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Avec Christian Morin, auteur de "J'ai tant de choses à vous raconter, XO Éditions

Retrouvez La France dans tous ses états avec Périco Légasse du lundi au jeudi de 12h à 14h sur #SudRadio.

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##LE_FACE_A_FACE-2025-12-03##

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Transcription
00:01Midi 14h, Sud Radio, la France dans tous ses états, le face à face.
00:07Je pense qu'il y avait un langage nouveau à donner à la chanson, je ne dirais pas un langage poétique parce que je ne crois pas au fait que les auteurs de chansons soient des poètes.
00:14Je pense surtout qu'ils se dégagent d'une certaine poésie, de certaines chansons, ils ne s'en dégagent pas, mais de là à dire que c'est de la poésie, c'est tout à fait autre chose.
00:21– Chers amis auditeurs de Sud Radio, c'est un grand jour parce que nous sommes avec Christian Morin qui est une voix historique, j'allais dire du paf, du paysage audiovisuel français, particulièrement la radio.
00:33On vient d'écouter Charles Aznavour qui est une autre voix et Christian Morin nous en parlera parce qu'ils se sont connus et Charles Aznavour a donné des conseils, des conseils et j'allais dire même des codes de vie à Christian Morin.
00:46– Christian Morin, je ne vais pas faire votre parcours, il faudrait six émissions, vous avez écrit il y a quelque temps un livre, j'ai tant de choses à vous raconter,
00:55alors le problème c'est que vous êtes très bavard et moi aussi, d'abord je garde ma place, j'ai failli vous dire est-ce que vous voulez faire l'émission et puis vous me recevez ?
01:02Non, vous restez l'invité, c'est moi qui énigme l'émission.
01:04– Bonjour Perico, mais j'ai prévenu le mot de votre assistante, je lui ai dit que quand deux bavards se rencontrent, ça peut être…
01:10Mais s'il faut faire six émissions, il n'y a aucun problème.
01:12– Mais vous reviendrez mon cher, alors on a dit qu'on n'allait pas faire de tunnel,
01:15même pas le pont de l'Ile-de-Rey que vous aimez bien parce que vous l'avez franchi même à l'époque, il n'existait pas encore.
01:21Donc voilà, on va trouver un ordre de fonctionnement, mais on a tellement de choses à dire, j'ai tant de choses à vous raconter.
01:26C'est vrai lorsque l'on termine votre ouvrage, alors c'est un ouvrage qui est formidable, c'est qu'on peut rentrer dedans à n'importe quel endroit,
01:32à n'importe quel moment, il se passe toujours quelque chose chez Christian Morin.
01:36Vous avez touché à tout, peut-être à la danse, excusez-moi, pas à la danse.
01:40– Non, comme je vous l'ai déjà dit, nos rêves étant arrivés, je me suis dit, ce n'est pas pour moi.
01:45Puis je supportais peut-être mal l'école, enfin je ne sais pas, je n'y ai pas réfléchi tellement,
01:49à part ceux pour faire du vélo parce que j'étais un fan de bicyclette.
01:54Mais non, j'ai eu beaucoup de chance, le bon Dieu m'a gâté, c'est un parcours qui est formidable.
01:59– En orchestre, alors en orchestre au sens littéral du terme, vous avez touché à tous les instruments
02:04et ensuite à toutes les activités médiatiques, intellectuelles, culturelles, c'est extraordinaire, c'est encyclopédique.
02:11– Dans nos professions, ce n'est pas toujours apprécié par les supérieurs parce qu'ils aiment bien,
02:15on est dans un pays aussi où on aime bien mettre une couleur.
02:18Péricault-Légas, c'est telle couleur, Morin, c'est telle couleur.
02:22Mais alors dès qu'on dévie un peu et qu'on a la qualité pour faire ou entreprendre autre chose,
02:27ça ne plaît pas parce qu'ils n'arrivent pas à nous cerner exactement.
02:31– On vous a connu sur plusieurs antennes, votre voix est diverse et variée,
02:36elle est ancienne, notamment sur Radio Classique.
02:38Vous faisiez partie, j'allais dire, des sons.
02:41Il y avait les compositeurs, mais si votre voix n'était pas à côté, on disait « c'est pas normal ».
02:45Alors on m'a posé mille questions, est-ce qu'il est là, est-ce qu'il est en direct ?
02:48J'ai dit « c'est du direct ».
02:49– C'est du direct, oui, le direct.
02:50– Alors on peut révéler aujourd'hui que vous étiez chez vous, ce qui n'interdit pas,
02:54mais il enregistre tout ça à l'avance.
02:56– Non, non, non, c'est du direct.
02:58Christian Morin, vous êtes né, alors vous n'êtes pas de la dernière pluie, je suis désolé.
03:01– Non, non, non, mais je le revendique, en plus cette année est importante.
03:05– Vous êtes né le 2 mars 1945, je veux juste rappeler qu'on est encore en pleine guerre,
03:09la France a été libérée, pas toute, la poche de Royan, pas loin de chez vous.
03:13– Tout à fait.
03:14– Elle ne va tomber que le 17 avril 1945,
03:17où un bataillon du gouvernement basque, des séparatistes basques,
03:20qui sortaient de la guerre civile, c'est illustré,
03:23et qui ont défilé dans Bordeaux avec le commandant Isaguiré qui était à leur tête,
03:26donc ça veut dire que vous êtes né à une période, c'était encore la guerre,
03:29et que vous avez connu dans votre petite enfance,
03:31le petit Kiki, n'est-ce pas ?
03:33– Le petit Kiki a connu l'après-guerre,
03:35et vous avez vu la France évoluer,
03:37alors vous avez connu les 30 glorieuses,
03:39vous êtes une 30 glorieuse,
03:41un 30 mère glorieux,
03:43et la suite, et là aujourd'hui vous êtes un petit peu dépité évidemment,
03:47parce que vous avez connu l'époque de la guerre,
03:49les restrictions,
03:50et aujourd'hui on est à nouveau dans une tension,
03:53c'est pas la guerre 39-45,
03:56mais on est encore dans une période de...
03:57– Le mot guerre est évoqué,
03:59ce qui est un peu ennuyeux,
04:00parce que quand on entend les réponses de Poutine face à l'Europe,
04:04on se pose des questions,
04:05ça ne dépend pas de nous,
04:07mais ce que je veux dire,
04:07c'est que quand on atteint l'âge que le bon Dieu m'a laissé avoir jusqu'à maintenant,
04:13c'est terrible,
04:14parce qu'on fait des comparaisons,
04:15avec ce qu'on a connu,
04:17et quand je vois la façon dont tout est en train de s'abîmer,
04:20de se casser un petit peu,
04:22je ne veux pas dire que c'était mieux avant,
04:24mais je dirais simplement que ce n'était pas plus mal,
04:25en tous les cas.
04:26– Bon, les valeurs ont été un peu bousculées,
04:30celles qui vous ont conduite,
04:31parce que vous êtes un homme de valeurs,
04:32on voit bien que vous avez des principes,
04:33vous avez des...
04:34– Oui, c'est grand-choparent, tout ça.
04:35– Oui, alors votre papa, on va en parler,
04:38vous dites que voilà, de toutes,
04:39vous avez évidemment les enseignants,
04:41les institutrices, très important,
04:42c'était une institutrice, je crois, madame...
04:44– La diatrice de l'école,
04:45dont j'étais amoureux,
04:47qui avait des beaux yeux bleus,
04:49à mes algérins,
04:50que j'ai retrouvé après d'ailleurs,
04:52avec qui j'ai continué d'entretenir.
04:54Je lui avais offert un cadeau,
04:55parce que lorsque j'étais sur Radio Classique,
04:59elle m'avait fait une petite confidence,
05:00elle m'avait dit qu'elle adorait Vivaldi,
05:02je lui avais offert tout un coffret Vivaldi,
05:04vous vous rendez compte,
05:05après tant d'années,
05:06je lui tenais la main dans la cour de récréation,
05:08j'étais amoureux.
05:09– C'était en primaire donc,
05:10vous avez fait la primaire avec elle.
05:11– Tout à fait, oui.
05:12– Où était-ce ?
05:12– À Bordeaux-même ?
05:13– À Bordeaux, à Natole-France,
05:15qui est dans le centre de Bordeaux,
05:17et puis après,
05:18je suis allé à la communale côté garçon,
05:20il y avait garçon et fille,
05:22j'ai passé deux ou trois ans dans une école libre,
05:24c'était l'école Saint-Serein,
05:26et je suis revenu ensuite,
05:28pour passer mon brevet que j'ai loupé complètement,
05:30avant mon entrée bien sûr à l'école des beaux-arts.
