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00:00Et j'accueille Olivier Weber, écrivain, grand reporter, auteur de l'Esprit de Résistance.
00:05C'est aux éditions de l'Aube. Bonjour Olivier Weber, vous vous rendez régulièrement en Ukraine.
00:11On vient de l'entendre, ce plan de paix américain, ce qu'il contient semble absolument désastreux pour l'Ukraine.
00:19Quelle est la pertinence de ce plan selon vous dans le contexte actuel ?
00:25C'est un plan qui est très favorable évidemment à la Russie.
00:29On a presque l'impression du côté ukrainien et de mon côté également qu'il a été rédigé par Poutine ou par l'un de ses conseillers.
00:36Ce n'est pas acceptable ni pour l'Ukraine ni pour l'Union Européenne.
00:39L'Union Européenne a été doublée une fois de plus par son allié américain ou son ancien allié.
00:44Et d'ailleurs c'est ce que disent les Européens.
00:46Les responsables européens disent qu'il ne peut pas y avoir de paix en Ukraine sans les Ukrainiens.
00:51Et donc là effectivement il y a peut-être un modus vendi, une voie médiane à trouver.
00:55En tout cas pour l'instant il y aura un rejet évidemment formel de la part de l'Ukraine de ce plan.
00:59Mais Zelensky reste extrêmement prudent évidemment parce qu'il a encore besoin de cette aide américaine,
01:04une aide financière, une aide militaire même si elle a tendance évidemment à diminuer.
01:08En tout cas évidemment c'est très gênant pour lui à un moment aussi où il est confronté à une grave crise politique
01:13avec l'affaire de détournement donc de corruption de la part de certains dirigeants ukrainiens.
01:18Ce plan interpelle aujourd'hui puisque ces derniers temps Donald Trump s'était montré plutôt ferme vis-à-vis de la Russie
01:26avec des pressions concernant la coopération en matière de renseignement,
01:30concernant des sanctions vis-à-vis de pays qui continuent d'acheter du pétrole russe.
01:35Et puis là soudain cette décision, ce plan qui apparemment se manigance depuis plusieurs semaines.
01:40Pourquoi Washington s'aide-t-il ?
01:44Alors c'est un peu compliqué de comprendre cette diplomatie du yo-yo comme on l'appelle de la part de Donald Trump.
01:51Là évidemment il a écouté ses deux envoyés spéciaux et surtout donc Steve Witkoff qui est le négociateur
01:55entre autres pour l'Ukraine avec Marco Rubio également le chef de la diplomatie américaine.
02:02Et on va dire que Donald Trump ne croit pas trop à l'affaire des sanctions économiques
02:07donc appliquées par les pays occidentaux contre la Russie alors que si, il faudrait y croire.
02:11Pourquoi ? Parce qu'évidemment au bout de presque quatre ans de guerre,
02:15ces sanctions économiques sont cumulatives, leurs effets sont extrêmement importants.
02:19Il y a même eu une remontée de la part de certains dirigeants de grandes entreprises russes au Kremlin
02:23en disant attention si on ne fait rien, en tout cas si les sanctions économiques ne sont pas allégées,
02:29l'an prochain, en 2026, on risque d'avoir un tiers des entreprises de moyenne importance et de grande importance
02:36en Russie qui vont être confrontées à la faillite.
02:39Donc Donald Trump n'y croit pas.
02:41Ce qu'on pense toujours c'est qu'évidemment c'est le dernier qui parle et qui est à l'oreille du président américain.
02:46Évidemment là c'est dangereux, c'est un plan extrêmement favorable, c'est le moins qu'on puisse dire à la Russie.
02:51Et l'autre raison c'est que Trump est très pressé en fait pour avoir un règlement de paix
02:56comme il l'a fait aussi pour d'autres conflits.
02:58On parle du conflit entre l'Arménie et les Erbédijans, le conflit en Afrique avec la RDC et le Kivu et le Rwanda,
03:07le conflit aussi entre le Cambodge et la Thaïlande.
03:09Il va être le faiseur de paix pour avoir éventuellement une candidature au prix Nobel de la paix en 2026
03:15dont les candidatures se dessinent maintenant à partir de décembre, janvier, février qui viennent.
03:20Donc il est pressé et évidemment c'est très mauvais pour l'Ukraine.
