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  • il y a 7 minutes
Ce vendredi 14 novembre, dans son édito, Raphaël Legendre est revenu sur le plan de réforme de la Sécurité sociale d'Alain Juppé qui est un échec complet. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.

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Transcription
00:00Il est 6h46, retour de la matinale de l'économie.
00:03Raphaël, il y a 30 ans, Alain Juppé présentait un grand plan de réforme de la sécurité sociale
00:08pour sécuriser les comptes dans la durée.
00:10Bon, 30 ans plus tard, c'est un échec.
00:12Bah oui, la preuve, c'est que demain, les sénateurs vont débuter l'examen en commission du budget de la sécurité sociale
00:19avec un déficit rouge cramoisi de 24 milliards d'euros d'ores et déjà au compteur.
00:25On peut remercier les députés pour ce déficit.
00:28Comme un symbole, demain, effectivement, vous l'avez dit, c'est aussi jour pour jour les 30 ans du plan Juppé.
00:34En fait, les 80 ans de la sécu et les 30 ans du plan Juppé.
00:37Le 15 novembre 1995, le Premier ministre présentait un grand plan pour redresser la sécu,
00:43remettre notre sécurité sociale à l'endroit.
00:46Sur le papier, tout y était.
00:48Gouvernance modernisée, dépenses encadrées, dettes socialisées, trajectoire vertueuse.
00:53Beaucoup des garde-fous que l'on connaît aujourd'hui encore sont nés à ce moment-là.
01:00L'ONDAM, l'objectif national de dépense de l'assurance maladie pour maîtriser les dépenses de santé.
01:07L'ACADES pour amortir la dette sociale avec l'aide, souvenez-vous, d'une nouvelle taxe à l'époque qui devait être temporaire.
01:13Bien sûr, l'ACRDS, c'est en 1995 aussi que sont créées les lois de financement de la sécurité sociale
01:20qui font en parler aujourd'hui pour que le Parlement ait un regard sur les comptes.
01:24Toute l'architecture, en somme, il n'y a rien qu'à fonctionner.
01:27C'est bien simple, toutes les barrières de sécurité mises en place à l'époque ont été enjambées.
01:34L'ONDAM, il a fonctionné, il a plutôt bien fonctionné d'ailleurs jusqu'en 2020,
01:39mais depuis 5 ans, tout paravolo. Voter chaque année, il est systématiquement dépassé.
01:46Il y a une perte de contrôle totale sur les dépenses de santé.
01:51Les dépenses de santé, c'est aujourd'hui 90% du déficit de la sécurité sociale.
01:55L'ACADES, elle, à l'origine, elle devait fermer en 2009, puis on a repoussé en 2024,
02:02et puis on l'a repoussé aujourd'hui en 2033.
02:05Et on devra certainement encore la repousser plus loin encore.
02:10Dans deux ans, l'ACOS, c'est la banque de l'ACADES, risque, elle, une crise de liquidité.
02:17Le crash complet et tout le monde s'envoque.
02:20Tout le monde s'envoque, on a fait même pire, parce qu'on a creusé le trou de la sécu pendant les débats parlementaires.
02:26Pourtant, c'est bien le plan Juppé qui a posé les bases. Est-ce que tout est acheté ?
02:30Tout est acheté, non, certainement pas.
02:32C'est les bases de la gouvernance actuelle, les lois de financement de la sécu, la tutelle renforcée de l'État.
02:36Il avait créé les agences régionales de l'hospitalisation qui ont préfiguré les agences régionales de santé qu'on connaît aujourd'hui.
02:43Toute l'architecture moderne vient de là.
02:46Le problème, ce n'est pas l'architecture, c'est les incompétents et les incapables qu'on a aujourd'hui aux manettes.
02:53Notre modèle de sécurité sociale est hors de contrôle.
02:57Aucune des barrières de sécurité du plan Juppé n'a été respectée.
03:02La dernière loi de financement de la sécu prévoyait un déficit de 24 milliards d'euros.
03:06Pour 2028, on y est d'ores et déjà.
03:10Dès cette année, en 2028, la dette sociale devrait avoisiner les 175 milliards d'euros.
03:17Au rythme où on va, on sera peut-être à 200 milliards.
03:2030 ans plus tard, le constat est sans appel.
03:23Le plan Juppé, c'est un échec total.
03:25L'ancien Premier ministre lui-même, d'ailleurs, est le premier à le reconnaître.
03:28Mais ce n'est évidemment pas de sa faute.
03:30C'est celle de l'incurie de ses successeurs.
03:33Attendez, ils vont peut-être voter des économies en commission des finances.
03:35Alors on les attend toujours.
03:36On va voir au Sénat.
03:37Ça pourrait être un peu plus sérieux.
03:39Il est 6h30.

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