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  • il y a 4 jours
Avec Me Samia Maktouf, avocate des parties civiles au procès des attentats du 13-Novembre

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##LA_VERITE_EN_FACE-2025-11-10##

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Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, La Vérité en Face, Jean-François Akili.
00:05Et nous sommes avec notre invité de La Vérité en Face ce matin.
00:10Bonjour et bienvenue à vous, Maître Samia Maktouf.
00:13Je suis très heureux de vous recevoir ce matin sur Sud Radio pour tous nos auditeurs
00:18qui vont, j'imagine, écouter cet entretien avec beaucoup, beaucoup d'intérêt.
00:22Je rappelle, nous commémorons cette semaine, ce sera jeudi,
00:25les dix ans des attentats de Saint-Denis et de Paris.
00:30Rappel, 130 morts, des centaines de blessés et tant de traumatismes profonds.
00:36À ce jour.
00:37À ce jour, vous avez raison.
00:39Et vous avez été, vous, l'une des avocates des partis civils.
00:42De nombreuses parties civiles.
00:43De nombreuses parties civiles, oui.
00:45Au procès.
00:46Au procès, oui.
00:47Oui, de Salah Abdeslam et des complices de ces attentats de Paris.
00:51Lui, il est l'unique survivant.
00:53Le logisticien, des attentats.
00:56Oui, et des groupes terroristes qui ont sévi ce jour-là.
00:59Il y a cette impensable affaire de cette clé USB.
01:05On rentre tout de suite avec vous dans le vif du sujet.
01:08On ne prend pas de détour, maître Samia Maktouf.
01:10De cette clé USB qui est parvenue en détention à Salah Abdeslam.
01:18Je le rappelle, qui est quand même condamnée à la perpétuité.
01:21La peine la plus lourde dans notre droit pénal français.
01:25Oui, et il se trouve d'ailleurs dans cette prison de Vendin-le-Vieille.
01:29Supposée être la plus sécurisée de nos prisons.
01:33Qu'est-ce qu'on sait de cette clé USB ?
01:35Il y a des messages radicalisés.
01:38D'abord, permettez-moi de faire état du sentiment des partis civils.
01:44En tout cas, celles que je représente et qui m'ont appelée et qui sont revenues vers moi.
01:49C'est de la stupéfaction.
01:50C'est la peur.
01:51Et c'est le sentiment d'insécurité.
01:53Écoutez, rendez-vous compte qu'une des partis civils m'a même dit
01:58« Est-ce que vous croyez, maître, que dans cette clé USB, il y aurait mon témoignage devant la cour d'assises au moment du procès ?
02:06Est-ce qu'il peut m'en vouloir ? Est-ce qu'il peut essayer de se venger ? »
02:11Ça, c'est le sentiment aujourd'hui des partis civils.
02:14Comment peut-on, comme on l'a rappelé à l'instant, dans une prison aussi sécurisée, à l'isolement, rappelons-le,
02:24et supposer n'avoir de contact physique avec personne ?
02:29Comment il a pu avoir cette clé USB ?
02:31Rappelons par ailleurs que cette clé USB qu'emporte, selon les enquêteurs de la propagande djihadiste,
02:40en fait, il nous a bernés pendant le procès.
02:42Nous n'étions pas dupes, on avait compris que c'était dans une stratégie de défense
02:47pour essayer de t'apaiser et de réduire sa peine,
02:51qu'il a soi-disant dit « j'ai pas voulu faire actionner la ceinture ».
02:55Rien, rien. Vous savez, l'histoire de ces clés USB, c'est tout simplement la persistance de son idéologie terroriste-daïchiste.
03:06Vous voulez dire que la supposée déradicalisation de M. Salah Abdeslam,
03:11pour vous, c'est une foutaise ?
03:13Il n'y a pas de déradicalisation. Il n'a jamais été dans un processus de déradicalisation et permettait une pensée personnelle.
03:23Je n'y crois pas.
03:25Vous n'y croyez pas.
03:25Lorsqu'on a tenté, on a organisé, je veux dire, c'est prématuré, c'est organisé, de tuer des centaines d'innocents,
03:33on ne peut pas sortir de cette idéologie.
