00:00On passe au choix des idéalistes et on commence avec vous Yves, on va parler fiscalité, on va plutôt parler grand ras-le-bol fiscal des français.
00:09Oui, alors c'est un sujet effectivement en France, vous savez la fiscalité c'est un sujet central.
00:15Et BFM TV a demandé un sondage à Elab et ce sondage montre que les français ont beaucoup de choses à dire,
00:23à reprocher à leur personnel politique et au gouvernement sur ce sujet.
00:29Ils trouvent évidemment qu'ils payent toujours plus et trop d'impôts.
00:32Alors depuis la première élection d'Emmanuel Macron en 2017, 72% des français estiment que ça a augmenté.
00:40Alors ce qui est intéressant dans ce chiffre c'est que vous savez qu'il n'y a qu'un Français sur deux, un foyer sur deux qui paye l'impôt sur le revenu en France.
00:48Donc ça veut dire que tout le monde est mécontent, même ceux qui n'en payent pas.
00:51Ceux qui n'en payent pas, il faut le dire, ils payent des impôts indirects, parce qu'ils payent évidemment la TVA et puis d'autres taxes d'ailleurs.
00:57Mais ce qu'il a remarqué c'est qu'ils ont le sentiment que ça a augmenté et ce n'est pas vrai.
01:04Parce que si vous prenez les chiffres, vous apercevez que les impôts des ménages ont plutôt baissé de 30 milliards d'euros au total sur la période donnée.
01:15Et c'était un engagement et c'est peut-être le seul engagement qui jusqu'à présent a tenu du président de la République.
01:20Jusqu'à présent, on peut bien le dire.
01:22Jusqu'à présent, effectivement.
01:23Et il y a une chose qui est très importante là-dedans, c'est qu'il a supprimé l'impôt, la taxe d'habitation,
01:30même si aujourd'hui la taxe foncière a tendance à, et on le sait, à augmenter.
01:34En revanche, ça va changer très vite.
01:36Et là, les plus riches chez les plus riches.
01:37Il se pourrait que si tout ce qui est voté est appliqué, ils vont probablement payer peut-être 40 milliards d'impôts supplémentaires,
01:48impôts sur les sociétés et impôts pour les particuliers, les plus riches dans les mois à venir.
01:55Si le budget est voté, évidemment.
01:58Mais on se souvient de ce mouvement qui avait eu lieu, le fameux Nicolas qui paie.
02:02Est-ce que vous pensez que le consentement à l'impôt recule en France ?
02:05Alors, il recule, et ça fait plusieurs années qu'il recule, et ça, c'est grave.
02:09Alors, on a des chiffres aussi à la lumière de ce sondage qui sont intéressants.
02:1480% des Français jugent que le système fiscal actuel ne paie pas la redistribution des richesses.
02:19Eh bien, c'est faux, ça aussi.
02:21Vous voyez, il ne faut pas rester dans le sentiment.
02:23C'est faux. Pourquoi ?
02:24Parce que si la France est un des pays au monde où on impose le plus,
02:29c'est un des pays au monde où on redistribue le plus.
02:33Et notamment dans le domaine social.
02:35Vous savez que 35% du PIB en France va aux retraites,
02:41de la richesse qu'on crée, aux retraites et à la santé.
02:44C'est plus de 900 milliards d'euros.
02:47Donc, c'est quand même énorme.
02:49Donc ça, il faut le dire, on redistribue beaucoup plus que des pays comme les États-Unis,
02:55que la Grande-Bretagne, évidemment.
02:56Il y a un deuxième chiffre ici qui est intéressant,
02:59c'est que les Français trouvent qu'on ne lutte pas assez contre la fraude sociale
03:03et contre la fraude fiscale à 84 et 82%.
03:08Il faut se méfier de ces réactions-là.
03:11Pourquoi ?
03:12Parce que souvent, les révoltes en France viennent de la fiscalité.
03:16Pour reprendre les dernières années, vous vous souvenez des bonnets rouges ?
03:19Les bonnets rouges, c'était de la fiscalité.
03:20Une taxe, évidemment.
03:21Les gilets jaunes, une taxe.
03:25Vous vous souvenez des pigeons, c'était des start-upers qui estimaient qu'ils y trouvent.
03:29Encore une taxe.
03:30À chaque fois, ça, ça fait descendre les gens dans la rue.
03:34Et parfois, ça peut tourner vinaigre.
03:36Mais est-ce que là, la prochaine révolte ne pourrait pas venir du fait
03:40que justement, une certaine taxe n'ait pas été votée ?
03:42Par exemple, la taxe Zuckman, on voit bien que 59% des Français regrettent qu'elle ait été rejetée.
03:46Alors, 59%, ce n'est pas écrasant non plus, mais ça m'inspire un commentaire.
03:51C'est qu'en France, vous avez liberté, égalité, fraternité.
03:56Mais il y a une chose qui est supérieure à toutes les autres, c'est l'égalité.
04:00C'est le principe.
04:01Il y a l'égalité.
04:03On est quasiment dans l'égalitarisme en France.
04:06C'est un réflexe.
04:06On n'aime pas les riches.
04:08Et on n'aime pas ceux qui réussissent.
04:10C'est viscéral.
04:12C'est comme ça.
04:13C'est arrêté, je trouve.
04:14Parce qu'il y a plus de riches et moins de pauvres.
04:19La seule chose que j'ajouterais dans ce sondage, c'est que les Français estiment que 73%, pour 73% d'entre eux,
04:28le débat actuel est fortement inspiré de positions partisanes.
04:34C'est le moins qu'on puisse dire.
04:36Oui, positions partisanes, effectivement, avec des symboles très forts.
04:41La taxe Zuckman aussi, c'était un marqueur idéologique de la gauche, Amélie Rosy.
04:45Si on prend encore plus de hauteur, Yves, vous disiez que les Français n'aiment pas les riches.
04:52Pas du tout.
04:52Ce n'est pas ce que je voulais dire.
04:53Mais en fait, ça procède de la même structure que quand on a parlé de sentiment de bouleversement migratoire.
05:02Ce n'était pas ça, c'est ce qu'il y avait dit.
05:04D'invasion migratoire.
05:05Voilà, d'invasion migratoire.
05:06De submersion migratoire.
05:07L'invasion migratoire, c'est la différence entre les faits, puisque c'est faux, on la rappelle.
05:12C'est la différence entre les faits et le sentiment, la sensation.
05:15Et c'est exactement, ça procède de la même logique, s'agissant de ce ras-le-bol des Français,
05:19qui est un ras-le-bol sentimental, lié aussi à une inflation, à un niveau de vie, à un pouvoir d'achat qui baisse
05:24et qui n'est pas forcément factuellement vrai.
05:27Elsa, vous diriez un débat franco-français sur les riches, les taxes ?
05:32Oui, il y a quand même une nécessité de faire avancer la France et de la réformer.
05:36Et on a beaucoup de mal à trouver le chemin entre des antagonismes radicaux.
05:40Et ce qu'évoquait Yves, qui est très important, c'est que tout le monde ne paye pas l'impôt sur le revenu en France.
05:46Et ça, c'est quelque chose dont il faudra peut-être revenir.
05:49Il faudrait qu'il y ait une assiette plus large, mais que ce soit moins confiscatoire.
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