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00:00Vous êtes sur France 24 et vous avez raison, bienvenue dans votre journal de l'Afrique.
00:06A la une ce soir, la justice sud-africaine met un coup d'arrêt aux dérives xénophobes d'opération Douloula,
00:13ce mouvement ultra-nationaliste déclaré illégal par la haute cour de Johannesburg,
00:19une décision saluée comme un signal fort contre les intimidations et les actions violentes visant les étrangers,
00:25alors que les dirigeants annoncent leur entrée en politique à quelques mois des élections locales.
00:32On parlera aussi du boycott électoral du parti de Laurent Gbagbo pour les législatives prochaines en Côte d'Ivoire.
00:38Plusieurs élus dénoncent un choix suicidaire et le front commun avec le PDCI menace de voler en éclats.
00:45Nous irons sur place dans cette édition.
00:46Et puis 40 ans de musique, d'engagement et de rayonnement pour une voix qui porte bien au-delà des frontières du Sénégal.
00:56Baba Mal, le poète de Podor, fête cette année ses 40, ses 4 décennies de scène avec son groupe Dandelagnol.
01:03Une carrière unique entre tradition alpoulard, innovation sonore, rencontre artistique,
01:09comme tout récemment avec la star nigériane Flavor.
01:12Ce soir, il est notre invité.
01:16On ouvre ce journal par l'Afrique du Sud, où la haute cour de Johannesburg a jugé illégale
01:22les actions xénophobes du mouvement nationaliste Opération Doudoula,
01:26notamment des blocages d'hôpitaux visant des étrangers.
01:29Malgré cette décision, ses dirigeants annoncent vouloir se lancer en politique
01:32une condamnation saluée par les défenseurs des droits humains
01:35qui y voient une victoire contre les dérives identitaires.
01:39Nina Masson.
01:41Dans le centre de Durban, dans l'est de l'Afrique du Sud,
01:45une circulation à l'arrêt des rues bloquées et des slogans ouvertement xénophobes.
01:51Ce jeudi, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à l'appel du mouvement March & March.
01:56Ils réclament l'expulsion des migrants sans papier et un contrôle plus strict des frontières.
02:02A leur côté, l'organisation nationaliste Opération Doudoula.
02:06Nous sommes ici pour exiger que la police fasse son travail.
02:10En tant que Sud-Africains, nous ne pouvons accepter que notre ville ait l'air d'être gouvernée par des étrangers sans papier.
02:16Nous exigeons que la police veille à ce que les bâtiments soient nettoyés,
02:20car ce quartier est désormais sale, envahi par des personnes qui n'ont rien à faire ici,
02:24des personnes qui enfreignent la loi.
02:27Créée il y a cinq ans, cette organisation controversée assure défendre les intérêts des Sud-Africains.
02:32Mais ces méthodes sont jugées xénophobes et contraires à la Constitution
02:36qui garantit l'accès aux soins pour toutes et tous, sans distinction de nationalité.
02:41Son action la plus emblématique, vérifier les passeports à l'entrée des hôpitaux
02:45pour empêcher les étrangers d'entrer.
02:48La haute cour de Johannesbourg vient de condamner ces pratiques comme illégales,
02:51une décision saluée par l'avocat des organisations à l'origine de la plainte.
02:55Nous venons d'une époque où les gens étaient discriminés en raison de la couleur de leur peau.
02:59Et c'est exactement ce que fait l'opération Doudoula.
03:02En menant une guerre organisée contre certains membres de la société
03:05en fonction de leur nationalité, pour les priver de leurs droits constitutionnels.
03:10C'est tout simplement une remise en question de la longue et difficile lutte contre l'apartheid.
03:14Malgré la décision de justice, le mouvement annonce faire appel
03:18et officialise désormais ses ambitions politiques en vue des élections municipales de 2026.
03:24On passe à la Côte d'Ivoire où le PPACI de Laurent Gbagbo boycotte les législatives de décembre.
03:32Une décision qui divise en interne.
03:34Plusieurs députés sortant dénoncent un suicide collectif
03:37et redoutent de perdre leur ancrage local.
03:40En coulisses, le front commun avec le PDCI vacille
03:43et l'option des candidatures indépendantes refait surface une stratégie risquée
03:47alors que Gbagbo lui-même annonce son retrait prochain de l'avis politique.