05:33– Vous n'êtes pas un spécialiste des questions scolaires,
05:35mais vous avez connu l'école de la République,
05:37j'allais dire dans son aspect le plus forissant,
05:40qui transmettait des savoirs et de la culture,
05:42vous en êtes d'ailleurs le produit,
05:44vous connaissez qu'elle est un peu malade aujourd'hui.
05:46– Bien sûr, mais on avait surtout un amour avec les profs,
05:50un échange qui était formidable,
05:51le prof de français qui était en même temps peintre et comédien,
05:56nous évitait d'annonner les textes de Molière ou de La Fontaine,
06:01le prof d'histoire, lui, sur les blouses grises,
06:03nos mamans étaient ravies quand on revenait à la maison,
06:05tracé à la croix, à la craie, sur la blouse grise,
06:10une croix pour nous raconter l'histoire,
06:12vous l'évoquiez tout à l'heure, des croisades,
06:14avec SOS, Chrétien-Orient,
06:17et justement ce qui est formidable,
06:19c'est qu'il y avait un attachement avec ses profs,
06:21mais on les respectait, on se faisait engueuler aussi.
06:23– Il y avait l'autorité.
06:23– On était des gamins, bien sûr, avec l'insouciance de l'époque,
06:28mais on avait une espèce de discipline,
06:30et quand on faisait une connerie, on se faisait engueuler,
06:32et puis c'est tout.
06:32Ça nous remettait dans le droit chemin.
06:34– Votre papa, qui est votre mentor, votre guide,
06:38qui est-il ?
06:40Mon prénom, mon prénom profession.
06:41– Mon père, Jean Morin, était né à Saint-Julien-des-Câpes,
06:45c'est la bordure de Saint-Jean-d'Angélie,
06:47charenté, puisque je suis le seul bordelais de la famille,
06:49ma mère était née à Brisambourg, pas très loin.
06:51– Donc dans Langoumois,
06:52pas la Saint-Onge, Langoumois,
06:56la terre de François 1er et de François Mitterrand.
06:58– Exactement, et c'était pour du vinaigre,
07:00d'ailleurs la famille Mitterrand, à Jornac.
07:03– Et oui, les résidus de ce qui ne partait pas au cognac,
07:05partaient en vinaigre.
07:05– Exactement, et donc,
07:08j'ai connu une enfance extraordinaire en Charente l'été.
07:11Les vacances étaient très longues à l'époque,
07:12mon cher Péricault, ça durait trois mois.
07:15Donc que j'allais glaner,
07:16ramasser les épis de blé,
07:18qui étaient tombés dans une pâteuse.
07:20– Je signale, c'est une campagne qui ressemble à la Toscane.
07:23Je suis fasciné par la beauté de ces paysages.
07:25– Les touches de Périgny, mon oncle était curé de campagne,
07:29et j'étais très heureux de l'accompagner,
07:31j'ai à bon amont servi la messe, bien sûr.
07:34– Bon enfant de cœur.
07:35– Bon enfant de cœur, et j'étais fier d'accompagner mon oncle,
07:38j'adorais les enterrements pour la bonne et simple raison
07:39qu'à l'époque on portait une soutane rouge pour la messe,
07:43mais pour les obsèques, soutane noire, avec un surpuis blanc.
07:47Et je me prenais pour un adulte, quand j'étais au côté du monde.
07:50– Et les saints sacrements, et l'encens, tout le rituel du catholicisme.
07:52– Exactement. Alors mon père, lui, a fait la guerre,
07:55il a été rappelé en 1939, il était caporal dans l'intérieur marocain,
08:00il a été fait prisonnier, et déjà, il y avait un côté quand même souriant chez mon père,
08:05il avait été blessé, il a falsifié ses papiers pour se faire passer pour un sous-officier,
08:11ce qui lui permettait de refuser de travailler pour les Allemands.
08:14Donc il est parti dans les tourbes en Pologne,
08:17avec la première année des soldats russes et des israélites.
08:20– Et oui, donc prisonnier de guerre, bien sûr.
08:22– Il est réfractaire, donc, il est resté trois ans et demi là-bas,
08:26et il a dessiné tout un album de captivité,
08:28dont il y a un des dessins qui est dans le livre.
08:31Mais cet homme, je ne sais pas comment…
08:35– Il est sévère ou non ?
08:37– Pardon ?
08:37– Il est sévère, il a une autorité d'un papa de l'époque.
08:39– Oui, mais avec le côté, quand même, la sévérité, comment dirais-je, cool.
08:44– Qui fait la discipline à la maison ? C'est plutôt maman ou c'est plutôt…
08:46– Ma mère, oui, ma mère aussi, mais ma mère a été quelqu'un…
08:49– Parce que vous êtes très bien élevée, ça se voit, ça s'entend.
08:51– Oui, il y avait une éducation, mais pourtant on était dans un tout appartement,
08:55il n'y avait pas de salle de bain.
08:56À l'époque, tout le monde, tous les gens…
08:58– Oui, vous êtes dans un milieu social, modeste, simple, voilà.
09:00– Exactement, mais ce n'est pas causette.
09:05– Non, non, non, non, on n'est pas dans…
09:06– Mais il y avait un amour…
09:07– Vous n'êtes pas dans la grande bourgeoisie bourgolaise,
09:09vous n'êtes pas née qui est des chartrons.
09:10– Exactement.
09:11Et en revanche, j'ai beaucoup sévi dans ce milieu-là
09:13quand j'ai commencé à faire du job.
09:15– Ah ben, forcément.
09:15– Mais donc, mon père a tiré des ficelles,
09:19et ce qui est amusant, c'est ce que je raconte dans le livre,
09:20c'est que mon parcours s'est dessiné grâce à mon père.
09:24C'est-à-dire qu'il m'a fait passer un test psychotechnique,
09:27à l'époque c'était la sécurité sociale qui faisait passer ça,
09:30ça a duré trois jours, on faisait reconstituer un village,
09:34la façon dont je plaçais l'école, l'église, la mairie, l'épicerie,
09:38j'ai été jugé psychologiquement, il y avait des études de réflexes,
09:41des études de titres de livres.
09:42– Étonnant, déjà, vous parlez quoi des années 50 ?
09:45– C'était 58, à peu près 57-58,
09:49et à la suite de ces résultats,
09:52que je n'ai découvert qu'après la mort de mon père,
09:54alors que j'étais déjà à Europe.
09:56– Ah tiens !
09:56– Oui, oui, il ne m'avait jamais fait voir les résultats,
09:59mais il a tiré toutes les ficelles,
10:00c'est-à-dire que dans les résultats,
10:02il y avait 70% de réponses favorables aux arts,
10:04Christian pourrait être doué,
10:06ce que j'ai retrouvé dans le texte,
10:08pour la profession, écoutez bien, Bericot,
10:10de speaker.
10:11– De speaker.
10:12– Non, mais c'est étonnant.
10:13– De speaker.
10:13– Avocat, peut-être, pourquoi pas, comédien.
10:16– Speaker, j'adore.
10:16– De aller vers le théâtre, speaker.
10:18– C'est le nom du président de la Chambre des communes à Londres aussi.
10:21– Oui, oui.
10:22– Mais c'était aussi les présentatrices,
10:23vous vous souvenez de Catherine Langer,
10:24Catherine Langer, la speakerine.
10:25– Oui, oui, le speaker.
10:26Mais le speaker de la Chambre des communes,
10:28c'est étonnant, ce qu'il aboie fort, ça donne.
10:30– Oui, ça gueule.
10:31– Ça gueule.
10:31– Et donc, il y avait le dessin aussi
10:35qui se percevait un petit peu dans tous ces tests,
10:39et je commençais déjà à dessiner,
10:40d'ailleurs j'étais un fan de Franquin,
10:42je découvrais Gaston Lagave dans le journal Spirou,
10:45et puis mon père a tiré toutes les ficelles,
10:47j'ai loupé mon brevet,
10:48je devais le repasser en septembre,
10:50mais j'avais passé le concours d'entrée au Beaux-Arts,
10:52et déjà, dès l'âge de 14 ans,
10:54mon père m'avait fait suivre les cours du soir.
10:56– Donc il avait le mode d'emploi,
10:58dont vous n'avez pris connaissance que tardivement,
11:00il avait le code d'emploi,
11:00il vous a officier d'orientation,
11:02il vous a orienté sur la bonne voie, finalement.
11:05– C'est formidable.
11:06– Sans vous imposer les grandes écoles,
11:07en disant, mon fils, tu seras les diplômes,
11:09il a senti que votre profil,
11:10c'était d'aller vers là où vous deviez aller.
