- il y a 18 minutes
Les clefs d'une vie - Patrick Sébastien
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##LES_CLEFS_D_UNE_VIE-2025-11-27##
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PersonnesTranscription
00:00Sud Radio, les clés d'une vie, Jacques Pessis.
00:03Sud Radio, les clés d'une vie, celle de mon invité.
00:06Vous assurez la relève de Bayard avec un livre où vous avez choisi d'affronter la peur.
00:11Ceux qui assurent que vous n'avez pas toujours été sans reproche ne manqueront pas de saluer votre courage.
00:17Un coup de poing sur notre société, mais aussi une mise au point très personnelle.
00:21Bonjour Patrick Sébastien.
00:22Bonjour Jacques Pessis pour la septième fois.
00:26Chaque fois que vous faites quelque chose d'important, j'ai le bonheur de vous recevoir.
00:30Ce n'est pas important, je ne vais jamais écrire.
00:35J'ai d'ailleurs même écrit déjà le prochain, qui sera un roman.
00:38Là, ça s'appelle même pas peur chez Ixo comme d'habitude.
00:42Oui, c'est vrai que je me suis aperçu qu'autour de nous, on était entouré de peur.
00:46On vit aujourd'hui entouré de peur.
00:48Alors, j'ai développé toutes ces peurs et j'ai donné des conseils pour les éradiquer.
00:58Donc, il y a la peur de la mort, la peur du regard des autres, la peur qui nous est instillés par les médias, en politique.
01:06La peur en amour, parce qu'il y a des peurs diverses en amour.
01:09La peur de perdre l'amour, toi tu l'as trouvé, mais la peur de le perdre, la peur de ne jamais le retrouver.
01:14Les peurs des violences, la peur de la solitude en amour, qui fait qu'il y a des gens qui restent ensemble alors qu'ils devraient partir.
01:24Mais par peur d'être seuls, ils ne partent pas.
01:26C'est très divers.
01:27Et je donne des conseils sur nos métiers, par exemple sur le trac.
01:34On va en parler tout à l'heure justement de tout ça, parce que moi j'ai trouvé une idée aujourd'hui, c'est de trouver des dates où vous auriez pu avoir peur.
01:40Ah oui, bonne idée.
01:41Alors la première, par exemple, vous auriez dû avoir peur, le 14 novembre 1974, vos 21 ans, vos débuts, avec quelqu'un dont vous allez reconnaître la voix.
01:56Jacques Gauthier, l'homme qui vous a fait des...
01:58C'est Jacques Gauthier qui chante ?
01:59Oui, attendez-le.
02:04On dirait là-bas.
02:05Oui, exactement.
02:06Il a fait une carrière de chanteur.
02:08C'est fou, hein ?
02:13Surtout que c'est marrant, ça fait une synchronicité de plus, parce que j'ai mis le pied sur la scène de la main au panier le jour de mes 21 ans.
02:23J'ai dit que ça ressemble à la voix de Lama, parce que Lama a mis le pied sur sa première scène de cabaret le jour de ses 21 ans.
02:29Extraordinaire.
02:29Et Jacques Gauthier, c'est un souvenir.
02:32Je suis prêt à redescendre à Brive quand j'arrive chez lui.
02:34Dans l'après-midi, je me rappellerai toute ma vie, il pleut.
02:37Ça fait deux mois que je suis à Paris, j'ai plus de sous, j'ai plus rien.
02:40Je me dis, si ceux-là, ils ne me prennent pas...
02:42J'ai fait plein d'auditions, ils ne m'ont pas voulu.
02:44Et je suis arrivé dans l'après-midi, là, dans ce petit restaurant.
02:47Il y avait lui et sa femme Lucie.
02:49Oui.
02:50Et ils m'auditionnent sur une scène qui fait un mètre, tu vois.
02:56Alors, il me dit, regarde mes imitations.
02:57Il me dit, par contre, Fernandelle, il ne faut pas le faire.
02:59Tu comprends pourquoi ce soir.
03:00Parce qu'il était imitateur, tu sais.
03:02Oui, oui.
03:02Et il faisait tous les vieux, tu sais.
03:03Il faisait gentissier.
03:05C'était vachement bien.
03:06Gentissier, qu'on appelait le nonchalant qui passe.
03:08Et ce soir-là, c'était le plus beau jour de ma vie à l'époque.
03:14Ce soir-là, pour 30 francs, 5 euros, on se changeait dans la cuisine.
03:19J'ai fait mes premiers pas.
03:21Mais pour moi, c'était énorme d'avoir mon premier contrat dans un cabaret,
03:26dans une soirée, je suis vite allé rejoindre, après en métro, mon sixième étage sans ascenseur
03:34et mes 8 mètres carrés.
03:35Où j'étais plus heureux que maintenant.
03:38Oui, ça vous a vécu deux ans dans ce...
03:41Oui, c'est paradoxal.
03:42C'est très marrant aussi.
03:43C'est une synchronicité supplémentaire.
03:45C'est que je sais que quand Bourville est arrivé, il habitait aussi, tu dois le savoir, ça, au sixième étage.
03:50Exactement.
03:51Ils avaient monté un poêle à charbon, rue Logier.
03:53Oui.
03:54Et bien le hasard a fait que j'étais aussi rue Logier, au sixième étage.
03:57C'est fou, hein ?
03:58C'est 60... Putain, c'est 74, je suis 30 ans, ça fait 50... 51 ans.
04:04Oui, mais vous ne les faites pas.
04:06Ça fait 51 ans, mais quand je t'ai dit que j'étais plus heureux,
04:11oui, parce que je n'avais pas les responsabilités, puis j'avais l'espoir.
04:13Voilà.
04:14J'avais 20 ans.
04:15Et à l'époque, c'est à ce moment-là que vous prenez le nom de Patrick Sébastien ?
04:18Oui.
04:18C'est Jacques Gauthier, en fait.
04:20Parce que je suis arrivé, et il me dit, tu t'appelles comment ?
04:23Je m'appelais Sébastien, seulement.
04:25Et il y avait un chanteur qui s'appelait Sébastien à l'époque.
04:27Il me dit, c'est quoi ton prénom ?
04:29Bah, Patrick.
04:30Bah, il me dit, garde ton prénom, comme ça, tu n'oublieras jamais d'où tu viens.
04:33Et la peur de monter sur scène pour la première fois ?
04:36Ah bah...
04:36À Paris.
04:37Moi, j'ai eu pleine peur.
04:38J'ai eu peur de monter sur scène.
04:39Le trac, le fameux trac.
04:40Depuis, j'ai trouvé...
04:41Je raconte dans le livre, j'ai deux trucs pour éliminer le trac.
04:45Mais à l'époque, ce premier soir, évidemment...
04:49Évidemment que...
04:50Mais je crois que celui où j'ai eu le plus le trac, c'est le premier Olympia que je présente avec Annie Cordy.
04:55Tu étais peut-être dans la salle, ce soir-là.
04:58C'est en 75.
05:00Exactement.
05:00Il y a Dave en première partie, il y a la sœur d'Adamo, il y a Annie Cordy.
05:05Et le père Cocatrix me dit, on m'embauche pour présenter.
05:09Je dis, mais on m'annonce.
05:10Non, non, le rideau s'ouvre, tu rentres et tu parles.
05:12Et juste avant, de la première, parce qu'il y avait des vraies premières à l'époque, j'ai écarté le rideau.
05:18J'ai vu tout le monde.
05:20J'ai vu Aznavour, Brassens, je voulais partir.
05:24Je me dis, mais qu'est-ce que je fais là ?
05:26Qu'est-ce que je fais là ?
05:27J'ai vu toutes les stars.
05:28Moi, j'étais encore dans mes camarées.
05:30J'arrivais de Brieven un an avant, quoi.
05:31Et ces soirs-là, cette première des camarées à Bourville, je crois que vous imitez déjà.
05:36Et De Gaulle aussi, vous l'avez imité à l'époque aussi.
05:39Quand j'avais 12 ans, mes premières imitations, c'était Adamo.
05:43Oui.
05:43Parce qu'il parlait comme ça, avec ce vélo un peu cassé.
05:46Et le général, qui est resté une voix que je possède assez bien.
05:52J'avais envisagé, d'ailleurs, à une époque, de revenir dans ce putain de pays pour nettoyer.
05:59Mais en plus, le premier imitateur de De Gaulle, c'était Henri Tizot.
06:04A l'époque, on n'osait pas dire qu'il imitait De Gaulle.
06:06On parlait de qui vous savez.
06:07Oui, je sais.
06:08J'avais acheté les disques, moi, à l'époque.
06:10Et ça s'appelait l'auto-circulation.
06:11Il a fait Pompidou aussi, après.
06:12Il a fait Pompidou.
06:13Il a fait Pompidou très bien.
06:14Mais surtout, le second disque a moins bien marché que le premier.
06:17Et De Gaulle a dit, Tizot marche moins bien, c'est pas bon.
06:20De Gaulle, oui.
06:22Tizot marche moins bien, c'est pas bon pour mes sondages.
06:24C'est pas bon pour...
06:24Oui, bien sûr.
06:25Car il avait beaucoup d'humour.
06:27Mais c'est vrai qu'à l'époque, moi, je pensais vraiment pas faire ce métier-là.
06:33Je faisais ça pour m'amuser, quoi.
06:34Oui, mais je crois aussi que sans la force de votre mère qui vous a dit, va à Paris,
06:38vous n'auriez pas fait, Patrick Sébastien.
06:39C'est pas va à Paris, ça m'a pas empêché d'y aller.
06:41C'est moi qui ai dit, à un moment, je bagnodais entre mes études.
06:47J'étais marié depuis trois ans.
06:49J'étais même divorcé, déjà, à 19 ans.
06:51Tu vois ?
06:52Et puis, il fallait que je gagne ma vie.
06:55A partir de l'âge de 16 ans, j'ai toujours gagné ma vie et gagné celle des autres, en plus.
06:58J'avais personne au-dessus de moi.
07:00Et la peur, je crois, de votre jeunesse, c'est le fait que vous n'ayez pas de père
07:05et qu'on vous appelle le bâtard.
07:06Ça, ça vous a marqué ?
07:08Ben...
07:08Ouais, il y avait de la peur, parce que c'est plus de la tristesse,
07:15parce que dans les villages de l'époque, c'est pas du tout pareil.
07:18Et les mômes, ils voulaient pas jouer avec moi, quoi.