03:51Les précisions de notre correspondante Julia Guggenheim.
03:55Après de vifs débats, ce sera donc la politique de la chaise vide.
03:59Un choix que le PPACI a justifié en dénonçant un processus électoral
04:03marqué, je cite, par la fraude, l'exclusion et la confiscation du suffrage populaire.
04:10Et également par la répression que le parti estime subir.
04:15Un des bras droits de Laurent Gbagbo, Damana Picasse, a été ce jeudi
04:20inculpé entre autres pour atteinte à la sûreté de l'État et placé aux arrêts
04:26tandis que le parti estime qu'environ 1300 partisans de l'opposition
04:30ont été arrêtés depuis le début des mouvements de protestation
04:34contre le processus électoral.
04:36Reste qu'avec cette décision, le PPACI renonce donc
04:40à tenter de maintenir son petit groupe parlementaire
04:44qui était constitué de 18 députés.
04:47Le PPACI n'aura plus un instrument politique au niveau institutionnel
04:52pour poser ces griefs.
04:57Et ça lui sera extrêmement préjudiciable.
05:00A l'inverse, ça renforce l'image du parti auprès de ses partisans.
05:06Pour qui, le système électoral est à revoir.
05:11C'est dans la rue que le parti de Laurent Gbagbo semble vouloir continuer la mobilisation.
05:16Une stratégie qui diverge de celle du PDCI, son partenaire au sein du Front commun.
05:21Non seulement le parti de Tijantiam participera aux élections législatives,
05:27mais également le parti a cessé de s'associer à son allié dans ses appels à manifester.
05:33Et ce message du quai d'Orsay face à la dégradation rapide de la situation sécuritaire au Mali,
05:41la France appelle ses ressortissants à quitter le pays dès que possible,
05:45notamment via des derniers vols commerciaux encore disponibles.
05:48Le pays évoque un risque élevé, y compris à Bamako,
05:53en raison des attaques terroristes sur les routes.
05:58Tout autre chose à présent, on passe à notre focus culture de ce vendredi soir.
06:04Et je vous emmène Podor, au nord du Sénégal.
06:07C'est là qu'est née l'une des voix les plus puissantes du continent.
06:11Baba Mal, chanteur, poète, militant, fondateur du groupe d'Andé Légnol,
06:15qui fête cette année ses 40 ans de carrière.
06:17C'est-à-dire une trajectoire impressionnante entre rythme Alpoulard électronique
06:22jusqu'à Black Panther, qui prouve à lui tout seul
06:25qu'on peut conquérir le monde en restant soi-même.
06:28Merci, Baba Mal, et bienvenue dans votre GTA.
06:31C'est un plaisir de vous recevoir à nouveau.
06:32Merci beaucoup, merci de me recevoir.
06:34Alors, Baba Mal, 40 ans de carrière avec votre groupe, le Dandé Légnol.
06:39Vous avez marqué plusieurs générations.
06:42D'abord, quel regard vous portez sur ce parcours ?
06:44Ah, mes regards de satisfaction.
06:47C'est vrai qu'il y a eu des hauts et des bas, mais il y a aussi de la passion.
06:51La passion de vouloir faire de la musique, de partager sa vision du monde
06:56à travers la musique et la culture en général, parce que vous avez tout de suite parlé de cinéma dans les dernières années.
07:04Donc, mais en tout cas, je pense que c'est un voyage qui a été exceptionnel.
07:09C'était une très grande surprise pour moi parce que je n'étais pas préparé à ça.
07:13Mais en tout cas, je remercie Dieu de m'avoir donné la possibilité de voyager avec la musique africaine
07:18et surtout la musique de Alpoulard dans le monde.
07:21Dans le monde entier.
07:22C'est vrai que grâce à vous, on connaît cette langue, cette langue Alpoulard,
07:27ces traditions, cette culture.
07:29Si on se replonge il y a 40 ans, quand vous avez démarré avec le groupe,
07:37pour vous, c'était quoi vos rêves à l'époque ?
07:39Qu'est-ce qui, si on vous disait, quel était votre rêve le plus fou à l'époque,
07:43si vous deviez vous reprojeter ?