11:11– Mais alors, je peux vous dire
11:12que l'emploi du temps de 13 ans jusqu'à 16 ans,
11:16au moment du brevet,
11:17était chargé,
11:18parce que j'avais des cours de rattrapage
11:20le mardi et le mercredi
11:23à la philomatique de Bordeaux
11:24pour la chimie et la physique,
11:26qui n'allaient pas très bien,
11:27des cours de mathématiques
11:28avec un copain de captivité de mon père,
11:30j'allais au cours du soir au Beaux-Arts
11:32de 18h à 20h du lundi au jeudi.
11:35Le jeudi matin,
11:36j'avais rattrapage d'espagnol
11:38et puis un jour, mon père me dit
11:39« Tiens, ce serait bien
11:40que tu apprennes un instrument de musique,
11:41on ne sait jamais.
11:42Ça peut servir. »
11:44Donc voilà,
11:45j'en parle à un copain
11:46qui me dit
11:46« Mon père est prof de sax et de clarinette. »
11:48Je ne dis pas
11:48que s'il avait été harpiste,
11:49j'aurais appris la harpe,
11:50mais toujours est-il
11:52que j'ai appris la clarinette,
11:53ça m'amusait
11:53parce que tous les copains
11:54grattaient une guitare
11:55ou tapaient quelques notes
11:56sur un piano
11:57pour draguer dans les surboums.
11:59Moi, la clarinette,
11:59ça sortait un petit peu
12:00de l'ordre.
12:00On aborde cette page
12:01dans quelques instants.
12:02Nous sommes avec Christian Morin.
12:03Vous êtes sur Sud Radio
12:04qui a écrit
12:05« J'ai tant de choses à vous raconter. »
12:06Il est en train de nous les raconter.
12:07Surtout, restez avec nous
12:08et appelez-le.
12:09Il n'attend que ça,
12:10vous appelez Emmanuel Galasso
12:11et vous posez vos questions
12:13à Christian Morin
12:13au 0826 300 300.
12:16A tout de suite.
12:16Midi 14h, Sud Radio,
12:21la France dans tous ses états.
12:26Merci Eric, bonjour.
12:28Bonjour à William, Christine et Bertrand.
12:31Je vais tout d'abord vous présenter.
12:32Bertrand, vous êtes employé de deux banques.
12:33Oui, oui.
12:34Dans cette bonne ville d'Orléans.
12:36À Orléans.
12:37Voilà, les loisirs,
12:38je crois qu'il y a un petit peu de...
12:39J'entends votre voix aujourd'hui,
12:41novembre 2025, décembre 2025.
12:44Là, nous sommes il y a un certain temps.
12:45Votre timbre est toujours aussi frais,
12:47aussi pertinent.
12:48C'était la roue de la fortune.
12:49C'était la roue de la fortune.
12:50C'est comme ça que beaucoup de Français
12:51vous ont reconnu pour la première fois.
12:52C'était la première image.
12:54D'ailleurs, ça a un lien avec le livre
12:55parce que je ne renie pas ces années-là formidables.
12:58Ça a duré cinq ans et demi.
13:00Mais je voulais évoquer
13:02ce que l'arbre, la roue de la fortune,
13:05cachait un petit peu.
13:06C'est pour ça qu'il y a toutes ces histoires
13:07derrière parallèles
13:08et qui ont été menées de front
13:10même au moment de la roue de la fortune.
13:12Ça a été un épisode formidable.
13:14On rêve d'ailleurs quand on évoque les chiffres.
13:17À l'époque, il faut dire,
13:19Péricault, soyons honnêtes,
13:21qu'il n'y avait quand même que trois chaînes.
13:24La une, la deux, la trois.
13:25Le canal était payant.
13:27La cinq commençait à se casser la figure.
13:29Et puis, la six balbutier,
13:34légèrement menée par un homme formidable,
13:36Jean Drucker.
13:37Et voilà.
13:38Donc, quand on ouvrait un poste de télé,
13:39ça s'allumait sur la une.
13:41Ce qui fait qu'après,
13:43il n'y avait pas beaucoup de télécommande.
13:44Il fallait se lever du canapé
13:46ou du fauteuil
13:47pour aller appuyer sur un bouton, etc.
13:49Les parts du gâteau étaient plus grosses.
13:51Il était moins partagé.
13:53Ça faisait des audiences.
13:54C'était surréaliste.
13:56On avait, entre la période
13:58dans laquelle nous sommes actuellement,
14:00la période de l'automne et de l'hiver,
14:02on faisait à peu près 12-13 millions de personnes.
14:04C'est en francs ou en euros ?
14:07Vous savez, on pense souvent à la question
14:09au niveau des prix.
14:10Mais enfin, tout augmente.
14:12Alors, on parlait de votre papa.
14:15Je suis Pans, famille gaulliste,
14:16en général.
14:18Mon père, on était à droite,
14:20dans la famille.
14:21C'est pour ça que j'ai tout de suite
14:22détesté Mitterrand
14:23quand il est rentré en guerre
14:25pour prendre la place du général de Gaulle.
14:29Mais enfin, on ne faisait pas tellement de politique.
14:32Moi, je vais vous dire,
14:32la politique qui m'a intéressé,
14:33c'est quand j'ai connu
14:34Chabon Delmas, à Bordeaux.
14:35C'est pour ça que je voulais y venir.
14:37Et voilà, Jacques Chabon Delmas,
14:39ce qui aurait été intéressant,
14:40je ne sais pas ce que ça aurait pu donner
14:41en tant que président de la République,
14:43mais s'il avait pu mettre à place
14:44sa nouvelle société,
14:46qui était une politique,
14:47comme il le disait,
14:48la politique de l'ouverture,
14:49mon cher Péricault.
14:51La politique de l'ouverture
14:52parce qu'il y avait une ouverture sociale.
14:54Il travaillait avec Simon Nora,
14:55il travaillait avec des gens
14:56comme Jacques Delors.
14:58Donc, ce n'était pas du socialisme,
15:00mais il y avait une politique d'ouverture
15:02qui aurait peut-être,
15:03apporté d'autres choses.
15:05Je recevais l'autre jour
15:07Jean-Pierre Jouillet,
15:08qui a été au sommet de l'État,
15:10bien sûr,
15:10avec des responsabilités
15:11gouvernementales
15:12et même à l'Élysée.
15:14Et il disait,
15:14on est toujours
15:15en train de courir derrière
15:16la fameuse nouvelle société
15:18de Jacques Chabon Delmas
15:19dans son discours
15:20de politique générale
15:21en 1969.
15:24Il m'avait raconté,
15:25d'ailleurs,
15:25il s'était confié,
15:26j'avais été le soutenir
15:27en 88,
15:28il y a une photo avec lui
15:29dans le livre,
15:31j'avais été le soutenir
15:32pour les municipales
15:33à Bordeaux.
15:34Ensuite,
15:34on avait dîné
15:35et j'avais à disposition
15:36un avion
15:37pour rentrer dans la nuit
15:38au Bourget,
15:39puisque j'avais mon émission
15:40le lendemain.
15:40il m'avait raconté
15:42la cavale,
15:44l'agression
15:46des 40
15:47contre lui
15:48menée par Chirac
15:49qui n'avait pas...
15:49L'appel de 1974
15:50avec les 40 élus
15:52RPR
15:53qui disent
15:53non, non,
15:54Chabon Delmas
15:55c'est une carte périmée,
15:56il faut aller voter Giscard.
15:57Exactement, voilà.
15:58La trahison des 40,
15:59on peut l'appeler comme ça.
16:00La trahison des 40,
16:00oui, oui, tout à fait,
16:01le coup de poignard
16:02dans le dos
16:02et Chabon nous avait expliqué,
16:04m'avait expliqué,
16:05il m'avait dit
16:06il n'a rien compris
16:07parce que Chirac
16:07aurait pu avoir
16:08un tremplin
16:09beaucoup plus important
16:10quelques temps après.
16:12Enfin bon,
16:13ça faisait partie
16:14de la politique,
16:14etc.
16:16Je crois qu'il avait
16:16quand même
16:17bien pris ça
16:18dans la figure
16:19et ça ne lui avait pas
16:20beaucoup plu.
16:22Ce que j'ai beaucoup aimé,
16:23il y a un livre
16:23qu'il a sorti
16:24qui s'appelle,
16:24qui serait intéressant
16:25d'ailleurs aujourd'hui,
16:26je pense,
16:27qui s'appelait
16:28Mémoire pour demain.
16:30Le titre est très beau.
16:31Oui, tout à fait.
16:32Le titre est très beau
16:32où il raconte
16:33même les couillonnades
16:34qu'il a pu faire
16:35lui en tant qu'homme politique
16:37pour éviter
16:38de continuer de les faire.
16:39Et là,
16:39on a...
16:40le titre
16:41de votre émission,
16:43La France en tous
16:43ses états,
16:44on y est en plein.
16:46Nous n'oublions pas
16:46que c'est un grand résistant.
