VOS QUESTIONS AU 20H - Faut-il vraiment croire Poutine quand il parle de compromis ? - Vidéo Dailymotion

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Du lundi au jeudi, notre journaliste Lisa Hadef transmet vos questions aux spécialistes du 20H BFM.

Transcript

00:00– Avec Lisa Hadef, de retour, Lisa, première question.

00:05– Première question de Jeanne, 34 ans, quand Poutine parle de compromis,

00:09est-ce qu'il faut vraiment y croire ? Il va toujours chercher à ce que les accords

00:12soient en sa faveur, dit-il. – Qui répond à ça ?

00:15– Oui, la réponse est oui, c'est l'évidence, oui.

00:18Les compromis doivent être en sa faveur, bien sûr, puisqu'il pense qu'il a la main militairement,

00:22il l'a résisté diplomatiquement aux conditions qu'on voulait lui imposer,

00:31au schéma, au timing, au lieu de rendez-vous.

00:36Ce qu'il veut, c'est avoir une conversation bilatérale avec les États-Unis,

00:41et Trump le veut aussi. – Et la rencontre avec Trump ?

00:45– Oui, elle aura lieu, je pense. Il faudra, comme le dit Ulysse,

00:48il faudra donner un petit gage avant, quand même.

00:50Là, on n'y est pas tout à fait, et Trump ne peut pas avoir l'air,

00:55aux yeux du monde, de marcher ou de manger dans la main,

00:59si vous voulez, de Vladimir Poutine.

01:01Donc il faudra quand même qu'il obtienne quelque chose d'un peu significatif avant,

01:05mais l'objectif des deux, c'est ça, c'est de se réconcilier.

01:10Je ne comprends toujours pas pourquoi Donald Trump revient

01:14sur les promesses mirifiques du commerce russo-américain,

01:18alors que celui-ci est dérisoire. Bien avant la guerre, il l'était.

01:22C'était 34 milliards.

01:23– C'était aussi l'argument de Vance, avant le coup de téléphone,

01:26pour apporter les Russes.

01:28– Oui, mais avant la guerre en Ukraine, c'était moins de 35 milliards de dollars,

01:30c'est-à-dire une goutte d'eau sur 800 milliards d'échanges.

01:35Donc c'est n'importe quoi.

01:37Et aujourd'hui, c'est quelques 5 ou 6 milliards seulement.

01:40Donc bon, évidemment, c'est le grand moteur de Donald Trump

01:43de faire des deals mirifiques, mais on en est très très loin.

01:47– Lisa ?

01:48– Question d'Idriss de Paris, c'est quoi un mémorandum ?

01:51J'excite le contexte à l'issue du coup de téléphone

01:54entre Donald Trump et Vladimir Poutine, c'est une bonne question.

01:57Vladimir Poutine a dit que la Russie était prête à travailler avec l'Ukraine,

01:59je cite, sur un mémorandum concernant un possible traité de paix,

02:03en français dans le texte.

02:04– Nicolas Tenzer, mémorandum.

02:05– Le mémorandum, c'est un texte international

02:07qui n'a pas nécessairement une grande valeur.

02:09Alors je vous donnerai un seul exemple,

02:10c'est le mémorandum de Budapest de 1994.

02:13C'est ce qui vient à l'esprit.

02:14Vous savez, c'était un accord.

02:15Alors vous aviez les États-Unis, le Royaume-Uni,

02:18plus l'Ukraine évidemment et la Russie.

02:21Et puis après, d'autres pays se sont joints pour dire

02:24oui, oui, nous respectons les termes de ce mémorandum

02:26qui en échange d'une démilitarisation nucléaire de l'Ukraine

02:31garantissait les frontières normalement.

02:35Et la Russie avait dit, on ne va pas les violer.

02:37Sauf que la Russie a violé une centaine d'accords.

02:39Donc ce fameux mémorandum, là dont vous parlez,

02:41moi on peut penser qu'il n'a strictement aucune valeur.

02:43Un texte international, c'est un torchon de papier.

02:46Sans d'accords au moins violés.

02:48Il y a eu un Syngton qui a fait la liste.

02:50Donc voilà.

02:51Ça pourrait être un de plus.

02:53Lisa.

02:54Question de Jonathan, 32 ans.

02:56Pourquoi Donald Trump s'immisce systématiquement

02:58dans les discussions de paix en Ukraine

03:00entre Poutine et Zelensky ?

03:02Et je précise à nouveau que ce soir,

03:03Volodymyr Zelensky demande à Donald Trump

03:06de ne prendre aucune décision sur l'Ukraine,

03:08sans l'Ukraine.

03:09Là, Donald Trump a dit, au contraire,

03:14si les deux, ils peuvent très bien négocier face à face

03:18parce qu'ils connaissent très bien le dossier.

03:20Ce qui est une façon de dire,

03:22je pourrais me retirer de ces discussions

03:25si ça n'avance pas, en quelque sorte.

03:27C'est un peu là le danger ce soir.

03:29Mais jusqu'à présent, qu'est-ce qui a motivé

03:31les deux hommes pour discuter comme ça au téléphone ?

03:34C'est un, parce que les deux se pensent surpuissants,

03:38pensent avoir la main sur la guerre pour l'un

03:39et l'autre la main sur le monde

03:41en ce qui concerne Donald Trump.

03:44Et puis surtout parce que les deux ont y gagné.

03:48Vladimir Poutine, c'est sa reconnaissance

03:50sur un plan international.

03:51C'est le point final de son retour

03:53sur la scène internationale.

03:56Et Donald Trump s'est montré

03:58qu'il est l'homme de la paix, l'homme du deal.

04:00L'un parle à sa population, essentiellement, interne.

04:04Et l'autre parle au monde.

04:06Surtout, Trump veut montrer qu'il est meilleur que Biden,

04:09qu'il n'avait pas réussi.

04:10C'est important.

04:11Et deuxièmement, il veut le prix Nobel de la paix.

04:13Il veut être l'homme qui restera, le président

04:15qui aura fait la paix entre Poutine et Zelensky

04:18et aussi à Gaza, entre Israël et les Palestiniens.

04:21C'est ça son objectif.

04:23Et simplement, on a bien remarqué

04:24qu'il avait promis la paix en 48 heures

04:26et que six mois plus tard, c'est toujours pas là.

04:28Et pourquoi il avait promis la paix en 48 heures ?

04:30Parce que dans le calcul de Trump,

04:32il lui suffisait de se réconcilier avec Poutine.

04:35Et la paix en Ukraine serait un sous-produit,

04:37un effet automatique, ou presque,

04:41de sa réconciliation entre les États-Unis et la Russie.

04:44Et c'est là où il a complètement mal jugé

04:48la posture de Poutine.

04:50Une autre question dans un instant,

04:51mais simplement de notre correspondant à Washington.

04:53Antoine Delors nous signale que Trump a dit

04:54un mot tout à l'heure, un mot vraiment,

04:56sur sa conversation avec Vladimir Poutine.

04:58Je viens de parler avec Poutine.

04:59Je crois qu'on fait des progrès.

05:01La situation est terrible.

05:025 000 soldats meurent chaque semaine

05:03avec les leaders européens.

05:05On va essayer de régler ce conflit

05:06qui n'aurait jamais dû commencer.

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