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Il est le maire d'une ville où l'union des droites est déjà à l'œuvre pour les prochaines municipales: Robert Ménard, maire de Béziers élu avec le soutien du RN et désormais soutenu par LR, est l'invité RTL Matin.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 11 décembre 2025.
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 11 décembre 2025.
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00:00Merci beaucoup à vous François Langlais.
00:02Thomas Soto, RTL Matin.
00:04Il est 7h41, il est le maire sortant de Béziers dans l'Hérault, candidat à sa succession en mars.
00:09Il parle fort, mais pour qui danse vraiment Robert Ménard ?
00:11Robert Ménard qui est l'invité d'RTL Matin.
00:12Bonjour et bienvenue sur RTL, Robert Ménard.
00:14Bonjour Thomas Soto.
00:15Pour qui vous dansez en fait ?
00:17Mais pour personne, c'est terrible.
00:19Tu peux pas aujourd'hui dire du bien, je sais pas moi, sur Macron et l'Ukraine,
00:24je trouve qu'il se débrouille pas si mal que ça.
00:26T'es devenu macroniste, tu dis Marine Le Pen sur l'immigration,
00:30elle a eu raison plus tôt avant tout le monde,
00:32même si sur les solutions t'es pas d'accord.
00:34T'es d'extrême droite, mais juste, il y en a ras-le-bol.
00:37Sauf que vous avez été quand même proche du RN, élu avec eux en 2014.
00:40Maintenant, il présente un candidat contre vous.
00:42Vous êtes soutenu par LR, dont il vous est arrivé de dire pique-pendre.
00:46Ceux qui vous aiment doivent vous retrouver formidablement agile, Robert Ménard.
00:48Et les autres doivent se dire sacré girouette.
00:50Pas agile, ni girouette.
00:52Moi, j'ai toujours soutenu, j'ai été soutenu et j'ai soutenu le RN.
00:57J'ai jamais caché que sur le terrain économique, il disait des bêtises.
01:01Enfin, ça saute aux yeux.
01:03Aujourd'hui, le problème, c'est qu'il supporte pas l'idée, comme il s'approche du pouvoir,
01:07que tu puisses les critiquer.
01:09LR, je suis ravi du soutien de LR.
01:10J'ai jamais demandé le soutien de LR.
01:12Moi, Bruno Rotaillot, vous savez, j'ai de l'esprit.
01:14Il vous aime, il a dit que c'était un maire exceptionnel.
01:16Mais ouais, je sais pas, je préfère qu'il dise ça que putain, quelle mauvaise mère, tu vois.
01:21Il emploie pas ce genre de vocabulaire.
01:22Non, il est pas grossier comme ça.
01:24Très bien, mais moi, je suis pas au LR, et c'est pas pour ça que je trouve que, je sais pas,
01:28Bruno Rotaillot, je trouve qu'il est sorti du gouvernement,
01:32il a pas été très malin sur la façon dont ça s'est fait.
01:34Et je peux le dire.
01:35Est-ce que vous êtes pour l'union des droites ?
01:36On a notre sondage ce matin, RTL, Tolunin, Harris Interactive,
01:40qui nous dit qu'une grande majorité des électeurs de droite, en tout cas,
01:43sont pour cette union des droites.
01:45Pour vous, votez Ménard, Wauquiez, Zemmour, Bardella, Edouard Philippe, Darmanin, Le Pen,
01:49c'est Kif Kif Bourrico ?
01:50Attendez, chez moi, il y a des élus du RN, dans ma liste,
01:54des élus de LR, des élus des différents partis de droite.
01:56Et ça marche très bien.
01:58Enfin, quand même.
01:59Moi, je suis un vieux monsieur.
02:00Mais c'est pas pareil au niveau local, vous le savez.
02:02Des listes d'intérêts collectifs et communs.
02:04Je suis d'accord avec vous.
02:07Je suis un vieux monsieur.
02:08Je me souviens, en 81, moi, je votais, j'étais au Parti Socialiste, à l'époque.
02:14Ça ne troublait personne de se retrouver avec le Parti Communiste.
02:19Attendez, et il y a moins de différence, aujourd'hui,
02:23entre toute la droite que vous venez de décrire,
02:25qu'entre le PS et le Parti Communiste de cette époque-là.
02:27Donc, vous êtes pour l'union des droites ?
02:28Vous êtes pour un candidat unique de la droite du RN à LR ?
02:31Je pense qu'aujourd'hui, et je l'ai dit aux uns aux autres,
02:33s'ils ne discutent pas, ils vont perdre.
