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00:00Bienvenue dans les informés, vous nous écoutez sur France Info Radio, vous nous regardez sur France Info TV, Canal 16.
00:08Bonjour Renaud Delis. Bonjour Agathe.
00:09C'est parti pour une demi-heure de décryptage avec ces deux questions aujourd'hui.
00:14La droite veut faire la chasse à l'islamisme, électoralisme aux mesures applicables.
00:20Et puis pourquoi Jean-Luc Mélenchon vole-t-il au secours d'un enseignant qui dénonce des personnalités qu'il qualifie de génocidaires ?
00:28Pour nous éclairer ce matin, nos informés, Aurélie Herbemont, chef adjointe du service politique de France Info.
00:32Bonjour Aurélie. Bonjour.
00:34Et Gilles Bornstein, présentateur des 4 vérités tous les matins sur France 2. Bonjour Gilles.
00:37Bonjour Agathe.
00:38On commence donc Renaud avec notre premier débat.
00:41La droite relance l'assaut contre l'antrisme islamiste, mais est-ce réaliste ?
00:46Alors avec d'un côté un rapport porté par 17 sénateurs du groupe LR qui publient 17 recommandations,
00:54parmi lesquelles l'interdiction du jeûne du ramadan pour les mineurs,
00:58ou l'interdiction du port du voile dans l'espace public par les fillettes et les jeunes filles de moins de 16 ans.
01:04Et puis aussi une proposition de loi du président du groupe LR, Laurent Wauquiez,
01:07donc président du groupe LR à l'Assemblée nationale,
01:09qui lui va plus loin puisqu'il veut interdire le port du voile à toutes les jeunes filles mineures dans l'espace public.
01:13Il s'agit donc, selon la droite, de combattre l'antrisme islamiste.
01:18Alors, est-ce que la droite combat effectivement l'islamisme ou les musulmans ?
01:23Y a-t-il un risque d'amalgame ?
01:25La réponse, il y a quelques minutes sur ce plateau, de celui qui était votre invité, Bruno Retailleau, le président de LR.
01:31Non, j'ai toujours distingué vraiment très, comment dirais-je, très nettement l'islamisme,
01:38c'est-à-dire l'islam radical, l'islam politique, qu'il faut impérativement pourchasser,
01:43il faut être intraitable, et l'islam.
01:46La laïcité, c'est la neutralité de l'État, mais c'est aussi la liberté de conscience.
01:51Et je connais de nombreux musulmans qui exercent leur foi de façon totalement compatible avec les valeurs de la République.
01:59Et heureusement...
02:01Alors Aurélie Herbemont, Bruno Retailleau se défend absolument de mélanger, d'entretenir la confusion entre l'islamisme et l'islam,
02:09mais ces sénateurs qu'ont fait ces propositions, certaines interpellent quand même le fait d'interdire le jeune au moins de 16 ans,
02:16ou d'interdire le voile au moins de 16 ans, ça pose des questions ?
02:20Ça pose effectivement des questions, parce que les sénateurs LR en font une position de principe politique,
02:28parce que la vraie interrogation derrière, c'est aussi quelle serait l'applicabilité de telle mesure ?
02:32Est-ce qu'on imagine demain des policiers dans la rue, dès qu'il y a une jeune fille voilée,
02:36venir leur demander quel âge vous avez ?
02:39Ah ben, 15 ans et demi, il faut enlever votre voile, 16 ans et 2 mois, vous pouvez le garder.
02:44Sachant que Laurent Wauquiez, c'est même une autre proposition,
02:46qui est pour les mineurs, donc jusqu'au moins de 18 ans,
02:51l'applicabilité, et puis la proposition aussi d'interdire le jeune au moins de 16 ans pendant le Ramadan,
02:57on a du mal aussi à voir comment concrètement ça pourrait s'appliquer,
03:02et on ne va pas forcer des adolescents à manger s'ils sont à la cantine par exemple.
03:07Et puis il y a un sujet aussi derrière, est-ce que c'est vraiment constitutionnel ?
03:11Puisque Bruno Retailleau le rappelle, effectivement, la laïcité c'est la neutralité de l'État,
03:16le fait que l'État ne reconnaisse et ne subventionne aucun culte,
03:21mais c'est aussi, et d'ailleurs Bruno Retailleau le redit bien, la liberté de conscience.
