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  • il y a 7 heures
Avec Stéphane Le Foll, maire du Mans, président de Le Mans métropole et ancien ministre de l'Agriculture

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##ACTU_DU_JOUR-2025-12-09##

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News
Transcription
00:0014h, Sud Radio, la France dans tous ses états.
00:04La guerre agricole se prépare.
00:06La ministre de l'Agriculture, Annie Gennevar, a lancé hier depuis Rungis
00:09les conférences de la souveraineté alimentaire
00:11destinées à définir une stratégie agricole nationale sur 10 ans.
00:15Alors qui menace notre souveraineté alimentaire, notre souveraineté agricole ?
00:19On en parle avec l'ancien ministre de l'Agriculture, maire du Mans, Stéphane Lefol. Bonjour.
00:24Bonjour.
00:25Bonjour Stéphane Lefol.
00:26Stéphane Lefol, vous avez été ministre de l'Agriculture durant la totalité du quinquennat de François Hollande.
00:32C'est rare d'ailleurs qu'on reste en poste pendant 5 ans.
00:36Vous avez donc couvert globalement ce ministère.
00:40Je me permets de dire que dans la grande panoplie des ministres de l'Agriculture de la République,
00:47vous êtes un de ceux qui avait œuvré activement avec cette loi d'avenir sur l'agroécologie
00:52qui pour la première fois, alors qu'on sait que l'agriculture est co-gérée depuis longtemps par la FNSEA,
00:59vous avez concilié les enjeux environnementaux et humains d'agriculture avec les enjeux économiques.
01:04C'est-à-dire que vous avez permis à l'agriculture française par cette loi de mettre en place un processus
01:09qui permettait aux agriculteurs de nourrir la France tout en préservant l'environnement,
01:14en gagnant suffisamment leur vie et en rendant un début de souveraineté alimentaire.
01:21Je considère que cette loi a été mise à mal par vos successeurs.
01:26Quand Emmanuel Macron a été élu président de la République, il a nommé Stéphane Travers au ministère de l'Agriculture.
01:32Alors il y a eu les états généraux de l'alimentation.
01:34Certes, très grande étape, le discours de Rungis en octobre 2017.
01:37La loi Egalim 1, la loi Egalim 2, la loi Egalim 3.
01:40Quand on fait des 1, 2, 3, ça veut dire que ça ne marche pas.
01:43Et puis ensuite, il y a eu le Covid.
01:45Et maintenant, nous avons Mme Indy-Genevar, qui vous succède également au ministère de l'Agriculture,
01:49qui est consciente qu'il y a tout à refaire, puisqu'on a un petit peu démantelé votre loi d'avenir sur l'agroécologie.
01:54Quel dommage !
01:55Eh bien, on est en grand éveil alimentaire, toujours à Rungis, avec ces conférences.
02:01Est-ce que vous pensez, Stéphane Neufol, qu'un jour, les gouvernements de la République prendront
02:04les vraies mesures pour assurer cet enjeu essentiel qu'est la souveraineté alimentaire de la France ?
02:11Je ne sais pas, j'ai relu et revu ce qui a été dit par la ministre de l'Agriculture.
02:19D'abord, reprendre les terminologies de guerre à tout bout de champ,
02:24et sur chaque sujet maintenant, me paraît être une manière peu adéquate
02:31de répondre aux enjeux qui nous sont aujourd'hui posés.
02:36Le défi, vous l'avez rappelé, d'être à la fois une agriculture qui assure une souveraineté alimentaire,
02:43il faudra la définir d'ailleurs, et en même temps, qui assure la durabilité du modèle de pollution agricole.
02:50On le voit aujourd'hui, les difficultés, en particulier avec les épisodis qui se multiplient,
02:55la question des sécheresses qui se répètent, et quelquefois les questions d'inondations,
03:01la modification des cycles aussi des végétaux, puisqu'on le voit maintenant,
03:07et le constat avec ce que nous connaissons comme température en hiver,
03:12fait que tout ça est un bouleversement complet.
