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00:00Il est 10h ici à Paris. Bonjour à toutes et tous et bienvenue dans Parlons-en, votre rendez-vous avec l'info qui prend son temps.
00:08Voici les titres de ce lundi. Nicolas Sarkozy va-t-il sortir de prison ?
00:12La remise en liberté de l'ancien président sous contrôle judiciaire se joue en ce moment devant la cour d'appel de Paris.
00:19Nicolas Sarkozy est incarcéré depuis le 21 octobre dernier à la prison de la Santé à Paris après sa condamnation dans l'affaire du financement libyen de sa campagne présidentielle.
00:30Une sortie de shutdown se dessine aux Etats-Unis après un accord au Sénat entre démocrates et républicains.
00:35Le texte est loin de faire l'unanimité chez les démocrates.
00:38La pagaille dans les aéroports des Etats-Unis ce week-end a visiblement beaucoup joué au sein de l'opposition à Donald Trump.
00:46L'espoir très prudent, dubitatif aussi sans doute des militants climat à quelques heures de l'ouverture de la COP30 à Belém au Brésil.
00:54Le réchauffement, les températures s'accélèrent, le multilatéralisme est en danger.
00:58Les Etats-Unis ne seront pas là. À quoi sert donc ce grand raout mondial ?
01:02À quoi sert la COP alors qu'on ne tient même pas les engagements des COP précédentes ?
01:06C'est la question que je vais poser à mes invités aujourd'hui qui incarnent deux générations de la lutte pour le climat.
01:15L'un est à l'heure. C'est une question de génération aussi ça.
01:17Bonjour Cyril Dion. L'autre est en retard.
01:20Féris Barriat, il va arriver dans un instant.
01:22La question de ce matin, c'est celle-ci. Est-ce que tant qu'il y a de la lutte, il y a de l'espoir face au réchauffement climatique ?
01:30On a jusqu'à 10h45. C'est Parlons-en et c'est parti.
01:32Bonjour Cyril Dion.
01:46Bonjour Pauline Pacquard.
01:47Réalisateur, militant, auteur.
01:49Vous signez la lutte enchantée.
01:50Comment garder espoir dans un monde qui bascule, qui vient de sortir et qui est la synthèse des chroniques que vous avez faites pendant un an, je crois, sur la radio France Inter.
02:01Et puis demain, il va ressortir au cinéma le 8 décembre prochain.
02:06Il a 10 ans, demain, comme la COP21, les accords de Paris.
02:10A l'époque, il avait fait un million d'entrées. Extraordinaire.
02:13César du meilleur documentaire.
02:15Et on s'en souvient, il raconte ses histoires de ceux qui trouvaient à l'époque des solutions à la crise environnementale.
02:21Vous nous direz dans un instant ce que demain est devenu aujourd'hui.
02:25Nous voilà donc 10 ans après demain et 10 ans après les accords de Paris à l'aube de cette COP30.
02:3210 ans après, le monde est-il capable de parler d'une seule voix face au défi du réchauffement climatique ?
02:37Voilà pour la question.
02:38La COP a donc 10 jours pour y répondre.
02:40À Belém, au Brésil, aux portes de la forêt amazonienne.
02:43Le 30e sommet mondial sur le climat qui se tiendra sans l'un des plus gros pollueurs de la planète, les Etats-Unis.
02:49Donald Trump n'y est pas.
02:50Il n'envoie pas non plus de délégation.
02:51L'heure est grave, je le disais tout à l'heure, mais certains acteurs veulent quand même croire que la dynamique est solide.
02:57Écoutez depuis Rio, Marine Ress.
03:06C'est le grand jour pour le Brésil.
03:08Ce lundi, 500 000 personnes se réunissent à Belém, en plein cœur de l'Amazonie et sous une chaleur tropicale, pour l'ouverture officielle de la COP30.
03:16C'est le président brésilien, Luis Inacio Lula da Silva, qui a insisté pour que cette COP se tienne à Belém.
03:22Et cela, malgré les problèmes d'infrastructures.
03:25Alors la ville a fait peau neuve.
03:27700 millions d'euros ont été investis dans des travaux de rénovation d'infrastructures pour que Belém soit prête à temps.
03:34Et le pari est réussi, puisque ce lundi, 170 pays se réunissent.
03:39Mais il y a comme une ombre au tableau, c'est cette absence, celle des Etats-Unis, le deuxième plus grand pays émetteur de gaz à effet de serre au monde.
03:48Et cela, dans une COP30 qui est marquée par la montée du climato-scepticisme dix ans après les accords de Paris,
03:56qui ont échoué à maintenir, à limiter le réchauffement climatique sous la barre des 1,5 degrés l'heure.
04:03Et donc à l'urgence, l'a rappelé le secrétaire général de l'ONU, cette année, pas de grand texte à négocier.
04:09Non, la COP doit être consacrée à la mise en œuvre de politiques de réduction de gaz à effet de serre.
04:15Des objectifs qui avaient déjà été fixés lors des précédentes COP.
04:19Et ce sera ce lundi, l'une des premières discussions, des premières réunions des dirigeants.
04:25Le Brésil, de son côté, s'est déjà engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre entre 59 et 67% d'ici à 2035.
04:35Et puis il y a la question de la justice sociale qui sera abordée tout au long de cette COP.
04:40C'est un thème qui est très cher au président Lula.
04:43Les dirigeants devraient donc échanger sur les moyens, les fonds alloués au pays,
04:49notamment ceux en voie de développement, pour affronter les changements climatiques extrêmes.
04:54Pour Lula, la lutte contre les inégalités est indissociable de la lutte contre le changement climatique.
05:01En 2015, Cyril Dion, on s'en souvient, les participants de la COP s'étaient engagés,
05:07et Marine le rappelait à l'instant, à contenir l'élévation des températures largement sous les 2 degrés par rapport à l'air pré-industriel
05:14et même à limiter cette élévation à 1,5 degré.
05:17Il semblerait qu'on passe la barrière non pas en 2100 comme on s'y était engagé il y a 10 ans, mais en 2030.
05:23Une fois qu'on a dit ça, est-ce que ça sert vraiment de continuer à se parler dans des grands routes comme la COP ?
05:29Ça sert à se parler dans la mesure où il y a quand même un rapport qui a montré que si les COP n'existaient pas,
05:35l'accélération aurait été encore plus brutale.
05:38Maintenant, est-ce qu'il faut juste limiter l'accélération ou est-ce qu'il faut arrêter le réchauffement ?
05:42À mon avis, il faut arrêter le réchauffement.
05:43Et pour ça, aujourd'hui, on se trompe de méthode et surtout on se trompe d'objectif.
05:47C'est-à-dire que tant qu'on n'adressera pas la question de la croissance, du volume,
05:53c'est-à-dire que si vous limitez, en gros, si vous faites en sorte d'émettre un peu moins de gaz à effet de serre,
05:59mais que vous continuez à doper la croissance économique, c'est-à-dire que vous continuez à doper la production et la consommation en permanence,
06:04même si vous consommez un peu moins, si vous émettez un peu moins de gaz à effet de serre pour chaque produit que vous allez mettre en vente,
06:11si vous en vendez de plus en plus, ça va continuer à augmenter.
06:14Et ça, aujourd'hui, on n'en parle pas.
06:15Et je pense qu'on se trompe aussi de méthode.
06:17C'est là où cette COP 30 peut être intéressante parce que pour la première fois,
06:20il y a une assemblée citoyenne globale qui va se réunir en même temps que les responsables politiques.
06:26Et a priori, elle devrait avoir des résultats, à mon avis, beaucoup plus intéressants.
06:30Et bonjour Féris Barquat.
06:31Bonjour.
06:31Et bienvenue sur ce plateau, cofondateur de l'association Banlieue Climat et enseignant à la Sorbonne.
06:39Précisément, cette COP 30 au Brésil, vous allez y aller ?
06:43Oui, effectivement.
06:44Pour dire quoi ?
06:45Pour dire que c'est normal qu'on y soit et pas normal qu'on n'y soit pas encore,
06:50dans le sens où c'est des endroits où, effectivement, ils arrivent à éviter toute forme de culpabilité.
06:56Ce qui est intéressant avec les COP, c'est que personne ne comprend ce que c'est.
06:58On ne comprend pas ce qu'on y fait.
06:59On ne sait pas qui sont les gens qui nous représentent.
07:03Par contre, ce qu'on sait, c'est qu'à la fin, il n'y a rien qui a changé.
07:05Mais on s'y accroche quand même comme une moule à son rocher ?
07:07Oui, il y a beaucoup de gens qui s'y accrochent avec de l'espoir, mais surtout beaucoup de gens qui ne savent pas du tout ce que c'est.
07:11Donc il y a un enjeu de documentation, d'explication, de vulgarisation des enjeux.
07:14Parce que généralement, parce qu'on ne comprend pas, on ne s'y intéresse pas.
07:17Alors que précisément, les responsables le sont là-bas.
07:19Et ils sont, parce qu'on ne s'y intéresse pas, dans une forme d'impunité totale.
07:23Alors que sinon, on vient en disant, vous regardez, on va être en mesure de vous juger.
07:27De toute forme de décision, on va être impardonnable parce que c'est notre avenir avec lequel vous jouez.
07:32Ça, c'est important parce que justement, si on se réunit avec la jeunesse populaire d'autres pays là-bas,
07:36c'est aussi pour leur dire, regardez, on vous regarde et on ne vous lâchera pas.
07:41Parce que c'est terrifiant à quel point il y a une organisation qui se fait autour des lobbyistes, notamment.
07:45On est à 1670, lobbyiste à la COP29, de 1500 à la COP28.
07:49Donc on est des cafards qui s'organisent beaucoup pour leur intérêt économique.
07:53Et nous, à quel moment on arrive à...
07:55Les cafards, vous les aimez les cafards ?
07:56Oui, quand même, à ce moment où on vit à travers des intérêts économiques comme ça.
