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  • il y a 1 jour
Les signaux d’alerte autour d’une possible bulle de l’IA se multiplient : Peter Thiel a vendu l’intégralité de ses actions Nvidia, jugeant les valorisations trop élevées, tandis que la BCE avertit que la flambée des géants de l’IA menace la stabilité financière. Entre repositionnement stratégique d’investisseurs majeurs et craintes institutionnelles d’un krach, le marché de l’intelligence artificielle apparaît plus que jamais sous tension.

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Transcription
00:00C'est parti pour le grand débrief de l'actu tech de Smartech.
00:07Vous nous regardez en direct, il est 10h45 sur la chaîne Bsmart comme tous les jeudis.
00:11Aujourd'hui autour de la table avec moi Charles Salvaudon, bonjour.
00:14Vous êtes expert en géopolitique au sein du Centre Européen de Droit et d'Économie
00:19et vous êtes venu avec votre nouveau livre, votre ouvrage sur la géopolitique,
00:24cette force qui bouleverse tout.
00:25Avec vous aujourd'hui pour ce débrief, Pascal Malotti, directeur de la stratégie chez Valtech.
00:31Bonjour Pascal, comment ça va ?
00:33Très bien, merci.
00:34Ça tombe bien, on va beaucoup parler business, stratégie, vente, ça se bouscule encore une fois dans l'actualité.
00:40Et puis avec nous également Eric Lekelenek, avocat. Bonjour cher maître.
00:44Bonjour Delphine.
00:45Vous allez bien également ?
00:46Formidablement bien comme on dit sur certains réseaux sociaux.
00:49Alors, on va parler aujourd'hui de Chousse France.
00:52On va voir ce qu'il faut retenir de ce sommet qui met à l'honneur les entreprises françaises qui investissent sur notre sol.
00:57On va aussi s'intéresser à l'intelligence artificielle et la question éternelle, j'ai envie de dire en tout cas,
01:03ça fait des jours et des jours qu'on se la pose, bulle ou pas sur l'IA.
01:07On a vu les alertes de la Banque Centrale Européenne, on a entendu les grands investisseurs aussi commencer à changer leur braquet.
01:16On va voir ce qu'en pensent nos commentateurs aujourd'hui.
01:20Mais je vous propose qu'on démarre avec la découverte d'un robot.
01:23Et il est en direct ce robot.
01:25On va parler de ces humanoïdes qui vont peut-être bouleverser l'éducation,
01:29en tout cas dont la vocation est véritablement d'engager une transformation dans ce domaine.
01:34Et pour lancer cette discussion, on est avec Stéphane Bobo.
01:36Bonjour Stéphane.
01:38Bonjour.
01:38Sur Educatech Expo, c'est très chouette de vous avoir en direct avec nous.
01:44Vous êtes le fondateur président d'Innovec, un spécialiste de la distribution de produits connectés,
01:48en particulier autour du concept de la maison du futur.
01:51Et vous avez annoncé un partenariat important avec Unitri Robotics,
01:58qui est connu pour ses robots quadrupènes, mais aussi humanoïdes.
02:02Et donc, vous en avez un derrière vous, on commence à l'apercevoir.
02:05Il s'appelle G1 et vous le destinez au marché éducatif français.
02:10En tout cas, vous êtes là pour ça, pour commencer à envisager sa distribution.
02:15Quand on parle du marché éducatif pour un robot humanoïde, on adresse qui ?
02:19C'est pour le mettre dans des écoles ?
02:21C'est pour le faire travailler sur des nouveaux programmes ?
02:23Quelle est sa vocation ?
02:26Alors, en effet, comme vous l'avez dit, on est à l'aube d'une révolution industrielle
02:29avec l'arrivée de la robotique humanoïde qui sort maintenant des laboratoires, des prototypes.
02:34On est à l'année zéro de ce marché-là.
02:38Et donc, le robot G1 qui est avec moi aujourd'hui, c'est un produit qui est en fabrication de masse.
02:45Donc, on est aujourd'hui en capacité à le commercialiser.
02:48Et donc, l'idée, c'est d'accélérer en fait l'apprentissage de la robotique humanoïde au sein de l'éducation française.
02:55Ah, c'est sympa, il nous fait un bisou !
02:57Et donc, ces robots, l'idée, c'est de pouvoir sensibiliser dès le plus jeune âge dans l'éducation à l'apprentissage de l'IA et de la robotique.
03:11Et donc, c'est une formidable plateforme de programmation parce que ces robots aujourd'hui ont toutes les capacités d'apprentissage.
03:19Et l'idée, c'est de mobiliser la recherche française, les écoles, les universités à apprendre à rendre ces produits de plus en plus autonomes et intelligents
03:30parce que l'ambition, c'est de les doter d'un cerveau français.