03:23L'Ukraine bien sûr a intérêt à ce qu'un règlement arrive mais en bon terme,
03:27c'est-à-dire qu'il y ait vraiment un retrait sur les frontières initiales,
03:31ce qui paraît pratiquement impossible aujourd'hui.
03:32La Crimée, force est de le constater, restera au risque de rester entre les mains de la Russie.
03:37En tout cas pour les oblastes dont on parlait tout à l'heure,
03:39les quatre régions qui ne sont pas totalement occupées par les forces russes,
03:44ce n'est pas négociable pour les Ukrainiens que d'accepter leur passage sur le giron russe
03:49au jour d'aujourd'hui avec ce plan en 28 points proclamé par Donald Trump.
03:54Aucune troupe militaire étrangère ne devrait non plus stationner un territoire ukrainien,
03:58selon ce dernier plan américain.
04:00Or c'est ce sur quoi travaillent précisément les Européens depuis des mois,
04:04c'est vrai que vous l'avez évoqué tout à l'heure,
04:06c'est ne donner aucune considération au travail des Européens depuis 2022.
04:11Oui, d'une part, donc c'est écarté totalement les Européens de cette voie vers un règlement éventuel.
04:18En tout cas les Ukrainiens disent qu'il faut, et les Européens aussi, une paix à long terme,
04:22et non pas un cessez-le-feu.
04:23Vous savez, un cessez-le-feu, l'arrêt des combats, ça peut durer un mois,
04:26ça peut durer six mois, ça peut durer six ans,
04:28mais si rien n'est réglé, s'il n'y a pas un vrai accord de paix,
04:32ce n'est pas, comment dirais-je, durable, ce n'est pas tangible sur le long terme.
04:36Deuxièmement, bien sûr, il faut des garanties de sécurité.
04:38Alors il y a cette proposition, entre autres, de force internationale, de maintien de la paix,
04:43on peut les appeler ainsi, avec les Européens, mais pas que.
04:46Et là, évidemment, c'est totalement balayé par ce plan 28.1.
04:48En 28 points, c'est très dangereux parce que c'est faire trop confiance, évidemment,
04:52aux forces russes, surtout à la politique russe,
04:56sachant évidemment que du côté européen, on est convaincu que l'agression russe ne s'arrêtera pas là.
05:01Alors il ne s'agit pas forcément de guerre frontale, d'offensive militaire avec des blindés.
05:05Il peut s'agir, comme c'est le cas dans d'autres pays, de guerre hybride.
05:09Vous savez, la désinformation, l'envoi de mercenaires, c'est le cas en Géorgie.
05:12En Géorgie, aujourd'hui, vous avez plusieurs centaines de mercenaires russes
05:15qui sont présents sur le territoire.
05:16Donc c'est un pays maintenant qui est pratiquement acquis depuis un an à la cause russe,
05:20avec l'éviction de la présidente Salomé Zorabichvili.
05:23On peut parler également de la guerre hybride aussi en Moldavie, dans les pays baltes.
05:28Donc voilà, les Européens veulent des conditions de sécurité.
05:31Et bien sûr, les Ukrainiens au premier chef, disant qu'il n'y a aucune raison de faire confiance à Poutine
05:37et aux forces russes dans les années à venir.
05:39D'autant plus qu'ils mènent une politique économique de guerre militaire.
05:44Le développement militaire est très important pour tenir le pouvoir pour Vladimir Poutine.
05:49On a du mal à imaginer que s'il y avait cessez-le-feu, trêve, paix avec l'Ukraine,
05:56ils ne redistribuent pas, ils ne redisposent pas ces forces militaires ailleurs
06:00pour continuer dans cette économie de guerre.
06:04Oui, d'une part, il y a l'économie de guerre, puis deuxièmement, il y a ce tropisme,
06:07cette volonté de récupérer, entre guillemets, des territoires perdus du temps de l'URSS.
06:11C'est le vieux rêve, on va dire, néo-impérial de la part de Poutine.
06:14Alors, cela dans les anciennes frontières de l'URSS, dont l'Ukraine fait partie,
06:19mais l'Ukraine est indépendante depuis 1991,
06:21et puis la Crimée lui appartient depuis la cession de la part de Khrushchev.
06:28Mais il en va de même pour des pays plus lointains.
