- il y a 2 jours
DB - 05-11-2025
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00:00C'est parti !
00:30Bien sûr, je ne jurerai pas la tête sur le billot,
00:40mais je reste convaincu que la première voiture qui trouvait la rue libre
00:43eut un mouvement personnel d'incertitude,
00:47qui ne devait rien à son chauffeur.
00:50Elle renouait avec une habitude oubliée et se méfiait.
00:54Oh, pas longtemps !
00:56Elle avait ouvert la voie au troupeau, qui dès lors grossit d'heure en heure.
01:00Oui, nous avions eu 38 jours de paix, 38 jours de silence.
01:07Nous avions été les maîtres du pavé,
01:09et le 39e jour à midi,
01:12nous savions que nous étions à jamais chassés sur les rives
01:14et que nous étions redevenus les habitants d'une ville,
01:18les passagers d'un siècle qui n'admet plus le retour au passé.
01:21Pour certains, cela fut un peu terrifiant.
01:27D'autres y trouvèrent leur compte.
01:30Mais pour ceux qui avaient vécu plus précisément cette aventure,
01:33au fond toute simple, une page était tournée.
01:37Et selon le tempérament de chacun,
01:39les réactions ne pouvaient être identiques.
01:41Allô, M. Avignac ?
01:44Oh, bonjour, c'est Lucette.
01:47Lucette, du plat de jour, Jeanne d'Arc.
01:51Eh bien, voilà, je vous appelle,
01:53parce qu'avec Paul, on a bien réfléchi.
01:55La maison, si ça vous intéresse encore,
02:00on pourrait discuter.
02:02Eh bien, vous venez quand vous voulez, je vous attends.
02:06Mais dites, tardez pas trop tout de même, hein.
02:09Bon.
02:10À bientôt, M. Avignac.
02:12Alors, vous nous quittez vraiment ?
02:27Moi, tu sais, je resterai bien.
02:30Mais elle...
02:31Mme Lucette, je vous dois combien, s'il vous plaît ?
02:34Elle.
02:37Pauvre Blatty, je sais pas comment vous expliquer, mais...
02:41Je m'y ferai plus de servir des têtes qui changeraient tous les jours.
02:45Il m'était venu comme...
02:47Comme une habitude d'amitié.
02:51J'ai pas raison, M. Georges ?
02:53Bon, oui, peut-être.
02:57Tenez.
02:59Allez, au revoir.
03:00À ce soir.
03:04On va descendre vers le pays.
03:06Dans un coin ou un autre.
03:08On ne bougera plus.
03:11On va devenir tout doucement des vieux.
03:16Avec des gens autour de nous qui ne bougeront pas trop non plus.
03:21Et petit à petit, tout doucement,
03:24on oubliera, je pense.
03:26Vous exagérez un peu quand même.
03:28Avant, on était bien.
03:29Avant, on se croyait bien.
03:36Pourtant, vous êtes bonne partie de vous, dans la tourette, derrière.
03:40À l'ombre, en se cachant de moi, comme de grands feignants que vous êtes.
03:44Eh bien, il jouera au soleil, devant ma porte et sous mes yeux.
03:47Comme si, au moins, je saurais combien de parties ils me fairent et ce que ça me coûte.
03:52Bon, allez, je m'en vais pêcher les oignons.
03:54Comme si, au moins, je saurais pourquoi je pleure.
03:57Et puis, tu sais, l'arrêt d'autobus, ils le remettent ailleurs.
04:00Ils en profitent, tu comprends.
04:02Il paraît que depuis qu'ils passent par le boulevard, l'itinéraire est meilleur.
04:05Ben, moi, ça m'arrange.
04:06À coups du camion.
04:07Oui, pour toi, oui, bien sûr.
04:08Mais pour nous, ça nous tire du monde, tu comprends.
04:11Alors, tout ça.
04:12Bon, allez, ciao, au revoir.
04:14Ciao.
04:23Tu dois être content.
04:25Tu vas pouvoir dormir, à présent.
04:27C'est pas le silence qui te réveillera.
04:29Je m'habituais.
04:30On va quand même pas vivre les fenêtres fermées toute la journée.
04:33Nous nous sommes faits rouler avec cette histoire d'appartement.
04:35T'aurais dû te méfier.
04:37Oh, pendant les travaux, c'était tout rose.
04:38Mais à présent, c'est autre chose.
04:40Tu vas pas grogner toute la journée.
04:43Allons, un peu d'albinonie.
04:46Je crois que maintenant, ça restera entre nous, la musique.
04:49En somme, ça n'était pas du tout votre cousin.
04:52Non, madame.
04:54Pourquoi pas me l'avoir dit ?
04:56Madame, c'est la patronne.
04:59Vous voulez nous quitter ?
05:01Il veut me marier.
