Retrouvez les émissions en intégralité sur https://www.france.tv/france-2/telematin/toutes-les-videos/ Télématin reçoit Philippe Jost, président de l'établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris.
00:00Il y a un an, nous célébrions ensemble sur France 2 la renaissance de la cathédrale Notre-Dame.
00:05Combien de visiteurs sont entrés depuis ? Pourquoi les échafaudages sont-ils toujours en place ?
00:10On avait envie de faire le point ce matin avec vous Philippe Jost. Bonjour !
00:13Bonjour !
00:14Vous êtes le président de l'établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris.
00:18Alors un an plus tard, déjà comment se porte la cathédrale ?
00:21Je crois que c'était un très bel anniversaire pour la cathédrale.
00:24D'abord par sa fréquentation, on a battu des records et le recteur et ses équipes de la cathédrale annoncent plus de 11 millions de visiteurs en moins d'un an.
00:35A vrai dire, nous nous attendions à un tel afflux de visiteurs et elle le mérite parce qu'on lit l'émerveillement et l'émotion dans les yeux des visiteurs et des visiteuses.
00:44Alors le chantier semble toujours important quand on regarde le site de l'extérieur.
00:48Quels sont les travaux encore en cours ? Est-ce qu'on voit encore des échafaudages ?
00:51Oui, alors on pourrait se demander, mais la cathédrale est réouverte, les dégâts de l'incendie sont réparés, alors pourquoi on travaille encore sur cette cathédrale ?
00:58Bien tout simplement parce que quand l'incendie l'a frappée, elle avait déjà besoin de beaucoup de soins, elle n'était pas en très bon état.
01:05On a réparé les dégâts de l'incendie, on est même allé au-delà, on a restauré tout l'intérieur.
01:09Mais maintenant il faut justement lui donner ses soins.
01:11Et c'est, je pourrais dire, l'enveloppe extérieure du bâtiment, en commençant par l'arrière, le chevet, là où nous avons des très grands arcs boutons.
01:21D'accord. Et donc ça va se poursuivre jusqu'à quelle échéance ? Est-ce que vous avez pu calculer ?
01:27Oui, alors d'une part, les travaux que nous engageons sur la restauration du chevet nous mènent jusqu'en 2028, parce que c'est un gros morceau, la restauration des arcs boutons, va même en reconstruire certains.
01:38Mais d'autre part, au-delà, nous avons toute une planification de travaux complémentaires pour aller jusqu'au bout et avoir, à l'horizon 2030, une cathédrale entièrement restaurée, avec le visage qu'elle mérite en fait.
01:52Donc au-delà du chevet, ce sera la sacristie, les grandes roses de la cathédrale, pas du tout touchées par l'incendie, mais qui ont besoin d'être protégées, notamment des intempéries.
02:03Donc on mettra une verrière de doublage, comme on fait pour des vitraux de très grande valeur. Elles datent du Moyen-Âge, ces roses et ces vitraux.
02:11Donc du travail, on a eu une année avec les architectes en chef, Philippe Villeneuve et Rémi Fromont, on a eu une année très dense et dans le même état d'esprit.
02:21Alors c'est quelque chose que j'aime à redire et à souligner, c'est que c'est une aventure humaine et qu'ensemble, on est unis pour avancer dans la confiance.
02:32Et c'est la clé de la réussite.
02:34Alors vous parliez des vitraux, donc les curieux peuvent découvrir depuis ce matin et jusqu'à fin mars 2026, donc les maquettes des vitraux qui seront installées dans la cathédrale.
02:42Ça fait deux ans qu'il y a polémique autour de ces vitraux, puisque des vitraux contemporains signés Claire Tabouret vont remplacer ceux de Viollet-le-Duc.
02:49Est-ce que vous êtes allé voir ces maquettes et est-ce qu'on peut avoir votre opinion, Philippe Jossi, s'il vous plaît ?
02:55Bien sûr, je suis allé voir ces maquettes, puisque nous passons cette commande à Claire Tabouret et au maître verrier Simon Marc, le plus ancien maître verrier actif en France, à Reims.
03:03Donc nous les avons accompagnés, la conception, l'étude par Claire Tabouret au mois de mai.
03:10Et maintenant, on peut les voir, tout le monde peut les voir au Grand Palais.
03:13C'est une œuvre impressionnante, saisissante.
03:16Je suis très confiant.
03:18Et personnellement, je trouve que ce travail est très réussi.
03:23Pourquoi ? Parce que Claire Tabouret a abordé tout cela avec son talent, mais aussi avec humilité, sincérité.
03:30Mais c'est vrai que ça a fait polémique.
03:32Donc 300 000 signatures pour une pétition pour empêcher le retrait des vitraux de Viollet-le-Duc, qui n'ont pas été touchés par l'incendie.
