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  • il y a 2 jours
DB - 05-11-2025

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00:00Musique
00:30Voilà, voilà !
00:48Ah, ça par exemple !
00:50Bonjour, commandant !
00:52Ce n'est pas une heure pour les visites !
00:54Messie, Messie, entrez donc !
00:56Vous prendrez bien un petit café !
00:58Je n'ai absolument pas le temps !
00:59Mais voyez, il est bouillant !
01:01Vous savez que votre sonnerie ne marche pas ?
01:03J'espère bien, j'ai horreur de ça, les sonneries !
01:05Oui, j'ai fait installer une lampe !
01:07Signeau optique, n'est-ce pas ?
01:09Le cœur est ménagé !
01:10J'ai même failli prendre un brevet, d'ailleurs !
01:12Parce que je vais vous montrer, il y a une petite astuce !
01:15Excusez-moi, commandant, je suis horriblement pressé,
01:17je devrais être en route pour le bureau !
01:19Ah bon, très bien !
01:20Mais une autre fois, accordez-moi trois minutes,
01:22vous ne l'enquêterez pas !
01:23Je reviendrai, je vous le promets !
01:25Commandant, je crois que j'ai une bonne nouvelle pour vous !
01:28Ah !
01:29Une excellente nouvelle !
01:30Je vais nous raconter tout cela dans le détail !
01:32Bon ben, attendez une seconde !
01:34Figurez-vous, commandant, que j'ai rencontré un ancien camarade de captivité !
01:40Un type très débrouillard, nommé Fourvier !
01:43Il était tellement mince qu'on l'avait surnommé triple sec !
01:46Mais tout cela n'a pas l'importance !
01:48Ce qui compte, c'est qu'il est moniteur dans une auto-école,
01:52et que son patron est un certain Achille Deluire,
01:55si le nom vous dit quelque chose !
01:57Oh, rien du tout !
01:59Directeur d'auto-école et conseiller municipal !
02:03Oh !
02:04Ça commence à vous intéresser !
02:06Mon camarade est au mieux avec lui, je lui ai parlé d'autres pétitions,
02:10et il va demander à Deluire de nous soutenir !
02:12Oh, magnifique !
02:13Oh, banin, je vous paie un coup de ratafia !
02:15Non, non, non, non !
02:16Je suis passé en coup de vent, j'ai pensé vous faire plaisir !
02:18Il connaît très bien le maire et tout son train,
02:20et il a des tas de relations dans des quantités de services administratifs !
02:25La mairie, la préfecture, les ministères !
02:29Vous pensez si je vais faire mettre ce monde-là au garde-à-vous ?
02:32Oh, ben, j'ai bien assez de signatures, maintenant !
02:35Et puis avec Deluire dans ma manche...
02:37Oh, ça alors, commandant !
02:38Vous êtes un bon dieu de la rue Jeanne d'Arc !
02:40Mais dites-donc, il est sérieux, au moins, votre ami !
02:43Deluire ? Oh, oh là là !
02:45Depuis d'ailleurs, c'est un ami !
02:47Enfin, c'est plutôt l'ami d'un ami !
02:49Oh, c'est pareil !
02:50Je ne le connaissais même pas, moi, dit-on !
02:52Même pas de nom, un conseiller municipal, pourtant, on devrait !
02:54Oh, mais pauvre petit bistrot !
02:56Qu'est-ce que tu te mêlerais de fréquenter une notabilité ?
02:58Mais je crois que Baleu le connaît !
03:00Oui, sûrement, d'ailleurs !
03:02Ben, inutile de l'en parler, vous savez comment il est !
03:04Qui c'est, ce Baleu ?
03:05Celui qui a les cheveux blancs, tu sais, qui rigole tout le temps !
03:07Ben, le comptable, quoi !
03:09Ah, en lui, je ne le cause jamais, il me fait impressionner !
03:11Il doit nous quitter, d'ailleurs, dans quelques jours !
03:13Il se déménage !
03:14Oh, pauvre, je choisis mal sur nos mains !
03:16Juste quand on va être comme une grande famille !
03:18Vous avez entendu tout ça, monsieur Avignac ?
03:21Alors, vous pensez bien qu'on ne peut pas vendre !
03:24Mais tant que vous ne pouvez pas vendre, madame Aubry,
03:26à votre place, croyez-moi, je réfléchirai !
03:30Supposez que, malgré ses relations, monsieur n'aboutisse pas !
03:35Eh oui, eh, supposons !
03:37Supposons que je fasse rentrer un nez et fendre ma cocotte, eh !
03:40Pourquoi pas !
