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Mathieu Bock-Côté propose un décryptage de l’actualité des deux côtés de l’Atlantique dans #FaceABockCote

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Transcription
00:00Il est 19h sur CNews, merci d'être avec nous pour Face à Mathieu Bocoté.
00:04Cher Mathieu, bonsoir.
00:05Bonsoir.
00:06Bonsoir Arthur de Vatrigan.
00:07Bonsoir Elie.
00:08À la une de l'incorrecte ce mois-ci, on va découvrir ensemble la une de l'incorrecte.
00:13Avant de faire le point sur l'information, la foi sauvera l'art.
00:17Il n'y a pas de question, il n'y a pas de point d'interrogation.
00:18C'est une affirmation.
00:19C'est une affirmation avec une conversation.
00:21Ah, avec qui ?
00:23Avec un poète, un écrivain et un peintre.
00:25Un poète ? Vous avez demandé à Mathieu Bocoté ?
00:27Je lui ai demandé à un poète français.
00:30C'est vrai que les poètes canadiens ne sont pas forcés.
00:33Les canadiens, on arrête, québécois.
00:36Le point sur l'information, c'est avec Isabelle Piboulot.
00:38Bonsoir Isabelle.
00:42Bonsoir Elliot, bonsoir à tous.
00:43Emmanuel Macron se rendra à Londres lundi pour faire le point sur les négociations sur le plan américain visant à mettre fin à la guerre en Ukraine.
00:52Seront présents le président ukrainien, le premier ministre britannique et le chancelier allemand.
00:57Nous devons continuer à faire pression sur la Russie pour la contraindre à la paix.
01:02Soutien sur X le président français qui condamne les dernières frappes en Ukraine.
01:07Auditionné devant la commission d'enquête parlementaire, Jean-Luc Mélenchon défend LFI.
01:11La France insoumise n'acceptera jamais l'entrisme religieux, a-t-il déclaré.
01:15Selon lui, son mouvement a déjà été innocenté par les travaux de la commission.
01:20Jean-Luc Mélenchon reconnaît l'existence d'une menace islamiste, mais appelle à ne pas confondre l'islam et l'islamisme, ainsi que l'islamisme avec le terrorisme.
01:30Enfin, Nicolas Sarkozy sortira son prochain ouvrage mercredi.
01:34Le journal d'un prisonnier retrace ses trois semaines de détention.
01:38L'ancien président assure avoir beaucoup appris à la prison de la santé.
01:42Comment en suis-je arrivé là ?
01:43Nicolas Sarkozy essaie entre autres de répondre à cette interrogation.
01:47Il entamera dès le 10 décembre une tournée de signatures en France, à commencer par une librairie du 16e arrondissement de Paris.
01:54Merci chère Isabelle Piboulot pour le point sur l'information.
01:57A la une, de face à Mathieu Bocoté, l'administration Trump met l'Europe en garde sur le risque d'effacement civilisationnel.
02:06L'immigration de masse au cœur de cette réflexion, couché sur papier, écrit noir sur blanc.
02:11Un document qui a fait hurler les européistes.
02:15Dangereux, ingérance, plaide certains.
02:18L'analyse de face à Mathieu Bocoté, c'est dans un instant.
02:20A la une également, Jean-Luc Mélenchon a été auditionné ce samedi par la commission d'enquête parlementaire sur les liens supposés entre les partis politiques et les réseaux islamistes.
02:29Jean-Luc Mélenchon a-t-il réussi à balayer les doutes qui pèsent sur son parti ?
02:34Élément de réponse dans cette émission.
02:36Enfin, vous recevez Denis Oliven, au fonctionnaire, directeur général de Libération et essayiste.
02:40Il a écrit ce dictionnaire passionnant, dictionnaire amoureux des Juifs de France.
02:45Entretien à suivre à 19h30.
02:48Voilà le programme de face à Mathieu Bocoté.
02:51Cher Mathieu, l'Europe serait sur la voie de l'effacement civilisationnel.
02:55C'est à tout le moins ce qu'annonce la Maison-Blanche dans un document qui a fait beaucoup parler et qui fait réagir dans notre pays.
03:03N'est-ce pas un thème que vous aviez abordé dans votre livre « Les deux Occidents » ?
03:08Je vois votre petit sourire.
03:10De quoi s'agit-il, Mathieu Bocoté ?
03:13Est-ce que, comme Philippe Devilliers, vous avez envoyé votre livre à la Maison-Blanche ?
03:17Alors, je n'aurais pas cette prétention.
03:19Je n'aurais pas cette prétention.
03:20Je crois que les Américains sont assez unilingues.
03:23Mais, cela dit, c'est une séquence importante.
03:27Pourquoi ?
03:28Parce que ce qu'on réduisait depuis plus d'un an à un personnage ubuesque, grotesque si on veut, un aventurier mégalomane, Donald Trump, très bien.
03:38Il exprimait, au-delà de sa personnalité singulière, un courant profond dans le conservatisme américain qui vient de se traduire dans une vision géopolitique.
03:49Et c'est ce qu'on doit chercher à comprendre dans ce choc des deux Occidents qui se concrétisent, donc je l'ai dit, dans un document qui va bien au-delà des quelques slogans qu'on en rapporte.
03:59Et d'ailleurs, pourquoi est-ce que j'en parle aujourd'hui ?
04:00C'est parce que j'ai vu de la manière dont on en parlait depuis hier.
04:04Quand on parle de ce document de la Maison-Blanche, on se contente de dire scandaleux, ingérence, inacceptable, de quelle manière, comment osent-ils ?
04:13Or, cherchons simplement à voir cette vision avant de voir si on doit la condamner ou non.
04:19Premier élément, dans cette vision, je ne dis pas tout ce qu'il y a dans le document, je reviens sur les points importants.
04:23On nous annonce qu'il faut rompre avec l'ère des migrations de masse.
04:26Donc, on nous explique globalement, les migrations de masse doivent être pensées à l'échelle des 60 dernières années environ, des 40 dernières années,
04:34comme une entreprise d'expérimentation sociale inédite dans l'histoire qui a profondément déstabilisé les sociétés qui l'ont subie.
04:43Le document de la Maison-Blanche nous dit qu'on ne pouvait pas, à l'échelle de l'histoire,
04:48faire entrer des populations par millions d'autres cultures, d'autres peuples, d'autres civilisations dans les pays occidentaux
04:54sans croire un seul instant que ce n'allait pas les déstabiliser.
04:58Et ce que nous dit la Maison-Blanche à travers cela, je cite,
05:01Donc, on est dans cette idée que l'immigration de masse n'était pas un simple mouvement naturel,
05:19les grandes migrations post-1989 d'un monde sous le signe de l'interchangeabilité globale des populations.
05:24Nous étions devant une expérimentation idéologique et cette expérimentation idéologique a fait faillite.
05:31Et, de ce point de vue, la Maison-Blanche dit que les nations occidentales vont devoir renouer,
05:36je reviendrai dans un instant, avec une conception beaucoup plus forte de la cohésion sociale et d'identité nationale.
05:42Deuxième élément, on nous dit, et c'est très important dans le document,
05:46il nous faut retrouver dans le monde occidental la défense des libertés, la défense de la démocratie libérale.
05:52Alors, ça va nous surprendre un peu, parce qu'officiellement, le camp de la démocratie libérale,
05:55c'est de notre côté de l'Atlantique, et l'Amérique connaîtrait en ce moment un tournant autoritaire.
06:01Or, qu'est-ce qu'on voit, la Maison-Blanche, j'ai un instant, là où on décide de réprimer la liberté d'expression,
06:07au nom de la lutte contre les propos haineux, au nom de la lutte contre la désinformation,
06:11là où on décide de mater des partis démocratiques pour les empêcher d'accéder à la vie politique ordinaire,
06:18lorsqu'on les cordon sanitarise, lorsqu'on les front républicanise, lorsqu'on les diabolise,
06:23lorsqu'on les fascise, lorsqu'on les nazifie, eh bien, on quitte le registre de la véritable expérience démocratique.
06:29Et, de ce point de vue, les États-Unis disent, si vous voulez être nos alliés,
06:34nous allons devoir partager quelque chose comme des valeurs et une conception relativement communes de la démocratie.
06:40Ensuite, on n'est pas obligé de vouloir être les alliés des États-Unis.
06:43On n'est pas obligé. Mais les Américains disent, il y a un choc philosophique,
06:47un choc entre deux visions du monde, de plus en plus contradictoires entre l'Europe occidentale et les États-Unis.
06:55Et je pense qu'on doit le noter.
06:57Autre élément, les États-Unis ne veulent plus être les gendarmes du monde.
07:00Ils reconnaissent, dans les faits, le pluralisme des civilisations.
07:04Ils disent, dans les coins du monde qui sont sous notre influence,
07:07nous serons la seule puissance de référence, on l'a bien compris.
07:10Je précise qu'être un voisin des Américains n'est jamais simple, non plus qu'un allié, d'ailleurs.
07:15Mais, cela dit, ils ne prétendent plus organiser la sécurité mondiale sur le monde.
07:20Nous sommes la seule hyperpuissance.
07:21Donc, ils demandent à leurs alliés de s'armer.
07:23Ils demandent à leurs alliés de prendre au sérieux leur propre défense.
07:26L'air du bouclier américain obligatoire est derrière nous.
07:30Et à propos de la Russie, on nous dit, c'est un texte pro-russe.
07:33Mais ça, si je peux me permettre, c'est faux.
07:35Ce n'est pas un texte pro-russe.
07:36Ce que disent les Américains, puis je ne peux pas, si je peux me permettre, un suspect de musculatrie en ces matières.
07:43J'ai toujours dit, je vois la Russie avec les yeux d'un balte.
