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  • il y a 4 heures

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00:00Bienvenue au Cœur du crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la Gendarmerie Nationale ?
00:19Je m'appelle Yann Kermadek, je suis commandant de gendarmerie.
00:25Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:41L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls, les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:55Encore une journée qui s'achève, pense Ralph Benson en regardant le soleil se coucher par la vitrine de sa petite boutique pour animaux.
01:11À cette heure-ci, les petites vieilles du quartier ne le dérangent jamais,
01:15à moins qu'elles aient oublié le paquet de brisures de biscuits pour leurs chiens ou les croquettes de leur sale matou.
01:23Ralph peut donc se détendre et décrisper ses mâchoires endolories par l'éternel sourire commercial.
01:33Il s'assied avec lassitude sur son siège personnel spécialement conçu pour les problèmes de dos
01:38et contemple Jimmy, son vieux singe capucin qui passe son temps à l'observer dans sa cage,
01:46d'un regard dont peu d'humains arrivent à égaler l'intensité.
01:51Parfois, Ralph se sent aussi prisonnier que lui dans cette boutique poussiéreuse
01:57car il déteste la vie étriquée qu'il mène dans ce quartier sordide de Manhattan depuis trente ans.
02:03Surtout que cette partie de la ville a considérablement déchu depuis que son père lui a laissé le magasin.
02:10La boutique elle-même est typique de l'appauvrissement général.
02:14Au plafond, pend un nombre incalculable de laisses et de colliers dont le cloutage est rouillé.
02:21La peinture pêle un peu partout, des lattes de bois apparaissent par les fissures des murs
02:27et les quelques animaux qui étaient à vendre sont tous morts à l'heure actuelle.
02:32Ah, si seulement, si seulement il pouvait partir d'ici !
02:37Mais évidemment, il ne le peut pas car il gagne de moins en moins chaque année, Ralph Benson.
02:43Un jour viendra où il n'aura même pas les moyens de garder cette minable boutique.
02:49Lorsque son argent et sa santé seront épuisés ce jour-là,
02:54il sera condamné à entrer dans quelques affreuses institutions charitables.
03:00Voilà ce qui vient à l'esprit de Ralph tous les soirs
03:03en regardant son seul compagnon, Jimmy le singe.
03:09On se ressemble tous les deux, n'est-ce pas, Jimmy ?
03:13Hein ? On mène la même vie dans le fond
03:16et on a des têtes de vieux aigris.
03:20Mais au moins, toi, t'as un peu plus de chance que moi,
03:23car tu n'es pas obligé de sourire toute la sainte journée à ces vieilles rombières.
03:27Tu peux les insulter si ça te chante.
03:30D'ailleurs, je crois que tu ne t'en prives guère.
03:33Ah ah ah ah !
03:35Le vieux singe reste parfaitement immobile, tout comme son maître,
03:39et Dodeline de la tête de temps à autre comme pour acquiescer.
03:43Ralph Benson se lève brusquement.
03:47C'est l'heure où il peut, sans être surpris,
03:49savourer un verre de vieux rhum
03:51tout en continuant sa conversation avec Jimmy.
03:55Il s'empare de la bouteille de dix litres sous le comptoir
03:58et la ramène près du fauteuil.
04:01Et puis, toi au moins,
04:03t'as eu une femme dans ta vie.
04:05Tu te souviens de Judith qui s'est pendue dans sa cage
04:09en voulant imiter Mme Halden,
04:11cette vieille pie qui tirait sans cesse sur son collier de perles ?
04:14Le goût de l'imitation l'a perdue, la pauvre Judith.
04:19Elle avait volé un collier de chien
04:20et elle l'a si bien tordue et retordue autour de son cou
04:24qu'elle a fini par s'étouffer.
04:26Et depuis, tu es le seul survivant de toute la ménagerie.
04:31Est-ce que tu te rends compte de ça, mon vieux Jimmy ?
04:33Ralph Benson avale une nouvelle gorgée de son rhum à bon marché.