02:36Ils vont perdre.
02:37Donc, ils font un candidat unique.
02:38Est-ce que Jordan Bardella pourrait être le candidat de toute la droite ?
02:41Je ne crois pas que ce soit possible.
02:42Pourquoi ?
02:43Parce que je crois qu'aujourd'hui, le RN,
02:46il n'imagine pas de discuter avec qui que ce soit aujourd'hui.
02:49Mais je pense que le reste de la droite pourrait avoir un candidat commun.
02:53De toute façon, s'ils ne font pas ça, ils n'existeront pas.
02:55Mais écoutez, c'est leur affaire.
02:56S'ils n'ont pas envie d'exister, qu'ils démerdent.
02:58Est-ce qu'il a raison, Nicolas Sarkozy,
02:59quand il compare Jordan Bardella au RPR des années Chirac ?
03:02Oui.
03:03Attendez, vous vous souvenez ?
03:05Je ne sais plus quand c'était un de vos deux confrères
03:10qui avait retrouvé des déclarations de Juppé
03:13au début des années 90 sur l'immigration, sur l'islam et tout.
03:18Mais ils étaient dix fois plus à droite que le Rassemblement National maintenant.
03:22Ce qui me fait sourire dans le cas de M. Sarkozy.
03:27Il découvre ça.
03:28C'est bien.
03:29Si chaque fois que les gens vont en prison, ils découvrent que finalement le RN existe,
03:33je propose qu'il y en ait d'autres qui aillent.
03:35Je vais vous les entrer.
03:36Je peux dire une connerie, ce n'est pas très grave.
03:38Robert Ménard, ce matin, c'est aussi votre regard de mère qui nous intéresse.
03:41On a tous été choqués de voir l'image de la vidéo de ce gamin de 8 ans,
03:44Elliot, rasé, tondu, comme on le faisait à la pire des époques,
03:48par des éducateurs de l'aide sociale à l'enfance à Paris.
03:50L'aide sociale à l'enfance qui est censée protéger les enfants.
03:54Comment en est-on arrivé là ?
03:55La République est défaillante, a dit Yael Brunpivet hier.
03:59C'est affreux.
04:00C'est terrible parce que c'est le symbole de choses qui renvoient à des images qu'on a vues dans les albums photos,
04:07dans nos classes d'histoire.
04:09À quoi ça renvoie les gens rasés, pardon, ça renvoie la Deuxième Guerre mondiale et tout ça.
04:14C'est évidemment ça.
04:15Ce n'est pas le cas là.
04:17Mais c'est affreux.
04:18Puis les gosses, enfin c'est terrible.
04:20Alors, d'abord, il y a des problèmes d'argent.
04:23Enfin, c'est terrible à dire.
04:24Les départements, moi je ne défends pas forcément les départements.
04:26Le mien, je ne vous dis pas ce que j'en pense.
04:29Mais aujourd'hui, ils ne peuvent plus faire face à ça.
04:31Donc il faut donner plus d'argent public au département pour les enfants, pour l'aide sociale à l'enfance.
04:36Vous vous dites souvent qu'il faut faire des économies.
04:37Est-ce que là-dessus, au contraire, il ne faut pas en faire ?
04:39Alors, vous allez trouver que je dis toujours la même chose.
04:42Les mineurs non accompagnés, c'est ce qui a fait basculer en partie les dépenses de l'aide sociale à l'enfance.
04:49Parce que c'est là-dessus.
04:50Aujourd'hui, tu ne peux pas accueillir tant de gens et ne montez pas sur vos grands chevaux.
04:55Tu peux dire ça sans être un facho, je précise tout de suite.
04:58Tu peux estimer que tu ne peux pas accueillir, comme disait M. Rocard, toute la misère du monde.
05:04Quand tu n'es même pas foutu de répondre...
05:06La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, mais elle doit en prendre sa part.
05:10C'était la phrase complète.
05:10Exactement. Aujourd'hui, on en prend plus que notre part.
05:14Et comme on n'a plus d'argent, comme on a des difficultés, comme les départements...
05:18Et si vous avez un petit gamin qui ne s'appellera peut-être pas Elliot, qui sera un mineur isolé, qui vient,
05:23vous allez dire, non, désolé ?
05:24Vous êtes débile ou quoi ?
05:26Vous croyez que quand chez moi, je croise quelqu'un qui est en situation irrégulière,
05:31je fais quoi ? Je l'aide ou je le dénonce à la police ?
