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  • il y a 2 jours
Les Vraies Voix qui font bosser la France avec Jean-Claude Delgènes, président du Groupe Technologia ; Yves Marignac, chef du Pôle énergies nucléaire et fossiles de l'Institut négaWatt (porte-parole de négaWatt).
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##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2025-11-11##

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News
Transcription
00:00Les vraies voies qui font bosser la France.
00:02Et on vous souhaite la bienvenue, on va parler nucléaire ce soir et transition énergétique dans ces vraies voies de l'emploi.
00:09Avec François-Louis Bourgneau qui est avec nous et nous inviter qu'on présentera dans quelques instants.
00:14En France, les filières de l'énergie pèsent près de 400 000 emplois, faisant du secteur un pilier majeur de l'emploi industriel dans le pays.
00:21François-Louis.
00:22Et j'ai plein de petits chiffres à vous apporter.
00:23Le nucléaire, c'est d'ailleurs toujours le pilier du système électrique français, vous l'avez dit.
00:27EDF vient d'ailleurs de relever ses prévisions pour 2025 entre 365 et 375 TWh d'électricité produit contre 350 à 370 qui étaient annoncés jusque-là.
00:39Une hausse portée par le plan Start 2025 qui engage notamment moins d'arrêts, des maintenances plus courtes et des équipes mieux déployées sur le terrain.
00:47Mais j'ai aussi d'autres très gros chiffres pour vous sur l'emploi notamment.
00:50L'éolien par exemple qui fait tourner, sans mauvais jeu le mot, plus de 28 000 emplois en France, soit une hausse de 11% sur un an.
00:58Au total, les filières vertes mobilisent désormais près de 400 000 postes dans le pays.
01:03Entre production, installation et maintenance, on y reviendra.
01:06Côté nucléaire, un dernier petit point, la filière reste un poids lourd de l'emploi.
01:10220 000 personnes y travaillent et 10 000 postes sont ouverts en permanence.
01:14EDF et ses partenaires annoncent même 100 000 recrutements d'ici 2035 pour préparer la relance et le renouvellement des effectifs.
01:21Et on va en parler avec nos invités qui sont là.
01:25Jean-Claude Delgene est avec nous, président fondateur du cabinet Technologia et co-auteur de Faire face aux risques psychosociaux aux éditions Erol.
01:32Bonsoir, merci d'être avec nous.
01:34Yves Marignac est avec nous.
01:36Bonsoir Yves Marignac, merci d'être là.
01:38Vous êtes chef du pôle énergie nucléaire et fossile de l'Institut Négawatt.
01:42Et on va parler justement de cette transition énergétique et des technologies, mais surtout d'emploi ce soir.
01:53Déjà Yves Marignac, merci d'être là.
01:55Un petit mot sur Négawatt, qu'on comprenne bien ce qu'est aujourd'hui cet institut et ce qu'il fait concrètement.
02:03Alors Négawatt, c'est une association d'une part qui depuis plus de 20 ans promeut des scénarios de transition énergétique pour la France.
02:11Il s'est fait des débats publics, des propositions de politiques et mesures dans ce sens.
02:16Et l'Institut Négawatt, lui, développe des activités relatives à la massification de ces actions,
02:24donc auprès de collectivités, dans de la formation professionnelle,
02:28notamment autour d'un enjeu qui fait partie de la transition,
02:32même si pour le moment vous n'avez parlé que de la production d'énergie,
02:35qui est la transformation de nos consommations.
02:39Et il y a du côté de l'emploi un secteur majeur qui est la rénovation thermique du bâtiment.
02:44Alors Jean-Claude Delgène, quand j'entends Yves Marignac,
02:47me dit tout de suite que le rôle bientôt des DRH,
02:50mais déjà aujourd'hui et déjà hier, mais de plus en plus,
02:53c'est cette mutation énergétique qu'il va falloir accélérer.
02:56Oui, parce qu'en fait...
02:57Très proche du micro.
