Skip to playerSkip to main content
  • 6 minutes ago

Category

🗞
News
Transcript
00:00On passe à la chronique élémentaire avec vous, Noémie Roche, bonjour.
00:03Bonjour.
00:04Ce devait être l'une des grandes priorités de cette COP30 qui se poursuit à Belém au Brésil,
00:09la lutte contre les émissions de méthane, de ce gaz à effet de serre très puissant
00:13qui est le deuxième responsable du réchauffement climatique derrière le CO2,
00:16ou en étant à quelques jours de la clôture de cette COP30 ?
00:20Alors il y a eu quelques avancées sous l'impulsion du Royaume-Uni,
00:24une déclaration a été signée par une dizaine de pays,
00:27dont le Japon, le Kazakhstan, la Norvège ou encore la France.
00:31Ils s'engagent ces pays à réduire drastiquement les émissions dans le secteur des combustibles fossiles.
00:37Alors on va en reparler un petit peu après pour voir de quoi il s'agit,
00:41mais globalement les experts jugent que ces progrès sont insuffisants, décevants face à l'enjeu,
00:46puisqu'on rappelle que le méthane ou le CH4 jouent un rôle majeur dans le réchauffement.
00:52C'est un gaz 28 fois plus réchauffant que le CO2 sur 100 ans.
00:56La différence, c'est qu'il ne reste que 12 ans en moyenne dans l'atmosphère,
01:00contre plus de 100 ans pour le dioxyde de carbone.
01:03Ça veut dire qu'en baissant les émissions de méthane,
01:05on peut ralentir rapidement le réchauffement dans les prochaines décennies.
01:09C'est ce que rappelle le programme des Nations Unies pour l'Environnement,
01:13qui a sorti un rapport sur le sujet en début de semaine.
01:16On va écouter la directrice adjointe de la division du changement climatique.
01:20La lenteur des mesures prises pour le climat signifie que la moyenne des températures mondiales
01:26dépassera 1,5 degrés Celsius, très probablement au cours de la prochaine décennie.
01:32Nous devons veiller à ce que ce dépassement soit aussi court et aussi faible que possible en termes de température.
01:38Nous ne pouvons pas y parvenir sans réduire les émissions de méthane,
01:41qui sont responsables, comme nous le savons, d'environ un tiers du réchauffement climatique actuel.
01:46Noémie, ce méthane, il vient d'où ?
01:51Chaque année, 580 millions de tonnes de méthane environ s'échappent dans l'atmosphère.
01:5760% sont d'origine anthropique, c'est-à-dire attribuables aux activités humaines.
02:02Les 40% restants sont d'origine naturelle.
02:06Ces émissions proviennent notamment de la décomposition de matières organiques
02:09dans des environnements privés d'oxygène, comme les zones humides,
02:12ou encore de l'activité volcanique, ou bien encore du dégel du permafrost.
02:17Vous savez, ce sont ces sols gelés en permanence, mais qui fondent beaucoup sous l'effet du changement climatique.
02:24Alors, en ce qui concerne les émissions anthropiques de méthane,
02:27celles-ci proviennent principalement de trois secteurs.
02:30L'agriculture d'abord, l'élevage de bétail, le fumier animal ou encore la culture du riz,
02:35à cause de la présence de bactéries qui dégagent du méthane en consommant les matières organiques.
02:40On a aussi les combustibles fossiles, lors de leur extraction et de leur transport,
02:45qui peuvent générer des fuites de gaz et de pétrole.
02:47Et enfin, les déchets, les décharges, les eaux usées, qui représentent environ 20% de ces émissions.
02:53Quels sont les pays les plus émetteurs ?
02:55On retrouve les pays du G20, qui émettent à une seule 65% des émissions mondiales.
02:59Les six premiers, vous les voyez sur cette infographie.
03:03On a notamment les Etats-Unis et l'Union européenne,
03:06qui, comme plus de 150 pays, ont signé le pacte sur le méthane,
03:10lancé en 2021 à la COP26.
03:12Un pacte pour s'engager à réduire les émissions mondiales de méthane
03:15d'au moins 30% d'ici à 2030, par rapport au niveau de 2020.
03:19Et ces émissions, elles continuent d'augmenter ?
03:22Elles augmentent, oui, mais moins vite que prévu.
03:25Moins 4% par rapport aux projections faites en 2021.
03:28C'est ce que montre le rapport annuel de l'ONU,
03:31qui a été publié lundi par le PNUE.
03:33On va écouter Marina, Martina plutôt, Otto.
03:37Elle est chef du secrétariat de la Coalition pour le climat et l'air pur.
03:42Les émissions continuent d'augmenter, mais les perspectives s'améliorent.
03:47Cela s'explique par les nouvelles réglementations sur les déchets en Europe et en Amérique du Nord,
03:51ainsi que par une croissance plus faible que prévue des marchés du gaz naturel entre 2020 et 2024.
03:57Ces réglementations ont permis de revoir à la baisse les niveaux de méthane projetés par rapport aux projections précédentes.
04:04Comment faire du coup pour aller plus loin ? Quelles sont les solutions ?
04:08Alors, il y en a dans le domaine des énergies fossiles.
04:10Il faut tout simplement détecter et réparer les fuites,
04:13boucher les anciens puits,
04:15arrêter le torchage, vous savez, c'est ces flammes qu'on voit brûler au-dessus des puits de pétrole.
04:20Dans l'agriculture, on peut notamment mieux gérer les rizières pour limiter les zones sans oxygène
04:25ou encore réduire la perte d'engrais qui est une source de CH4.
04:30Selon le PNUE, si on appliquait toutes ces mesures disponibles,
04:32on pourrait atteindre moins 32% d'émissions de méthane d'ici à 2030,
04:37alors qu'avec les engagements actuels, on n'arriverait qu'à moins 8%.
04:41Avec aussi des effets sur la santé et l'économie,
04:44puisque toujours selon le PNUE, s'attaquer au méthane permettrait d'éviter 180 000 décès prématurés
04:50et pourrait économiser 19 millions de tonnes de pertes de récolte d'ici à 2030.
04:55On n'a donc pas fini d'en parler.
04:58Le sujet du méthane sera d'ailleurs traité en marge du G7,
05:01présidé par la France en 2026.
05:04Merci beaucoup Noémie.
05:05On se retrouve demain en plateau pour une nouvelle chronique élémentaire.
Be the first to comment
Add your comment

Recommended