04:39Jimmy l'observe et ne tarde pas à saisir un verre imaginaire
04:44puis à le porter à sa bouche.
04:47« Sacré singe !
04:50Tu ne te lasseras donc jamais d'imiter le moindre de mes gestes.
04:55Je n'ai vraiment pas besoin de me regarder dans une glace
04:57pour savoir de quoi j'ai l'air. »
05:01Un léger couinement vient faire écho au rire de Ralph.
05:05Ce dernier, un peu là,
05:08ferme un instant les yeux et s'absorbe dans ses pensées.
05:12Bientôt, la tête lui tourne à force de ressasser les mêmes regrets.
05:18Soudain, un bruit sec contre la vitrine le fait se dresser,
05:21mais bien vite, il se renfonce dans son fauteuil.
05:24Ce sont ces sales gosses qui se groupent devant le magasin
05:27et lancent des pierres en criant
05:29« Ralph Benson, l'homme singe, mange des bananes dans un sac de linge ! »
05:34Ils se dispersent aussitôt, bien entendu,
05:36car Ralph leur a déjà montré ce dont il est capable
05:40quand ils se mettent en colère.
05:42À présent, il regarde tranquillement à sa montre.
05:48« Ah ! Jimmy ne va pas tarder à secouer les barreaux de sa cage !
05:53C'est bientôt son heure de sortie ! »
05:55pense-t-il en se retournant vers le singe
05:57qu'il observe comme à son habitude.
06:01Jusqu'à ce jour, jamais Ralph Benson n'est arrivé
06:04à détourner le regard de son vieux singe sur lui.
06:07Parfois, il s'amuse à essayer de le surprendre,
06:11mais sans y parvenir.
06:13Jimmy est toujours sur le qui-vive,
06:17à croire qu'il ne le lâche pas des yeux une seconde.
06:20« T'es un vrai flic ! »
06:24ironise souvent son maître.
06:27« Allez, viens donc dégourdir tes vieilles pattes,
06:30monte-t-Jimmy ! »
06:32lancer Ralph Benson en s'emparant d'une paire de clés tout trouillées.
06:36À sa vue, Jimmy se balance de droite et de gauche
06:40en lançant des petits cris d'impatience.
06:42Ralph ne manque jamais de permettre à l'animal de quitter sa cage.
06:46Ce quart d'heure d'exercice quotidien,
06:49juste avant la fermeture du magasin,
06:51est absolument nécessaire
06:52pour éviter la paralysie qui frappe souvent les singes
06:56maintenus trop longtemps dans un espace restreint.
06:59Lorsque Jimmy doit regagner sa cage,
07:04c'est, on le devine, à contre-cœur.
07:07Alors Ralph va chercher sa poupée de chiffon
07:10qu'il installe dans la cage
07:12et Jimmy l'y rejoint aussitôt sans chigner.
07:16Cette poupée est une vieille compagne
07:18que Jimmy ne se lâche jamais de triturer tendrement
07:21ou de bourrer de coups, selon son humeur.
07:25Mais de toutes les façons,
07:27cette poupée finit toujours par lui servir de coussin
07:30lorsqu'il veut dormir.
07:32À présent,
07:34Ralph Benson referme doucement la porte de la cage,
07:39salue son singe,
07:40qui lui rend aussitôt l'appareil,
07:43puis s'apprête à quitter son magasin
07:45pour regagner sa petite chambre de bonne,
07:48vétuste, non loin de là.
07:51Il enfile lentement une vieille veste de laine,
07:54toujours sous le regard médusé de Jimmy,
07:57quand soudain, on entre dans la boutique.
08:00« Ah, monsieur Benson,
08:02je suis bien heureuse de vous trouver encore ici.
08:04J'avais peur que vous n'ayez déjà fermé le magasin. »
08:09De toutes les vieilles femmes
08:11qui lui accordent leur clientèle,
08:14Ralph Benson considère que celle
08:16qui vient d'entrer dans sa boutique
08:17est la plus exaspérante de toutes.