03:15Et on reste, avec ces discours martiaux de guerre alimentaire, uniquement sur des vieux schémas,
03:24et qu'il faut changer la perception qu'on a de la manière dont on doit faire face à tous ces défis.
03:32Moi, je l'avais fait au travers de l'agroécologie, vous l'avez rappelé,
03:35et je vais prendre un exemple pour essayer d'être un peu précis.
03:39Je regardais, d'hier ou avant-hier, il y avait un article sur la question de la perte de revenus
03:48au niveau des céréales aujourd'hui.
03:51Le prix des céréales est en train de baisser de manière extrêmement forte,
03:55et la question a été posée de savoir si on pouvait accepter, avec cette baisse des prix,
04:01une augmentation des taxes sur les importations de gaz,
04:05qui permettent ensuite de faire de l'azote.
04:10L'azote, aujourd'hui, peut être produit chez nous,
04:16avec simplement des modifications des modèles de production,
04:19en introduisant, ce que vous connaissez bien, des légumineuses,
04:23qui permettent, au travers des systèmes symbiotiques dans le sol,
04:26de fixer l'azote de l'air, celle que nous avons nous-mêmes ici,
04:31et de manière gratuite.
04:32Il suffit simplement de changer les modèles de production,
04:35d'avoir moins tendance à produire de manière monoculturelle,
04:42mais d'essayer d'associer des cultures pour permettre d'avoir des objectifs multiples en même temps.
04:47Ce que vous avez défendu, la méthode de conservation,
04:50en développant le ver de terre dans le sol ?
04:52Oui, en développant le ver de terre, en développant les légumineuses,
04:55en développant les couvertures de sol.
04:56Ça, c'est un enjeu très important.
04:58Il n'y a pas de stratégie de ce côté-là.
05:00De la même manière que quand on couvre les sols, qu'on met des légumineuses,
05:04on peut développer aussi des stratégies de production de protéines pour l'alimentation animale.
05:10Aujourd'hui, on dépend, par exemple, quand on parle du Mercosur,
05:12aujourd'hui, on dépend en importation de soja autour de 7 milliards d'euros.
05:17Bon, c'est une situation donnée.
05:20Est-ce qu'on est capable de changer cette donne ?
05:22Oui, on peut la changer.
05:24On peut, avec ces associations de culture,
05:26avoir beaucoup plus de production de protéines animales,
05:29de protéines pour l'alimentation animale,
05:32et donc avoir moins d'importations telles qu'on les conçoit aujourd'hui.
05:36Et c'est la question de la souveraineté,
05:38donc je le pense,
05:40et c'est souvent dit aussi aujourd'hui,
05:42dans le domaine du climat,
05:44quand vous développez des stratégies d'énergie renouvelable,
05:47quand vous utilisez beaucoup plus le soleil,
05:48vous dépendez moins des énergies fossiles,
05:51donc vous êtes plus indépendant.
05:52Eh bien, en agriculture, c'est pareil.
05:54Utiliser plus le soleil dont on dispose sur notre pays
05:58pour pouvoir produire plus et mieux,
06:00ça sera plus d'indépendance au niveau agricole et agroalimentaire demain.
06:05C'est ça, et c'est comme ça qu'il faut les poser.
06:08Alors que là, je n'ai pas signé exactement,
06:11il y a des conférences qui vont avoir lieu,
06:13mais de dire qu'on est en guerre,
06:14et donc on se met en situation d'être en...
06:17Nous-mêmes, sur quels outils on s'appuie ?
06:22C'est un élément de langage quand on n'a rien à proposer,
06:25et qu'on n'a pas d'arbrement.
06:28Vous, la souveraineté alimentaire,
06:30vous avez essayé de la tirer par le haut,
06:32avec l'apport de la souveraineté alimentaire,
06:34avec cette loi d'agroécologie.