08:00Vous n'êtes pas d'accord avec le mot, cafard ?
08:01Non, je ne sais pas si ça allait voir.
08:03Désolé pour les cafards, en vrai.
08:04Non, non, mais juste avant que vous arriviez, on entendait notre correspondante à Rio.
08:09Parmi tout ce qu'elle a dit, il y a un chiffre qui frappe.
08:12Je vous le redis, Ferry, c'est 700 millions d'euros.
08:15C'est l'argent dépensé par les autorités brésiliennes pour faire que Belém puisse accueillir cette COP.
08:21C'est vrai que ce n'était pas une ville nécessairement capable, ne serait-ce que par l'infrastructure hôtelière,
08:26d'accueillir tant de délégations.
08:28Mais qu'est-ce qu'on peut faire pour le climat avec 700 millions d'euros ?
08:31Il y a une question d'allocation des ressources aussi.
08:32Beaucoup. C'est une question d'accessibilité de ce genre d'endroit.
08:35L'accessibilité des COP est déjà compliquée.
08:37Les prix des logements là-bas sur place font que du coup, il y a déjà une minorité qui peut y accéder.
08:41Donc en fait, on est dans un moment où on reproduit une forme d'élite bourgeoise qui se rend là-bas
08:44pour essayer de donner l'impression qu'ils font des trucs alors qu'ils ne font rien.
08:47Alors que ceux qui se culpabilisent toute la journée, c'est qui ?
08:50C'est les citoyens.
08:50Qui est-ce qui a une forme de responsabilité individuelle sur la consommation, sur comment le système fonctionne ?
08:55Alors qu'on est littéralement à 1-2 millions de personnes qui meurent des vagues de chaleur depuis 2012.
08:59Il y a une étude qui est sortie il n'y a pas longtemps.
09:01On est sur 9 millions de morts dues à la pollution chaque année.
09:03Donc les COP s'est beaucoup centré sur le CO2.
09:05Nous, on vient essayer d'apporter aussi notre vision sur une écologie plus intégrale.
09:08Donc il y a tous ces enjeux-là qui sont mal traités.
09:10Et les COP qui sont à la fois très peu accessibles de par l'infrastructure, la BLM,
09:14qui fait que même au niveau des logements, c'est très compliqué de se loger sur place.
09:17Ça fait que tout ça réuni, on a du mal à trouver notre place.
09:20Et c'est pour ça qu'on ne vient pas la demander, on vient la créer.
09:23Surtout qu'il y a à mon sens une importance de se dire qu'on aura été là et on aura tout fait dans la logique du système.
09:31C'est-à-dire que le jour, il y aura des actions plus radicales qui vont se mettre en place.
09:34Parce qu'il n'y aura plus le choix.
09:35Parce qu'il y a des gens qui sont en train de mourir.
09:37200 millions de réfugiés climatiques, je ne sais pas si on réalise la dinguerie.
09:39Donc à partir du moment où il y aura des gens qui vont être dans une forme de radicalité,
09:42on pourra répondre, on pourra se protéger en disant
09:45« Oui, mais on a été là, aux instants de décision, on a été là.
09:48Quand vous étiez là à prendre des décisions autour d'une table,
09:51vos salles sombres et toutes moches, là, on est venus, on a toqué. »
09:53Et ça n'a pas fonctionné.
09:55Cyril, c'est quelque chose que vous dites souvent aussi.
09:57On reviendra dans un instant sur à quoi serve encore l'addition des actions individuelles
10:03face à des machines qui sont bien plus puissantes.
10:06Mais vous dites souvent, moi j'ai envie de pouvoir dire
10:08à mes proches, à mes descendants,
10:11en fait, je n'ai pas rien fait.
10:14Bien sûr, non mais c'est important de dire qu'on n'a pas rien fait.
10:16Mais c'est aussi important que ça serve à quelque chose.
10:19C'est-à-dire que là, je suis d'accord avec Féris,
10:20mais en même temps, ce que vous allez faire là,
10:22je veux dire, c'était déjà le cas à Copenhague en 2009.
10:25D'autres l'ont fait, amoureux.
10:25C'était déjà le cas à la COP de Paris en 2021.
10:29Des gens qui sont venus, je me souviens encore en 2009 à Copenhague,
10:32il y avait un nombre incalculable de militants qui étaient là en disant
10:34« on va vous mettre la pression, on va vous obliger ».
10:37Ça n'a pas marché.
10:38Alors quoi, ça ne sert à rien ?
10:38Non mais non, je ne dis pas que ça ne sert à rien.
10:40Je dis qu'il faut se poser la question de savoir, aujourd'hui,
10:43ce qui pourrait faire que ça marche.
10:45Et à mon avis, ce qui pourrait faire que ça marche,
10:46ce n'est pas uniquement d'aller dans les COP pour leur dire « on vous regarde ».
10:49C'est de voter pour des gens qui sont vraiment prêts à faire quelque chose.
10:52C'est de changer nos institutions.
10:54Là, je parlais justement de cette Assemblée citoyenne qui va avoir lieu au Brésil.
10:57En fait, partout dans le monde, on se rend compte que des Assemblées citoyennes
11:00tirées au sort avec des gens qui eux-mêmes se saisissent du problème,
11:04qui eux-mêmes partent de leur vie quotidienne,
11:07c'est là où je suis d'accord avec ce que disait Féris,
11:09et de leurs besoins pour trouver des solutions qui marchent
11:12et qui soient acceptables par tous.
11:13Ça marche infiniment mieux que de laisser des responsables politiques
11:16qui sont, la plupart du temps, en fait, sous l'influence de grandes entreprises,
11:21et là particulièrement du lobby pétrolier,
11:23prendre des décisions tout seuls dans leur coin.
11:24Ça, ça ne marche plus. En fait, on le sait.
11:26Ça ne marche pas dans les gouvernements, ça ne marche pas dans les COP,
11:28ça ne marche pas à l'Union européenne.
11:30Donc, il faut arrêter avec ça.
11:31Donc, il faut voter maintenant pour des gens qui sont prêts à changer nos institutions
11:34et qui sont prêts à donner du pouvoir à la population,
11:37localement, nationalement, internationalement,
11:39pour trouver des solutions et changer de braquet.
11:43Féris, là-dessus ?
11:44Oui, je pense que nous, on ne vient pas non plus dans une démarche d'être utile,
11:46en réalité, parce que c'est...
11:49Non, mais parce que si, déjà, ces gens-là sont un peu inutiles,
11:52ce n'est pas nous qui allons l'être,
11:52mais je pense qu'il y a vraiment une logique, pour moi,
11:54argumentative de chaîne causale dans les événements,
11:57comment ils vont se produire.
11:58Dire qu'on y a été, c'est important,
12:00mais juste dans une forme de protection de nous-mêmes,
12:02parce qu'on voit bien ce qui est en train de se passer actuellement.
12:05Il y a une criminalisation des activistes.
12:06partout dans le monde, en France, on parle d'éco-terrorisme.
12:08Et le Brésil ne le sait que trop bien.
12:10Exactement, on est à 25 morts en 2023
12:12sur des activistes et des leaders autochtones.
12:14On est dans une forme de radicalisation des gens
12:17de par la colère qui s'installe,
12:18et en même temps, une répression en réponse
12:20qui est de plus en plus forte.
12:21Donc, c'est pour ça que c'est super important,
12:23pour éviter une forme de criminalisation injuste,
12:25d'être en mesure d'avoir des arguments
12:26pour dire « on est allé vous voir ».
12:28Et ça, pour moi, c'est hyper important,
12:29juste pour nous protéger, nous,
12:31en plus, en tant qu'association de premiers concernés,
12:33de dire « on a été sur place,
12:34ça n'a pas fonctionné ».
12:35Donc, si demain, on est dans l'obligation
12:38de tout casser,
12:39eh bien, au moins, on aurait une bonne justification
12:41parce qu'on pourra dire que
12:43le système a épuisé tous ces moyens de...
12:46Tu pourrais déjà le dire maintenant.
12:48Je veux dire, ce que font les activistes,
12:50ça fait 40 ans qu'ils le font.
12:51C'est sûr.
12:52Ça n'a déjà pas marché.
12:53Mais c'est pour ça que, du coup,
12:54une fois que ça s'est épuisé,
12:55il faut voir...
12:55Moi, je ne pense pas que...
12:56Même le vote,
12:57le fait de se dire qu'on va élire des gens
12:59qui vont être en mesure
13:00de nous représenter correctement dans les COP,
13:01je ne suis pas sûr non plus
13:02que ça ait un impact
13:04parce que le système est profondément injuste,
13:08même dans sa représentativité,
13:10parce que les partis politiques,
13:11si je parle juste de la France,
13:11je ne sais pas pour les autres,
13:12ont une forme de monopole
13:13sur l'hégémonie politique
13:15et la représentation politique,
13:16ce qui fait que dans des territoires locaux,
13:18si tu n'es pas en train de souscrire
13:19à la politique locale,
13:19tu n'existes pas.
13:20Politiquement, tu n'as pas de salle,
13:21tu n'as pas de subvention,
13:21tu n'as rien.
13:22Donc, en fait, on bloque,
13:23en tout cas dans les quartiers,
13:24une forme de capacité à se représenter,
13:26à parler pour soi,
13:26parce qu'on est obligé
13:27de passer par les partis
13:28et donc, inévitablement,
13:30les partis ont un fonctionnement,
13:31pour moi, structurellement bourgeois
13:33qui fait que, du coup,
13:34on a un manque de représentation
13:36à part ceux qui ont adopté les codes.
13:37Si tu adoptes les codes,
13:38forcément, tu te déconnectes
13:38et bref, toute une logique.
13:40C'est pour ça qu'on a besoin
13:41de changer les institutions.
13:42Tu vois, quand je parlais de...
13:44On se connaît, c'est pour ça que...
13:44Oui, oui, non, mais allez-y,
13:46le monde du militantisme
13:47est un petit monde.