08:21« Que puis-je faire pour vous,
08:23ma chère petite dame ?
08:24J'espère quand même que tout va bien.
08:26Comment se porte votre petit loulou ? »
08:30Les yeux de la vieille dame
08:31s'humectent brusquement.
08:33« Ah, le pauvre loulou
08:35vient justement de tomber malade.
08:37Il est chez le vétérinaire en ce moment,
08:39en train de se faire opérer.
08:41Je veux absolument lui offrir un jouet
08:43lorsqu'il se réveillera.
08:44Oh, ma pauvre dame !
08:47Et de quoi souffre-t-il ? »
08:49Nous étions tous les deux installés sur mon lit
08:51lorsqu'il s'est mis à vomir,
08:54le pauvre chéri.
08:55Je l'ai aussitôt emmené chez le vétérinaire.
08:57On m'a dit qu'il faisait une occlusion intestinale.
09:01Ralph Benson a du mal à cacher son dégoût,
09:05mais il sait très bien que
09:06c'est grâce à ce genre de conversation
09:09que ces vieilles folles préfèrent se servir
09:12dans sa boutique
09:13plutôt qu'au supermarché du coin.
09:16« Écoutez, vous ne devez pas vous faire
09:18trop de soucis.
09:19Je suis sûr qu'il va bien se remettre de l'opération.
09:22Les loulous de Pomerami sont très costauds.
09:24Vous savez, le docteur Cunningham
09:26est le meilleur vétérinaire de la région.
09:29« Que Dieu fasse que vous ayez raison, M. Benson. »
09:32« Vous allez trouver des os en caoutchouc,
09:36des balles à clocheter,
09:37des tas de nouveautés par là, Mme Johnson.
09:40Passez donc derrière le comptoir.
09:42Les sacs de biscuits vont vous gêner. »
09:46Mme Johnson longe le couloir jusqu'au rayon de jouet
09:49et d'une main se met à fouiller nerveusement
09:52les divers articles,
09:54tandis que de l'autre,
09:55elle maintient fermement contre sa poitrine
09:57son sac à main de vernis noir.
10:02Ralf Benson sait que le choix va durer de longues minutes.
10:06Aussi se met-il pour patienter
10:07à ranger une étagère par-ci, par-là,
10:11tout en guettant du coin de l'œil
10:12le moment où Mme Johnson va enfin se décider.
10:17Elle lui tarde de rentrer chez lui,
10:19mais bien sûr,
10:20cela n'effleure même pas l'esprit de la vieille femme.
10:24Soudain,
10:27la main qui examinait les articles
10:29se fige et se recroqueville
10:32sur une petite côtelette de porc en caoutchouc.
10:36Ralf Benson croit l'espace d'une seconde
10:39que Mme Johnson a enfin trouvé le joujou
10:42qui fera le bonheur de son chien.
10:44Il s'approche d'elle,
10:45mais, à sa grande stupeur,
10:48il la voit reculer,
10:50reculer,
10:53reculer,
10:55comme si elle avait aperçu une énorme bête.
11:00« Mais qu'est-ce que vous avez, Mme Johnson ? »
11:04Mme Johnson ne répond pas.
11:06Elle continue de reculer vers lui,
11:09puis elle se plie en deux
11:11comme sous l'effet d'une vive douleur.
11:13Ralf Benson aperçoit à présent son visage
11:17tendu,
11:18les yeux agarres
11:19et la peine à respirer.
11:22Tout à coup,
11:23elle s'écroule à ses pieds.
11:26Son vieux sac vient heurter le comptoir
11:28et s'ouvre,
11:29béant,
11:30dévoilant,
11:31sous le regard halluciné de Ralf Benson,
11:34un contenu
11:35en ne peut plus surprenant.
11:38« Qu'est-ce que Mme Johnson
11:42peut bien transporter
11:43dans son vieux sac de vernis noir ? »
11:47Vous le saurez dans quelques instants.
11:56Ralf Benson
11:57reçoit dans son magasin pour animaux
12:00une visite de dernière heure.
