Passer au playerPasser au contenu principal
  • il y a 5 jours
La loi Egalim prévoit que les services de restauration collective publics doivent introduire 20 % de bio dans leurs repas. L’association Interprofessionnelle, Interbio, agit pour accompagner et inciter les acteurs du secteur à améliorer leur offre bio. Malgré une appétence de la part des consommateurs, cela reste difficile dans un contexte inflationniste.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00C'est le zoom de ce Smart Impact et j'accueille Fanny Le Maire, la présidente d'Interbio Pays de Loire, qui est avec nous en duplex.
00:14Bonjour, bienvenue. Est-ce que vous pouvez nous présenter Interbio pour commencer ?
00:20Oui, bien sûr, avec plaisir. Bonjour à tous.
00:22Alors, l'Interbio, c'est une association à caractère interprofessionnel qui est née en 1996, qui est soutenue par la région Pays de la Loire et par le ministère de l'Agriculture et qui rassemble tous les acteurs de la filière régionale, production, transformation, distribution et association de consomme acteur.
00:42Et on est vraiment là pour faire la promotion de la bio régionale.
00:47Comment elle se porte, tient justement, la filière bio dans votre région ?
00:52Eh bien, alors, dans notre région, elle se porte comme au niveau national.
00:57On a connu effectivement des turbulences, mais aujourd'hui, la filière bio renaît de ses cendres et va beaucoup mieux puisqu'on retrouve la croissance dans le réseau spécialisé,
01:10comme on retrouve la croissance dans la vente à la ferme.
01:12Rappelons qu'un producteur sur deux vente à la ferme et qu'aujourd'hui, l'application de la loi Egalim va soutenir cette filière.
01:24Si la loi Egalim avait été appliquée depuis le départ, je le rappelle, la filière n'aurait pas connu de turbulences.
01:31Oui, on va rappeler ce qu'est la loi Egalim dans un instant.
01:36Non, mais je reste sur la question de la consommation parce que vous avez été confrontée de toute la filière bio, pas seulement interbio Pays de Loire,
01:46mais à une difficulté à convaincre dans un contexte inflationniste.
01:53Est-ce que vous vous êtes dit qu'on n'y arrive pas, c'est trop compliqué ?
01:55Alors, non, on ne s'est jamais dit ça parce que la bio a toujours fait preuve de résilience et fera toujours preuve de résilience.
02:04En fait, ce qui se passe énormément, c'est que, alors effectivement, on a toujours parlé de la bio avec le prix,
02:11alors que la bio a été beaucoup moins inflationniste que le conventionnel.
02:15Et aujourd'hui, j'invite vraiment le consommateur à regarder les prix de la bio
02:20puisque aujourd'hui, on voit en croque des fruits et légumes qui sont moins chers que le conventionnel.
02:24Ça, c'est une chose.
02:25Et puis, il y a eu tous ces pseudo-labels qui sont arrivés avec des promesses mensongères.
02:36Je vais oser et je vais me permettre de rappeler que l'agriculture biologique est la seule agriculture
02:43qui interdit les produits chimiques de synthèse, tant dans la production que dans la transformation.
02:50Et je parlerai même d'alimentation biologique.
02:53Et aujourd'hui, on voit bien que le consommateur revient vers ses valeurs.
03:01Effectivement, il y a une remontée de la consommation du bio depuis plusieurs mois.
03:05Et donc, cette loi EGalim, à laquelle vous faisiez référence, qui a été votée en 2018,
03:11qui donne ce cap, 50% de produits durables et de qualité, dont 20% issus de l'agriculture biologique,
03:15dans les repas servis en restauration collective publique.
03:19Alors, vous dites qu'il y a eu quoi ? Un retard à l'allumage, c'est ça ?
03:22Ah oui ! On peut le dire comme ça.
03:27Et puis, il faut encore convaincre les élus d'appliquer la loi.
03:33Et d'ailleurs, quand on fait la remise de territoires bioengagés et d'établissements bioengagés,
03:39je remercie les élus d'appliquer la loi.
03:41Puisqu'aujourd'hui, on est encore qu'il y a à peu près 6-7% de produits bio
03:47par rapport aux 20% qu'on devrait proposer aujourd'hui,
03:52tant aux bambins dans les écoles qu'à nos aînés dans les EHPAD
03:57et que malheureusement à tous ces gens qui sont hospitalisés.
04:00Puisqu'on sait aujourd'hui que l'alimentation, la santé, l'environnement, l'agriculture sont indissociables.