07:45Oui, c'était d'abord de faire de telle sorte que quand on écoutait les radios qui étaient sur place,
07:52que ce soit au Sénégal, au Mali, au Guinée, aux Mauritaniens, qu'on sort, et même l'Europe,
07:58on entendait les musiques de beaucoup d'autres communautés en très haut niveau.
08:03C'était de dire que moi, j'aimerais bien qu'on entende la musique de Alpoulard, des Foulbés,
08:08pas seulement du Sénégal, mais de toute l'Afrique,
08:10parce qu'il y a une langue qui est parlée dans plus d'une dizaine de pays sur le continent.
08:16Et je sais aussi que la culture de cette communauté a joué un très grand rôle
08:21dans le brassage des connaissances sur le plan culturel et autres sur le continent.
08:27Et c'était un défi, c'était une révolte, mais un défi aussi à relever.
08:31Et plus tard, je me suis rendu compte que promouvoir la musique poularde,
08:35c'est promouvoir la musique africaine, parce qu'on était connectés,
08:38on était attachés à la musique mandingue, donc du Mali, de la Guinée.
08:43Donc on a une histoire commune, la Gambie.
08:47Au Sénégal, il y avait la musique wolof, serrère, de par ma famille.
08:50Donc je voyais que ça devait être plus large, ma vision.
08:55Et donc j'ai fait intégrer beaucoup de musiciens qui ne font pas de ma communauté.
09:00Absolument.
09:00Oui, donc il y a eu des bambaras, la quora est venue,
09:05mais la musique moderne aussi.
09:06Parce que c'était un moment où la musique moderne pouvait aider n'importe quelle communauté
09:11à rentrer dans l'industrie de la musique.
09:14C'est assez extraordinaire que vous ayez traversé comme ça toutes ces époques,
09:20sans jamais quitter vos racines.
09:23Vous en avez parlé un petit peu là, mais comment on trouve cet équilibre
09:26entre tradition et modernité ?
09:28Continuer à créer ?
09:30Comment vous faites concrètement ?
09:31Est-ce que c'est vos enfants ?
09:33Est-ce que c'est votre entourage ?
09:35Est-ce que c'est vous-même ?
09:36Ça vient d'où, cette curiosité ?
09:38Je pense que c'est mon parcours.
09:41D'abord, j'ai été à l'école et j'étais très bien à l'école.
09:44Je suis parti au lycée Charles-de-Gaulle.
09:45On m'a donné la chance de pouvoir chanter.
09:48J'ai intégré le mouvement Scoot.
09:50Ça m'a permis de comprendre qu'il fallait aller dans la vie sur le plan culturel
09:54avec la notion de respecter le partage.
09:57Donc, de s'asseoir avec un autre musicien qui parle une autre langue
10:01qui vient d'un autre horizon.
10:04Ça ne vous a jamais fait peur ?
10:05Ça ne m'a jamais fait peur.
10:06Quand j'ai eu la chance de rencontrer, par exemple, la musique celtique,
10:10en enregistrant l'âme taureau, ou bien Nomad Soul,
10:13avec Screamin, Offen et Consor,
10:15je me suis dit, on va vers le monde,
10:20mais il faut trouver le juste milieu
10:22entre ce qu'on donne au monde
10:24et ce qu'on prend du monde
10:26pour ne pas déraciner et dénaturaliser, par exemple,
10:29ce qu'on est soi-même.
10:31Parce qu'on est l'Afrique qui parle au monde.
10:33Donc, l'Afrique aussi qui est consciente
10:36qu'on a des valeurs qui peuvent intégrer
10:39même l'industrie de la musique
10:40sans pour autant que ça soit dénaturalisé.
10:42Mais il ne faut pas aussi renier.
10:45C'est ce que le monde nous offre.
10:46Parce qu'en voyageant, en tant que musicien,
10:50on se rend compte que le monde est beau,
10:52le monde est riche en culture,
10:53le monde est riche en musique,
10:55le monde est riche en composition,
10:58qui peut vraiment être connecté avec la musique africaine
11:01sans pour autant qu'elle soit dénaturalisée.
11:04Et justement, Babamal,
11:07vous êtes toujours très soucieux
11:09de la transmission et des jeunes.
11:10Vous êtes toujours très entouré par les jeunes.
11:12Avant qu'on parle de votre projet
11:14avec le Nigérian Flavor,
11:16je vais avoir envie de dire
11:17quel message vous avez envie,
11:19au-delà de la musique ?