07:45Je vois la Russie avec les yeux d'une petite nation qui est voisine d'un empire qui a toujours tendance à les piétiner.
07:51Tout ce que disent les Américains dans la présente séquence, c'est qu'il n'est pas réaliste, dans le conflit avec l'Ukraine,
07:57il n'est pas réaliste de croire que l'Ukraine va reconquérir tout le territoire perdu, conquis par les Russes.
08:02Et dès lors, la paix qui est à notre portée n'est pas une paix wilsonienne, une paix où finalement tout le territoire est reconquis,
08:09Poutine tombe, la Russie devient une grande démocratie et les conflits sont derrière nous.
08:14Il nous dit, les Américains, il faut faire une paix géopolitique, une paix à l'ancienne en quelque sorte,
08:19une paix de compromis dans la séquence historique qui est la nôtre.
08:22Ce n'est pas être pro-russe que de ne pas souhaiter la guerre perpétuelle.
08:25Ce document, Mathieu Bocoté, a suscité une très vive réaction en Europe.
08:30On parle d'ailleurs d'un manifeste anti-européen et anti-Europe. Est-ce le cas ?
08:36Non. Ça m'a fait penser beaucoup à la réaction suite au discours de Gilly Vance à Munich en début d'année.
08:42Rappelez-vous, Gilly Vance fait un plaidoyer pour une conception classique de la liberté d'expression,
08:47donc une liberté d'expression qui en soit vraiment une.
08:49Condamnait, je l'ai dit plus tôt, la cordon sanitarisation des forces populistes en Europe occidentale.
08:55Or, ou conservatrice ou identitaire, or, ce qu'on a vu à ce moment-là, rappelez-vous,
08:59on dit scandaleux, odieux, atroce, inacceptable, mais on ne citait jamais le propos.
09:04Que nous disent les Américains dans leurs documents en ce moment ?
09:07Ils nous disent profondément que nous aimons l'Europe comme civilisation.
09:10L'Europe comme civilisation, les Américains pourraient même dire, d'ailleurs, c'est notre berceau, bon.
09:14Mais ils disent que nous sommes réservés par rapport à cette technostructure impériale qu'est l'Union européenne.
09:20Est-il permis de ne pas être sympathique à l'Union européenne telle qu'elle est devenue, sans être pour autant anti-Europe ?
09:29Et là, les Américains disent, dans leurs documents, la Maison-Blanche dit, oui, il y a le déclin économique,
09:33oui, il y a le déclin industriel, mais plus fondamentalement, il y a une perte de souveraineté et une perte d'identité.
09:38Je vais vous citer deux extraits.
09:39Je vais un peu plus loin.
09:58« Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent sera méconnaissable d'ici 20 ans ou moins.
10:05Dans ces conditions, il est loin d'être évident que certains pays européens disposeront d'une économie,
10:09d'une armée suffisamment solide pour rester des alliés fidèles.
10:12Nous voulons que l'Europe reste européenne, qu'elle retrouve sa confiance et sa civilisation,
10:17et qu'elle abandonne son obsession malvenue pour une réglementation étouffante. »
10:20Donc, on comprend.
10:20Donc, il y a cette idée que l'Europe, sous le poids de la pression migratoire,
10:25sous le poids d'une forme de néo-socialisme technocratique qui est portée par l'UE,
10:29avec la perte des souverainetés nationales,
10:31l'Union européenne se retournerait contre la civilisation européenne.
10:35Et il va plus loin.
10:36Le document dit, un instant, on est devant des pays où il y a une majorité populaire,
10:40souvent pour une option, et tout le régime politique cherche à étouffer et renverser cette majorité populaire.
10:45Mais que nous disent les Américains par rapport à cela ?
10:47Qu'il y a un problème démocratique en Europe occidentale aujourd'hui.
10:51Et ce n'est pas... On peut ne pas aimer Donald Trump,
10:53et je comprends qu'on n'apprécie pas Donald Trump,
10:55mais ce constat, il est fait par plusieurs Européens eux-mêmes,
10:58et il ne suffit pas de dire « Trump, Trump, Trump, méchant, dangereux »
11:01pour ne pas avoir à reconnaître la légitimité d'un certain constat.
11:04Autre sujet, mais ça rejoint l'Europe.
11:06Cette semaine, en Allemagne, on a appris que des candidats aux élections municipales
11:09devaient prouver qu'ils ne sont pas membres de l'AFP.
11:13Qu'est-ce que ?
11:13Eh bien, je pense que le lien est direct.
11:15Donc, en Allemagne, on le sait, il y a l'ambition affichée
11:19d'interdire l'AFD, le Parti national populiste allemand.
11:23On peut ne pas aimer l'AFD, j'insiste.
11:25On peut penser que c'est un parti soit trop libertarien
11:28parce qu'il prétend l'être, soit trop pro-russe
11:30parce qu'il n'est pas atlantiste.
11:32On peut lui reprocher plein de choses.
11:34Mais, en ce moment, on ne se contente plus en Allemagne
11:36de vouloir battre dans les urnes ce parti.
11:39L'idée, c'est d'interdire le parti.
11:41Mais avant d'en arriver à l'interdiction définitive,
11:43quelle est la méthode en ce moment ?
11:45C'est puisqu'on fiche l'AFD.
11:47L'Allemagne est une fédération, donc selon les États,
11:49selon les landers, on définit l'AFD
11:51comme une organisation extrémiste, dit-on.
11:54Et puisque c'est une organisation extrémiste,
11:56on dit que les membres des organisations extrémistes
11:58n'ont pas le droit de se présenter à telle élection,
12:00n'ont pas le droit de se présenter à tel poste,
12:02n'ont pas le droit d'avoir tel métier,
12:03n'ont pas le droit d'avoir telle fonction.
12:05Donc, dans les faits, c'est une interdiction implicite,
12:08une interdiction de fait de l'AFD qui se joue ici.
12:11Comment ? En disant, si vous êtes membres
12:13de ce parti d'opposition,
12:15vous n'aurez plus le droit de concourir aux élections.
12:17Et là, quel est l'argument utilisé souvent en Allemagne
12:19par rapport à ça ?
12:20On nous dit, eh bien,
12:22c'est qu'il y a un problème constitutionnel, dit-on.
12:25Les gens n'adhèrent pas à la Constitution.
12:26Mais à ce que j'en sais, dans mon temps,
12:28comme qui dirait,
12:29une Constitution, c'est une organisation des pouvoirs
12:32dans une société.
12:33Ce n'est pas un projet de société
12:35avec des valeurs, des principes.
12:36À ce point, il est fini que si vous vous opposez
12:39à certains articles, vous devenez anticonstitutionnel
12:41et donc illégitime.
12:42Que disent les Allemands là-dessus ?
12:44Ils disent, non, on n'est pas contre la Constitution.
12:46On est contre l'interprétation qu'en proposent
12:48aujourd'hui les élites dominantes.
12:50Eh bien, pour s'opposer aux orientations fixées
12:53aujourd'hui par une bonne partie des élites allemandes,
12:55on se dit, ce parti doit être interdit étape par étape.
12:59Du point de vue du document dont nous parlions,
13:01eh bien, ça, interdire un parti d'opposition,
13:04on considère que c'est antidémocratique.
13:06Et je suis persuadé que s'il y a 20 ans,
13:07on avait envisagé en Europe l'interdiction
13:09d'un parti d'opposition,
13:10on aurait aussi dit que c'était antidémocratique.
13:13Apparemment, aujourd'hui, on appelle ça l'État de droit.
13:15Arthur Devatrigan, ce document que vous avez lu,
13:18bien évidemment,
13:19quel regard vous portez là-dessus ?
13:21J'ai entendu que c'était dangereux,
13:22même de l'ingérence anti-Europe
13:25prenie par l'administration Trump.
13:28En gros, France.
13:30Je ne me rappelle pas depuis quand, la dernière fois,
13:32que les Américains n'avaient pas fait d'ingérence.
13:33Ça gênait moins de gens à une autre époque.
13:36Les ingérences étrangères sont ainsi,
13:37il y en a toujours, et nous, on en fait également ailleurs.
13:40Mais je ne pense pas qu'en effet,
13:42que la civilisation européenne s'efface.
13:44En revanche, elle se transforme, ça c'est sûr.
13:46Et pour savoir pourquoi elle se transforme,
13:48il faut se rappeler d'où on vient.
13:50Donc l'héritage de notre civilisation,
13:52c'est l'universalisme grec et chrétien.
13:54Alors, concernant la chrétienté,
13:56c'est-à-dire une civilisation dont les mœurs,
13:58c'est les lois, découlent directement du christianisme,
14:01je ne révèle pas un scoop en disant que c'est terminé,
14:04ou si on est moins pessimiste, qu'on est en phase terminale bien avancée.
14:08Il faut juste regarder les sujets sociétaux,
14:10le catholicisme n'a plus voix au chapitre là-dessus.
14:13Concernant l'héritage grec,
14:14c'est pareil, parce que la recherche du bonheur
14:16a remplacé l'aspérité à la vérité.
14:18Et c'est pourquoi on a, pendant des années,
14:20des décennies, tué socialement du moins les prophètes,
14:23parce qu'ils annonçaient quelque chose
14:24qui ne plaisait pas au progressisme démesuré.
14:28Et puis ça permettait de se voiler la face
14:30et de continuer à vivre un peu paisiblement.
14:32Tant pis pour les générations qui suivent.
14:34Et l'étape d'après, c'est qu'on assassine carrément
14:36les prophètes de malheur.
14:37Et on l'a vu avec Charlie Kirk, notamment en France,
14:39avec, je rappelle, quelques réactions,
14:41notamment sur le service public,
14:43qu'il disait, en gros, il l'avait bien cherché.
14:46Alors il paraît qu'on appelle ça le progrès.
