00:00Marine, bonjour Noémie, la transition est toute trouvée, nous sommes donc dix ans après les accords de Paris qui devaient marquer un tournant dans l'action climatique.
00:08C'est l'occasion de faire un bilan avec vous. Où en est-on de cette lutte contre le réchauffement climatique aujourd'hui en 2025 ?
00:14Alors d'abord on va juste revoir ces images de 2015, c'était le 12 décembre, près de 200 pays s'engageaient alors pour la première fois.
00:21On s'en souvient à lutter tous ensemble contre le réchauffement climatique.
00:24Alors dix ans plus tard, la planète est loin d'être sauvée, ça on le sait, mais il y a tout de même eu des progrès.
00:31Le premier et non des moindres, c'est que depuis la signature de cet accord, la trajectoire de réchauffement de la planète a été modifiée.
00:39On va voir une courbe avant 2015, le monde était sur une trajectoire de réchauffement de près de plus 4 degrés par rapport à l'ère pré-industrielle.
00:48Et ce, en raison de la combustion des énergies fossiles.
00:51Aujourd'hui, on est en dessous des 3 degrés, on serait entre plus 2,3 et plus 2,5 degrés selon le programme des Nations Unies pour l'Environnement,
00:59qui se base sur les engagements climatiques actuels des États en supposant que leur mise en œuvre soit totale.
01:04Et si on se contente des politiques actuelles, alors le monde irait vers un réchauffement à plus 2,8, 2,9 degrés de réchauffement.
01:13Les engagements sont là, sont nombreux, mais ils sont insuffisants pour être compatibles avec cet accord de Paris.
01:19Oui, parce que l'accord de Paris visait à contenir le réchauffement sous les 2 degrés et si possible à 1,5 degrés.
01:27On sait désormais que ce seuil sera dépassé dans la prochaine décennie.
01:30Il a même été franchi ponctuellement en 2024, c'est ce qu'on voit sur cette courbe.
01:35Mais une seule année ne suffit pas à dire que le cap est dépassé.
01:38Il faut plusieurs années consécutives.
01:40Et selon les projections scientifiques, ce sera bien le cas d'ici 2030.
01:45Pour certains États, notamment les petites îles menacées par la montée des eaux, ce n'est pas une statistique, c'est une question de survie.
01:52On va écouter le Premier ministre d'Antigua et Barbuda.
01:55Il s'est exprimé en amont de l'ouverture de cette COP.
01:59Donc c'était à Bellem la semaine dernière.
02:00Il fait partie d'un groupe de petites îles qui bataillent pour que l'échec de ces 1,5 degrés soit inscrit à l'ordre du jour.
02:09Écoutez.
02:12Vous savez tous qu'il n'y a pas de planète B.
02:15Il n'y a nulle part où fuir, nulle part où se cacher.
02:19Pourtant, les grands pollueurs continuent de détruire délibérément nos environnements marins et terrestres
02:25avec les gaz toxiques issus des combustibles fossiles.
02:27Nous devons faire front commun et lutter sans relâche pour mettre fin à cette écocide, à cette atrocité climatique.
02:38Pour rétablir l'équilibre et construire des économies au service de l'humanité et non à celui des profits et de la démesure.
02:47Malgré les difficultés, l'accord de Paris reste la référence ?
02:50Oui, pour être conforme à celui-ci, les États signataires doivent actualiser tous les cinq ans leurs objectifs nationaux de réduction des gaz à effet de serre.
02:58Ce sont les fameuses contributions déterminées au niveau national.
03:02Je crois que ça commence à rentrer parce que ça fait un bout de temps qu'on en parle.
03:05Ou NDC en anglais qui devait être rendu cette année.
03:09Ces NDC, c'est la colonne vertébrale de l'accord de Paris.
03:13Elle détaille les efforts que chaque pays compte faire pour réduire ses émissions et elles sont évaluées par des organismes indépendants,
03:21notamment comme le Climate Action Tracker, qui mesure la compatibilité des politiques nationales avec les objectifs mondiaux.
03:29Et cette année, on peut dire que c'est un fiasco côté engagement climatique ?
03:32Oui, alors beaucoup de pays étaient à la traîne pour rendre ces engagements.
03:36Par exemple, l'Inde, troisième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre derrière la Chine et les États-Unis,
03:42qui n'a toujours pas présenté ses nouveaux objectifs, qui sont quand même attendus depuis le mois de février.
03:47Même chose pour le Mexique, la Corée du Sud ou encore l'Arabie Saoudite,
03:51qui figurent parmi les plus gros pollueurs par habitant, cette fois.
03:55À ce jour, seuls 105 pays représentant 72% des émissions mondiales ont rendu leurs feuilles de route climatiques.
04:03Et parmi eux, seuls deux, la Norvège et le Royaume-Uni.
04:07Alors je ne sais pas si on voit très bien ici en jaune.
04:08Donc ce sont les seuls qui ont des engagements qui sont compatibles avec l'accord de Paris.
04:13Ça fait peu.
04:14Ça fait très très peu.
04:15Du côté de l'Union européenne, la nouvelle contribution a été présentée à la dernière minute la semaine dernière,
04:20après des débats houleux.
04:22L'objectif, c'est de réduire de 66 à 72,5% les émissions de CO2 d'ici 2035 par rapport à 1990.
04:30C'est un progrès, mais jugé insuffisant par les ONG environnementales.
04:33La Chine a également déçu. Elle se contente d'une réduction modérée entre 7 et 10% d'émissions nettes par rapport à leur pic.
04:42Au total, les nouvelles NDC prévoient une baisse de 15% des émissions, ce qui est largement insuffisant.
04:49Pour respecter la trajectoire de la COP21, il faudrait une baisse de 35 à 55% des émissions d'ici 2035 par rapport à 2019.
04:56Et ça, ça implique de baisser les émissions mondiales de gaz à effet de serre,
05:00principalement dû à la question de la combustion du pétrole, du gaz et du charbon,
05:05et donc d'avancer sur la fameuse transition hors des énergies fossiles,
05:09qui avait été mentionnée il y a deux ans lors de la COP28 de Dubaï.
05:13Et on va suivre avec intérêt les débats à la COP30, qui s'est donc ouverte aujourd'hui à Belém, au Brésil.
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