05:34Mais vous me prenez pour qui ? Vous nous prenez pour qui ?
05:36Je ne parle qu'à vous déjà, je ne parle pas à plusieurs personnes à la fois.
05:40Et j'imagine que vous le...
05:41Je l'aide. Enfin, attendez, je fais le cas.
05:43Ma question, est-ce qu'il faut mettre plus de moyens aujourd'hui ?
05:45Mais avec quel argent vous mettez plus de moyens ?
05:48Bien sûr qu'il faut mettre plus de moyens, mais il faut aussi mettre plus de moyens à l'école,
05:52il faut mettre plus de moyens à la santé, il faut mettre plus de moyens pour nous défendre.
05:55À un moment donné, ce discours, il est démagogique.
05:59N'importe quel homme politique, si vous lui posez cette question sur tous les thèmes qu'on vient d'aborder,
06:03il va dire, oui, l'école ne va pas, on va mettre plus d'argent.
06:06Mais tu le sors d'où l'argent à un moment donné ?
06:08C'est des choix politiques.
06:08Mais tu les fais quoi ? Sur quoi tu fais des économies ?
06:11Aujourd'hui, sur quoi tu fais des économies ?
06:13Tous les hommes politiques sont très très forts pour dire, par exemple,
06:16il faut qu'il y ait moins de fonctionnaires.
06:18Moi, je pense qu'il faut qu'il y ait moins de fonctionnaires.
06:19Tu les enlèves où, les fonctionnaires ?
06:21Poser la question aux hommes politiques, ils ne te répondent plus.
06:24Il faut prendre, oui, il faut prendre des responsabilités,
06:27mais aujourd'hui, les choix, ils sont draconiens et ils sont douloureux.
06:31Mais il faut le faire.
06:32Il faut être capable de dire non.
06:33Avant qu'ils disent non, il faut le rendre dedans.
06:35Autre sujet du jour, le narcotrafic.
06:37Il y a aujourd'hui une nouvelle réunion à l'Elysée.
06:39Emmanuel Macron se rendra une nouvelle fois à Marseille la semaine prochaine.
06:42Est-ce que vous trouvez que le gouvernement prend le sujet dans le bon sens ?
06:45Oui, mais là encore, c'est un vrai problème.
06:47A l'échelle de votre ville, c'est quoi le narcotrafic ?
06:48J'ai mis en place la première brigade anti-stup d'une police municipale.
06:54Ça n'existe pas.
06:55Je suis à la marge de la légalité parce que les polices municipales,
06:58elles ne sont pas censées faire ça.
07:00Mais comme l'État ne le fait pas, qu'est-ce que je fais ?
07:02Je vais attendre.
07:03Je veux dire, moi, le soir dans ma ville,
07:05quand il y a trois ou quatre équipes de la police municipale,
07:08il y en a une de la police nationale.
07:10Ce sont vos policiers municipaux qui traquent les dealers à Béziers ?
07:12Ils n'ont pas le droit de traquer.
07:13Ils pourrissent la vie au point de deal.
07:15Aujourd'hui, moi, je leur ai dit,
07:16vous passez 20 fois par jour un point de deal
07:19pour pourrir la vie des gens qui vendent et des gens qui achètent.
07:22Parce que, pardon de vous rappeler, pour vendre, il faut juste acheter.
07:25Est-ce que vous subissiez des pressions, vous parlez, narcotrafiquants ?
07:28Est-ce que vous avez déjà été menacé ?
07:29Non, non.
07:30Non ?
07:30C'est pas vrai.
07:30Moi, en tout cas, moi, jamais.
07:33Attendez, moi, j'ai le nombre d'insultes et tout ça
07:35que je reçois, de menaces, de morts sur Internet et tout.
07:39Mais je ne m'en vente pas.
07:40Il y a des gens qui prennent des risques infiniment plus importants.
07:43Arrêtons de jouer au héros.
07:44Honnêtement, ça me gonfle.
07:45Robert Ménard, est-ce que vous êtes une sale conne ?
07:48Ah, voilà.
07:49Écoutez, vous savez comment je parle.
07:51Vous comprenez l'allusion, évidemment.
07:52C'est la phrase de Brigitte Macron
07:54qui, elle, ne parle pas comme ça, d'habitude.
07:56Oui, moi, donc, si je l'avais dit,
07:57vous auriez toléré un peu plus que quand c'est elle.
07:59Et en plus, c'est une fille...
08:00Ça n'aurait pas eu le même impact si vous n'étiez pas encore première dame.