06:36Est-ce qu'aujourd'hui, vous ne constatez pas
06:37que cette souveraineté alimentaire, on va la tirer par le bas,
06:40en s'alignant sur des critères de production industrielle de malbouffe,
06:44d'ailleurs, au lieu de dire aux agriculteurs français,
06:46vous allez monter vers le haut,
06:48et on va vous protéger, par exemple, par la préférence communautaire,
06:51on va rester en Europe avant d'ouvrir le marché
06:53à des agriculteurs qui ne sont pas loyales au niveau de la concurrence,
06:57et bien là, on va s'aligner sur la malbouffe des autres pays,
06:59comme ça, vous verrez, vous pourrez en exporter autant,
07:01et la souveraineté alimentaire sera acquise.
07:03C'est un raisonnement absurde.
07:04Le raisonnement qui est fait, c'est qu'on raisonne sur la souveraineté,
07:11sur le produit final.
07:13Si je prends la viande ou le poulet,
07:16on va regarder les tonnes que l'on produit
07:19par rapport aux tonnes de poulet ou de viande qu'on consomme.
07:22C'est le produit final.
07:24En agriculture, comme dans d'autres domaines d'ailleurs,
07:27il n'y a pas que le produit final qui fait la valeur ajoutée.
07:29Il y a tout ce qui construit et qui permet la production
07:33et qui est ou dépendant de l'extérieur
07:38ou peu dépendant de l'extérieur.
07:41Dans les domaines de l'énergie, c'est la même chose.
07:43Mais dans le domaine de l'agriculture, c'est encore plus vrai.
07:46Et je donnais cet exemple tout à l'heure,
07:48à la fois, si vous parlez d'azote
07:50et vous importez de l'azote minéral,
07:52vous importez de l'azote minéral
07:53pour fertiliser des sols et pour produire des CRL.
07:56Pourquoi ils ne le font pas, Stéphane ?
07:57Pourquoi le gouvernement ne promeut pas depuis 7 ans ?
07:59Depuis 7 ans, pourquoi on n'a pas continué votre loi d'agroécologie ?
08:02Qu'est-ce qui les dérange dans votre loi d'agroécologie ?
08:05Parce qu'ils se sont focalisés sur la question du prix,
08:07vous l'avez rappelé, sur les lois Egalim.
08:09L'objectif a été uniquement une question de prix.
08:11Et du revenu des agriculteurs, vous êtes d'accord aussi ?
08:13Et du revenu des agriculteurs.
08:14Mais sans jamais...
08:15On est parti du prix,
08:17à la demande des syndicats agricoles,
08:20je pense qu'on prend,
08:21sans jamais se poser la question des coûts de production.
08:24C'est-à-dire, le prix,
08:26c'était expliqué comme ça,
08:27c'est un multiple du coût de production.
08:31Lequel ?
08:32Celui qu'on a aujourd'hui.
08:33On a mis la charrue avant les bœufs, si je comprends bien.
08:35On a mis la charrue avant les bœufs.
08:36Est-ce qu'on est capable de modifier nos coûts de production
08:39pour qu'ils soient moins importants ?
08:41Et que donc, à partir de là, on dégage plus de revenus ?
08:44C'est toutes ces questions stratégiques
08:45qui ne sont jamais posées,
08:47ou que personne ne veut poser.
08:49Parce que ça changerait quand même beaucoup,
08:51et ça c'est vrai,
08:52les équilibres des acteurs économiques
08:55qu'on connaît aujourd'hui.
08:56Donc, ce changement, de toute façon,
08:58il est en train d'avancer.
08:59Doucement, mais il avance.
09:01On avait mis en place,
09:02vous vous en souvenez,
09:04les prix pour l'agroécologie.
09:06Je vois qu'on continue un peu dans ce sens-là.
09:10Un peu.
