Dans un entretien accordé au Frankfurter Allgemeine Zeitung, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a évoqué l'éventualité d'une nouvelle guerre d'agression de la Russie en 2028, voire avant, pouvant viser un membre de l'Otan.
00:00On va revenir avec vous, François, maintenant sur une petite phrase du ministre allemand de la Défense qui a beaucoup fait réagir et qui, pour tout dire, n'est pas très rassurante,
00:08dans laquelle il évoque la possibilité d'une nouvelle guerre d'agression russe en Europe, non pas dans quelques années, mais dès l'an prochain.
00:16Oui, déjà, l'année dernière, c'était le chef de la sécurité intérieure allemand qui avait déclaré que la guerre hybride que menait la Russie en Europe
00:27avait tellement augmenté ces dernières années qu'il fallait se préparer mentalement et physiquement à une guerre potentielle frontale avec la Russie d'ici 2030.
00:38Là, si on compare avec ce qu'a dit Boris Pistorius au Frankfurter Allgemeine Zeitung avant-hier, on change effectivement de calendrier
00:46puisque, regardez ce qu'il dit, certains disent qu'en 2028, c'est possible et certains historiens militaires pensent même que l'été dernier,
00:54celui qu'on vient de vivre, aura été notre dernier été en paix.
00:58Alors, évidemment, lui aussi, il regarde tous les jours le bilan des actions menées par la Russie
01:05et quand on regarde à quel point elle s'accumule et elle se multiplie, que ce soit les câbles sous-marins sectionnés en Baltique,
01:12les sabotages d'usines d'armement, les incendies de dépôt, les attentats aux colis piégés, les tentatives d'assassinats,
01:18pas plus tard qu'avant-hier, les sabotages des voies ferrées en Pologne,
01:23eh bien, vous vous dites, ça se rapproche et donc il y a la possibilité que cette guerre hybride
01:29eh bien, finisse par devenir cinétique contre l'un des pays d'Europe.
01:33Pourquoi ? Eh bien, parce que Vladimir Poutine teste tous les jours notre système de défense collective
01:39et lorsqu'il voit que la réaction n'est pas suffisamment forte, eh bien, il se dit, pourquoi pas ?
01:44Il y a des jeux de simulation qui existent déjà, par exemple, sur une attaque russe de l'Estonie,
01:49les jeux de guerre montrent que nous ne serions pas à la hauteur de ce défi-là.
01:52Mais techniquement, est-ce que c'est possible quand on voit les difficultés malgré tout
01:56que la Russie a à avancer en Ukraine après trois ans et demi de guerre ?
02:00Oui, mais en même temps, ce que recherche Poutine, ça n'est pas forcément et uniquement la conquête territoriale.
02:07C'est davantage de montrer, de prouver le plus souvent possible que l'Occident est faible, qu'il est divisé
02:16et qu'il serait dans l'embarras, dans une possible riposte par rapport à ces agressions.
02:20Regardez aussi ce que disait Vladimir Zelensky, pas plus tard qu'il y a une dizaine de jours,
02:24dans une interview au quotidien britannique de Guardian.
02:27Il disait, eh bien, il faut arrêter de croire maintenant que Poutine veut d'abord occuper l'Ukraine
02:33avant d'attaquer ailleurs, il est capable de faire les deux à la fois.
02:37C'est aussi le constat que font un certain nombre de chefs d'État-major,
02:40dont le nôtre, le chef d'État-major de l'armée française, le général Mandon,
02:45qui dit qu'il faut tout simplement se préparer.
02:47Ça ne veut pas dire qu'on va faire la guerre, mais il faut s'y préparer
02:50et il faut aussi préparer les populations à la résilience, à l'esprit de défense
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