14:48C'est plutôt la honte de soi,
14:50mais le progrès, c'est plus chic.
14:51Donc pour résumer rapidement,
14:53on a justifié la liquidation de l'héritage
14:55et de nos racines en échange
14:57d'une promesse d'installation d'un paradis sur Terre.
15:00Bon, manque de pot, le paradis a priori n'est pas là,
15:01ça a raté.
15:02Résultat, on a deux conséquences, deux réactions.
15:04La première, c'est le wokisme.
15:06Le wokisme, c'est un peu l'ironie de l'histoire,
15:08c'est justement que le progressisme
15:09s'en prend à l'outil le plus précieux du progrès,
15:11à savoir la raison.
15:12On balaye la raison, c'est terminé.
15:14Donc depuis, tout est permis.
15:15Donc comme les déconstructions des structures
15:17n'ont pas suffi, on va déconstruire l'homme,
15:19on revient à l'origine, on rembobine,
15:20c'est l'homme nouveau, la vie est maraude totalitaire.
15:22Et plus personne ne sait qui est qui,
15:24plus personne ne sait d'où il vient.
15:25En revanche, là c'est sur la deuxième conséquence,
15:27il y en a, ils savent d'où ils viennent,
15:28ils savent ce qu'ils souhaitent faire.
15:29C'est la conquête islamique.
15:31Parce que la nature ayant horreur du vide,
15:33vous avez les frontières qui ont été abolies
15:35et forcément les nouveaux venus arrivent
15:36et puis ils arrivent en nombre
15:37puisqu'il n'y a plus de frontières
15:38et puis puisqu'au départ on leur a dit
15:40que c'était pas mal
15:40et ils déposent leurs valises culturelles
15:42un peu partout.
15:44Et parce que la vieille Europe a perdu
15:45et de sa confiance et de sa fierté
15:47et de son identité,
15:48forcément on voit ça et là des califas,
15:50alors peut-être un peu revisités,
15:51mais des califas quand même qui poussent.
15:53Mais depuis quelques années,
15:54on voit une troisième réaction.
15:56Et ça c'est intéressant,
15:57c'est celle qu'Emmanuel Macron
15:58a nommée l'international réactionnaire.
16:00Bon, on a compris qu'il nommait
16:02qu'il utilisait cet adjectif
16:04parce que c'était péjoratif.
16:06Mathieu dans son livre
16:07voit plus une contre-révolution.
16:08Moi je suis assez d'accord avec lui.
16:09Puis en plus,
16:10quand on regarde un peu plus précisément
16:12ce qu'ils disent,
16:13il y a une vision plus positive
16:14de l'être humain,
16:15ce qui change les révolutionnaires classiques.
16:17Et donc c'est une contre-révolution
16:19qui en fonction des pays,
16:20donc c'est-à-dire aux Etats-Unis,
16:21en Argentine,
16:21s'oppose au wokisme.
16:22En Occident,
16:23on est plus une opposition
16:24d'une immigration à contrôler.
16:27Alors évidemment,
16:27qu'est-ce qui se passe ?
16:28Le système se durcit,
16:29comme l'a montré Mathieu
16:31dans son livre « Les deux Occidents »,
16:32il se durcit,
16:33on truande,
16:33on menace,
16:34on transforme
16:34et on enferme.
16:36Et donc on voit
16:37que la vieille Europe
16:37est dans un tournant.
16:38Alors je ne reviens pas
16:39sur ce qui se passe en extérieur,
16:40on est quand même en place
16:41de perdre notre allié historique,
16:42l'Amérique,
16:43qui préfère négocier
16:45un accord à notre désavantage
16:46avec Poutine
16:47parce que eux,
16:47ça les arrange.
16:48Mais en tout cas,
16:48dans la politique intérieure,
16:50la vague populiste
16:51se prend le système
16:52et ça cogne dur.
16:53Sauf que le problème,
16:54c'est que la vague populiste,
16:54elle n'a toujours pas compris
16:56qu'il fallait aussi renouveler des élites,
16:57ce qu'a compris Trump
16:58aux Etats-Unis.
16:59Et donc pendant ce temps-là,
17:00les frontières restent toujours ouvertes.
17:02Donc le flux continue à augmenter
17:04et puis la nouvelle civilisation,
17:05elle n'a pas envie
17:06de partager le gâteau.
17:07Donc là,
17:08des élections se profilent.
17:09La question est de savoir,
17:10c'est est-ce que les institutions
17:11vont tenir compte
17:12des inquiétudes
17:13de leurs concitoyens ?
17:15À première vue,
17:16la tentation est plutôt
17:17de les museler.
17:17Si ça devient un peu trop dur,
17:19ils mentiront,
17:20quitte à faire perdre
17:20toute confiance
17:21en la démocratie.
17:22Autre sujet.
17:23À présent,
17:24on va parler de Jean-Luc Mélenchon,
17:26Mathieu Bocoté,
17:27qui était de passage
17:29en commission parlementaire
17:30aujourd'hui pour répondre
17:31à ceux qui s'inquiètent
17:32des liens
17:33entre les partis politiques
17:35dont la France insoumise
17:36et l'islamisme.
17:38Qu'avez-vous pensé
17:39de son passage ?
17:40Je pense qu'il faut être honnête,
17:41il a été meilleur
17:42que tous ses contradicteurs.
17:43Il faut juste nommer
17:44une réalité.
17:45Mélenchon est un homme
17:46qu'on peut ne pas apprécier,
17:47j'en suis pas fan absolu,
17:49mais on est devant
17:50un homme politique
17:51d'une classe à part,
17:52qui a une véritable érudition,
17:54une véritable culture,
17:55qui est capable
17:56de faire référence,
17:57d'utiliser l'histoire de France,
17:58de proposer sa lecture
17:59de l'histoire de France
18:00pour se situer
18:01au temps présent
18:02devant des contradicteurs
18:04qui n'en étaient pas vraiment
18:05et qui ont une culture politique
18:07assez limitée
18:07de leur côté
18:08et qui ne savaient pas
18:09comment le critiquer.
18:11Mélenchon dit une chose
18:12et on lui a beaucoup reproché,
18:14il dit
18:14l'islam n'est pas l'islamisme,
18:15l'islamisme n'est pas le terrorisme.
18:17C'est tout simplement factuel.
18:18C'est-à-dire que l'islam
18:19n'est pas l'islamisme très bien
18:20et l'islamisme,
18:21il peut y avoir
18:21une conquête islamiste
18:23qui fait complètement
18:23l'économie des Bataclan.
18:25La conquête islamiste,
18:26d'ailleurs,
18:26la tendance dominante
18:27de la conquête islamiste
18:28aujourd'hui,
18:29elle fait l'économie
18:30de la violence
18:31la plus atroce
18:32de la violence terroriste.
18:33Il s'agit d'imposer
18:34peu à peu
18:35les mœurs liées
18:35à la civilisation islamiste,
18:36une certaine conception
18:37des mœurs liées
18:38à l'islam,
18:40imposer une vision du monde,
18:42imposer une philosophie,
18:43imposer peu à peu
18:44une civilisation
18:46en fait qui se substitue
18:47à une autre.
18:48Donc, je dirais
18:49qu'à l'échelle de l'histoire,
18:50à l'échelle de l'histoire,
18:51bien davantage
18:51que le terrorisme
18:52qui relève
18:53des services de sécurité
18:54et les services de sécurité
18:55font un travail essentiel
18:56pour éviter
18:57de prochains attentats,
18:58la conquête islamiste,
19:00elle,
19:00est d'une autre nature.
19:02Alors, le concept de fond
19:03qui aurait dû être mis de l'avant,
19:05mais dans cette commission,
19:06on n'y parvient pas,
19:07c'est le concept
19:07d'islamisation.
19:09L'islamisation,
19:09qu'est-ce que c'est ?
19:10C'est plus la démographie
19:12française change,
19:14plus vous avez
19:14une présence massive
19:15de l'islam.
19:16Eh bien, auriez-vous
19:17parmi ces musulmans
19:19une immense majorité
19:20de gens pacifiques
19:20et ils le sont
19:21et je n'en doute pas
19:22un seul instant.
19:23Moi, je n'ai pas envie
19:23de culpabiliser des gens.
19:25C'est leur religion,
19:27c'est leur mode de vie,
19:28mais il se trouve
19:28que si vous avez un pays
19:29qui s'islamise démographiquement,
19:32ce pays change d'identité,
19:34change de culture
19:35et change à terme
19:36de civilisation.
19:38Mais puisque nous sommes
19:39incapables aujourd'hui,
19:40par politiquement correct,
19:42je crois,
19:42par névrose diversitaire,
19:44puisque nous sommes
19:45incapables
19:46de constater
19:48que la question
19:49de l'islamisation
19:50du pays
19:51est une question
19:52démographique
19:53avant d'être
19:53une question religieuse
19:55ou idéologique,
19:56puisque nous sommes
19:57incapables de le dire,
19:59eh bien,
19:59nous nous perdons
20:00en ratiocination
20:01qui se veulent
20:03laïcistes,
20:04mais qui,
20:05dans les faits,
20:05sont incapables
20:06de nommer
20:07le problème
20:07de civilisation.
20:09Donc,
20:09une fois que je dis ça,
20:10j'ajoute un élément
20:11qui me semble important,
20:13reconnaître
20:14que Mélenchon
20:15a gagné
20:16politiquement
20:16la joute,
20:17reconnaître
20:18que devant lui,
20:19une partie de la droite
20:20était désarmée
20:21parce qu'elle n'avait
20:22rien d'autre à offrir
20:23qu'une forme
20:23de printemps républicain
20:24de droite.
20:25Bon,
20:25elle n'avait rien d'autre
20:26à offrir que ça.
