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  • il y a 1 semaine
Tous les soirs, les chroniques du 20h BFM font leur choix dans l'actualité.

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Transcription
00:00Mais d'abord, avec vous, Yves Tréard, votre choix ce soir, ça va concerner l'immigration.
00:05Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre, aujourd'hui patronne de France Terre d'Asile,
00:08de l'association France Terre d'Asile, relance la guerre des chiffres.
00:11Alors oui, effectivement, la guerre des chiffres est la façon de traiter l'immigration.
00:15Donc c'est une figure de la Hollandie, comme on disait, qui est patronne de France Terre d'Asile,
00:20et c'est à ce titre-là d'ailleurs qu'elle remet ce rapport,
00:23alors qu'elle est aussi, il faut le dire, parce que c'est important dans l'histoire,
00:26elle est à la Cour des Comptes aujourd'hui, conseillère maître à la Cour des Comptes,
00:30ça avait fait couler pas mal d'encre, souvenez-vous.
00:33Et qu'est-ce qu'elle dit ? Elle dit, écoutez, c'est très simple,
00:36si on régularise 250 000 immigrés en situation irrégulière,
00:42eh bien ça permettrait à la France, entre autres, d'économiser 3 milliards d'euros.
00:48Pourquoi ? Parce que si on les régularise, on favorise leur accès au travail,
00:54et à ce moment-là, qu'est-ce qui se passe ?
00:56Ils payent des prestations sociales, d'une part,
00:58et deuxièmement, eh bien, ils payent des impôts.
01:01Donc, la conclusion de Najat Vallaud-Belkacem, c'est de dire,
01:05bon, on allie finalement plus de fraternité vis-à-vis des migrants,
01:12et plus d'efficacité économique, alors qu'on n'arrête pas de dire le contraire.
01:16– Ce sont des chiffres et des titres qui ont fait bondir la droite.
01:18– Alors ça, on s'en doutait un peu, mais ça a fait bondir…
01:21– C'est vrai qu'en le disant, je me suis dit, bon…
01:23– Bien sûr, de deux façons.
01:25Ça a fait bondir la droite de la part de M. Bruno Retailleau,
01:28qui est le patron du parti LR en France,
01:33et qui dit, eh bien, mais de quoi se mêle Mme Vallaud-Belkacem,
01:37alors qu'elle est conseillère maître de la Cour des comptes,
01:39et qu'à ce titre, elle a un droit de réserve, et ça, il n'a pas tort.
01:43– Elle a un devoir de réserve, et elle ne devrait pas se mêler à ce débat,
01:47qui est un débat, vous le savez, qui est extrêmement compliqué.
01:50Par exemple, Sarah Knafo, le bras droit d'Éric Zemmour,
01:56a été mise en disponibilité, et elle a été rappelée à l'ordre,
01:59d'ailleurs, à plusieurs reprises par M. Moscovici,
02:01qui est le patron de la Cour des comptes,
02:03et donc elle s'est mise en disponibilité.
02:04Et puis, il y a une autre réaction, qui est celle de Laurent Wauquiez,
02:07alors qu'elle est assez originale, je ne m'attendais pas à ça,
02:10sur un terrain assez inattendu,
02:12on ne régularise pas des clandestins pour gagner de l'argent,
02:15la France n'est pas à vendre.
02:16– Voilà l'argument de Laurent Wauquiez.
02:18Qu'en est-il, selon vous, en fait ?
02:21– Alors, je vais vous dire, le problème de l'immigration en France,
02:24c'est que quand on l'aborde, c'est soit des propos hyper catastrophistes,
02:27soit des propos hyper iréniques, du style,
02:30l'immigration est une chance pour la France, des choses comme ça,
02:32et il est urgent de dépassionner ce débat,
02:35parce que je vais vous dire une chose,
02:36d'ici à 25 ans, eh bien, le nombre d'individus en Afrique va avoir doublé
02:43à quelques 2 milliards 500 millions d'habitants,
02:48et évidemment, sous le coup des sécheresses, sous le coup des guerres,
02:51sous le coup des problèmes qui se posent à ce continent qui est très miséreux,
02:58eh bien, si on n'arrive pas à régler ce problème,
03:00on va continuer à aller de mal en pie.
03:02Donc, ce qu'il faut, c'est essayer de regarder les chiffres en face, la réalité.
03:08Alors, la réalité, elle a été donnée assez difficilement par M. Nunez,
03:12il y a une semaine, qui a dit, bah oui, il y a 700 000 personnes
03:17qui sont en situation irrégulière en France, ça c'est la première chose.