04:10– Évidemment, c'est complètement lié.
04:13Alors, ça veut dire quoi ? Comment vous fonctionnez ?
04:15Vous labellisez en quelque sorte les établissements,
04:19par exemple des établissements scolaires qui ont atteint leurs objectifs ?
04:23– Alors, en fait, on a plusieurs étapes.
04:25D'abord, on organise des rencontres avec les cuisiniers.
04:28On a un salon régional qui s'appelle Pro Bio West
04:31qui est là pour que les acteurs de la filière se rencontrent.
04:35Nous avons… On participait au Serbotel,
04:38qui est le salon de la restauration à Nantes qui avait lieu la semaine dernière.
04:42Nous avons, début décembre, le salon national NatExpo
04:47où on va mettre en place, en avant la restauration collective
04:52avec une conférence qui aura lieu le 2 décembre
04:55pour mettre en avant la restauration collective
05:00et réexpliquer aux cuisiniers comment on arrive à mettre ces 20% de bio
05:04en restauration collective.
05:07Et effectivement, on a un label
05:09« Établissement bio engagé, territoire bio engagé »
05:12qui est un label national
05:14qui est porté par toutes les inter-bios
05:16pour récompenser et mettre en avant les producteurs
05:22qui sont engagés dans la filière bio
05:24puisque au-delà de 15% sur un territoire,
05:27on labellise « territoire bio engagé »
05:29et au-delà de 25% de bio dans les menus,
05:34on labellise les établissements pour récompenser
05:37et le travail des élus, et le travail des cuisiniers
05:40et j'oserais aussi y associer les équipes pédagogiques.
05:45Et il y a une demande, si on regarde ces statistiques,
05:49ces enquêtes, 85% des consommateurs
05:51intéressés par du bio dans les cantines scolaires,
05:5476% dans les hôpitaux, 74% dans les restaurants d'entreprise,
05:58enfin il y a clairement, particulièrement dans ces lieux-là,
06:02envie de bio.
06:04Quand vous discutez avec vos interlocuteurs,
06:07que ce soit les élus ou alors les personnels dans les cantines,
06:11quels freins ils rencontrent ?
06:13Puisqu'il y a une demande, il y a des producteurs,
06:16il y a une loi, pourquoi ça grince en quelque sorte ?
06:21Mais Thomas-Luc, vous savez bien,
06:23c'est difficile de sortir de sa zone de confort.
06:25Donc il y a d'abord ça, il y a l'a priori,
06:28et puis il y a repenser l'alimentation dans sa globalité.
06:33Et ça, c'est un vrai travail de fond.
06:34Donc souvent, les cuisiniers qui arrivent à…
06:38Aujourd'hui, on labellise des restaurants collectifs à 40%, 50%, 80% de bio.
06:46Donc on voit bien que la démarche est possible.
06:48La première chose, on sensibilise sur les déchets.
06:52De toute façon, ce qui coûte trop cher, c'est ce qu'on met à la poubelle.
06:55Après, on sensibilise sur la saisonnalité des produits.
06:59Et puis, on sensibilise sur le rééquilibrage des protéines animales et des protéines végétales.
07:06Et quand tout ce travail-là a été fait,
07:09nous, notre travail d'actériaux, c'est de mettre en relation
07:12tous les producteurs, tous les transformateurs.
07:16Je pense aux artisans, les boulangers,
07:18qui vont faire le pain ou, par exemple,
07:21qui font partie de cette boucle
07:22pour que les cuisiniers aient la facilité
07:26de trouver toute la matière première dont ils ont besoin
07:30pour élaborer les menus.
07:33Donc, il y a une question d'état d'esprit.
07:36Et peut-être, j'essaye de pousser un peu la logique
07:40de ce que vous venez de nous dire,
07:42de filières qui ne sont pas encore assez efficaces ou pas assez connues ?
07:47C'est vrai qu'au niveau des producteurs,
07:52il y a quand même tout un outil logistique
07:55qu'il faut mettre en place.
07:57Il y a la problématique de répondre au marché public.
08:01On connaît en France les grandes qualités
08:04de complexité des démarches administratives.
08:09Donc, c'est vrai aussi que les collectivités
08:13font aussi ce travail-là d'accompagner les producteurs
08:17pour rentrer dans cette démarche de marché public
08:21et puis mettre en place des outils logistiques.