03:34Oh là, qu'est-ce que ça veut dire ça, les doter d'un cerveau français ?
03:37Je ne sais même pas si je serais capable de le définir pour moi personnellement.
03:41Qu'est-ce que c'est mon cerveau français ?
03:44Alors, un cerveau dans un robot humanoïde, ça va être tout son apprentissage, en fait.
03:49L'apprentissage, le fait de pouvoir les rendre autonomes, parce qu'aujourd'hui, ce robot est téléopéré avec une télécommande.
03:58Et donc, il a certaines fonctionnalités qui ont été développées.
04:00Donc, il est parfaitement mobile.
04:02Il retrouve son équilibre tout seul.
04:05Il est tellement mobile qu'il est parti, il en a marre.
04:08Oui, il se balade dans le salon.
04:11Mais l'idée, c'est de pouvoir le rendre autonome.
04:14Et donc, pour ça, il va falloir le doter de capacités d'apprentissage.
04:19Et c'est là où l'IA a un rôle extrêmement important, parce que grâce à l'IA, on va pouvoir l'entraîner.
04:25Il va pouvoir reconnaître des objets, il va pouvoir les saisir, il va pouvoir les déplacer.
04:30Et donc, c'est là où nos ingénieurs doivent être mobilisés pour développer ces stratégies d'apprentissage.
04:36C'est ça, un cerveau français, en fait.
04:39Il va falloir que l'intelligence de réaction, de la dextérité pour prendre des objets, les déplacer.
04:47C'est là où on a besoin de nos ingénieurs.
04:49Et donc, la mission d'Innovate, ça va être de développer cet écosystème français
04:53en mobilisant à la fois les forces académiques, mais aussi les sociétés dans l'IA, les startups,
05:01pour créer cet environnement logiciel et qu'on puisse le doter d'un cerveau français.
05:07Ok, mais donc, ça veut dire que c'est plutôt un robot qui est destiné à apprendre.
05:12En fait, c'est lui l'objet d'apprentissage.
05:15Vous ne l'imaginez pas tout de suite, donc, dans l'environnement scolaire ou pour l'éducation des enfants ?
05:23Non, alors ça, on n'en est pas à cette étape-là.
05:26Là, il faut voir que, je dirais que le corps est donc mature en termes de production industrielle.
05:34C'est très impressionnant, les capacités de déplacement et de mouvement.
05:37Donc, on a un corps qui est extrêmement stable aujourd'hui.
05:41Et l'enjeu, c'est de le programmer, c'est de lui donner des capacités
05:46pour qu'il puisse évoluer en autonomie dans des environnements tels que la logistique, par exemple,
05:52où il y a des pénuries d'emplois, où il y a de la pénibilité,
05:56et donc d'être en renfort sur certaines fonctions dans l'industrie aussi,
06:00sur des chaînes de production.
06:01Demain, dans des hôpitaux, il sera en soutien du personnel soignant.
06:05On a déjà des expérimentations en cours avec certains centres hospitaliers
06:10en contact avec des enfants également,
06:13pour pouvoir interagir avec eux, avec des enfants autistes.
06:16On le fait avec le LIRM de Montpellier, par exemple.
06:20Et dans quelques années, il sera à même à rentrer dans nos foyers,
06:25d'être à nos côtés, de pouvoir aussi être en soutien,
06:29tenir compagnie à des personnes âgées.
06:31En tout cas, c'est l'ambition vers laquelle on va à horizon 5-10 ans.
06:35Ok. La question qu'on se pose souvent, c'est est-ce qu'on a besoin d'avoir un humanoïde
06:40pour faire tout ça, pour être le robot qui va transformer l'industrie,
06:45pour être le robot qui va venir en soutien du système soignant
06:51ou d'assistance aux seniors, comme on en voit beaucoup au Japon.
06:55Est-ce que le form-factor, j'ai envie de dire humanoïde, ça vous semble pertinent ?
06:59Est-ce que vous voyez vraiment cette révolution arriver ?
07:03Pascal ?
07:04Dans une société où il y a une base de la démographie,
07:07un vieillissement de la population, ça va devenir de plus en plus...
07:11Et il y a une acceptation, on va dire, de l'immigration de plus en plus faible,
07:17ça va devenir absolument indispensable.
07:19Donc on le sait...
07:19Mais est-ce qu'il se pose d'avoir une forme humaine ?
07:21On a besoin de s'identifier à quelque chose et la forme humaine nous permet d'être rassurés en tant qu'individus.
07:28Donc on a vu aussi la Silicon Valley Neo, qui est ce nouveau robot qui serait là pour vos tâches ménagères
07:34et toutes les tâches à faible valeur ajoutée que l'on ne souhaite pas faire,
07:38sa lessive, le remplissage de son lave-vaisselle.