13:48Je dis que c'est pour ça
13:49qu'on a besoin de changer
13:50les institutions.
13:51C'est-à-dire que,
13:51quand je parlais
13:52des assemblées citoyennes
13:53tirées au sort,
13:54là, pour le coup,
13:55les gens sont vraiment
13:57représentatifs
13:57de toutes les réalités.
13:58Ce qu'on a vécu
13:59à la Convention citoyenne
14:00pour le climat,
14:01ce qu'on vit dans plein
14:01d'assemblées citoyennes
14:02qui ont lieu sur des territoires,
14:03mais il faut que ces assemblées,
14:04elles aient du pouvoir
14:05et que ce soit les institutions
14:06qui leur donnent le pouvoir.
14:07Mais est-ce que vous ne dites
14:07pas la même chose,
14:08mais différemment ?
14:09C'est-à-dire que l'écologie,
14:10aujourd'hui,
14:10elle est mal internée ?
14:12Oui, mais ce que je veux dire,
14:13c'est que pour que la population
14:14ait du pouvoir,
14:15c'est-à-dire qu'on soit
14:16vraiment en démocratie.
14:17C'est-à-dire que le démos kratos,
14:18c'est le pouvoir du peuple
14:19par le peuple pour le peuple.
14:20Pour que le peuple ait le pouvoir,
14:22il faut que les institutions changent
14:23et pour que les institutions changent,
14:24il faut qu'il y ait des personnes
14:25qui soient élues
14:26et qui soient capables
14:27de les changer.
14:28Je veux dire,
14:28ce n'est pas les gens dans la rue
14:30qui vont changer
14:31la Constitution française.
14:31Mais ça se met à la queue.
14:32Ça n'existe pas.
14:33Je pense que là,
14:34ton argument,
14:34il se met à la queue
14:35parce qu'effectivement,
14:35pour que ça puisse être performatif
14:37et avoir une action,
14:37il faut que les institutions
14:39donnent ce pouvoir
14:40et délèguent
14:40une partie de leur légitimité
14:41et de leur pouvoir
14:42aux gens qui vont être élus
14:44dans les assemblées citoyennes.
14:44Sauf que,
14:45pour qu'ils le fassent,
14:46il faut qu'eux-mêmes
14:46soient déjà dans une logique
14:48de délégation de leur pouvoir
14:49qui fait qu'ils seraient déjà
14:50eux-mêmes élus.
14:51Donc,
14:51dans la chronologie,
14:53je ne pense pas
14:54qu'il faille demander
14:55ce pouvoir-là.
14:56Il faut être en mesure
14:56de le prendre.
14:58De le prendre,
14:59y compris par les urnes.
15:01Ou alors,
15:01ça fait une réplique
15:03à notre voie en schéma
15:03parce que si c'est par les urnes,
15:04ça va être à nouveau
15:05les mêmes parties
15:05et les mêmes personnalités
15:06qui vont à caractère.
15:07Parce que là,
15:07tu te dis qu'il n'y a plus
15:07d'institution
15:08et qu'il n'y a plus de...
15:09Bah ouais,
15:10je pense que dans une première étape,
15:12il faut être en mesure...
15:12Mais si on va au bout
15:13de votre raisonnement,
15:15ça va jusqu'où ?
15:16Bah moi,
15:17je pense qu'effectivement,
15:18il faut être en mesure...
15:19Attention à ce que tu veux dire.
15:20Alors,
15:20c'est filmé.
15:21Attention.
15:22Non,
15:22je pense qu'en réalité,
15:23il faut être en mesure
15:24de créer des communautés
15:26pré-révolutionnaires.
15:26Alors,
15:27moi,
15:27c'est ma théorie,
15:27c'est être en mesure
15:28de localement s'organiser
15:35qui soutiennent ça.
15:37Et nous,
15:37localement,
15:38on essaie de s'implanter
15:39pour,
15:40sans dépendre du politique,
15:41commencer à mener des actions
15:42de fermes urbaines,
15:43de plaidoyer,
15:44etc.
15:44Et essayer d'installer,
15:46nous,
15:46notre vision du monde,
15:47à quoi elle doit ressembler.
15:48Et une fois qu'il y a
15:49une masse critique
15:50qui adhère,
15:51et on a converti
15:51assez de cœur à notre cause,
15:52et bien,
15:53à mon sens,
15:53il faut prendre le pouvoir
15:56localement,
15:57dans un premier temps,
15:58sans les partis politiques,
15:59et ensuite,
16:00on verra comment ça se passe
16:02au Élysée nationale.
16:03Je n'ai pas de théorie,
16:04mais pour moi,
16:05il faut juste
16:05que toutes les villes,
16:07toutes les municipales
16:07soient prises dans des...
16:09C'est plutôt le municipalisme
16:10libertaire de Bookchin.
16:11Voilà, en gros.
16:12Ça rejoint
16:13ce que vous dites régulièrement,
16:14alors pas tout à fait
16:15dans la mise en œuvre
16:16de la révolution
16:17dont vous parlez,
16:18mais on le voit
16:20qu'il y a depuis dix ans,
16:21puisqu'on est aussi là
16:22dans un moment de bilan
16:23des dix ans
16:24de la COP 21
16:27et des accords de Paris,
16:28des choses
16:28qui ont été faites localement
16:30et qui fonctionnent,
16:31il y en a.
16:32Ça, c'est un constat
16:33unanimement partagé.
16:35Le problème étant
16:36que quand on passe
16:37de l'échelle locale
16:37à l'échelle internationale,
16:39c'est là que les échelles
16:39ne se rencontrent jamais.
16:41En fait,
16:42c'est ça la difficulté
16:42qu'on a.
16:43C'est qu'on sait à peu près
16:44ce qu'il faut faire
16:45pour résoudre le problème climatique.
16:46Honnêtement,
16:46on le sait.
16:47Ça fait des décennies
16:48qu'on le sait.
16:48Vous parliez du fait
16:49qu'on va ressortir demain.
16:50En fait,
16:51en re-regardant le film,
16:52on se dit...
16:52Ça n'a pas vieilli ?
16:53Ben non.
16:54Malheureusement,
16:54ça n'a pas vieilli.
16:55C'est-à-dire qu'on aurait bien voulu
16:56que ça soit devenu la norme,
16:58qu'il y ait des fermes en permaculture
16:59partout autour des villes,
17:01qu'on ait changé le système
17:02de création monétaire,
17:03qu'on ait fait la révolution,
17:04qu'on ait obligé le Parlement
17:05à démissionner,
17:06qu'on ait réécrit la Constitution
17:07avec des citoyens,
17:08qu'on ait changé l'école.
17:09Malheureusement,
17:09dix ans plus tard,
17:10ça n'est toujours pas le cas.
17:11Donc,
17:12c'est pas un problème
17:12de savoir quoi faire.
17:14C'est un problème
17:14de quelle modalité démocratique
17:16pour le mettre en œuvre.
17:17Et effectivement,
17:18on peut commencer par le terrain,
17:19et c'est vrai,
17:20à l'échelle locale
17:21et à l'échelle des communautés,
17:23on peut changer déjà
17:24énormément de choses,
17:25on peut reconstruire
17:26une forme d'autonomie.
17:27Ensuite,
17:27la question,
17:28c'est comment est-ce qu'on passe
17:29de cette échelle locale
17:30à une échelle plus vaste
17:31dans la mesure
17:32où les problèmes
17:32qui nous occupent
17:33de changement climatique,
17:35ils n'ont pas de frontières.
17:36Donc,
17:36si vous créez
17:37une communauté autonome
17:38qui est super,
17:39où vous avez des fermes
17:40en permaculture,
17:41où vous avez des gens
17:41qui échangent
17:43avec d'autres moyens monétaires,
17:44des monnaies locales,
17:45etc.
17:47si la Chine continue
17:48et les Etats-Unis
17:49à émettre du gaz
17:51à effet de serre
17:51dans les quantités
17:52qu'on connaît aujourd'hui,
17:54vous allez quand même
17:54avoir des étés
17:55à 45 degrés.
17:56Et donc,
17:56vous allez quand même
17:57être face à un problème.
17:58Donc,
17:59il y a un moment
17:59où il faut être capable
18:00de renverser
18:00la dynamique globale
18:02et aujourd'hui,
18:03se poser la question
18:03de construire
18:05des communautés autonomes
18:06qui ensuite
18:07sont capables
18:07de faire basculer
18:11des échelles
18:12comme les nations
18:13et des échelles
18:14comme des supranations,
18:15si on pense à l'Europe
18:17pour nous,
18:18mais aussi l'ONU
18:19est une question
18:19qui se pose.
18:20Et cette fameuse
18:21assemblée citoyenne
18:22au Brésil
18:23est une tentative
18:25de ça,
18:25de dire finalement
18:26est-ce qu'on a besoin
18:27de construire aussi
18:28une gouvernance mondiale
18:28des peuples
18:29avec les peuples ?
18:31C'est pour ça que ça peut
18:34que s'interconnecter
18:35puisque prolétaires
18:36du monde entier
18:37unissez-vous.
18:38La logique,
18:38c'est jeunesse populaire
18:39aussi unissez-vous.
18:39Tout le monde doit
18:40s'unir à l'international
18:41dans le sens où
18:41il ne faut pas non plus
18:43être en mesure
18:45d'ignorer la capacité
18:47de l'alignation du système
18:48même pour les premiers
18:49concernés qui vivent
18:50la violence.
18:50Parfois,
18:51plus tu vis une violence,
18:52moins tu la vois.
18:53Et parfois,
18:53les gens qui,
18:54même en France,
18:55sont les premiers concernés,
18:57je ne sais pas,
18:57un enfant sur trois
18:58bagnolés qui a de l'asthme
18:59ou d'une violence
19:00environnementale
19:01ou sociale
19:01et en mesure
19:02de la cautionner,
19:03de s'y attacher
19:04d'un point de vue existentiel,
19:06se rattacher à ça
19:06en créant son identité
19:08autour d'une violence.