03:36La preuve, c'est qu'il n'est jamais sorti.
03:38Il n'est jamais sorti.
03:39Pire encore, le dixième anniversaire, il préparait quoi ?
03:44Il faut monter quoi avec sa campagne ?
03:46Impossible attentat à Paris.
03:49C'est très très grave.
03:52Et ça, pour les partis civils, ça ravive cette douleur, ça active le traumatisme.
03:58Alors, il y a cette histoire de clé USB, puis nous apprenons dans le récit qui en est fait, par les autorités,
04:04que c'est une trace de présence de clé USB qui, au fond, c'était lors d'une fouille ordinaire de sa cellule,
04:13que ça a été repéré sur son ordinateur.
04:15Nous apprenons qu'il fait de la formation, donc il reçoit des informations également de l'extérieur.
04:20Sa vie en détention, quelle est-elle en réalité ?
04:25Parce qu'on parle de cette prison de haute sécurité, mais apparemment, il y a des petits problèmes de, on va dire, de porosité.
04:32Écoutez, moi, je ne suis pas pour que sa vie soit inhumaine et hors des clous de la dignité.
04:41Moi, avocate, je ne soutiendrai jamais cela.
04:45Ce n'est pas possible de concevoir l'humanité autrement que ça, bien qu'eux la conçoivent différemment.
04:52Ils nous voient tous dans des temps parce qu'on serait soit des mécréants, soit des couffards.
04:57Pour autant, qu'il puisse bénéficier d'un ordinateur, il a été continé, donc ça a été procuré à sa demande par la prison.
05:06En revanche, dans un contact avec sa femme, celle qui était en contact avec lui alors qu'il était en prison, pendant le procès,
05:15ils se sont mariés par téléphone, donc je dis tout ça pour vous montrer un peu l'état d'esprit de cette femme.
05:21A priori, il y aurait un contact physique pour qu'elle puisse lui transmettre cette clé USB.
05:27Mais que comporte cette clé USB ?
05:29Nous, pendant le procès, on sait très bien quelle était la lecture de M. Salah Abdeslam,
05:35une lecture profonde dans les théories idéologiques les plus morbides,
05:41qui appellent et qui organisent la terreur et la mort.
05:45Comment cette femme, j'ose espérer qu'aujourd'hui cette femme sera affichée S,
05:51sera suivie et qu'elle ne pourra plus être libre de ses mouvements ?
05:55Oui, parce qu'une enquête est élargie, dit-on, est en cours.
05:59Avec trois autres personnes, d'ailleurs.
06:01Et donc, il y aurait forcément des suites, j'imagine.
06:04Je le souhaite parce que, vous savez, il faut à un moment donné respecter les victimes.
06:10C'est bien les commémorations, c'est bien les gerbes de fleurs, c'est bien les discours.
06:15Mais il faut vivre leur peine, leur traumatisme pour comprendre que ce n'est pas ces types d'honneurs qu'ils attendent.
06:25C'est des personnes, rappelons-le, c'est important.
06:27C'est des victimes qui ont été visées, non pas en leur qualité personnelle,
06:31mais parce que la France était visée.
06:33C'est la France qui était visée, c'est pour ça qu'ils étaient visés.
06:36Donc aujourd'hui, ces personnes veulent penser leur traumatisme.
06:41elles vivent traumatisées à ce jour.
06:43Il y a des pensions qui ne sont pas encore versées.
06:46Moi, j'ai deux ou trois parties civiles, ce n'est pas la majorité, fort heureusement,
06:50dont la réparation, l'indemnisation n'est pas encore achevée.
06:55Vous dites qu'il y a de la procrastination administrative sur des dossiers précis d'indemnisation.
07:00Oui, le suivi médical aussi n'est pas approprié, n'est pas à la hauteur du traumatisme.
07:05Ça fait dix ans, ça fait dix ans.
07:07C'est pour ça que je vous dis, moi, les victimes, quand elles reprennent contact avec moi,
07:12ce n'est pas pour dire quel est le programme des commémorations.
