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  • il y a 12 heures
Dans son édito du 29/10/2025, Thomas Bonnet revient sur les municipales de Paris.

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Transcription
00:00Ça montre que le parti présidentiel est tiraillé entre plusieurs loyautés,
00:03alors que pendant plusieurs mois, il y avait une forme d'évidence
00:06à voir les troupes de Gabriel Attal rejoindre la dynamique lancée par Rachida Dati.
00:11La décision d'hier est un nouveau revirement.
00:14Alors officiellement, Renaissance justifie ce choix par la meilleure place
00:18qui leur est offerte sur la liste de Pierre-Yves Bournazel,
00:20invoquer aussi l'avenir judiciaire de Rachida Dati,
00:23qui comparaîtra en septembre 2026 dans un procès pour corruption et trafic d'influence.
00:28Officieusement, les relations dégradées entre la ministre de la Culture et Gabriel Attal
00:33peuvent expliquer ce choix, des considérations personnelles
00:36qui ont donc surpassé les considérations pragmatiques
00:39parce que Rachida Dati est bien mieux placé aujourd'hui que le candidat Horizon,
00:44dont la notoriété est aussi nettement inférieure.
00:47Ces deux candidatures peuvent en tout cas constituer un risque pour la droite et le centre.
00:51En divisant leur voie, ils pourraient réduire leur chance de l'emporter dans la capitale
00:54et mettre ainsi un terme à 25 ans de règne socialiste à Paris.
00:59Et cette décision, elle est aussi à lire à l'aune des considérations nationales.
01:02Oui, en effet, malgré leur inimitié,
01:04Édouard Philippe et Gabriel Attal ont donc décidé de faire front commun à Paris.
01:07Cette alliance de circonstances sera aussi à l'œuvre dans d'autres grandes villes.
01:11Mais à Paris, elle obéit surtout à un objectif, celui d'atteindre Emmanuel Macron.
01:15Le président de la République a fait de Rachida Dati sa candidate,
01:19lui opposer un autre concurrent, c'est donc lui mettre des bâtons dans les roues.
01:23Et certains macronistes pro-Rachida Dati voient aussi dans cette alliance
01:26une validation par Gabriel Attal du discours des troupes d'horizon
01:30qui appelle, je vous le rappelle, à la démission du chef de l'État.
01:33L'élection municipale à Paris va donc voir un concurrent faire campagne
01:37contre la candidate du président, président qu'il est censé soutenir.
01:41Cela montre plus largement l'implosion imminente de ce qu'on appelle le bloc central.
01:44On peut y ajouter l'embarras des Républicains qui ont décidé de suspendre
01:48les ministres issus de leur rang, dont Rachida Dati.
01:52Elle devrait quand même être soutenue par le parti qui ne peut pas prendre le risque
01:55de passer totalement à côté de l'élection municipale à Paris.
01:58Et Thomas, est-ce que la bataille de Paris est un avant-goût de ce qui nous attend pour 2027 ?
02:01En tout cas, on a les mêmes ingrédients, Anthony, des divisions internes,
02:05des rivalités personnelles et la figure encombrante du chef de l'État
02:08qui plane au-dessus des débats à Paris.
02:10La menace pour la droite et le centre, c'est que la gauche s'entende pour une alliance large
02:14et l'emporte à la fin.
02:16En 2027, la menace pour la droite et le centre, c'est de ne pas accéder au second tour,
02:20faute de pouvoir s'entendre sur une candidature commune.
02:23Dans les deux cas, la Macronie va s'évertuer à rompre avec l'héritage du président de la République.
02:28Alors, il y a plusieurs façons de tuer le père.
02:29Gabriel Attal dit qu'il ne comprend plus le chef de l'État.
02:32Édouard Philippe appelle clairement à sa démission programmée.
02:35C'est très intéressant d'ailleurs de voir l'évolution du maire du Havre, Édouard Philippe, dans les sondages.
02:40Depuis qu'il a lancé cet appel à la démission, il dégringole,
02:43alors même que les Français sont eux-mêmes favorables au départ d'Emmanuel Macron.
02:46Ça montre que cette idée, même si elle est partagée,
02:49ne peut pas venir de ceux qui ont servi sous les ordres du président de la République
02:53et qui doivent tout à Emmanuel Macron.
02:56Ça veut dire que les Français sont attachés à une forme de loyauté
02:58et sanctionneront sûrement ceux qui manquent de reconnaissance.
03:01L'aspiration des gagistes est forte dans les esprits, c'est clair,
03:05mais les enfants politiques d'Emmanuel Macron qui veulent en être les artisans,
03:09les artisans, pardon, pourraient en être les premières victimes.
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