06:31Alors, on parlait des Pays-Baltes, on peut parler de la Roumanie,
06:34on peut parler de la Pologne également.
06:36Pas forcément, encore une fois, d'un point de vue militaire,
06:38mais d'un point de vue guerre hybride.
06:40Et bien sûr, il y a l'économie de guerre.
06:42Alors, justement, c'est le deuxième point dans cette tractation qui n'en est pas vraiment une.
06:46C'est un plan, on va dire, russo-américain,
06:48puisque même si les Russes font semblant de ne pas l'avoir avalisé,
06:52on sait très bien que c'était concocté avec les envoyés spéciaux de Trump à Moscou.
06:59Donc, il y a quand même, comment dirais-je, l'argument économique d'un partage,
07:02d'un partage des terres riches, du Donbass en particulier,
07:06des terres rares, ce sont les minerais rares que recèlent le sous-sol ukrainien,
07:10et bien sûr, cette partie orientale, donc l'est de l'Ukraine, y compris le Donbass.
07:15Et vous parliez aussi, à l'instant, dans le reportage,
07:18le troisième point des ressources énergétiques,
07:21avec la fameuse centrale de Zaporozhia,
07:23qui est assez loin, d'ailleurs, de la ville de Zaporozhia,
07:25qui est en face de l'Écopole, sur la rive gauche, on va dire, du Niep,
07:30la rive orientale.
07:31Et donc, c'est tout bénéfice, on va dire, pour la Russie,
07:34ce partage à l'instant T avec ce plan de paix,
07:36et puis, bien sûr, la volonté de se préserver aussi un territoire économique néocolonial
07:41dans les années à venir.
07:42Oui, on entend que Donatron veut la paix à tout de suite,
07:44qu'il y a là un accord pour lui, peut-être, en ce qui concerne les terres rares,
07:47parce que c'est vrai qu'on parlait tout à l'heure du contexte,
07:49on peut se demander pourquoi maintenant,
07:50alors que la Russie ne semble pas forcément en position de force,
07:53on sait le nombre, on parle de mille hommes, mille soldats,
07:55qu'elle perd chaque jour pour avancer de quelques mètres.
08:00Et donc, cet accord est providentiel pour elle aujourd'hui.
08:03En revanche, c'est vrai que la position de Donald Trump
08:05est difficile à entendre et à comprendre.
08:10Oui, alors, le point de vue de Donald Trump,
08:12c'est une diplomatie de business,
08:14ce sont des échanges, ce sont des préservations ou acquisitions,
08:17on va dire, de nouveaux privilèges,
08:18de nouveaux accès à des minerais, à des terres rares.
08:22Donc, il sait très bien, évidemment, qu'il y a des richesses inouïes
08:25dans le sous-sol ukrainien.
08:26Et donc, voilà, c'est faire miroiter cela
08:28qui est en question du côté russe,
08:30à savoir qu'avec vous, monsieur le président américain,
08:33on peut s'entendre, on peut partager,
08:34on peut lui faire miroiter l'exploitation de richesses,
08:37évidemment, avec la souveraineté, soi-disant, de l'Ukraine,
08:40mais on n'y croit pas du tout.
08:42Surtout que là, il s'agit aussi de partage de terres,
08:46de concessions du côté zone d'occupation de la part de la Russie.
08:51Alors, deuxièmement, effectivement, on peut penser,
08:53et c'est le paradoxe russe, d'ailleurs,
08:54que le temps long peut jouer pour la Russie.
08:57La Russie, c'est quand même le plus grand pays du monde,
08:58c'est le premier pays producteur au monde d'hydrocarbures,
09:01pétrole et gaz en particulier.
09:03Donc là, la Russie peut tenir,
09:04peut-être pas sur un mode d'économie moderne,
09:06y compris l'économie militaire moderne,
09:09parce qu'il y a un manque de composants,
09:11même s'il y a une contrebande assez importante
09:13que j'ai vue encore il y a quelques mois,
09:15du côté de la frontière iranienne.
09:18Donc, des camions iraniens qui viennent de différents ports,
09:22bandes d'Arabas, etc.,
09:23montent vers la Russie avec des composants électroniques.
09:24Ce sont des électroménagers, du téléphone portable,
09:27en particulier en venant de Chine.