07:16C'est pour dire qu'est-ce qu'on va faire pour nous.
07:18C'est ça ce qui est important.
07:19Vous évoquez un sentiment de peur à l'instant concernant cette révélation sur cette clé USB.
07:24J'imagine qu'il y a de la colère aussi.
07:26Il y a de la colère, bien sûr.
07:27La colère parce qu'on ne comprend pas, tout comme à l'ouverture du procès en 2022,
07:33devant la corde assise spécialement composée du procès Salam Islam,
07:36la colère était qu'on n'arrivait pas à avoir des réponses aux questions des victimes.
07:43Pourquoi ? Comment ? Qu'est-ce ?
07:44Pourquoi n'avons-nous pas tiré des leçons des précédents attentats, des précédents procès ?
07:50Il y a eu des procès après le procès de Salam Islam, le 14 juillet, la basilique de Nice et bien d'autres.
07:56Il y a eu des morts, Samuel Paty et Dominique Bernard.
08:00Dominique Bernard.
08:04Et on n'a pas encore tiré suffisamment les leçons.
08:09Nous sommes en ligne, c'est le principe de l'émission, les auditeurs nous appellent, c'est très intéressant.
08:13Avec vous, Frédéric, vous appelez de Paris. Bonjour Frédéric.
08:16Oui, bonjour.
08:17Vous êtes choqué par cette histoire... Bonjour, bienvenue sur l'antenne de Sud Radio
08:20et avec Maître Samia Maktouf, notre invité exceptionnel ce matin.
08:24Vous êtes choqué par cette histoire de clé USB ?
08:28Complètement, et je pense que beaucoup le sont.
08:32On nous fait croire qu'il est à l'isolement, alors on a l'impression qu'il est à l'isolement,
08:37donc tout est contrôlé.
08:39Alors moi, je ne veux pas jeter la pierre, bien sûr, sur les gardiens de prison,
08:42parce qu'on sait que, déjà, ils ne sont pas assez nombreux, qu'ils sont débordés, etc.
08:47Mais tout de même, on peut s'interroger, je pense légitimement,
08:51comment se fait-il que ce type, j'ose même pas dire ce garçon,
08:55comment se fait-il que ce type, déjà, puisse avoir un ordinateur à sa disposition,
09:00apparemment relativement librement, et donc qu'on puisse lui remettre une clé USB.
09:06Alors on sait bien, maintenant, que dans les prisons, tout rentre,
09:08beaucoup de choses rentrent, parce qu'au fil des années,
09:11on a supprimé un certain nombre de contrôles.
09:14Il paraît que c'était pour faciliter la vie sociale de ces pauvres détenus.
09:19Donc finalement, il y a plein de choses qui rentrent,
09:21et dans cette clé USB, je pense que ça va être assez intéressant,
09:27on ne le sait pas, mais les services de police le savent,
09:31c'est assez intéressant de savoir ce qu'il y avait dedans,
09:33est-ce que c'est des choses personnelles,
09:36est-ce que c'est un projet de quelque chose de violent une nouvelle fois contre les Français ?
09:45C'est un peu désespérant d'entendre le matin, quand on se lève à la radio,
09:51ce genre de choses, vous voyez, ça ne devrait pas arriver.
09:54Le gars, c'est ce genre de type, je regrette, je vais être un peu dur,
09:58mais il y a eu comme 130 morts, il y a eu 131 morts même.
10:02Ce gars-là, moi personnellement, je jette la clé dans la rivière,
10:05on ne la retrouve plus la clé, vous voyez.
10:07Alors c'est peut-être un peu excessif,
10:09mais je pense que beaucoup de personnes le pensent.
10:10Mais ça traduit un sentiment qui est souvent partagé, Frédéric,
10:14après ce qui s'est produit il y a 10 ans.
10:16Tout à fait.
10:17Tout à fait compréhensible.
10:18Frédéric, merci pour ce témoignage.
10:20Ce matin, avec vous, Maître Samia Maktouf,
10:23que dites-vous à Frédéric ?