05:03Il va travailler deux ans et nous me barrage.
05:05Alors, moi, il faut qu'il y ait trouvé une place à côté de lui.
05:09Bien sûr.
05:12Je vous regretterai Juanita.
05:14Moi aussi, madame.
05:15Et aussi, monsieur.
05:16Et le petit, Alain.
05:20Mais il faut bien.
05:21Ça fera trois chambres.
05:23Une pour les parents et deux pour les enfants.
05:26Et tu comptes en mettre combien ?
05:28Deux.
05:28Eh ben, on n'a pas fini de tricoter toutes les deux.
05:33Dis donc.
05:34Je ne vois pas beaucoup de placards là-dessus.
05:37Tu sais, une maison sans placard, c'est une malédiction pour une femme.
05:39Mais c'est un croquis.
05:40Ben justement, sur un croquis de maison, on peut bien mettre des croquis de placard sans ça.
05:45Vous les oublierez, mes enfants ?
05:46Oh, tu sais, on n'est pas encore mariés.
05:49Et puis, construire, c'est long.
05:51Il faut de l'argent.
05:53J'espère que tu as entendu, Germaine.
05:56Et pourquoi moi ?
05:58Tu dois bien avoir quatre sous quelque part que je ne connais pas.
06:01Chut.
06:02Je n'ai rien de caché.
06:04Alors, comment se fait-il que je n'ai jamais le droit de faire ton livre ?
06:07Oh, tu as regardé.
06:09L'argent, ce ne sera pas un problème.
06:15On en trouvera.
06:16Le problème, ce sera d'apprendre le polonais.
06:19Oh, mais qu'est-ce que tu vas s'imaginer ?
06:22Il parle aussi bien le français que toi.
06:24Oh.
06:24Ben.
06:25C'est dommage, ça m'aurait fait plaisir d'apprendre quelque chose.
06:29Surtout en même temps qu'elle.
06:31On aurait vu si j'étais la première en classe parce que je copiais.
06:34Tu vas voir comment c'est.
06:35Tu ne l'as pas dit peut-être que je copiais.
06:37Tu ne l'as pas dit à maman.
06:39Hein ?
06:39Le soir des prix.
06:40Oui.
06:41Eh ben, c'était vrai.
06:42Là.
06:42Oh.
06:44Monsieur.
06:49J'ai de la chance, c'est le dernier.
06:51C'est le dernier ?
06:52Alors non, monsieur, vous n'avez pas de chance, il est réservé.
06:54Vous vous en trouvez sur le boulevard, à droite en montant.
06:57Au revoir, monsieur.
06:59Au revoir, monsieur.
07:02C'est vrai, on allait oublier le journal des petits, mon Dieu.
07:05Et maintenant, ma fille, il y a nous deux.
07:06Alors, qu'est-ce que j'ai copié ?
07:10C'est une chose qui m'a toujours intéressé, les montages.
07:13Ah, et puis, t'entends, c'était la mode, les papiers collés.
07:15Moi, ce sont les photos collées.
07:17Ça m'amuse.
07:17Bon, un certain temps, et puis...
07:19Mais il y a tout le monde.
07:21Balin, le chef de chantier, là, comment déjà...
07:24C'est bien, euh...
07:25Mario, oui.
07:26Caire, moi, la Mercière.
07:30Ah, et vous ? Où êtes-vous ?
07:31Moi ? Oh, ben, je m'imagine que je suis derrière le petit Lulu.
07:34Et forcément, on ne peut pas me voir.
07:36Vous savez, on dirait une photo de classe ou de régiment.
07:39Ou plutôt non, une photo de famille, avec tous les personnages.
07:44Et si je vous demandais quel est le plus important, hein ?
07:46À votre avis, lequel ?
07:47À mon avis ?
07:48Oui.
07:50La rue ?
07:50Oui, commandant.
07:52La rue.
07:53En tournant les feuilles de mon cahier, je peux retrouver partout l'influence de la rue.
07:57Son action sur la suite d'événements qui nous ont liés les uns aux autres pendant toute cette période.
08:03Il y eut l'accident de Vidal, d'abord, qui provoqua la première réaction du commandant.
08:07Encore ces mots d'iraille !
08:09C'est la troisième fois, en moins de six mois !
08:12Relevez !
08:12Relevez !
08:13Ceci concerne les pouvoirs publics.
08:16Je vais aller les trouver.
08:17Je vais aller les pouvoirs publics.
08:19Et ils vont bon temps !
08:20L'arrivée des ouvriers, presque des ennemis, alors à tout le moins des étrangers.
08:30Est-ce que c'est vous qui vous occupez de la rue ?
08:31Eh oui.
08:32Dis-donc, est-ce que ce sera long ?
