00:00Voilà, les conférences pour le climat se succèdent sans réel avancé à chaque fois ici.
00:0530e COP, d'où cette question, quelles sont les attentes ?
00:09Bonjour Bruno Darro, on va avancer à vos côtés.
00:11On est quand même 10 ans après l'accord de Paris et les Brésiliens parlent aujourd'hui d'une COP de mise en œuvre.
00:16Beaucoup de choses vont donc devoir, à comprendre ces mots, être décidées pendant ce rendez-vous ?
00:21Oui, alors le mot essentiel, un peu slogan d'ailleurs en anglais c'est implementation.
00:26Donc c'est l'objectif principal de cette COP, implementation ça veut dire mise en œuvre, réalisation concrète de, comme le disait Laurent Fabius à l'instant,
00:35de tout ce qui a été décidé par ces différentes conférences sur le climat, notamment effectivement depuis l'accord de Paris en 2015,
00:44mais il y a eu depuis évidemment d'autres décisions qui ont été prises et l'objectif principal de cette COP 30, donc la 30e du nom,
00:53c'est véritablement, plutôt que d'annoncer de nouveaux dispositifs, même s'il y en aura, on y reviendra, c'est plutôt quand même essentiellement de dire au pays,
01:03bon ben maintenant voilà, vous avez pris des engagements, ça implique des financements, il faut vraiment que vous vous mobilisiez pour réaliser vos engagements.
01:14Alors on est à la COP 30, donc ça veut dire que la première conférence sur le climat, elle date de 1995, le bilan il est assez mitigé, si vous voulez,
01:24puisque entre 1995 et 2025, on a eu malgré tout une augmentation d'un tiers des gaz à effet de serre 2025 par rapport à 1995,
01:34alors certes c'est deux fois moins qu'entre 1965 et 1995, mais vous voyez que ça reste quand même très important,
01:43et puis surtout on continue à utiliser massivement des combustibles fossiles, et les températures, on l'a vu dans le sujet,
01:51continuent à grimper, l'objectif maximal de l'accord de Paris, 2 degrés, et si possible s'en tenir à 1,5 degrés,
01:58ce dernier objectif déjà est clairement menacé, on a déjà dépassé ponctuellement les 1,5 degrés,
02:08alors selon l'accord de Paris, il faut faire la moyenne sur une période de 30 ans, pour dire oui vraiment on a dépassé les 1,5 degrés,
02:14mais quand même on est déjà en zone de danger, on a vu les images des typhons, des inondations,
02:20donc ce qu'il faut faire quand même, c'est malgré tout peut-être continuer ces conférences,
02:25qui sont très critiquées, mais il faut bien réaliser que sans ces conférences, ça aurait été pire,
02:30selon les experts, s'il n'y avait pas eu toutes ces COP, on serait aujourd'hui sur une trajectoire de 5 degrés de réchauffement
02:37d'ici à 2100, on l'a vu malheureusement, mais c'est un peu mieux que 5 degrés,
02:45on est sur 2,8, 3 degrés de réchauffement, mais on peut encore faire changer les choses, si on se mobilise, mais c'est maintenant.
02:53Alors faire changer les choses, mais à quel point, sachant que, et ça aussi c'est quelque chose qui revient à chaque fois,
02:59les principaux polluaires n'en voient pas de hauts représentants, pas de chefs d'Etat, on pense aux Etats-Unis bien sûr, à la Chine, à l'Inde.
03:07Oui, alors notamment ces trois pays, alors les Etats-Unis a priori n'enverront même pas de représentation,
03:13la Chine et l'Inde ont environ une représentation de petits niveaux, alors surtout la Chine et l'Inde,
03:19les Etats-Unis c'est moins surprenant de la part de Donald Trump, mais la Chine et l'Inde, ça c'est un signal quand même qui est envoyé,
03:27et puis si vous prenez l'ensemble des populations de ces trois pays, vous n'êtes pas loin quand même de 40% de la population mondiale,
03:33de pays fortement émetteurs de gaz à effet de serre, qui ne seront pas présents ou faiblement présents.
03:40Alors, nous là, face à ça, lui, il organise cette COP à Belém, dans la forêt amazonienne, il veut donc insister sur la mise en œuvre
03:50de ces engagements pris à Paris en 2015 et depuis, alors concrètement par exemple, la conférence de Bakou l'an dernier a difficilement accouché
03:59d'un nouvel objectif pour aider les pays en développement, une aide fournie par les pays développés,
04:05il s'agit de débloquer 300 milliards de dollars par an jusqu'en 2035, alors c'est quatre fois moins que ce qu'espéraient les pays pauvres,
04:16mais pour ces pays, évidemment, cet argent doit servir à s'adapter à ce qu'on a vu tout à l'heure, les inondations, les canicules, les sécheresses,
04:23et aussi investir massivement dès le départ pour développer leurs économies dans des énergies à bas carbone.
04:30Il y a aussi un objectif qui a été dessiné l'an dernier, mais c'est assez vague, 1300 milliards de dollars par an,
04:37donc là aussi à Bakou, on va essayer de concrétiser les choses.
04:41Enfin, une nouveauté qui devrait être acceptée, on verra bien, proposition de Lula, la mise en place d'un fonds d'un nouveau genre,
04:49le TFFF, Facilité de financement des forêts tropicales.
04:53Il s'agit d'encourager les pays à forte couverture forestière à poursuivre une politique de conservation de ces forêts.
05:02On pense à l'Amazonie, bien sûr, à la forêt du Congo, les deux poumons de la planète, comme on dit,
05:07qui absorbent une très grande quantité de gaz à effet de serre.
05:10Voilà pour les objectifs.
05:11Ils sont à la fois très concrets, mis en œuvre, quelques nouveaux objectifs, beaucoup de pain sur la planche.
05:16Il est temps, il est tard, l'heure est grave, il faudrait que la communauté internationale se mobilise plus concrètement
05:23pour faire en sorte que la vie sur Terre reste possible dans les prochaines décennies.
05:28Merci beaucoup Bruno, qu'on va retrouver dans le club pour aller encore un peu plus loin, au-delà de tout ça.
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