03:25Donc, pratiquer sa religion, c'est une liberté qui est garantie par la Constitution,
03:30donc tout ça donne un mélange un petit peu de, est-ce bien réaliste, est-ce bien applicable ?
03:36C'est un peu, je ne suis pas sûre que tout passerait la barre du Conseil constitutionnel,
03:40en admettant qu'il y ait des propositions de loi qui aillent au bout dans les différents hémicycles au Parlement.
03:47Oui d'ailleurs Bruno Retailleau reconnaît lui-même que par exemple la proposition de loi de Laurent Wauquiez,
03:50et alors ça c'est à l'Assemblée, serait pas forcément constitutionnel,
03:54mais il dit que c'est un symbole, une mesure d'appel.
03:56Pourquoi ils font ça aujourd'hui les sénateurs, Gilles Branchen ?
03:58Pourquoi la droite se lance dans cette offensive-là ?
04:01Je pense que comme toujours, il y a une part de conviction et il y a une part de calcul politique.
04:04Une part de conviction, c'est qu'il y a un certain nombre de gens qui font vraiment le constat
04:07qu'il y a des tentatives d'entrisme de la part de gens qui ont un agenda politique
04:13pour imposer en France autre chose que des valeurs républicaines,
04:16et ce n'est pas la peine de se voiler la face.
04:18On sait que ça existe, on sait que sur les terrains de foot en ce moment,
04:21dans un certain nombre de banlieues, il y a une pression assez importante sur les gamins
04:25pour qu'ils fassent la prière au moment de rentrer sur le terrain.
04:29On sait que le port de voile, on sait que les taux de port de voile chez les adolescentes,
04:35alors qu'elles aient 15 ans, 16 ans, 17 ans, etc., augmentent considérablement.
04:39Donc le communautarisme en entreprise augmente considérablement,
04:44avec de plus en plus de gens qui s'organisent par religion, qui refusent la mixité.
04:50Donc il y a un certain nombre de sénateurs républicains qui pensent, à mon avis,
04:53assez sincèrement que ça met en danger la République.
04:55Après qu'ils aient évidemment des visées politiques à quelques mois des municipales,
04:59où on sent que ça va être un thème de campagne relativement important, c'est certain.
05:06Alors après, effectivement, la fonction d'un parlementaire n'est pas de proposer des choses
05:12qui ne sont pas applicables juridiquement.
05:14Et alors sur le jeûne, par exemple, obliger quelqu'un à manger, comme l'a dit Aurélie,
05:18là ça me paraît, on tombe des nus quand on entend ce genre...
05:23Un truc pareil.
05:23Quand on entend un truc pareil, même si les buts poursuivis ne sont pas forcément faux.
05:28D'ailleurs, Bruno Retailleux, quand je lui demande s'ils vont forcer les jeunes à manger,
05:32il ne répond pas et il avait l'air un peu embarrassé.
05:34Je pense qu'il ne voulait pas se déjengager officiellement.
05:37Bruno Dely, est-ce qu'il y a une volonté aussi de couper l'herbe sous le pied d'Emmanuel Macron
05:40qui a voulu se saisir de ces sujets ?
05:42On se souvient qu'en juillet dernier, il y avait eu un conseil de défense qui avait été réuni
05:46à propos de l'entrisme des frères musulmans de cette organisation islamiste-là.
05:50Un rapport avait été publié, d'ailleurs Bruno Retailleux avait fait pression en ce sens,
05:54à l'époque il était encore ministre de l'Intérieur,
05:55et qu'Emmanuel Macron lui-même avait sollicité de la part du gouvernement Bayrou
05:59des mesures pour combattre l'entrisme des frères musulmans dans la société française.
06:03Ça ne concernait pas le voile spécifiquement.
06:05Le problème de ces propositions de la droite,
06:07donc il y a probablement une volonté de couper l'herbe sous le pied à l'exécutif
06:10et à mettre en difficulté Emmanuel Macron et Sébastien Lecornu,
06:12alors que Bruno Retailleux n'est plus place Beauvau, évidemment c'est plus facile aujourd'hui.
06:16Mais au-delà de ça, le problème de ces propositions de la droite,
06:18c'est effectivement que c'est une mauvaise réponse à un vrai problème,
06:21pour des raisons de surenchère électoraliste qu'évoquait à l'instant Gilles Bernstein.