07:42Donc je pense que c'est la bonne direction.
07:44Ah oui, ok.
07:46Moi j'ai entendu l'argument qui dit que finalement notre monde a été construit pour une autre forme factor,
07:51pour deux bras, deux jambes, donc c'est plus simple, ça évite de tout réadapter.
07:55D'un autre côté, quand je vois justement ces robots mettre du linge dans la machine,
08:00je trouve que c'est quand même un peu laborieux,
08:02on aurait peut-être besoin de robots plus efficaces dans leur forme, plus spécialisées.
08:06C'est un vieux fantasme, je pense, de...
08:08Un peu SF ?
08:10C'est un vieux fantasme de l'humanité, d'arriver à remplacer l'humain, on va dire, par la machine
08:20et de lui donner une forme humaine.
08:23Voilà, moi ça fait des décennies, on le voit dans le cinéma, on le voit aujourd'hui avec l'IA.
08:32Mais c'est vrai qu'on voit que ça progresse quand même.
08:34On a de plus en plus d'exemples que...
08:37Je crois que c'est Elon Musk qui disait que de toute façon, à horizon 25 ans, on en aurait tous un chez nous.
08:45Donc typiquement, je ne crois pas qu'il y ait encore de rupture technologique
08:49et on le voit, il y a encore des limitations aux capacités de ces robots humanoïdes.
08:54Dans tous les cas, ce que je voulais dire, c'est que législativement,
08:57le RIA a posé des bases aussi avec le bouton on-off qui devrait figurer.
09:02Le RIA, c'est le RIA acte en fait, le règlement sur l'intelligence artificielle.
09:05Absolument, et que typiquement, peut-être que d'ailleurs, sur la responsabilité de ces robots,
09:09en revanche, il sera nécessaire, le moment venu, de compléter la réglementation.
09:12Ah oui, il va falloir vous y mettre tout de suite parce qu'à la vitesse où ça progresse, cher ami.
09:17Pour le moment, la directive responsabilité de l'IA a été mise de côté,
09:20donc ce sera peut-être pour la prochaine mandat d'IA.
09:22Est-ce que vous pensez de l'intervention de l'intelligence artificielle
09:25dans le milieu éducatif, au milieu des élèves, des enfants ?
09:30Est-ce que ça vous semble pertinent, dès le plus jeune âge,
09:32justement de les éduquer aussi à la robotique,
09:34en les familiarisant à ce sujet, en mettant des robots à l'école ?
09:38Non, je pense que c'est bien de les préparer au monde de demain,
09:41surtout dans un pays où en ce moment, on ne parle que de projets de retraite,
09:46donc on est en train de s'imaginer déjà dans une EHPAD géante.
09:49Donc non, c'est quelque chose d'absolument nécessaire,
09:53de voir après comment on calibre l'utilisation de l'intelligence artificielle
09:57dans les processus pédagogiques, ça c'est encore un autre débat,
10:02comment on prépare aussi les enseignants,
10:04parce qu'aujourd'hui, 45% des enseignants aimeraient des formations sur le sujet,
10:1020% des enseignants utilisent l'IA aujourd'hui quotidiennement,
10:13et 75% voudraient bénéficier de formations progressives.
10:17Donc 870 000 enseignants à faire bouger, le fameux mammouth,
10:24ça va demander énormément de formations continues,
10:29donc de ce point de vue-là, il faut partir dès maintenant.
10:32Stéphane, là sur Educatech Expo, vous envoyez des profs et tout ça,
10:37comment est-ce qu'ils réagissent face aux robots, face à G1 par exemple ?
10:41Écoutez, ils sont très intrigués, en effet, de voir ces machines déjà déambulées dans les allées du salon,
10:49et en même temps fascinés par l'opportunité que ça va représenter
10:55de pouvoir créer justement des nouveaux cas d'usage et de sensibiliser les jeunes.
11:01Donc il y a tout type de réaction, il y a des gens à la fois fascinés, parfois apeurés,
11:04parce que c'est vrai que ça peut se surprendre d'avoir cette représentation physique.
11:10Il faut voir que justement, le vrai enjeu derrière cette mécanique, c'est l'IA, c'est l'intelligence,
11:18c'est l'interaction, c'est ce qu'on va pouvoir créer.
11:20Le robot n'est qu'une représentation physique quelque part de ces interactions,
11:26c'est ça qui peut être surprenant.
11:28Et donc, vous savez, je reviens d'un voyage en Chine la semaine dernière,
11:34là-bas, le gouvernement a promu l'IA et la robotique dès l'âge de 6 ans.
11:43Donc c'est une matière qui est maintenant enseignée dès l'âge de 6 ans.