02:59Oui, on voit que d'ici 2050, pour assurer la neutralité,
03:06donc en ce qui concerne, je dirais, la création de gaz à effet de serre,
03:12on a un effort énorme à faire.
03:14C'est-à-dire que, tant du point de vue des énergies assez classiques en France,
03:18comme le nucléaire, que des énergies renouvelables,
03:21il y a un énorme effort à faire.
03:23C'est-à-dire environ qualifié 3 à 4 millions de personnes en plus,
03:28dont 650 000 à peu près dans le bâtiment,
03:32tout ce qui est renouvelable, mais pas simplement.
03:34Donc c'est un immense chantier,
03:37et à la fois on peut s'en réjouir pour les jeunes générations,
03:39parce qu'on se dit souvent, oui, qu'est-ce que je ferai demain ?
03:43Et les jeunes qui veulent trouver un emploi stable,
03:46qui veulent trouver une qualification, une évolution,
03:48une trajectoire professionnelle, peuvent s'investir,
03:50parce que là, il y a des débouchés qui sont à peu près sûrs.
03:54Alors le seul problème qu'il y a, on en parlera peut-être,
03:57c'est la question de la difficulté à se former,
04:00en particulier, par exemple, en matière de maintenance,
04:03en matière de, je dirais, même y compris de formation initiale,
04:06on n'a pas suffisamment fait d'efforts
04:09pour qualifier les jeunes générations,
04:11pour qualifier les personnels,
04:13pour tenir cet objectif qui est central pour notre économie.
04:16Et on ne peut pas faire autrement.
04:19Il suffit de voir les catastrophes que nous vivons aujourd'hui,
04:22au jour le jour, quasiment.
04:23Il n'y a pas une journée, une semaine qui passe
04:25sans qu'on ait, je dirais, des annonces terrifiantes
04:29sur la dévastation de notre planète.
04:31Il est absolument nécessaire que l'on mobilise les moyens
04:34pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
04:37Et ça, ça passe par une neutralité,
04:40donc, sur le plan énergétique, beaucoup plus forte.
04:43Et aujourd'hui, la France est très bien placée,
04:45ça a été dit, mais on est très bien placé
04:47par rapport à d'autres pays, comme l'Allemagne, par exemple,
04:50pour assurer à la fois une production,
04:53et je dirais, il ne faut pas opposer, en fait,
04:55nucléaire dans ce point de vue-là et renouvelable.
04:57On est capable, dans les années qui viennent,
05:00d'utiliser l'énergie nucléaire
05:02sur laquelle on a une grande avance
05:04par rapport aux autres pays,
05:06pour en faire une énergie de transition,
05:07pour compléter avec des énergies renouvelables,
05:10et ainsi tenir les engagements
05:12pour faire en sorte que l'on soit au rendez-vous,
05:15que l'on a pris, donc, il y a plus de 10 ans maintenant,
05:1810 ans, jour pour jour, aux accords de Paris.
05:20Absolument. Yves Marignac, quand on entend ça,
05:23le problème aujourd'hui en matière d'emploi,
05:25c'est que qu'elles sont difficiles
05:28d'identifier les nouveaux métiers
05:30d'aujourd'hui et de demain.
05:32C'est-à-dire qu'il y a pléthore,
05:33il y a l'expertise,
05:35et l'expertise, elle peut s'échapper
05:39dans pas mal de métiers différents.
05:41Comment canaliser et comment proposer au public
05:45tous ces métiers et toutes ces expertises ?
05:48Alors, c'est comme d'une manière générale
05:51sur tous les aspects de la transition écologique,
05:54c'est-à-dire cette transformation
05:55qui doit nous aligner avec les objectifs climatiques,
05:59la neutralité carbone et l'accord de Paris.
06:01C'est essentiellement une affaire
06:03d'anticipation et de planification.
06:05Mais avant ça, je voudrais quand même souligner
06:07qu'on n'est pas si bons élèves que ça.