06:26Et puis c'est même dangereux de présenter des mesures qu'on cède illégales.
06:29Alors c'est dangereux déjà pour ceux qui sont concernés potentiellement,
06:32parce que ça peut nourrir effectivement un amalgame entre musulmans et islamistes,
06:35mais au-delà de ça, c'est même dangereux pour notre constitution, pour la démocratie.
06:38Ça fragilise le conseil constitutionnel ou l'état de droit que de dire,
06:41voilà, moi je veux interdire le jeune des moins de 16 ans qui font le ramadan,
06:46ou je veux interdire le port du voile pour les jeunes filles mineures dans l'espace public.
06:50Et la constitution, le droit me dit que c'est pas possible,
06:52donc évidemment ça produit un effet qui est délétère dans l'opinion vis-à-vis du respect de l'état de droit.
06:57Et le problème c'est que c'est pour autant une mauvaise réponse à un vrai problème.
07:00Ça a été illustré récemment par une enquête assez édifiante de l'institut de sondage IFOP,
07:05qui révèle effectivement que l'intégrisme progresse chez les jeunes musulmans.
07:08C'est un effet générationnel.
07:10Le port du voile chez les jeunes filles de moins de 25 ans a été multiplié par 3 en 20 ans.
07:15Aujourd'hui 45% des jeunes musulmans le portent.
07:1857% des jeunes musulmans de moins de 25 ans considèrent que les lois de l'islam sont supérieures aux lois de la République.
07:27Et puis il y a un certain nombre d'indices comme ça extrêmement inquiétants,
07:30qui montrent par exemple que près d'un musulman sur deux refusent de fait la mixité dans la vie quotidienne.
07:34Ça veut dire faire la bise à quelqu'un de l'autre sexe, se faire soigner par quelqu'un de l'autre sexe.
07:39Et face à cela, pardon, il n'y a que la droite qui propose des choses.
07:44Alors certes des mesures bancales, peut-être assez caricaturales, mais il y a des propositions.
07:49La gauche n'arrête pas de se défendre d'angélisme là-dessus et n'arrête pas de dire que oui, on est conscient du problème, etc.
07:57Mais c'est vrai qu'on a du mal à... c'est vrai que les mesures viennent rarement du côté de la gauche
08:02et que c'est toujours, ça vient toujours de la droite et c'est vrai d'une partie la plus radicale de la droite.
08:07Un mot pour compléter ce que disait Renaud sur la mixité, la non-mixité qui progresse.
08:13Un maire de banlieue me disait, qui habite dans sa commune depuis très longtemps,
08:16disait qu'il y a une vingtaine d'années, des femmes qu'il connaît dans sa ville depuis toujours lui faisaient la bise
08:22et que maintenant elles changent de trottoir pour ne pas avoir à le saluer.
08:25Parce que, comme elles se connaissent, elles devraient se serrer la main
08:28et qu'elles ne veulent pas être vues en train de serrer la main d'un homme.
08:31Donc oui, le phénomène existe et vous n'avez pas tort de dire que la gauche qui fait...
08:37enfin qui en tout cas déclare ne pas être angélique là-dessus,
08:40a du mal à articuler des propositions parce qu'elle a peur d'être accusée, de stigmatiser,
08:45et qu'elle a peur d'être accusée d'islamophobie.
08:47Juste un tout petit mot sur cette réaction d'une partie de la gauche en tout cas.
08:49elle nie tellement le problème qu'on connaît le réflexe qui consiste lorsque le message est jugé inadéquat
08:56à essayer de, entre guillemets, tuer le messager, en tout cas décrédiviser le messager en l'occurrence.
09:01L'institut IFOP qui a réalisé cette enquête a été obligé de porter plainte contre deux députés insoumis
09:05qui l'accusaient de distiller le poison de la haine dans la société française à cause des résultats de cette enquête.
09:10Donc non seulement une large partie de la gauche nie le phénomène,
09:13mais essaye même de faire taire ceux qui simplement en parlent.
09:17Et le tout problème de la gauche, c'est qu'elle laisse le champ libre à la droite ou à l'extrême droite.
09:21Alors qu'évidemment, la gauche ne pourra pas revenir au pouvoir
09:23si elle ne présente pas aussi des solutions, évidemment, de gauche, républicaine, laïque,
09:28à des questions liées, par exemple, à l'identité, à l'islam ou à l'immigration en France.