07:20Oui.
07:21Ben, de toute façon, c'est la motivation de tout.
07:24C'est la motivation...
07:25Je le dis sur scène, là, dans mon spectacle Hommage et dessert,
07:27je finis en disant ça aux gens.
07:29Je dis, mon père m'a pas reconnu.
07:32Donc, comme tous les gens qui n'ont pas été reconnus,
07:33il y en a plein des artistes comme ça,
07:34on va chercher la reconnaissance ailleurs, qui que ce soit, d'ailleurs.
07:37Et je leur dis, vous avez remplacé le père, que j'ai pas eu,
07:40parce que les gens m'ont donné la reconnaissance.
07:42Il y a très peu d'endroits, aujourd'hui, en France,
07:43où je vais taper à la porte, où on va pas me reconnaître.
07:46Il y en a très peu.
07:46Mais c'est vrai, hein ?
07:47J'étais à Foura, cet été, au casino,
07:49où il y avait votre sosie intégrale.
07:51Ah oui ?
07:51Tout le monde pensait que c'était Patrick Sébastien.
07:54J'ai regardé, j'ai vérifié, vous étiez en scène ce jour-là,
07:56donc c'était pas vous.
07:58Mais il avait une seule différence...
07:59Vous allez ouvrir son pantalon, tout le monde.
08:00Oui, non, j'aurais pas osé.
08:02C'est surtout qu'il y avait des enfants.
08:04Mais celle qui n'a jamais eu peur, c'est votre mère,
08:06parce qu'elle a travaillé dans l'usine pour pouvoir vous nourrir.
08:09Et ça, elle n'avait pas peur de faire des efforts.
08:12Non, mais on nous a appris à pas avoir peur de la vie, déjà.
08:15C'est-à-dire que...
08:17C'est une différence avec les générations d'aujourd'hui.
08:20Quand on avait 17 ans, 16 ans, 17 ans à mon époque,
08:23on avait qu'une envie, c'est de se barrer de chez les parents
08:25pour pouvoir vivre une vie d'adulte, tu vois.
08:30Aujourd'hui, les mômes, ils ont peur de partir.
08:32Parce qu'il y a une sécurité à la maison,
08:34ils ont peur de rentrer dans la jungle.
08:37Nous, on n'avait pas peur.
08:38Et puis, il y a aussi une chose que vous avez appris de votre mère,
08:41et vous le dites dans ce livre, Patrick Sébastien,
08:43même pas peur, c'est ne pas avoir de crédit,
08:46ne pas vivre à crédit.
08:48Ah oui, ça c'est une phrase qu'elle m'avait dit sur l'argent,
08:50qui est magnifique.
08:51L'aphorisme sur l'argent, à quoi ça sert d'acheter une voiture ?
08:55À quoi ça sert de t'acheter un matelas neuf à crédit
08:57si le prix du crédit t'empêche de dormir ?
08:59C'est tellement évident.
09:01Et elle vous a appris à ne rien devoir à quiconque ?
09:04Oui, mais ça, je l'ai toujours ça.
09:05Je préfère finir dans la rue que de voir quelque chose à quelqu'un.
09:11D'ailleurs, on ne m'a jamais...
09:13Même encore aujourd'hui, je suis toujours pareil.
09:15Je ne veux pas qu'on m'aide.
09:17Quand je suis monté à Paris, j'avais 600 balles.
09:19Et je me suis dit, avec ces 600 balles, je vais essayer de tenir.
09:22Ma mère, elle me disait, va voir un tel, il va te prêter.
09:24Mais non, non, non, j'en ai toujours fait une question d'honneur.
09:28De rien devoir à personne.
09:29Oui, et puis, votre mère a toujours été juste avec vous.
09:32Un jour, vous avez échappé à une gifle.
09:35Parce qu'on vous avait accusé...
09:36Ah oui, mais ils le liront dans le bouquin.
09:40C'est à cause des comérages de l'époque.
09:43Là, j'en parle pour le regard des autres.
09:44Dans le chapitre sur le regard des autres.
09:46Parce que c'est vrai qu'elle m'a appris à ne pas me soucier vraiment du regard des autres.
09:50À sourire plutôt que de me mettre en colère.
09:53Mais sans doute, il y avait des espionnes dans le village.
09:54Ah ben, j'en parle parce que le regard des autres, aujourd'hui, c'est les réseaux sociaux.
09:59Et je fais le parallèle entre les réseaux sociaux d'aujourd'hui
10:01et nos réseaux sociaux de l'époque, qui étaient les vieilles, qui étaient cachées derrière les carreaux.
10:06L'avantage que ça avait, c'est que ça ne dépassait pas le canton, la commune.
10:11Aujourd'hui, sur un acte, une parole, c'est le monde entier qui peut te condamner, te juger.
10:17Alors que là, c'était les petites vieilles derrière, mais c'était le WhatsApp de l'époque.
10:22Exactement.
10:23Le Facebook, c'était...
10:25Elle savait qui couchait avec qui, elle balançait sur les vieux, sur les machins, c'était les rumeurs.
10:30C'était ça.
10:31Mais dans un périmètre restreint.
10:33Et puis, quelqu'un qui vous a fait peur aussi, s'est arrangé,
10:37c'est lorsque vous avez passé votre bac d'examinatrice, vous avez eu très peur au début.
10:41Ah non, alors ça, c'est un truc...
10:44J'ai raconté cette histoire parce que c'est ce qui m'a guéri des a priori.
10:48C'est-à-dire, quand j'ai passé mon bac, j'ai passé mon bac en candidat libre.
10:52Parce que je m'étais marié et qu'à l'époque, le proviseur de l'école,
10:56qui était le frère de Mgr Marty, d'ailleurs, qui était archevêque de Paris,
11:00pour eux, c'était pas possible d'avoir un homme marié dans l'établissement.
11:04Donc, ils ont convoqué ma mère, ils ont le fait redoubler.
11:07Ma mère a dit, il a eu la première partie du bac, il a eu 17 à l'oral, 17 à l'écrit, et il a 13 au moyenne.
11:12Non, mais on ne veut pas de me marier, donc il va être obligé de quitter l'établissement.
11:16Ou alors, il redouble.
11:17Et j'ai dit, ok, je redouble.
11:19Mais, je vais passer le bac en candidat libre, pour vous emmerder.
11:24Et j'ai passé, et je suis arrivé à l'oral d'Histoire Géo,
11:28et là, je suis rentré dans la pièce,
11:29et il y avait une prof qui était là, avec une tête,
11:32comme disait Fernand Reynaud, à bouffer des gâteaux secs, tu sais.
11:35Et il m'a assis méchant, tu vois.
11:37Je me dis, oh putain, je suis mort.
11:39Ça, c'est bon.
11:40Alors, il me dit, monsieur Bouteau, pourquoi vous passez le bac en candidat libre ?
11:44Et là, je me lâche, je me dis, ben voilà, je me suis marié, etc.
11:47Et je vois qu'elle a fait une tête, tu vois.
11:49Je me dis, putain, même si je réponds bien, elle va m'assassiner.
11:53Et ça, ça a été merveilleux.
11:54Elle n'a pas levé les yeux.
11:55Elle m'a fait, bon, on va commencer par l'Histoire.
12:01Contre qui avons-nous combattu en 39-40 ?
12:04Moi, je me dis, ben, les Allemands.
12:06Très bien, 17.
12:08Où se trouve l'Ukraine ?
12:10En URSS.
12:11Et elle me dit, 17, et soyez heureux.
12:14C'est magnifique.
12:15Ça, c'est marqué, sans lever les yeux.
12:1817, 17, et soyez heureux.
12:20Alors que, l'a priori, je me dis, mais...
12:23Et ça m'a guéri définitivement.
12:25C'est pour ça que je ne peux pas être raciste, tout ça.
12:27Je me dis, mais ça ne sert à rien de s'arrêter à une image,
12:33au premier abord, en jugeant quelqu'un sans le connaître.
12:36Alors, on ne va pas évoquer cette fois-ci une note, mais une date.
12:39Le 26 octobre 1976.
12:42A tout de suite sur Sud Radio, avec Patrick Sébastien.
12:44Sud Radio, les clés d'une vie.
12:46Jacques Pessis.
12:47Sud Radio, les clés d'une vie.
12:49Celle de mon invité, Patrick Sébastien.
12:51De retour dans les clés d'une vie, avec ce nouveau livre,
12:53Même pas peur, chez XO Éditions.
12:55Même pas peur.
12:55Voilà, et on évoquera ce livre tout à l'heure.
12:57Mais une autre peur de votre carrière.
13:00Il y a eu, effectivement, Annie Cordier, l'Olympia.
13:03Mais le 26 octobre 1976,
13:05vous assurez la première partie de l'Olympia.
13:07La tête d'affiche, c'est Michel Sardin.
13:09Ah, c'est Michel, oui.
13:10Alors aussi, oui.
13:10Le rire du sergent, la fin du régime, on l'a préféré.
13:15Il chantait ça.
13:17Vous chantiez ça ?
13:19Oh, ça me rappelle les souvenirs.
13:20C'est pendant qu'il chantait ça, nous, on était dans l'éloge.
13:23Enfin, je ne peux pas te raconter.
13:23D'accord.
13:24Il se trouve que c'est un Olympia,
13:27il avait été viré par Barclay.
13:28Jacques Revault l'avait récupéré
13:30et avait écrit le rire du sergent.
13:32Et c'est comme ça que la carrière...
13:32C'est bien après le rire du sergent.
13:35Surtout que c'était la suite,
13:36cette Olympia, c'était la suite
13:37de cette fameuse tournée
13:39où il y avait des bombes.
13:40Exactement.
13:41Il venait d'écrire.
13:42Moi, j'ai participé à cette tournée.
13:44Imagine, moi, deux ans avant, je suis chez moi.
13:46Sardou, c'est une idole.
13:48Déjà, je parle en été, l'été avec lui.
13:50Il me prend en présentateur
13:52avec Hervé Villard, en américaine.
13:56On fait une tournée formidable.
13:57Et à la fin de la tournée, il me dit,
13:58Patrick, je voudrais que tu présentes
14:00mon spectacle à l'Olympia.
14:02Il y avait Pierre Péchin.
14:02J'ai dit, il y a déjà un humoriste...
14:04Non, qu'elle porte ta place sur l'affiche.
14:07Et ça a été formidable.