19:09Et il faut être en mesure
19:09de se décorréler de ça
19:11en disant,
19:11en fait,
19:11dans d'autres pays,
19:12il y a d'autres gens
19:12qui la vivent aussi
19:13et qui sont en train
19:14de se révolter.
19:14Ce qu'on a vu à Madagascar,
19:15ce qu'on a vu au Népal,
19:15ce qu'on a vu au Maroc.
19:16Et donc,
19:17être en mesure de constater
19:18que dans d'autres pays,
19:19il y a aussi une révolte
19:20qui s'installe,
19:20c'est super important.
19:22D'où ce genre d'endroit
19:23et les COP
19:23pour se connecter
19:24avec d'autres personnes,
19:25de se dire,
19:25en fait,
19:25c'est fou parce que
19:26nous,
19:27dans notre pays,
19:27peut-être qu'on est un peu
19:28endormis à faire
19:28je ne sais pas trop quoi,
19:30alors que dans d'autres
19:30qui sont en train
19:30de se réveiller,
19:31ils sont en train
19:32de parfois se faire tuer.
19:33Ça, c'est vrai que c'est
19:35une des choses
19:36les plus importantes
19:37dans les COP,
19:37c'est la capacité
19:38de plein de militants
19:40de partout
19:40à se retrouver
19:42et à peut-être trouver
19:43justement des nouveaux
19:44moyens d'organisation
19:45et à se dire,
19:46comme tu le disais,
19:47nous, là,
19:48on est en train
19:48de mourir
19:48de la pollution de l'air.
19:49Nous, en fait,
19:50notre eau potable,
19:51je ne sais pas si vous avez vu
19:52qu'il y a 60 000 personnes
19:53qui sont privées
19:53d'eau potable en France
19:54parce qu'il y a
19:56des points de captage
19:57qui sont fermés
19:58parce que c'est plein
19:59de pifas ou de pesticides.
20:00Bon, ça,
20:01c'est déjà une façon
20:03pour les gens
20:03de se rendre compte
20:04que la question écologique,
20:04ça les concerne
20:05dans leur vie de tous les jours.
20:06Ça les concerne aussi
20:07parce que,
20:08comme tu le disais,
20:09il y a en France
20:10entre 50 et 100 000 personnes
20:13qui meurent
20:13de la pollution de l'air
20:14chaque année
20:14et que cette pollution de l'air,
20:16elle est directement liée
20:16aux énergies fossiles
20:17qui provoquent aussi
20:18le réchauffement climatique
20:19qui va provoquer lui aussi
20:20des morts à cause
20:21des vagues de chaleur
20:22et des sécheresses
20:23et des incendies.
20:24Bon, il y a des pays
20:25où ils le vivent
20:26encore plus fort aujourd'hui
20:27et c'est vrai
20:28que c'est sans doute
20:28dans ces endroits-là
20:29que les gens vont commencer
20:30à se rebeller
20:31en disant
20:32on ne peut pas laisser
20:33les plus riches de la planète
20:34continuer à nous mettre
20:35dans cette situation-là
20:36donc il faut changer de système
20:38mais au moment
20:39où ils vont se rebeller
20:39il faut qu'ils aient
20:41à la fois un horizon
20:42c'est-à-dire qu'ils se disent
20:43ok on se rebelle
20:44mais pour construire
20:45une société
20:45qui irait plutôt
20:46dans ce sens-là
20:47et qu'ils aient des moyens
20:48d'organisation
20:48pour trouver comment
20:50organiser la cité différemment.
20:53Je pense aussi
20:53que je voulais rajouter
20:54sur la théorie du changement
20:55il y a d'abord aussi
20:56une étape
20:57de conscientisation
20:58des violences
20:59qui parfois met un peu de temps
21:00dans des pays
21:02où ils vivent directement
21:02les situations
21:03des catastrophes climatiques
21:04c'est un peu limpide
21:05mais nous en tout cas
21:06en France
21:06il y a une capacité
21:07à ignorer
21:08et à organiser une ignorance
21:10ça s'appelle l'agnotologie
21:11c'est un domaine
21:12qu'on étudie
21:13qui fait comment
21:14l'ignorance est produite
21:15ça a été beaucoup étudié
21:16pour Robert Proctor
21:17et tout ce qui est
21:17des cigarettes
21:18et industries fossiles
21:18là aujourd'hui en France
21:19quand on regarde
21:20comment est traité
21:22le sujet du climat
21:23en Europe
21:23notamment sur les questions
21:24de géo-ingénierie
21:25personne n'y comprend rien
21:26personne n'explique
21:27il y a une opacité telle
21:28qui fait qu'on ne réalise même pas
21:29qu'ils sont en train
21:29de prendre des décisions
21:30en notre nom
21:30mais qu'ils sont en train
21:31de tout foirer
21:32par exemple
21:32sur la géo-ingénierie
21:33on parle d'aérosols
21:34qu'on va envoyer
21:35dans la stratosphère
21:35pour faire rebondir
21:36le soleil
21:37tu dois être au courant
21:38de ça
21:38mais très peu de gens
21:40le savent
21:40qu'il y a des négociations
21:41là-dessus
21:42et que ça peut foirer
21:43le système mondial
21:44juste avec
21:45quelques prises de décisions
21:47dans lesquelles
21:47on n'a même pas
21:48notre mois à dire
21:49d'où le travail
21:49de votre association
21:50je crois
21:51qui organise
21:52des ateliers
21:53de formation
21:54parce que
21:55vous disiez tout à l'heure
21:55qu'il faudrait
21:56convertir la masse critique
21:57on ne peut convertir
21:59personne si on n'est pas éclairé
22:00exactement
22:00c'est pour ça que oui
22:01on a pris cet angle-là
22:03de l'éducation populaire
22:04pour se dire
22:04qu'on va aller accompagner
22:05des jeunes
22:05avec une forme de légitimité
22:07qu'on doit reconquérir
22:08c'est pour ça qu'il y a
22:09beaucoup de connaissances
22:09c'est une formation
22:10d'une journée d'abord
22:11après une semaine
22:12certifiée par le ministère
22:13de l'enseignement supérieur
22:14et l'idée
22:15c'est d'accompagner les jeunes
22:17à comprendre
22:18les violences qu'ils vivent
22:19et ensuite à s'en défendre
22:20c'est intéressant
22:21parce que vous n'êtes pas
22:21tous les deux
22:22de la même génération
22:24Cyril
22:24vous et moi
22:25nous sommes plutôt
22:27de la même génération
22:28on n'est pas nés
22:29avec cette conscience-là
22:30on pourrait penser
22:31que vous qui avez 23 ans
22:33je crois
22:33vous êtes nés
22:35avec cette conscience-là
22:36mais en fait
22:36autour de vous
22:38non ?
22:38c'est différencié aussi
22:39et c'est situé
22:40cette conscience
22:40elle est située
22:41en fonction de ta classe sociale
22:41en fonction de ton environnement
22:42en fonction de ce que tu as vu
22:43ou ce que tu n'as pas vu
22:44donc oui
22:44on n'a pas grandi
22:46de la même manière
22:46on n'a pas les mêmes générations
22:48et surtout je pense que
22:49être en mesure
22:51de conscientiser une violence
22:52et de se dire
22:53je vais me défendre contre elle
22:54c'est déjà
22:55une forme de privilège
22:57incroyable
22:58parce qu'effectivement
22:59il y a une situation
23:00qui
23:00installe
23:01en tout cas
23:02en Occident
23:03un confort
23:03qui fait que
23:04tu es amoureux aussi
23:05de la violence
23:06qui te tape
23:07ça veut dire que
23:08il y a une capacité
23:09à romantiser
23:12cette violence-là
23:13à la rendre acceptable
23:14à la rendre normale
23:14à la rendre naturelle
23:16et ça c'est super important
23:17comment une domination
23:17paraît naturelle
23:18en disant
23:18bah oui
23:18effectivement
23:19il y a des gens
23:20qui meurent de la pollution
23:20mais c'est toujours été comme ça
23:22il faut bien
23:22vous savez
23:23pour justifier le système
23:24des externalités négatives
23:24donc c'est pour ça
23:25qu'il y a 9 millions de morts
23:26de la pollution
23:26ok
23:26vous savez
23:27on peut pas faire autrement
23:28et donc
23:28on arrive à naturaliser
23:30la domination
23:31que l'homme a sur la terre
23:32parce que la terre
23:33nous appartiendrait
23:34au Brésil
23:35c'est intéressant
23:35ils estiment que
23:36c'est une communauté
23:37en tout cas estime
23:37qu'on appartient à la terre
23:38donc c'est un renversement
23:39qui même spirituellement
23:40nous permet de nous
23:41de nous éveiller
23:41parce qu'en Occident
23:43je pense qu'il y a une destruction
23:43de cette capacité-là
23:44à prendre du recul
23:45à se désaxer
23:46sur un système
23:46qui part en vrille
23:47et donc nous on essaie
23:48de réapprendre ça
23:49dans un premier temps
23:50en disant
23:50réapprenez à voir le monde
23:52différemment
23:52réapprenez à lutter
23:54sur ce qui est vos touches
23:55parce que c'est juste
23:56pas normal
23:56et on a essayé
23:57de normaliser
23:57des trucs
23:58qui ne le sont pas
23:58Est-ce que c'est là-dedans
23:59que vous inscrivez
24:00ce qu'on a entendu
24:02ces jours derniers
24:02avec l'ouverture
24:03pas y passer
24:04on a déjà beaucoup parlé
24:05de la semaine dernière
24:06mais de ce magasin en Chine
24:07au BHV
24:08avec cette revendication
24:10d'un besoin
24:10d'un droit
24:11qui sort de nulle part
24:13en réalité
24:13un droit à la mode pas cher
24:15en s'assayant
24:17sur le droit environnemental
24:19le droit humain
24:19tout court
24:20Exactement
24:20c'est une capacité
24:22qu'on a à créer des droits
24:23ici
24:23qui ensuite détruisent
24:24d'autres droits là-bas
24:25donc c'est absolument fascinant
24:26et surtout qu'on arrive
24:28et c'est là où le vice
24:29il est incroyable
24:29on arrive
24:30à produire des pauvres ici
24:33à produire des pauvres là-bas
24:35et à faire semblant
24:36que Chine va répondre
24:37à une problématique
24:38de justice sociale ici
24:40alors qu'en réalité
24:41on est en train
24:42de mettre des gens
24:42sur un choix moral
24:43absolument dégueulasse
24:44c'est-à-dire que soit
24:44vous vous nourrissez plus
24:46parce que
24:47pouvoir d'achat
24:47soit vous achetez
24:49des habits dégueulasses
24:50avec des taches de sang dessus
24:51ben non
24:51et le choix moral
24:53on le fait reposer
24:54sur qui ?