03:39Une fois qu'ils vont être retirés en 2026, ils vont devenir quoi, les vitraux originaux ?
03:42Alors, on va alors les respecter, évidemment, pour ce qu'ils sont, donc des œuvres du 19e siècle, dignes d'intérêt.
03:49Donc on va les restaurer soigneusement.
03:50Et ils seront exposés dans un espace, un lieu.
03:55Alors, un jour, le musée Notre-Dame, qui a été annoncé, mais qui mettra quelques années à se faire.
04:00D'ici là, dans un espace évoquant Viollet-le-Duc ou un musée, qui permettra d'abord d'en assurer la conservation très durable,
04:09et d'autre part, de les voir et de les découvrir.
04:12Ça fait partie de ces évocations de Notre-Dame de Paris, comme on en a déjà dans plusieurs musées.
04:17On va parler d'argent, puisque plus de 840 millions d'euros de dons avaient été réunis pour financer les travaux de reconstruction de la cathédrale.
04:24Il reste quoi de cette souscription nationale ?
04:27Alors, comme nous avons tenu nos délais, nous avons aussi tenu nos coûts.
04:31C'est-à-dire que pour...
04:32C'est rare sur des chantiers, en général.
04:33Alors, c'est vrai, la Cour des comptes a bien voulu le relever, mais en même temps, ça va souvent ensemble, tenir les délais et tenir les coûts.
04:40Et donc, sur les 840 millions d'euros qui avaient été réunis, grâce à une générosité extraordinaire,
04:46et je redis merci à tous les donateurs, 340 000 donateurs, je suis sûr que certains nous écoutent ce matin.
04:52Il nous reste 140 millions, car nous avons dépensé 700 millions pour faire tout ce que nous avons fait.
04:58Et les donateurs nous ont dit, vous pouvez, la cathédrale, vous nous dites que la cathédrale a besoin de soins,
05:03eh bien, on vous laisse cet argent.
05:05Et donc, ces travaux, dont j'ai parlé tout à l'heure, sont financés par ces dons.
05:09Mais pour aller jusqu'au bout, à l'horizon 2030, il nous faut environ l'équivalent de l'ordre de 150 millions d'euros.
05:17Ah donc, vous refaites un appel ?
05:18Et donc, je reformule un appel aux dons à toutes celles qui aiment Notre-Dame-de-Paris.
05:25Il y en a beaucoup en France et dans le monde entier.
05:28Je leur dis, eh bien, écoutez, donnez, Notre-Dame-de-Paris a besoin de vous.
05:32Allez sur le site, notre site, rebâtir-notre-dame-de-paris.fr.
05:36C'est la saison des dons.
05:37Eh bien, écoutez, le message est passé.
05:40Vous évoquiez ce chiffre de plus de 11 millions et presque 12 millions de visiteurs en un an.
05:45En comparaison, le musée du Louvre, je crois que c'est le musée le plus visité du monde.
05:49C'est 9 millions de visiteurs par an.
05:51Et d'ailleurs, ça pose un problème au Louvre.
05:52On s'interroge beaucoup en ce moment sur les questions de sécurité,
05:55sur la capacité à accueillir autant de monde.
05:59Limiter les visiteurs pour préserver le site, est-ce que c'est quelque chose auquel vous pensez ?
06:06Il y a aussi des questions de faire payer les visiteurs.
06:08Mais en tout cas, la protection et la capacité à accueillir autant de monde,
06:12est-ce que c'est quelque chose que vous avez en tête ?
06:15Oui, bien sûr.
06:16En fait, tout monument a une capacité d'accueil qui est limitée.
06:20Par exemple, Notre-Dame-de-Paris ne peut accueillir qu'environ 3 000 personnes au maximum.
06:26Par jour ?
06:27Par jour.
06:28Non, pas par jour.
06:29À un instant donné, vous ne pouvez pas avoir plus de 3 000 personnes dans la cathédrale.
06:34Et si vous faites une statistique sur le temps, en dehors des messes,
06:39les visiteurs passent de l'ordre de 20-25 minutes,
06:43et bien tout ça vous conduit, en fonction des heures d'ouverture,
06:46à environ 12-13 millions de visiteurs par an.
06:50Donc on sait qu'à Notre-Dame-de-Paris, on n'aura pas plus de...
06:53C'est la jauge maximale.
06:54Voilà.
06:55Et le Louvre aura évidemment des contraintes de ce genre.
06:58Donc on ne peut pas aller n'importe où en matière d'accueil de visiteurs.
07:04Bien sûr.
07:05Merci beaucoup Philippe, j'ai hâte d'avoir été avec nous.
07:07Et je signale la sortie d'une version enrichie du livre
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