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  • il y a 1 semaine
Tous les soirs, les chroniques du 20h BFM font leur choix dans l'actualité.

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00:00Votre choix, Didier François, ce soir, vous nous parlez donc de cette affaire d'espionnage
00:03qui est digne d'un roman d'espionnage, sauf que cette fois, c'est dénoncé par les Russes.
00:07C'est écrit par les Russes, en fait, le scénario.
00:09Et on va le voir, d'ailleurs, les premières images qui ont été données par le FSB,
00:13qui est un peu la version moderne, le sigle FSB sur l'écusson de cet homme.
00:22Il nous explique, grosso modo, que les services ukrainiens, avec les services britanniques,
00:26parce qu'il faut toujours mouiller James Bond, évidemment.
00:29Absolument, il n'y a vraiment pas de raison.
00:31On aurait tenté de corrompre un pilote russe pour qu'il leur livre le fameux MiG-31,
00:39qui est un truc assez malèze, et son fameux missile Rinzal,
00:44qui est une de ces fameuses armes dont Poutine nous menace à tour de bras.
00:51Et donc, il aurait proposé 3 millions de dollars pour que le jeune pilote livre cet avion,
00:59évidemment, sur une base de l'OTAN, par aveu, en Roumanie.
01:03Et, alors, heureusement, le FSB veillait au grain, les sbires de Poutine ont arrêté l'affaire,
01:09et le jeune militaire patriote a dénoncé la manœuvre, donc elle aurait été bloquée.
01:14– Didier, OK, c'est raconté par les Russes, mais est-ce que c'est crédible ?
01:17– Alors, en fait, on prête corriges.
01:20On n'en fait fouchement rien, si c'est vrai ou si c'est pas vrai.
01:22Le coup que l'avion eût été livré sur une base de l'OTAN hors de l'Ukraine,
01:30ça n'a aucun sens, pour le coup, là, vraiment.
01:32Mais il s'appuie sur un truc qui est réel, c'est qu'en 2024,
01:36les services ukrainiens ont effectivement réussi à détourner un pilote
01:42qui était un pilote d'hélicoptère de MI-8.
01:45Il lui avait filé 500 000 euros, le gars qui s'appelait Maxime Kuzminov,
01:49et il avait décollé de course, il s'était posé en...
01:52Il avait abattu ses deux camarades de jeu dans l'hélicoptère,
01:56il s'était posé en Ukraine.
01:57Là, les Ukrainiens avaient dit, si vous voulez, vous pouvez rester.
01:59Il a dit, non, non, je prends 500 000 euros,
02:01et il était parti faire la fête en Espagne.
02:05Bon, mal lui en a pris, puisqu'il s'est un peu trop montré sur les réseaux sociaux.
02:09On l'a retrouvé deux mois plus tard avec le corps criblé de balles
02:13dans une rue, donc liquidée par les services russes.
02:16Donc, oui, c'est pas en soi impossible, mais on n'en sait rien.
02:21Mais pour l'instant, on n'a pas la preuve.
02:22Est-ce que cet avion, ce missile-là, qui était visiblement ciblé,
02:26en tout cas, c'est ce que disent les Russes,
02:27est-ce que ce serait une cible légitime pour les Ukrainiens ?
02:29Alors là, pour le coup, oui.
02:30C'est-à-dire que franchement, pourquoi ?
02:32Parce que les missiles aujourd'hui, depuis le début de la guerre,
02:37sont un véritable problème pour les Ukrainiens,
02:39puisque tous les soirs, en fait, ils se font bombarder maintenant depuis trois ans
02:43avec des missiles longue portée,
02:44qui tapent de manière systématique les centrales électriques,
02:48les raffineries, l'épuration de l'eau, etc.
02:54Et aujourd'hui, on le voit bien, Zelensky l'a dit, c'était lundi,
02:58l'Ukraine a besoin de défense antiaérienne,
03:01ils veulent acheter 25 missiles de défense antiaérienne patriote aux États-Unis,
03:06c'est un vrai problème.
03:08Donc oui, ce serait légitime, effectivement, d'agir sur les missiles.