24:54non pas sur les représentants
24:55qui vont être dans les coques
24:56dans les coques
24:57non pas sur nos dirigeants
24:59ou je ne sais qui
25:00on le fait reposer
25:00sur le citoyen
25:01sur le consommateur
25:02qui est dans une forme
25:03de blocage
25:04et même nous
25:04entre nous
25:04on va se tirer dessus
25:05on va se dire
25:05mais pourquoi
25:06t'as pas consommé
25:07correctement ton habit
25:08pourquoi t'as pas
25:09la dernière skin care
25:10vegan à base de bave
25:11de chameaux
25:11il n'y a que 3 chameaux
25:12dans le monde
25:12qui sont en mesure
25:13mais t'imagines 3 chameaux
25:14Cyril ?
25:15donc du coup
25:15on commence à faire des trucs
25:20ben à nouveau
25:20c'est ceux qui ont
25:21la conscience écologique
25:22qui arrivent à l'avoir
25:22c'est-à-dire qu'ils arrivent
25:23à proposer sur le marché
25:24un truc qui est foiré
25:25et ensuite à eux-mêmes
25:26se rattraper moralement
25:27en disant
25:27oui bon on va faire des efforts
25:28et en faisant en force
25:30que la consommation éthique
25:31soit un luxe
25:32alors ça devrait être
25:33un peu énorme
25:33mais en fait c'est aussi
25:33continuer à mentir aux gens
25:35c'est-à-dire que
25:36c'est pas leur donner le droit
25:38un droit social
25:40c'est leur dire
25:42en fait vous avez le droit
25:42de continuer à consommer
25:44comme des malades
25:45quand vous voulez
25:46où vous voulez
25:47c'est continuer à leur vendre
25:48cette espèce de rêve du progrès
25:49qui aujourd'hui est insoutenable
25:50sans leur dire que
25:52s'ils continuent à faire ça
25:53effectivement
25:54il y a des gens
25:55à l'autre bout du monde
25:55qui sont des esclaves
25:56qui vivent dans des conditions
25:57absolument catastrophiques
25:59qui fabriquent leurs vêtements
26:01et que eux-mêmes
26:02ne voudraient jamais
26:02que leur famille
26:03ou leurs proches
26:04vivent dans ces conditions-là
26:05c'est ne pas leur dire
26:07que toutes les conséquences écologiques
26:09à la fois les émissions
26:10de gaz à effet de serre
26:11à la fois la pollution de l'eau
26:12à la fois les maladies
26:13que les gens vont attraper
26:13à cause des produits chimiques
26:14qu'il y a dans tous ces vêtements
26:15ça va toucher aussi des gens
26:17ça va toucher des enfants
26:18ça va toucher des femmes enceintes
26:20donc ça on ne leur dit pas
26:21et on ne leur dit pas non plus
26:22que ce rêve-là
26:24il est déjà terminé
26:25c'est déjà fini
26:26on a déjà dépassé
26:27on est déjà en train de dépasser
26:29cette barre des 1,5 degrés
26:30on a déjà dépassé
26:31un des 16 points de bascule
26:32des 16 points de bascule climatiques
26:35on a déjà dépassé
26:367 sur 9 des limites planétaires
26:38c'est-à-dire qu'on est déjà
26:39en train de rendre
26:39cette planète inhabitable
26:40donc ça nous fera une belle jambe
26:42d'avoir pu acheter
26:43plein de trucs
26:44à 2 euros
26:44d'avoir pu s'acheter
26:45encore un autre pantalon
26:47encore un autre pull
26:48au moment où encore une fois
26:50cette planète sera devenue inhabitable
26:51sauf que ça on ne leur dit pas
26:52on leur dit
26:52vous avez le droit de consommer
26:54vous avez le droit de consommer
26:55autant que vous voulez
26:55ça va aller super
26:56je crois que ce qu'on ne dit pas aussi
26:58c'est que ce n'est pas un rêve
26:59en soi
26:59c'est-à-dire qu'il y a aussi
27:00c'est un peu nul
27:01c'est vrai
27:02c'est un peu éclaté
27:03dans le sens où
27:04même ça fait des crises existentielles
27:06terribles
27:06je pense qu'il y a ce côté-là
27:08on a le droit de consommer
27:08de surconsommer
27:09très matériel
27:10mais est-ce que
27:11même existentiellement parlant
27:13on ne crée pas aussi
27:13des gens qui sont très tristes
27:14qui sont dans une forme
27:15de société de l'apparence
27:16qui sont dans une forme
27:16de comparaison constante
27:18les antidépresseurs
27:19et les anxiolytiques
27:19qui augmentent
27:20notamment dans les pays
27:21qui consomment le plus
27:21et la fertilité qui baisse
27:23dans les pays qui consomment le plus
27:24parce que notre manière
27:24de consommer
27:25elle est totalement bousillée
27:27on est un enfant
27:271,2
27:29enfant par femme en France
27:30et on se pose la question
27:33aussi de pourquoi
27:33mais c'est parce que
27:34les gens ne peuvent même pas
27:35faire d'enfants
27:35on était à 2,1
27:36quand j'étais à l'école
27:37tu vois
27:37on a évoqué la question
27:40du rapport de force
27:42on a évoqué la question
27:45du rapport de force
27:46dans le projet de demain
27:49qui ressort au mois de décembre
27:51c'était aussi
27:52d'essayer de raconter
27:54comment on peut changer
27:55le récit
27:56et là-dessus
27:57vous avez une métaphore
27:58que je trouve assez intéressante
27:59vous dites
28:00mais comment est-ce que
28:01les américains ont réussi
28:02à imposer
28:02l'American way of life
28:04dire que boire du coca
28:05c'était cool
28:06avoir des jeans
28:06c'était cool
28:07avoir des drapeaux américains
28:08c'était cool
28:09comment est-ce que
28:10le ecological way of life
28:12on fait
28:14pour qu'il soit cool
28:15comme
28:16l'American way of life
28:18du coup je vous pose la question
28:19quels sont les outils
28:20qu'ont utilisé à l'époque
28:21les Etats-Unis
28:22qu'on pourrait utiliser aujourd'hui
28:23pour que ce soit cool
28:24mais c'est pas que les Etats-Unis
28:25c'est-à-dire que
28:26tous les régimes
28:28ont toujours cherché
28:29le moyen de propager
28:30un récit
28:30c'est-à-dire de dire
28:31voilà de quelle façon
28:32il faudrait vivre
28:33pour que tout le monde
28:34soit obligé de le faire
28:37ou ait envie de le faire
28:38il se trouve que depuis que le cinéma existe
28:40tous les régimes
28:42que ce soit les nazis
28:44que ce soit les russes
28:45ou que ce soit les américains
28:46plus récemment
28:47ont dépensé beaucoup d'argent
28:48pour faire beaucoup de films
28:49pour propager une vision du monde
28:52et effectivement
28:53les américains
28:54au sortir de la deuxième guerre mondiale
28:56quand ils ont négocié
28:57les accords
28:58avec les européens
29:00pour le plan Marshall
29:01pour les milliards
29:02qu'ils allaient investir
29:03pour reconstruire l'Europe
29:04on dit
29:04on vous donne tant de milliards
29:05mais on négocie d'avoir 60%
29:08des droits de diffusion
29:08de nos films
29:09sur les écrans de cinéma européen
29:11ce qui fait que
29:12le cinéma européen
29:13est devenu
29:14une influence majeure
29:15de nos psychés
29:16c'est comme ça
29:17qu'ils ont réussi
29:18à faire fumer des cigarettes
29:19aux femmes
29:20c'est une histoire célèbre
29:21avec Lucky Strike
29:22c'est comme ça
29:22qu'ils nous ont convaincus
29:23d'acheter des jeans
29:25de boire du coca
29:26de manger des burgers
29:27de construire des banlieues
29:30comme ça
29:30où tout le monde
29:31a son petit pavillon
29:31avec sa petite voiture
29:32etc
29:33parce que
29:34ça nous a fait rêver
29:35parce qu'on a vu des acteurs
29:36des actrices
29:37des films
29:37qui vivaient comme ça
29:38et on s'est persuadé
29:40que c'était
29:40le rêve absolu
29:43le but de nos existences
29:44donc maintenant
29:45si on veut passer
29:46de cette société là
29:47de ce rêve consumériste
29:49à un rêve
29:50qui est un rêve
29:51d'une société plus soutenable
29:53plus écologique
29:54où on vivrait mieux
29:55où on travaillerait moins
29:56où on passerait plus de temps
29:57avec les gens qu'on aime
29:58où on serait plus en contact
29:59avec la nature
29:59il nous faut des films
30:00il nous faut des séries
30:01il nous faut des BD
30:02il nous faut des romans
30:03qui racontent ça
30:04on ne peut pas espérer
30:06emmener des millions de personnes
30:07pour construire une société différente
30:08si on n'est même pas capable
30:10d'imaginer à quoi elle ressemble
30:11et la plupart d'entre nous
30:12on n'est pas capable
30:13parce qu'on a été tellement
30:14biberonné
30:15à cette idéologie
30:16qui nous semble qu'il n'y a pas
30:17d'autre solution
30:18ça vous parle ça ?