11:47Ça montre le niveau de sensibilité et d'importance qu'a pris la Chine sur cette révolution industrielle.
11:55Et c'est pour ça qu'on a raté, vous savez, en Europe, certaines révolutions
12:00telles que le PC ou le smartphone il y a plus de 20 ans, 25 ans.
12:04Il faut qu'on fasse partie de cette nouvelle révolution industrielle
12:07sur laquelle il y a toute une économie qui va se développer.
12:13Et il faut que la France et l'Europe prennent part très, très tôt.
12:17C'est pour ça que l'éducation, la recherche doit être en première ligne sur cette nouvelle révolution.
12:23Merci beaucoup Stéphane Bobo. Je crois qu'on est tous d'accord avec lui sur ce point.
12:28Merci Stéphane Bobo. Je rappelle, vous êtes le fondateur président du groupe Innovate.
12:32On vous souhaite un bon salon Educatech avec votre G1.
12:36Allez, nous on enchaîne sur Chousse France.
12:38Donc ce sommet qui met en valeur les entreprises qui investissent sur le sol français,
12:43en tout cas qui nous choisissent pour investir.
12:44151 projets ont été présentés dans vraiment des secteurs très variés.
12:50Nous, on va s'intéresser plus particulièrement au numérique, évidemment.
12:53Qu'est-ce que vous en retenez, vous, de Chousse France ?
12:55Et comment vous voyez ce sommet ?
12:57Vous vous dites que c'est un moment important ?
13:01De quel sommet parle-t-on ?
13:04Celui de rattrapage pour les entreprises françaises,
13:06qui était un événement de calinothérapie pour rassurer les patrons français,
13:11ou celui qui s'est déroulé en début d'année ?
13:13Donc déjà, il y a des tournements de concept.
13:15Parce que Chousse France, normalement, c'est un événement pour attirer les investisseurs étrangers.
13:20Donc là, c'était un exercice, on le sait, de réassurance pour les patrons français,
13:24pour leur dire que l'environnement dans lequel ils éteignent n'est pas trop hostile.
13:28C'est clair que quand ils ouvrent le journal le matin...
13:30C'est pas si évident.
13:31C'est pas si évident, donc de ce point de vue-là.
13:33Et ensuite, on le sait, c'est un événement qui a été monté à la va-vite.
13:37Il a fallu essayer de trouver des nouveaux projets,
13:42donc de racler les fonds de tiroir pour les entreprises,
13:44parce que 20 milliards avaient déjà été annoncés, sur les 30,4 milliards.
13:48Mais c'est vrai, pour être positif, parce que parfois, voilà,
13:51j'aborde en bon français le sujet par le côté négatif.
13:56Mais quelques beaux projets sur la tech.
13:58Je pense au projet de NVIDIA, Mistral, BPI France et MGX,
14:03qui va être finalement une sorte de pôle intégré verticalement,
14:09avec à la fois un pôle de formation, de recherche, un data center,
14:14et aussi des capacités de calcul HCP.
14:17Donc évidemment, les sommes qui sont en jeu sont très, très éloignées.
14:20Oui, tout à fait.
14:22Très éloignées de ce qu'on voit aux États-Unis,
14:24mais il y a quand même quelques beaux projets.
14:26Le projet de E-Vallée aussi, à Cambrai,
14:28même si ça ne créera jamais 4 000 emplois, j'en suis persuadé.
14:32Mais néanmoins, il y a quelques beaux projets dans la liste sur la partie technique,
14:36et c'est des projets d'infrastructure.
14:37Néanmoins, c'est des data centers, on le sait.
14:39Alors, est-ce que vous avez le même point de vue ?
14:42Non, je vais me faire un peu l'avocat du diable,
14:44pour donner un peu de positivité au discours que je viens d'entendre.
14:48Non, je pense que, je rejoins relativement tout ce que vous avez dit, Pascal,
14:54mais je pense qu'il y a l'enjeu stratégique de la souveraineté technologique.
15:00Il n'est jamais tard pour bien faire, comme on dit.
15:04C'est aussi un moyen d'être de plus en plus indépendant,
15:09aussi bien des États-Unis que de l'Asie.
15:12Il faut commencer par quelque part.
15:14Il y a des beaux projets concernant le cloud,
15:17concernant l'intelligence artificielle,
15:20concernant également les semi-conducteurs.
15:23En tant que Français, encore une fois,
15:27on est toujours pessimiste, on est toujours dans cette logique-là.
15:29Mais est-ce que ça veut dire qu'on ressort finalement les dossiers
15:31ou pour montrer que tout se passe bien ?
15:34Ou est-ce que vous pensez que c'est vraiment un booster ?
15:37Encore une fois, on n'est pas dans un monde parfait
15:41et il faut bouger, comme on dit.