12:02Une vieille dame,
12:05Mme Johnson,
12:05qui vient acheter un jouet
12:07pour son chien malade.
12:09Mais soudain,
12:11elle est prise d'un malaise.
12:15Ralf Benson regarde avec stupéfaction
12:17Mme Johnson
12:18étendue à ses pieds,
12:20puis le petit sac noir
12:22tout près d'elle,
12:23laissant apparaître
12:24une grosse liasse de billets.
12:28Il verra ce qu'il pourra faire
12:29pour Mme Johnson dans un instant,
12:31ce qu'il vient de découvrir,
12:33réclame d'abord
12:34toute son attention.
12:37D'un geste vif,
12:38il ramasse l'aliasse
12:39et fait glisser l'élastique.
12:42Oh !
12:43Il n'en revient pas,
12:45Ralf.
12:47Il ne s'agit là
12:48ni de billets de 1,
12:50ni de 5,
12:52mais bel et bien
12:52de billets de 100 dollars.
12:55Et il y en a comme ça
12:56une centaine !
12:57C'est vrai !
12:58Une centaine !
12:59Il y a là
12:59une véritable petite fortune.
13:02Il considère
13:04d'un air incrédule
13:05la silhouette immobile
13:06sur le sol.
13:08Mais qui aurait pensé
13:10qu'une petite vieille
13:12d'aspects
13:13si misérables
13:14possédait
13:15tout cet argent ?
13:18« Et si je prenais
13:20un billet ou deux ?
13:22Tu crois qu'elle
13:22s'en apercevrait,
13:24Jimmy ? »
13:26En guise de réponse,
13:28le singe fait mine
13:29de compter
13:30les billets
13:30entre ses doigts.
13:31Mais Ralf n'y prête
13:33aucune attention.
13:34Il ne peut détacher
13:35son regard du magot,
13:37le cerveau en ébullition.
13:39Peut-être s'agit-il
13:42d'une de ces excentriques
13:44dont on parle
13:45quelquefois
13:45dans les journaux
13:46qui ont l'air pauvres
13:47mais qui,
13:48en réalité,
13:49possèdent une foule
13:50de billets de banque
13:52planqués sous leur matelas.
13:55Peut-être aussi
13:56vient-elle
13:57tout simplement
13:57d'hériter.
13:59Et si elle se balade
14:00avec mille dollars
14:02dans son sac à main,
14:03qui sait ?
14:03Si elle n'a pas
14:04une véritable fortune
14:06soigneusement camouflée
14:07quelque part chez elle.
14:10Les pensées
14:11les plus folles
14:11assaillent Ralph
14:13les unes après les autres.
14:15Il s'assoit un instant
14:16sur le tabouret
14:17juste derrière lui.
14:19Il y a seulement
14:20deux solutions,
14:21Jimmy.
14:22Bah !
14:23Soit elle est morte
14:24d'une crise cardiaque
14:25et j'empoche
14:26son magot sans risque,
14:28soit elle est simplement
14:29évanouie
14:30et il faudra
14:31tout lui rendre.
14:33Sinon,
14:33sinon elle aura
14:34tôt fait
14:35de me dénoncer
14:36aux flics.
14:36« Qu'est-ce que
14:37tu en penses,
14:39vieux sage ? »
14:41Ralph Benson
14:42n'ose pas vérifier.
14:43Il a bien trop peur
14:45qu'en touchant
14:46la vieille,
14:47elle ne se ranime.
14:49Pourtant,
14:50il lui faudra bien
14:51se rendre
14:51à l'évidence.
14:52« Il n'y a
14:54que deux solutions.
14:56J'ai une chance
14:58sur deux ! »
15:00se répète-t-il
15:01en palpant
15:02les billets
15:02avec envie.
15:03Ah !
15:04Cet argent
15:05lui faciliterait
15:06tellement les choses.