30:20ouais carrément
30:20mais c'est pour ça qu'il faut reprendre
30:21aussi les moyens de production culturels
30:22et donc ces moyens de production culturels
30:24ils ont été aussi accaparés
30:25par une élite culturelle ici
30:28qui est en lien avec une élite économique
30:30et industrielle
30:30notamment dans les pays du sud
30:31qui ont donc fait de l'argent
30:33en faisant en sorte
30:34de saccager des terres
30:35dans les pays du sud
30:36quand on regarde l'Empire Bolloré
30:37c'est ça
30:3742 ports
30:38qu'est-ce que tu fais
30:3942 ports
30:39t'as pas autant de bateaux
30:40il y a une volonté
30:42d'avoir une emprise là-bas
30:43ensuite ils achètent des chaînes
30:44en France
30:45qui permet ensuite de diffuser
30:46une idéologie
30:47qui va faire de l'argent
30:49sur nos souffrances aussi
30:49c'est pour ça que quand on parle
30:50de reprendre les moyens
30:51de production culturels
30:52c'est que généralement
30:53ils extraient la substance narrative
30:54de nos vies
30:55ils extraient la surprise narrative
30:56des banlieues
30:57ils vont faire des films clichés dessus
30:58sur les gens qui sont
31:00dans les favelas au Brésil
31:01peu importe
31:02ils vont prendre ces histoires-là
31:03et l'argent va jamais retomber
31:05aux gens qui sont sujets
31:07là-dedans
31:07et nous on n'est pas auteur
31:08donc en fait c'est comme si
31:09dans l'histoire
31:10on est passé de objet
31:11quand on parle du musée
31:13de la porte dorée
31:14de l'immigration
31:15c'était un musée colonial
31:16quand on parle de
31:17juste l'esclavage
31:19etc
31:20on est des objets pour eux
31:21maintenant on devient des sujets
31:22mais à chaque fois
31:23la substance elle est extraite
31:24et il faut qu'on se la réapproprie
31:25parce qu'effectivement
31:26cette capacité-là
31:28à déplacer les imaginaires
31:30et à déplacer une vision du monde
31:31elle est hyper importante
31:33mais ça nécessite aussi
31:34de désapprendre
31:35certains mécanismes
31:36qu'on a commencé à apprendre
31:37et à intégrer
31:38le fait qu'on soit centré
31:39sur notre individualité
31:40à nous
31:40et qu'on ait une liberté totale
31:42parce qu'on a envie
31:42de s'attacher un peu à ça
31:43ça il faut le désapprendre
31:45il faut le casser
31:45mais est-ce que ce vœu
31:46cette désirabilité
31:49est-ce que c'est réaliste
31:51par rapport au terrain
31:52que vous voyez tous les jours
31:53notamment dans les quartiers populaires
31:54faut-il le rappeler
31:55qu'ils sont
31:55les premières victimes
31:57de tout ce mécanisme
31:58induit par le réchauffement
32:00est-ce que c'est un degré
32:01de réalité
32:02est-ce qu'il y a des oreilles
32:03pour écouter ce que vous dites là
32:04en fait effectivement
32:05c'est les premières victimes
32:06sur le plan matériel, physique
32:08mais c'est aussi
32:08les premières victimes
32:09de notre point de vue spirituel
32:10ça veut dire que nous aussi
32:11on a adhéré totalement
32:12à cette vision du monde
32:13qu'ils nous ont proposé
32:13donc je pense que c'est réaliste
32:15parce que nous
32:16c'est ce qu'on teste
32:17nous c'est ce qu'on essaye de faire
32:18c'est essayer de créer
32:19un sorte de monde imaginaire
32:20qui n'existe pas
32:21mais qui existe quand même
32:22c'est-à-dire que
32:23quand on fait
32:23Saint-Ouen
32:24Strasbourg à vélo
32:26avec un groupe de mamans
32:27et de jeunes et d'enfants
32:28qui roulent
32:28pendant genre 5 jours
32:29et bien à la fin
32:31on documente tout ça
32:32et on reçoit plein de messages
32:33des gens
32:33j'ai envie de faire du vélo
32:34alors qu'on n'a rien à cirer
32:35du vélo à la base
32:36c'est juste une question
32:37de mentalement
32:38comment on se représente
32:39la question de la mobilité
32:40et du vélo
32:40comment on fait ça
32:41tous ensemble
32:41comment on se rend compte
32:42que ça crée des liens
32:44et qu'on vit en communauté
32:45pendant 5-6 jours
32:46et que c'est magnifique
32:46et donc à la fin
32:47des gens qui s'en foutent
32:48complètement
32:48des mamans
32:49qui ne savent pas faire du vélo
32:50des gens qui n'ont pas
32:50la culture du vélo
32:51parce que c'est des mères
32:52qui sont excisées
32:52qui n'ont pas l'habitude
32:53d'en faire
32:53dans les quartiers populaires
32:54il y avait une culture
32:55qui était un peu compliquée
32:56vis-à-vis de ça
32:56et bien se disent
32:57moi aussi j'ai envie
32:58de participer à ça
32:58et donc c'est comme
32:59s'il y avait un retournement
33:00qui se faisait
33:00qui était absolument magnifique
33:01de regarder
33:03on va projeter
33:03notre capacité
33:05à vivre ensemble
33:06à faire communauté
33:07et que ce rêve là
33:08il est accessible
33:09à tout le monde
33:10parce que si nous
33:11on arrive à se l'approprier
33:12si nous depuis 3 ans
33:13on arrive à vivre ensemble
33:14à créer des écoles
33:15à parler à droite à gauche
33:15et à faire des trucs
33:16qui sont cools
33:16et bien c'est comme
33:17si on arrivait
33:18après c'est à une moindre échelle
33:20et on n'est pas les seuls
33:20à le faire
33:20et plein d'autres le font aussi
33:21à créer un monde
33:24à la fois entre
33:25pré-réel
33:25mystique
33:26fantaisiste
33:27et en même temps
33:28très ancré dans la réalité
33:29où on voit
33:30nous à chaque fois
33:31on se regarde comme ça
33:32on se dit
33:32mais c'est incroyable
33:33ce qui se passe
33:33parce qu'il y avait des gens
33:34qui peuvent peut-être
33:37vendre des trucs
33:38illégalement répréhensibles
33:403 semaines avant
33:41et qui se retrouvent
33:42à faire des conférences
33:44devant des députés
33:44et à changer de vie
33:46et à se réparer
33:47et à tirer des jeunes
33:48de la délinquance
33:49et à se dire que
33:50on peut faire commun
33:51et donc c'est réapprendre
33:52à vivre en commun
33:52réapprendre à vivre en famille
33:54je pense que l'occident
33:55a détruit la capacité
33:56à faire communauté
33:56et que nous on doit
33:57la reconstruire
33:58et c'est comme ça
33:58qu'on arrive à créer
33:59des groupes
34:00dont les cadres
34:03ne sont pas définis
34:03par les autres
34:04généralement nous
34:05les groupes
34:06qu'on essaie d'accompagner
34:07c'est des groupes
34:07qui sont définis
34:08par la violence
34:08qu'ils subissent
34:08donc si on veut s'émanciper
34:10c'est essayer de sortir
34:11de cette violence-là
34:11et donc d'aller dans
34:12des transfuges de classe
34:12dans des classes
34:13qui sont dominantes
34:13et donc de répliquer
34:14nous-mêmes
34:14des schémas de domination
34:15donc en fait
34:16c'est comme si on avait
34:17le choix entre un groupe
34:17qu'on subit
34:18qui est un peu foiré
34:19ou un groupe
34:19tout aussi foiré
34:20mais qui est dominant
34:21dans lequel on a l'impression
34:22de vivre un peu mieux
34:23non, on peut créer
34:24un groupe à part
34:24et on définit
34:25nos propres normes
34:26nos propres valeurs
34:26nos propres lois
34:27nos propres règles
34:28et c'est par chien
34:28mais tant qu'on vivra
34:29dans un monde
34:30où c'est la domination
34:31de quelqu'un
34:32sur quelqu'un d'autre
34:33quel qu'il soit
34:34on ne s'en sortira jamais
34:35c'est ça que vous dites
34:35oui, c'est ça que je dis
34:37je pense que c'est ça
34:39globalement en fait
34:41à chaque fois
34:41qu'il y a des vrais
34:42basculements dans la société
34:44et là c'est de ça
34:45qu'on parle
34:45il faudrait un vrai
34:46basculement du type
34:47quand on a aboli
34:49l'esclavage
34:50ou quand il y a eu
34:51la fin de la ségrégation
34:52aux Etats-Unis
34:52quand il y a eu
34:53le droit des femmes
34:53quand on a arrêté
34:54avec la monarchie
34:54c'est ce genre de bascule
34:56ontologique
34:56dont on a besoin
34:57à chaque fois
34:58il y a trois éléments
34:59qui rentrent en conjonction
35:00il y a des nouveaux récits
35:01c'est-à-dire des gens
35:02qui sont capables
35:02d'imaginer le monde
35:03autrement que comme il est
35:04typiquement Martin Luther King
35:06quand il dit
35:06I had a dream
35:07il est capable de se projeter
35:08dans un monde
35:08où les noirs et les blancs
35:10auront les mêmes droits
35:10alors que ce monde
35:11n'existe pas encore
35:12et ces nouveaux récits
35:13ça peut être à la fois
35:14des films comme on disait
35:15ça peut être des romans
35:16ça peut être des leaders politiques
35:17qui font des discours
35:18ça peut être aussi
35:18des gens qui font des choses
35:19quand on a fait
35:20Demain avec Mélanie Laurent
35:21c'était ça
35:21on a été voir des gens
35:23qui font des nouveaux récits
35:23de l'agriculture
35:24des nouveaux récits
35:25de l'économie
35:25des nouveaux récits
35:26de la démocratie
35:27ça c'est le premier élément
35:28le deuxième élément
35:29ce sont des rapports de force
35:30parce que ceux qui ont le pouvoir
35:31ceux qui sont en train de gagner
35:33dans cette espèce d'immense
35:34partie de monopolie géant
35:35à laquelle on est tous
35:36obligés de jouer
35:37ils n'ont pas du tout
35:37envie qu'on change
35:38Total, Elf
35:40enfin Elf ça n'existe plus
35:42Exxon, BP
35:42ils veulent continuer
35:44à vendre du pétrole
35:45donc là s'il n'y a pas
35:46un rapport de force puissant
35:47qui fait que la population
35:49reprend le pouvoir
35:51à la fois dans les urnes
35:52à la fois dans la rue
35:53à la fois dans l'organisation
35:54de leur vie
35:55sur des territoires
35:57ça ne changera pas
35:59donc ces rapports de force
36:00ils sont indispensables
36:01typiquement ce qu'ont fait
36:02les esclaves justement
36:04quand ils se sont rebellés
36:05dans les plantations
36:05ce qu'ont fait les gens
36:06au moment de la révolution française
36:07Il est où le déclencheur ?