11:20Vous êtes très engagé,
11:21vous êtes connu pour votre travail humanitaire,
11:23aussi sur l'écologie.
11:25Tout ce que vous faites est connu, reconnu.
11:27Qu'est-ce que vous avez envie de dire aux jeunes
11:29qui, sur le continent, désespèrent,
11:31qui pensent que, finalement,
11:32ils ne rêvent plus d'Afrique,
11:33ils rêvent que d'ailleurs,
11:35d'aller partout,
11:36surtout pas de rester en Afrique ?
11:37Quel message vous avez envie de leur donner ?
11:39Je pense que le message qu'il faut donner d'abord,
11:43il faut faire de telle sorte
11:45que le message arrive chez les leaders,
11:47les leaders d'opinion,
11:49que ce soit les leaders politiques
11:50et même les leaders sur le plan familial,
11:53pour leur dire que ces jeunes
11:55ont envie d'être écoutés.
11:57Je pense qu'il faut discuter davantage
11:59avec ces jeunes,
12:00leur faire comprendre
12:01qu'ils sont importants pour notre continent
12:03et qu'on attend plein de choses venant d'eux.
12:06Parce que quand on se rend important,
12:08on sent sa responsabilité.
12:10Et se retourner à dire aux jeunes aussi,
12:12bon, il faut croire en soi
12:15et savoir que l'Afrique est là,
12:16l'Afrique, on l'appelle le continent du futur,
12:19le futur du monde.
12:20Et moi, je dis que c'est le présent du monde.
12:22Parce qu'on a tous les ingrédients
12:24qui font qu'on peut dire
12:26que cette partie du monde
12:28est en train de vraiment rayonner
12:30et de faire de telle sorte
12:32que la vie humaine redevienne vraiment digne.
12:35Et ça, ça n'appartient pas à moi.
12:37Ça n'appartient plus à ma génération.
12:39Ça appartient à la jeune génération.
12:41Il faut faire de telle sorte
12:42que ces jeunes y croient.
12:44Et moi, je pense que c'est important
12:46de revenir et de revenir,
12:49revenir, délivrer le message
12:50dans ce sens-là.
12:51Ça, j'espère que le message est passé.
12:53Alors, on termine très rapidement.
12:56Parmi les jeunes avec lesquels
12:57vous collaborez, il y a Flavor,
12:59l'une des figures de l'apropop nigériane.
13:02Cette rencontre, quelques mots
13:04avant qu'on puisse se quitter en musique
13:05et on écoute ce nouveau titre.
13:07Oui, je pense que Flavor m'a fait l'honneur
13:09de dire que je veux créer quelque chose
13:12pour célébrer la culture africaine
13:14dans toute sa diversité,
13:16pas seulement la culture du Nigeria.
13:18Et il l'a réussi.
13:20Mais il a dit que ça,
13:21je ne peux pas le faire
13:22sans venir voir quelqu'un
13:24dont la voix,
13:25surtout avec Black Panther,
13:27a fini de convaincre
13:28que ça, cette voix,
13:29c'est une voix de l'Afrique.
13:30Il me l'a dit,
13:31j'ai dit qu'avec plaisir
13:32parce que je regarde
13:33d'un niveau de temps en temps
13:34entre film et film,
13:36je vois les clips
13:37et j'apprécie beaucoup
13:38ce que je vois venant de toi.
13:40Flavor.
13:41Il m'a dit que de moi, j'arrive.
13:42Donc, c'est venu naturellement
13:44comme ça se fait en Afrique,
13:45des musiciens qui s'apprécient,
13:47qui s'assoient autour d'une table,
13:49qui discutent,
13:49puis rentrent dans le studio
13:51et créent quelque chose
13:52de formidable.
13:53Eh bien, formidable,
13:54c'est un futur tube.
13:55Ça l'est déjà,
13:56j'ai vu qu'il y avait
13:56plus de 5 millions de vues
13:58déjà sur Internet,
14:00sur YouTube.
14:00Donc, on va se quitter
14:01avec Afroculture,
14:03qui est le dernier titre
14:04à écouter de Babamal
14:06avec le Nigérian Flavor.
14:08Merci, Babamal,
14:09d'être venu.
14:10Merci beaucoup.
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