09:34Dans un instant malaise dans les universités françaises,
09:37une fois de plus sur fond de conflits israélo-palestiniens.
09:39Mais tout de suite, il est 9h15 et c'est l'Info en une minute avec Maureen Sunyar.
09:44Ont-ils été des espions pour le compte de la Russie ?
09:47Trois personnes sont en prison.
09:49Elles viennent d'être mises en examen pour des soupçons d'espionnage et d'ingérence en France au profit de Moscou.
09:54Parmi les suspects, la fondatrice de l'association SOS Donbass,
09:57une franco-russe de 40 ans soupçonnée d'avoir approché des cadres d'entreprises
10:01pour obtenir des renseignements économiques.
10:04L'armée israélienne annonce le lancement d'une vaste opération dans le nord de la Cisjordanie,
10:09une opération qualifiée d'antiterroriste qui vise des groupes armés palestiniens.
10:13Israël occupe ce territoire depuis 1967.
10:16Le bonus auto sera maintenu et augmenté l'année prochaine jusqu'à 5700 euros.
10:21C'est ce qu'affirme ce matin le ministre de l'Économie Roland Lescure.
10:24Le dispositif vise à favoriser le choix d'un véhicule propre ou peu émetteur de CO2.
10:29Le ministre qui revient par ailleurs sur cette mesure décriait la hausse de la taxe foncière envisagée par l'exécutif.
10:36Le ministre indique que si les collectivités locales souhaitent suspendre cette hausse,
10:40le gouvernement les écoutera.
10:42Et puis place à la 455e édition du marché de Noël à Strasbourg.
10:46Top départ qui sera donné avec l'illumination du sapin de Noël place Clébert à 14h.
10:52Un marché qui a attiré 3 400 000 visiteurs l'année dernière.
10:56C'était déjà un record.
10:59France Info
11:01Les informés, Renaud Delis, Agathe Lambret.
11:09Les informés, Corélie Herbemont, chef adjointe du service politique de France Info,
11:13et Gilles Bernstein, présentateur des 4 vérités sur France 2.
11:16On passe à notre deuxième débat, Renaud.
11:19Alors que le fait qu'un enseignant d'une université à Lyon ait publié une liste des génocidaires
11:26avait suscité un tollé. Jean-Luc Mélenchon vole à son secours aujourd'hui.
11:30Le chef des insoumis qui a effectivement manifesté hier son soutien à Julien Théry.
11:33C'est le nom de cet enseignant à l'université Lyon 2.
11:37Un enseignant éclairant pour Jean-Luc Mélenchon,
11:40qui est donc visé par un harcèlement selon le chef des insoumis
11:43et qui est menacé de censure.
11:45Alors pourquoi éclairant ? Parce que sans doute aux yeux de Jean-Luc Mélenchon,
11:49il a donc publié sur Facebook ce message qui appelait au boycott en toutes circonstances
11:54de 20 personnalités qu'il considérait comme génocidaires.
11:59Ceux-ci, ces 20 personnalités, avaient signé une pétition le 20 septembre dernier
12:03qui appelait Emmanuel Macron à conditionner la reconnaissance de l'État de Palestine
12:07à la libération des otages et au démantèlement du Hamas.
12:10Y a-t-il un autre point commun entre ces 20 personnalités
12:14qui ont été donc pointées par ce message de cet universitaire ?
12:18Voici ce qu'on disait hier sur l'antenne de France Info,
12:21Yanis Roder, lui-même enseignant.
12:24Quel est le lien entre ces personnes ?
12:27La majorité d'entre elles sont juives de confession juive.
12:31Donc, vous arrêtez de se tourner la tête dans tous les sens.
12:34Oui, ce monsieur a fait une liste principalement de juifs,
12:37comme Henri Coston, par exemple, à l'extrême droite,
12:39faisait des listes de juifs.
12:41Alors, en l'occurrence, parmi les trois quarts de ces 20 personnes
12:44sont effectivement de confession juive.
12:46Il y a des représentants, il y a le président du CRIF,
12:48le grand ravin de France, le président du consistoire central,
12:52mais aussi d'ailleurs des artistes, des comédiens,
12:54comme Yvon Attal, Charlotte Gainsbourg, Arthur,
12:57le dessinateur Johan Sfar et quelques autres.
