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00:00Tout autre chose à présent, on passe à notre focus culture de ce vendredi soir.
00:06Et je vous emmène Podor, au nord du Sénégal.
00:09C'est là qu'est née l'une des voix les plus puissantes du continent.
00:13Baba Mal, chanteur, poète, militant, fondateur du groupe Dandé Légnol
00:17qui fête cette année ses 40 ans de carrière.
00:20Une trajectoire impressionnante entre rythme Alpoula, électronique,
00:24jusqu'à Black Panther, qui prouve à lui tout seul
00:27qu'on peut conquérir le monde en restant soi-même.
00:30Merci Baba Mal et bienvenue dans votre GTA.
00:33C'est un plaisir de vous recevoir à nouveau.
00:34Merci beaucoup, merci de me recevoir.
00:36Alors Baba Mal, 40 ans de carrière avec votre groupe Dandé Légnol.
00:41Vous avez marqué plusieurs générations.
00:44D'abord, quel regard vous portez sur ce parcours ?
00:46Ah, mes regards de satisfaction.
00:49C'est vrai qu'il y a eu des hauts et des bas,
00:51mais il y a aussi de la passion.
00:53La passion de vouloir faire de la musique, de partager.
00:57Sa vision du monde à travers la musique et la culture en général,
01:01parce que vous avez tout de suite parlé de cinéma dans les dernières années.
01:06Donc, mais en tout cas, c'était, je pense que c'est un voyage qui a été exceptionnel.
01:11C'était une très grande surprise pour moi parce que je n'étais pas préparé à ça.
01:15Mais en tout cas, je remercie Dieu de m'avoir donné la possibilité de voyager
01:19avec la musique africaine et surtout la musique de Alpoulard dans le monde.
01:23Dans le monde entier.
01:24C'est vrai que grâce à vous, on connaît cette langue, cette langue Alpoulard,
01:29ces traditions, cette culture.
01:33Si on se replonge il y a 40 ans, quand vous avez démarré avec le groupe,
01:37pour vous, c'était quoi vos rêves à l'époque ?
01:41Qu'est-ce qui, si on vous disait, quel était votre rêve le plus fou à l'époque,
01:45si vous deviez vous reprojeter ?
01:47Oui, c'était d'abord de faire de telle sorte que quand on écoutait les radios
01:53qui étaient sur place, que ce soit au Sénégal, au Mali, au Guinée,
01:57aux Mauritaniens qu'on sort, et même l'Europe,
01:59on entendait les musiques de beaucoup d'autres communautés en très haut niveau.
02:05C'était de dire que moi, j'aimerais bien qu'on entende la musique de Alpoulard,
02:09des Foulbés, pas seulement du Sénégal, mais de toute l'Afrique,
02:12parce qu'il y a une langue qui est parlée dans plus d'une dizaine de pays,
02:16sur le continent, et je sais aussi que la culture de cette communauté
02:21a joué un très grand rôle dans le brassage des connaissances
02:25sur le plan culturel et autres, sur le continent,
02:29et c'était un défi, c'était une révolte, mais un défi aussi à relever.
02:33Et plus tard, je me suis rendu compte que promouvoir la musique poularde,
02:37c'est promouvoir la musique africaine, parce qu'on était connectés,
02:40on était attachés à la musique mandingue, donc du Mali, de la Guinée,
02:44donc on a une histoire commune, la Gambie, au Sénégal,
02:49il y avait la musique Wolof, c'est rire, de par ma famille,
02:52donc je voyais que ça devait être plus large, ma vision.
02:57Et donc j'ai fait intégrer beaucoup de musiciens qui ne font pas de ma communauté.
03:02Absolument.
03:02Oui, donc il y a eu des bambaras, l'aquora est venue, mais la musique moderne aussi,
03:08parce que c'était un moment où la musique moderne pouvait aider n'importe quelle communauté
03:13à rentrer dans l'industrie de la musique.
03:16C'est assez extraordinaire que vous ayez traversé comme ça toutes ces époques,
03:22sans jamais quitter vos racines.
03:25Vous en avez parlé un petit peu là, mais comment on trouve cet équilibre
03:28entre tradition et modernité ? Continuer à créer ?
03:32Comment vous faites concrètement ? Est-ce que c'est vos enfants ?
03:35Est-ce que c'est votre entourage ? Est-ce que c'est vous-même ?
03:38Ça vient d'où, cette curiosité ?
03:40Je pense que c'est mon parcours.
03:43D'abord, j'ai été à l'école, et j'étais très bien à l'école.
03:46Je suis partie au lycée Charles-de-Gaure, on m'a donné la chance de pouvoir chanter.
03:50J'ai intégré le mouvement Scoot, ça m'a permis de comprendre
03:53qu'il fallait aller dans la vie sur le plan culturel avec la notion
03:57de respecter le partage.
03:59Donc de s'asseoir avec un autre musicien qui parle une autre langue
04:03qui vient d'un autre horizon.
04:06Ça ne vous a jamais fait peur ?
04:07Ça ne m'a jamais fait peur.