03:41Les décisions administratives ne se prennent pas en un jour, madame Oluchet !
03:44Mais non, mais non !
03:45Avec un conseiller municipal qui téléphone à tout bout de chat à ses fonctionnaires de ferro-vinaigre,
03:50vous pensez, vous pensez que ça ne va pas aller vite !
03:53Et peut-être même qu'en ce moment, ils attendent déjà la liste aux signatures !
03:59Et peut-être qu'ils sont déjà derrière la porte, là même sur la poignée !
04:03Eh, bonjour, commandant !
04:05Votre ami, monsieur Deluire, attention, hein !
04:09Parce qu'il s'appelle Deluire, en deux mots ! De-luire !
04:13Et votre ami, il nous avait prévenu que vous alliez venir ! Et tout est prêt !
04:17Vous êtes bien naïve, chère madame !
04:19Naïve ? Que naïve !
04:20Mais pourquoi vous ne dites pas franchement « gourde » ou « imbécile » ?
04:24Absolument pas ! Je disais simplement...
04:25Bien sûr, vous avez tort de prendre le mot de travers, mon petit !
04:28Moi, je file, j'ai du travail !
04:29Allez, commandant ! Et comme vous serez de nouveau, hein !
04:32N'hésitez pas à nous pousser la porte !
04:33Oh, ben, laissez-moi le temps de souffler, quand même !
04:35À bientôt, commandant !
04:36À bientôt ! Au revoir, mes enfants !
04:37Au revoir !
04:38Ah, qui est brave ! Mon Dieu, qui est brave !
04:41Eh, brave, brave ! Moi, ça ne me regarde pas !
04:43Mais à mon avis, ce n'est pas encore dans la poche, hein !
04:45L'ingénieur est pressé, il veut qu'on finisse !
04:47Et si on finit, on ouvre la rue ! Et si on ouvre la rue...
04:49Eh, ben, vous l'ouvrirez ! On la refermera !
04:51Oh, ça !
04:52C'est pas pour dire, monsieur Avignac !
04:54C'est pas pour vous faire de la peine !
04:56Mais regardez ce qu'il fait, mon homme, à présent !
04:58Il y a quelques semaines, ça, c'est vrai !
05:00La misère, on nous courait après !
05:02On avait tout juste trois serviettes sous le comptoir !
05:04La mienne, la sienne et celle de M. Georges !
05:06Un habitué, le seul de la maison !
05:08Eh ben, à présent, toutes les petites niches,
05:11on peut mettre des noms sur les numéros !
05:13Mario, ici présent !
05:15Blatty ! Tarragone !
05:17Et qui encore ? Loulou !
05:19Ouais, Loulou, tout le monde, Tarragone !
05:21Mal attendant, nous, quand le chantier est fini, on s'en va ! Ciao !
05:23Eh ben, je changerai les noms !
05:25Je nourris pas que le terrassier, moi !
05:27La clientèle, quoi !
05:28Vous savez ce que c'est, M. Lavignac !
05:30Mais même, et je dis bien même, si ça devenait comme avant !
05:34Eh ben, on aurait le passage !
05:36C'est parti, je vous dis, c'est parti !
05:38Vous attendez, M. Lavignac !
05:40Et c'est lui le pessimiste de l'essence !
05:42L'optimisme de Lucette aurait subi un rude assaut
05:49si elle avait pu connaître l'opinion de certains habitants de la rue.
05:54En effet, l'affaire ne datait que de 48 heures,
05:58mais avait tout de suite pris des dimensions importantes.
06:01Car les éboueurs, qui pendant trois semaines
06:04avaient consenti à manipuler les poubelles d'un bout à l'autre de la rue,
06:07s'étaient fâchés tout rouges en apprenant qu'il en serait ainsi jusqu'à la fin des temps,
06:11si, selon le vœu du commandant, un terre-plein sommet d'un lampadaire
06:16condamnait à jamais le passage des bennes de ramassage.
06:19D'où leur décision de laisser aux concierges le soin de véhicules et les poubelles.
06:23D'où la révolte de ces dernières qui déployèrent une activité
06:26dont seul l'aveuglement béat du commandant lui masqua l'amplitude.
06:30Comme il lui avait empêché d'en prévoir la cause hier
06:33et d'en mesurer objectivement les conséquences aujourd'hui.
06:45Personnellement, j'avais la puce à l'oreille depuis quelques jours.
06:47Quelques mots surpris par hasard m'avaient informé de la menace.
06:51Mais la nouvelle surprit le commandant avec la force d'une bombe,
06:54lorsque le photographe en informa.