20:27Devant cette séquence,
20:28je pense que ça oblige
20:29une partie
20:30de ce qu'on appelle
20:31la droite,
20:32les conservateurs,
20:33les libéraux,
20:34les identitaires,
20:34appelez-les comme vous voulez,
20:35à faire un travail
20:36de refondation
20:37intellectuelle.
20:38J'ajoute une chose,
20:39vous aurez noté
20:40que Mélenchon,
20:41sur la scène,
20:42était dans son rôle
20:43presque une forme
20:44Jean-Marie Le Pen 2002.
20:46C'est-à-dire,
20:47rappelez-vous,
20:47Jean-Marie Le Pen,
20:48en 2002,
20:48on dit,
20:48il s'est assagi,
20:49il est devenu calme,
20:50franchement,
20:50mais que se passe-t-il
20:51avec cet homme,
20:52on ne le reconnaît plus,
20:53il est loin de la polémique,
20:54il est loin des contradictions,
20:55c'est une forme,
20:56à l'époque,
20:56on disait,
20:56c'était presque Papy Le Pen.
20:58Et bien là,
20:58on avait Papy Mélenchon
20:59dans le rôle
21:00du bon savant
21:01qui venait expliquer
21:02aux jeunes ignores
21:03ce qu'était véritablement
21:04la laïcité et l'islam.
21:05Et le fait est
21:06que Mélenchon,
21:07dans les circonstances,
21:08prépare sa candidature
21:09de 2027.
21:10Il la prépare même
21:11avec beaucoup d'adresses
21:12et beaucoup d'habileté.
21:13Pourquoi?
21:14Parce qu'il va nous montrer,
21:15en 2027,
21:16il est capable
21:16de se plier
21:17à toutes les circonstances,
21:19il n'apparaîtra pas
21:20sous les traits
21:20qui ont été les siens
21:21ces dernières années,
21:23il n'apparaîtra pas
21:24à travers sa capacité
21:26à hystériser
21:26le débat public
21:27qu'il pratiquait souvent
21:28ces dernières années.
21:29Ça, il va laisser ça
21:30à ses lieutenants,
21:31il va laisser ça
21:32à ses forces de frappe
21:33qui existent,
21:34mais lui va arriver
21:35comme le papy réconciliateur
21:37des gauches
21:38qui se délivre désormais
21:40des outrances verbales
21:41pour être capable
21:42de miser plutôt
21:43sur son talent rhétorique
21:44pour rassembler sa base
21:45et il n'est pas interdit
21:47de penser
21:47qu'il peut très aisément
21:49traverser le premier tour.
21:50Tous ceux qui s'imaginent
21:51que Mélenchon
21:52ne traversera pas
21:52le premier tour
21:53se comptent des histoires.
21:54On a vu là
21:55un homme politique
21:56d'une autre nature
21:56et ceux qui voudraient
21:57s'y opposer
21:58devraient peut-être
21:59passer un peu
22:00à la salle de sport mentale.
22:01Et comment le compariez-vous
22:02à Raphaël Glucksmann
22:04qui connaît
22:05un mauvais moment politique
22:06en ce moment?
22:08Le contraste est fondamental.
22:09On nous dit,
22:10Raphaël Glucksmann,
22:11c'est le candidat
22:12qui peut faire revivre
22:13la social-démocratie,
22:14qui peut faire revivre
22:15le centre-gauche.
22:16Alors,
22:16je n'ai rien personnellement
22:18contre M. Glucksmann
22:19qui est probablement
22:19un homme de qualité.
22:20La question n'est pas là.
22:21Je constate simplement
22:22que pour l'instant,
22:24dans l'espace public,
22:25M. Glucksmann
22:26est un produit médiatique.
22:27C'est un produit médiatique,
22:29c'est-à-dire qu'on a cherché
22:30à imposer une candidature,
22:32comme si ce qu'on pourrait
22:32appeler le système,
22:33le régime génère
22:34une candidature,
22:35la met de l'avant,
22:37la célèbre,
22:38la pousse,
22:38ne cesse de la chanter
22:40en disant
22:40voilà désormais
22:41le candidat
22:42qui sera capable
22:43de faire gagner la gauche.
22:44Mais lorsqu'on l'a vu
22:45la semaine dernière,
22:46je crois,
22:46ou il y a deux semaines,
22:47devant Éric Zemmour,
22:49là aussi,
22:49c'est un jeu de massacre,
22:50mais dans l'autre sens.
22:51Zemmour,
22:52dans les circonstances
22:53qui n'était pas son meilleur
22:54à ce qu'on a dit,
22:55mais par ailleurs,
22:55devant Glucksmann,
22:56on a vu encore une fois
22:57ce que voulait dire
22:57un véritable,
22:58même si c'est un intellectuel
22:59engagé en politique,
22:59on a vu une différence de niveau.
23:01Je le dis en tout respect,
23:02M. Glucksmann est un homme honorable,
23:03mais à ce moment-là,
23:04on a vu que confronté
23:05à l'extérieur de la bulle
23:07qui est la sienne,
23:08il ne payait pas de mine.
23:09On se souvient peut-être
23:10aussi du débat
23:11à Zemmour-Mélenchon
23:12il y a quelques temps.
23:13Ça, c'est un débat
23:13fichetrement plus intéressant.
23:15Pourquoi?
23:15Parce que c'était
23:16deux visions du monde
23:17très construites
23:18qui s'opposaient
23:19sans le faux fuyant
23:20justement des illusions
23:21printemps républicains
23:23et ainsi de suite
23:23où finalement,
23:24deux choses...
23:24Alors, ensuite,
23:25on peut ne pas apprécier
23:26les personnages
23:26Zemmour-Mélenchon,
23:27on peut penser que d'autres
23:28incarneront ces courants-là,
23:30mais il y avait une clarification
23:31des enjeux à ce moment.
23:33Chose certaine,
23:34je pense que pour ce qui est
23:35de M. Glucksmann,
23:36la gauche va devoir,
23:37la gauche sociale-démocrate,
23:38va devoir se chercher
23:39un nouveau sauveur
23:41parce qu'aujourd'hui,
23:42on a vu
23:43qui était le véritable
23:44patron à gauche.
23:45Arthur Devatrigan,
23:46vous partagez la position
23:47et le regard
23:48de Mathieu Bocoté
23:49après cette heure et demie
23:52d'audition, je crois.
23:54Très instructive.
23:55Alors, évidemment,
23:56on ne va pas découvrir
23:56que Jean-Luc Mélenchon
23:57est un grand orateur.
23:59Nick, c'est un homme brillant
24:00et bougrement cultivé.
24:01En revanche,
24:02on avait peut-être oublié
24:03que c'était aussi un caméléon,
24:04c'est-à-dire un homme politique.
24:06Car oui,
24:06le patron de la France insoumise
24:08s'est parfaitement s'adapté.
24:09Il peut être violent
24:10et radical face à la presse
24:12ou médias,
24:12c'est son côté populiste.
24:13Il peut être révolutionnaire
24:14en meeting parce que
24:15c'est son message.
24:16Et il peut être affable
24:17et souriant, guiré,
24:18même drôle,
24:19dans une commission
24:19d'enquête parlementaire.
24:20Coucou 2027.
24:21Il faudra peut-être y penser.
24:23Alors, devant des députés
24:24désarçonnés,
24:25il a annoncé le message
24:26d'entrée.
24:26notre tâche permanente
24:28et l'unité des Français.
24:29C'est ce qu'il a dit.
24:29Tu ne te mouches pas
24:30du coup de camarade.
24:31Mais pour ça,
24:32il a une stratégie
24:32et la stratégie était assez claire
24:34et peu de gens l'ont relevé.
24:35C'est de faire croire
24:35que l'islam n'est ni plus ni moins
24:37qu'un christianisme
24:37comme les autres.
24:38C'est ça toute sa stratégie.
24:39Alors, forcément,
24:40il devient défenseur
24:42des libertés de culte.
24:44Moi, ça m'amuse
24:44parce que beaucoup
24:45redécouvrent la laïcité.
24:46C'est assez amusant.
24:47Et puis, les républicains
24:48sont pris en tenaille.
24:49Et là,
24:49ils ne savent plus quoi faire.
24:50Et en plus,
24:50il n'y va pas de marmarte
24:51parce que dès le début,
24:52il parle de libre arbitre
24:53en expliquant que c'est un lien
24:54qui n'a pas d'incohérence
24:56à être humaniste
24:57et pour l'islam
24:57parce qu'il y a un libre arbitre.
24:58Le libre arbitre, évidemment,
24:59comme chacun sait,
25:00existe en islam.
25:01Et il ajoute généreux,
25:02mais ça existe aussi
25:03dans le christianisme
25:04et peut-être un peu moins
25:04parce qu'il y a l'histoire du diable.
25:05Il commence à empapaouter tout le monde
25:07et ça a duré toute son audition
25:08sur le voile,
25:09sur le jeûne,
25:10sur tout le tout-il,
25:10il y allait comme ça.
25:12Et que voulez-vous
25:12que les autres répondent ?
25:13Ils ont passé toute leur vie,
25:14tout leur temps
25:15à expliquer que l'islam
25:16était soluble en France
25:18niant toute dimension
25:20et du nombre
25:20et de la culture
25:21parce que, malheureusement,
25:22ils sont incultes.
25:23Le problème,
25:24c'est que quand on explique
25:25que l'islam est une religion,
25:26forcément, on n'a rien compris.
25:27Ce n'est pas qu'une religion.
25:28C'est aussi un droit,
25:30des codes, des mœurs,
25:30une culture,
25:31bref, une civilisation.
25:33Alors, on aurait pu,
25:34évidemment,
25:34s'il y avait des gens
25:35qui connaissaient un peu le sujet,
25:36lui répondre
25:36que le libre arbitre
25:38est subordonné
25:39à la volonté souveraine de Dieu.