12:59Et puis, rappelons donc que cet enseignant les qualifie de génocidaires.
13:04Rappelons juste le terme génocidaire.
13:05Qu'est-ce que c'est qu'un génocidaire ?
13:07C'est quelqu'un qui, évidemment, massacre toute ou partie d'un peuple,
13:10donc qui tue, ou qui encourage au massacre,
13:13en faisant de la propagande pour, justement, que ces massacres se produisent.
13:19Aucun des signataires de cette tribune,
13:21qui donc visait à conditionner la reconnaissance de l'État de Palestine
13:24à un certain nombre de conditions,
13:26n'encourage au massacre, n'encourageait au massacre,
13:29et d'ailleurs, au contraire, faisait de la reconnaissance de l'État de Palestine
13:31à terme une condition du retour de la paix dans la région.
13:34Pourquoi Jean-Luc Mélenchon prend-il cette position aujourd'hui, Aurélie,
13:38alors que l'attitude de cet enseignant avait été condamnée par l'université,
13:41par des personnalités politiques ?
13:43Parce que Jean-Luc Mélenchon, finalement, est assez cohérent avec sa ligne.
13:46Tout ce qui permet de critiquer Israël, il soutient.
13:49Donc là, cet enseignant accuse ses 20 personnalités d'être des génocitaires,
13:57donc d'être du côté d'Israël, avec des raccourcis qui peuvent être pour le moins douteux.
14:02Oui, parce que là, il ne critique pas Israël, il critique des personnalités françaises.
14:03Il critique des personnalités françaises.
14:06Renaud a bien fait de rappeler les conditions que mettaient ces 20 personnalités françaises,
14:11pour certaines de confession juive, pour reconnaître un État de Palestine.
14:15C'était donc la libération des otages qui étaient détenus dans les tunnels du Hamas
14:20et le démantèlement du Hamas, organisation terroriste qui avait commis les massacres du 7 octobre.
14:26Ce qui ne semble pas, sur le papier, des conditions totalement délirantes à exiger
14:33avant de reconnaître un État palestinien.
14:36Mais voilà, c'est dans la droite ligne de tout ce que défend Jean-Luc Mélenchon
14:40depuis les massacres du 7 octobre.
14:43Il estime que la réponse d'Israël mène à un génocide à Gaza.
14:48Et donc, tout ce qui va dans le sens de sa lecture du conflit israélo-palestinien, il soutient.
14:54Qu'est-ce qu'il veut faire Jean-Luc Mélenchon, Gilles Bernstein ?
14:57Il veut réveiller ses soutiens parce que ce créneau de Gaza lui a porté chance pendant les européennes ?
15:03Jean-Luc Mélenchon veut, depuis le début du conflit, être celui qui défend la cause palestinienne
15:08plus que les autres, être celui qui est vraiment le défenseur de la cause palestinienne.
15:15Et quand les autres bougent, lui aussi doit bouger.
15:18Le président de la République a bougé.
15:19Le président de la République a reconnu l'État de Palestine.
15:22Donc, d'une certaine manière, il n'avait plus, Jean-Luc Mélenchon, le monopole de cette reconnaissance.
15:27Par ailleurs, il y a un cessez-le-feu à Gaza.
15:29Il n'y a plus des images ou des propos ou des témoignages de violences et de gens qui meurent à Gaza tous les jours à l'antenne.
15:37Donc, c'est moins à la une de l'actualité.
15:39Donc, il doit, Jean-Luc Mélenchon, pour des raisons politiques et strictement politiques,
15:43remettre Gaza à l'agenda politique et redire qu'il est, lui, le plus grand défenseur.
15:49Et c'est ce qu'il fait.
15:50Parce que tout est sidérant dans cette histoire.
15:53La déclaration de ce professeur d'université est sidérante et le soutien de Jean-Luc Mélenchon est sidérant.
15:58Pour dire les choses clairement, est-ce qu'on a le droit de critiquer la politique de l'État d'Israël ?
16:02Évidemment, on a le droit de critiquer la politique de l'État d'Israël.
16:05C'est un droit absolu.
16:06Est-ce qu'on a le droit de critiquer ceux qui défendent l'État d'Israël ?