03:11– Alain Bauer, vous avez aussi écrit, des romans d'espionnage, récemment,
03:16la menace russe, alors là, on a cette affaire d'espionnage,
03:19la menace russe telle qu'elle est décrite aujourd'hui par l'armée française
03:21quand le chef d'état-major de l'armée, c'est-à-dire le plus haut gradé,
03:25explique que la Russie est en train de se réorganiser militairement
03:27pour être capable d'engager un combat contre nous, contre les pays de l'OTAN,
03:30que la France doit être prête à un choc dans 3-4 ans.
03:33On en est là aujourd'hui, 3-4 ans ?
03:35– Alors, les déclarations du général Mandon n'étaient pas exactement celles-là,
03:39elles étaient un peu plus modulées, ici ou là, un jour sans doute,
03:45et une confrontation qui arrive, d'abord, la confrontation, elle est là,
03:47puisque nous sommes des alliés de l'Ukraine,
03:50et que la Russie n'a jamais manqué, d'une manière ou d'une autre,
03:53parler des informations, voire plus, de s'en prendre aux intérêts français.
03:57En Afrique, c'est la Russie et ses opérateurs, notamment Wagner,
04:01qui sont à la manœuvre, avec des résultats, qu'on va dire, alternatifs,
04:05et parfois un peu compliqués, comme on le voit au Mali.
04:07– Oui, donc la Russie s'est posée en adversaire de la France.
04:10Je ne suis pas sûr que l'intérêt de la France soit de se poser tous les matins
04:12en aboyeur par rapport à la Russie, car nous ne travaillons pas dans les mêmes conditions,
04:17et nous n'avons pas les mêmes moyens,
04:19notamment en termes de respect des règles minimums d'engagement.
04:23Donc je serais plutôt pour la modération, mais nous sommes en période budgétaire.
04:27Le général Burkhardt avait été très loin aussi, le général de Villiers avant lui.
04:31On est dans une logique normale de restructuration d'une armée,
04:35qui avait été quand même passée à l'os par Bercy,
04:38et qui n'était plus qu'une armée bonsaïe, qui avait un peu de tout, beaucoup de rien,
04:42et dont chacun connaissait, hélas, les limites.
04:45Donc le réarmement est un sujet central.
04:46Le réarmement sur des sujets où nous sommes très en retard,
04:49les drones, les antidrones, l'antimissile, comme l'a dit très justement Didier,
04:54sont des enjeux où nous avons un retard considérable,
04:56qu'on rattrape d'ailleurs de manière régulière.
04:59Donc oui, il y aura une confrontation.
05:00Il y a aujourd'hui un début de guerre.
05:03Moi, je crois exactement à ce que dit Vladimir Poutine,
05:06c'est-à-dire les limites de l'exercice,
05:07et aussi à l'histoire de la Russie.
05:09L'histoire de la Russie sont des guerres très longues.
05:11Le modèle en est la grande guerre du Nord contre les Suédois.
05:14Ils perdent, ils perdent, ils perdent, ils perdent, ils perdent, ils perdent, ils gagnent par l'usure.
05:18La capacité à perdre énormément d'hommes.
05:21La bataille de Pokrovsk est une sorte de verdun à la puissance 10 pour les Russes,
05:26beaucoup moins pour les Ukrainiens.
05:28Mais comme le rapport est de 1 à 4 ou 1 à 5 en matière de forces militaires,
05:31de toute façon, quand on tue 5 Russes, c'est toujours l'équilibre pour un Ukrainien,
05:36ou quand on les blesse.
05:37Donc la situation est très dégradée, elle est problématique pour tout le monde.
05:42La posture américaine pose beaucoup de problèmes.
05:45Et pour revenir à la question initiale,
05:46il y a 15 jours, le président Maduro au Venezuela disait que la CIA avait tenté de corrompre son pilote
05:52pour faire à peu près la même chose, mais avec Maduro dans l'avion,
05:55au moins là, il y aurait eu un côté plus drôle, ou plus James Bond.
06:00Le Kinjal n'a pas un intérêt majeur, c'est un missile plutôt moderne, mais très connu.
06:04Le problème, c'est plutôt les Patriotes et les unités anti-missiles.
06:07Et le fait que les Européens, dans un moment de confiance, de volonté,
06:12décident la neutralisation du ciel aérien ukrainien,
06:15qui n'est pas un acte offensif, mais un acte purement défensif
06:20et qui nous intéresse au premier chef.
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