25:40Donc, ça ne marche pas.
25:41Que la raison humaine
25:43n'a qu'à roule instrumentale
25:44et je ne parle pas
25:44des affirmations
25:46de l'école à charite
25:47mais ça, il faudrait
25:48connaître un peu plus.
25:50Ni que l'ensemble
25:50des règles
25:51de la vie humaine
25:52dans l'islam
25:52ne sont pas distinguées.
25:54Et ils auraient pu aussi rappeler
25:55comme Rémi Grag l'a dit,
25:57comme sage Mabrite,
25:58on peut aisément montrer
25:59que l'inquisiteur
26:00Torquemada
26:00a trahi l'évangile
26:01bien moins facilement
26:02que Daesh a trahi le Coran.
26:04Mais ils en sont incapables,
26:06évidemment,
26:06puisque la majorité,
26:07non seulement,
26:08ne connaissent pas le sujet,
26:09et ne veulent pas le connaître
26:10et se cachent
26:11derrière le juridique.
26:12D'où le principe
26:13de la laïcité
26:13dans laquelle
26:14Jean-Luc Mélenchon
26:16les a pris au piège.
26:17Le problème n'est pas juridique,
26:18le problème,
26:18il est culturel.
26:19Donc, le problème,
26:20c'est le nombre,
26:21le nombre et le nombre.
26:22Dans un instant,
26:23nous allons recevoir
26:24Denis Oliven,
26:26ancien directeur général,
26:27j'ai dit directeur général,
26:29mais feu directeur général
26:30de Libération,
26:31pour son livre
26:32Dictionnaire amoureux
26:34des Juifs de France.
26:35Entretien passionnant
26:36à suivre.
26:37Dans un instant,
26:38à tout de suite.
26:39Quasiment 19h30 sur CNews,
26:43merci d'être avec nous
26:44pour la suite
26:44de Face à Mathieu Bocoté.
26:47Toujours avec Mathieu,
26:47bien sûr,
26:48Arthur de Vatrigan,
26:49Denis Oliven est avec nous,
26:50cher Denis.
26:51Merci d'être présent
26:52sur le plateau
26:52de Face à Mathieu Bocoté.
26:54Pourquoi avoir invité
26:55ce samedi soir
26:56Denis Oliven ?
26:57Parce que son livre
26:57Dictionnaire amoureux
26:58des Juifs de France
26:59est un livre absolument magnifique.
27:01De temps en temps,
27:02un livre apparaît,
27:02c'est non seulement
27:03un événement intellectuel,
27:04mais un événement littéraire,
27:05un événement esthétique,
27:06et c'est un livre magnifique
27:07qui permet d'entrer
27:08dans une part moins connue
27:09probablement de l'histoire
27:10de France.
27:11C'était l'occasion
27:12d'en parler.
27:12Denis Oliven,
27:13bonsoir.
27:13Merci de ce tombereau
27:15d'éloge.
27:16C'est très sincère en plus
27:17parce qu'on est devant
27:19un ouvrage magnifique
27:20qui nous fait découvrir
27:22une manière d'appartenir
27:23à la France
27:24que vous appelez
27:24le franco-judaïsme.
27:26Alors je commencerai
27:26avec cette question
27:27tout simplement.
27:27Qu'est-ce que le franco-judaïsme ?
27:29Le franco-judaïsme,
27:30c'est cette chose
27:31absolument extraordinaire,
27:32sans exemple au monde,
27:34qui s'est produite
27:35à partir de 1791.
27:37Jusqu'alors,
27:38partout en Europe
27:39et en Occident,
27:40les Juifs étaient
27:41une minorité
27:41plus ou moins persécutée
27:43et les Français,
27:44après la Révolution française,
27:46leur ont proposé
27:46d'entrer dans la citoyenneté
27:49sans renoncer
27:50à être même,
27:51selon des modalités
27:52qui vont ensuite
27:53se perdurer très longuement
27:56et qui sont
27:56une formule
27:58du duc de Clermont-Tonnerre
27:59qui était représentant
28:00de la nation
28:01et qui a joué
28:02un rôle clé
28:02dans cette émancipation,
28:04tout aux Juifs
28:04en tant qu'individus,
28:06mais rien en tant que nation
28:07au sens de communauté.
28:09Donc,
28:09vous êtes Juifs,
28:11on se fiche
28:11que vous le soyez,
28:12vous êtes des citoyens
28:13égaux en droit
28:14et en devoir
28:15et votre particularisme,
28:17votre confession particulière,
28:19c'est une affaire privée.
28:20À cette condition-là,
28:21vous pouvez déployer
28:23vos talents
28:23dans la société française
28:25comme les protestants,
28:26les catholiques
28:27et les autres.
28:27Et c'est ce qui va se produire.
28:29Et le franco-judaïsme,
28:31c'est cette adhésion
28:33incroyable
28:34des Juifs
28:35à la nation française,
28:37le fait
28:37qu'ils vont
28:37faire leur
28:39la loi de la République
28:40et adhérer
28:43aux valeurs
28:43de la République,
28:44devenir des patriotes
28:45et des républicains
28:46exactement comme les autres,
28:48en contrepartie de quoi,
28:49la France
28:50va les accueillir
28:52avec hospitalité,
28:53assimilation
28:54complète
28:55d'un côté,
28:56hospitalité
28:57et aménité
28:58et amitié
28:58parfaite de l'autre.
28:59C'est ça
29:00le franco-judaïsme
29:01et c'est une exception
29:02dans l'histoire
29:03de l'Occident
29:04parce que les autres pays
29:05n'y viendront
29:06que tardivement,
29:07partiellement
29:08et souvent
29:09avec des retours en arrière,
29:10on l'a vu
29:11de manière épouvantable
29:12en Allemagne.
29:13Alors,
29:13vous nous présentez
29:14une série de personnages,
29:15d'événements,
29:16je pense à l'un d'entre eux,
29:17un personnage que j'affectionne
29:18particulièrement, Raymond Aron,
29:19vous nous le présentez
29:20presque comme
29:20l'incarnation peut-être
29:22la plus fine,
29:23la plus subtile,
29:23la plus achevée
29:24de ce franco-judaïsme.
29:26Lui qui se voulait
29:26absolument patriote
29:27tout en se voulant,
29:28s'il y avait une éternité,
29:30s'il y avait un autre monde,
29:31il aurait voulu
29:31que ses ancêtres disent
29:32tu n'as pas trahi,
29:33tu n'as pas démérité,
29:34tu n'as pas renié
29:34ta judaïté.
29:36De quelle manière
29:36Raymond Aron
29:37était l'incarnation
29:38de ce franco-judaïsme ?
29:38C'est exactement ça,
29:40Raymond Aron
29:40n'a jamais nié
29:43le fait qu'il fut juif,
29:45même s'il n'était
29:45pas religieux,
29:47mais comme Léon Blum
29:48ou comme Mendel,
29:50comme tant d'autres,
29:51ils ont toujours
29:52assumé d'être
29:53d'origine juive,
29:54ils ne se sont pas
29:55dissimulés,
29:56mais en même temps,
29:56ils étaient,
29:57je reprends l'expression
29:59de l'historien Marc Bloch
30:00qui va bientôt
30:01rentrer au Panthéon
30:02et auquel j'adhère
30:03moi-même.
30:03Avant tout,
30:06ils étaient simplement
30:08et avant tout français.
30:11Et c'est ça,
30:12Raymond Aron.
30:12Par exemple,
30:13Raymond Aron dira
30:14« Moi, je ne connais pas
30:16l'existence du peuple juif,
30:19je ne connais que
30:19l'existence du peuple français.
30:21Je suis un français
30:22de confession israélite
30:24ou un français juif,
30:25mais je suis d'abord français. »
30:27Et c'est en ça
30:28qu'il est le produit
30:30de cette histoire,
30:31parce qu'il n'a
30:32jamais dissimulé
30:34ce qu'était son identité
30:35particulière,
30:36mais elle a toujours
30:37été subordonnée
30:38à son appartenance principale
30:40qui était l'appartenance
30:41à la nation.
30:42Et vous nous présentez
30:42aussi des personnages,
30:43cette fois Maurice Barès,
30:45qui représentent
30:45quelque chose de particulier.
30:46Quelqu'un qui a versé
30:47dans l'antisémitisme
30:48d'abord un antisémitisme
30:50où vous dites xénophobe,
30:51ensuite qui bascule
30:51dans l'antisémitisme racial,
30:53mais qui au terme
30:53de la Première Guerre mondiale,
30:55en fait,
30:56il s'arrache à son antisémitisme
30:57du moins en bonne partie
30:58pour se réconcilier finalement
31:00avec les Juifs de France
31:01qu'il avait d'abord maudit.
31:02Comment nous expliquez-vous
31:03cette sortie de l'antisémitisme ?
31:04Oui, parce que ce dictionnaire,
31:06c'est une déclaration d'amour
31:07d'abord à la France.
31:08Oui, bien sûr.
31:08Et donc, évidemment,
31:09je fais les portraits
31:10de Français juifs,
31:12je fais les portraits
31:13de grands Français
31:14qui étaient d'origine juive,
31:15même s'ils sont devenus chrétiens,
31:17comme Montaigne,
31:17comme Proust
31:18et à certains égards
31:19comme Bergson.
31:19Qui auraient pu le devenir.
31:20Qui auraient pu le devenir.
31:22Et je fais le portrait
31:22de Français chrétiens
31:24ou d'origine chrétienne,
31:25d'Abelard à Sarthe,
31:27qui ont montré
31:28à l'égard des Juifs
31:29l'aménité,
31:30l'humanité,
31:31la fraternité,
31:32Péguy est le plus grand,
31:33la fraternité
31:34qui est pour moi
31:34le trait du génie français.