14:09Et après, on est parti,
14:10où je puissais avant ou après,
14:11on a fait ce fameux tournée
14:12qui a fait couler.
14:14On ne se rend pas compte aujourd'hui.
14:15Et encore, il n'y avait pas
14:16les réseaux sociaux.
14:17Il avait fait sa chanson
14:18Je suis pour,
14:19qu'on a pris pour une ode
14:20à la peine de mort,
14:22alors que c'était un truc
14:23sur la loi du talion.
14:24Et il y a eu, et en France,
14:26c'est devenu un événement national.
14:27C'est-à-dire qu'il y avait
14:28des manifestations partout
14:29où on passait.
14:31On allait au spectacle
14:32entouré de CRS.
14:33Il y avait des alertes
14:34à la bombe tous les soirs
14:35pour empêcher le spectacle
14:37de se tenir.
14:38Ça m'a même été
14:38beaucoup plus grave
14:39parce qu'au forêt national
14:40à Bruxelles,
14:41il y avait une bombe
14:42qui était sous la scène.
14:44Et au dernier moment,
14:44le mec s'est dégonflé.
14:46Donc, c'était plus que chaud.
14:47Et on est arrivé à Besançon,
14:49je me souviens.
14:50Moi, j'assurais la première partie.
14:51Je ne te dis pas le baptême.
14:53Et là, les mecs avaient...
14:55Ils avaient des pioches.
14:56Ils avaient caillassé
14:57le quart des musiciens.
14:59J'ai eu un impact
15:00qui arrivait juste derrière ma tête.
15:02Je croyais que c'était une balle.
15:02En fait, c'était des trucs
15:03de lance-pierre.
15:04Et là, Michel,
15:05il est sorti de la loge.
15:06Il a fait stop.
15:07On s'arrête.
15:07On n'y va plus.
15:09On n'y va plus.
15:09Mais moi,
15:10j'ai des souvenirs formidables
15:11de Michel.
15:13À cette époque-là,
15:14j'ai vécu des choses...
15:15Avec moi,
15:16il a été à deux occasions,
15:17il a été extraordinaire.
15:20Quand j'étais dans cette tournée,
15:21je me suis planté en bagnole,
15:22mais grave.
15:23J'ai pris un carton.
15:24J'étais arrêté un feu.
15:25Il y a un mec
15:25qui m'a cartonné derrière.
15:27J'ai cru que j'allais rester paralysé,
15:28d'ailleurs.
15:29Je passais une nuit terrible.
15:31Et je voulais racheter une voiture.
15:33Mercedes pourrie,
15:34tu vois.
15:35Et je n'avais pas l'argent.
15:38Donc, je suis allé voir Michel.
15:39J'ai dit, voilà,
15:40si tu peux me prêter de l'argent
15:41pour acheter ma voiture d'occasion.
15:43Comme ça, tous les soirs,
15:43je chante pour rien.
15:44Vous me prenez mes cachets, etc.
15:46Il me fait le check tout de suite.
15:48Il me dit, pas de problème.
15:48Je lui dis, merci.
15:50Et une semaine plus tard,
15:53il m'avait pris l'argent
15:53sur quatre galas,
15:55parce qu'on en faisait beaucoup.
15:56Il me fait venir dans sa loge.
15:58Il me dit, bon,
15:59l'argent qu'on ne t'a pas donné,
16:01on va te le donner.
16:03Et pour le reste,
16:03tu ne dois rien,
16:04mais à une condition,
16:05tu n'en parles à personne.
16:06C'est vrai.
16:07J'ai trouvé ça formidable.
16:08Et ça, c'est Michel.
16:09Exactement.
16:10Et l'autre chose,
16:12c'est beaucoup plus tard,
16:13mon fils était fan
16:14de ses lumières,
16:15de Jacques Rouver-Aulis,
16:16tu sais.
16:17Et un soir,
16:18j'ai appelé Michel.
16:19Après la mort de mon fils,
16:19je lui ai dit,
16:20écoute, je viens de...
16:20j'écris un texte
16:23qui s'appelle
16:23Chanter quand même.
16:25Ça me ferait tellement plaisir
16:26si un jour,
16:27en répétition,
16:29tu pouvais chanter ça
16:29sous tes lumières.
16:31Et Michel me dit,
16:32OK, je te rappelle demain.
16:33Et le lendemain,
16:33il m'appelle
16:34et il me dit,
16:34bon, voilà,
16:35j'ai écrit la musique
16:36dans la nuit.
16:37La chanson sera
16:37sur mon prochain album.
16:39Et sur l'album du Bac G,
16:40il y a une chanson
16:41qui s'appelle
16:42Chanter quand même
16:42et qui est signée,
16:43Michel Sardou
16:44et Patrick Bouteau.
16:45Pour moi,
16:45c'est un super bommage
16:46à mon fils.
16:47Et quand on pense
16:48qu'au départ,
16:48il ne voulait pas être chanteur.
16:50Il était à l'école
16:50à Jouyens-en-Josasse.
16:52Non, non, pire que ça.
16:53Il a quitté l'école
16:55de Jouyens-en-Josasse
16:56en Catimini
16:57et son père
16:58l'a rattrapé à l'aéroport.
16:59Il partit pour le Brésil
17:00où il voulait ouvrir
17:01une maison close.
17:02Oui, c'est vrai.
17:03Donc, il voulait passer
17:04de Jouyens-en-Josasse
17:04à Jouyens-en-Josiane.
17:06Exactement.
17:06C'est ça.
17:08Et Michel,
17:09il a fait du...
17:10Oui, il est figurant
17:12dans Paris Brûle-t-il.
17:13Exactement.
17:14Oui, oui.
17:14Mais je pense
17:15que c'est un de ses
17:16plus grands regrets.
17:17Comme quoi,
17:17ce mec qui a tout,
17:19qui a des tubes énormes,
17:21qui a une des plus belles carrières,
17:22son grand regret,
17:23c'est de ne pas avoir été
17:24un grand comédien.
17:26Alors qu'il l'est
17:27au fond de lui-même.
17:28Il manque toujours
17:28quelque chose.
17:29Et pour apprendre
17:30ce métier,
17:30Patrick Sébastien...
17:31Alors qu'il y a tant
17:31de comédiens
17:32qui voudraient être
17:32Michel Sardou.
17:33Exactement.
17:34C'est raté de ce côté-là.
17:37Tout ce qui vous a permis
17:38d'apprendre votre métier,
17:39ce sont les premières parties.
17:41Là aussi,
17:41c'est une peur à chaque fois.
17:42Vous en avez fait pas mal.
17:43Ah oui,
17:44mais c'est...
17:44Et puis les cabarets.
17:45Aujourd'hui, tu sais,
17:46je rentre l'été
17:47sur des scènes
17:49où il y a...
17:50On fait des festivals
17:51où il y a 20 000.
17:5220 000 personnes.
17:53C'est impressionnant.
17:5430 000 des fois même.
17:55Les gens me disent
17:56mais t'as pas la trouille.
17:57Je dis bien moins
17:57que quand je rentrais
17:59en cabaret
17:59pour 6 personnes
18:00qui en avaient rien à foutre.
18:02Parce qu'il faut y monter
18:03là sur la petite scène
18:04avec 6 mecs
18:05ou 6 nannées
18:06qui bouffent,
18:06qui s'en foutent.
18:07Et t'es obligé
18:08de faire ton truc,
18:09de faire tes sketchs
18:11qui ne font rire personne.
18:13Ça, c'était terrible.
18:14Et après,
18:14les premières parties,
18:15c'était des cadeaux pour moi.
18:17Première partie de Sardou,
18:18de Lamar,
18:19de Serge.
18:20Première partie
18:20de Le Normand,
18:21de Cordy.
18:22Et après,
18:23en première partie,
18:24j'ai pris,
18:25comme je dis sur scène,
18:26après en première partie,
18:27j'ai pris des gens
18:28qui sont devenus des vedettes.
18:30Francis Cabrel,
18:31Patrick Bruel,
18:32Brigitte Macron.
18:33Non, pardon.
18:34Céline Dion.
18:35Je confonds toujours
18:36celle qui s'est mariée
18:37avec son père
18:37avec celle qui s'est mariée
18:38avec son fils.
18:39Non, non.
18:39Je le dis sur scène,
18:40non, c'est une vanne
18:41que j'ai sur scène.
18:43Non, mais j'ai eu,
18:43c'est vrai qu'en première partie,
18:45j'ai eu Céline en 84.
18:47Oui, donc,
18:47personne ne voulait à l'époque.
18:49Moi, je me souviens
18:49qu'elle avait fait
18:49une émission Croque Vacances
18:50avec Claude Pierrat,
18:52chanteur pour les enfants,
18:53parce que personne
18:53ne croyait en Céline Dion.
18:55Je vais t'avouer
18:56que même moi,
18:57elle était bien,
18:58elle était super,
18:59mais je n'imaginais pas.
19:00Je me disais,
19:01ça va être une grande chanteuse,
19:02mais je n'imaginais pas ça.
19:04J'ai toujours,
19:05ça me fait tout drôle,
19:06rétrospectivement,
19:07de me revoir
19:08derrière le rideau
19:09de l'Olympia,
19:10en train de la tenir
19:10contre moi,
19:11en train de la tenir
19:11n'aie pas peur,
19:12ma puce,
19:12ça va bien se passer.
19:14Et puis,
19:15il y a celle et ceux
19:16que vous avez aidés,
19:17et puis il y a celui
19:18qui vous a aidés,
19:18c'est Guilux Carreau Départ,
19:20les émissions de Guilux
19:21Système 2.
19:22Il m'a aidé,
19:23il m'a pris,
19:23c'est Sophie
19:24qui m'a beaucoup aidé.
19:25Sophie Darrel.
19:25Sophie Darrel,
19:26qui m'a fait passer.
19:28Et alors la télé,
19:29à l'époque,
19:29tu faisais une télé,
19:30le lendemain,
19:31toute la France
19:31te connaissait.
19:32Là aujourd'hui,
19:33tu fais 300 télés,
19:33personne ne te connaît.
19:35Mais à l'époque,
19:35c'est que la première télé
19:37que j'ai faite,
19:37c'était,
19:38j'ai fait Ring Parade
19:39et Système 2,
19:40où j'ai imité Dassin,
19:42avec Sophie
19:42qui imitait
19:43Dalida.
19:45Et du jour au lendemain,
19:47j'ai fait l'imitation
19:48de Bourville,
19:48tout le monde me connaissait.