15:45Je trouve que France n'est peut-être pas parfait,
15:47mais au moins ça a le mérite d'exister.
15:50Eric est d'accord avec Charles ?
15:51Absolument, et moi j'y vois d'ailleurs une complémentarité
15:53entre ces différents événements et formats.
15:56Bien sûr qu'on a besoin des investissements internationaux,
15:59l'écosystème est arrivé par ces grands acteurs du numérique,
16:04mais aussi, on l'avait vu sur la dernière édition internationale,
16:07du real estate, puisque pour faire des data centers,
16:10il faut d'abord et avant tout des locaux.
16:12Je pense à Brookfield, le canadien,
16:13puis à un américain aussi sur les rangs.
16:14Et tout ça, ça crée ou engage en tous les termes une dynamique
16:19que l'on retrouve aussi au niveau national,
16:21qui crée un relais aussi pour impliquer peut-être des PME,
16:25mais aussi des startups qui se sentiraient un petit peu éloignées de tout cela.
16:28Et la dynamique est d'autant plus favorable que,
16:31hasard du calendrier, on a eu aussi ce sommet franco-allemand
16:34dans la foulée du sous-france franco-français.
16:35La souveraineté numérique européenne.
16:37Qui, alors, n'annonce que 12 milliards d'investissements,
16:40mais met en place aussi des partenariats au niveau européen.
16:43Par exemple, Mistral avec SAP, moi, je trouve ça plutôt intéressant.
16:47Alors, est-ce que vous vous êtes laissé convaincre, Pascal,
16:50carton rouge ou carton vert pour Chousse France ?
16:52On s'engage ?
16:53Carton vert.
16:53Allez, carton vert.
16:54C'est optimiste.
16:55Ah ben alors ?
16:57Moi, je veux juste voir vraiment les projets qui seront réalisés
17:01par rapport aux effets d'annonce.
17:02C'est toujours l'élément très important.
17:04Qu'est-ce qui sera investi réellement par rapport à ces effets de com ?
17:07Ouais.
17:07C'est tout.
17:08Sinon, ce ne sera pas Chousse France,
17:09ce sera Chousse à l'allemand de France.
17:11Chousse, salut !
17:12Moi, ce qui m'inquiète quand même,
17:15c'est qu'effectivement, on parle d'infrastructures
17:16et on peut se dire, c'est bien parce que là,
17:18on investit dans le dur, finalement, en France.
17:21Mais est-ce qu'on ne devient pas, la France,
17:23simplement un fournisseur de matières premières
17:24parce qu'on est très attractifs pour notre énergie décarbonée ?
17:28Ça ne vous inquiète pas, ça ?
17:30C'est l'un des enjeux.
17:32Oui, mais de toute façon, on est obligé de passer par ces infrastructures
17:34si demain, on veut avoir tous les produits et services
17:36et on en parlera dans le sujet suivant sur la Budia.
17:39Donc, c'est très bien que ça se concentre en France
17:42puisqu'on le sait, on a un avantage concurrentiel,
17:45c'est notre énergie nucléaire.
17:47Autant en profiter.
17:49Donc, autant profiter de l'erreur historique de l'Allemagne.
17:52C'est-à-dire qu'on met au service notre matière première décarbonée,
17:56qui est l'énergie nucléaire,
17:57au service des grands projets, des hyperscalers, quand même.
18:00Il faut être clair.
18:01Complètement.
18:02Oui.
18:03Totalement.
18:03Moi, je pense qu'il y a de la place pour tout le monde.
18:05Donc, sincèrement, les deux sont complémentaires.
18:07De toute façon, quel que soit le projet numérique,
18:09il y a des données lambda et des données sensibles.
18:12Il doit y avoir une cloud stratégie,
18:13comme il y a une stratégie IA par rapport à la sensibilité de ces données.
18:17Donc, encore une fois...
18:18La stratégie, moi, je ne l'entends pas, la stratégie sur le cloud.
18:21J'ai l'impression que là-dessus, on a quand même un peu abandonné.
18:26En tout cas, je veux dire, en discours politique.
18:29Alors, ça nous amène aussi à...
18:30Je ne parle pas de l'écosystème,
18:32parce qu'il y a un écosystème, effectivement,
18:33qui se bat aujourd'hui pour qu'on ne lâche pas ce sujet du cloud.
18:36Mais je pense qu'on ne peut pas mener tous les combats en même temps.
18:40Et justement, le règlement omnibus européen,
18:43qui va simplifier aussi un petit peu cette réglementation européenne,
18:46va dans le sens de, bah oui, pour la donnée lambda,
18:49moi, ça ne me pose pas de problème d'être dans un grand cloud public,
18:52dès lors qu'évidemment, il y a la garantie minimale de confidentialité.