09:29Et cela sert aussi à ravitailler, on va dire,
09:31l'industrie militaire,
09:32le complexe militaro-industrial de la Russie.
09:35Mais deuxièmement,
09:36il y a quand même des grosses pertes
09:38pour ce pays de 140 millions d'habitants.
09:40On parle de plusieurs dizaines de milliers
09:43de pertes par mois de soldats russes hors de combat,
09:47donc morts ou blessés.
09:48Là, les offensives à Pokrov
09:49ont été extrêmement meurtrières pour les Russes,
09:53et les Ukrainiens aussi.
09:54Et les Ukrainiens,
09:55sachant qu'ils se battent à un contre-cinq,
09:56mais devant, il y a des déferlantes de chers à canons,
09:59donc de ressources humaines russes qui arrivent.
10:02Et il y aura donc, c'est une péréquation mathématique,
10:04une difficulté pour la Russie
10:05à recruter ce personnel manquant, on va dire,
10:08sur le terrain,
10:09si la guerre venait à perdurer
10:11sur le même rythme, on va dire.
10:13Donc on sent bien qu'il y a eu une volonté
10:14de pousser l'offensive de la part de la Russie
10:16sur Pokrov
10:17pour pouvoir dire aussi à Trump,
10:19regardez, nous sommes en train de gagner,
10:21on va faire sauter,
10:22et on peut penser que Pokrov
10:23va tomber dans les jours ou les semaines qui viennent,
10:25totalement, même la partie au nord de la ville,
10:28pour pouvoir ouvrir,
10:30au-delà de ce verrou,
10:30au-delà de ce bassion,
10:31la route vers la grande ville de Zaporizhia,
10:33et donc pour essayer d'occuper
10:35un peu plus le terrain du côté ouest
10:36par rapport au Donbass.
10:37Donc le temps presse quelque part pour la Russie.
10:41Les Ukrainiens disent
10:41il faut qu'on passe l'hiver.
10:43Ce qui est important,
10:44c'est d'arriver au printemps,
10:45on a d'autres ressources qui arrivent,
10:46on a d'autres matériels militaires qui arrivent.
10:49On fait confiance aussi
10:50à nos défenses aériennes de drones en particulier.
10:53Les drones en particulier,
10:54on peut s'interroger aussi,
10:55parce que Palance-en-Lavre,
10:56Vladimir Zelensky est venu cette semaine
10:57pour obtenir du soutien militaire des Européens.
11:00On a parlé de l'achat de futurs
11:02d'une centaine d'avions Rafale,
11:03ce qui peut interroger,
11:04parce que là la temporalité est très très éloignée
11:06de ce qui est nécessaire aujourd'hui sur le terrain.
11:10Il faut quatre ans pour former un pilote de Rafale.
11:12Et puis comment les financer ?
11:15C'est vrai qu'il y a une inquiétude
11:16qui vient de la part de la Russie,
11:18parce que parmi ces points,
11:19apparemment,
11:20Moscou exigerait aussi
11:21que le russe soit reconnu
11:22comme langue officielle de l'État ukrainien,
11:24que l'Église orthodoxe russe
11:25ait un statut officiel dans le pays.
11:27C'est ce dont vous parlez dans votre livre,
11:29quand vous évoquez l'Arménie,
11:31quand vous évoquez l'Ukraine,
11:32quand vous évoquez les Kurdes,
11:33de ce besoin de résister
11:35par tous les moyens.
11:36La résistance,
11:36elle n'est pas seulement militaire,
11:38elle est aussi dans la culture,
11:39dans la défense de la souveraineté du pays.
11:41Et c'est de cela aussi
11:42dont a besoin l'Ukraine aujourd'hui
11:44face aux géants russes,
11:47si je puis dire.
11:49Oui, bien sûr.
11:50L'Ukraine a besoin d'un soutien politique,
11:53un soutien au niveau des valeurs.
11:55J'ai été étonné, moi,
11:56lors de mes différents voyages,
11:58de voir en Ukraine
11:59cette implication à la jeunesse ukrainienne,
12:01beaucoup plus que les parents
12:02qui ont connu l'indépendance
12:03dans les années 1991,
12:05mais dans les années 91,
12:07l'indépendance qui était sous la tutelle
12:08quand même du grand frère,
12:09le KGB qui est devenu l'FSB,
12:10et toutes les institutions de sécurité russes
12:14de ce grand frère,
12:15donc au temps de la maison mère
12:16qui était l'UASS.
