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00:00Avec vous Christophe Danset, bonjour Christophe. Bonjour Pauline.
00:04Xi'in a donc ouvert hier son premier magasin physique en France au BHV.
00:09Xi'in c'est le groupe chinois d'Ultra Fast Fashion contre lequel le gouvernement français semble être parti en guerre.
00:16Oui, le gouvernement ne se contente plus de dénoncer. Il attaque et il attaque frontalement.
00:21Deux enquêtes, l'une administrative, l'autre judiciaire, ont été lancées contre la plateforme.
00:26Tout est parti le week-end dernier. Des poupées sexuelles à apparence enfantines.
00:32On va les voir. Elles sont découvertes sur la Marketplace lancée quelques jours plus tôt par Xi'in.
00:36C'est une plateforme où tout vendeur peut proposer des articles. Pas seulement sur Xi'in.
00:41Et puis hier, nouvelle alerte. On la voit ici. Un député révèle que la Marketplace Xi'in propose également à la vente des armes de poing.
00:48Écoutez la réaction plus que remontée du ministre de l'Economie, Roland Lescure.
00:53C'était hier soir chez nos confrères de LCI.
00:56Ils ont dépassé les bornes. Donc ça a commencé par des poupées pédopornographiques en vente ce week-end.
01:02Trois jours après, moi j'avais eu l'occasion de dire lundi, si ça se reproduit, on agira.
01:05Trois jours après, ils vendent des armes de catégorie A, des armes létales.
01:09Vous savez que le jeune Elias qui avait été tué en janvier dernier dans le 14e, il a été tué par une machette qui ce matin était en vente sur la plateforme.
01:16C'est très grave ce qui s'est passé. Donc évidemment, il ne faut pas que la main tremble.
01:19Imaginez un commerçant à Chatillon qui vende des poupées ou des armes de catégorie A.
01:26Il serait fermé par fermeture administrative. Il n'y a pas de raison que ce qui se passe dans la vraie vie ne se passe pas dans le monde virtuel.
01:32Et donc le gouvernement sort l'artillerie lourde, je vous le disais.
01:37D'abord, première riposte, une enquête administrative ouverte par la DGCCRF, c'est-à-dire la répression des fraudes,
01:44qui donne à Chine 48 heures pour se mettre en conformité à la fois sur les poupées et sur les armes.
01:50Deuxième front, une procédure pénale engagée au titre de la loi pour la confiance dans le numérique,
01:54la ELSEN, au titre du caractère systématique et répété des infractions de la plateforme, selon les mots du ministre de l'Intérieur.
02:02Cette procédure en urgence peut bloquer purement et tout simplement le site.
02:06Et puis enfin, les ministres de l'économie et du numérique ont saisi la Commission européenne,
02:11affirmant qu'il pourrait s'agir, on va voir la lettre qu'ils ont envoyée, d'une violation du règlement sur les services digitaux.
02:17La plateforme s'exposerait à une amende pouvant aller jusqu'à 6% de son chiffre d'affaires mondial,
02:23chiffre d'affaires de 38 milliards d'euros, donc vous faites le calcul, ça fait un peu plus de 2 milliards d'euros maximum d'amende,
02:30et même des mesures de suspension de son activité au niveau européen.
02:35Et donc, dans un premier temps, Chine pourrait ne plus être accessible depuis la France ?
02:39Exactement, Pauline. Si la justice suit le gouvernement, le site sera tout simplement suspendu,
02:44c'est-à-dire l'URL bloquée par les fournisseurs d'accès, autrement dit impossible pour un consommateur français
02:50de se rendre et de se connecter à chine.com, comme ça a déjà existé, ça a déjà existé une fois pour la plateforme Wish,
03:00il y a 4 ans, qui avait été suspendu pendant 2 ans en raison de pratiques commerciales trompeuses.
03:04Mais juridiquement, c'est étonnable ?
03:06Alors oui, c'est prévu, en tout cas par la loi, par le Code de la consommation, c'est l'article L521.3.1, alinéa C.
03:15L'autorité administrative peut prendre ainsi une mesure de blocage d'un nom de domaine pour une durée de 3 mois renouvelable.
03:22La mesure est mise en œuvre après un délai de 48 heures minimum après l'annonce,
03:26ce qui, dans le cas de Chine, signifierait pas avant demain après-midi,
03:30puisque l'annonce, elle a été faite hier après-midi.
03:32A l'époque du cas Wish, la maison mère avait saisi le conseil constitutionnel,
03:36et ce dernier avait jugé l'article conforme à la constitution.
03:40Donc oui, c'est juridiquement tenable.
03:42Ceci dit, Chine cherche à temporiser, à montrer sa bonne volonté.
03:45Le groupe a annoncé hier la suspension temporaire de sa marketplace en France.
03:50Encore une fois, il ne s'agit que de la plateforme où sont commercialisés des produits vendus par des vendeurs tiers, pas Chine.
03:57Le groupe explique avoir pris cette décision avant même l'annonce du gouvernement,
04:01et affirme vouloir renforcer ses mécanismes de responsabilité,
04:04garantir que chaque produit respecte les obligations légales.
04:09Sauf que Chine est dans le visure des autorités françaises depuis plusieurs mois déjà,
04:12et pas simplement, si j'ose dire, pour des ventes de produits pédopornographiques ou d'armes.
04:16Oui, le groupe est accusé de dompique sociale, de vente à la perte,
04:20mais aussi de produire dans des conditions sociales et environnementales non respectables.
04:25En Chine, une mission parlementaire doit auditionner les dirigeants de Chine la semaine prochaine pour comprendre.
04:31Un rapport rendu hier au ministre des Petits Commerces fait plusieurs propositions
04:37qui vont de la taxation à la suspension au niveau européen,
04:40et le ministre doit se prononcer demain.
04:43Dans tous les cas, les autorités françaises appellent à porter aussi le combat au niveau européen.
04:47En attendant, certains appellent plutôt à se tourner et à acheter français,
04:52à acheter des produits fabriqués en France.
04:53C'est d'ailleurs, hasard du calendrier, vous pouvez vous rendre après cette émission à la porte de Versailles
04:57où s'ouvre le salon du Made in France pour acheter français.
05:02Merci beaucoup Christophe, c'était l'Info & Co.
05:05Et boumou !
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