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00:00Et donc les dirigeants ont déjà trouvé un terrain d'entente sur cette déclaration finale, c'est ce que l'on a appris.
00:08On va prolonger notre réflexion avec Louis Magloire Kemayou. Bonjour, je remercie beaucoup d'être avec nous.
00:14Je crois que la connexion n'était pas très bonne et vous êtes là à présent, vous êtes président du club de l'information africaine
00:19et directeur de la chaîne de télévision New World Economy.
00:23Ce premier G20 africain, on comprend qu'il représente des enjeux importants pour le président sud-africain
00:31qui peut se faire le porte-parole notamment de tout un continent.
00:36Oui, en fait c'est le premier sommet du G20 qui se tient sur le continent africain,
00:41mais c'est également le premier G20 qui tient véritablement compte du centre de gravité et de la richesse mondiale
00:47qui a glissé désormais vers les pays du Tébris aussi.
00:53et qui doivent être pris en compte et c'est un sommet qui va servir notamment à entendre la parole des Africains
00:58par rapport à la question des disparités au niveau de la richesse sur le monde
01:03parce que vous savez tous qu'il y a 1% des riches qui détiennent plus de la moitié des richesses du monde
01:08et qui a 2% de pauvres, qui a 50%, plus de 50% de pauvres qui détiennent à peine 2% de cette même richesse.
01:15Et donc ce sont toutes ces disparités-là qu'il faut arriver à combler.
01:19Et donc les dirigeants du Sud global estiment qu'à travers ce sommet,
01:23dont non seulement l'Afrique du Sud fait partie, mais l'Union africaine et l'organisation continentale aussi,
01:28qu'à travers ce sommet, leur voix sera entendue, leur voix sera entendue.
01:33D'autant plus que Donald Trump n'est pas présent, Vladimir Poutine non plus, bien évidemment,
01:38Xi Jinping, encore Ravier Milaï, on se dit qu'il y a là peut-être une opportunité
01:41d'avoir une parole, un champ d'expression plus libre du coup pour les participants.
01:49Je crois que les États-Unis ont pris la décision souveraine de ne pas venir à ce sommet,
01:54mais je pense que c'est également un piège parce que le prochain sommet se tient aux États-Unis.
01:59Le relais aurait dû être passé entre l'Afrique du Sud et les États-Unis.
02:03Ce ne sera pas le cas. Est-ce que l'Afrique du Sud sera invitée au prochain sommet ?
02:07Qu'il se tiendra aux États-Unis, c'est encore un mystère, mais je crois que les États-Unis
02:12sont restés dans cette dynamique d'exclusion qui a été marquée par les tarifs douaniers,
02:17la politique des tarifs douaniers très agressive en direction des différents pays concernés.
02:23L'Afrique du Sud fait partie du lot. Malheureusement, cette logique va contre le multilatéralisme
02:28qui est en train de prôner ce sommet qui se tient en Afrique du Sud
02:32et pour la première fois sur le continent africain.
02:33Effectivement, c'est ainsi que le président Ramaphosa a ouvert ce sommet du G20.
02:39L'Afrique doit utiliser davantage ses propres ressources.
02:42Est-ce que c'est quelque chose qui va pouvoir se dégager aussi de ce sommet ?
02:48L'enjeu, on l'a vu avec la crise de la Covid, c'est qu'aujourd'hui,
02:53il y a la crise de la lutte contre le terrorisme.
02:55Je ne cite pas toutes les autres crises qu'il y a eu avant,
02:58mais nous sommes aujourd'hui devant des situations qui ne sont plus exclusivement nationales.
03:03Tous ces sujets sont des sujets d'intérêt international et il est important
03:06que l'on se retrouve dans des cadres comme celui-ci pour en discuter,
03:10de façon à la fois décomplexée, mais surtout de façon responsable,
03:13afin que la détresse du monde soit adressée et que chacun se sente concerné
03:18par ce qui touche à la fois les pays les plus pauvres et les pays les plus riches.
03:22La lutte contre le terrorisme ne choisit pas.
03:24Le terrorisme a frappé en Europe, il a frappé aux États-Unis, il frappe en Afrique,
03:28il a commencé en Asie et si nous fermons les yeux dessus, malheureusement,
03:32ce sera comme disait le président Chirac, la maison brûle et nous regardons ailleurs.
03:37Donc les enjeux climatiques, les enjeux de lutte contre la pauvreté,
03:40les enjeux aujourd'hui de réforme des institutions financières internationales
03:45sont des choses qui doivent être adressées et on ne peut pas le faire en jouant
03:49uniquement sur la politique étrangère des États-Unis.
03:52Il faut également qu'on sorte de ce tête-à-tête qui fait que, bien sûr,
03:56les États-Unis sont une grande puissance internationale
03:58et restent l'une des plus grandes puissances internationales,
04:02mais l'ordre mondial hérité de la Seconde Guerre mondiale doit être changé,
04:06doit tenir compte des réalités de notre temps.
04:08Il y a un autre sujet qui est important pour l'Afrique du Sud,
04:12mais pas seulement pour d'autres pays africains, c'est la question des terres rares.
04:16Juste avant l'ouverture de ce G20, l'Union européenne et l'Afrique du Sud
04:19ont signé un protocole d'accord sur les matières premières stratégiques.
04:25C'est vrai qu'on voit là qu'il y a un terrain de compétition entre les Européens,
04:30entre la Chine, entre les Américains et les pays africains
04:33qui se trouvent au cœur de ces aspirations.