06:57Une quoi ? Une contre-pétition.
07:00Ah mais c'était inévitable, mon cher.
07:02Nous sommes en démocratie, ce qui implique l'existence légitime d'opinions contradictoires.
07:06Mais enfin, qui ? Et pourquoi ? Oh, c'est insensé.
07:09Détrompez-vous. Il y a aussi une grande part de bon sens dans les mobiles de vos adversaires.
07:13Et souvenez-vous de l'article 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme,
07:16la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui n'est pas à autrui.
07:19Ah, je vous en ai prévenu.
07:20Vous avez contre vous quelques grincheux,
07:22quelques automobilistes qui prenaient le caniveau pour un parking.
07:25Cela, ce n'est pas gênant.
07:27Il y a aussi les usagers de la rue,
07:29qui ne sont pas tout à fait du quartier,
07:31mais la considérer comme un raccourci comode.
07:33Ça ne va pas très loin non plus.
07:35De même que les autobus vous dérangez leur parcours.
07:38Oui, ils ont l'habitude.
07:39Et ils respectent pour la forme.
07:40Mais dites-moi, en dehors de ces diverses catégories d'emmielheurs,
07:43moi, je ne vois pas très bien qui pourrait s'occuper...
07:45Les concierges, commandant.
07:47Et de ce côté-là, je vous préviens que ça va très mal.
07:50Ah, les concierges, c'est tout.
07:52Ah, ben, moi, j'avais fait peur.
07:53Ah, ben, c'est le commencement de la sagesse,
07:55car elles peuvent vous poisser,
07:56et vous avez tort de le prendre à la légère.
07:58Mais voyons, mon cher, j'ai près de 300 noms,
08:00et elles sont une vingtaine.
08:01Une vingtaine, plus derrière elles,
08:03les services de voirie et la salubrité publique.
08:06Attention, commandant, attention.
08:08Oh, nous sommes la majorité, nous avons du poids.
08:10Une flantille de don jeunes ne va pas m'empêcher de gagner la bataille.
08:13Encore une fois, tout dépend de la rapidité de votre action.
08:17Bon, elles veulent la guerre, elles l'ont.
08:19Et pour commencer, je vais dire deux mots à la mienne.
08:21Voyons, mon cher Postat,
08:23c'est pas une bonne femme qui me fera baisser pavillons.
08:28Et vous avez signé ?
08:29Dame, je suis solidaire, moi.
08:31Ah, solidaire, solidaire et de qui ? De quoi ?
08:34De la profession, figurez-vous, non, mais quoi,
08:36il n'y a pas que la marine, tout de même.
08:37Mais vous ne comprenez pas votre histoire de concierge ?
08:39Oh, de gardienne d'immeuble, s'il vous plaît.
08:41Mais enfin, que votre histoire va contre la défense des droits de l'homme.
08:45Oh, les hommes, c'est ça, tous les droits.
08:47Eh ben, tant mieux si ça change.
08:49Non, mais c'est incroyable, madame, vous voyez.
08:51Je suis calme, je vous parle raisonnablement.
08:53Oui, oui, pas que toujours, hein.
08:55Et si je vous faisais un procès ?
08:57Ah, on crâne moins, tout à coup.
08:59Un procès, mais...
09:01Vous avez cité la contre-pétition.
09:03C'est votre droit.
09:04Mais vous avez aussi signé la pétition.
09:06Alors, c'est honnête, ça ?
09:08J'ai signé pour vous faire plaisir, et d'une.
09:11Et puis, à ce moment-là, les boueux y ramassaient encore les poubelles.
09:14Ça fait deux.
09:15Et puis, votre affaire, je l'ai signé de mon autre jeune fille.
09:17Alors, ça fait droit.
09:18C'est tout de même une signatrice.
09:20Je ne compte pas.
09:21Sur l'autre, j'y ai mis mon nom de vin.
09:23Et celui-là, c'est bon.
09:25Chant.
09:27Nous allons continuer les bains d'eau salés.
09:29Et demain, une gazelle.
09:32Et dire que si j'étais une cliente, tu serais au petit soin pour moi.
09:37Des bains d'eau salés, comme grand-mère.
09:40Eh oui.
09:43Bon, lève-toi et marche.
09:52Alors, alors, fais pas ta petite fille, hein ?
09:55Marche encore un peu.
09:57Un coup de chat.
09:59On annoncerait des soldes debout de la rue et tu ne sentirais plus rien.
10:02Et dire qu'il y a douze ans que j'ai failli te trouver mal parce que j'avais été piquée par une guerre.
10:07Toi ?
10:08Oui, moi.