06:11On a effectivement une électricité
06:12qui est largement décarbonée,
06:14mais on continue à dépendre
06:16à plus de 60% d'énergie fossile importée.
06:20importée par ailleurs.
06:21Donc, il y a un vrai enjeu de souveraineté
06:23à se débarrasser de ces consommations.
06:28La prévision actuelle, officielle,
06:31c'est une baisse de 0,8%
06:33de nos émissions de gaz à effet de serre
06:36pour l'année 2025,
06:37alors qu'on devrait être à moins 5%
06:39si on voulait être conforme
06:42à l'accord de Paris.
06:43Donc, l'effort à réaliser
06:46pour s'aligner avec ces objectifs
06:48reste massif.
06:50Et une des raisons pour lesquelles
06:52on n'y arrive pas,
06:52pour revenir à la question de l'emploi,
06:54c'est qu'effectivement,
06:55on sait depuis 10 ans, 15 ans
06:57qu'il faut mettre en œuvre
07:00des changements
07:02dans les formations professionnelles,
07:04dans les reconversions,
07:05parce que cette transformation du système,
07:09elle touche effectivement
07:11de très nombreux emplois.
07:12Le secrétariat général
07:14pour la planification écologique
07:15a évalué l'an dernier
07:18que 8 millions d'emplois
07:20dans le secteur privé
07:21sont directement concernés
07:23dans l'industrie, dans l'énergie,
07:25dans les transports, etc.
07:26par ces transformations.
07:28Donc, c'est dire à quel point,
07:30du point de vue de l'emploi
07:32et de la formation initiale et continue,
07:35les enjeux sont majeurs.
07:37La mauvaise nouvelle,
07:38c'est qu'on a retardé cette action.
07:41La bonne nouvelle,
07:41c'est que ça génère effectivement
07:43énormément d'opportunités d'emploi
07:45qui, en plus,
07:47et c'est un des aspects vraiment intéressants
07:49sous cet angle de la transition énergétique,
07:51sont très répartis dans les territoires.
07:53Quand vous allez développer des renouvelables,
07:56faire de la rénovation thermique,
07:57des bâtiments,
07:58réorganiser la mobilité
07:59avec des transports en commun, etc.,
08:01c'est des emplois qui sont très localisés partout,
08:05dans tous les types de territoires.
08:07Et c'est des emplois qui touchent
08:08tous les types de métiers.
08:09Les métiers, évidemment,
08:11de la conception de l'ingénierie,
08:14les métiers de l'exploitation industrielle,
08:17les métiers des affaires,
08:19parce qu'il faut commercialiser
08:20et transformer tout ça.
08:22Donc, voilà,
08:22on ne peut pas cibler spécifiquement
08:25des métiers particuliers.
08:28C'est une affaire qui touche
08:30tous les types de métiers,
08:31mais qui doit appeler les transformés.
08:34Et juste un dernier mot,
08:35il y a quand même des métiers spécifiques
08:37qui sont déjà en tension
08:38et qui sont cruciaux.
08:40Et dans le cas du nucléaire,
08:41une des difficultés majeures
08:43et qui participe des incertitudes très fortes
08:46sur la capacité de la filière
08:47à atteindre ses objectifs,
08:49c'est qu'elle va avoir besoin
08:50d'énormément de professionnels
08:51qualifiés en génie civil
08:53ou dans le domaine de la chaudronnerie, etc.,
08:58qui sont aujourd'hui des métiers
08:59très en tension
09:00avec un déficit de formation.
09:02François Boulis.
09:03Bonsoir Yves Marignac.
09:05Je voulais vous poser une question,
09:05mais vous avez commencé à y répondre
09:06sur les compétences nouvelles,
09:08justement, ces métiers,
09:09les compétences qui sont attendues,
09:10notamment, en quelques mots.
09:13Les compétences,
09:14c'est à la fois des compétences classiques,
09:18parce que pour déployer
09:20des énergies renouvelables,
09:21pour concevoir
09:23des nouvelles installations de production,
09:27pour transformer les process industriels
09:29et faire tourner les usines,
09:33évidemment,
09:34il va falloir
09:34des ingénieurs,
09:37des techniciens, etc.