04:37Oui, l'Afrique malheureusement se retrouve encore un peu comme dans les années 50 ou 55,
04:44pour être tout à fait précis lors de la création, lors du lancement du sommet de Bandung,
04:48où il fallait éviter d'être aligné derrière une puissance ou une autre,
04:53mais où malheureusement il fallait trouver un sponsor pour se protéger de l'une ou de l'autre puissance.
04:59L'Afrique est aujourd'hui au cœur de toutes les rivalités internationales.
05:02L'Afrique est également devenue un terrain de diplomatie et de conquête diplomatique très important,
05:09où l'on retrouve à la fois les pays des BRICS, où l'on retrouve les anciens pays colonisateurs,
05:13et où l'on retrouve également d'autres pays beaucoup moins fréquentés,
05:16mais qui également ont compris qu'il y a une profondeur à la fois diplomatique et économique
05:20à venir chercher sur le continent africain.
05:23Donc, si on veut exploiter le continent africain, puisque c'est le terme,
05:27il faut aller quand même à faire en sorte que l'Afrique, elle aussi, reste vivante,
05:31parce qu'une Afrique qui est morte ou une Afrique dont les ressortissants
05:34ne sont pas capables de rester sur leur territoire pour produire la richesse,
05:37elle ne servira à personne, ni aux Africains, ni à ceux qui sont en train de la conquérir.
05:42Donc, l'enjeu effectivement des terres rares est important, mais l'autre chose qui est importante,
05:47c'est la lutte contre l'échauffement climatique, c'est la lutte contre la pauvreté,
05:50c'est la lutte également pour arriver à faire en sorte que la croissance économique et financière
05:55sur le continent africain ne soit pas diminuée par le fait que le remboursement de la dette
06:02et le service de la dette avalent toute la croissance qui est produite
06:05et que l'on ait l'impression qu'il ne se passe rien, alors que des efforts sont produits,
06:09mais simplement, ils sont anéantis par des phénomènes extérieurs au continent.
06:14Là, ça pose la question des décréances, il faut effectivement donner aux pays africains
06:18une place réelle, en tous les cas plus forte dans les institutions qui décident de ces règles ?
06:24Absolument. L'Afrique, au début, on a parlé du Conseil de sécurité
06:29où il fallait avoir des membres permanents, de non compte du fait que la plupart des conflits
06:34sur lesquels se prononce le Conseil de sécurité au niveau de l'ONU,
06:40ces conflits-là ont lieu sur le continent africain et malheureusement,
06:43il n'y a pas un seul pays africain qui a un siège permanent au niveau du Conseil de sécurité des Nations Unies.
06:50Il faut réformer cela.
06:51Les économies aujourd'hui qui se tournent vers le FMI ou vers la Verte mondiale
06:55sont majoritairement africaines.
06:58Et donc, dans ce cas également, je crois qu'il y a une nécessité de réformer
07:02qui permet de tenir compte de la réalité.
07:04Les grandes agences de notation pour les économies, elles sont basées pour la plupart à l'extérieur.
07:10Celles qui sont sur le continent africain n'ont pas la même notoriété
07:13et ne bénéficient pas de la même confiance de la part des prêteurs.
07:17Et donc, il est important aujourd'hui de tropicaliser, au sens le plus noble du terme également,
07:22c'est ce processus de notation des agences africaines
07:25et de revenir à une question de la gestion de la dette
07:28qui soit responsable et qui tienne compte également des réalités du terrain
07:31dans les pays africains, des réalités qui font que si vous empruntez en dollars ou en euros,
07:37il suffit qu'il y ait une dépréciation de votre monnaie
07:40pour qu'au moment de rembourser, vous vous retrouviez dans des situations très compliquées
07:44avec un risque d'un pays qui soit très élevé.
07:47Donc, je pense que tous ces sujets-là, j'espère qu'ils seront abordés
07:50parce que s'ils ne le sont pas lors de ce sommet à Johannesburg,
07:54il y a de fortes chances qu'ils ne le soient pas lors du sommet aux États-Unis
07:58puisque ce sera, on aura fermé la porte, on aura fermé le processus de consultation
08:04des pays du Sud qui a été engagé avec ce sommet de cette présidente sud-africaine du G20
08:09et malheureusement, on restera dans un risque très élevé,
08:13non pas risque de choc des civilisations comme on le craignait dans les années 80-90,
08:19mais d'un choc des inégalités qui nous conduira vers un monde chaotique malheureusement
08:25si aucune réponse n'y est apportée.
08:27Vous venez de le dire, là, effectivement, on est en train de refermer ce cycle
08:29des présidences du Sud global.
08:31Qu'est-ce que ce cycle aura permis de faire émerger, d'initier ?
08:37Je pense que le cycle de présidence des pays du Sud global
08:41aura permis au moins de faire comprendre qu'il existe un Sud aujourd'hui global
08:45qui n'est pas qu'africain, mais qui est en train d'impacter le changement,
08:50l'équilibre économique et financier du monde.
08:53La croissance du monde ne dépend plus uniquement des pays du G7,
08:56il dépend aussi d'une grande partie des pays qui sont dans ce Sud global
09:00et qui constituent près de 80% de l'économie mondiale.
09:04Donc, en tenir compte, ce n'est pas une hérésie.
09:06Et je pense que de l'autre côté aussi, entendre la voix des Africains,
09:10la voix des pays du Sud de façon générale aujourd'hui,
09:13sur les sujets les concernant, c'est également le bon sens qui est en train de parler.
09:18Louis Magloire, Kemayou, je vous remercie beaucoup d'avoir été avec nous dans Paris Direct.
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