19:50Mais Guilux,
19:51il n'était pas facile à suivre,
19:52parce qu'il explique...
19:52Non, et puis il y avait
19:53des combines à l'époque.
19:54Parce que moi,
19:54je me rappelle,
19:55la première fois
19:56que je fais Dassin,
19:57ça se passe super bien,
19:59parce que je ressemblais
20:00vraiment, tu vois.
20:02Et parce que je peux
20:03dire aux gens,
20:04parce qu'il y en a
20:04qui ne le savent pas,
20:05mais j'ai été imitateur
20:06pendant 20 ans,
20:06je ne faisais que ça.
20:08Et le lendemain,
20:08on me dit,
20:09tu ne passeras plus jamais
20:09chez Guilux.
20:10Je dis,
20:11qu'est-ce que j'ai fait ?
20:11Tu ne passeras plus jamais.
20:12Et j'ai su le fameux
20:13de l'histoire,
20:14un an après,
20:15c'est que le soir
20:15où j'ai fait ça,
20:16il y avait Leder Mann
20:17qui était derrière.
20:18Et Leder Mann,
20:19il était producteur de Coluche
20:20et de Le Liron.
20:21Il allait voir Guy
20:22en disant,
20:22celui-là,
20:24dégage-le,
20:25parce qu'il est dangereux
20:25pour Thierry.
20:26Je l'ai su un an après.
20:28Et après,
20:28il m'a repris.
20:29Mais pendant un an,
20:30je n'ai pas pu passer
20:30à cause de ça.
20:31Oui,
20:31et puis vous avez quand même
20:32appris les réflexes
20:33de télévision
20:34grâce à ces émissions.
20:35C'est-à-dire que
20:36j'ai regardé travailler Guy.
20:39Guy,
20:39c'était...
20:40Il y avait un bordel
20:42à une heure de l'émission
20:44qui disait,
20:44mais ce n'est pas possible,
20:45ça ne va pas marcher.
20:46C'était le bordel.
20:47Et ça marchait.
20:48Et moi,
20:49je m'asseyais
20:49et je regardais
20:50bosser ce mec.
20:51Parce que Guy,
20:52il avait ce truc
20:53de dire,
20:54il préparait l'émission,
20:55il y avait un câble
20:56qui traînait,
20:56il le voyait.
20:57Il y avait.
20:58Et c'est ce qui fait
20:59qu'on m'a trouvé chiant
21:00des fois dans mes émissions.
21:01Parce que j'ai appris ça de Guy,
21:03à tout vérifier,
21:04très perfectionniste,
21:05le moindre petit détail
21:08est très important.
21:11Et c'est en regardant Guy,
21:12en regardant travailler Guy,
21:14que moi,
21:15je n'ai pas appris
21:16à faire de la télé.
21:17Je l'ai appris comme ça,
21:18en regardant,
21:19à dire,
21:20voilà,
21:21cette caméra,
21:21il faut la mettre là,
21:22ce leçon,
21:22il faut faire ça.
21:24Et puis,
21:25le souci du détail,
21:27j'ai dû te la raconter,
21:28l'histoire,
21:28qui me vient de
21:29quand j'étais
21:30entre mes cours
21:32de fac,
21:33j'ai été peintre en bâtiment
21:35pour gagner ma vie.
21:37Et là,
21:38un jour,
21:38on m'a filé une leçon.
21:40Je vais te la dire,
21:41ça va peut-être servir
21:42à des gens.
21:43J'ai eu une belle leçon.
21:46J'étais donc peintre en bâtiment.
21:47Je bossais avec des mecs,
21:48on faisait 8h-midi,
21:492h-6h,
21:50la gamelle,
21:51les portugais,
21:52tout ça,
21:53on était vachement bien.
21:55Et je peignais,
21:58les brévistes connaissent,
21:59une école qui s'appelle
22:00Bossuet,
22:01et un jour,
22:02j'ai eu le droit
22:03de peindre en radiateur.
22:04Parce que le reste,
22:06c'était gratter des plaques
22:06toute la journée,
22:07je peux dire que c'est chiant,
22:08mais le radiateur,
22:08c'était tranquille.
22:09Et donc,
22:10on me fait peindre en radiateur.
22:11Et à la fin de la journée,
22:12j'ai peint mon radiateur,
22:13il y a l'ouvrier portugais,
22:14je ne sais plus comment
22:15il s'appelait,
22:15qui passe et qui me fait
22:16« T'as fini ? »
22:17Je dis « Oui, j'ai fini. »
22:18Et là, il se penche,
22:19il se couche par terre,
22:20il va regarder dessous,
22:22et il me dit
22:22« Non, non,
22:23il y a le coude du radiateur
22:24derrière, là,
22:25tu ne l'as pas fini. »
22:26Je dis « Arrête,
22:27le patron,
22:28personne ne va le voir. »
22:29Et là, il m'a dit
22:30« Tu ne vas pas le finir
22:32pour le patron,
22:33tu vas le finir pour toi.
22:35Parce que si tu ne finis pas
22:36ton boulot,
22:36tu ne finiras jamais ta vie. »
22:38Tu ne peux pas savoir
22:39comme ça m'a servi.
22:40Tu ne peux pas savoir.
22:41C'est-à-dire,
22:42aller finir le petit détail,
22:43pas pour le patron de ça,
22:45pour toi,
22:46pour te dire
22:46« Je suis allé au bout. »
22:48Et quand je faisais
22:48mes émissions de télé,
22:50il y avait des fois
22:50un petit détail
22:51de rien du tout
22:52que personne n'aurait vu.
22:54C'est comme quand
22:55tu as enregistré une chanson.
22:56C'est le petit détail,
22:57il y en a qui font...
22:58Le pire, c'est
22:59« Ça va passer. »
23:01Tu sais ?
23:02Ça va passer.
23:02Ça fait partie
23:03des grands mensonges du métier.
23:04Je t'ai rencontré
23:05bien de trois,
23:06mais il y en a un
23:06qui est vulgaire,
23:07donc je ne sais pas
23:08si j'ai le droit.
23:09Tu connais
23:09les trois mensonges
23:10du métier ?
23:10Non.
23:11Tu ne connais pas
23:11les trois mensonges
23:12du métier ?
23:12Non.
23:14Les trois mensonges
23:14du métier d'artiste ?
23:17Ton chèque est parti ce matin.
23:18Oui.
23:19Je te promets
23:20qu'on va arranger ça
23:20en montage.
23:21Oui.
23:22Je te promets
23:22que je ne te jouis pas
23:23dans la bouche.
23:24C'est magnifique.
23:24Les trois mensonges
23:25du métier.
23:26Bon, nous,
23:26on ne va pas se mentir,
23:27on va passer
23:27à une autre date,
23:28le 29 janvier 2014.
23:31A tout de suite
23:31sur Sud Radio
23:32avec Patrick Sébastien.
23:34Sud Radio,
23:35les clés d'une vie,
23:36Jacques Pessy.
23:37Sud Radio,
23:38les clés d'une vie,
23:38mon invité Patrick Sébastien.
23:40Même pas peur
23:41ce nouveau livre
23:42chez XO Éditions.
23:43On va l'évoquer
23:43plus longuement tout à l'heure,
23:44mais dans les peurs
23:45qui auraient pu exister
23:48chez vous,
23:49c'est la peur
23:49de ne plus bouger
23:50car le 29 janvier 2014,
23:52votre double en cire
23:54est installé
23:55au Musée Crévin
23:55et vous l'inaugurez.
23:56Oui, oui, oui.
23:57Il n'est pas terrible d'ailleurs.
23:59Il faudrait qu'ils le modernisent.
24:00Ça fait 15 ans
24:02que j'ai la barbichette,
24:03ils pourraient la rajouter,
24:04c'est que dalle.
24:05Ils peuvent les prendre
24:06à n'importe qui.
24:07Exactement.
24:07Il y a tout ce qu'ils veulent.
24:08Ils peuvent faire
24:08une petite moustache.
24:09Non, non,
24:10mais j'ai plein de gens
24:10qui se font prendre en photo
24:11à côté.
24:13Ça m'a vraiment fait plaisir.
24:15Quand je suis arrivé à Paris,
24:16la chose que je voulais visiter,
24:18c'était le Grévin.
24:19Pour moi,
24:19c'était
24:19de m'y retrouver un jour,
24:21ça m'a vraiment touché.
24:23C'était Arthur Meyer,
24:24le directeur du Gaulois,
24:26un journal quotidien
24:26qui a eu l'idée
24:28de faire le Grévin
24:29parce que dans son journal,
24:30il n'y avait pas de photos.
24:31Et pour qu'on reconnaisse
24:32les personnages,
24:34il avait créé le Grévin
24:35avec Alfred Grévin,
24:36un sculpteur,
24:37ce qui fait qu'on voyait
24:38ces personnages au Grévin
24:39et il en parlait dans le journal.
24:41Et Tussaud,
24:41c'était avant ou après ?
24:42Tussaud,
24:42c'était avant,
24:43en Angleterre.
24:44En Angleterre, oui.
24:44Voilà, c'est autre chose.
24:46Alors, il se trouve
24:46que le musée Grévin,
24:48c'est quelque chose
24:49où on ne bouge pas
24:50et vous,
24:51vous avez toujours bougé
24:52jour et nuit
24:52et surtout la nuit.
24:53Il y a des fois où je ne bouge pas.
24:54Non ?
24:55Oh non, il y a des fois où je ne bouge pas.
24:56Mais à une époque
24:57où vous sortiez la nuit,
24:57vous viviez la nuit.
24:58Oui, mais même encore,
24:59je bouge beaucoup en voiture.
25:01Oui.
25:02Je ne peux pas écrire.
25:03Il faut que j'écrive en mouvement,
25:04tu dois le savoir.
25:05Je ne vais pas me comparer.
25:06Mais Brel écrivait en marchant.
25:08Oui.
25:09Il faisait des pas
25:10dans sa chambre pour écrire.
25:11Moi, j'ai besoin de la voiture.
25:13C'est-à-dire que j'ai besoin de ce...
25:16Je roule le soir 80 bornes.
25:18Souvent, chez moi.
25:19J'ai mon téléphone à côté
25:21avec mon petit magnéto.
25:22Donc, je m'arrête
25:23pour enregistrer ce que j'ai trouvé.
25:25Mais la plupart de mes boucles à salle,
25:27il y a tout un tas de trucs
25:28que j'ai trouvés en roulant.