16:48C'est le seul
16:50qui s'était battu
16:50pour éviter
16:52que le Front National
16:53ne porte ce titre
16:54puisque c'était le nom
16:55d'un...
16:56Le mouvement des résistants
16:57communistes
16:58pendant la guerre
16:58s'appelait
16:59le Front National,
17:00le mouvement engagé.
17:01Il est Jacques Delmas,
17:02nommé général
17:03et on voit son rôle
17:04dans Paris Brulti
17:05dans le film.
17:06C'est lui qui participe
17:07à la libération de Paris.
17:08Si je peux raconter
17:09une petite anecdote
17:09sur Chabon.
17:10Au contraire.
17:11Il m'avait confié
17:11lorsqu'il a fait campagne
17:13en 1947
17:14pour la mairie de Bordeaux
17:15donc il faisait un petit peu
17:17tous les coins...
17:18Il a fait combien de mandats ?
17:19Il a fait...
17:20Moi, je pense
17:21qu'il en a fait un de trop
17:22parce qu'il avait
17:22ce problème de ranches
17:24il avait été opéré
17:24et il avait téléphoné
17:27il avait envoyé un courrier
17:28au maire André Caz
17:30le papa de Jean-Michel Caz
17:31que j'ai bien connu
17:32le château Linge-Bage
17:34Bien sûr.
17:34Et il avait envoyé
17:35un courrier à André Caz
17:37en lui disant
17:37comment faites-vous
17:38pour arrêter
17:40je ne peux pas m'arrêter.
17:41Bon.
17:42Il a perpétué
17:43et donc il a fait
17:44pour cette campagne
17:44en 1947
17:45il a fait
17:45tous les discours
17:47qu'il fallait faire
17:48dans la région de Bordeaux
17:49vous évoquiez
17:49les Chartrons
17:50il y avait bien sûr
17:50toute la région des 20
17:53et donc c'était
17:56sous des petites tentes
17:57le soir
17:57il allait haranguer
17:58les gens
17:59en disant
17:59votez pour moi
18:00votez pour moi
18:00votez pour moi
18:01C'était un tribun en plus
18:01c'est pour ça
18:02Et il parlait bien sûr
18:03à l'époque de la résistance
18:04et du général de Gaulle
18:05Vous limitez parfaitement
18:06Et il y a un type
18:08un soir
18:09un peu alcoolisé
18:10qui lui dit
18:10et toi où t'étais
18:11pendant la résistance
18:12alors là
18:13piqué au vif
18:14il a répondu
18:14et il a fait un tabac
18:16Et puis
18:17deux ou trois soirs après
18:18il y a un type
18:19qui se lève
18:20qui lui dit
18:20où t'étais pendant la résistance
18:21et puis un autre
18:23trois ou quatre jours après
18:23et là
18:24il y a un moment
18:25il me dit
18:25je vais pisser
18:26derrière la tente
18:27et il entend
18:29un type
18:29de son camp
18:30qui disait
18:31au moment où
18:32il a parlé de la résistance
18:33tu te lèves
18:34tu lui demandes
18:35où il était
18:35pendant la résistance
18:36parce qu'il avait vu
18:36que c'était un triomphe
18:37à chaque fois
18:38oh bien sûr
18:39et donc
18:39l'art de la communication
18:41et il n'y avait pas besoin
18:42d'agence pour ça
18:43alors je voulais
18:45justement un petit peu
18:46insister sur préciser
18:47votre sensibilité politique
18:49pour savoir d'où l'on parle
18:50et ici
18:51le thème de l'émission
18:52et de la radio
18:52c'est parlons vrai
18:53on parle vrai
18:54vous avez toujours parlé vrai
18:55on va s'intéresser
18:56à un cas
18:57des individus particuliers
18:59que vous avez qualifié
19:00de burnemauve
19:00alors les burnemauve
19:02je veux vous dire
19:02c'est un bonheur
19:04alors je veux vous inquiéter
19:06mon cher Christian Morin
19:07il y en a plus
19:08que vous en avez connu
19:09aujourd'hui
19:09donnez-moi la définition
19:11du mur de mort
19:12alors d'abord
19:13j'ai utilisé ce terme
19:14d'où il vient
19:14c'est un date de
19:15Francile Blanche
19:16et Pierre Dac
19:16c'était un feuilleton
19:18qui s'appelait
19:19bon baiser de partout
19:20de partout
19:21déjà
19:22on osait tout
19:23et j'ai eu la chance
19:24de croiser Francile Blanche
19:26lorsque je suis arrivé
19:27à Europe
19:28il y était encore
19:29parce que j'ai écouté
19:29Francile Blanche
19:30sur Europe 1
19:30l'homme le plus drôle du monde
19:31vous êtes d'accord ?
19:32et puis ensuite
19:32je n'imaginais pas
19:33qu'un jour
19:34il me demande
19:34de réenregistrer
19:35son indicatif
19:36pour les kangourous
19:38n'ont pas d'arrêt
19:39où les escargots
19:40meurent debout
19:40il y avait deux titres
19:42d'émission
19:42et donc
19:44le délire le plus total
19:44on est allé enregistrer
19:45avec un orchestre
19:47mené par Moustache
19:48l'ancien bâtre de Claude Luther
19:50et puis
19:51à un moment
19:51il y avait une note
19:52de clarinette
19:53il faisait
19:53et Francile Blanche
19:57et Francile Blanche
19:57me disait
19:58Christian surtout
19:59ne ratez pas
20:00ma fausse note
20:00ne vous inquiétez pas
20:02donc
20:02dans ce feuilleton
20:04il y avait le mot
20:05de burnemont
20:06burnemont
20:06bon burnemont
20:08ça fait sourire
20:08un petit peu
20:09je ne vais pas m'étendre
20:10sur le sujet
20:10oui
20:11on a bien compris
20:12mauve
20:12c'est une couleur
20:13qui peut convenir
20:15justement
20:15à la tristesse
20:16de certaines personnes
20:18celle des évêques
20:19et des archevêques
20:20oui c'est la couleur
20:21de la mort
20:21de la mort
20:22c'est bien sûr
20:22en Italie bien sûr
20:23surtout pas de mauve
20:24sur les plateaux d'Italie
20:25quand j'ai travaillé là-bas
20:27surtout pas de cravate
20:29de couleur mauve
20:29même si c'est chic
20:30bref
20:31et donc burnemont
20:32me convenait
20:33au lieu de donner
20:34les noms
20:34de certaines personnes
20:35dans le livre
20:36qui vous embarrassent
20:38qui vous foutent
20:39des bâtons dans les roues
20:40qui sont un peu jaloux
20:41d'un petit succès
20:42que vous pouvez avoir
20:42surtout dans les métiers
20:43dans la vie
20:44façon capitaine ad hoc
20:45les bachibouzouk
20:46les ectoplasmes
20:47les emmerdeurs
20:49j'ai cru que burnemont
20:51était beaucoup plus chic
20:52donc je l'ai utilisé
20:53pour beaucoup de gens
20:54que j'ai pu croiser
20:54et que je crois encore
20:57rassurez-vous
20:57il ne manque pas
20:58est-ce que vous donneriez
20:59m'en citer quelques-uns
21:00allez il y a péremption
21:01ils sont peut-être morts
21:02un grand burnemont
21:03non il y en avait un
21:04avec qui j'ai eu
21:04des rapports très très compliqués
21:06en dehors de la qualité
21:08journalistique
21:08qu'il possédait
21:09c'est Jean-Pierre Elkabach
21:10qui n'était pas
21:11humainement facile
21:12dans la vie
21:14c'était le moins
21:15qu'on puisse dire
21:15donc j'ai eu
21:16quelques moments
21:17un petit peu compliqués
21:19avec Jean-Pierre
21:20par exemple
21:20j'avais interviewé
21:21Uderzo
21:22il m'avait reproché
21:22il m'avait dit
21:23mais Uderzo
21:24tu aurais pu lui dire
21:24qu'il a vendu
21:26moins de bouquins
21:27c'est plus le cas aujourd'hui
21:28que Tintin
21:29que Hergé
21:30etc
21:30j'ai dit
21:30moi je reçois un ami
21:32je ne reçois pas
21:32je ne fais pas une interview
21:33mais tu es une journaliste
21:34je lui dis
21:34non je ne suis pas journaliste
21:35je suis animateur
21:36je n'ai pas de carte de journaliste
21:38c'est pareil
21:38etc
21:39bon le ton montait toujours
21:41j'ai eu des rapports
21:42un petit peu
21:42humainement
21:43il était compliqué
21:44dans les patrons
21:45de grands médias
21:46que vous avez rencontrés
21:47il y en avait certains
21:48qui étaient de vrais capitaines
21:50de vrais managers
21:51et puis d'autres
21:52qui étaient plus
21:53des financiers
21:54des gestionnaires
21:54en revanche
21:55oui
21:55j'ai pas tellement connu ça