31:36Barrès est un exemple incroyable
31:38parce que Barrès
31:39est en effet
31:39l'un des inventeurs
31:40du nationalisme français
31:41de la fin du XIXe,
31:43avec Maurras,
31:44l'un des chantres
31:45de l'antisémitisme.
31:46Il est élu député antisémite
31:48alors qu'il a 27 ans.
31:50Et puis,
31:51le sacrifice
31:51de ses compatriotes juifs
31:53pendant la guerre XIV
31:54fait qu'il les fait rentrer
31:57finalement
31:57dans ce qu'il appelle
31:58les familles spirituelles
32:00de la France,
32:01comme les républicains,
32:02comme les protestants,
32:04comme les catholiques.
32:05Et au fond,
32:06il change de vision
32:07de ce qu'est
32:08la nation française.
32:11Au départ,
32:11il pensait que la nation française
32:12était ethnique.
32:14Et finalement,
32:15il se range à l'idée
32:16qui est celle de Renan.
32:17La nation française,
32:18c'est l'adhésion
32:19à un projet.
32:20C'est l'acceptation
32:21de l'héritage historique
32:23de la France.
32:24Et c'est l'adhésion
32:24au projet
32:25et aux valeurs du pays.
32:26Et si vous adhérez
32:27à ces valeurs,
32:28alors vous êtes français
32:29de plein exercice.
32:30Arsour de Matrigan.
32:31Je vous l'avais évoqué.
32:32Il y en a un portrait
32:33qui m'a surpris.
32:34Celui d'Abélard,
32:35en effet,
32:35qu'on connaît
32:35pour son histoire d'amour
32:37avec Héloïse
32:37qui lui a valu
32:38une castration
32:38en bonne et due forme.
32:40Pourquoi Abélard
32:41dans ce dictionnaire ?
32:42Moi, je le sais
32:43parce que j'ai lu,
32:43mais ça peut surprendre.
32:45Parce qu'Abélard
32:46est sans doute...
32:47Vous savez que l'Église catholique
32:49a eu à l'égard des Juifs
32:51une relation complexe.
32:52D'un côté,
32:54le peuple déicide,
32:56le peuple aveugle
32:57à la vraie foi
32:57et donc ils étaient
32:59placés en situation
33:00désagréable.
33:02Et d'autre part,
33:03le peuple témoin
33:04de la vérité du Christ
33:06et même,
33:07d'une certaine manière,
33:08le peuple qui fait partie
33:10de l'économie du salut
33:11parce que sa conversion
33:12signera l'entrée
33:14dans le royaume de Dieu.
33:15Donc Abélard
33:17est un théologien
33:18et dès le départ,
33:20non seulement
33:20il épouse cette cause
33:21de les Juifs
33:23peuples témoins,
33:24mais il a une amitié,
33:26une fraternité
33:27pour les Juifs concrets.
33:28Ceux qu'il voit
33:29et dont il voit
33:29la persécution
33:30et il l'écrit.
33:32Et il est le premier
33:33d'une longue liste,
33:34le pape Clément,
33:36plus tard Pascal
33:37et d'autres,
33:38d'une longue liste
33:39de chrétiens
33:40qui considèreront
33:41que,
33:43en préfigurant
33:44ce qui va se produire
33:45bien plus tard
33:46pour l'Église
33:47quand elle reviendra
33:48sur son passé
33:49et procédera
33:50à un agernamento
33:51qui considère
33:53que les Juifs
33:54sont des frères
33:56en humanité.
33:57Alors,
33:58une question sur le titre
33:59tout simplement
33:59avant d'aller plus loin.
34:00Alors,
34:00j'en parlais avec une amie
34:01qui elle-même est juive
34:03et qui me disait
34:04c'est un livre
34:05absolument magnifique,
34:06je n'ai qu'un désaccord,
34:07le titre.
34:08Elle demande
34:08pourquoi ce n'est pas
34:09dictionnaire des Français juifs
34:10et pourquoi
34:11dictionnaire des Juifs de France.
34:13Est-ce qu'il y a pour vous
34:13une différence
34:14entre ces deux titres possibles ?
34:15Parce que c'est la chronologie
34:17du titre.
34:17Moi,
34:18vous savez,
34:18il y a des Juifs en France,
34:19on l'ignore sur le sol
34:20de ce qu'allait devenir la France
34:21depuis le premier siècle
34:22de notre ère
34:23en Provence.
34:24Continuement.
34:25Depuis le IXe siècle
34:26en Alsace.
34:27Depuis le XVIe siècle
34:28à Bordeaux.
34:29C'est une très vieille histoire.
34:31Mais ils ne deviennent
34:32des citoyens français
34:33qu'à compter
34:34de 1791.
34:36Donc,
34:37si mon dictionnaire
34:37avait commencé
34:38en 1791,
34:40j'aurais fait
34:40le dictionnaire amoureux
34:41des Français juifs.
34:42Mais comme ma période
34:43est plus longue,
34:43je parle de la présence
34:45des Juifs sur le sol
34:46de France
34:46avant qu'ils ne deviennent
34:47des citoyens français.
34:49Alors,
34:49pensons la situation
34:50des Français juifs
34:51ou des Juifs de France
34:52sur le temps long
34:54de l'histoire.
34:55Alors,
34:55puisque c'est des Toiles,
34:56d'ailleurs,
34:56ce n'est pas un ouvrage
34:56communautariste
34:57d'aucune manière,
34:58quelle serait l'empreinte
34:59sur l'ensemble
35:00de la France ?
35:01Quel est le propre
35:01de l'empreinte juive
35:02sur l'ensemble
35:03de la France ?
35:03De quelle manière,
35:04autrement dit,
35:04la présence juive
35:05a-t-elle marqué
35:06l'identité française
35:07au-delà
35:08de cette communauté ?
35:10Au XIXe siècle,
35:13un certain nombre
35:13de bons esprits,
35:14juifs et non-juifs,
35:15Renan par exemple,
35:16considère qu'au fond,
35:18la révolution française,
35:20les Lumières,
35:21sont l'accomplissement
35:22du message juif.
35:23Que le Dieu un des Juifs
35:25correspond à l'universalisme
35:26et que le messianisme juif
35:29correspond à l'idée de progrès.
35:30Ça me paraît, moi,
35:31aujourd'hui,
35:32un peu tiré par les cheveux.
35:33Non,
35:33je crois que la contribution
35:34des Juifs est individuelle.
35:36Je reprends Claire Montanerre,
35:38en tant que nation,
35:39en tant que communauté,
35:40il n'y a pas de contribution
35:41des Juifs.
35:42La contribution,
35:43c'est les talents
35:43qui se sont déployés
35:45dans les sciences,
35:47à l'armée,
35:48dans la médecine,
35:50les intellectuels,
35:51les magistrats,
35:51les hommes politiques.
35:52Ils ont contribué,
35:53comme d'autres,
35:54par leurs talents,
35:55à l'accomplissement
35:56de la France.
35:57En revanche,
35:57l'inverse est beaucoup plus vrai
35:59et la contribution
36:00de la France aux Juifs
36:01est très importante
36:02parce qu'elle leur a,
36:03je reviens sur ce que j'ai dit
36:04tout à l'heure,
36:05elle leur a donné
36:06cette possibilité
36:07de s'accomplir
36:08et de devenir français
36:09sans jamais leur demander
36:11leur papier.
36:12Si vous vous promenez
36:13devant,
36:13sous l'arc de triomphe,
36:14ce que j'ai fait
36:15quand j'étais enfant
36:16et Bonapartiste,
36:17pour aller regarder
36:18le nom des généraux
36:19de l'Empire,
36:20les généraux de Bonaparte,
36:22de Napoléon,
36:24vous voyez que parmi eux,
36:25il y a le général Wolf
36:26qui était un Juif asacien
36:27qui s'était engagé
36:29dès la révolution
36:30dans l'armée.
36:30Ça veut dire que
36:31dès la fin du XVIIIe
36:33ou le début du XIXe,
36:34si vous étiez
36:35un courageux soldat,
36:37vous pouviez gravir
36:38les échelons de l'armée
36:39et devenir général
36:40alors même
36:41que vous étiez juif.
36:42C'est un peu,
36:43si j'ose dire,
36:43comme aujourd'hui,
36:44lorsque Badinter
36:45entre au Panthéon,
36:47les gens qui se massent
36:48le long du cortège
36:49qui attendent
36:50son cénotaphe
36:51ne se disent pas
36:52« Ah, Badinter est juif ! »
36:53Ils se disent
36:54« Badinter,
36:55c'est l'homme
36:55qui a aboli la peine de mort. »
36:56C'est ça,
36:57la contribution de la France,
36:59l'incroyable ouverture
37:00que la France a offerte.
37:01Elle leur a offert,
37:02on a beaucoup exalté
37:04ces dernières années,
37:05le droit à la différence,
37:06elle leur a offert
37:07le droit à l'indifférence,
37:08le droit d'être des Français
37:09comme les autres
37:11sans se soucier
37:12du fait qu'ils avaient
37:12une confession particulière.
37:14Alors,
37:14vous consacrez une entrée
37:15à De Gaulle,
37:16l'ami des Juifs.
37:17Alors,
37:18la figure de De Gaulle
37:20est une figure,
37:21pour certains,
37:21ambiguë par rapport
37:22à la communauté juive.
37:24Pour certains,
37:25certains disent
37:25« Oui, c'est l'homme
37:27qui, dès 40,
37:27condamne les nazis. »
37:28D'autres disent
37:29« Sa phrase de 67
37:30demeure à jamais
37:31une tâche sur le dossier,
37:32ce que disait d'ailleurs
37:33Raymond Aron à sa manière. »
37:34Et finalement,
37:35vous tranchez De Gaulle
37:37avec son père
37:38qui était un réfusard soft,
37:40si je comprends bien.
