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00:00On est à quoi là ?
00:01Une heure de la première ?
00:02J'imagine le spectacle depuis trois ans.
00:05Ça fait deux mois qu'on est en résidence.
00:08On a bien la tête dedans.
00:09Je ne sais pas si ça va se voir à l'écran,
00:11mais je me sens hyper fatigué.
00:15Dividus, le premier spectacle de groupe de sa compagnie Ayagma,
00:19va fêter sa 70e représentation.
00:21Cinq ans après cette première création,
00:23Nassim Batou crée un grand récit.
00:26À 40 ans, le danseur et chorégraphe
00:28continuent de questionner l'identité et l'histoire.
00:32Le point de départ, c'était justement
00:34comment on se raconte notre passé,
00:35à partir de quels filtres, quels événements du passé on choisit
00:38pour se reconnaître individuellement,
00:41mais aussi en tant que société.
00:43Parce que ça nous fait lire le présent d'une certaine manière.
00:46Et ça nous fait imaginer le futur aussi de notre manière.
00:48Il y a des micro-révoltes qui se sont passées avant nous.
00:53J'avais envie de mettre le doigt dessus
00:55pour mettre le doigt sur les petits gens.
00:58Ceux qui fabriquent des décalements de pensée
01:00et qui permettent aujourd'hui, par exemple,
01:02que les femmes aient le droit de vote.
01:03Mais en tout cas, il y a quand même des choses
01:05qui ont avancé au cours des temps
01:06par des petites luttes de petits gens.
01:08Et je trouve ça bien de le regarder
01:10parce qu'aujourd'hui,
01:12dans un monde bouleversé comme le nôtre,
01:14on a l'impression qu'on ne peut rien.
01:16Né à Marseille d'un père kabile
01:18et d'une mère marocaine,
01:19Nassim Batou grandit à Aubagne
01:21avant de se fixer à Martigues.
01:23En fin du soleil,
01:24c'est pourtant à Londres qu'il valide sa destinée,
01:27à l'aube de ses 20 ans.
01:28C'était un deal avec mes parents.
01:30Je passe mon bac
01:31et je dis qu'en fait, j'ai envie de danser.
01:34C'était compliqué, évidemment,
01:35parce que ces deux parents,
01:36comme moi, je suis père aujourd'hui,
01:38on s'inquiète pour ces enfants.
01:40Du coup, le deal, c'était de dire,
01:41bon, je parraine là, à Londres.
01:42Je sais que c'est une ville où ça bouge,
01:43je vais danser.
01:45Je vais apprendre l'anglais au passage.
01:46Londres, c'est un endroit
01:47où il y a beaucoup d'étudiants qui viennent.
01:49Il y avait des Japonais, des Américains.
01:50Il y avait un grand événement de danse
01:52où j'ai rencontré les précurseurs
01:54de la danse hip-hop des Etats-Unis.
01:56Ça a été un endroit d'émulation.
01:58Je me suis dit,
01:58ah ouais, vraiment, je vais faire ça.
02:00Je vais rentrer, je vais m'en donner des moyens.
02:02Et je suis rentré et j'ai fait ça.
02:03Pendant dix ans,
02:06Nassim Batou enchaîne les performances,
02:08le plus souvent solo.
02:10Autodidacte,
02:10il compense son manque de légitimité
02:12par la multiplicité des collaborations.
02:14Du Liban au Brésil,
02:15en passant par la France ou la Guyane,
02:17il bourlingue, danse
02:19et, très vite, crée des chorégraphies.
02:22La naissance de la compagnie Ayagma,
02:23en 2017, est un aboutissement logique.
02:26Un nom qui signifie
02:27« mon semblable, mon ami » en amazique.
02:30Surtout, c'est un nom trouvé par son père,
02:32l'ouvrier immigré.
02:34En faisant une carrière,
02:36un parcours dans la danse,
02:37je me disais que je remettais en question
02:39le déterminisme familial, social
02:41dans lequel j'étais.
02:43Et puis, il y a un an de ça,
02:44j'ai vu que sur Instagram,
02:45il y avait en Kabylie,
02:46une salle de spectacle
02:46qui s'appelle la salle Batou.
02:48Et du coup, j'ai cherché
02:49et apparemment,
02:50je suis issu d'une famille d'artistes.
02:51J'adore cette idée-là,
02:53que peut-être, sans le savoir,
02:55je discutais avec des ancêtres lointains.
02:57La danse, c'est un endroit
02:58de langage différent
03:00auquel je me suis accroché
03:02parce qu'il me permettait
03:03de mettre autre chose
03:04que des mots rationnels
03:05à ce que je pouvais me poser comme question,
03:08à ce que je pourrais imaginer.
03:09Je trouve que c'est des bonnes réponses au monde
03:10et de peut-être traverser
03:12des sensations, des émotions et tout.
03:14La danse permet ça.
03:15Sous-titrage Société Radio-Canada
03:24Sous-titrage Société Radio-Canada
03:25Sous-titrage Société Radio-Canada
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