21:58peut-être un peu plus récemment
22:00mais je dois dire
22:01que des gens
22:02comme Gilda
22:02c'est formidable
22:03d'avoir eu Belmar
22:05comme exemple
22:06Pierre Belmar
22:06donc c'est votre référence
22:07Belmar
22:08et Michel Drucker
22:10et Michel Drucker
22:11parce que Michel
22:11a toujours été un ami
22:13il est toujours présent
22:14c'est pas des foudres de guerre
22:16ni l'un ni l'autre
22:17vous êtes d'accord
22:17non non
22:18c'était des gens
22:19qui
22:19je le disais l'autre jour
22:21en présence de Michel
22:22dans une émission
22:23avec Laurence Buccolini
22:24d'ailleurs
22:24tout le monde avait envie
22:26d'être Drucker
22:26à l'époque
22:27pour les animateurs
22:28que nous étions
22:28c'était une référence
22:29c'était une référence
22:30que ce soit Sabatier
22:32ou quelques autres
22:32parce que Michel
22:34avait une tenue
22:35et puis
22:35il y avait Danny Saval
22:37qui était sa conseillère
22:38ah formidable
22:39qui lui a indiqué
22:40la route
22:41non mais
22:42si vous voulez
22:43les emmerdeurs
22:44il y en a eu
22:44mais en revanche
22:45j'ai gardé surtout
22:46la ligne
22:47Gildas par exemple
22:48a été quand même
22:49le seul patron
22:50des programmes
22:51et de l'info
22:52en même temps
22:53à la fois
22:53on va en continuer
22:55à en parler
22:55avec Christian Morin
22:57vous êtes sur Sud Radio
22:58nous animons cette émission
23:00avec beaucoup de ferveur
23:01aujourd'hui
23:01parce que Christian Morin
23:02nous raconte
23:03beaucoup beaucoup de choses
23:04il ne va pas pouvoir
23:05tout nous dire
23:05mais voilà
23:06quelques années de Doc Zepic
23:07et surtout le témoignage
23:08des trente glorieuses
23:10et de ce qui a suivi
23:11qui n'est pas toujours
23:12aussi glorieux
23:13qu'il a pu le connaître
23:13à tout de suite
23:14sur Sud Radio
23:14Midi 14h
23:17Sud Radio
23:18la France
23:20dans tous ses états
23:21mais au fond de moi
23:22je suis sûr au moins
23:23que j'ai du talent
23:24mon complet bleu
23:27il y a trente ans
23:29que je le porte
23:29et mes chansons
23:31ne font rire que moi
23:33je cours le cas
23:34Christian Morin
23:36vous êtes sur Sud Radio
23:37Péricault Légace
23:38reçoit
23:39à l'honneur
23:40d'en recevoir
23:40le grand Christian Morin
23:41non j'ai l'honneur
23:42je suis en train
23:44de vous confesser
23:46mais nous manquerons
23:46de place et de temps
23:47dans le confessionnel
23:48enfin ce que vous dites
23:48est passionnant
23:49et vous évoquez
23:50une époque
23:50qui nous est chère
23:51je vous fais écouter
23:52ce morceau d'Avnavour
23:53du talent
23:53vous dites que
23:54Charles Aznavour
23:55vous a dit
23:56tu verras
23:57ou vous verras
23:58je ne sais pas si vous voyez
23:58il faudra toujours
23:59trouver
24:00que l'on sait faire
24:01ce à quoi on est destiné
24:03qu'il faut prouver
24:03qu'on sait faire
24:04mais ce qui était formidable
24:05cette sanction
24:05est le reflet
24:06de tout ce à quoi
24:07on aspire
24:08les uns et les autres
24:08d'ailleurs
24:09le titre c'est
24:10je me voyais déjà
24:11en haut de l'affiche
24:11exactement
24:12donc c'est pour ça
24:13que c'est un peu
24:14ça peut être
24:15un patron d'entreprise
24:16ça peut être un musier
24:17ça peut être
24:17un ébéniste
24:18un vigneron
24:19un jeune ingénieur
24:21qui veut construire
24:22un pont
24:22à l'AFL
24:23un peu
24:23bon
24:24bref
24:24mais on a tous envie
24:26et on passe par des méandres
24:28un petit peu
24:28complexe
24:29avec les Burne Mauve
24:29que nous évoquions
24:30tout à l'heure
24:30Péricault
24:31on va en citer d'autres
24:32des Burne Mauve
24:33Charles Aznavou
24:34j'ai eu la chance
24:36de le rencontrer
24:36puis on a sympathisé
24:37il était venu me voir
24:38dans un spectacle
24:38que je faisais
24:40à la Pépinière Opéra
24:42donc il m'avait dit
24:44vous savez Christian
24:45il faudrait que vous remontiez
24:46le batteur
24:47sur une estrade
24:48parce que
24:48comme les américains
24:49il faut en mettre partout
24:50il faut
24:51n'ayez pas peur
24:52d'y aller
24:53machin etc
24:53il donnait des conseils
24:55il suivait tout ça
24:55et un jour
24:56lorsque on a fêté
24:58les 20 ans
24:59des victoires de la musique
25:00je faisais partie
25:01des gens
25:02qui avaient déjà fait
25:03deux présentations
25:03aux victoires de la musique
25:04donc Nagui m'avait réinvité
25:05et Charles Aznavour
25:07était là
25:08on lui remettait
25:08un prix d'honneur
25:09et à la fin
25:10Charles Aznavour
25:11on me dit
25:11vous savez Christian
25:12j'ai un regret
25:13ah bon
25:14lequel
25:14parce que Michel Leib
25:16qui est un imitateur formidable
25:18qui chante
25:19qui fait du jazz
25:20qui fait du piano
25:21et vous musicien de jazz également
25:22j'aurais dû vous demander
25:23de faire une émission
25:24de télévision
25:25de variété
25:26style un peu
25:27Dean Martin
25:27et Jerry Lewis
25:29et je lui dis
25:30mais Charles
25:31quel dommage
25:31que vous m'en parliez
25:32que maintenant
25:32c'est en 2010
25:33parce qu'on a eu ce projet
25:35avec France Télévisions
25:38c'était en thème 2 à l'époque
25:39et on ne nous a pas pris
25:40ça n'intéressait pas la chaîne
25:41on ne les est pas très connus
25:42à ce moment là
25:43mais on a vu ce projet
25:44avec Michel
25:45qui n'a pas eu lieu
25:47et Charles donnait toujours
25:48des conseils
25:48et il m'avait dit
25:50vous verrez mon petit Christian
25:52toute votre vie
25:53moi j'ai connu ça
25:54toute votre vie
25:56vous ouvrirez votre carton
25:58à dessin
25:58vous direz aux gens
25:59vous savez je sais dessiner
26:00je sais jouer de la clarinette
26:01je peux faire quelques pas de danse
26:03je peux chanter éventuellement
26:04il faut rappeler à tous les gens
26:06ce que vous savez faire
26:07parce que les gens
26:09ne vont pas gratter
26:09d'eux-mêmes
26:10dans votre passé
26:12et c'est vrai
26:13que j'ai toujours rappelé aux gens
26:14ce que je savais faire
26:15pour essayer d'aller lancer
26:16un petit peu
26:16il raconte lui-même
26:17que c'est cette chanson
26:18qu'il a vraiment lancée
26:19puisqu'il dit
26:20j'ai du talent
26:21je me suis produit
26:22plusieurs fois ce système
26:23il n'a pas encore explosé
26:24il n'a pas eu la notoriété
26:25et il dit cette chanson
26:26crée un déclic
26:28dans la conscience
26:29du public
26:30de l'opinion
26:31et là je commence à exister
26:32et on s'intéresse à moi
26:33on se rend compte
26:33que j'ai du talent
26:34Maud Coffler
26:35veut vous poser une question
26:36c'est un peu hors sujet
26:38parce que Christian Morin
26:39j'ai lu à travers
26:40plusieurs interviews
26:41et je pense que vous en parlez
26:42dans votre livre
26:42de votre rapport à la foi
26:44et de la façon
26:45dont vous assumez
26:46entièrement votre foi
26:47vous êtes à la fois capable
26:49de parler avec beaucoup
26:49de sensibilité
26:50de ces églises
26:51dans lesquelles vous vous sentez
26:52si bien
26:52qui vous apaisent
26:53et de votre ange gardien
26:54votre oncle Robert
26:55qui vous a quitté
26:56lorsque vous aviez 25 ans
26:57et qui vous accompagne
26:57tous les jours
26:58comment vous faites
26:59où vous trouvez
27:00quelque part cette force
27:02et comment on fait
27:02aujourd'hui
27:03chrétien en 2025
27:04pour assumer comme ça
27:05si joliment sa foi
27:07mais d'abord je regrette
27:08que les chrétiens
27:08ne mettent pas en avant
27:10leur foi