37:41Vous dites
37:41« De Gaulle,
37:42c'est l'ami des Juifs. »
37:43Mais De Gaulle,
37:43c'est un personnage
37:44fantastique.
37:46Il vient d'une famille
37:47plutôt de Mauritienne,
37:48d'action française
37:49dans laquelle
37:50l'antisémitisme,
37:51on le trouve
37:52sauf quelques traces
37:54infimes
37:55jeunes.
37:56Aucune trace
37:57d'antisémitisme
37:58chez De Gaulle.
37:59Il est lié
38:00à des Juifs
38:00avant la guerre,
38:01à Mandel en particulier,
38:02qui lui permettra
38:03de devenir
38:04le chef
38:05de la France libre.
38:06À Londres,
38:06il y a la fameuse
38:07formule de De Gaulle,
38:09est-ce qu'elle est
38:09apocryphe ?
38:10J'attendais
38:10la France des cathédrales
38:12et j'ai eu
38:12celle des synagogues.
38:13Il est entouré
38:14de Juifs
38:14qu'il traite
38:14avec égalité.
38:16S'ils se sont engagés
38:18et qu'ils sont
38:18des courageux Français,
38:19zéro problème,
38:20ils se fichent
38:21de savoir
38:21qu'ils sont Juifs.
38:22Il soutient
38:23la création
38:24de l'État d'Israël.
38:25Il est ami
38:25du chef,
38:27du créateur
38:28de l'État d'Israël,
38:28Ben Gurion,
38:29dont il dira
38:30que c'est le plus grand
38:30homme d'État
38:31du XXe siècle.
38:32En 67,
38:33il a un désaccord
38:34avec Israël.
38:35Il a bien le droit.
38:36C'est la politique
38:37de la France.
38:38Donc,
38:38il exprime ce désaccord
38:39et d'une manière
38:40d'ailleurs assez prophétique
38:41puisqu'il dit
38:42attention,
38:43vous vous annexez
38:44des territoires,
38:46ça va être un poison.
38:47Donc,
38:48rétrospectivement,
38:48il a raison.
38:49Et il prononce
38:49cette phrase
38:50« Les Juifs,
38:51peuple sûr de lui,
38:53peuple d'élite,
38:54sûr de lui et dominateur
38:55» qu'on lui a reproché.
38:56Mais,
38:57vu du point de vue
38:58de De Gaulle,
38:59qui est un patriote
39:01et même un nationaliste,
39:02si on lui avait dit
39:03« Les Français,
39:04peuple d'élite,
39:05sûr de lui et dominateur »,
39:06il aurait trouvé
39:07que c'était un compliment.
39:08Dans sa bouche,
39:09c'est un compliment.
39:10Donc,
39:10c'est Romain Garry
39:12qui est un personnage
39:13merveilleux
39:13et dont je fais le portrait
39:14en même temps
39:14de Kessel,
39:15qui était compagnon
39:16de la Libération
39:16et qui n'a pas reproché
39:17cette phrase à De Gaulle,
39:20disait drôlement
39:21« Il y a eu un malentendu
39:22entre Israël et De Gaulle.
39:24De Gaulle donnait des conseils
39:26à Israël
39:26et Israël ne les a pas écoutés.
39:29De Gaulle n'a pas compris
39:30qu'Israël n'ait pas compris
39:31qu'il était Moïse.
39:32C'est ça le sujet de De Gaulle.
39:34Il a été blessé.
39:35Donc non,
39:36je crois qu'il n'y a aucun doute
39:37sur...
39:38C'est pas qu'il est...
39:39J'ai dit l'ami des Juifs,
39:40c'était évidemment
39:41par provocation.
39:42C'est qu'il est dans l'histoire.
39:43Il est exactement
39:44le modèle français.
39:46Il est indifférent
39:47à vos particularismes
39:49dès lors que vous vous comportez
39:51conformément aux droits
39:53et aux devoirs
39:53d'un bon français.
39:54Le reste,
39:54lui,
39:54est indifférent.
39:55Arthur Le Batrigan.
39:57Donc Mathieu a dit
39:58que la figure archétypale
39:59c'était Raymond Aron.
40:00Donc là,
40:00c'est son côté aronien
40:01qui parle.
40:02Parce que vous,
40:02vous dites
40:02non,
40:03la figure archétypale
40:04c'est Bergson.
40:05Bergson qui,
40:06je rappelle,
40:06avait avoué
40:07quelques années après
40:09qu'il avait agi
40:10un peu par lâcheté
40:11au monde l'affaire Dreyfus
40:11parce qu'il a dit
40:12j'ai donné tort
40:12à tout le monde
40:13et puis peut-être
40:14qu'à la fin de sa vie
40:15il ne se convertit pas
40:15au catholicisme
40:16parce qu'il ne veut pas
40:17trahir ceux
40:19qui vont se faire persécuter.
40:20En quoi c'est la figure archétypale
40:21et en quoi c'est un personnage
40:22qui est intéressant
40:25et malgré tout
40:26un peu oublié d'ailleurs
40:26aujourd'hui ?
40:27Parce qu'il a été,
40:29en effet,
40:29il est complètement oublié,
40:30il était le plus grand
40:32philosophe français
40:33de son temps.
40:34Il était l'équivalent
40:35de ce qu'avait été
40:36avant lui
40:37comme personnage central
40:38de la vie intellectuelle française
40:39Victor Hugo.
40:41C'était la grande lumière
40:42intellectuelle française
40:44et il était juif.
40:45C'est pour ça
40:45qu'il m'intéresse
40:46c'est qu'il n'était pas juif
40:48dans la façon d'écrire.
40:49Il était au contraire,
40:50il a été considéré,
40:51c'est ce qu'a dit Paul Valéry
40:52quand il a fait son éloge
40:54funèbre,
40:56courageusement
40:56au milieu de la guerre,
40:58il était la quintessence
40:59de l'esprit français
41:01en philosophie,
41:02de la raison française.
41:04Et c'est ça
41:04qui est intéressant,
41:05c'est pour ça
41:05qu'il m'intéresse,
41:06c'est parce qu'il est
41:06la preuve
41:08de l'efficacité
41:09du modèle républicain
41:11et national français.
41:13Le fait
41:13que vous pouvez être,
41:15il était en plus
41:16d'origine londonienne
41:17pour partie,
41:17enfin anglaise,
41:18par sa mère,
41:19vous pouvez être
41:20d'origine étrangère,
41:21vous pouvez appartenir
41:22à une minorité religieuse
41:24et pourtant
41:25vous allez être
41:25le grand philosophe français
41:27que les français
41:28reconnaîtront comme tel,
41:30qui sera admiré
41:31par les français.
41:32Donc c'est ça
41:33qui m'a intéressé en lui.
41:34Alors vous nous dites,
41:35c'est un livre,
41:36je cite dans l'introduction,
41:38que c'est un livre
41:39qui s'arrête en 1945
41:40au plus exactement
41:41au personnage
41:41né après les années 1930
41:43en nous expliquant
41:44qu'une nouvelle configuration
41:46identitaire institutionnelle
41:48se met en place.
41:49Vous lisant,
41:49j'ai pensé à Paul Lyonnais.
41:51Paul Lyonnais
41:51qui disait dans les années 90,
41:53à cause de l'immigration massive,
41:54du multiculturalisme,
41:55c'est comme si finalement
41:56on avait dénationalisé
41:58en partie les Juifs de France
41:59en les transformant
42:00en une communauté
42:01parmi n'autres
42:02dans une France plurielle.
42:03Donc il y aurait
42:03la communauté musulmane,
42:04la communauté juive,
42:05d'autres communautés.
42:07Quelle nouvelle histoire
42:08a commencé
42:08à partir des 40, 50,
42:1060 dernières années ?
42:11Je pense que c'est
42:12un peu exagéré
42:13parce que je continue
42:14de croire
42:14à la puissance
42:15de ce franco-judaïsme.
42:18Il est encore vivant ?
42:19Très vivant.
42:19D'abord parce qu'il est
42:20très solidement ancré
42:21dans notre histoire
42:22et très protégé
42:24par le modèle républicain.
42:26Mais il se passe
42:27quatre choses
42:27après la guerre.
42:28D'abord la guerre.
42:29Même si, j'insiste,
42:32l'exception française
42:33continue pendant la guerre.
42:34Un carteron
42:35d'extrémistes
42:37et d'antisémites
42:38prend le pouvoir
42:38qu'ils n'avaient jamais
42:39obtenu par les urnes
42:40à la faveur
42:41d'une occupation.
42:42Mais 75%
42:44des Juifs
42:46qui vivent
42:46sur le sol français
42:47échapperont
42:48à l'extermination.
42:49Partout ailleurs
42:50en Europe occupée,
42:5275 à 90%
42:53des Juifs
42:54seront exterminés.
42:55Et on le doit
42:55notamment aux Justes
42:57auxquels je consacre
42:58une entrée.
42:58Il y a 500 à 600 000 Français
43:00qui, au péril de leur vie,
43:02ont fabriqué
43:02des chaînes de sauvetage
43:03pour les Juifs.
43:05J'en suis la preuve vivante.
43:06Mon père a été caché
43:07comme enfant
43:08à 11 ans
43:09par un grand
43:10médecin catholique
43:11qui dirigeait
43:12un sanatorium
43:13à Chamonix.
43:15Avec toute sa petite équipe
43:16de son sanatorium,
43:17ils ont caché
43:17une demi-douzaine
43:18d'enfants juifs.
43:19Et s'il n'avait pas fait ça,
43:20moi, je ne serais pas là.