16:09Oui, évidemment, de la même manière qu'on a le droit de critiquer ceux qui défendent Vladimir Poutine, par exemple.
16:15Pour autant, est-ce qu'on peut, comme l'a fait ce monsieur, faire des listes de gens dont la particularité est des juifs,
16:21essentiellement, comme l'a dit Yadis Renner, en les accusant d'être des génocidaires ?
16:25Boycott absolu de génocidaires en toutes circonstances.
16:29On peut ne pas être d'accord avec Charlotte Gainsbourg et Arthur.
16:32Pour autant, est-ce que ça en fait des jeux décidaires ? Non.
16:35Et alors là, Jean-Luc Mélenchon, qui explique que traiter quelqu'un de génocidaire,
16:39c'est de la liberté d'opinion,
16:41et que protester contre ça, c'est s'en prendre à la liberté d'opinion,
16:45il n'a plus de limite dans la récupération politique qu'il veut faire du conflit à Gaza.
16:50Le problème, c'est que cet enseignant, cet historien Julien Théry,
16:56ce n'est pas un dérapage, ce n'est pas un poste excessif de livrer.
17:01Il n'a pas livré des personnes comme ça à la vindicte sur un coup de colère.
17:04Il a un certain nombre d'écrits qui caractérisent une pensée politique.
17:07Quand on lit ce qu'écrit Julien Théry, qui est enseignant à l'Université de Lyon 2,
17:11qui est très proche des Insoumis, puisqu'il collabore au Média.
17:13Le Média, c'est cet organe qui a été créé précisément par les Insoumis.
17:16Donc, Jean-Luc Mélenchon connaît très bien cet historien qu'il défend.
17:19Il écrit, par exemple, dans un article tout récent, je le cite,
17:22« Les trois postulats fondamentaux du sionisme contemporain,
17:25à savoir l'existence d'une nation réunissant tous les Juifs,
17:28sa vocation à édifier un État-nation et le droit de ce dernier,
17:31de cet État-nation à un territoire en Palestine,
17:34ne sont pas défendables en dehors de partie prise idéologique
17:37assortie de falsifications historiques. »
17:39Fin de citation.
17:40En résumé, en tout cas, ça veut dire que le droit à l'existence d'Israël
17:43n'est pas, entre guillemets, défendable.
17:45Ce sont ces termes, d'un point de vue historique ou idéologique.
17:48Ça pose question, et d'ailleurs, Julien Théry explique très longuement
17:52que l'antisémitisme de gauche n'existe pas,
17:55que c'est une fake news,
17:56qui est une manipulation néolibérale sioniste.
17:58L'antisémitisme de gauche existe depuis le 19ème siècle,
18:00il y a de multiples écrits qu'il démontre,
18:02à commencer par ceux de Joseph Toussnel, par exemple,
18:04comme existe évidemment, et existe toujours aussi,
18:06un antisémitisme d'extrême droite,
18:08un antisémitisme catholique ou un antisémitisme musulman,
18:11qui joue de ressorts différents,
18:13avec toujours la même cible.
18:14Donc Jean-Luc Mélenchon sait très bien qu'il défend,
18:17et tout ça s'inscrit dans un contexte bien particulier,
18:19où on a vu ces derniers mois,
18:21un certain nombre d'incidents antisémites,
18:22se multiplier dans certaines universités,
18:25avec une bonne partie du monde universitaire,
18:27qui regarde d'ailleurs.
18:27– Oui, sur les déclarations de ce professeur,
18:31il va falloir que Jean-Luc Mélenchon clarifie sa pensée,
18:32parce que jusqu'à présent,
18:34ce que pensent les insoumis,
18:36peut-être à Paris-Mahassane,
18:37les insoumis sont pour une solution à deux États,
18:39et ça serait un mauvais procès que de dire
18:41qu'ils se prononcent publiquement
18:42pour la destruction de l'État d'Israël,
18:44ils sont pour une solution à deux États,
18:46la coexistence d'un État palestinien
18:47et d'un État israélien.
18:49Si désormais Jean-Luc Mélenchon
18:50soutient de telles déclarations,
18:53dont le but effectivement est de dire
18:55que la création de l'État
18:56et l'existence de l'État d'Israël
18:57est illégitime,
18:59c'est un changement dans sa doctrine politique.