08:34Ah, on peut pas dire, on commence à coucher des fois, ça va très vite et d'autres fois, ça lui est en éternité.
08:39Ah bon ? Bah moi ça m'intéresse pas que ça traîne.
08:42Je dois dîner, c'est ma mère qui m'attend.
08:45Tu sais non quand tu dînes ?
08:47Non, jamais fin.
08:48Mais bah alors tu reviens après ?
08:50Tu peux pas ?
08:52Faut que je me bouge, tu sais que tu t'as pas de nez.
08:54Bah alors tu me gênes, tu vois pas ? Allez, fiche ton camp.
08:57Alors ça va pas, non ? Tu me fais exprès ?
08:59Il n'y avait guère de camaraderie alors, entre Lulu et Alain Pratt.
09:03Mais la rue avait décidé de les réunir, et pour cela elle s'inventa une perle,
09:06qui devait les conduire jusqu'au plus précieux trésor.
09:09Monsieur, pourquoi tu vis ça ?
09:12Je te la donne.
09:17Alain, c'est mon meilleur ami.
09:21Pour Martine et Georges, la vie s'engageait d'une manière qui ne convenait pas à la rue.
09:26Elle les trouvait mal assorties.
09:28Et puis peut-être était-elle un peu vexée qu'ils aillent parler d'amour ailleurs.
09:33Elle avait pourtant quelque chose en réserve pour Martine.
09:36Bonjour Martine.
09:43Au revoir.
10:02Ça n'est pas bien grave.
10:04Et il vaut mieux que cela arrive comme ça et passe très vite.
10:06Il y a tant de couples pour lesquels la découverte de l'autre vient plus tard.
10:11Trop tard.
10:13Et souvenez-vous, pour Georges et Hélène,
10:16c'est la rue aussi qui avait préparé son petit traquenard.
10:20C'est grâce à elle que Georges est redevenu un étudiant solide.
10:23Et Charles, un mari plus attentif.
10:24Oui, bien sûr, il n'est pas arrivé que de bonnes choses.
10:29Sans les travaux, Caire serait peut-être encore des nôtres.
10:31Du temps qu'il sautait de sa voiture pour s'engouffrer sous son Porsche,
10:34il ne risquait pas de mauvaises rencontres.
10:37Mais c'est bien sa faute un peu à lui aussi.
10:40Il voulait la paix sans renoncer aux vieilles habitudes de la guerre.
10:42J'ai un petit compte à régler avec Vendelot.
10:45Oui.
10:47Avec le petit Jackie.
10:48Alors, dès que tu le vois dans le coin, tu m'appelles.
10:54Il a payé.
11:00Et la rue qui l'a laissé partir a payé, elle aussi,
11:04de sa liberté.
11:06Cette belle liberté du dimanche.
11:09Je ne sais pas comment les choses vont tourner.
11:12Il se peut que nous nous remettions à vivre, chacun sur son bord.
11:16Que les gestes se perdent,
11:17qui nous donnaient le sentiment de nous connaître et de vivre ensemble.
11:21À franchement parler, c'est même probable.
11:25On rejouera, chacun pour soi.
11:30Commandant.
11:38Monsieur.
11:39Je vous ai vu le mois dernier chez mon patron, monsieur de l'huile.
11:43Ah, c'est bien possible.
11:44Vous savez, depuis le mois dernier, il s'est passé tant que jour.
11:46J'ai pas beaucoup le temps de m'arrêter.
11:48Je suis un ancien camarade de captivité de Balin.
11:50Vous savez, Camille Balin.
11:51Balin, Balin.
11:53Ah, Balin le comptable.
11:54Vous savez, il nous a quittés il y a un mois, justement.
11:57Presque jour pour jour.
11:58Et il ne vous a pas écrit, vous n'avez pas son adresse.
12:00Écrire.
12:02Ah, vous voulez rire, mon pauvre ami.
12:04Les gens, vous pensez, se moquent pas mal d'un vieux sifflet comme moi.
12:07Il y en a même qui font semblant de ne pas me reconnaître sur le trottoir ou qui m'ont oublié.
12:12Alors rendez-vous compte.
12:13Écrire.
12:14Ben, tant pis.
12:15Je passe tout le temps par ici si vous avez des nouvelles.
12:17Merci.
12:19Ce qui est pris est bien pris.
12:20Et je ne regrette pas toutes ces heures passées à noter ces petites choses qui ont fait l'histoire de la rue Barré.
12:27D'autant plus qu'on ne sait jamais.
12:29Il y a encore un projet de l'EDF qui doit modifier le voltage.
12:31On a aussi parlé d'installer le chauffage urbain.
12:35Et puis aller savoir.
12:37Avec des hommes comme le commandant.
12:38Sous-titrage Société Radio-Canada
13:08Sous-titrage Société Radio-Canada
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