00:00Cette visite, Wassim, il y a aussi ce qui se passe sur le terrain militaire avec ces relations toujours très importantes que veut nouer le nouveau pouvoir avec les différentes tribus en Syrie.
00:10Effectivement, on est dans une situation où il y a des choses entreprises sur le terrain contre l'État islamique.
00:16Il y a eu plus de 60 opérations dans les derniers jours parce que l'annonce d'une rentrée dans la coalition publique contre l'État islamique, ça rend un impact sur le terrain et ça constitue un vrai danger pour le nouveau pouvoir en place.
00:27Donc, ce nouveau pouvoir a mandaté Jihad el-Sacher, qui est un ancien compagnon de Chara, pour aller parler aux tribus, donc négocier avec les tribus, avec un vrai mandat comme représentant du président syrien.
00:41On va voir des images où Jihad el-Sacher, qui était sous sanction turque et américaine, est passé par la Turquie.
00:48Là, ce sont les images à Urfa, où il a rencontré les tribus arabes en Turquie à Urfa.
00:52Pourquoi Urfa ? Parce qu'il fallait qu'ils passent par la Turquie pour pouvoir après rentrer dans notre territoire syrien et s'en passer par les territoires contrôlés par les factions kurdes.
01:03On va voir les images maintenant à Ras Al-Ain, où il a été reçu par les tribus de Ras Al-Ain.
01:09Les voilà.
01:09C'est la première fois, en tout cas, que le nouveau pouvoir syrien se manifeste dans ces zones-là.
01:14Donc, on est au nord de Raqqa, on est aux limites d'Asaka.
01:17Et pourquoi c'est intéressant ? Parce que ce sont quoi ? Ce sont les viviers potentiels de l'État islamique, certes, mais ce sont aussi la force de frappe des factions kurdes.
01:28Parce que quand on parle des forces démocratiques syriennes, certes, elles sont sous commandement kurde, mais la force de frappe, elle est arabe, elle appartient à ces tribus.
01:35Donc, de cette façon-là, il essaye d'empêcher l'État islamique de recruter au sein de ces tribus, mais aussi de vider les forces kurdes de leur substance.
01:45Et on va voir aussi qu'à travers cela, ça va de pair avec la reconnaissance internationale.
01:52Ça ne peut pas aller tout seul, parce que si Chara est reconnu et rentre dans la coalition internationale et n'arrive pas à tenir son territoire, ça ne marchera pas.
02:00Question de crédibilité pour lui.
02:01Ça va de pair.
02:03Question de crédibilité pour lui.
02:04On l'a dit, sur le terrain, évidemment, il y a besoin de coordination.
02:08Et lorsque cette coordination, elle manque à l'appel, ça peut avoir des conséquences très graves.
02:11Vous avez un exemple à nous donner.
02:12Absolument, il y a un exemple très parlant, ça s'est passé le 17 octobre, où la coalition, la force Inherit Resolve, sous commandement du général Lambert, qui jouait au basket avec le président syrien,
02:24a envoyé une force, aidée par une unité syrienne qui travaillait avec les Américains depuis des années dans la poche de Tanaf,
02:32topé un chef, comme ils ont dit, de l'État islamique dans la région d'Odoumaïr.
02:37On va le voir, il s'appelle Al-Masroud, on a sa photo, l'opération a eu lieu, ils lui ont tiré dessus, il a été blessé, acheminé pour interrogatoire,
02:45et sauf qu'ils ont compris après coup que c'était un infiltré du pouvoir de Damas dans l'État islamique,
02:50et dans sa faction la plus dure, celle de l'Abadiya du désert.
02:54Donc ils ont tué un asset du gouvernement syrien, d'une très haute valeur, parce qu'il n'y a pas eu coordination entre les deux.
03:02Donc, et on termine par quelque chose d'intéressant, c'est qu'aujourd'hui les États-Unis, comme Mathieu Mabin l'a dit,
03:07sont en train de fermer la page de 20 ans de guerre contre le terrorisme tel qu'on l'a connu.
03:11Sachant que parmi les États-Unis étaient l'initiateur de cette guerre, avec des alliés,
03:16mais que les États-Unis ont payé le tribut le plus lourd dans cette guerre du côté des initiateurs, ou parmi les initiateurs.
03:22Donc aujourd'hui qu'ils tournent cette page, c'est assez considérable et important,
03:26parce qu'ils montrent qu'il y a une voie de sortie du terrorisme international pour être réaccueillis dans le Conseil des Nations si le terrorisme est abandonné.
03:35Et ça, ça peut faire feuille de route pour d'autres zones dans le monde dont on parle tous les jours, comme le Sahel ou d'autres.
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