18:56Donc, après, sur les données stratégiques,
18:58R&D, militaire, sécurité, oui, il faut investir,
19:02oui, sur l'éducation pour protéger nos jeunes,
19:04oui, sur la liberté de communiquer.
19:06Là, on a une donnée sensible qui nécessite,
19:10aussi bien sur cette infrastructure hardware,
19:12j'ai envie de dire, que software IA,
19:13d'avoir un niveau de sécurité supérieur,
19:16mais ne confondons pas tout,
19:17et encore une fois, il y a de la place pour tout le monde,
19:19chacun son niveau.
19:20Alors, on va parler de la bulle ou non
19:22autour de l'intelligence artificielle.
19:25Donc, la Banque Centrale Européenne, la BCE,
19:27a sonné l'alerte,
19:28on a des grands noms de la finance
19:29qui réduisent leurs expositions
19:32dans Nvidia,
19:34qui disent vraiment clairement redouter
19:36l'éclatement d'une bulle spéculative.
19:39Bon, je ne vais pas vous citer tous les exemples,
19:41mais est-ce que, déjà, sur le terme de bulle,
19:44est-ce que vous avez l'impression
19:45qu'on est face à une menace de bulle classique ?
19:48Non.
19:50Pourquoi ?
19:50Je ne pense pas.
19:53Lorsqu'on réfléchit un petit peu
19:55à l'intelligence artificielle,
19:58on est sur un domaine qui est extrêmement solide,
20:01et je pense que...
20:05Solide, c'est-à-dire ?
20:06Solide en termes de valorisation,
20:09en termes de projet,
20:10et il y aura des effets de correction.
20:13Alors, on pourra peut-être avoir une bulle sectorielle,
20:17mais pas une bulle au sens où on l'entend
20:20comme on a pu le vivre
20:22il y a une vingtaine d'années,
20:25sur les télécommunications, par exemple,
20:28je pense à tout ce qui s'est passé à l'époque
20:30avec Alcatel,
20:32où ça a vraiment fait un très grand nettoyage.
20:37Là, on est quand même sur un domaine qui...
20:40Il y a moins de trucs à nettoyer, finalement,
20:41parce qu'il y a beaucoup moins d'acteurs.
20:42Non, mais je pense qu'il va y avoir
20:44des effets correctifs.
20:46Tous les projets ou les business models
20:50ne sont pas forcément solides
20:51vont être, on va dire,
20:54vont partir avec l'eau du bain.
20:56Mais comme dans toute activité...
20:57Mais Charles, y a-t-il un business model ?
20:59Je pense qu'il y a certains acteurs
21:02qui ont des business models très solides.
21:06Encore une fois, on ne peut pas...
21:08C'est très compliqué.
21:09D'abord, personne n'a de baguette magique
21:11ou de boule de cristal.
21:14Les histoires de bulles spéculatives,
21:16c'est toujours les mêmes histoires.
21:18Vous avez un certain nombre d'acteurs
21:20qui sont pessimistes,
21:23qui vont essayer de prédire l'avenir
21:25et à chaque fois,
21:27ça ne se passe jamais
21:29comme les prédictions, on va dire, sont faites.
21:35Je pense que pour moi, c'est un faux débat.
21:38Donc Charles, vous dites quoi ?
21:39Oui ou non ?
21:40Bulles ou pas bulles ?
21:41Pas bulles.
21:42Pas bulles.
21:43D'accord.
21:44Qui est d'accord avec Charles ?
21:45Également.
21:46Éric ?
21:46Pas bulles, parce qu'effectivement,
21:48malgré tout, la chaîne de valeur
21:49est aussi à plusieurs niveaux sur l'IA.
21:51On va avoir des IA de plus en plus expertes
21:53qui nécessitent aussi d'avoir des start-up
21:56et des futures licornes
21:58qui typiquement développent des IA.
22:00On l'a vu dans l'éducation,
22:01on le verra bien sûr,
22:02dans la finance, la banque,
22:04mais aussi, je pense,
22:06la gestion personnelle.
22:08Et tout ça pour dire que,
22:09par rapport à ce qu'on a vécu
22:10sur la bulle Internet,
22:12alors j'en ai pas l'air,
22:12mais je m'en souviens,
22:14où là, vous aviez typiquement...
22:15C'est vrai que vous êtes tellement jeune.
22:16Merci.
22:17Des plateformes en ligne
22:18qui typiquement livraient
22:204 personnes par semaine.
22:22Là, on voit bien sur l'IA
22:24que les usages sont là.
22:25On va aller de toute façon
22:26sur des modèles payants,
22:27a fortiori avec les IA experts
22:29et les agents
22:30qui seront de plus en plus performants.