04:08Quand j'ai eu la chance de rencontrer, par exemple, la musique celtique,
04:12en enregistrant l'âme taureau, ou bien Nomad Soul,
04:15avec Screamin, Offen et Consor,
04:17je me suis dit, on va vers le monde,
04:22mais il faut trouver le juste milieu entre ce qu'on donne au monde
04:26et ce qu'on prend du monde,
04:28pour ne pas déraciner et dénaturaliser, par exemple,
04:31ce qu'on est soi-même, parce qu'on est l'Afrique qui parle au monde.
04:35Donc l'Afrique aussi qui est consciente,
04:38qu'on a des valeurs qui peuvent intégrer,
04:41même l'industrie de la musique, sans pour autant que ça soit dénaturalisé.
04:44Mais il ne faut pas aussi régner ce que le monde nous offre,
04:48parce qu'en voyageant, en tant que musicien,
04:51on se rend compte que le monde est beau,
04:54le monde est riche en culture,
04:55le monde est riche en musique,
04:57le monde est riche en composition,
05:00qui peut vraiment être connecté avec la musique africaine,
05:03sans pour autant qu'elle soit dénaturalisée.
05:06Et justement, Babamal,
05:09vous êtes toujours très soucieux de la transmission et des jeunes,
05:12vous êtes toujours très entouré par les jeunes,
05:14avant qu'on parle de votre projet avec le Nigérian Flavor,
05:18je vais avoir envie de dire quel message vous avez envie,
05:20au-delà de la musique,
05:22vous êtes très engagé,
05:23vous êtes connu pour votre travail humanitaire,
05:25aussi sur l'écologie,
05:27tout ce que vous faites est connu, reconnu.
05:29Qu'est-ce que vous avez envie de dire aux jeunes
05:31qui, sur le continent, désespèrent,
05:32qui pensent que, finalement, ils ne rêvent plus d'Afrique,
05:35ils rêvent que d'ailleurs,
05:36d'aller partout, surtout pas, de rester en Afrique ?
05:39Quel message vous avez envie de leur donner ?
05:41Je pense que le message qu'il faut donner d'abord,
05:45il faut faire de telle sorte que le message arrive chez les leaders,
05:49les leaders d'opinion,
05:51que ce soit les leaders politiques,
05:52et même les leaders sur le plan familial,
05:55pour leur dire que ces jeunes ont envie d'être écoutés.
05:58Je pense qu'il faut discuter davantage avec ces jeunes,
06:02leur faire comprendre qu'ils sont importants pour notre continent,
06:05et qu'on attend plein de choses venant d'eux.
06:08Parce que quand on se rend important,
06:10on sent sa responsabilité.
06:12Et se retourner à dire aux jeunes aussi,
06:14bon, il faut croire en soi,
06:17et savoir que l'Afrique est là,
06:18l'Afrique, on l'appelle le continent du futur,
06:21le futur du monde.
06:22Et moi, je dis que c'est le présent du monde,
06:24parce qu'on a tous les ingrédients qui font qu'on peut dire
06:28que cette partie du monde est en train de vraiment rayonner
06:33et de faire de telle sorte que la vie humaine redevienne vraiment digne.
06:37Et ça, ça n'appartient pas à moi,
06:39ça n'appartient plus à ma génération,
06:41ça appartient à la jeune génération.
06:43Il faut faire de telle sorte que ces jeunes y croient.
06:46Et moi, je pense que c'est important de revenir,
06:50et de revenir, revenir, délivrer le message dans ce sens-là.
06:53Ça, j'espère que le message est passé.
06:55Alors, on termine très rapidement.
06:58Parmi les jeunes avec lesquels vous collaborez,
07:00il y a Flavor, l'une des figures de l'apropop nigériane.
07:04Cette rencontre, quelques mots avant qu'on puisse se quitter en musique
07:07et on écoute ce nouveau titre.
07:09Oui, je pense que Flavor m'a fait l'honneur de dire
07:12que je veux créer quelque chose pour célébrer la culture africaine,
07:16dans toute sa diversité, pas seulement la culture du Nigeria.
07:20Et il l'a réussi.
07:22Mais il a dit que ça, je ne peux pas le faire sans venir voir quelqu'un
07:26dont la voix, surtout avec Black Panther, a fini de convaincre
07:30que ça, cette voix, c'est une voix de l'Afrique.
07:32Il me l'a dit, j'ai dit qu'avec plaisir,
07:34parce que je regarde d'un Hollywood de temps en temps,
07:37entre film et film, je vois les clips,
07:39et j'apprécie beaucoup ce que je vois venant de toi.
07:42Flavor.
07:43Il m'a dit que de moi, j'arrive.
07:44Donc c'est venu naturellement, comme ça se fait en Afrique,
07:47des musiciens qui s'apprécient, qui s'assoient autour d'une table,
07:50qui discute, puis rentre dans les CEOs et crée quelque chose de formidable.
07:55Eh bien, formidable, c'est un futur tube.
07:57Ça l'est déjà, j'ai vu qu'il y avait plus de 5 millions de vues déjà
08:00sur Internet, sur YouTube.
08:02Donc on va se quitter avec Afroculture,
08:05qui est le dernier titre à écouter de Babamal avec le Nigeria en Flavor.
08:09Merci, Babamal, d'être venu.
08:11Merci beaucoup.
08:12Merci beaucoup.
08:12Sous-titrage Société Radio-Canada
08:42Sous-titrage Société Radio-Canada
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