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L'édito de Thomas Bonnet : «Deux ans après, Crépol symptôme d'une France déchirée»
CNEWS
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il y a 1 jour
Dans son édito du 17/11/2025, Thomas Bonnet revient sur le meurtre de Thomas au cours d’un bal de campagne dans la Drôme il y a deux ans
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00:00
On va revenir en France avec vous, Thomas Bonnet.
00:03
C'était il y a deux ans, presque jour pour jour.
00:05
Le jeune Thomas était tué à la sortie d'un bal à Crépole.
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Depuis, l'enquête se poursuit pour retrouver les auteurs.
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Thomas Bonnet, l'auteur du coup de couteau n'a toujours pas été identifié
00:16
et le mobile n'a pas été défini ?
00:18
Non, et rappelez-vous, dans les premières heures de l'enquête,
00:20
une dizaine de témoins affirment avoir entendu des propos racistes.
00:25
Ils soutiennent Mordicus.
00:26
Tous les jeunes du quartier de la Monnaie sont venus avec l'idée, je cite,
00:30
de planter du blanc.
00:31
On est là pour tuer du français.
00:33
Voilà ce qu'aurait entendu notamment une jeune femme,
00:35
témoin de l'agression mortelle de Thomas.
00:37
La première communication du procureur, quelques jours après les faits,
00:40
ne reprend pas ces éléments mais parle d'une expédition programmée.
00:44
Mais au fur et à mesure que l'enquête avance,
00:46
ces aspects-là disparaissent du dossier.
00:47
La thèse d'une altercation ayant conduit à l'attaque au couteau est désormais privilégiée.
00:51
Les témoignages sur les propos anti-blancs ont été condensés
00:55
dans un PV perdu au milieu du dossier.
00:58
Aujourd'hui, selon une enquête du Figaro parue ce matin,
01:01
deux associations souhaitent se constituer partie civile
01:03
pour remettre la thèse du mobile raciste au cœur des discussions.
01:07
La griffe, Alliance Générale contre le Racisme et pour l'identité française et chrétienne,
01:12
et Résistance Républicaine estiment que cet aspect est crucial dans le dossier.
01:17
D'abord rejeté, leur demande sera finalement étudiée dans les prochains mois.
01:20
Alors, on a l'impression qu'il y a un certain malaise autour de cette enquête.
01:24
Depuis le premier jour, la mort de Thomas est devenue plus qu'une simple affaire
01:27
entre les jeunes de Crépole et de Romand-sur-Isère.
01:30
L'émotion est nationale, le drame devient une affaire politique et médiatique.
01:33
Alors, dans quelle mesure cela a-t-il pu peser sur l'enquête ?
01:36
Selon une source judiciaire citée, là encore, par le Figaro,
01:40
compte tenu du contexte, il est possible que la justice puisse vouloir mettre de côté
01:44
cette circonstance de racisme pour éviter une instrumentalisation du dossier
01:49
et ne pas le rendre trop sulfureux.
01:52
Parallèlement, le discours médiatique s'évertue aussi à redessiner une version des faits.
01:56
Dans un édito, Patrick Cohen reprend peu ou prou la version des suspects,
02:00
parle des mises en cause comme de jeunes venus s'amuser,
02:03
et ponctue sa démonstration en parlant d'un bal tragique.
02:06
Fait rare, l'Arcom avait à l'époque épinglé le journaliste pour cette chronique.
02:10
Et puis, il y a eu évidemment cette tentative de réécriture dans un livre.
02:13
Deux journalistes et un scénariste prétendent vouloir passer au peigne fin
02:16
les circonstances de cette nuit tragique.
02:19
Dans un enchaînement de fadaises, les auteurs estiment notamment
02:21
que si les jeunes de la monnaie avaient des couteaux,
02:23
ce n'était pas pour attaquer personne, mais simplement pour couper leur chit.
02:27
L'ouvrage a été un échec en librairie, mais malgré tout,
02:30
il aura réussi à heurter les propres parents de Thomas,
02:32
déjà condamnés à vivre avec l'absence de leur fils.
02:35
Les voilà désormais contraints de faire face à ces tentatives de réécriture
02:39
venues d'un monde médiatique que cette affaire embarrasse,
02:41
car elles le placent devant une réalité qu'ils ne veulent pas voir.
02:46
Oui. Pourquoi deux ans plus tard, le drame de Crépole est-il toujours aussi inflammable ?
02:51
J'étais dans ce que vous étiez en train de raconter.
02:53
Pourquoi c'est encore inflammable ?
02:55
Parce que chaque acte d'enquête nous place devant le comportement indigne
02:58
des mises en cause lors de la reconstitution numérique.
03:01
C'était il y a un mois.
03:03
Les jeunes du quartier de la monnaie ont eu une attitude déplacée
03:05
en multipliant les ricanements et les provocations
03:07
à l'égard des témoins qui étaient présents à la soirée.
03:10
Une attitude qui fera dire à Marie-Hélène Thoraval,
03:12
maire de Romand-sur-Isère,
03:13
que nous avons face à nous, et je la cite,
03:15
des adversaires.
03:16
Et voilà donc le fossé vertigineux qui se présente à nous
03:19
quand on se penche sur le drame de Crépole,
03:21
celui de ces mondes qui ne se côtoient plus que dans le drame,
03:24
deux sociologies qui s'évitent sciemment,
03:26
en réalité, deux Frances qui vivent côte à côte
03:29
et qui à Crépole se sont retrouvées face à face
03:31
pour reprendre les mots de Gérard Collomb en quittant Beauvau.
03:34
La prophétie de l'ancien ministre de l'Intérieur
03:36
a sans doute connu une de ses premières concrétisations
03:39
en cette dramatique nuit de novembre 2023
03:42
devant cette salle des fêtes d'un petit village de la Drôme.
03:45
Merci beaucoup, merci beaucoup Thomas Bonnet.
03:48
Oui, effectivement, c'est la France,
03:50
les deux Frances face à face, quoi.
03:51
Ça y est, très localement, mais là, ils y étaient.
03:56
Il y a des points de tension en France
03:58
où deux Frances se font face, effectivement.
04:01
C'est pour ça que c'est important d'avoir
04:02
non seulement évidemment les auteurs de ce crime,
04:05
mais aussi le mobile,
04:06
parce que si c'est une affaire qui dépasse la simple intercation,
04:09
c'est important justement de la catégoriser comme telle.
04:15
Sous-titrage Société Radio-Canada
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