Dans son édito du 24/11/2025, Thomas Bonnet revient sur la controverse autour de la permission de sortie de prison d’un dangereux narcotrafiquant à Vendin-le-Vieil.
00:00Oui, chaque semaine nous plonge encore un peu plus dans l'absurdité d'un système judiciaire qui devient de plus en plus incompréhensible.
00:06Au moment où l'État dit vouloir déclarer la guerre au narcotrafic,
00:10voilà qu'une figure connue et reconnue du trafic de drogue en Seine-Saint-Denis va passer tranquillement une journée en dehors de sa cellule.
00:17Espérons d'ailleurs qu'il ne s'agisse que d'une journée, parce que ce détenu, jugé particulièrement dangereux,
00:22a déjà été exfiltré en 2014 par un commando armé alors qu'il avait été sorti de sa cellule pour un rendez-vous médical.
00:29On apprend ce matin que le ministère de l'Intérieur a dû mettre en place un dispositif de sécurité XXL pour encadrer sa sortie,
00:37comme si la police n'avait pas mieux à faire que de suivre la déambulation de cet homme qui n'aurait jamais dû quitter sa cellule.
00:44Condamné jusqu'en 2029, il a sollicité une permission pour un entretien d'embauche 4 ans avant sa sortie potentielle.
00:51L'administration pénitentiaire était contre, le parquet était contre, mais une personne en a décidé autrement, le juge d'application des peines.
00:59Une décision qui interroge sur le statut même de ce magistrat qui peut outrepasser les recommandations des experts et de ceux qui côtoient les détenus au quotidien.
01:08On peut aussi se demander s'il est approprié de confier ce genre de décision à une seule personne,
01:13alors que la collégialité d'une telle décision permettrait d'éviter les risques de pression, de menaces, voire de corruption.
01:19En l'état, un magistrat décide seul sur le fondement de son expérience et sans doute aussi un peu de son idéologie en décalage complet avec la volonté du plus grand nombre.
01:30Thomas, c'est ce décalage qui rend la justice de plus en plus incompréhensible.
01:33Oui, les sondages se suivent et documentent le fossé qui est en train de se creuser entre les Français et ceux censés rendre la justice en leur nom,
01:41comme si les magistrats n'évoluaient pas dans la même réalité que les autres,
01:45comme si le détenu était perçu comme une victime de la société,
01:48comme si le terme répressif était à bannir de leur vocabulaire.
01:52Des juges qui ne répondent jamais de leurs décisions, même quand celles-ci peuvent conduire à un drame.
01:56La mort du jeune Elias fuit l'aboutissement d'un parcours judiciaire jonché d'erreur d'appréciation.
02:01À trois reprises, les juges des enfants avaient eu face à eux les délinquants qui ont tué l'adolescent avant qu'ils ne commettent l'irréparable.
02:08À chaque fois, ils ont prononcé des mesures éducatives et des interdictions de rentrer en contact sans qu'elles ne soient jamais respectées.
02:15Ces décisions ont mené à la mort d'Elias, tuée à coup de machette par deux individus
02:20qu'ils n'auraient jamais dû croiser sur sa route.
02:22Alors plus que jamais, pour les victimes, pour leurs familles et plus largement pour garantir la fermeté de l'État
02:27contre ceux qui constituent une menace, il est temps de renverser la table en matière de délinquance
02:33comme en matière de narcotrafic.
02:35La faiblesse de la réponse judiciaire est devenue aujourd'hui le principal obstacle à la lutte contre l'insécurité.
02:40Il est urgent d'agir, de prendre le risque en effet de s'exposer au courroux du monde judiciaire,
02:45sans doute d'une partie du monde médiatique pour qu'enfin les Français retrouvent confiance dans la justice.
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