09:39Voilà, il y a une évolution des métiers,
09:41mais ce n'est pas des nouveaux métiers
09:42au sens strict.
09:44Et après, il y a...
09:45Ce sont des métiers qui vont être augmentés,
09:47comme on dit,
09:47c'est-à-dire qu'up d'été,
09:49on a une base...
09:50Voilà, c'est ça.
09:51Oui, évidemment,
09:51tout ça croise,
09:53et c'est un des éléments de complexité,
09:56la transition numérique
09:57et la transformation
09:58à travers le déploiement
10:01de nouvelles solutions numériques
10:02de tous les métiers.
10:03Et puis, il y a des métiers nouveaux.
10:06Alors, il y en a un qui est nouveau,
10:08mais pas tant que ça,
10:09mais qui tarde à se déployer
10:12au niveau voulu,
10:13c'est le métier ou les métiers
10:16de la rénovation thermique des bâtiments
10:18que j'ai déjà évoqués.
10:20Il va y avoir des métiers,
10:21une évolution des métiers
10:22autour de tout ce qui est réparabilité
10:25et durabilité des biens, des équipements.
10:30C'est des changements dans la conception
10:31et c'est des nouveaux métiers de la réparation,
10:34de la réapparition sous des nouvelles formes
10:36d'anciens métiers.
10:37Et puis, peut-être un nouveau métier
10:39qui a émergé ces dernières années
10:42et qui a vraiment vocation à se déployer,
10:43c'est ce qu'on appelle les économes de flux.
10:45Alors, ce n'est pas très évident
10:47de voir de quoi il s'agit.
10:49Il s'agit à l'échelle d'un parc tertiaire,
10:52par exemple,
10:53les bâtiments d'une collectivité
10:55ou un site avec des bâtiments
11:01de bureaux de métiers
11:03qui vont aller regarder techniquement
11:06et dans les changements de comportement
11:07toutes les économies qu'on peut faire.
11:10Ah oui, c'est intéressant.
11:12L'énergie, l'eau, etc.
11:14Et le retour d'expérience,
11:15c'est que si ces métiers,
11:17un technicien, un économe de flux
11:20qui opère à l'échelle d'un parc
11:22suffisamment important,
11:23se rémunère tout simplement
11:25sur les économies qu'il permet de réaliser.
11:28Donc, c'est un très beau gisement
11:30et un nouveau métier
11:32qu'il faut soutenir.
11:33Absolument.
11:33Allez, on fait une petite pause
11:34et on revient dans un instant.
11:35Soyez bienvenus.
11:36Sud Radio, c'est votre opinion qui compte.
11:39Merci à Sud Radio
11:40pour l'attention que vous portez au sport.
11:42C'est super, continuez.
11:43Sud Radio, parlons-nous.
11:45Les vraies voix qui font bosser la France.
11:48Les vraies voix qui font bosser la France,
11:51exactement, avec Jean-Côte d'Elgène
11:52que vous connaissez bien
11:53pour venir assez souvent chez nous,
11:55président fondateur du cabinet Technologia
11:57et co-auteur de Faire face aux risques
11:59psychosociaux aux éditions Erol
12:01et Yves Marignac que vous découvrez peut-être,
12:04mais j'espère qu'il reviendra plus souvent,
12:05aussi, chef du pôle énergie nucléaire et fossile
12:08de l'Institut Négawatt.
12:11Et vous vouliez revenir sur quelque chose,
12:12Jean-Claude d'Elgène, justement,
12:13sur une mécompréhension de tout à l'heure.
12:15Oui, je suis totalement aligné
12:18et en accord avec sa guive.
12:20Je parlais tout à l'heure de l'énergie
12:22qui était d'origine nucléaire,
12:23enfin nucléaire, l'énergie électrique.