10:24Alors, on est déjà un petit peu répandu sur les conditions des tensions,
10:27sur le fait de...
10:28Frédéric le dit avec beaucoup de sincérité,
10:31le fait, c'est choquant,
10:32le fait de pouvoir avoir ces informations qui arrivent de l'extérieur,
10:34c'est la clé.
10:35Et puis, l'étonnement de voir les conditions des tensions
10:37sur la possession d'un ordinateur.
10:40Là-dessus, vous êtes...
10:41J'entends sa colère, j'entends sa préoccupation
10:44que je partage avec les victimes.
10:48Aujourd'hui, le fait de disposer d'un ordinateur,
10:51juste pour rassurer, monsieur,
10:52c'est un ordinateur qui a été procuré par la prison.
10:58Ça veut dire qu'il n'y avait pas de connexion Internet
10:59et qu'il était validé.
11:03Donc, c'est pas ça qu'on met en cause.
11:05Ce qui est mis en cause, c'est le contenu de ces clés USB.
11:08C'est un contenu qui est djihadiste.
11:11C'est de la propagande djihadiste telle qu'il avait accès
11:16avant de commettre ces attentats
11:18et ce qui l'a gangréné,
11:20ce qui l'a poussé à commettre ces actions.
11:25C'est pour ça qu'aujourd'hui,
11:26les victimes sont dans cette insécurité.
11:32Insécurité de savoir que risque-t-il d'arriver.
11:34Était-il en train de préparer avec sa campagne un attentat ?
11:39C'est ça la question, c'est ça les vraies questions qu'on doit se poser.
11:42Avant de procéder à déposer des germes, des fleurs et autres.
11:46Parce qu'il y a des vies bousillées aujourd'hui.
11:49Il y a des vies complètement écrasées.
11:52Et nous répondrons également dans un court instant avec vous.
11:55Vous restez avec nous, bien sûr, Maître Samia Maktouf.
11:57Merci Frédéric pour cette intervention en direct.
11:59Nous répondrons également à ce ressenti de Frédéric,
12:02que nous appelait de Paris,
12:04au fond, sur la réponse qui est donnée à tout ça.
12:08Finalement, il y a quelque chose d'étrange.
12:10Il ne faut pas que nous oublions.
12:12Et il faut que la sanction soit à la hauteur de ce qu'ont subi.
12:16Les familles, les blessés, les victimes,
12:20et plus généralement la population qui vit depuis dans une forme d'inquiétude.
12:23La réponse n'est pas que dans la sanction.
12:26Prenons l'exemple de Salah Abdeslam.
12:28Il a écopé de la sanction la plus lourde.
12:30Il est dans l'isolement.
12:32Il est dans une prison supposée extrêmement surveillée.
12:36Et pour autant, il arrive à se procurer une clé,
12:38à échanger avec une femme qui est dans la même idéologie djihadiste que lui.
12:43Et donc, vous voyez, ce n'est pas que dans la sanction,
12:47c'est aussi dans la prévention.
12:51Et vous nous parlerez dans un court instant de cette personne,
12:53cette femme qui s'est sacrifiée, Sonia,
12:56qui a permis d'éviter un attentat
13:00et que vous avez régulièrement au fil tous les jours.
13:03À suivre.
13:04La vérité en face, 10 ans après les attentats,
13:07avec vous, Maître Samia Maktouf.
13:09On va tout de suite.
13:10Le Grand Matin Sud Radio.
13:12La vérité en face.
13:14Jean-François Akili.
13:15Avec notre invité, Maître Samia Maktouf.
13:17Vous êtes avocate au barreau de Paris, de Tunisie également.
13:21Mais vous avez défendu les partis civils
13:23au procès des attentats du 13 novembre.
13:26Et vous êtes escalité, autorisé,
13:29permettez-moi de le dire, à témoigner ce matin.
13:32Parce que vous avez aussi Sonia,
13:35qui vous appelle régulièrement, très régulièrement.
13:38Sonia, d'abord, c'est un nom d'emprunt, Sonia.
13:43C'est une personne qui a permis, le 17 novembre,
13:48l'arrestation de l'ennemi public numéro 1, Abaoud.