25:29Le soir, tranquille.
25:30J'ai besoin de ça
25:30pour écrire des chansons,
25:31pour du mouvement.
25:33Et Brel écrivait
25:34debout derrière un chevalet
25:35pour souffrir
25:35comme les textes de ses chansons.
25:37Oui, oui.
25:38Et il se trouve que, bon,
25:39boire ou conduire,
25:40il faut choisir.
25:41À 32 ans,
25:42vous avez choisi
25:42conduire plutôt que boire.
25:44Oui, oui.
25:47Vous le dites dans ce livre
25:48parce que, finalement,
25:49on le sait peu
25:49qu'un jour,
25:50vous avez décidé
25:51de tout arrêter.
25:52Oui.
25:52Le 14...
25:53Je ne sais pas
25:54quel jour on est aujourd'hui.
25:55Je ne sais pas.
25:56Peu importe.
25:57On n'est pas loin.
25:58Le 14 novembre,
26:00donc, 2025,
26:02je fêtais
26:04mes 40 ans
26:06sans une cuite.
26:08C'est-à-dire que
26:09je bois un verre de vin,
26:10à table,
26:11mais pas plus.
26:11Une bière quand j'ai soif,
26:12mais c'est tout.
26:13Mais je buvais
26:14un peu plus d'un litre de whisky
26:15par jour à l'époque, oui.
26:16Mais il fallait arrêter,
26:17ce n'était pas simple.
26:18Mais bien sûr,
26:18j'ai arrêté net.
26:20J'ai posé mon verre.
26:21Je m'appelle le dernier soir,
26:22j'ai pris mon verre,
26:22j'ai renversé sur la moquette
26:23et je n'ai dit plus jamais.
26:24Et pourquoi ?
26:26Parce que j'ai respecté
26:27ce que m'a toujours dit ma maman,
26:28il faut s'arrêter
26:28quand les emmerdements
26:29dépassent le plaisir.
26:31Et alors,
26:33c'est une question de survie en plus.
26:36J'ai arrêté le jeu aussi,
26:37comme ça.
26:38Je n'ai pas arrêté la clope
26:39parce que pour l'instant,
26:40les emmerdemens ne passent pas le plaisir.
26:42Et puis ça vous permet
26:42de faire un tabac.
26:43Exactement.
26:45Et puis la cigarette,
26:48ça me tient loin
26:49de tous les autres dérivés du tabac,
26:51c'est-à-dire le cigare,
26:52la pipe, etc.
26:53Et il se trouve,
26:54moi je pense souvent
26:55à Antoine Blondin
26:56qui n'a jamais arrêté,
26:57qui était un écrivain génial.
26:58Comment il s'appelait ?
26:58Antoine Blondin.
27:00Oh, j'ai connu.
27:01Voilà, mais à 11h du matin,
27:02on ne pouvait plus l'interviewer.
27:04Il y en a plein d'autres.
27:05Carmé,
27:06moi je suis allé faire un tournage
27:08chez Carmé à 11h du matin,
27:10il y avait du blanc.
27:11Oui, mais il tenait le choc
27:12plus que les autres.
27:13Ah, Blondin,
27:14avec Jean-Pierre Rive,
27:15je croisais chez Castel.
27:18Avec Jean-Pierre Rive,
27:19un matin,
27:20ils se sont rentrés dans un...
27:23Il y avait une rue,
27:25une vitrine,
27:25ils se sont rentrés,
27:26il y avait une table,
27:27ils se sont assis,
27:28ils ont commandé deux vins blancs.
27:30Le mec qui tenait là
27:31leur a apporté deux vins blancs.
27:33Ils ont bu,
27:33ils ont demandé combien ils devaient.
27:34Le mec a dit,
27:35non, non,
27:35vous êtes chez un antiquaire.
27:37Il s'est persuadé
27:38qu'ils étaient au bistrot.
27:39Il y a tellement d'histoires
27:40sur Blondin.
27:41Il avait créé le marathon
27:42des leveurs de coul
27:42à Saint-Germain-des-Prés.
27:44Ça consistait à faire
27:45un parcours dans Saint-Germain
27:46en s'arrêtant dans 42 bistrots
27:48et en tenant le choc.
27:49Ah, mais ça,
27:50c'est des trucs de poche-tron.
27:51On ne peut plus imaginer ça.
27:51Moi, j'ai des amis
27:52qui avaient créé
27:53le Select Poche-tron Club de France
27:54dont je faisais partie.
27:57Je n'étais pas le président,
27:58j'étais juste ministre de la Culture.
27:59Et on avait un flic
28:01qui était ministre de l'Intérieur,
28:02on avait un tout-bip
28:03qui était ministre de la Santé.
28:04Et le but,
28:05c'était de se bourrer la gueule
28:06les week-ends.
28:07Pour être admis dans le club,
28:12il fallait boire 12 Ricards de suite
28:15et faire une dissertation derrière.
28:17J'ai la dissertation.
28:19Ça commence avec...
28:20Mais on ne conduisait pas,
28:23on se faisait...
28:24C'était pour lutter
28:24contre l'alcoolisme mondain.
28:26Exactement.
28:27C'est une vieille histoire, ça.
28:28Alors, il y a aussi le déguisement...
28:29Mais je ne regrette pas
28:31d'avoir bu
28:32et surtout,
28:33je ne regrette pas
28:33de m'être arrêté.
28:34Je ne vais pas faire la leçon
28:35à...
28:36Comme disait Carlos,
28:37quand on boit,
28:38on a des excuses
28:39et si on n'en a pas,
28:40on s'en invente.
28:41Alors, vous n'avez pas
28:42d'excuses à la télévision
28:44d'avoir inventé
28:45le déguisement.
28:46Ça, c'était votre rêve
28:46de toujours.
28:47Je n'ai pas inventé.
28:49Quelles émissions de télévision
28:50étaient déguisées avant ?
28:51Je me suis beaucoup...
28:53C'est toujours le truc
28:54dont on parlait avant,
28:55c'est la personnalité.
28:56Moi, les personnalités...
28:57Là, le petit cabaret
28:58que je vais monter,
28:59au mois de septembre prochain,
29:01je vais monter
29:01le plus petit cabaret
29:02du monde chez moi,
29:03on va faire un spectacle
29:04de transformiste
29:05parce que ça m'a toujours
29:06fasciné la personnalité,
29:08l'identité.
29:09C'est pour ça que j'ai fait
29:09le grand bluff
29:10où je me suis déguisé
29:11et les déguisements,
29:13c'est se trouver
29:14une autre identité.
29:15En plus, les carnavals,
29:18c'est les moments
29:19les plus sociaux qui existent.
29:21C'est comme les boîtes libertines.
29:22Il n'y a pas de riches,
29:23il n'y a pas de pauvres.
29:24Tu peux avoir un notaire
29:26et un ouvrier
29:27qui sont déguisés
29:28et ça égalise la société.
29:31C'est pour ça
29:32que j'aime beaucoup
29:32le déguisement.
29:33Oui, et en plus,
29:34quand on voit vos émissions,
29:35il n'y a pas une personne
29:37qui n'a pas le sourire aux lèvres.
29:39C'est ce que j'ai essayé
29:40de faire.
29:41Tu sais, j'ai fait...
29:42Il ne faut pas
29:43mettre plus beau que c'est
29:45toutes ces choses-là.
29:46C'est que du divertissement,
29:47c'est rien.
29:48On a filé le sourire aux gens.
29:50Voilà, j'ai tout fait pour...
29:52Je ne m'attendais pas,
29:53si tu veux,
29:54en faisant tout
29:54pour rendre les gens heureux
29:55à en prendre autant plein la gueule.
29:57Parce que quel mal,
29:57quel mal on a fait sinon
29:59faire du...
30:01Essayer de faire sourire les gens,
30:02de leur faire passer
30:02des bons moments.
30:03Alors, je suis content
30:04parce que je rencontre
30:05plein de gens
30:06de 40 ans,
30:0735 ans
30:08qui me disent
30:08on a grandi avec toi,
30:09avec le cabaret,
30:10on a eu des étoiles dans les yeux.
30:11On leur faisait oublier
30:12le samedi soir
30:12leurs amèrements de la semaine.
30:14Oui.
30:14Et je continue, je continue.
30:15Et en même temps,
30:16vous apportiez du bonheur
30:17à vous inviter.
30:18Et Karine Yves...
30:19C'est beaucoup plus noble
30:20qu'on croit, tu sais.
30:21C'est beaucoup plus essentiel
30:23pour la santé des gens,
30:25de les détendre.
30:28Alors, c'est vrai
30:28qu'on dit c'est facile.
30:30Ils me disent
30:31mais vos chansons de cul,
30:32là c'est facile.
30:32Je dis,
30:32si c'est facile,
30:33faites-les.
30:34Exactement.
30:34Ben, allez-y.
30:35C'est plus difficile
30:36d'écrire
30:37La Quiquette à Raoul
30:39qu'écrire le bouquin.
30:41Et La Quiquette à Raoul,
30:42justement,
30:42ça a été le succès de l'été.
30:43Oh, ça a été...
30:44Et quand on souffre
30:46La Quiquette à Raoul
30:47Ça fait tourner des...
30:48Je prépare le volume 2.
30:49Ça fait tourner des petites boules
30:51Et quand on...
30:52Moi, j'ai vu des enfants
30:53comme au temps du Zizi Pierre Perret
30:55chanter La Quiquette à Raoul.
30:56Surtout, j'en ai vu
30:57quand je chantais
30:58Est-ce que tu l'as vu mon cul ?
30:59J'ai vu les gamins.
31:01Mais c'est...
31:02Tous les mots sont dans le dictionnaire.
31:04Oui.
31:04Alors là, j'ai les prochaines
31:05qui arrivent.
31:06Je vais faire Oléosée volume 2.
31:07Oui.
31:08J'en ai une qui s'appelle Raymond.
31:10Oui.
31:11C'est le plus beau Raymond,
31:12c'est le plus fort Raymond
31:13qui fait l'hélicoptère
31:14en faisant tourner sa bistouquette.
31:16C'est le plus beau Raymond
31:16qui fait l'hélicoptère
31:18en faisant tourner sa quiquette.
31:19Et là-haut, dans les nuages,
31:21entre les fusées et les avions,
31:22les satellites,
31:24et là-haut, dans les nuages,
31:25il fait le tour de la Terre
31:26avec l'hélice de sa bite.