36:08Et un troisième élément
36:10justement qui arrive
36:10comme une sorte de catalyseur
36:11des deux autres
36:12ce sont les circonstances historiques
36:13typiquement le droit de vote
36:15des femmes au Royaume-Uni
36:16il y a des gens qui sont capables
36:17d'imaginer un monde
36:18où les hommes et les femmes
36:19auraient les mêmes droits
36:19il y a les suffragettes
36:22qui engagent des rapports de force
36:23sur le terrain
36:23et il y a la première guerre mondiale
36:24qui vient agir
36:25comme un déclencheur
36:26parce que
36:27il y a énormément de gens
36:28énormément d'hommes
36:29qui partent à la guerre
36:30des femmes qui les remplacent
36:31sur le terrain
36:32et qu'après la guerre
36:33il y a un déséquilibre démographique
36:35qui fait que
36:35ça devient difficile
36:36de dire aux femmes
36:37que c'est des citoyens
36:37de seconde zone
36:38Mais les signaux là
36:38l'alerte rouge
36:39c'est visiblement pas suffisant
36:41vous le savez mieux que moi
36:42ça fait 20 ans que vous le dites
36:43Non, aujourd'hui justement
36:44l'élément déclencheur
36:45c'est le changement climatique
36:45c'est-à-dire que là
36:46on est en train de rentrer là-dedans
36:48ce dont on parlait tout à l'heure
36:49C'est plusieurs années
36:49qu'on dit qu'on est en train
36:50de rentrer là-dedans
36:51Je suis désolé
36:52ce qui s'est passé à Los Angeles
36:53par exemple
36:54270 milliards de dégâts
36:56un des cadres supérieurs
36:58d'Alliance
36:58les assureurs
36:59les méga-feux de Los Angeles
37:00qui dit
37:01aujourd'hui
37:01si il faut débourser
37:03à chaque fois 270 milliards
37:05pour réparer
37:05nous on n'est plus capable
37:06d'assurer
37:06si nous on n'assure plus
37:07ça veut dire que les banques
37:08vont arrêter de prêter
37:09ça veut dire que
37:09l'économie va se casser la figure
37:11il a fait une tribune
37:12dans le Guardian
37:13un des patrons d'Alliance
37:14pour dire
37:15le changement climatique
37:16est en train de tuer le capitalisme
37:17il y a une étude
37:18qui est sortie
37:19quelques jours
37:20le 31 mars 2025
37:22qui montre que c'est
37:22moins 40% de PIB
37:24par personne
37:25et par an
37:26dans un monde
37:26à plus 4 degrés
37:27là vous inquiétez pas
37:29Donc l'argent
37:29c'est l'argument suprême ?
37:30C'est pas que c'est l'argument suprême
37:32c'est qu'à un moment
37:33si on n'arrive plus
37:35à faire fonctionner le système
37:36comme on le fait fonctionner
37:38aujourd'hui
37:38on va être obligé de changer
37:39et encore une fois
37:40les personnes qui vont être
37:42les premières victimes
37:42vont se rebeller
37:44elles ne vont pas
37:45se laisser mourir
37:46comme ça
37:46sur des territoires
37:47qui sont devenus inhabitables
37:48parce qu'il n'y a plus d'eau
37:49parce qu'il fait trop chaud
37:50parce qu'on ne peut plus
37:51faire d'agriculture
37:51Théris, là-dessus ?
37:54Moi je pense que le capitalisme
37:56il a comme une capacité
37:57à tuer
37:59à se tuer lui-même
38:00tout en nous vendant
38:01des t-shirts
38:01ça brûle
38:03et donc
38:04je pense pas que
38:06le réchauffement climatique
38:07va tuer le capitalisme
38:08en lui-même
38:08parce qu'il va réussir
38:10à se l'accaparer
38:11à se le réapproprier
38:12d'une forme ou d'une autre
38:12en faisant du marketing
38:13ou des films dessus
38:14des films Netflix
38:15sur la fin du monde
38:16il va en faire plein plein plein
38:17Donc c'est foutu ?
38:18Ça commence déjà ?
38:19Je pense pas que ça soit foutu
38:20je pense juste que
38:21ça doit partir
38:21autre part
38:23il faut pas attendre
38:23que les circonstances
38:25arrivent
38:26mais qu'on les regarde
38:28parce que les circonstances
38:29elles sont déjà là
38:29c'est plus une question
38:30de regard
38:31et de posture
38:31et donc
38:32c'est pas le sujet
38:33c'est comment on réagit au sujet
38:34c'est pas
38:34la catastrophe de trop
38:37mais ça va être la catastrophe
38:38qu'il y a déjà aujourd'hui
38:39qu'on est en train de vivre
38:40pourquoi ce serait pas une catastrophe
38:41de dire
38:41qu'il y ait
38:42je sais pas
38:43de l'eau
38:44qui tue des gens
38:44à Marseille
38:45citer Herbel
38:45Jamila Awash
38:46son frère
38:47sa soeur est mort
38:47depuis 2011 à l'Alerte
38:48c'est catastrophique
38:49pourquoi ça c'est pas suffisant
38:50pour faire en sorte
38:51que Marseille se révolte
38:52pourquoi à Strasbourg
38:53le fait que des gens meurent
38:54de la pollution
38:54c'est pas suffisant
38:55pour que Strasbourg se révolte
38:56Alors pourquoi ?
38:57Je pense que c'est une question
38:57de regard
38:58et une question de comment
38:59on arrive à repositionner
39:00notre capacité
39:01à se dire
39:01ok là on reprend le pouvoir
39:02là on a la capacité
39:03de le faire
39:04donc c'est une question
39:04de légitimité
39:05une question de capacité
39:06et surtout une question
39:07de prise de conscience
39:07sur qu'est-ce qu'il faut faire
39:10pour faire advenir
39:11des changements
39:12et je pense que
39:13généralement
39:13vu qu'on a atomisé
39:14les individus
39:15ils se sentent pas
39:15suffisamment puissants
39:16pour aller récupérer
39:17une mairie
39:17récupérer une collectivité
39:19récupérer je sais pas quoi
39:20donc je pense que nous
39:21il faut pas avoir peur
39:22de se structurer
39:23pour politiquement s'engager
39:25pas nous personnellement
39:27mais je pense que
39:28c'est comme ça
39:29que ça peut passer
39:29parce que sinon
39:30les violences peuvent
39:31s'accélérer
39:32les violences peuvent
39:33s'accumuler
39:33et nous on peut rester
39:34passifs dessus
39:35et la regarder
39:35en mode pas ouf
39:37et c'est triste je pense
39:39parce qu'il y a une capacité
39:40à endormir
39:41qui est forte
39:41en fait on est d'accord
39:42tu vois
39:42tu veux que des gens
39:43s'engagent politiquement
39:44pour se faire aller
39:44pour récupérer des mairies
39:46ouais on peut dire
39:46qu'on est d'accord
39:47non mais pour l'instant
39:49en tout cas
39:49s'il s'agit d'une question
39:50de calendrier
39:51j'imagine que dans un premier temps
39:53vous êtes d'accord avec ça
39:54il faudrait faire
39:55dans votre hypothèse
39:56avec ce qu'il y a
39:58mais en changeant
39:58les incarnations peut-être
40:00oui aussi beaucoup
40:00parce qu'on peut pas être
40:01il y a une capacité
40:02aussi plus t'es bien
40:04bien intentionnée
40:05t'es l'impression
40:06de représenter tout le monde
40:06ça veut dire que
40:07mes intentions sont pures
40:08je sais pourquoi je me bats
40:09donc j'ai l'impression
40:10que je parle au nom des gens
40:11ça s'adresse au responsable
40:13écologiste d'aujourd'hui ?
