dernier
00:24:34sur justement les métaux
00:24:38qu'on va retrouver dans le numérique.
00:24:41Et donc, globalement,
00:24:44les grands enseignements
00:24:46et les grandes conclusions de cette étude,
00:24:49c'est que finalement,
00:24:52il n'y a que trois métaux
00:24:53qui sont particulièrement utilisés
00:24:55dans le secteur du numérique
00:24:56à plus de 80% du gisement mondial
00:24:59et destiné au numérique,
00:25:00c'est l'indium, le germanium
00:25:02et le gallium.
00:25:04Le reste des métaux,
00:25:06donc il y a une cinquantaine de métaux
00:25:07et nous, on en a étudié 25
00:25:09très précisément.
00:25:11Le reste de ces métaux
00:25:13est utilisé pour le numérique
00:25:15entre 0 et 15 ou 20%.
00:25:19Et puis, le deuxième enseignement,
00:25:21c'est qu'on a une dépendance
00:25:24extrêmement forte
00:25:25à un pays comme la Chine,
00:25:27puisque la Chine est le premier producteur