27:11comme d'autres religions
27:12le font aujourd'hui
27:13c'est un peu dommage
27:14vous avez vu Christian
27:15et Maud a traité
27:16l'information
27:16ce curé de l'oise
27:18qui renonce
27:19à la messe de minuit
27:20et à la crèche
27:21parce qu'il a peur
27:22que ça crée des troubles
27:23c'est pas normal
27:24mais c'est l'histoire des crèches
27:25aussi
27:25on en parle abondamment
27:26je veux dire que tout ça
27:28moi je suis contre
27:29ma foi c'est la mienne
27:31c'est un point de repère
27:32c'est un point de solidité
27:34c'est une espèce
27:35d'échafaudage
27:35dont on a tous besoin
27:36si vous voulez
27:37on va se réfugier
27:38moi c'est la religion catholique
27:40dans laquelle j'ai été bercé
27:41et que je ne renie
27:42absolument pas
27:43mais ça me faisait
27:44toujours du bien
27:45de pouvoir faire une prière
27:48de pouvoir faire une prière
27:49pour un ami
27:49qui peut être
27:50dans des difficultés
27:53enfin
27:53je veux dire que
27:54c'est un point
27:55c'est une espèce
27:55mais vous avez la foi
27:56vous avez encore
27:57j'ai la foi
27:57oui
27:57et pas celle du charbonnier
28:00celle de
28:00oui exactement
28:02ce que je veux dire
28:03c'est une espèce
28:04de garde-fou
28:06qui nous faut
28:07et c'est ce dont
28:08nous manquons aujourd'hui
28:09et je le répète
28:10je le souligne
28:11Péricault
28:11quelle que soit la religion
28:13peu importe
28:14toutes les autres religions
28:15ça peut être
28:15le protestantisme
28:16l'islam
28:18qui est une religion
28:19tout à fait respectable
28:20je ne parle pas
28:21de l'islam radical
28:22ça c'est autre chose
28:23c'est un peu
28:24ce qui s'est passé aussi
28:25à une période
28:26dans l'église
28:26c'est tous les intégrismes
28:27qui ont toujours existé
28:29partout
28:29qui ont existé
28:29je pense à l'Espagne
28:31ou même la façon
28:32dont l'intégrisme
28:33a été transporté
28:35en Amérique du Sud
28:36lorsque les Espagnols
28:37sont arrivés là-bas
28:38ça a été épouvantable
28:39bref
28:39ce que je veux dire
28:40c'est qu'il faut
28:41que chacun
28:42nous ayons ses points de repère
28:43et revenir
28:44à une espèce
28:45de discipline
28:46de rigueur
28:47qui ferait probablement
28:49mieux nous aimer
28:50les uns les autres
28:51pour reprendre
28:52une phrase très célèbre
28:53de la religion
28:54quelle est votre vision
28:55du monde des médias
28:56vous qui l'avez connu
28:57il y a longtemps
28:57dans ses balbutiements
28:58vous avez connu
28:59l'ORTF
29:00vous avez connu
29:00Europe 1
29:01avec Michel Simon
29:03qui présentait la météo
29:04pour moi tout ça
29:05c'est des souvenirs
29:05je suis de 59
29:06je suis arrivé un petit peu
29:07Albert Simon
29:09avec son accent extraordinaire
29:12c'était des références
29:14RTL
29:14on avait un discours
29:17sur ces médias
29:18qui nous semblait
29:19peut-être plus libre
29:21ou moins décomplexé
29:23qu'aujourd'hui
29:23ou non
29:24alors probablement
29:25il y avait d'abord
29:25le point de repère
29:26je reviens à ce que nous disions
29:27tout à l'heure
29:28pour la religion
29:28mais il y avait le point de repère
29:29avec les patrons
29:30les journalistes
29:31bien sûr
29:31l'information
29:32et puis il y avait
29:34également le côté
29:35des animateurs
29:36où le ton était
29:37un petit peu plus libre
29:38aujourd'hui il y a des choses
29:39qui...
29:39Jacques Martin
29:40là on est par exemple
29:41exactement
29:42même Coluche
29:43même Coluche
29:43vous avez connu un Coluche
29:45j'ai bien connu
29:45Michel
29:46c'était un petit peu
29:48un petit peu difficile
29:49ce serait difficile
29:51sur Europe
29:52sur Europe
29:52on passe à y aller
29:53il ne marchait pas ses mots
29:54mais si vous voulez
29:55il n'y avait pas un procès
29:56à la clé
29:57on pouvait sourire
29:59de beaucoup de choses
30:00sans que ce soit grave
30:01aujourd'hui
30:01l'heure est grave
30:03mais de façon générale
30:05c'est à dire que
30:06tout est difficile
30:07tout est compliqué
30:08alors pour revenir aux médias
30:09moi je trouve qu'il y a
30:10beaucoup trop de chaînes
30:11de télévision
30:12je parle de chaînes
30:14de cinéma
30:15de programmes
30:16etc etc
30:17il y a un embarras du choix
30:18il y a des gens
30:19qui se plaignent du fait
30:20qu'il y ait trop de télévision
30:21mais en même temps
30:22je vais vous dire une chose
30:23c'est que je trouve
30:24que la télévision
30:25est un outil extraordinaire
30:26parce que si on la considérait
30:28comme une bibliothèque d'images
30:30on n'est pas obligé de lire
30:32tous les soirs
30:32le même bouquin
30:33c'est clair
30:34donc on va choisir
30:35ce que l'on veut
30:36moi par exemple
30:36je m'en rue
30:37sur les chaînes historiques
30:38toutes les chaînes d'histoire
30:39tous les documents
30:40que l'on a aujourd'hui
30:41ce qui me fait de la peine
30:42c'est que quand je vois
30:43des documentaires
30:44sur la Shoah
30:45et l'occupation en France
30:49et la délation
30:49qu'il y a eu à cette époque là
30:50et de voir aujourd'hui
30:51qu'il y a un parti
30:52capignon sur rue
30:53et qui est quand même antisémite
30:54je l'accepte avec difficulté
30:56c'est tout
30:57ce sont les réalités de notre temps
30:58dans votre parcours
31:00pluriel et varié
31:02il y a la musique
31:03il y a la radio
31:04vous dites
31:05la clarinette rapproche de l'anglais
31:07mais aussi
31:07mon royaume pour un micro
31:09oui
31:09vous avez à un moment donné
31:10donc la clarinette
31:11bien entendu
31:12ça c'est clair
31:12et pour autant
31:13ça ne vous empêche pas
31:14d'aller à un moment
31:15à la radio
31:15donc
31:16bien sûr
31:16mais la phrase
31:17je l'ai piquée à Raymond De Vos
31:19j'ai choisi la clarinette
31:20parce que c'est ce qui se rapproche
31:21le plus de l'anglais
31:22il parlait très mal l'anglais
31:24moi aussi d'ailleurs
31:24et je n'ai fait que deux ans d'anglais
31:27je le rappelle dans le livre
31:28puisque j'ai redoublé ma sixième
31:29avant de passer à l'espagnol
31:30qui nous est beaucoup plus proche
31:32Perico
31:32mais c'est une anglatine
31:33parlamos español muy corrientemente
31:35le pays basque
31:36oui oui
31:37j'avais joué dans une pièce espagnole
31:39la savetière prodigieuse
31:40de Garcia Lorca
31:41où je jouais
31:42un des courtisans
31:43de cette jeune savetière
31:44c'était pour Lorca
31:45et pour l'Espagne à l'époque
31:46c'était un scandale
31:48un savetier de 50 ans
31:49qui épousait une jeune fille
31:51de 20 ans
31:51vous vous rendez compte
31:52aujourd'hui bon
31:53on cassait tous les codes sociaux
31:55voilà
31:55et donc je faisais
31:56je courtisais cette jeune femme
31:57il disait
31:58c'est Thomas El Fresco
31:59sa paterita
31:59et elle me disait
32:01exactement
32:01exactement
32:02que igual que où c'est
32:03et je disais
32:05simple et lastima
32:06toute seule
32:06mais quelle tristesse
32:07porque lastima
32:08porque una mujer
32:09comme on le sait
32:10quel domaine cette sanité
32:10etc etc
32:11il y avait 35 personnes
32:13à la bourse du travail
32:14de Bordeaux
32:14un dimanche après-midi
32:15donc
32:16quel succès
32:17un succès
32:17un triomphe
32:18et pourtant vous devenez
32:20un virtuose
32:20de la clarinette
32:21mais vous n'en ferez pas
32:22votre métier exclusif
32:23si je le faisais
32:25tout en faisant autre chose
32:26c'est ce qui était formidable
32:27d'ailleurs