12:25Puisque vous disiez qu'on était plutôt bons élèves.
12:27Voilà, on est plutôt bons élèves
12:29par rapport à l'Allemagne, par exemple,
12:30qui vient de réouvrir ses mines de lignite
12:33et qui va les prolonger,
12:34alors qu'on sait que c'est une catastrophe
12:36sur le plan écologique.
12:37Elle va les prolonger
12:38parce qu'elle a arrêté, en fait,
12:39ses centrales sous la pression,
12:41je dirais, politique.
12:42Elle a arrêté ses centrales
12:44et aujourd'hui,
12:45elle se trouve dans une logique
12:47de coût d'énergie
12:48qui l'oblige à maintenir
12:49ses mines à charbon.
12:52Enfin, c'est une catastrophe sur le plan.
12:54Absolument.
12:55Pour produire un kilowattheure nucléaire,
12:58c'est 6 grammes.
13:00Pour une centrale à charbon,
13:05c'est 900 grammes par kilowattheure.
13:06Vous voyez, donc,
13:07on voit tout de suite l'effet explosif
13:10que ces mesures prises en Allemagne
13:12auront sur le climat.
13:14Yves Marignac,
13:15est-ce qu'on parle beaucoup de pédagogie ?
13:17Bien entendu, ce qui est important,
13:19c'est d'emmener, d'embarquer tout le monde.
13:22Plus on parlera de ces métiers
13:24à des jeunes,
13:26même très tôt à l'école,
13:29d'abord, c'est propice à la pédagogie
13:32de se dire,
13:33bah oui, il faut qu'on s'embarque là-dedans
13:34et plus on va s'embarquer dans ces métiers-là,
13:37plus ça va générer forcément du mouvement
13:41et peut-être accélérer les choses.
13:43Oui, bien sûr,
13:44il faut sensibiliser très tôt
13:48et sensibiliser aux questions écologiques.
13:51Il faut surtout créer des perspectives
13:55et créer des débouchés.
13:56Des filières.
13:57Des filières correspondantes soient attractives,
14:01qu'il y ait des signaux
14:03dans l'ensemble de l'éducation secondaire
14:06et supérieurs autour de ça.
14:09Et le moins qu'on puisse dire,
14:11c'est qu'on en est très loin.
14:12Moi, alors, les ingénieurs font partie
14:15des métiers dont on va avoir besoin.
14:17Ce n'est pas les seuls.
14:18Évidemment, les métiers de la transition énergétique
14:21qui sont vraiment à tous les niveaux
14:23du CAP au superdiplômé.
14:27Et c'est tant mieux, évidemment.
14:28Mais un des signaux, moi,
14:30que j'ai trouvé dramatique ces dernières années,
14:32c'est ces jeunes ingénieurs diplômés
14:34sortant des meilleures écoles
14:35qui, disons, se résignent à bifurquer
14:41et à partir vers d'autres activités
14:45parfois assez originales
14:48que celles qui leur sont promises par leurs études.
14:51C'est-à-dire que non seulement leurs études
14:54ne sont pas suffisamment imprégnées
14:56des enjeux de la transition écologique
14:58pour les amener à des métiers
15:01qui font sens de ce point de vue-là,
15:02mais en plus, alors que quand on parle
15:05de l'école polytechnique, centrale, agro, etc.,
15:08c'est évidemment des jeunes diplômés
15:10qui vont avoir accès au cœur du système,
15:14aux manettes,
15:15même là, ils pressentent
15:18qu'ils ne seront pas en position
15:20d'amener du changement.
15:21Donc vous imaginez que si on a déjà
15:23ce sentiment de déconnexion
15:27entre les perspectives d'emploi et de carrière
15:29et les aspirations d'une partie de la jeunesse
15:33qui a compris l'enjeu de la transition écologique,
15:36si on a déjà des connexions
15:37à ce plus haut niveau de diplôme,
15:40c'est malheureusement d'autant plus vrai
15:42dans l'ensemble des filières.