13:52Il était recherché partout sur ce globe,
13:55notamment en Syrie.
13:57Des rafales partaient en Syrie le chercher pour le ramener,
14:00alors qu'il était sous nos pans sur le territoire français.
14:05Son témoignage était déterminant
14:07pour permettre que ces attentats projetés par Salah Abdeslam
14:13à la défense contre un poste de police
14:18et une crèche, et qui dit crèche,
14:21dit des bébés, des enfants en bas âge.
14:23Et donc, cette personne-là,
14:25dans un élan de citoyenneté,
14:27de conscience et de responsabilité,
14:30s'est présentée spontanément à la police.
14:33Et malheureusement, je vous passe les étapes,
14:37on n'a pas voulu la croire dans un premier temps,
14:39on pensait que c'était pour la dévier des recherches et autres.
14:42Finalement, on réalise que Abaoud était sur notre sol.
14:46Cette personne, depuis cette arrestation,
14:49vit sous un nom d'emprunt,
14:51sous une légende.
14:53On lui a raconté, vous savez, c'est comme les espions,
14:55on leur a raconté une vie qu'elle doit raconter.
14:57Cette femme-là, Sonia,
14:59ne peut plus voir ses parents, sa vie, ses amis.
15:02Cette personne-là ne peut pas travailler
15:04parce que c'est arrivé qu'on la reconnaisse.
15:07Elle est partie en courant.
15:08Cette personne-là,
15:10elle est supposée avoir une subvention
15:12ou aider à trouver un travail.
15:16Elle vit, et je pèse mes mots,
15:18elle ne vous le dira jamais.
15:20Même dans les interviews indirectement organisées,
15:23elle ne le dira jamais.
15:23Mais Sonia vit sur le seuil de la pauvreté.
15:29Elle vit avec une subvention allouée par l'État
15:33pour elle, son mari,
15:35parce que son mari était présent,
15:37et ses deux enfants.
15:38Ils vivent ensemble.
15:39Ils sont, je ne pense pas me tromper,
15:41à quelques centimes près,
15:43à 1 600 euros par mois pour 4 personnes.
15:46Voilà la situation de Sonia.
15:48Elle ne demande rien.
15:50Si c'était à refaire,
15:51elle dit qu'il faut le refaire.
15:53La lutte contre le terrorisme se fait,
15:56non pas avec nos forces de police,
15:58mais avec l'ensemble des citoyens.
16:01Aujourd'hui, Sonia n'a plus de vie.
16:05Sonia ne peut plus construire une nouvelle vie.
16:08Vous arrivez, Maître Maclouf,
16:10à faire entendre sa cause ?
16:12J'essaye.
16:13Alors, avec des coups de force de temps en temps.
16:17Là, par exemple, financièrement,
16:20elle ne peut plus tenir.
16:20Rendez-vous compte qu'elle a dû contracter un emprunt
16:23pour payer ses loyers.
16:26Sachant que c'est l'État qui lui a trouvé le loyer,
16:29mais qu'on n'a pas pu régulariser sa situation à temps,
16:32ainsi que les impôts,
16:33pour qu'elle puisse bénéficier d'une aide de l'État.
16:37Parce que son identité, inexistence,
16:39elle est décédée aujourd'hui.
16:40Elle est morte.
16:41Comment est-ce que vous expliquez cette inertie de l'État ?
16:45Et en plus, pardonnez-moi,
16:46je voudrais rajouter cet élément.
16:49Lorsque la loi,
16:50parce qu'il y a une loi qui a été votée,
16:52elle a été copiée-collée sur les repentis.
16:55Sauf que Sonia n'est pas une repentie.
16:57Ce n'est pas quelqu'un qui était dans l'action terroriste
16:59et qui a décidé de dénoncer,
17:01comme font les gens qui sont dans la drogue.
17:03Et là, elle est allée d'elle-même dire
17:06je sais qu'il va y avoir un attentat à la Défense.
17:09Donc, aujourd'hui,
17:10elle est traitée comme une repentie.