31:28Bon, c'est pas...
31:30Mais c'est des économies de carburant.
31:33C'est écolo.
31:33Oui.
31:34Ouais, j'en ai plein.
31:35J'en ai une qui s'appelle
31:36YEPPA !
31:37Tu sais, c'est un cri de joie
31:38quand tu fais YEPPA !
31:40Sauf quand tu l'as mis à côté
31:41et que tu crois que t'es dedans
31:42et que dedans,
31:43tu YEPPA !
31:45Mais moi, c'est juste
31:46pour qu'on s'amuse.
31:47Oui, mais comment est née l'idée ?
31:49Parce que là,
31:49il ne fallait pas avoir peur
31:50pour l'encher.
31:51Si tu savais d'où m'est venue l'idée,
31:52ça va te parler.
31:54J'étais avec mon cher Lolo
31:55qui doit être là, ici, là.
31:57C'est de sa faute.
31:58Mon secrétaire.
31:59Et on arrive devant le bureau
32:01et on écoutait une radio
32:02qui s'appelle Radio Mélodie.
32:04Il me dit,
32:04j'ai entendu une chanson
32:05des années 70
32:06dont tu te souviens sûrement,
32:08d'Anne Léonard.
32:09Bien sûr.
32:10Qui s'appelait Mon Petit Cul.
32:11Mon Petit Cul.
32:12C'est un grand succès.
32:13Voilà.
32:13Il y avait une fille
32:14qui chantait une chanson
32:15qui s'appelait Mon Petit Cul.
32:17Mon cul,
32:17ce n'est pas les miches à bardeau,
32:19ce n'est pas une montagne à escargots.
32:20C'est passé tout seul à l'époque.
32:21Oui.
32:22Et en écoutant ça,
32:24je lui ai dit à Lolo,
32:25je lui ai dit,
32:25mais c'est ça qu'il faut faire.
32:27On va faire un album de cul.
32:28Et c'est parti,
32:29c'est de sa faute.
32:31Et c'est parti comme ça.
32:32Et j'ai dit,
32:33bon, on ne va pas aller en studio.
32:34On va faire ça chez moi,
32:36dans le salon.
32:37J'ai fait monter trois musiciens,
32:39mes copains.
32:40Après, une fois qu'on a eu
32:41fait les chansons,
32:42Sony, le mec qui s'occupe de moi,
32:44il me dit,
32:44ce n'est pas la peine
32:45de faire des clips.
32:46On va prendre deux téléphones,
32:47on va tourner sur la terrasse.
32:49De toute façon,
32:50ça fera 500 000 vues.
32:52On en est à 70 millions de vues
32:55sur les réseaux cumulés
32:57pour la Kékata Raoul.
32:59Mais tu sais que je suis inquiet
33:01parce que là,
33:02je cherche depuis trois mois
33:03des chansons.
33:03J'en ai, j'en ai plein.
33:05Mais je n'ai pas encore
33:06la Kékata Raoul,
33:07est-ce que tu l'as eu mon cul ?
33:08Il faut la trouver,
33:09la juste,
33:10parce que la Kékata Raoul,
33:12c'est un truc
33:13que peuvent chanter
33:13les garçons et les filles.
33:14Oui.
33:15Et est-ce que tu l'as eu mon cul ?
33:16Les gamins, ils adorent.
33:18Parce que c'est interdit.
33:19Bien sûr.
33:20C'est interdit.
33:21Et donc là,
33:22j'ai une chanson féministe,
33:24par contre.
33:24Oui.
33:24J'ai une chanson de cul féministe.
33:26Comme je vois
33:26qu'il y a une dame dans le...
33:28Parce que je me suis dit,
33:29il faut que je fasse
33:29une chanson de cul féministe.
33:30Mais une vraie féministe.
33:32Et les paroles,
33:33c'est...
33:34Tu fais le kéké,
33:34tu fais le beau,
33:36tu tapes la frime,
33:37tu fais le macho.
33:38Mais si t'étais une fille,
33:39au lieu d'être un garçon,
33:41tu comprendrais
33:41à quel point t'es un gros con.
33:43Si t'avais des gros nivars,
33:44on te ferait chier dans la rue
33:45et quand tu sortirais le soir,
33:46on te mettrait des mains au cul.
33:48Et je trouve
33:48que c'est très féministe.
33:50Voilà.
33:50Exactement.
33:50Surtout que la chute
33:51de la chanson,
33:52c'est...
33:53En entendant ma petite rengaine,
33:54tu vas me dire,
33:55nique ta mère,
33:55mais le jour où je vais niquer
33:56la tienne,
33:56tu seras beaucoup moins fier.
33:58Voilà.
34:00Mais c'est des...
34:00Tu sais que c'est pas facile
34:01à trouver.
34:02Non seulement facile à trouver,
34:03mais enfin,
34:03en plus,
34:04sur les réseaux,
34:05que les enfants écoutent ça
34:07à longueur d'année...
34:08Mais ils avaient déjà...
34:09Sur mes chansons,
34:10il y a déjà eu ça.
34:11Il y a déjà eu...
34:12Si tu pouvais fermer ta gueule,
34:13les gamins,
34:14ils chantaient ça au professeur.
34:15Bien sûr.
34:16Et...
34:17Il y a même eu des manifs
34:19dans la rue avec...
34:21Si tu pouvais fermer ta gueule
34:22pour...
34:24Voilà.
34:24Mais c'est...
34:25Mais la chanson populaire,
34:26moi j'ai pas honte de ça.
34:27Surtout que c'est très difficile à faire.
34:29Je te dis encore une fois,
34:30c'était facile.
34:31Tu dis,
34:31ben faites-le si c'est facile.
34:32Et puis dans votre livre,
34:33vous évoquez un personnage
34:34que j'ai connu
34:34et qui s'appelait René Cousinier.
34:36Ah, René.
34:37Qui avait un cabaret à Pigalle,
34:38qui s'appelle René Labranlette.
34:39Moi je me souviens,
34:39on arrivait le soir,
34:40on se faisait insulter.
34:41Il commençait à raconter des histoires...
34:43Avec la table en T.
34:44Voilà.
34:45Irracontable.
34:46Et sa femme était à la caisse
34:47et était désespérée.
34:49Elle parce qu'elle écoutait ça
34:50Il était quand même exceptionnel ce mec.
34:52Il faisait 5 heures tous les soirs.
34:545 heures de show tous les soirs
34:55dans son petit cabaret
34:57Un Passe-Marie Blanche.
34:59Je suis un des seuls
34:59à avoir les images.
35:01Ah oui ?
35:01Parce que j'ai tourné
35:01une soirée avec lui.
35:03Et René Cousinier,
35:04il sortait des albums,
35:05tous les représentants
35:06écoutaient ça
35:07parce que c'était à la fois
35:08très cul,
35:11c'est le précurseur de Coluche.
35:12Oui, oui.
35:13Et d'ailleurs sa clientèle,
35:14c'était des étudiants,
35:15c'était des mômes
35:15qui venaient rigoler
35:16sur des trucs gras,
35:17mais il y avait plein de messages dessous
35:20qui étaient beaucoup plus sérieux
35:22sur la société.
35:23Au milieu de...
35:24Comme il disait,
35:25je dis bite, couille,
35:26tout ça,
35:26c'est des pavés
35:27pour traverser la rivière.
35:29Et je le cite là-dedans
35:30parce que je parle de l'avortement.
35:32Et sur scène,
35:33il osait parler aux filles
35:35de l'avortement
35:36en disant
35:37voilà,
35:37tu veux te faire avorter,
35:39tu as les raisons,
35:40je le comprends,
35:41toutes tes raisons.
35:41Mais juste une chose,
35:43le jour où tu vas te faire avorter,
35:45regarde-toi dans la glace
35:47et dis-toi,
35:48le petit bout qu'on va m'enlever là,
35:49est-ce que je vais avoir le courage
35:51de le donner à manger au chat ?
35:53Si tu te dis
35:54je peux le donner à manger au chat,
35:56c'est que tu considères
35:57que c'est rien.
35:58Mais si tu te dis
35:59je ne peux quand même pas
36:00donner ça à manger au chat,
36:02ça veut dire que dans ta tête,
36:03il y a peut-être une vie derrière
36:04et pose-toi des questions.
36:05Et il balançait ça
36:06entre deux grosses conneries,
36:08deux gros mots,
36:09deux...
36:10Et ce mec était multilingue,
36:12je crois qu'il parlait cinq langues,
36:13il était hyper cultivé,
36:15il connaissait le Coran,
36:16la Bible par cœur.
36:18Nous on a grandi
36:19sous l'influence
36:21d'un mec comme lui,
36:22comme Frédéric Dard,
36:24qui disait plein de gros mots,
36:25qui disait plein de grossièreté.
36:27Frédéric Dard aujourd'hui
36:28serait interdit,
36:30on l'accuserait de machisme,
36:32de sexisme,
36:33de tout,
36:34de grossièreté.
36:36Et il a vendu
36:37autant de livres que Victor Hugo.
36:38Exactement.
36:39Et il a formé des générations
36:40parce qu'entre les lignes,
36:42il y avait plein de choses humanistes.
36:46Aujourd'hui,
36:47on l'étudie dans les facs.
36:48Exactement.
36:49Frédéric.
36:50Et Cousillier,
36:51ça a été un garçon très important
36:53qui a influé
36:54sur beaucoup,
36:54beaucoup de gens.
36:55Parce qu'il y avait ce mélange
36:56que j'ai repris à mon compte,
36:58d'ailleurs,
36:58de gauloiserie,
36:59de gros mots
37:00et de trucs de fond.
37:04Alors justement,
37:05Cousillier,
37:05vous en parlez dans ce livre
37:06qu'on va évoquer
37:07à travers la date de sa sortie,
37:08le 16 octobre 2025.
37:10A tout de suite
37:10sur Sud Radio
37:11avec Patrick Sébastien.
37:13Sud Radio,
37:14les clés d'une vie,
37:15Jacques Pessis.
37:16Sud Radio,
37:16les clés d'une vie,
37:17mon invité Patrick Sébastien.
37:19Tu mets les pieds sur la table.
37:21Oui, les pieds sur la table tranquilles,
37:22un petit verre d'eau,
37:23c'est de l'eau,
37:23je précise.
37:24Et ce livre,
37:26Même pas peur,
37:26qui est sorti
37:27le 16 octobre 2025.