15:44Donc il y a vraiment, encore une fois,
15:45un énorme retard de ce point de vue-là
15:47qu'il est temps de rattraper.
15:49Et on voit comment notre classe politique
15:53est en retard, disons,
15:55sur l'aspiration que peut représenter
15:58cette transition énergétique
15:59qui, encore une fois,
16:00non seulement est alignée
16:01avec les objectifs climatiques,
16:02mais est facteur de souveraineté,
16:04de compétitivité de la France
16:06à travers la réinvention
16:07de nos filières.
16:10Et moi, je suis vraiment malheureux.
16:12C'est des choses que j'ai commencé
16:13à dire aux responsables politiques
16:15il y a longtemps.
16:16Je me souviens d'échanges
16:17avec François Hollande,
16:18avec François Béroud
16:19dans la campagne 2012,
16:21où on leur disait
16:22qu'il y a un formidable gisement d'emplois
16:24et une promesse à faire
16:26à notre jeunesse autour
16:27de la transition écologique.
16:29Quinze ans plus tard,
16:30pratiquement,
16:30on n'a pas beaucoup avancé,
16:32alors que ça devrait être
16:33vraiment un grand programme
16:35de formation pour nos jeunes
16:37et aussi des grands programmes
16:38de reconversion,
16:40parce qu'on n'en a pas parlé,
16:41mais il y a tous les nouveaux métiers
16:42de la transition,
16:43tous les métiers
16:44que cette transition
16:45va faire décroître
16:48ou disparaître.
16:49Jean-Claude Delgène,
16:50vous voulez peut-être réagir,
16:51parce que j'avais une question
16:52à vous poser,
16:53mais je vais vous la poser après.
16:54Je voulais insister sur une partie
16:56des emplois
16:57qui nous manquent aujourd'hui
16:58en ce qui concerne
17:00la filière de la maintenance.
17:02J'ai pour un de mes amis,
17:05Claude Pichot,
17:06qui est le président d'honneur
17:11de la filière de maintenance,
17:14l'agence française
17:15des techniciens
17:16et des ingénieurs de maintenance.
17:18Et il me disait encore dernièrement
17:19combien il était catastrophé
17:20par les différentes réformes
17:22de cette filière
17:23qui aujourd'hui
17:24ne permet plus
17:25de former véritablement
17:27suffisamment de jeunes
17:28alors qu'on a des besoins
17:29qui sont énormes.
17:30C'est une filière énorme.
17:31Alors, c'est vrai
17:31que la filière est difficile.
17:33Pourquoi ?
17:33Parce que c'est celle
17:34qui est le plus frappée
17:36par les accidents du travail,
17:38ces accidentogènes.
17:40Ceci dit,
17:41il y a nécessité
17:42de vraiment,
17:42dans les métiers
17:43dont on parle,
17:45d'avoir vraiment
17:45des techniciens,
17:46des ingénieurs de maintenance
17:47pour réparer
17:48les équipements.
17:49Vous voyez par exemple,
17:50tout ce qui est
17:51bornes rechargeables
17:52du point de vue électrique,
17:53ça tombe souvent en panne.
17:54Il faut qu'il y ait
17:54des ingénieurs
17:55et des techniciens de maintenance.
17:56Et je rappelle toujours
17:56que ce sont des emplois pérennes.
17:58Ce sont des emplois pérennes.
17:59Voilà.
17:59C'est important de le dire.
18:01Et donc,
18:01on a tout un spectre
18:03de, je dirais,
18:05d'emplois à satisfaire
18:08pour assurer
18:09un continuum
18:10de production énergétique.
18:13Et le temps
18:14n'est pas encore
18:14trop tard.
18:16Il faut vraiment investir
18:17dans ces filières.
18:17Yves Marignac,
18:20il va y avoir
18:21une casse sociale
18:22forcément
18:22avec pas mal
18:23de métiers
18:24de salariés
18:24qui travaillent
18:25aujourd'hui
18:25dans le fossile.