08:25On a, dans les Pays de la Loire,
08:27des grossistes, par exemple, sur les différents mines
08:30qui servent d'outils logistiques
08:32pour concentrer l'offre.
08:35Parce que c'est, en fait, de ça dont ont aussi besoin
08:38les cuisiniers, c'est cette concentration de l'offre.
08:41Donc là, maintenant, je vois, dans les Pays de la Loire,
08:43comme dans beaucoup de régions,
08:45on a aujourd'hui un professionnalisme
08:47qui s'est mis en place
08:48pour pouvoir bien répondre à la demande
08:51de cuisiniers et de restaurations collectives.
08:53Est-ce que les entreprises jouent le jeu ?
08:57Est-ce que vous commencez à avoir
08:58des entreprises, petites ou grandes d'ailleurs ?
09:02Enfin, peut-être un peu, déjà,
09:04d'une taille un peu importante
09:05pour avoir une cantine ou un restaurant d'entreprise
09:08qui cherchent le bio, qui jouent le jeu du bio ?
09:11Oui, aujourd'hui, on voit bien que même
09:13les gros groupes, alors nous,
09:16on a des enseignes très régionales.
09:19Je pense au réseau Manger Bio,
09:21je pense à Provinces Bio,
09:22chez nous, qui sont des enseignes
09:24régionales comme nationales.
09:26On a des enseignes aujourd'hui comme Pomona
09:28qui viennent vers nous,
09:29qui ont ce gros réseau national
09:32et qui, aujourd'hui, disent
09:33effectivement, il est de notre devoir,
09:36aujourd'hui, de répondre
09:39à la demande des cuisiniers
09:41pour l'application de la loi Egalim.
09:43Donc, il y a aujourd'hui une vraie volonté
09:46dans les acteurs.
09:48Aujourd'hui, ce qui nous a beaucoup manqué
09:50et ce qui nous manque encore,
09:52c'est quand même le soutien
09:53des pouvoirs publics.
09:55Parce qu'aujourd'hui, on sait
09:57les externalités positives
10:01de l'agriculture biologique,
10:03on sait ô combien on a manqué
10:06de ces outils pour l'application
10:09de la loi Egalim.
10:11Et aujourd'hui, j'aimerais bien
10:14que les pouvoirs publics
10:18nous soutiennent mieux
10:19pour que ce soit au niveau
10:22de nos producteurs,
10:23de nos transformateurs
10:24et que ce soit au niveau
10:26de la restauration collective,
10:27qu'on ait vraiment des outils
10:29encore plus efficaces
10:31pour les accompagner.
10:33Est-ce qu'il y a toujours
10:35de nouveaux agriculteurs
10:37qui se mettent au bio ?
10:38Parce qu'il y a eu, malheureusement,
10:40avec la baisse de la consommation,
10:41quelques-uns,
10:42il y a eu un retour en arrière,
10:45ce qui est compliqué d'ailleurs.
10:46Mais est-ce qu'il y a toujours
10:47une transition au bio qui se fait ?
10:51Alors, effectivement,
10:52on a connu un peu
10:54de déconversion,
10:55nous, pas trop dans les pays
10:56de la Loire.
10:57On est une région relativement stable.
11:01Après, Thomas-Hu,
11:02c'est toujours la même chose.
11:03Qu'est-ce qu'on veut en France
11:04comme agriculture ?
11:05Et moi, qui interviens
11:07dans des établissements agricoles,
11:09j'ai des jeunes qui me disent,
11:11Fanny, si l'agriculture biologique
11:12n'est pas soutenue,
11:14je ne serai pas agriculteur.
11:15Donc, qu'est-ce qu'on veut
11:18comme agriculture ?
11:20Merci beaucoup, Fanny Le Maire.
11:22Et à bientôt sur Be Smart Fortune.
11:25C'est l'heure du grand entretien
11:26de ce Smart Impact.
11:27Merci à vous.
11:28On va creuser.
11:29Non, merci à vous.
11:30Mangez bio, mangez du goût.
11:32Ça, c'est ça.
11:33C'est un très, très bon conseil.
11:34Ça va mettre en appétit
11:35pour la journée.
11:37Merci encore
11:37et bonne journée
11:39dans votre région
11:40des Pays de Loire.
11:41On va passer
11:42à notre grand entretien.
11:43Tout de suite,
11:44on va creuser ensemble
11:45le tunnel de la ligne ferroviaire
11:47à Lyon-Turin.
Écris le tout premier commentaire
Ajoute ton commentaire

Recommandations