19:02Alors il n'a pas soutenu ces propos-là,
19:04il a soutenu...
19:06Un homme qui tient ces propos-là
19:08et qui nie l'antisémitisme.
19:09Et qui nie l'antisémitisme.
19:10De gauche.
19:10Mais c'est vrai que ces déclarations
19:13vont bien au-delà
19:15de la doxa habituelle des insoumis
19:17sur le conflit.
19:18Aurélie Herbemont,
19:19est-ce qu'il y a un malaise profond
19:21dans les universités qui s'est paréglé ?
19:23Ce n'est pas la première fois
19:24qu'il y a un conflit sur fond de guerre à Gaza ?
19:28Ah non, ce n'est pas du tout la première fois.
19:30Il y a donc cette nouvelle illustration.
19:32Et puis dans la même université,
19:33c'est le cours d'un enseignant
19:35qui avait été interrompu
19:37parce qu'il était traité, je cite,
19:39de sioniste.
19:40Donc non, non,
19:41ce n'est pas du tout la première fois.
19:42D'ailleurs, le ministère de l'Enseignement supérieur
19:44a voulu lancer une étude
19:47via le CEVIPOF
19:49et l'Institut de sondage IFOP
19:50pour essayer de mesurer
19:52l'antisémitisme
19:54dans les universités françaises,
19:57essayer de quantifier le phénomène
19:58parce que ça fait plusieurs années
19:59qu'on en parle
19:59et ça s'est évidemment beaucoup accentué
20:01depuis les massacres du 7 octobre.
20:06Sauf que des responsables d'universités
20:09ont décidé qu'ils n'allaient pas soumettre
20:11ce questionnaire à leurs enseignants
20:13parce qu'ils trouvent que les questions sont gênantes.
20:16Il y a notamment des questions,
20:17on vous demande aussi votre avis
20:19sur le conflit israélo-palestinien.
20:21Est-ce que vous avez une proximité
20:22avec un parti politique ou un autre ?
20:24Est-ce que vous avez une religion ?
20:26Donc une partie des universités françaises
20:28refusent même de soumettre ce questionnaire
20:32à leurs enseignants.
20:34Donc le thermomètre, en fait,
20:35on ne l'a pas vraiment encore
20:37pour mesurer le phénomène.
20:38Alors est-ce que le thermomètre
20:39proposé par l'IFOP et le CEVIPOF
20:41était le bon ?
20:42On peut éventuellement en débattre,
20:43mais pour l'instant,
20:44c'est très difficile à quantifier
20:45ce sujet de l'antisémitisme
20:48dans les universités françaises.
20:49Il y a le ministre,
20:50il y a les universités.
20:51Cette réaction qu'évoque Aurélien Bremont
20:55est très significative aussi.
20:56Elle renvoie toujours un peu au même réflexe.
20:59C'est-à-dire que quand le message
21:00n'est pas justifiable,
21:04n'est pas défendable,
21:05gêne quand la réalité est sale,
21:07on essaie de remettre en cause le messager.
21:09Donc en l'occurrence,
21:10on peut discuter des méthodologies
21:12de cette enquête,
21:13qui est d'ailleurs, vous l'aviez dit,
21:14qui est quand même encadrée par le CEVIPOF.
21:16Et puis il faut rappeler
21:16que ce questionnaire est totalement libre.
21:18C'est-à-dire qu'on peut répondre
21:19anonyme, libre, etc.
21:21Mais effectivement,
21:22la plupart des présidents de l'université
21:23ont choisi de ne pas le diffuser.
21:25On sait qu'il y a une foultitude
21:26d'incidents antisémites
21:27dans de nombreuses universités.
21:28Et puis en revanche,
21:29il y a des cas contraires
21:30qu'il faut juste signaler.
21:31C'est-à-dire qu'il y a aussi
21:31des actions qui sont possibles.
21:32C'est le cas à Sciences Po Paris, par exemple,
21:34qui avait subi des incidents antisémites
21:37pendant plusieurs mois
21:39et qui, depuis 18 mois,
21:41a sévi de façon assez efficace.
21:44Merci Gilles Brandstein.
21:44Les 4 vérités tous les matins sur France 2.
21:46Merci Aurélien Hervémont du service politique.
21:48Merci Renaud.
21:49Merci à vous.
21:50Vous pouvez les informer ce soir à 20h.
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