22:31On est déjà sur des modèles payants ?
22:32De plus en plus.
22:34Il y a encore un modèle gratuit
22:35qui existe, plus ou moins...
22:37Premium.
22:38Premium, voilà.
22:39Premium, je veux dire.
22:40Premium, absolument.
22:40Gratuit au début,
22:41mais très vite, il faut payer quand même.
22:42Et c'est ce qui explique
22:44que je suis relativement optimiste
22:45pour la suite.
22:46D'accord.
22:47Bulle ou pas bulle ?
22:48Rouge ou vert ?
22:49Bulle.
22:50Vert.
22:50Voilà.
22:51Vous avez changé ?
22:53Vous aviez dit pas bulle ?
22:54Non, non.
22:55Bien sûr.
22:55Non, bulle.
22:56Comme moi, on est deux verts
22:57et deux rouges.
22:59Qui assure une surévaluation du marché,
23:01c'est évident.
23:02Il y aura une correction,
23:03c'est évident.
23:04Quel sera le déclencheur ?
23:05Moi, je pense qu'il faut regarder
23:06du côté d'OpenAI
23:07et son implosion possible.
23:08C'est pas possible de corréler
23:1120 milliards,
23:12ils vont faire cette année
23:13de chiffre d'affaires
23:14et des lettres d'engagement
23:16qui vont jusqu'à 1,4 trillion
23:18de dollars jusqu'en 2033.
23:20Ils trouvent où l'argent ?
23:21Ça, si il faut indiquer
23:23que potentiellement,
23:23ils allaient avoir recours
23:24à de l'argent public.
23:26Les contributs vont financer
23:27le développement d'OpenAI.
23:28On est en plein délire.
23:30Moi, je pose une autre question.
23:31Comment on peut justifier
23:325 trillions de dollars
23:33de valorisation de Nvidia
23:35sans avoir en face
23:36normalement l'équivalent
23:37en termes de produits
23:39et services
23:39grand public ?
23:42Il est où ce marché
23:42aujourd'hui ?
23:44Je le cherche.
23:45Nulle part.
23:45Introuvable.
23:46Dans 5 à 10 ans,
23:47il est où ?
23:47Personne n'est capable
23:49de le dire.
23:50On peut quand même dire
23:50que c'est normal
23:51que le marché soit rassuré
23:52en voyant que les résultats
23:53d'Nvidia sont même
23:54au-dessus des attentes.
23:55C'est de l'infrastructure.
23:56Voilà.
23:56C'est des GPU.
23:57Qui a des vrais carnets
23:59de commandes
23:59qui vendent véritablement
24:01leurs produits
24:02à des clients.
24:03Moi, ce qui m'inquiète,
24:03c'est le modèle
24:06des hyperscalers.
24:07C'est eux.
24:08C'est-à-dire du jour
24:09où un des hyperscalers
24:11effectivement
24:12se casse la figure
24:13parce qu'il a déliré
24:14sur ses investissements
24:15et on commence
24:16à le voir du côté
24:16de Meta.
24:17Il y a quand même
24:17aujourd'hui
24:18des doutes
24:19sur les milliards
24:21investis par Meta
24:22dans l'intelligence artificielle.
24:23Ils commencent
24:23à produire de l'endettement.
24:25Le marché commence
24:25à s'inquiéter.
24:26Ils commencent
24:26à produire de l'endettement.
24:28Amazon, Google
24:29et Meta
24:30ont annoncé
24:30en fait
24:31des programmes
24:32d'endettement.
24:33Ils vont emprunter
24:34des obligations
24:35sur le marché.
24:37Donc, très bien.
24:37Moi, je n'ai pas de souci.
24:38La question que je me pose
24:39en fait,
24:39c'est les entreprises
24:42du monde réel.
24:43Est-ce que l'Oréal...
24:44Sur le ROI ?
24:45Sur le retour
24:46sur l'investissement ?
24:46Quand l'Oréal produit
24:48son dernier déodorant,
24:49est-ce qu'il a été
24:50inspiré par de l'IA ?
24:51Le dernier véhicule
24:52de General Motors
24:53a-t-il été produit
24:54par de l'IA générative ?
24:55La réponse est bien sûr
24:56que non.
24:57Aujourd'hui,
24:57quand on parle d'IA,
24:58on parle d'efficacité opérationnelle.
25:00Donc, on parle
25:00de réduction des coûts,
25:01donc on parle
25:01de chômage de masse
25:02à terme.
25:03C'est ça l'IA
25:04pour l'instant.
25:05Alors, si demain,
25:06il y a un ROI,
25:07très bien,
25:07je pense qu'il arrivera,
25:09mais il n'est pas
25:10à la hauteur
25:11des investissements
25:12qui sont en ce moment
25:14mis sur la table.