17:12Il faut que la loi change.
17:13Il faut que la loi change.
17:15Son personnage est incarné dans ce film,
17:18ce long-métrage avec Jean Dujardin
17:20sur le récit des événements.
17:21Elle l'est incarnée d'ailleurs dans ce film.
17:24Mais son histoire n'est pas complètement racontée.
17:27Ce qui était raconté, c'était plus le 13 novembre.
17:31On n'a pas mis en valeur
17:32le rôle important.
17:34Elle ne cherche pas.
17:36Aujourd'hui, le terme héroïne est galvaudé.
17:38Elle ne cherche pas à être une héroïne.
17:40Mais il n'a pas été relaté
17:43comme ça devait l'être.
17:45On lui faisait porter un voile islamique
17:47parce qu'elle ne pouvait pas,
17:50portant un nom musulman,
17:51elle ne pouvait pas ne pas porter un voile islamique.
17:54Vous voyez, on essaie
17:56non pas de tirer vers le haut les gens,
17:58mais vers le bas.
17:59Et Sonia, aujourd'hui,
18:01elle cherche à vivre, tout simplement.
18:04Elle se bat pour vivre.
18:06Tous les jours.
18:07C'est un combat de tous les jours pour Sonia.
18:09Elle a permis de sauver des vies.
18:11Et puis, elle n'est pas récompensée en retour.
18:13Elle n'est pas soutenue.
18:14Elle n'est pas du tout soutenue.
18:17Je suis désolée de le dire,
18:18malgré les efforts.
18:20Parce qu'on dit qu'elle est protégée.
18:21En fait, elle n'est pas protégée physiquement.
18:23Elle a un téléphone pour,
18:24au cas où elle appellerait.
18:26Mais ce n'est pas quelqu'un...
18:28Là, je vois et je suis contente.
18:30Il y a des personnalités
18:31qui se baladent avec quatre gardes du corps.
18:36Sonia, lorsqu'elle vient me voir,
18:38elle vient toute seule avec sa voiture.
18:40Elle regarde partout.
18:41Elle est effrayée.
18:42Et elle a un téléphone au cas où.
18:44J'espère que c'est le jour
18:45qu'elle n'appuiera jamais sur ce téléphone
18:47et que ça ne sera pas trop tard.
18:49Parce que ça, ça sera l'échec
18:50de notre démocratie.
18:52Notre démocratie, c'est ce sur quoi jouent
18:54les terroristes.
18:55En essayant de grimper
18:57et de se coller à ces failles
18:59de notre démocratie
19:00et de notre état de droit.
19:01Sonia tient à cet état de droit.
19:04J'y tiens en ma qualité de son avocate.
19:06Je la suis régulièrement.
19:08Malheureusement, elle n'est même pas...
19:09J'ai demandé qu'elle soit suivie à Percy
19:12parce qu'elle est traumatisée.
19:14Elle est suivie par une psychologue
19:17qu'elle connaît.
19:18mais il faut qu'elle soit suivie médicalement.
19:22Ce n'est pas possible
19:23de continuer de la sorte.
19:25Ce que vous nous révélez là
19:25est un véritable scandale.
19:27C'est un scandale d'État.
19:29Tout à fait.
19:29C'est un scandale.
19:30Et vous faites bien de prendre le temps
19:32de le révéler ce matin
19:33sur l'antenne de Sud Radio.
19:34Il nous reste deux minutes
19:35encore avec vous.
19:37Vous disiez
19:37les commémorations, c'est bien.
19:40Mais bon...
19:40Et vous avez raison de le dire.
19:42Il faut se souvenir.
19:44Il ne faut pas que le 13 au soir
19:46ou le 14, nous soyons passés tout de suite
19:48à autre chose
19:49parce que les victimes,
19:51les familles des victimes,
19:52ceux qui ont survécu,
19:54tous, ce sont des centaines,
19:55des centaines de personnes,
19:56des milliers de gens
19:57vivent avec ça aujourd'hui,
19:59tout le temps.
20:00Et puis la menace est toujours là.
20:01Ça va se reproduire.