12:17Donc, il y avait toujours une sorte de peur
12:18de la part des dirigeants,
12:20de la part de cette génération
12:22qui était donc au pouvoir,
12:24on va dire,
12:25dans les années 90.
12:26Là, aujourd'hui,
12:27les jeunes qui ont connu Maïdan,
12:30donc les manifestations de 2013-2014,
12:33ou même pas d'ailleurs,
12:34qui étaient adolescents à l'époque,
12:35et qui aujourd'hui connaissent la guerre
12:36depuis février 2022,
12:38la guerre à grande échelle,
12:39l'invasion à grande échelle,
12:40se la disent,
12:41mais on n'a pas le choix,
12:42nous avons le dos au mur,
12:43et d'abord,
12:43nous nous battons aussi pour vous,
12:45pour vous défendre, vous,
12:46l'Europe,
12:46le mur de Berlin,
12:47il commence là maintenant,
12:48au-delà des lignes de front,
12:50donc avec les zones d'occupation
12:52de la Russie,
12:53mais au-delà même d'une demande
12:54d'intégration à l'Union Européenne
12:55ou à l'OTAN,
12:55c'est une demande de,
12:57comment dirais-je,
12:57de respect,
12:58des libertés au pluriel
12:59de la part de ces jeunes Ukrainiens,
13:01liberté d'expression,
13:02liberté d'information,
13:04liberté de pensée,
13:05liberté religieuse,
13:06et on voit bien,
13:06y compris dans ce plan,
13:07parce que vous parliez aussi
13:08de cette demande de la Russie,
13:11enfin, c'est du plan Trump,
13:13mais ça veut dire aussi
13:14qu'il y a une demande
13:14de la Russie derrière,
13:16de reconnaître la Russie,
13:18le russe, pardon,
13:18comme langue officielle,
13:20et donc ces jeunes Ukrainiens
13:21disent,
13:21on n'a plus de choix,
13:22nous sommes deux au mur,
13:24battra jusqu'au dernier.
13:25Alors après,
13:25on peut se dire aussi
13:26que des villes comme Chokrovsk
13:28vont tomber,
13:29ce qui est évidemment
13:29très dommageable
13:30pour le moral
13:31de la population
13:32de la guerre,
13:33mais aussi bien sûr
13:34pour les Ukrainiens
13:35et les Ukrainiennes
13:35qui se battent
13:36sur les lignes de front.
13:37Mais en tout cas,
13:38regardez ce qui se passe,
13:39ça fait presque quatre ans
13:40que cette guerre a commencé,
13:41Poutine avait eu
13:42pratiquement la conviction
13:43par ses soroïtés,
13:44donc tout ce qui était
13:45institution militaire
13:46et les hommes qui détiennent,
13:47donc les pouvoirs militaires
13:48et sécuritaires en Russie,
13:50que de conquérir Kiev
13:51en trois jours.
13:52Kiev n'est pas tombé
13:53en trois jours,
13:54ni en trois semaines,
13:55ni en trois mois,
13:56ni en trois ans.
13:57Et donc,
13:57il y a un coût quand même,
13:58même si la Russie
13:59occupe à peu près
14:00aujourd'hui 20%,
14:01pour passer de 20%
14:02à 22%,
14:03à 21%,
14:03c'est extrêmement coûteux,
14:05économiquement,
14:06diplomatiquement
14:07et bien sûr
14:07en ressources humaines.
14:08Et puis,
14:09il y a cet effondrement
14:10de ce pacte social,
14:12ce contrat social
14:13que Poutine avait passé
14:14avec les classes moyennes russes,
14:16pas que les classes moyennes,
14:17mais surtout les classes moyennes
14:18qui pâtissent beaucoup
14:19de ce coût de la guerre.
14:20On dit que certains Russes
14:21se sont enrichis,
14:22oui,
14:22certains Russes,
14:23mais la population quand même
14:24souffre de cette économie de guerre.
14:26Alors,
14:26en même temps,
14:27c'est la stratégie
14:28et la politique de Knut,
14:30c'est-à-dire du fouet,
14:31finalement.
14:32On oblige le peuple russe
14:33à courber le dos
14:34parce que nous sommes
14:35dans une autocratie,
14:37évidemment.