18:27Comment
18:28faciliter
18:30cette reconversion ?
18:31C'est tout l'enjeu
18:33en fait.
18:34Oui,
18:35toujours
18:35le même sujet.
18:38Il faut
18:38anticiper
18:40et planifier.
18:42Enfin là,
18:43on n'est plus
18:43dans l'anticipation
18:45parce qu'il faut
18:46y aller là.
18:46c'est maintenant.
18:47Bien sûr qu'il faut
18:48y aller.
18:48On n'a pas suffisamment
18:49anticipé.
18:50Je l'ai déjà dit
18:51plusieurs fois.
18:53Et donc,
18:53on se retrouve
18:54face à des difficultés.
18:56Mais effectivement,
18:57il faut mettre
18:57en place des reconversions.
18:59Et les moyens
19:01sont là pour le faire.
19:03Une des vraies difficultés.
19:04Il y a
19:04les reconversions
19:06de filières,
19:07les reconversions
19:07de métiers,
19:07etc.
19:09Il y a aussi
19:09les reconversions
19:10de sites.
19:11Et ça,
19:11ça va être
19:12une des grandes
19:13difficultés.
19:13on le disait,
19:16la transition écologique,
19:19c'est des métiers
19:20beaucoup plus
19:21disséminés
19:22dans les territoires,
19:23beaucoup plus
19:24pérennes aussi.
19:25Oui,
19:25il faut accepter
19:26d'être mobile,
19:26c'est ce que vous voulez dire.
19:27Non,
19:28pas nécessairement
19:28parce que justement,
19:31ces métiers vont être
19:32partout,
19:32mais la vraie transformation
19:35et elle va venir
19:36aussi du numérique,
19:37c'est que
19:38les grands sites
19:39industriels
19:39très concentrés
19:40tels qu'on les a connus
19:41vont être de moins
19:42en moins nombreux.
19:43Probablement,
19:45même si on a besoin
19:46évidemment
19:47de réindustrialisation,
19:49mais peut-être
19:50une réindustrialisation
19:51à une échelle
19:53là encore
19:53plus territorialisée.
19:56Et donc,
19:56on a des sites
19:57typiquement,
19:58les sites
19:59des raffineries,
20:00certains sites
20:01de centrales nucléaires
20:02puisque la projection,
20:04là on parle plutôt
20:04à moyen long terme,
20:06n'est pas
20:07de remplacer
20:07tous les réacteurs
20:09existants
20:09sur toutes
20:10les centrales existantes,
20:11mais on voit,
20:12c'est typique
20:13de ce genre
20:14d'installations
20:14qui appartiennent
20:15plutôt à l'ancien
20:16système économique
20:18où il y a
20:18des situations
20:19de très forte dépendance
20:20des territoires,
20:22des bassins de vie.
20:23Et donc là,
20:24les sujets de reconversion
20:25peuvent être très difficiles
20:26parce qu'il n'y a pas
20:28forcément de solution,
20:29même si métier par métier
20:30on peut imaginer des choses,
20:31pour remplacer
20:32sur les mêmes sites
20:34tous les emplois
20:36correspondants.
20:37C'est une des difficultés.
20:40Jean-Claude évoquait
20:41tout à l'heure
20:42l'Allemagne.
20:43L'Allemagne,
20:43elle décarbone
20:45très fortement
20:46son économie
20:47et elle a créé
20:47beaucoup d'emplois
20:48autour de ça
20:48avec un tissu industriel
20:50d'industrie moyenne
20:53beaucoup plus vertueux
20:54que le nôtre
20:54de ce point de vue,
20:56mais une des raisons
20:56pour lesquelles
20:57elle a tardé
20:58à engager
21:00la fermeture
21:01de ces centrales
21:02au charbon
21:03et de ces mines
21:03au-delà
21:04de la question
21:05de la transformation
21:06du système électrique
21:07et encore une fois
21:08elle agit
21:08de ce point de vue-là,
21:09c'est la question
21:10de l'emploi,
21:11c'est la question
21:12de la dépendance
21:13de bassins de vie
21:14à l'activité
21:15qui politiquement
21:16est un vrai frein.