43:21Donc, même pendant la guerre,
43:23l'exception française...
43:24Mais tout de même,
43:26les images de policiers français
43:29ou de gendarmes français
43:30conduisant des Juifs
43:31à Drancy
43:32ou gardant le camp
43:34de Beaune-la-Rolande
43:35ont laissé une trace,
43:36donc une blessure.
43:38Deuxième point,
43:39la création
43:39de l'État d'Israël.
43:41Pour les Juifs français,
43:42pour Raymond Aron,
43:43pour la plupart d'entre eux,
43:45ça n'est pas un pays
43:46pour eux.
43:47C'est un refuge
43:48pour les Juifs
43:49qui n'ont pas la chance
43:49comme les Juifs français
43:51d'avoir leur pays.
43:53Raymond Aron dit
43:54qu'on est lié
43:54à l'État d'Israël
43:55par un lien spirituel.
43:56Le philosophe Lévinas
43:57dit qu'on est lié
43:58à l'État d'Israël
43:59par le pacte d'Auschwitz.
44:00Mais pour les Français juifs,
44:02leur patriotisme
44:04demeure intact.
44:05Simplement, malgré tout,
44:07ça crée une petite diffraction
44:08dans ce rapport cristallin
44:10avec leur nationalité
44:10parce qu'ils ont un lien
44:11avec Israël.
44:12Le troisième élément,
44:13vous l'avez dit,
44:14mais pour moi,
44:14c'est le plus important.
44:15C'est, notamment après 68,
44:18l'accomplissement
44:18de la société libérale-libertaire
44:21individualiste
44:22qui exalte les différences,
44:24qui soutient l'expression
44:26des minorités,
44:27qui organise les marges
44:28des fiertés.
44:29Et donc, c'est vrai
44:30qu'on sort de ce modèle
44:31très unitaire
44:32de la communauté nationale
44:34pour accepter
44:35un certain degré
44:36de multiculturalisme
44:37ou de communautarisme.
44:39Moi, quand j'avais 17 ans,
44:40on n'aurait jamais vu
44:41un Français juif
44:43avec une kippa dans la tête
44:44sur la tête
44:46parce que,
44:48ben voilà,
44:48ça ne se faisait pas.
44:49C'était du domaine
44:50du privé.
44:52Je ne m'élève pas
44:53contre ça.
44:53Je dis simplement
44:54que maintenant,
44:55on accepte
44:56un plus grand degré
44:57d'expression
44:58de ces différences.
44:59Et il n'y avait pas
45:01de communauté juive
45:03jusqu'aux années 50
45:04en France.
45:05il y avait des Corée légionnaires
45:07éventuellement.
45:08Donc, on a vu
45:08se constituer quelque chose
45:10qui peut ou prou
45:11être un début
45:12de communauté.
45:13Rien à voir
45:14avec ce qui se passe
45:14aux Etats-Unis
45:15ou au Royaume-Uni.
45:17Mais quand même
45:18quelque chose
45:18qui ressemble
45:19un peu plus à ça.
45:20Voilà.
45:20Donc, c'est vrai
45:21que ça modifie
45:22la formule chimique pure
45:24du franco-judaïsme.
45:26Mais je crois
45:27qu'il est quand même
45:28extrêmement profond.
45:30La part des Juifs
45:32qui ont eu
45:33une vie communautaire,
45:35d'après les sociologues,
45:36c'est 20, peut-être
45:3730% de cette communauté.
45:39Et même ceux-là
45:39continuent d'être
45:41des patriotes français
45:42pour la plupart d'entre eux.
45:45Et pourtant,
45:45il y a quelque chose
45:45qui s'est passé
45:46depuis probablement
45:47avec l'islamisme
45:49qui devient de plus en plus
45:50agressif,
45:50de plus en plus violent.
45:51La tentation de l'Aliya
45:52existe aujourd'hui
45:53en France comme ailleurs.
45:55J'entends, par exemple,
45:56je me permets d'en témoigner,
45:57au Québec,
45:58plusieurs Juifs sont
45:58des Juifs français
45:59qui ont décidé
46:00de traverser l'Atlantique
46:01en disant
46:01nous trouvons ici
46:02un pays qui ressemble
46:03un peu à la France,
46:04qui fonctionne en français,
46:05mais où nous sommes
46:06moins en danger.
46:07D'autres décident
46:07tout simplement
46:08d'aller en Israël.
46:09Donc, est-ce que
46:10quelque chose
46:11est brisé ?
46:12Quelle est cette mutation
46:12qui pousse
46:13les Juifs français
46:14à vouloir aujourd'hui
46:15trouver leur pays ailleurs ?
46:17Je ne veux pas du tout
46:17minimiser ce qui se passe.
46:19Il y a bien sûr
46:20la montée de l'antisémitisme
46:22et je pense qu'il est utile
46:23de le cerner
46:25de manière très précise.
46:27les études d'opinion
46:29le montrent,
46:31c'est 10%
46:32de la population française
46:33qui a des préjugés
46:36antisémites
46:36et accepte
46:37la violence
46:38anti-juive.
46:39Ça veut dire
46:39que 90%
46:40de la population française
46:41ne l'accepte pas.
46:43Quand on se penche
46:44sur l'histoire
46:44de notre pays,
46:45quand on a traversé
46:46comme moi
46:47la période
46:47de l'affaire Dreyfus
46:48ou quand on a vu
46:49à quoi était
46:50en but
46:51Léon Blum,
46:53on n'est plus du tout
46:54dans la même circonstance.
46:55On posait
46:56au lendemain de la guerre
46:58en 1946
46:58la question
46:59que diriez-vous
47:00si votre fille
47:01épousait un juif ?
47:0380% des répondants
47:04disaient
47:05bof !
47:06Quand on pose
47:07la question aujourd'hui
47:08c'est 9%.
47:09Donc il y a eu
47:09un changement.
47:10La France,
47:11je le redis,
47:12n'est pas
47:12dans ses profondeurs
47:13antisémites.
47:14Il y a 10%
47:15de Français
47:16qui posent
47:17un problème
47:17et quand on regarde
47:18qui sont ces 10%
47:19pour être clair
47:20et précis
47:21c'est les électeurs
47:23d'extrême-gauche
47:23ils sont 30%
47:25versus 10
47:26donc 3 fois plus
47:26c'est la jeunesse
47:28de moins de 34 ans
47:29ils sont 25%
47:30versus 10
47:32donc 2 fois et demi plus
47:33et c'est une partie
47:34de la communauté
47:35arabo-musulmane
47:3616%
47:37versus 10
47:38donc 1 fois et demi plus
47:40ça c'est la radiographie
47:412024
47:42par l'IFOP
47:43de l'antisémitisme.
47:44Donc on a
47:45un problème
47:46d'éducation
47:47sur une partie
47:48notamment de la jeunesse
47:49auquel il faut
47:51qu'on explique
47:51ce que c'est
47:52que le modèle français
47:53et puis on a
47:54un problème
47:55de bataille politique
47:56contre une force
47:58qui a légitimé
47:59autorisé
48:00même si elle s'en défend
48:01comme on l'a vu
48:02avec Jean-Luc Mélenchon
48:03aujourd'hui
48:04mais les preuves
48:05sont irréfutables
48:07qu'elle a légitimé
48:08autorisé
48:09un nouveau discours
48:10antisémite
48:11qui est le suivant
48:12c'est l'antisémitisme
48:16vertueux
48:16c'est l'antisionisme
48:17non pas la critique
48:18de la politique
48:19de l'état d'Israël
48:19parce que ça
48:20c'est parfaitement légitime
48:21c'est la contestation
48:23du droit à l'existence
48:24de l'état d'Israël
48:24et surtout
48:25l'équation suivante
48:26tout juif
48:27est responsable
48:27de ce qui se passe
48:28en Israël
48:28tout Israël
48:29est responsable
48:30de ce que fait
48:30son gouvernement
48:31ce gouvernement
48:32est génocidaire
48:33donc tout juif
48:34est génocidaire
48:35et voilà comment on peut
48:36virer des enfants
48:38d'un avion
48:38interdire
48:39interrompre
48:40un concert philharmonique
48:41interdire à des intellectuels
48:43de participer à un colloque
48:44et de façon vertueuse
48:45puisqu'on attaque
48:46des gens
48:46qui ne sont pas fréquentables
48:47il nous reste
48:4840-30 secondes
48:49une dernière question
48:50de tous les personnages
48:51que vous nous présentez ici
48:52lequel
48:52pour lequel avez-vous
48:53le plus d'affection
48:54Charles Péguy
48:55Charles Péguy
48:56parce qu'il est pour moi
48:58la quintesse
48:58il est
48:59d'origine populaire
49:01puis socialiste
49:02puis nationaliste
49:03et chrétien
49:03autrement dit
49:03des milieux
49:04qui sont à l'époque
49:04très antisémites
49:05et pourtant
49:06il sera
49:06dès le départ
49:07il manifestera
49:08une fraternité
49:09une humanité
49:10une amitié
49:11non pas pour les juifs
49:12en tant que juifs
49:13mais pour des êtres humains
49:14qui sont ses semblables
49:16absolument extraordinaires
49:17j'ai placé
49:18mon dictionnaire
49:19sous son égide
49:20avec la formule suivante
49:21qui est de lui
49:22si les antisémites
49:24connaissaient les juifs
49:25ils cesseraient
49:25de les détester
49:26merci Denis Oliven
49:28dictionnaire amoureux
49:29des juifs
49:29de France
49:30merci à vous Mathieu
49:31merci Arthur de Vatrigan
49:32dans un instant
49:32c'est l'heure des pros 2
49:33à tout de suite
49:34merci à vous
49:35merci à vous
49:35merci à vous
49:36merci à vous
49:37Sous-titrage FR ?
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