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00:00Le chef d'état-major des armées a une petite phrase qui fait depuis beaucoup réagir.
00:04Selon lui, le pays, la France, doit accepter de perdre ses enfants.
00:08Déclaration qui a déclenché un tollé de LFI au Rassemblement National.
00:12On va écouter le général Fabien Mandeau.
00:15Il n'y a aucune raison d'imaginer que c'est la fin de la guerre sur notre continent.
00:20Malheureusement, la Russie se prépare à une confrontation à l'horizon 2030
00:26avec nos pays.
00:30Si notre pays flanche parce qu'il n'est pas prêt à accepter de perdre ses enfants,
00:36parce qu'il faut dire les choses,
00:39de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense, par exemple.
00:44Si on n'est pas prêt à ça, alors on est en risque.
00:49La France n'est pas encore prête à perdre ses enfants.
00:52Gauthier, il a raison, le chef d'état-major des armées.
00:56Oui, il a raison, parce qu'il y a plusieurs choses.
00:59D'abord, dans un régime démocratique, un chef d'état-major ne s'exprime pas tout seul,
01:03n'invente pas les formules tout seul, il est sous la responsabilité du pouvoir civil.
01:07Donc, ça n'est pas une manifestation, si vous voulez, de sédition de la part de l'armée
01:11ou une dramatisation.
01:13Il y a bien sûr un petit côté, alors Mathieu peut-être me corrigera,
01:17mais militaro-lyrique, entre guillemets, qui fait qu'on pousse la formule.
01:22Mais, moi, je trouve que c'est à l'instar, si vous voulez, à l'inverse proportionnalité
01:28du déni que les Français observent vis-à-vis de cette guerre.
01:32Déni en disant, nous, au fond, ça ne nous concerne pas.
01:35Et puis, la France est une puissance nucléaire, on le rappelle.
01:37La France est une puissance nucléaire, mais au fond, ces guerres sont lointaines.
01:41Oui, enfin, 2000 kilomètres, ce n'est pas si loin que ça.
01:43Ça ne nous concerne pas.
01:45Et de toute manière, nous sommes capables de nous tenir à distance.
01:48C'est-à-dire, ça ne nous concerne pas dans la valeur civilisationnelle de cette guerre
01:52et ça ne nous concerne pas non plus militairement.
01:54Et donc, le chef d'état-major dit, détrompez-vous, ça nous concerne à plusieurs effets.
02:00D'autres se sont exprimés aussi sur le fond, c'est-à-dire, bien sûr, militairement,
02:05face à des agissements russes, mais aussi de manière, oui, civilisationnelle.
02:09Bien sûr, bien sûr, nous, on refuse, bien sûr, l'aspect civilisationnel.
02:13Mais quand vous avez une partie des protagonistes qui le veulent, c'est compliqué de dire non.
02:19Ça n'est pas cela.
02:20Mathieu, la question se pose aussi aux États-Unis.
02:22Est-ce qu'on est prêt psychologiquement sur place à envoyer des soldats se battre à l'étranger ?
02:27On ne parle pas là de la volonté éventuelle de les envoyer, soyons clairs.
02:31Non.
02:32Oui, j'ai compris.
02:34Alors, je suis un peu surpris, effectivement, du débat qui s'est installé en France ces dernières heures
02:38autour de la déclaration du général Mandon.
02:40Bon, je ne suis pas intimement convaincu qu'il y ait une si grande différence
02:44entre la capacité de la France à soutenir son armée engagée dans la guerre,
02:49dans une guerre juste, et la même capacité ici aux États-Unis.
02:53Quand les Américains sont en désaccord avec l'engagement des forces armées américaines dans un conflit,
02:58ils le formulent très clairement, que ce soit au Congrès ou dans la rue, d'ailleurs,
03:02en tout cas depuis la guerre au Vietnam,
03:04qui était la première occasion pour les Américains de s'exprimer sur un sujet comme celui-là,
03:08puisque les précédents conflits étaient des conflits dont la légitimité était absolument incontestable.
03:15Et on se souvient des mobilisations américaines des années 60 et 70,
03:19et pour ne nommer qu'une seule des figures connues,
03:22on peut parler par exemple de John Kerry, officier d'infanterie,
03:25homme de gauche, en tout cas ici aux États-Unis,
03:28multidécoré qui, en rentrant à Washington,
03:31le devoir largement accompli est devenu un ardent partisan de la paix,
03:36et sans doute à raison, d'ailleurs, au regard de l'histoire.
03:38Ensuite, si on doit parler de la France,
03:41de mon point de vue, ça n'est que mon point de vue,
03:43exceptionnellement,
03:44douter de la capacité de la France à soutenir son armée engagée dans une guerre juste,
03:48c'est bien mal connaître la France, dans le fond,
03:50et ses soldats, surtout ses soldats.
03:52Elle a démontré dans son histoire, chaque fois que cela a été nécessaire,
03:56d'abord que le soldat français est sans doute parmi les plus déterminés du monde,
04:00jusqu'à à la fois extrêmement performant,
04:03et surtout tout à fait conscient du sens de l'engagement auquel il consent.
04:07C'est ça la différence du soldat français,
04:09sa conscience de l'engagement auquel il consent.
04:13C'est peut-être sur ce dernier point qu'il y a une différence, d'ailleurs,
04:16entre le soldat américain et le soldat français,
04:18mais quoi qu'il en soit,
04:19on peut effectivement entendre les appels du chef d'état-major des armées français
04:23à faire bloc derrière son armée,
04:25si cela était nécessaire,
04:27mais si vous me le permettez,
04:28j'aurais aussi une pensée émue et presque compassionnelle
04:31pour le soldat russe qui devra hypothétiquement affronter le cas échéant,
04:36ce soldat français.
04:38Un soldat français qui est connu pour défendre les frontières de son espace vital
04:42quand cela s'impose,
04:44comme ce serait le cas en Ukraine.
04:46Et croyez-moi, la dernière personne qu'un mougique a envie de croiser sur un champ de bataille,
04:51ce n'est peut-être pas un discours que vous entendez beaucoup de votre côté de l'Atlantique en ce moment,
04:54mais croyez-moi, c'est la réalité de vos campagnes et de vos cavernes,
05:00c'est le soldat français.
05:01Gauthier, un dernier mot ?
05:02D'un mot, ce qu'a dit Mathieu,
05:04il y a un mot qui est particulièrement important,
05:06c'est la guerre juste.
05:07Ce n'est pas une question d'opinion,
05:09ce n'est pas une question de choix esthétique.
05:11Il y a un agresseur clairement identifié,
05:14agresseur qui a des visées impérialistes,
05:17voilà, c'est tout.
05:18Quand on dit qu'on est opposé à cette guerre,
05:20c'est bien beau,
05:21vous voyez les milieux d'extrême droite en France qui sont opposés,
05:24bien sûr,
05:25mais qui est à l'origine d'un trouble et d'un désordre ?
05:28Encore une fois, pour ceux qui aiment l'ordre,
05:30ce n'est vraiment pas Poutine qui est là pour le défendre.
05:33Et quand c'est intéressant, ça passe toujours, trop vite.
05:35Merci beaucoup Gauthier, merci Mathieu.
05:37On se retrouve très vite Mathieu.
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