15:08Il pourrait
15:09enfin abandonner
15:10cette maudite boutique
15:12et leur petite vieille
15:13et s'en aller loin,
15:15très loin,
15:16et vivre
15:17sans plus jamais
15:17avoir à trimer
15:18comme il l'a fait
15:19jusqu'ici.
15:22Hélas !
15:24Un gémissement
15:25jaillit
15:26de la gorge
15:26de Mme Johnson.
15:29Elle frémit légèrement,
15:30puis, d'une manière
15:31plus vigoureuse,
15:32enfin, son vieux dos
15:33voûté
15:34se soulève lentement,
15:36difficilement,
15:38sous le regard
15:39exorbité
15:40de Ralph.
15:41« Ah non, non !
15:43C'est trop injuste,
15:44vraiment !
15:45À son âge,
15:46combien de temps
15:47lui reste-t-il encore
15:47à vivre, hein ?
15:48Et qu'est-ce que cet argent
15:50peut représenter
15:50pour elle ? »
15:53Soudain,
15:55sa résolution
15:55est prise.
15:57Sa main
15:57se referme
15:58autour d'un couteau
15:58et filet posé
15:59sur le comptoir
15:59où, un peu plus tôt
16:01dans la journée,
16:02il coupait de la ficelle.
16:03Puis, d'un coup,
16:04sa main plonge
16:05le couteau
16:05dans le dos,
16:06voûté,
16:07une fois,
16:07deux fois,
16:08trois fois !
16:10Cela se fait si vite
16:10que la victime
16:11émet à peine
16:12un soupir.
16:13C'est seulement Jimmy
16:14qui pousse
16:15un grand cri
16:16d'excitation.
16:20Une demi-heure
16:21plus tard,
16:22Ralph Benson
16:23se félicite
16:24en s'apercevant
16:25qu'il ne s'est pas
16:26trompé.
16:27Dans l'appartement
16:28de Mme Johnson,
16:30sous son sommier
16:30exactement,
16:32s'étale sous ses yeux
16:33le quintuple
16:34de la somme
16:35qu'il a trouvée
16:36dans son sac.
16:38Il s'assoit
16:39au bord du lit,
16:40tremblant.
16:42Le spectacle
16:42tant désiré,
16:43tant souhaité,
16:45maintenant qu'il le voit,
16:46lui paraît
16:47incroyable.
16:49Il s'empare vivement
16:49d'un cabas
16:50près de la cheminée
16:51et le remplit
16:52à toute allure.
16:52Puis,
16:53consciencieusement,
16:54il dépose
16:55le corps
16:56de Mme Johnson
16:57sur le lit
16:58avant de s'en aller.
17:01« Tu vois,
17:02Jimmy,
17:03je suis riche
17:05à présent.
17:06Je vais pouvoir
17:07mener une toute autre vie
17:08dans peu de temps ! »
17:10annonce Ralph Benson
17:11à son singe
17:12dès le lendemain matin.
17:16Confortablement installé
17:17dans son fauteuil,
17:18il savoure
17:19un verre de whisky.
17:20« Il peut lui importe
17:21maintenant qu'on le prenne
17:22pour un alcoolique.
17:23Il n'a plus besoin
17:24d'une bonne réputation
17:26pour survivre.
17:28Je dois simplement
17:29attendre quelque temps
17:30avant de partir.
17:31Il faut que l'affaire
17:33se tasse et après,
17:35je laisse tout
17:36derrière moi.
17:37Tout !
17:37Même toi,
17:38vieux sage !
17:40Sinon,
17:40tu risques de me rappeler
17:41de bien mauvais souvenirs.
17:43Il n'y aura
17:44qu'à le faire piquer,
17:46pense-t-il
17:46en avalant
17:47le contenu
17:48de son verre cul sec.
17:51Soudain,
17:53un agent de police
17:54de haute stature
17:55se profile
17:56à l'entrée du magasin.
17:59Ralph se met
17:59à trembler,
18:00mais se ressaisit
18:02très vite.