09:10Et c'est très important,
09:11parce qu'il y a des résultats
09:13qui sont extrêmement significatifs.
09:15Quel rôle joue la FNCEA, Stéphane Le Foll,
09:17dans cet enjeu ?
09:18La FNCEA a été puissante.
09:20Quand Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir,
09:24la FNCEA, elle a été sur le prix.
09:26La première loi, la loi Egalim 1,
09:29c'était une question de prix.
09:30C'était Emmanuel Macron qui l'avait portée
09:32pendant la campagne,
09:33à la demande d'ailleurs de la FNCEA.
09:35Et vous l'avez rappelé,
09:36on en a fait une,
09:37on en a fait deux,
09:37on en a fait trois.
09:38Il y avait même,
09:39il dévoquait une quatrième.
09:40Oui, mais vous,
09:41vous aviez sorti la FNCEA de la co-gestion.
09:43Gentiment, vous l'avez fait,
09:44mais vous l'avez sorti.
09:44Non, oui, j'avais sorti.
09:46Sorti de la co-gestion,
09:47j'avais simplement considéré
09:48qu'il y avait un premier syndicat agricole
09:50en France,
09:51c'était la FNCEA,
09:52mais que la discussion portait aussi
09:54sur des orientations politiques,
09:55qui étaient quand même portées
09:56par le ministre et le ministère,
09:59et on discutait avec des organisations syndicales
10:03de la manière dont,
10:04en fonction des orientations,
10:06on faisait en sorte de répondre aussi
10:08aux besoins et aux demandes
10:10de l'ensemble des syndicats.
10:11Et là, ce qui s'est passé
10:12et qui a été beaucoup trop vite,
10:13c'est qu'on a focalisé
10:14sur une seule question,
10:17un seul élément,
10:18c'était la question du prix,
10:19qui d'ailleurs,
10:21comme si avec une loi,
10:23on allait régler l'ensemble
10:24des prix agricoles et alimentaires.
10:26C'est utopique,
10:29totalement impossible à faire.
10:31Et on l'a vu,
10:32et vous l'avez rappelé,
10:33et je le rappelle,
10:34on en a fait une,
10:34on en a fait deux,
10:34on en a fait trois,
10:35il ne faudrait pas en faire
10:36en une quatrième.
10:36Qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui,
10:38par exemple,
10:38le prix des céréales baisse autant
10:39c'est qu'il y a une offre mondiale
10:41beaucoup plus importante
10:42et que, par rapport à la demande,
10:44le prix est en train de baisser.
10:46Ça, c'est des facteurs
10:47qui sont indépendants
10:48de toute loi qu'on peut voter
10:50au niveau national
10:51et qu'il faut s'organiser autrement,
10:53avoir des contrats pluriannuels
10:55tous les ans,
10:56et on le voit encore aujourd'hui,
10:58on est dans le psychodrame en France,
11:00on est le seul pays au niveau européen
11:02à faire des négociations annuelles
11:04à la veille en plus,
11:05souvent,
11:06enfin toujours d'ailleurs,
11:06du salon de l'agriculture.
11:07Donc, on est en train de débattre
11:09tous les jours
11:10du débat
11:11industrie,
11:13grande distribution,
11:14agriculteurs,
11:14parce qu'il n'y a aucune
11:16contractualisation
11:17de moyen terme,
11:18comment on fait du pluriannuel,
11:20comment on a une stratégie
11:21qui structure
11:22à la fois la production,
11:24qui fait baisser les coûts de production,
11:26qui assure du revenu aux agriculteurs,
11:27qui permettent à la fois de produire
11:29et en même temps
11:30d'intégrer la session environ.
11:31Merci Stéphane Folle pour ces précisions,
11:33je n'hésiterai pas à vous rappeler
11:35pour avoir votre avis
11:36sur la suite
11:37de ce dossier social pour la France.
11:39Merci, à bientôt.
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