03:20La deuxième chose, c'est qu'il faut savoir que
03:22un migrant en situation irrégulière sur deux n'a pas d'emploi,
03:27ça c'est la deuxième chose, c'est quand même aussi un problème.
03:30La troisième chose, c'est que 17% des titres de séjour,
03:35et ça c'est une particularité française, chiffre de l'INSEE, je précise,
03:3917% des demandes de titres de séjour le sont pour des raisons professionnelles,
03:44c'est-à-dire que tous les autres viennent pour d'autres raisons.
03:46Donc, en gros, si vous voulez, il ne faut pas raconter n'importe quoi,
03:52l'immigration coûte plus cher qu'elle ne rapporte dans notre pays.
03:56Si, si, elle coûte plus cher qu'elle ne rapporte, et toutes les études,
04:01beaucoup d'études en tous les cas, le montrent.
04:03Pas toutes les études, on ne va pas être d'accord là-dessus.
04:06Pas toutes, c'est bien le nœud du problème, c'est que pas toutes.
04:09Oui, mais je peux vous dire que la plupart des études le montrent,
04:13et ce qui est extrêmement intéressant, c'est qu'il y a des organismes
04:18comme le MEDEF, par exemple, qui disent qu'il faut recourir à l'immigration
04:21parce que, là, on est en situation de dénatalité.
04:25Simplement, est-ce qu'on veut continuer à accueillir des gens
04:30de la façon dont on les traite aujourd'hui ?
04:33Est-ce qu'on veut essayer de les accueillir dignement,
04:36comme ça se passe dans beaucoup de pays scandinaves ?
04:39Il serait temps qu'on mette le dossier sur la table
04:42et qu'on arrête de dire des choses qui sont fausses,
04:47en tous les cas qui ne sont pas prouvées.
04:48Bon, voilà pour le choix d'Yves.
04:52Alain Bauer, un commentaire ?
04:53Moi, j'ai écrit sur ce sujet un ouvrage assez complet
04:56sur les origines réelles de la France,
04:58et donc, une fois qu'on sort du roman national,
05:00pour revenir au récit national, c'est-à-dire à la réalité,
05:03puisque, en tant que Français, nous portons le nom de nos envahisseurs,
05:06autrement, on serait des Gaulois.
05:07Nos ancêtres ne sont pas les Gaulois,
05:09nos ancêtres sont une pluralité d'œils.
05:11Et si vous trouvez quelque chose de cohérent et de commun
05:13entre un Basque, un Breton, un Alsacien et un Corse,
05:15vous venez me le dire,
05:16« C'est que j'ai dû rater quelque chose dans les vrais cours d'histoire,
05:20l'histoire pour historien, pas pour politiste. »
05:23Donc, il y a un enjeu, vous avez raison,
05:24l'enjeu, il est de la natalité,
05:26de la qualité de l'accueil,
05:28de la manière de savoir qui paiera les retraites,
05:31quel que soit l'âge de la retraite.
05:32Et à la fin, la question centrale, elle est comment on regarnit un pays
05:37qui a été tellement atteint par la guerre de 14-18,
05:39qu'il ne s'en est jamais remis,
05:40et que depuis 14-18, à cause de son histoire coloniale,
05:44d'une part, l'Afrique, l'Empire,
05:46et à cause de la manière dont nous avons siphonné
05:49des centaines de milliers de travailleurs italiens,
05:52espagnols, polonaises et portugais,
05:54en demandant qu'ils viennent avec leur famille
05:57pour repeupler des milliers de communes
06:00où il n'y avait plus d'hommes,
06:02afin de retrouver une certaine forme de natalité,
06:05nous avons eu cette histoire.
06:07Ce que nous n'arrivons pas à assumer,
06:08c'est notre histoire coloniale
06:09et notre après-histoire coloniale,
06:11et donc à la fois cette espèce de logique de rejet,
06:15de regret, de remords,
06:17enfin une espèce de truc tellement compliqué
06:19que nous n'avons jamais eu de véritable politique
06:21d'immigration en France,
06:23ni économique, ni politique,
06:25et que nous en payons le prix
06:26depuis Giscard d'Estaing,
06:28Valérie Giscard d'Estaing et Jacques Chirac.
06:28– Alors j'allais dire,
06:29sous Giscard d'Estaing, il y avait une politique.
06:30– Non, non, depuis Valérie Giscard d'Estaing et Jacques Chirac,
06:32regroupement familial.
06:33– Bon, voilà.
06:34– Pour des raisons purement économiques.
06:36– Bien sûr.
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