18:04Une seconde après,
18:06le policier
18:07est à l'intérieur
18:07de la boutique
18:08et raconte à Ralph
18:09comment les gens
18:11de la police
18:11ont découvert
18:12le corps
18:13de Mme Johnson
18:14criblée
18:14de coups de couteau.
18:16Voilà pourquoi
18:17nous faisons
18:17le tour du quartier
18:18pour savoir
18:19qui l'a vu
18:20et lui a parlé hier.
18:21Vous,
18:22par exemple,
18:23est-ce que c'est
18:23votre cas ?
18:25Ma foi,
18:26oui,
18:27elle est venue
18:28acheter un jouet
18:29pour son chien
18:30vers l'heure
18:31de la fermeture,
18:32me semble-t-il.
18:34Le policier
18:35note tout cela
18:36sur son carnet.
18:38Il va pour poser
18:38une nouvelle question,
18:39mais Jimmy
18:40aimait des piaillements
18:42aigus
18:42qui couvrent sa voix.
18:44Qu'est-ce qu'il lui
18:45prend à votre singe ?
18:47demande le policier
18:48en s'approchant
18:49de Ralph
18:49pour se faire entendre.
18:50Oh,
18:51c'est rien,
18:51c'est rien.
18:52Il doit avoir
18:53envie de se dégourdir
18:54un peu les jambes.
18:56L'agent
18:57a l'air amusé.
18:59Il se tourne
18:59vers Jimmy
19:00en secouant
19:00son stylo
19:01dans un geste
19:02d'apaisement.
19:03Hé,
19:03mon vieux,
19:04cesse de faire
19:04ce raffu !
19:06Vif comme l'éclair,
19:07Jimmy s'empare
19:08du stylo
19:08et bat en retraite
19:09au fond de sa cage.
19:10Ah non,
19:11non,
19:11non !
19:12s'exclame
19:12Ralph,
19:13consterné.
19:14Lâche ce stylo,
19:15Jimmy,
19:15tu m'entends ?
19:16Lâche ce stylo !
19:17Mais Jimmy
19:18n'a aucunement
19:18l'intention
19:19de le lâcher.
19:21À la surprise de Ralph,
19:22l'agent éclate
19:23d'un grand rire.
19:24Ah ah ah !
19:25Tout ce qu'un singe voit,
19:26il leur fait,
19:27n'est-ce pas ?
19:27Il m'a vu écrire avec
19:29et maintenant,
19:29il va essayer
19:30de faire la même chose.
19:31Ah ah !
19:31Quels sacrés petits imitateurs,
19:33ces singes !
19:36Alors que l'agent
19:36est absorbé
19:37un moment par Jimmy,
19:39Ralph réfléchit
19:40aux questions
19:41qu'il est susceptible
19:42de lui poser.
19:43Il prête peu
19:45d'attention
19:46au manège
19:46de Jimmy
19:46quand soudain,
19:47il le voit saisir
19:49sa vieille poupée
19:49de chiffon,
19:50la retourner vivement
19:51sur le ventre
19:52et la poignarder
19:53dans le dos
19:53de trois violents coups
19:55à l'aide du stylo
19:56du policier
19:56en parfaite imitation
19:58de la scène
19:59qui s'est déroulée
19:59là seulement
20:00la veille au soir.
20:04Paralysé
20:04par l'horreur,
20:06Ralph voit
20:07le sourire
20:08du policier
20:09se changer
20:10en rictus
20:11et avec un calme
20:14de mauvaise augure
20:16se pencher
20:17pour ôter
20:18au singe
20:18en furie
20:19le stylo
20:21et la poupée
20:22au dos
20:23teinté
20:24de rouge.
20:27Tout ce qu'un singe
20:28voit,
20:28il leur fait.
20:30N'est-ce pas,
20:30M. Benson ?
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20:41un podcast
20:41issu des archives
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20:44Réalisation,
20:45Julien Tarot.
20:46Production,
20:47Estelle Laffont.
20:48Patrimoine sonore,
20:49Sylvaine Denis,
20:50Laetitia Casanova
20:51et Antoine Reclut.
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