32:28c'était ce bonheur
32:29mais Claude Luther
32:30m'avait dit
32:31qui a accompagné longtemps
32:32Claude Luther
32:33c'était Saint-Germain
32:35Saint-Germain-des-Prés
32:36mais voilà
32:36l'après-guerre
32:37Boris Yvian
32:38Juliette Gréco
32:39Sartre
32:39etc
32:40les caves de Saint-Germain-des-Prés
32:42et Claude Luther
32:43c'était l'idole
32:45de ma jeunesse
32:46quand j'ai appris
32:47la clarinette
32:48et lui me disait
32:49garde toujours
32:49au fond de toi
32:50une espèce d'amour
32:51pour faire ce métier
32:53en amateur
32:54au sens noble
32:55du terme
32:56et je crois que
32:57c'est ce que j'ai essayé
32:58de faire
32:58plus par passion
32:59que par profession
33:00oui
33:00d'essayer de faire bien
33:01tout ce que l'on a à faire
33:03le mieux possible
33:04et puis
33:05j'ai jamais compris
33:07pourquoi on utilisait
33:08cette phrase
33:09et les vaches seront bien gardées
33:10mais écoutez la preuve
33:11elles le sont toujours
33:12ensuite tu auras
33:12la période radio classique
33:14la période radio classique
33:15pour rester je dis dans la musique
33:16pas dans la radio
33:17oui oui
33:18tout à fait
33:18mais la radio pour moi
33:20vous le savez maintenant
33:22que vous êtes derrière un micro
33:24c'est formidable
33:25parce que
33:26c'est le dernier média
33:27où on peut encore
33:28mesdames et messieurs
33:29qui nous écoutez
33:29vous faire rêver
33:30on pourrait raconter
33:31avec Perico Légas
33:32et avec Maud
33:33qu'un éléphant
33:34vienne rentrer dans le studio
33:35un petit éléphanteau
33:36bien sûr
33:36avec un bruitage
33:38et faire croire
33:38que c'est la réalité
33:40c'est vrai que
33:41pour faire référence
33:42à ce qu'avait fait
33:43Orson Welles
33:44avec la guerre des mondes
33:45mais avec Maud
33:46on a prévu d'ailleurs
33:46justement de nous faire
33:47quelques exercices de test
33:48pour savoir
33:49on diverge sur les animaux
33:50moi je suis sur le zèbre
33:51elle préfère faire la girafe
33:52mais on retient votre idée
33:53Christian Morin
33:54vous restez avec nous
33:54on est avec Christian Morin
33:56vous êtes sur Sud Radio
33:57on se retrouve dans quelques instants
33:58et on continue
33:59à disserter
34:01et décliner
34:02tous les sens
34:02le voilà
34:03un troupeau arrive
34:04il vient de rentrer
34:04le voilà
34:05c'est quel cycle
34:07midi 14h
34:10Sud Radio
34:11la France dans tous ses états
34:13nous sommes avec Christian Morin
34:15qui a
34:16est-ce que ce sont vos mémoires
34:18est-ce que c'était un testament
34:19ou un premier
34:20en testament non
34:21mais mémoire oui
34:22sur un temps très ironique
34:23testament dans la mesure
34:24où vous témoignez quand même
34:25d'une certaine époque
34:26et d'un regret
34:28évidemment
34:28vu tout cet an
34:30probablement
34:30j'ai tant de choses
34:31à vous raconter
34:32et comme tout n'est pas terminé
34:33il y aura peut-être
34:34un deuxième tome
34:34mon cher Christian
34:35je ne sais pas
34:36je ne sais pas
34:38si je dessine mieux
34:39que je n'écris
34:40quand même
34:40voilà
34:41vous avez un talent
34:41de dessinateur
34:42on disait au début
34:43de cette émission
34:43vous avez tous les talents
34:45vous êtes homme orchestre
34:46un couteau suisse
34:48même si je puis dire
34:48le dessin a aussi été pour vous
34:50une vocation
34:51que vous auriez pu développer
34:53puis vous êtes resté
34:54en fait vous êtes un amateur permanent
34:56mais c'est ça
34:56vous faites un amateurisme général
34:58vous ne vous enfermez pas
34:59dans une chapelle
34:59comme ça il faut le faire
35:00il faut
35:01c'est pour ça que j'aime bien
35:02la phrase de Churchill
35:04ça va vous plaire
35:04qui disait
35:05le succès c'est aller d'échec en échec
35:07sans perdre son enthousiasme
35:09merveilleux
35:10c'est une leçon de philosophie
35:12une leçon de vie
35:12alors mon cher Christian
35:14il y a un auditeur
35:15de Sud Radio
35:16qui habite Gif-sur-Yvette
35:17qui s'appelle Emmanuel
35:19et qui a la chance
35:20de pouvoir parler avec vous
35:21Emmanuel comment ça va ?
35:23oui bonjour
35:24bonjour Emmanuel
35:25Christian Morin vous écoute
35:26oui
35:27alors je voulais simplement
35:29dire un bonjour
35:30à monsieur Christian Morin
35:31parce qu'il a bercé mon enfance
35:33ça ça me fait plaisir
35:35mais merci
35:35c'est très gentil
35:36ça ne rajeunit pas
35:36ça ne rajeunit pas
35:37je vais vous expliquer
35:39un peu en fait
35:40je vais vous expliquer
35:41donc tout petit
35:43donc j'ai été adopté très jeune
35:46et en fait j'avais un toc
35:47et toutes les nuits
35:50j'avais besoin d'écouter de la musique
35:52et j'entendais cette fameuse intro
35:57de Christian Morin
35:58pour Morin de nuit
36:00c'est sur Europe 1
36:01oui oui le dimanche soir notamment
36:03entre autres
36:04tout à fait
36:04avec ce joli sifflet
36:06cette jolie
36:07où c'était
36:08je pourrais même vous la siffler
36:10je ne sais pas si vous allez l'entendre
36:11c'était
36:12alors là je vais vous dire une chose
36:16dans votre mémoire
36:17vous confondez
36:19vous avez raison
36:20c'était pas moi
36:22vous confondez avec un autre
36:24Christian d'Europe 1
36:25Christian Barbier
36:26Christian Barbier
36:27ah oui c'est vrai
36:28j'en ai parlé aussi
36:29voilà
36:29oui oui
36:30mais moi je faisais le dimanche soir
36:32et puis j'ai fait le soir aussi
36:34quelquefois
36:34quelquefois
36:35mais l'émission de Christian Barbier
36:37était un petit peu plus tard
36:38vers 23h
36:39où il recevait beaucoup de gens
36:40du cinéma
36:41et du théâtre
36:42mais
36:42merci Emmanuel
36:44en tous les cas
36:44ça ne me dérange pas
36:45d'évoquer des souvenirs lointains
36:47vous savez
36:47à une époque
36:48moi j'allais voir des gens
36:49comme Pierre Tchernian
36:50en leur disant
36:51vous savez
36:51je vous écoute
36:52je vous ai vu à la télévision
36:53depuis très longtemps
36:54et puis Pierre Belmar
36:56par exemple
36:56ça a été pareil
36:57et puis un jour
36:58votre tour arrive
36:59où des gens viennent vous voir
37:00en disant
37:01vous me rappelez mon enfance
37:02et bien Emmanuel
37:03je vous souhaite
37:04de bonnes fins de fin d'année
37:05merci Emmanuel
37:06pour ce témoignage
37:07Christian Morin
37:08la musique
37:11vous l'avez jouée
37:12vous l'avez ensuite
37:14diffusée
37:15et servie
37:16la musique classique
37:18reste aussi une passion
37:19pour vous
37:19alors la musique classique
37:21j'étais pas du tout
37:21j'aime beaucoup la musique classique
37:23certaines formes
37:24de musique classique
37:25pas tout
37:26mais c'est arrivé
37:28lorsqu'on m'a proposé
37:29de rentrer
37:30en radio classique
37:31le directeur
37:32je lui ai dit
37:32vous savez
37:33je suis pas un grand
37:33grand spécialiste
37:34de la musique
37:35comme Evogéry
37:36ou Alain Duhaut
37:37il m'a dit
37:38mais c'est ce que je veux
37:38je veux quelqu'un
37:39qui me parle
37:39de façon différente
37:41pas un musicologue
37:42il a fallu trouver
37:43un ton
37:43qui semble-t-il
37:44n'a pas trop déplu
37:45pendant une quinzaine d'années
37:46sur cette radio
37:47où je ne suis plus
37:47mais la musique
37:50en général
37:50est un besoin vital
37:52parce que quand j'ai commencé
37:53à monter un orchestre de jazz
37:54étudiant à l'âge de 15 ans
37:5516 ans
37:56à peu près
37:57vous vous rendez compte
37:58on jouait
37:58on jouait sur le bassin
38:00d'Arcachon
