Ce mercredi 27 août, dans son édito, Raphaël Legendre est revenu sur une rentrée désespérante et sur le ras-le-bol chez les patrons. Cette chronique est à voir ou écouter du lundi au vendredi dans Good Morning Business, présentée par Laure Closier sur BFM Business.
00:00En fait, le jour d'un titillé à la matinale, patron, une rentrée désespérante.
00:04C'est un peu l'ambiance avant l'AREF cet après-midi.
00:06Mais oui, c'est même un peu plus que ça en cette rentrée, c'est un véritable sentiment de ras-le-bol.
00:11Chez les patrons, ras-le-bol du bazar institutionnel et politique qui bloque le pays depuis la dissolution ratée de juin 2024.
00:19Ras-le-bol de la conflictualisation systématique et permanente de la vie politique.
00:24Et de voir que le principal boulet économique aujourd'hui en France, c'est la classe politique finalement.
00:31Il y a un an, le président du MEDEF, Patrick Martin, offrait une main tendue.
00:35Bon, on en est loin.
00:37Oui, vous vous souvenez, il proposait effectivement une hausse d'impôts temporaires pour aider au redressement des comptes publics.
00:45C'était un signe de responsabilité à un moment important pour la nation.
00:51Et effectivement, il avait eu du courage Patrick Martin parce qu'il s'était pris quand même une volée de bois vert au sein du conseil exécutif du MEDEF.
00:58Tous les représentants patronaux n'étaient pas sur la même ligne, loin de là.
01:02Mais Patrick Martin avait émis deux conditions, deux conditions très claires à cette main tendue.
01:07D'abord que l'État fasse sa part du travail en réduisant ses propres dépenses.
01:14Et que ce coup de pouce ne pèse ni sur les dynamiques d'investissement, ni sur les créations d'emplois.
01:20Bon, la situation est encore pire ?
01:22Un an plus tard, effectivement, le compte n'y est pas vraiment.
01:25Voilà comment me résumer la situation.
01:29Une source patronale hier, de manière assez claire et lucide, je trouve.
01:34Après l'annonce du vote de François Bayrou sur la confiance.
01:36Jusqu'ici, on avait un problème de travail et de finances publiques.
01:40Et d'ailleurs, le Premier ministre l'a quand même expliqué à de nombreuses reprises et de manière très claire,
01:45le 15 avril, à sa conférence du 15 juillet et encore en début de semaine,
01:49désormais, on a un problème de travail, de finances publiques et de stabilité politique.
01:55Alors, il serait injuste de dire que rien n'a été fait.
01:58Bon en mal en, les dépenses de l'État ont été tenues l'année dernière, enfin cette année même.
02:03Je suis allé voir les chiffres, les derniers chiffres sont au 30 juin, à mi-année,
02:07les dépenses de l'État sont en légère baisse.
02:090,6%, c'est un véritable effort.
02:12Mais la dépense sociale, elle, explose, continue d'exploser.
02:16Et le déficit atteint déjà 100 milliards d'euros au 30 juin.
02:20Donc le compte n'y est pas, effectivement.
02:22Et en mettant la démission du gouvernement dans la balance,
02:24alors qu'il aurait pu pousser l'examen budgétaire jusqu'au bout du bout, jusqu'au 31 décembre,
02:30et peut-être qu'alors le Parti Socialiste aurait un peu plus hésité à voter la défiance
02:37contre un gouvernement à seulement trois mois des élections municipales.
02:42Les maires ont besoin de leur dotation pour les trois premiers mois de l'année.
02:46Peut-être que le vote aurait pu passer.
02:48Mais bon, d'une stabilisation, on arrive une fois de plus à une, passez-moi l'expression, bordélisation.
02:55La France va connaître quatre premiers ministres en 18 mois.
02:58C'est quand même une situation inédite.
03:01Et évidemment, les patrons ne leur disent pas merci, la classe politique.
03:06Ils ont très franchement raison d'être en colère.
03:09On verra le message qu'ils seront adressés à la REF.
03:11C'est l'ouverture aujourd'hui.
03:12On sera nous-mêmes en plateau demain matin.
03:15Évidemment.
03:15Et on suivra le discours de Patrick Martin depuis la REF en direct sur BFM Business à partir de 14h.
03:21Et puis ensuite, évidemment, les émissions délocalisées.
03:23Edwige Chevrillon qui sera sur place.
03:25Le problème, Raphaël, c'est que la question n'est pas bonne, celle posée par François Bayrou quand il dit
03:29« Est-ce que vous êtes d'accord pour dire oui ou non qu'on a un problème de dette et de finances publiques ? »
03:32Tout le monde est d'accord pour faire ça.
03:33Tout le monde est d'accord.
03:34Le problème, c'est que Sophie Binet, qui s'exprimait sur BFM TV avant-hier de la CGT, disait
03:39« 3 000 milliards de dette, oui, mais c'est de la dette pour les grandes entreprises, pour les patrons, pour les plus riches. »
03:44C'est eux qui ont profité de cet argent-là.
03:46Elle est là, la question ?
03:47Elle n'est pas sur « Est-ce qu'on a de la dette ou pas ? »
03:49Alors la question des 3 000 milliards de dettes, on peut y répondre très facilement.
03:53C'est l'irresponsabilité d'une classe politique qui depuis 50 ans n'a plus voté un seul budget à l'équilibre.
03:58Certainement pas pour les plus riches, certainement pas pour les entreprises qui payent en France
04:03le niveau de prélèvement obligatoire le plus élevé d'Europe, un des plus élevés au niveau européen.
04:10Et donc c'est bien cette classe politique qui aujourd'hui ne voit que 2027 dans son viseur
04:16et qui est vraiment dans une conflictualisation permanente,
04:19qui est l'un des principaux freins au développement économique de la France.
04:23Vous savez ce que va venir faire Emmanuel Lechypre à 7h20 face à Jean-Marc Daniel ?
04:26C'est un courageux Emmanuel Lechypre.
04:27Il va venir défendre la taxation des plus riches sur BFM Business.
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