37:28Donc on a commencé
37:29à évoquer vos peurs.
37:30Pourquoi ce livre aujourd'hui,
37:32Même pas peur ?
37:33Parce que j'ai toujours essayé
37:35d'aider,
37:35dans mes livres,
37:36j'ai toujours
37:37j'ai des fidèles,
37:39j'ai des gens qui me suivent
37:40parce que je leur fais du bien.
37:41Vous êtes numéro 1
37:42des ventes sur Amazon
37:42en ce moment.
37:43Si, si,
37:43j'ai regardé ce matin.
37:45Non, c'est vrai ?
37:45Oui.
37:46Vous déconnez là ?
37:47Non, non,
37:47numéro 1 des ventes sur Amazon.
37:48Ce n'est pas possible.
37:49Si, si.
37:50Mais non.
37:50Mais si,
37:51je vous montre un truc.
37:53Bon,
37:53c'est le 1er avril ou quoi ?
37:55Non, c'est vrai.
37:59Mais ma biche,
38:00je n'ai pas possible.
38:01C'est pas vrai.
38:02Mais dites-moi,
38:03qu'est-il ?
38:05Non,
38:07en fait,
38:07tu sais,
38:08la plus grande satisfaction
38:09que j'aurai,
38:10mes bouquins,
38:10j'en sors un par an.
38:12La plus grande satisfaction
38:13que j'aurai à la sortie,
38:15c'est que depuis
38:15que j'écris des bouquins,
38:16j'ai reçu,
38:18je crois que c'est
38:194 ou 5 lettres
38:20de gens qui m'ont dit
38:22on voulait se suicider,
38:24on a lu ton bouquin
38:25et on a renoncé à se suicider.
38:27Pour moi,
38:28ça vaut toutes les légendes d'honneur
38:29d'avoir ça.
38:31Donc j'essaie à chaque fois
38:32de faire du bien,
38:34enfin,
38:34à ma manière,
38:35avec mon vécu,
38:36c'est-à-dire,
38:36je m'appuie sur mon vécu,
38:37c'est très égocentré,
38:39je m'appuie sur mon vécu
38:41parce que j'ai eu la chance
38:43de vivre le succès,
38:44le deuil,
38:44le pire des deuils
38:45avec la mort de mon fils,
38:46etc.
38:47Pour donner une leçon,
38:49pas une leçon,
38:50pour donner des conseils
38:51sur la peur de la mort,
38:55par exemple,
38:55il y a plein de gens,
38:56je ne sais pas si tu as peur
38:56de la mort, toi.
38:58On ne sait pas trop,
38:59oui.
38:59On hésite.
39:01Si tu veux,
39:01sur la peur de la mort,
39:02j'ai commencé par ça
39:03et j'ai une copine
39:04qui m'a dit
39:04la peur de la mort,
39:05mais c'est triste.
39:06Je dis maintenant,
39:07la mort,
39:08elle n'est triste
39:08que pour ceux qui restent.
39:11Vous dites,
39:11vous avez le plus beau jour
39:12de votre vie.
39:13Oui,
39:13parce que tous ceux
39:14qui sont revenus
39:14d'une mort imminente
39:15te parlent du grand tunnel blanc,
39:17te parlent d'une sensation
39:18de bien-être extraordinaire,
39:20donc peut-être que la mort,
39:21c'est le plus beau jour
39:22de ta vie.
39:23Et puis,
39:23il y a un fil,
39:24surtout,
39:25que j'espère que les gens
39:26vont partager avec moi
39:27dans ce bouquin,
39:28c'est que je suis un déterministe.
39:30C'est-à-dire que pour moi,
39:31je ne sais pas si j'ai raison,
39:32mais pour moi,
39:33tout est écrit.
39:35Ce qui doit arriver,
39:35le rendez-vous qu'on a aujourd'hui,
39:37c'est écrit,
39:38comme ça.
39:38Parce qu'il faut que je sois là.
39:40Donc à partir du moment
39:40où tu considères
39:41que tout est écrit,
39:42quand il t'arrive quelque chose,
39:45tu te formalises beaucoup moins.
39:47C'est-à-dire,
39:47au lieu d'avoir des culpabilités,
39:49tu sais,
39:49quand tu fais leur dire
39:50« Oh, je n'aurais pas dû faire ça,
39:51si j'avais fait ça... »
39:52Non.
39:53À partir du moment
39:54où tu considères
39:54que ça devait arriver,
39:56moi, ça m'a énormément aidé
39:57dans la vie.
39:58Tu vois,
39:58quand je me fais virer de la télé,
40:00tu te dis « Oh,
40:01t'as envie d'être dans la rancune
40:02et tout,
40:02et d'un seul coup,
40:03tu dis « Non,
40:03c'est écrit comme ça
40:04parce qu'après,
40:05il va falloir aller là. »
40:06Eh bien,
40:07c'est tout bête.
40:09Ça te sort de plein de peur.
40:12Ça te sort de plein de peur.
40:14Et justement,
40:15aujourd'hui,
40:15dans une époque
40:15où tout le monde a peur,
40:17ce livre est un remède.
40:18Il devrait presque être remboursé
40:19par la Sivez Social.
40:20Oui, oui,
40:20mais pas remboursé,
40:21mais si on peut aider les gens
40:23à avoir un petit peu moins peur,
40:24et puis oser,
40:25il y a la peur d'entreprendre.
40:26Il y a une phrase
40:27qui est très importante dedans
40:28que je mettrai sur ma tombe
40:29qui est
40:30« Il y a peu d'impossibles
40:31à qui le veut vraiment. »
40:33Ça ne veut pas dire
40:34« Il n'y a pas d'impossibles. »
40:35Si je veux vraiment être pilote
40:37de Formule 1,
40:37je n'y arriverai jamais.
40:38Tu vois,
40:38il faut avoir des rêves cadrés
40:40quand même, tu vois.
40:41Mais quand on veut vraiment les choses,
40:42quand on n'a pas peur,
40:45parce que quand on tente des choses,
40:47j'ai peur de l'échec,
40:48j'ai peur de...
40:49C'est la phrase de Lao Tzu
40:51qui disait
40:52« Celui qui ne tente rien
40:54ne se trompe qu'une fois. »
40:56Donc je veux essayer
40:57d'éradiquer chez les gens
40:58la peur d'entreprendre,
40:59par exemple,
40:59la peur d'oser,
41:01la peur de vivre seul,
41:03la peur de vivre en groupe.
41:05Toutes ces peurs-là,
41:05je les ai analysées
41:06en donnant des conseils
41:08pour le vivre mieux.
41:10Vous parliez des tombes,
41:11mais je crois que régulièrement,
41:12vous allez dans les cimetières
41:14voir les tombes.
41:15Dans le temps,
41:15je faisais ça.
41:16Quand on était gamin,
41:18c'est ce qui nous a...
41:18D'ailleurs,
41:19c'est ce qui nous a enlevé
41:20la peur de la mort.
41:21On avait un jeu,
41:22on rentrait à une minute d'un...
41:24Là,
41:24alors on choisissait une nuit noire,
41:27et il y avait les cimetières
41:28autour de Brive, là-bas,
41:30et on allait au cimetière.
41:31Il y en a un qui rentrait
41:32avec un bouquet de roses,
41:34qui allait le poser
41:34sur une tombe,
41:35et les autres
41:36devaient retrouver le bouquet,
41:37mais en rentrant
41:38à une minute d'intervalle.
41:39C'est-à-dire que tu rentres
41:40à une minute d'intervalle,
41:41tu entends des craquements
41:42à côté,
41:42en vue s'il fallait se faire peur,
41:44et un cimetière,
41:46la nuit,
41:46ce n'est pas un endroit
41:47comme les autres.
41:48Il y a des ondes,
41:49il y a quelque chose,
41:50et on se demandait
41:51si les bruits,
41:53c'était nous,
41:53ou des fantômes.
41:54Eh bien,
41:54ça nous a enlevé
41:55la peur de la mort, ça.
41:57Et moi, aujourd'hui,
41:58je l'ai dit dans le bouquin,
41:59quand je vois un mort,
42:01j'en ai vu pas mal,
42:02je ne suis pas plus ému que ça
42:03par la rigidité cadavérique,
42:05par l'immobilité,
42:07non,
42:07c'est l'ordre des choses.
42:08D'ailleurs,
42:09je fais un dialogue
42:09avec ma propre mort,
42:11je ne fais pas peur,
42:12que je nargue régulièrement,
42:13tous les ans,
42:15tous les jours,
42:16si j'ai l'occasion,
42:18d'ailleurs,
42:18je ne l'ai pas fait aujourd'hui,
42:19je vais le faire,
42:20ce doit,
42:21sinon,
42:21j'allume une bougie,
42:23parce que c'est peut-être
42:24l'anniversaire
42:24du jour de ma mort.
42:26On y passe forcément
42:27dans l'année.
42:27Bien sûr.
42:28Et donc,
42:28le fait de faire ça
42:29de mille bougies,
42:29c'est de dire,
42:30je t'emmerde,
42:30tu peux y aller,
42:31je t'attends.
42:32Mais à propos de tombes,
42:33moi,
42:33je me souviens de Serge Gainsbourg
42:35qui habitait à côté de Deauville,
42:37une maison qui est donnée
42:37sur un cimetière,
42:38et petite,
42:39ses enfants,
42:40donc Charlotte et Ket,
42:42trouvaient que les fleurs
42:43du cimetière n'étaient pas...
42:45Il y avait des gens
42:45qui n'avaient pas assez de fleurs
42:46sur les tombes,
42:47et ils ont inversé
42:47toutes les fleurs des tombes.
42:49Ah, c'est bien ça.
42:49Et ça a fait un scandale
42:50dans le village,
42:51mais en même temps,
42:51c'était fabuleux comme idée.
42:52Oui, mais après,
42:53on n'est nulle part.
42:55Bon, c'est un dépotoir,
42:56on va nous mettre là,
42:56mais la mienne,
42:58elle est déjà prête.
42:59Alors, j'hésitais pour l'épitaphe.
43:01Je crois que finalement,
43:01je vais mettre celle-là.
43:03Il y a peu d'impossible.
43:04Parce qu'au départ,
43:05je voulais mettre la phrase
43:06que Brel a prononcée
43:07à 10 minutes avant de mourir.
43:09Il a dit,
43:10si vous m'aimez,
43:10fermez vos gueules.