08:02Quand vous êtes un macho, vous n'auriez pas de dire, ah, quand même...
08:05Est-ce que vous êtes solidaire des féministes
08:07qui se sont senties insultées par Brigitte Macron
08:09lorsqu'elle est allée assister à la représentation d'un réhabitant
08:11et qu'elle a donc dénoncé des activistes qui étaient intervenus la veille ?
08:15Attendez, juste, est-ce que je peux vous rappeler un tout petit détail ?
08:17Oui.
08:18Il a bénéficié d'un non-lieu.
08:19Oui.
08:20Ça veut dire quoi ?
08:21Ça veut dire qu'à vos yeux, à mes yeux, au jeu de la justice, il est innocent.
08:25Tu ne peux pas éternellement lui reprocher quelque chose comme ça.
08:28Mais là, est-ce que ces propos-là...
08:29On ne parle pas d'un réhabitant, on parle de ce qu'a dit Macron.
08:32Mais moi...
08:32Pardon, mais imaginez les jeunes filles victimes qui se disent
08:35« Bah, moi, je ne vais peut-être pas parler
08:37parce que si c'est pour me faire traiter de sale con »
08:38ou qu'on se dirait comme ça.
08:39C'est une plaisanterie.
08:40Autre remarque, je me fiche du mot qu'elle a employé.
08:43En plus, moi, je ne vais pas lui donner de leçons de ce talent.
08:45Ce qui m'intéresse, c'est le fond qu'un certain nombre de féministes nous expliquent
08:49que malgré la justice, elles considèrent quelqu'un comme coupable.
08:53Mais enfin, si ça vous arrive demain, vous êtes blanchi, il y a des accusations.
08:56D'abord, il y a des accusations qui...
08:58C'est deux choses différentes.
08:58Mais non, mais c'est la seule chose qui est intéressante.
09:01Comment tu peux te mettre aujourd'hui à dire, contre l'avis de la justice,
09:05que ce type-là est encore un violeur ?
09:07Parce que c'est ça qu'elles ont dit.
09:09Alors, vous pouvez penser ce que vous voulez.
09:11Évidemment, moi, je ne m'attendais pas à ce qu'elle dit ça.
09:12Mais honnêtement, je ne vais pas lui reprocher ce mot-là.
09:15Surtout qu'aujourd'hui, il y a un certain nombre de gens
09:17qui ont des mots encore plus grossiers.
09:18Mais non, c'est le fond.
09:19Mais vous êtes obsédé par le mot,
09:23alors que la réalité, c'est qu'il y a des gens qui contestent le fait
09:26que quelqu'un ait dit ça.
09:27Non, moi, je ne suis obsédé par le mot.
09:28Je suis obsédé par des jeunes filles qui seraient victimes
09:30et qui aujourd'hui diseraient, je ne vais pas parler.
09:31Parce que si c'est pour entendre ça, indépendamment du sujet à révitant,
09:35eh bien, on ne va pas m'écouter, on ne va pas m'entendre.
09:36Et le type qui dit, je suis innocent, la justice reconnaît,
09:40et pendant 50 ans, on continuera à dire que je suis coupable.
09:43Mais mettez-vous deux minutes à sa place.
09:45Qu'est-ce que vous feriez ?
09:46Bon, sinon, vous êtes toujours le ravi de la crèche de Béziers, vous.
09:48Bien content tous les ans d'installer votre crèche à la mairie.
09:50Ça vous a déjà valu 8 condamnations.
09:52La provocation, c'est un plaisir dont vous ne vous lassez jamais, Robert Ménard.
09:56Je ne sais pas sur quel ton répondre.
09:58Je réfléchis.
09:59Est-ce que je le traite d'un nombre ?
10:00La première fois que j'ai oké un silence de Robert Ménard.
10:03Attendez.
10:04Je savais que vous me poseriez cette question.
10:06Donc j'ai regardé depuis le samedi 29 novembre où il y a la crèche devant la ville de Béziers,
10:15il y a eu exactement, j'ai vérifié le chiffre ce matin, 21 800 personnes qui sont venues à la crèche.
10:22Il y a au milieu de ces gens-là, tout un tas de gens, des femmes voilées avec leurs enfants qui sont là
10:27et qui trouvent que c'est formidable.
10:29La crèche dans les mairies, ça réunit les gens.
10:32Pour rappel, 79% des Français sont pour dans les mairies.
10:35Robert Ménard, merci d'être venu sur RTL ce matin.
10:38Dans un instant, quelqu'un qui vous...
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