21:18Il nous reste 50 secondes
21:20Jean-Claude Delgène
21:20et on le voit
21:21sur ces sites
21:22il va falloir repenser
21:23régions,
21:24départements,
21:26les logements,
21:27les écoles,
21:28c'est toute une filière
21:29qui doit se mettre en route
21:30et surtout
21:30sur le terrain.
21:32Oui,
21:33en fait
21:33si on prend par exemple
21:35les montants d'investissement
21:3640 secondes
21:37on parle beaucoup
21:39en milliards
21:40pour les équipements
21:41mais on parle en millions
21:42pour la formation
21:43et l'accompagnement
21:43c'est ça le vrai problème.
21:45Il est indispensable
21:46de vraiment
21:47qualifier les besoins
21:48de reconversion,
21:50d'accompagnement,
21:51de formation
21:52qui sont gigantesques
21:53et de mettre
21:53les capitaux en face
21:55en matière d'investissement
21:56pour assurer
21:57cette reconversion
21:58sinon on n'y arrivera pas.
21:59Or,
22:00c'est un enjeu
22:01considérable
22:02pour notre économie.
22:03Merci beaucoup
22:04en tout cas
22:05vous étiez passionnant
22:06mais malheureusement
22:07le temps file.
22:09Merci beaucoup
22:09Jean-Claude Delgène
22:10d'avoir accepté
22:11mon invitation
22:13et merci beaucoup
22:14Yves Marignac
22:15d'avoir été là
22:16ce soir avec nous.
22:17On vous réinvitera
22:17pour vous laisser
22:18un peu plus le temps.
22:19vous êtes chef du pôle
22:19énergie nucléaire et fossile
22:21de l'institut
22:21Négawatt
22:22et Jean-Claude Delgène
22:23je rappelle son livre
22:24Faire face aux risques
22:26psychosociaux
22:27aux éditions
22:28Hérole.
22:28Merci beaucoup.
22:30Dans un instant
22:30on ne vit pas dans la même France
22:31avec Magali Berda.
22:32Bonsoir Magali.
22:33Bonsoir Cécile.
22:34Comment ça va bien ?
22:35Ça va bien merci.
22:35Très bien.
22:36On est ravis de vous accueillir.
22:380826 300 300
22:39encore un débat
22:40enflammé ce soir.
22:41Alors surtout ce soir
22:42un débat enflammé
22:43puisqu'on va parler
22:43du voile
22:44à l'Assemblée Nationale.
22:45On a vu toutes ces jeunes filles
22:46qui étaient voilées
22:47à l'Assemblée Nationale.
22:48Donc on se pose la question
22:49doit-on redéfinir
22:50les limites
22:51de la laïcité ?
22:52Et ce soir
22:53on reçoit
22:54Bruno Monroe
22:55qui est chanteur
22:55et influenceur
22:56qui va débattre
22:57avec Alma Dufour
22:59qui est députée
23:00LFI de Seine-Maritime.
23:02Et bien voilà.
23:03Et si vous voulez
23:03bien entendu participer
23:05que ce soit sur les réseaux sociaux
23:06un petit peu partout
23:07sur les plateformes
23:07ou au 0826 300 300.
23:10Merci François-Louis.
23:11Merci Maxime.
23:12Merci Justine.
23:13Merci Aude.
23:14Et merci Antoine.
23:16On se retrouve demain.
23:17Et le retour de Philippe David
23:18en grande pompe
23:19à partir de 18h.
23:20Passer une très belle soirée.
23:21Je vous laisse tout de suite
23:22avec Magali Berda.
23:23On ne vit pas dans la même France.
23:25Sud Radio.
23:26Sud Radio.
23:27Parlons vrai.
23:27Parlons vrai.
23:28Sud Radio.
23:29Parlons vrai.
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