40:14exactement ouais
40:15au responsable écologiste
40:16au responsable de tout court
40:16qui incarne mal
40:19malgré parfois
40:20leurs bonnes intentions
40:20ça veut dire des activistes
40:21qui vont se dire
40:22je me bats pour le bien commun
40:23je me bats pour vous
40:24parce qu'une planète
40:24a plus 4 degrés
40:25vous imaginez tout le monde
40:26ok on imagine
40:27mais parce que c'est toi qui le dit
40:28en fait j'imagine pas
40:29et donc la difficulté
40:31c'est comment tu fais
40:32pour réincarner correctement
40:33des combats
40:34réincarner des luttes
40:35et pour ça
40:36c'est aussi un monopole
40:37qui doit sortir
40:39des classes bourgeoises
40:40qui doit aller
40:41sur les premiers concernés
40:42et là il faut relire
40:43des penseuses décoloniales
40:44comme Gayatrice Pivac
40:45qui explique pourquoi
40:46les subalternes
40:46donc les premiers concernés
40:47n'arrivent pas à parler
40:48des violences qu'ils vivent
40:48et bien parfois
40:49parce qu'il y a des mauvais représentants
40:50parfois parce que la parole
40:51elle est confisquée
40:52parce que les cadres
40:53de cette parole là
40:53sont beaucoup trop élites
40:54parce qu'il y a une autocensure aussi
40:55parce qu'il y a une autocensure
40:56mais qui vient aussi des cadres
40:57c'est-à-dire qu'on se dit
40:57mais attends il faut parler comme ça
40:58pour aller pouvoir être
40:59bah non en fait ça ira
41:00parce que j'ai pas la capacité
41:01de le faire
41:02donc il faut recréer
41:03une forme de légitimité
41:04c'est ce qu'on essaie d'apporter
41:05aux jeunes qu'on accompagne
41:06aux gens qu'on touche
41:07et une des capacités
41:11qu'on essaie d'avoir
41:12c'est connecter les gens
41:13qui sont cassés
41:13les gens qui ont de la douleur
41:15en soi
41:15et connecter cette douleur
41:17avec les autres
41:18et c'est comme ça que
41:19on se dit
41:20bah en fait on est plus forts ensemble
41:21et que du coup
41:21on reconquérit
41:22cette légitimité là
41:24parce qu'on a connecté
41:25parce qu'on est en commun
41:26parce qu'on est fort
41:27et bah du coup
41:28et c'est pour ça que
41:29c'est vraiment par étapes
41:30d'abord ils nous divisent
41:31ensuite on nous délégitim
41:33et ensuite les cadres
41:33sont beaucoup trop élitistes
41:34pour nous
41:35alors que si on se rassemble
41:36on se dit qu'on est légitim
41:37et ensuite on va chercher
41:38les cadres qui nous ont exclu
41:38là on peut recréer
41:40une dynamique
41:41je pense
41:41j'espère
41:42Cyril Dion là-dessus ?
41:44Non mais moi je pense
41:44que le système représentatif
41:45tel qu'on le conçoit
41:46aujourd'hui
41:47ça fonctionne pas
41:48c'est un peu ce que tu dis
41:49quand tu dis
41:49de toute façon
41:51si tu donnes trop de pouvoir
41:54il pète les plombs
41:54même s'il est animé
41:56par les meilleures intentions du monde
41:57si on regarde par exemple
41:59Barack Obama
41:59quand il a été élu
42:00moi j'ai pleuré
42:01je me suis dit c'est génial
42:01ça va changer
42:02ça n'a pas changé
42:03parce qu'en fait
42:03il s'est inscrit dans un système
42:04où les responsables politiques
42:08dans l'immense majorité des cas
42:09prennent des décisions
42:10qui sont orientées
42:11par les 10% les plus riches
42:12de l'élite économique
42:12donc si on veut résoudre
42:13le problème
42:14à la fois de la représentation
42:15et à la fois
42:16résoudre ce problème de lobby
42:18c'est à dire de relations incestueuses
42:20entre le pouvoir politique
42:20et le pouvoir économique
42:21je pense qu'on a besoin
42:23comme je le disais au début
42:24de changer nos institutions
42:25et d'aller vers
42:26des systèmes de tirage au sort
42:29avec de la démocratie délibérative
42:31qui formule des propositions
42:32à l'homme et à la femme providentielle aussi
42:34mais ça n'existe pas
42:35je pense qu'on a besoin
42:37d'un entre deux
42:39c'est à dire qu'on a besoin
42:40d'avoir quelqu'un
42:41qui est capable
42:41de conquérir le pouvoir
42:43pour le laisser ensuite
42:44il y en a qui disent
42:45qu'ils vont le faire
42:45je ne suis pas sûr
42:46qu'ils le font vraiment
42:46mais c'est ça
42:48dont on a besoin
42:49c'est à dire que
42:50ce qu'on a vu par exemple
42:52en Irlande
42:52qui a été quand même
42:53assez fascinant
42:54c'est qu'ils ont réussi
42:55à résoudre deux problèmes
42:56qui semblaient insolubles
42:57dans la société irlandaise
42:57très catholique
42:58qui étaient
42:58est-ce qu'on doit autoriser
42:59le mariage pour tous
43:00est-ce qu'on doit autoriser
43:02le droit à l'avortement
43:03et est-ce qu'on doit les mettre
43:03dans la constitution
43:04dans un pays où l'église catholique
43:06qui est très forte
43:06s'était opposée aux deux enjeux
43:08ils ont fait deux assemblées
43:09citoyennes tirées au sort
43:10qui ont délibéré
43:11qui ont formulé des propositions
43:12qui ont été au référendum ensuite
43:14les deux référendums
43:15ont été victorieux
43:17c'est-à-dire qu'ils ont décidé
43:18que oui
43:18il fallait inscrire
43:19le droit à l'avortement
43:20et le mariage pour tous
43:21dans la constitution
43:21dans un climat social
43:23très apaisé
43:24là où en France par exemple
43:25pour le mariage pour tous
43:27on a vécu des déchirements
43:28absolument dingues
43:29avec des gens
43:30qui se hurlaient dessus
43:30devant la cour d'école
43:31tout simplement
43:32parce que les gens
43:32ont eu le temps
43:33de se parler
43:33ils ont eu le temps
43:34de parler avec des experts
43:36qui leur ont donné
43:37des éléments factuels
43:38scientifiques
43:39mais on revient au travail
43:39de l'association de Ferris
43:40oui
43:40mais c'est très important
43:42de faire ce que fait
43:43Banlieue Climat
43:43et ce que font Ferris
43:44et toutes les personnes
43:46qui travaillent avec lui
43:47mais c'est ensuite
43:48absolument indispensable
43:50de donner un espace
43:51où toutes les personnes
43:52auxquelles Ferris
43:53va aller parler
43:53elles puissent
43:54participer aux décisions publiques
43:56co-construire
43:57les décisions publiques
43:58une des difficultés
44:00je pense qu'on a
44:00c'est la question du temps
44:01c'est-à-dire que ce qu'ils ont
44:02réussi à nous enlever
44:03c'est aussi la capacité
44:03à réfléchir
44:04et à se concentrer
44:05on le voit avec le temps
44:06de concentration
44:06qui diminue de plus en plus
44:07et malheureusement
44:09je pense qu'il faut plus de temps
44:10pour le bien
44:11que pour le mal
44:11si j'explique
44:12écoutez
44:13le problème
44:14c'est les arabes en France
44:15bon ça va
44:16en deux trois phrases
44:17alors que si j'explique
44:18effectivement
44:19qu'il y a une précarité
44:20qui s'installe
44:20qui est liée à la criminalité
44:21donc que 90% des crimes
44:22sont faits dans les catégories
44:23les plus précaires de la société
44:24et qu'en fait en réalité
44:24il faudrait repenser sociologiquement
44:26l'environnement des gens
44:26pour être en mesure
44:27de voir quelle violence
44:28ils adoptent
44:29c'est pas que les quartiers
44:29c'est aussi la réalité
44:30parce que la réalité
44:30en réalité il y a d'autres
44:31violences intrafamiliales
44:32qui s'exercent
44:33entre les gens
44:33ça devient compliqué
44:34ça devient beaucoup trop long
44:35et ça devient hyper difficile
44:37d'expliquer la cause
44:38d'un problème
44:39avec des ressources scientifiques
44:42sociologiques
44:43et anthropologiques
44:44alors que
44:44s'il faut juste dire
44:45le problème d'un tel
44:46c'est ça
44:47le problème de ça
44:47c'est ça
44:48c'est tellement direct
44:49et limpide
44:49que le temps
44:50joue contre nous
44:51et je pense qu'en détruisant
44:52notre capacité à se concentrer
44:53notamment avec les réseaux sociaux
44:55et tout ce truc là
44:56de rapidité
44:57et même moi
44:57j'en suis la première victime
44:59c'est-à-dire qu'on n'est pas
45:00préservé de ça
45:02et bien je pense qu'on rentre
45:03dans une société de l'instantané
45:05et de l'image
45:05qui fait que c'est beaucoup plus facile
45:07d'être mauvais que d'être bon
45:07c'est beaucoup plus facile
45:09de faire passer des mauvais messages
45:10que des bons messages
45:11et cette capacité donc
45:13à reconscientiser les gens
45:14et à les ramener avec soi
45:15je pense que c'est la première étape
45:17la plus importante
45:18mais qu'elle va être de plus en plus
45:19compliquée à mettre en place
45:20avec les générations qui arrivent
45:21donc nous on essaie de s'y prendre
45:22de plus en plus tôt
45:23on accompagne des jeunes
45:24de 16 à 25 ans
45:25des mamans
45:25mais aussi là des enfants prochainement
45:27et c'est hyper compliqué
45:29parce qu'on se bat
45:29contre une dynamique
45:30qui favorise
45:32la chute de tout
45:33même la chute morale
45:34et la chute temporelle
45:37des gens
45:38et est-ce qu'ils vont prendre
45:38le temps ou pas
45:39de s'intéresser à ce qu'on raconte
45:40écoutez nous on a pris 45 minutes
45:42on n'aura sans doute pas
45:43résolu ce vaste problème
45:45mais au moins on aura
45:45tenté de prendre le temps
45:46merci beaucoup
45:47Ferris Barkat
45:48vous partez quand au Brésil ?
45:49je pars mardi
45:49demain
45:50et bien bon voyage à vous
45:51avec l'association
45:52banlieue climat
45:53Cyril Dion
45:54merci encore d'être venu
45:55la lutte enchantée
45:56comment garder espoir
45:57vient de sortir
45:59j'ai pas dit les éditions
46:00les éditions Actes Sud
46:00et France Inter
46:02et puis demain
46:02on ressort au cinéma
46:03le 8 décembre prochain
46:04merci beaucoup
46:05une émission à revoir
46:06en replay
46:06réécoutée en podcast
46:07on se retrouve dans un quart d'heure
46:08pour la suite de ce rendez-vous d'info
46:09à tout à l'heure
46:10merci pour la suite de ce rendez-vous d'info
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