10:09À Chevreuse.
10:10Nous étions fiancées.
10:12Possible.
10:13Il y a douze ans.
10:18Une belle ânerie, ça, encore, tiens.
10:20Une pétition pour fermer la rue.
10:22Je t'en ficherai.
10:23L'ortho au Moyen-Âge, quoi.
10:25Qu'il y ait seulement un incendie et ça ferait du propre, hein.
10:28Pourquoi l'as-tu déchiré ?
10:30Parce que c'est idiot.
10:31Moi, ça m'a remué.
10:33C'est l'écriture d'Alain.
10:34J'en suis sûre, je l'ai reconnu.
10:35Eh ?
10:36C'est l'écriture d'Alain.
10:38Tu ne ferais pas un peu de fièvre, toi ?
10:41La fièvre.
10:42Malade, pas malade.
10:43Le pouls, marcher, tousser, respirer.
10:45Tu ne vois plus les choses qu'à travers ton métier.
10:47Très bien.
10:48Alors, tu t'allonges et tu dors.
10:51Ou tu rêves, comme tu veux.
10:53Moi, je suis claqué, vidé.
10:55Et comme je vois venir une certaine scène qui a le don de me mettre hors de moi,
10:58je t'abandonne à ton triste sort de femme de Toubib.
11:01C'est-à-dire de femme délaissée, comme le veut la tradition.
11:04Charles !
11:08Je ne sais pas m'y prendre avec elle, tu comprends ?
11:10Elle me déroute.
11:11Quand je pense que les femmes représentent le fond de la clientèle,
11:14j'ai envie de laisser tomber la médecine, je te jure.
11:16De la manière dont tu te prends en ce moment,
11:18tu n'auras pas la laisser tomber.
11:20C'est plutôt la médecine qui s'en chargera.
11:21Mais non, brof, j'ai loupé un partiel, c'est tout.
11:23Je peux très bien repasser dans deux mois.
11:25J'ai eu une petite dépression, mais ça m'allait mieux, tu vas voir.
11:28Enfin, cette fille.
11:30Qu'est-ce qu'elle a de tellement formidable ?
11:32Qui ?
11:33Tu parles de Martine ?
11:35On va savoir.
11:37C'est comme ça.
11:39Pour employer de bien grands mots,
11:41tu l'aimes ?
11:43Ou c'est simplement pour...
11:45pour les exercices pratiques ?
11:47Imbécile.
11:50Je l'aime, je l'aime.
11:52Je n'en sais plus rien.
11:54Il y a quelques jours, je t'aurais dit oui en toute bonne foi.
11:56Mais depuis, il s'est passé un petit événement de rien du tout.
11:59Oui, une femme.
12:00Une autre.
12:01Elle s'est fait une entorse.
12:03Puis je l'ai raccompagnée chez elle.
12:05Qu'est-ce ?
12:06Non, non, rien.
12:07Je pense à elle comme ça.
12:09Même pas amoureux, je t'affirme.
12:11C'est clair et net.
12:12D'ailleurs, aucun espoir.
12:14Mariée, femme de tout bim, un gosse, rien.
12:16Rien.
12:17J'y pense.
12:20Ce qui veut dire que je ne pense plus à l'autre.
12:22Enfin, moi.
12:24Dis donc, c'est plutôt bousculé chez toi du côté sentimental.
12:27J'ai toujours été comme ça.
12:29Elle a une voix épatante.
12:31Pure moi.
12:32Elle sourit.
12:33Laquelle ?
12:35Je voulais la pilou face et décide-toi un bon coup en mettant le paquet.
12:38Dis donc, tout ça entre nous.
12:40Si tu en disais un mot au copain, de quoi j'aurais l'air ?
12:43D'un con.
12:44C'est bon, donc.
12:47Au fait, comment je m'appellerais, moi, si ?
12:49Si ?
12:50Si je t'épousais ?
12:51Bjarzek, avec un K.
12:55C'est drôle.
12:56Et du côté de mon père, ils sont polonais.
12:58Pour quoi, si je t'épousais ?
13:00Martin, Bjarzek, avec un K.
13:03Je vois d'ici la tête de madame.
13:05N'empêche que les patrons sont honneux.
13:06Ils veulent qu'en mettre les bouchées doubles.
13:07Peut-être que dans huit jours, on aura fini.
13:09Déjà ?
13:10Ah oui, déjà.
13:11Alors faudrait te décider.
13:13Parce que si tu ne m'épousais pas, j'aimerais le savoir tout de suite.
13:16C'est parti.
13:17C'est parti.
13:19C'est parti.
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