20:03Vous savez, j'ai entendu hier
20:05la maman d'une victime décédée
20:08à l'âge de 24 ans.
20:10Et elle parle, elle dit
20:12« J'ai peur d'un attentat
20:16qui va certainement survenir. »
20:18Vous vous rendez compte ?
20:18L'état d'incertitude
20:20et de colère
20:21et de fragilité,
20:24c'est la peur qu'on vit.
20:25La peur est citée
20:27dans l'enquête IFOP
20:28qui est sortie ce matin.
20:29Elle est réelle, cette peur.
20:30Elle est réelle
20:31et il faut en parler
20:33parce que nous sommes
20:34une grande nation.
20:35Nous avons ce qu'il faut
20:37pour nous occuper
20:39de nos victimes.
20:40Vous savez, une grande nation
20:42c'est celle qui s'occupe
20:43de ces victimes
20:44parce que des personnes
20:45comme Sonia
20:46et bien d'autres
20:47ont permis l'arrestation,
20:50ont permis que d'autres
20:52s'en coulent
20:53et que des innocents
20:55ne tombent pas
20:56sous les balles
20:57de terroristes.
20:58Il y en a beaucoup
20:59qui ont contribué.
21:00Il faut les considérer
21:01c'est de la dignité,
21:02de la reconnaissance
21:03et du respect
21:05qu'elles attendent.
21:07Maître Samia,
21:08Maktouf, merci d'avoir pris
21:09le temps de dérouler
21:11avec nous
21:11cette réalité
21:12qui est proprement
21:14scandaleuse
21:15concernant Sonia,
21:17le cas de Sonia
21:17et de nous aider
21:19à nous souvenir également.
21:20Il ne faut pas oublier
21:21ce qui s'est produit.
21:24Il y a eu tant d'autres
21:25actes terroristes
21:26et ce qui sont
21:28malheureusement
21:28à venir.
21:30Merci à vous,
21:31Maître Samia,
21:31Maktouf.
21:32Vous revenez quand vous voulez
21:33sur l'antenne de Sud Radio.
21:34Vous êtes la bienvenue,
21:35bien évidemment.
21:36Et bonjour à vous,
21:37Valérie Expert.
21:38Bonjour,
21:38Jean-François Aquili.
21:39Mettez-vous d'accord
21:40à nos auditeurs.
21:42À 11h30,
21:43une fois n'est pas coutume,
21:44je vous annonce,
21:44je recevrai Jean-Xavier
21:45de l'Estrade
21:46qui a produit,
21:48réalisé cette formidable série
21:49sur France 2.
21:51Les survivants,
21:52les vivants,
21:53pardon,
21:54qui est consacré
21:54justement aux survivants
21:55du Bataclan.
21:56On va ne pas manquer tout à l'heure.
21:58C'est vraiment une série
21:58extrêmement puissante.
22:00Et puis dans les débats,
22:00on va peut-être savoir
22:04pendant l'émission
22:05si Nicolas Sarkozy
22:07est libéré ou non
22:08de prison.
22:09Qu'en pensez-vous ?
22:10Est-ce que vous pensez
22:11qu'il donne toutes les garanties
22:12pour être libéré ?
22:13Les députés qui ont fixé
22:14une limite
22:15pour les arrêts de travail,
22:16on va en parler.
22:17Là aussi,
22:17on vous attend
22:18au 0826 300 300
22:20et puis la dette.
22:21Bruno Le Maire,
22:22ce n'est pas ma faute à moi,
22:24il charge Emmanuel Macron.
22:26Bref,
22:27cette dette abyssale
22:29dont on voit mal
22:30comment on va en sortir
22:31tous ces sujets
22:32avec vous
22:33au 0826 300 300
22:34et puis Salah Abdeslam
22:36en prison
22:36avec cette clé USB
22:38qui est arrivée
22:41dans la prison
22:42la plus sécurisée de France.
22:43On peut s'interroger.
22:44Impensable.
22:45Merci.
22:45A tout de suite.
22:46Très bonne émission.
22:47Très bonne émission.
22:47Sous-titrage Société Radio-Canada
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