25:14Alors, réponse, Charles ?
25:17Non, mais je pense
25:18qu'on est au début
25:18de l'histoire
25:19et il faut donner
25:22du temps au temps.
25:23On est un peu trop
25:24dans la précipitation.
25:27L'IA, ça éveille
25:29beaucoup d'attentes,
25:31peut-être beaucoup
25:32trop d'attentes
25:33dans le court terme.
25:36Je pense qu'il faut
25:37regarder ce cycle,
25:39cette nouvelle révolution
25:40industrielle
25:41dans le moyen
25:42et le long terme.
25:43et bon,
25:44il y a des inquiétudes.
25:46Le problème, c'est que
25:46là, il y a une différence
25:47de timing,
25:48j'ai envie de dire,
25:49parce que ça veut dire
25:50qu'on se dit,
25:50pour le retour sur investissement
25:52des clients finaux,
25:53il va falloir attendre longtemps,
25:55mais l'argent,
25:56il est aujourd'hui,
25:57il faut le sortir maintenant
25:58pour les data centers,
25:59pour acheter l'énergie,
26:00les capacités de calcul.
26:02On a un problème
26:03de timing, là, non ?
26:04Je ne suis pas très inquiet
26:06sur les hyperscalers
26:06parce qu'ils sont assis
26:07sur un tas d'or,
26:08ils sont capables
26:09de faire de l'endettement,
26:10ils auront la capacité
26:11à réaliser ces investissements.
26:14La question, encore une fois,
26:15derrière...
26:15Ceux qui les fabriquent,
26:16les data centers, par exemple ?
26:18Ça va être tout un écosystème,
26:20un environnement
26:20qui ne créera pas d'ailleurs
26:21d'emplois,
26:22parce qu'un data center,
26:23vous pouvez tourner
26:23avec 100 personnes
26:24sur plusieurs hectares,
26:26donc ça ne créera pas d'emplois.
26:27D'ailleurs,
26:27s'il y a une bulle spéculative,
26:28ça n'aura aucun impact
26:29sur le chômage,
26:30au moins, c'est bon.
26:30Ça, c'est le côté positif.
26:32On aura évidemment
26:33une crise économique mondiale,
26:35mais ça n'aura pas
26:36d'impact sur le chômage.
26:37Mais c'est clair
26:38que pour l'instant,
26:39on ne voit pas
26:40la réconciliation
26:41entre demain,
26:42les produits et services
26:43qui vont rapporter de l'argent.
26:45Et encore une fois,
26:45il faut que ce soit
26:46sur le grand public.
26:47Et aujourd'hui,
26:49c'est...
26:49Grand public ou entreprise,
26:50c'est le client final, en fait.
26:52Oui, mais bon,
26:53c'est très bien,
26:53ce marché va se développer.
26:55D'ailleurs,
26:56la première campagne,
26:57j'étais à Londres lundi,
26:58la première campagne
26:59que j'ai vue de Tchad GPT
26:59dans la rue,
27:00c'était une personne,
27:02une femme,
27:02qui était dans sa cuisine
27:03avec son smartphone
27:04en train de préparer
27:05son dîner.
27:06Bon, je me suis dit,
27:06s'il faut mobiliser
27:07trois datacenters
27:08pour préparer son dîner,
27:11où va le monde ?
27:11On est quand même
27:12très très mal
27:12en termes de cas d'usage.
27:14Alors moi,
27:14ce que je vois
27:14du point de vue
27:15des déployeurs,
27:17autrement dit,
27:17des utilisateurs
27:18de l'IA en entreprise,
27:20je peux vous dire
27:20que sur les use case,
27:21il y a une sélection
27:22drastique qui est faite
27:23et si ça ne marche pas,
27:24on arrête.
27:24Donc la correction,
27:25elle se fait aussi
27:25à ce niveau-là,
27:26ce qui me permet
27:27de rester optimiste
27:28et d'être toujours d'accord
27:29avec Charles,
27:30dans la mesure où
27:31si on prend les choses
27:32depuis la base
27:33sur le marché
27:34des utilisateurs,
27:36réglementation qui contraint aussi
27:38à rester sur l'IA numérique,
27:40responsable et éthique,
27:41c'est ça l'avenir.
27:42Merci beaucoup
27:43Eric Lekellenek,
27:44avocat était avec nous,
27:45Pascal Malotti
27:46de Valtech
27:47et Charles Salvedon,
27:49expert en géopolitique,
27:50qui est venu
27:50avec son nouvel ouvrage.
27:52Merci à vous
27:53de nous avoir suivis,
27:54c'était Smartech,
27:55votre émission en direct
27:56à 10h45 tous les jeudis.
27:57A très vite.
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