43:11Je trouve tellement magnifique.
43:14Je ne sais pas,
43:14mais ce n'est pas grave,
43:15ce n'est pas important.
43:16Donc, dans le bouquin,
43:17il y a toutes ces peurs-là.
43:18Il y a les peurs
43:19qui sont créées par la politique,
43:20alors là,
43:20je ne t'en parle même pas,
43:22par les médias,
43:23la pub,
43:24qui ne te vend des choses
43:25que pour vendre.
43:27On te fait peur sur,
43:28vous allez vieillir,
43:28vous allez grossir,
43:29vous allez maigrir,
43:30vous allez tomber dans l'escalier,
43:31vous allez vous faire cambrioler.
43:33Et la peur,
43:34la peur fait vendre.
43:35Et la peur des réseaux sociaux aussi.
43:37Ça, oui,
43:38j'en parle aussi.
43:39La peur aujourd'hui
43:40d'avoir une phrase,
43:42une attitude
43:42qui fait que tout de suite,
43:44on peut te bouffer ta vie
43:45sur c'est devenu quelque chose
43:47très compliqué.
43:49Il faut faire avec.
43:50Oui,
43:50il faut que vous avez vécu discrètement
43:52et vous évoquez dans ce livre
43:53des nuits
43:54où vous auriez pu avoir peur
43:56mais dont vous ne parlez jamais
43:57qui sont votre jardin secret
43:58de vos jeunes années.
44:00Oui,
44:00parce que je ne suis pas
44:01un casse-cou physiquement
44:02mais non,
44:03j'aime bien aller
44:03dans des endroits
44:04comment dire,
44:06dangereux.
44:07Voilà,
44:07c'est mon adrénaline.
44:09C'est ce que j'appelle
44:09la peur rose.
44:11C'est-à-dire,
44:12c'est celle qui anime
44:13d'ailleurs les cascadeurs
44:14et tous ces gens-là.
44:15c'est la peur
44:17qui fait bander.
44:19C'est cette espèce de peur
44:21qui est jouissive.
44:23Mais j'ai eu des trucs
44:24dans ma vie,
44:25je ne suis passé pas loin
44:26plusieurs fois.
44:27Je raconte pas mal de trucs
44:28à Kingston,
44:31en Jamaïque,
44:32en train de courir,
44:34se faire courser.
44:36Et au Canada,
44:37quand on a fait croire
44:39à une prostituée
44:39que les billets de monopolis
44:40étaient la nouvelle monnaie européenne,
44:42il fallait courir vite.
44:44Donc il faut la défier
44:47la peur aussi de temps.
44:48Mais il ne faut pas être...
44:48Je ne suis pas inconscient.
44:50Je ne vais pas faire
44:51le soir d'élastique,
44:54le soir d'élastique,
44:54non, non.
44:55Mais humainement,
44:57il y a des endroits
44:57où il me dit
44:58qu'est-ce que tu vas foutre là ?
45:00C'est intéressant,
45:01c'est riche.
45:01Et votre seule peur
45:02que vous évoquez dans ce livre,
45:03finalement,
45:03c'est la peur de l'avion.
45:05Alors non,
45:06ça c'est autre chose.
45:07Toutes les peurs
45:08dont je parle,
45:09je donne des conseils
45:09parce qu'elles sont raisonnables.
45:11Et la phobie,
45:13c'est irraisonné.
45:15La phobie,
45:15c'est une peur irrationnelle.
45:17La phobie,
45:17il y en a 3000.
45:18Il y a l'avion,
45:19il y a les poissons,
45:21il y a les couteaux,
45:22les armes,
45:23la peur du noir,
45:24etc.
45:25La peur de la foule.
45:26Moi, je suis claustro.
45:28Je suis claustrophobe.
45:29C'est-à-dire que même
45:30avec les filles,
45:31je n'arrive pas
45:31à rester dedans.
45:32Il faut que je ressorte,
45:33que je re-rentre,
45:34que je...
45:34Non, je déconne.
45:35J'essaie de faire du Patrick Sébastien
45:37parce que je veux rester fidèle
45:37à mon image.
45:38Il ne manquerait plus
45:39qu'un jour,
45:39on finisse par me prendre au sérieux.
45:41Tant qu'on dit
45:41que je suis un gros beauf,
45:42ça me va.
45:43Parce que ça fait des années
45:45qu'ils me traitent
45:45de beauf et de blaireaux,
45:46mais je suis toujours là.
45:48Donc, je ne me suis pas
45:48trop gouré.
45:49Continuez.
45:50Sur les réseaux sociaux,
45:51là, ils sont en train de...
45:52Ils font marrer
45:53ces réseaux sociaux.
45:54Il n'arrête pas de dire
45:55moi, je, moi, je.
45:56Qu'est-ce qu'il y a
45:56de plus égoïste,
45:57de plus égocentrique
45:58que de donner son avis
45:59dont tout le monde
46:00se fout sur les réseaux sociaux.
46:02Oui, il y en a un paquet.
46:04Surtout quand je dis
46:04moi je sais qu'on me pose
46:05des questions sur moi.
46:06Là, tu me parles de moi.
46:07Parle-moi d'autre chose.
46:09Je vais parler justement
46:10de Bourville et Michel Borgant
46:12qui sont cités dans votre livre
46:13à propos d'un film
46:14qui s'appelle Fortuna.
46:16Non, à propos du miroir
46:17à deux faces.
46:17Miroir à deux faces, oui.
46:18Qui est très d'actualité
46:19parce que ce film,
46:21je l'ai revu récemment.
46:22C'est très d'actualité
46:23parce que c'est Michel Morgan
46:24qui a un pif énorme,
46:26qui n'est pas belle.
46:27Et on n'arrive pas
46:29à la marier.
46:30Et elle tombe sur Bourville
46:31qui est professeur, instituteur
46:33qui tombe amoureux d'elle.
46:35Et après, il y a un accident,
46:36un machin
46:37et il tombe sur un chirurgien
46:38qui est joué par Gérard Roury
46:40qui deviendra plus tard
46:41et qui décide de la rendre belle.
46:44Et le problème,
46:45c'est que Bourville,
46:45il ne veut pas qu'on la lui change.
46:47Il ne veut pas qu'on la lui rende belle.
46:48Il est magnifique ce film
46:50parce qu'il y a tout un tas
46:51de questions sur
46:52s'accepter comme on est.
46:55Lui, il ne veut pas
46:56qu'on la lui change.
46:57J'ai dit, moi, je l'aime comme ça
46:58et elle ne s'aime pas avec ça
47:00et elle va partir avec le chirurgien.
47:02Et la question que je pose,
47:04c'est l'histoire d'amour
47:05entre Gérard Roury et Morgan
47:07a débuté au tournage de ce film
47:09où ils étaient acteurs tous les deux.
47:11Si elle avait eu la tête
47:12avec le nez comme ça,
47:13je ne suis pas sûr
47:14qu'il se serait mis avec elle.
47:15Donc ça a de l'important.
47:16Ça, c'est la peur.
47:18J'en ai parlé dans
47:18La peur du regard des autres.
47:20Je cite l'exemple
47:21de Jean-Luc Reichmann
47:23qui, pendant des années,
47:25a caché sa tâche de vin
47:26et maintenant, il la montre.
47:29C'est-à-dire qu'il fait passer
47:31son regard sur lui
47:32avant le regard des autres
47:33et c'est vachement bénéfique.
47:35Donc c'est un conseil
47:35que je donne aux gens
47:36qui se torturent
47:38pour trouver des manières
47:40de dissimuler
47:41qu'ils font des régimes à la con
47:42où ils vont perdre la santé, etc.
47:45Ce qui est important,
47:46c'est le regard sur vous-même.
47:48Et puis vous avez vu
47:48quelqu'un qu'on a totalement
47:49oublié aujourd'hui
47:50par rapport à la société d'aujourd'hui.
47:52C'est Fernand Reynaud,
47:53le sketch du douanier
47:54en disant
47:54on ne veut pas des étrangers,
47:57on est français.
47:57C'est l'actualité.
47:58Oui, surtout qu'il y a
47:59une très belle phrase dedans.
48:01Fernand Reynaud,
48:02c'était nunuche,
48:03humour.
48:04Il disait des choses
48:05bien plus importantes
48:05que tous les stand-up
48:06que je vois aujourd'hui.
48:07Il y avait ce sketch-là
48:08où il y avait une phrase
48:09très belle dedans
48:10où il disait
48:10il n'y a pas une seule race au monde
48:12où il y a une mère
48:13qui aime plus son enfant
48:14que dans une autre race.
48:15Je lis cette phrase.
48:16Et c'est dans un sketch.
48:18Il y avait ce sketch-là,
48:19il y avait le brassard
48:20qui est la connerie
48:22d'un employé de mairie
48:23qui est un brassard
48:24de la mairie
48:24qui t'interdit tout
48:25et les citrouilles
48:26qui est aussi d'actualité.
48:28C'est un pauvre paysan
48:29qui fait grossir ses citrouilles.
48:31Il s'aperçoit
48:31qu'on les lui vole.
48:33Donc une nuit,
48:33il se planque
48:34et il tabasse le voleur.
48:35Et c'est lui
48:36qui va en prison
48:36et qui est obligé
48:37de vendre les citrouilles
48:38pour payer.
48:39C'est plus que...
48:41Bardella, où es-tu ?
48:42Voilà.
48:43Et il y a une phrase
48:44dans ce livre aussi,
48:45Patrick Sébastien.
48:46Vous dites
48:47« Il est urgent
48:47que la peur change de camp. »
48:50Ben oui.
48:52Là, j'ai lancé un élan.
48:55Ce n'est pas un mouvement.
48:56Ce n'est pas un parti
48:57où je reçois
48:59les doléances des gens,
49:00les propositions des gens
49:02pour changer la vie.
49:03Ça s'appelle
49:04« Ça suffit »
49:04parce que ça suffit.
49:06Parce que la société
49:07telle qu'elle est aujourd'hui,
49:08ce n'est pas une question
49:09de racisme.
49:11Ce n'est pas une question...
49:12C'est « Ça suffit. »
49:13Stop.
49:13Il y a des choses
49:14qui ne sont plus acceptables.
49:16Ce n'est pas possible
49:16qu'on continue à accepter
49:18qu'on puisse tabasser
49:19des pompiers,
49:20des toubibs
49:21qui viennent te sauver la vie.
49:22Ça...
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