38:00l'été
38:01avec des musiciens
38:02que l'on écoutait
38:02sur les disques
38:03musiciens qui avaient joué
38:04chez Caron Bézy
38:05ou chez Duke Ellington
38:06ou chez Louis Armstrong
38:07je me suis retrouvé
38:08en 73
38:10avec l'orchestre
38:11tout l'ancien orchestre
38:12d'Amstrong
38:12qui était décédé
38:13et à jouer
38:15avec ces musiciens-là
38:16et puis un jour
38:17Buck Clayton
38:18ancien trompettiste
38:19de Caron Bézy
38:21avec qui j'avais joué
38:22sur le bassin d'Arcachon
38:23était à Paris
38:24s'occuper de la tournée
38:25de l'orchestre de Bézy
38:26après la disparition
38:27de Caron Bézy
38:28il y avait tous les anciens
38:28qui étaient là
38:29et Buck me dit
38:30on joue ce soir
38:31à tel endroit
38:32j'aimerais que tu viennes
38:33à Porte un clarinet
38:34à Porte un clarinet
38:35je viens porter ma clarinet
38:37et c'est comme ça
38:37que dans le livre
38:38on me retrouve
38:38je me suis retrouvé
38:40avec l'orchestre
38:40de Caron Bézy
38:41quand vous avez
38:4217 musiciens
38:44de cette pointure-là
38:45derrière vous
38:46c'est très émouvant
38:47c'est arrivé à mon copain
38:48Michel Leb
38:49qui a chanté
38:49avec l'orgasme de Bézy
38:50aussi
38:51pour ça peut-être
38:52que c'est trop tard
38:53maintenant
38:53mais on va peut-être
38:54pouvoir faire une émission
38:55tous les deux
38:55et puis peut-être
38:56éventuellement rejouer
38:57vous pourriez faire
38:58un orchestre
38:59je continue de jouer
39:02j'ai soit en quartet
39:03soit en duo
39:05avec mon pianiste
39:06où je raconte
39:07un peu
39:07ah tu es privé évidemment
39:08non non pas du tout
39:09vous faites des concerts
39:10vous faites des concerts
39:11officiellement
39:12si les gens qui nous écoutent
39:14ont envie
39:15que je vienne jouer
39:16c'est pas un problème
39:17j'ai mis au point
39:17un spectacle
39:18avec des projections
39:19on joue un thème
39:21qui s'appelle
39:21Broadway de Cairn Bézy
39:22et je propose au public
39:24on a fait le test
39:25cet été au mois de juillet
39:26au musical de Cambrai
39:27je propose au public
39:28je dis on va se balader
39:29dans Broadway
39:30et on se promène
39:31avec des photos
39:31et avec plein de thèmes
39:32de Benny Goodman
39:33de comédie musicale
39:34etc.
39:35il y a même un thème
39:36qui est joué au piano
39:37par mon pianiste
39:38Pierre Christophe
39:39grand spécialiste
39:39des rôles Garner
39:40qui joue un thème
39:41classique de Dvorak
39:42qui s'appelle
39:43Humoresque numéro 7
39:45car Dvorak a été
39:46le directeur du conservatoire
39:48de New York
39:48pendant trois ans
39:49à la fin du 19ème
39:50absolument
39:51absolument
39:52c'est encore la musique
39:53je vois que c'est encore
39:54la musique qui vous porte
39:55malgré toutes les sciences
39:56auxquelles vous avez touché
39:57et les activités
39:58vous revenez un peu aux origines
40:00voilà
40:01vous savez je ne sais pas
40:02comment vous travaillez
40:03dans vos écritures
40:03mon cher Perico
40:04mais moi j'aime bien
40:05travailler en musique
40:05le dessin
40:06ou quand j'écris
40:07je...
40:08alors ça dépend
40:09quel compositeur
40:10il y a des musiques
40:11qui vous distraient
40:11et d'autres qui vous stimulent
40:12oui mais j'aime bien
40:14écouter en fond
40:15la musique de jazz
40:15je fais mon programme
40:17et...
40:18mon musique classique
40:19et j'adore la musique de film
40:20vous êtes résolument
40:21un homme du 20ème siècle
40:22oui 20ème
40:24et on est déjà
40:25dans le 21ème
40:25pour vous rendre compte
40:26quand même
40:26quand on parle
40:28du siècle passé
40:29vous êtes un conservateur
40:30des bons souvenirs
40:31de ce qui nous ont fait rêver
40:32de cette période glorieuse
40:33qu'on espère
40:34la France retrouvera un jour
40:35oui mais je pense
40:35que rien n'est perdu
40:36il faut quand même garder
40:37un certain espoir
40:38autrement on est cuit
40:39mais le problème
40:40c'est qu'il faudrait
40:41se retrouver avec des gens
40:42puis faire comprendre
40:43vous voyez on parle
40:44du service militaire
40:44en ce moment
40:45service militaire
40:46moi je vais vous dire un truc
40:47pendant
40:48je l'ai fait en 70
40:49j'ai été sur Citer
40:50et bien pendant une année
40:52on retrouve des marques
40:53de règles
40:54de respect
40:55avec des copains
40:56etc
40:56l'hygiène
40:57n'est pas négligeable
40:59aussi
40:59et je vous assure
41:01que certains
41:01passaient leur permis
41:02de conduire
41:02d'autres apprenaient à lire
41:03parce que malheureusement
41:04il y a des gens
41:05qui sont encore
41:05en alphabète aujourd'hui
41:06c'était un point de repère
41:08c'était un instant social
41:08les militaires professionnels
41:10vous disent
41:10nous ne sommes pas
41:11un cours d'éducation
41:12on n'est pas une école
41:13oui
41:13et pourtant ça servait à ça
41:14c'était un point de repère
41:15et puis c'était le meilleur
41:16mélange social
41:17qu'on pouvait y avoir
41:18ça remettait des points
41:19sur les yeux
41:19et du plomb
41:20dans la tête
41:21merci Christian Morin
41:22d'être venu
41:23jusqu'à Sud Radio
41:24pour témoigner
41:24je rappelle le titre
41:25votre ouvrage
41:26j'ai tant de choses
41:27à vous raconter
41:28aux éditions XO
41:29c'est un chef d'oeuvre
41:30c'est un document politique
41:31et historique
41:31c'est gentil
41:32on peut le lire
41:33dans tous les sens
41:34de la fin jusqu'au début
41:35on entre où on veut
41:36et on apprend des choses
41:37truculentes
41:38et surtout
41:39vous avez vécu
41:39une époque formidable
41:40comme on disait autrefois
41:41mon chère P et collégas
41:42à vous revoir
41:43et bien écoutez
41:44vous serez le bienvenu
41:45sur cette antenne
41:45et nous avons une gagnante
41:48pour le robot aspirateur
41:51iBot
41:52j'espère que je vous le dis bien
41:52Z5 de la marque
41:53Easy Clean Perico
41:55elle s'appelle Claire
41:56d'Anglette
41:57bonjour Claire
41:57bonjour à toute l'équipe
41:59de Sud Radio
42:00et félicitations à vous
42:02où est-ce que vous êtes Claire
42:03vous êtes à Anglette
42:03mais quelle merveille
42:06du côté de Chiberta
42:07ou plutôt de la barre de Bayonne
42:09à quel endroit d'Anglette
42:10vous êtes
42:10montant vers le plus beau stade
42:14bon alors
42:16vous avez une voix très masculine
42:18Claire
42:18mais j'ai compris
42:18vous n'êtes pas seul
42:19cher monsieur
42:20comment vous vous appelez ?
42:22René
42:22bon bah félicitations
42:25à tous les deux
42:27pour ce très beau cadeau
42:28vous allez utiliser le iBot Z5
42:28l'Easy Clean
42:29vous allez donner un coup de main à Claire
42:31vous allez devenir
42:31le grillon du foyer
42:32c'est vous qui allez nettoyer
42:33l'appartement de Fontancombe
42:34et quand elle rentrera ce soir
42:36elle trouvera sa maison impeccable
42:38voilà
42:38merci et bravo
42:39d'avoir gagné
42:40faites-en bon usage
42:41à bientôt
42:42et on retrouve Brigitte Laher
42:44Christian Morin
42:45si vous voulez rester
42:46faire des confessions sensuelles
42:48parce que vous avez aussi
42:49un parcours sensuel
42:50personnel très riche
42:51Brigitte Laher
42:51pourra peut-être aussi
42:52vous recevoir dans son émission
42:53j'embrasse surtout
42:54Brigitte Laher
42:55que vous connaissez bien
42:56que je connais bien
42:57et je lui fais un tendre baiser
42:58amical
42:59merci
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