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  • il y a 6 jours
Dans son édito du 27/10/2025, Thomas Bonnet revient sur les émeutes de 2005, qui avaient éclaté après la mort de deux jeunes hommes poursuivis par la police.

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Transcription
00:00On n'a tiré aucune leçon. Rappelez-vous, en 2005, le pays a été traversé par des scènes qui paraissaient inimaginables.
00:06A l'époque, l'extrême violence de certains jeunes de banlieue contre les policiers était venue percuter la classe politique de l'époque.
00:13Le réel qui explose au visage de ceux qui étaient plongés dans le déni, la montée du communautarisme, l'explosion de la délinquance, la haine nourrie contre la France.
00:21Voilà tout ce qui apparaissait au grand jour.
00:23Pendant trois semaines, les nuits ont été ponctuées d'affrontements entre les forces de l'ordre et ceux que Nicolas Sarkozy avait qualifiés de racailles.
00:30De cet épisode, il a été décidé de tirer la conclusion suivante.
00:34Le malaise des jeunes de banlieue doit appeler une réponse ferme de l'État.
00:38Mais cette réponse, elle a été davantage financière que sécuritaire.
00:42Vous faites référence aux investissements monstres dans la politique de la ville.
00:46Absolument. Depuis 2010, ce sont des dizaines de milliards d'euros qui ont été engloutis dans cette politique de la ville.
00:52Leur politique de la ville, c'est une formule un peu creuse pour dissimuler tout cet argent qui est investi dans les quartiers difficiles.
00:59De l'argent comme seule réponse, finalement, pour tenter d'acheter la paix sociale.
01:03Sauf que c'est totalement inefficace.
01:05D'une part, les investissements n'ont pas permis de répondre aux réelles problématiques des habitants.
01:09Dans un rapport de 2020, la Cour des comptes épinglait l'échec du dispositif.
01:14D'autre part, on l'a vu, malgré ces investissements, la paix sociale n'est pas venue.
01:18Les quartiers sont en proie aujourd'hui à l'explosion du trafic de drogue.
01:21Et la violence quotidienne qui en découle.
01:24Une violence qui a débordé de ces quartiers après la mort de Noël en 2023.
01:28Contrairement à 2005, cette fois, ce sont aussi les villes moyennes épargnées jusque-là qui ont été le théâtre et des faits de violence.
01:35L'intensité était tellement inédite, avec un coût estimé à 1 milliard d'euros.
01:40C'est-à-dire 4 fois plus qu'en 2005.
01:42Une montée en puissance qui coïncide avec la croissance du nombre de quartiers prioritaires de la ville.
01:47Depuis 20 ans, il y a désormais 1 362 quartiers prioritaires en France.
01:52Et tous les départements sont désormais concernés.
01:54Ces émeutes, elles posent donc la question de la réponse politique aujourd'hui à apporter face aux violences urbaines.
01:58Oui, et à la nécessité de ramener l'ordre durablement dans ces quartiers.
02:01Certains tentent aujourd'hui, au contraire, de souffler sur les braises.
02:04Rappelez-vous tous ces élus insoumis qui refusaient d'appeler au calme pendant les émeutes de juin 2023.
02:10Ces mêmes élus qui tentent aujourd'hui de monter la population contre la police,
02:14en proférant en permanence des accusations de racisme contre l'institution.
02:18Il n'y a rien à attendre de cette partie-là de l'échiquier politique soumise à cette partie de la France pour obtenir des gains électoraux.
02:25En revanche, quelle déchéance de la part de celui qui était Premier ministre au moment des faits en 2005 ?
02:30Dominique de Villepin affirme aujourd'hui que Zied et Bouna sont des victimes, je le cite,
02:35de la ségrégation de la République, comme pour tenter de rompre avec son passé d'homme d'État
02:40et pour draguer lui aussi l'électorat des banlieues.
02:42L'ancien Premier ministre jette le discours républicain aux oubliettes.
02:46Avec lui, ce sont aussi les policiers dont il dit qu'ils ne sont plus un visage de confiance, qui sont sacrifiés.
02:51Nous avons là le symbole le plus éclatant de la soumission d'une partie de la classe politique
02:55à cette réalité démographique qui dictera bientôt les idées à défendre.
03:00Que dire enfin sur cette presse de gauche dont le principal quotidien titre aujourd'hui sur les révoltes de 2005 ?
03:06Le mot révolte a donc remplacé celui d'Émeute, une façon de revisiter les événements a posteriori
03:12en leur apposant une lecture politique.
03:14De cette hyperviolence, certains veulent faire un message.
03:16Les pillages et les saccages nous ont pourtant montré autre chose avec des jeunes
03:20qui ne savaient très souvent pas pourquoi ils étaient là.
03:2220 ans après l'automne 2005, si pas grand-chose a changé dans les quartiers,
03:26une certaine gauche, elle, a définitivement perdu sa boussole.
03:30Sous-titrage Société Radio-Canada
03:34Sous-titrage Société Radio-Canada
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