14:37Et donc,
14:38voilà,
14:38Poutine joue là-dessus,
14:39mais il faut savoir
14:40que le temps long
14:41ne joue pas forcément
14:42pour lui en ce moment.
14:43Olivier Weber,
14:44c'est ma dernière question.
14:45La seule force de Poutine
14:46en qu'on prend sa plus grande force,
14:47c'est la peur.
14:49On y pense aussi
14:49quand on entend les propos
14:51hier du chef d'état-major
14:52des armées,
14:53le général Mandon,
14:54qui nous dit
14:55qu'il faut s'attendre
14:56à perdre des hommes,
14:57des militaires français,
14:58que la Russie se prépare,
15:00je le sais,
15:01a-t-il affirmé.
15:02Est-ce qu'on ne joue pas
15:03le jeu de la Russie
15:04en étant trop alarmiste
15:05ou est-ce que c'est au contraire
15:06une clairvoyance nécessaire
15:08à avoir aujourd'hui ?
15:10Il y a deux choses.
15:12Je crois qu'il ne faut pas
15:13paliquer les populations européennes
15:15et en même temps,
15:16le fait de demander
15:17à se réarmer,
15:18à se défendre,
15:19c'est tout à fait légitime.
15:20L'Europe,
15:21pas que la France,
15:22l'Europe s'est endormie
15:23sur ses lauriers
15:23pendant 80 ans.
15:25On fête là
15:25les 80 ans
15:26du droit international
15:27qui date de 1945
15:28et qui est quand même
15:29très malmené
15:29par cette autre grande tendance
15:32du monde contemporain
15:32qui est le recours à la force.
15:34Et l'Europe s'est endormie
15:35sur ses lauriers,
15:36a dépendé du parapluie américain,
15:39donc de l'OTAN
15:39pendant des décennies
15:40et donc c'est construit
15:42socialement aussi
15:43avec des États-providence,
15:44mais pas que,
15:45grâce à la faiblesse
15:47des dépenses militaires.
15:48Aujourd'hui,
15:49par rapport à cette menace russe,
15:51il est important évidemment
15:52de faire fond,
15:53de se préparer,
15:54c'est toujours pareil,
15:55c'est ce vieux dicton,
15:56c'est se préparer à,
15:57si on veut la paix,
15:58se préparer à la guerre.
16:00Et là, vous savez,
16:01on est dans une sorte
16:02de logique néo-impériale
16:03avec ce néo-empire
16:05qui redevient un empire
16:06qui est la Russie,
16:07qui est conquérante,
16:08qui est expansionniste.
16:10Et la Russie de Poutine
16:10considère que l'Europe
16:11est une entité faible
16:13et pratique d'ailleurs
16:14la politique du cheval de Troie,
16:16à regarder avec
16:16les entrées,
16:19on va dire,
16:20de la Russie
16:20sur la Hongrie de Orban.
16:23Donc voilà,
16:23on cherche le maillon faible,
16:24on cherche à tester aussi
16:26la réactivité de population
16:27en envoyant des drones,
16:28en faisant la désinformation,
16:30avec toutes ces opérations aussi
16:31de, rappelez-vous,
16:34de faux cercueils
16:34au pied de la tour Eiffel,
16:36les mains rouges aussi
16:36qui ont été positionnées
16:37par des agents de la Russie,
16:39etc.
16:39Donc ce que fait la Russie,
16:41ce que veut la Russie,
16:41c'est diviser
16:42ces populations européennes.
16:43Je crois que c'est important
16:44de rester unis,
16:45de rester aussi derrière
16:46le peuple ukrainien
16:47et de se préparer simplement
16:49à une meilleure défense européenne
16:50et surtout donc
16:51une sorte d'organisation
16:52qui sera un peu
16:53para-européenne,
16:55donc pour superviser
16:56un peu tous les pays européens
16:58sur une politique de défense
16:59sans nécessairement
17:01l'appui des États-Unis,
17:02qui est défaillante
17:03bien sûr aujourd'hui.
17:03Olivier Weber,
17:04merci beaucoup
17:05pour ces éléments,
17:06cet éclairage,
17:06ces éléments de compréhension
17:07que vous venez nous apporter
17:08sur ce sujet aujourd'hui.
17:10Merci à vous.
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