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  • 2 months ago

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00:00Le Premier ministre démissionnaire a pris la parole il y a quelques instants, on va l'écouter.
00:05De refaire vivre le paritarisme et la démocratie sociale.
00:09Ce temps, je l'ai aussi consacré avec les formations politiques du socle commun pour bâtir...
00:14En ce lundi, on n'était plus rempli pour que je puisse exercer ces fonctions de Premier ministre
00:21et permettre au gouvernement d'aller devant l'Assemblée nationale demain.
00:26Pour trois raisons.
00:27La première, c'est que précisément ces formations politiques ont fait mine parfois de ne pas voir le changement,
00:34la rupture profonde que représentait le fait de ne pas se servir de l'article 49 aligné à 3 de la Constitution.
00:41C'est-à-dire qu'au fond, il n'y avait plus de prétexte pour une censure préalable.
00:45La deuxième des choses, c'est que les partis politiques continuent d'adopter une posture
00:53comme s'ils avaient tous la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
00:58Et au fond, je me suis retrouvé dans une situation dans laquelle j'étais prêt à des compromis,
01:02mais chaque parti politique veut que l'autre parti politique adopte l'intégralité de son programme.
01:07La troisième des choses, c'est que la composition du gouvernement au sein du socle commun n'a pas été fluide
01:14et a donné lieu au réveil de quelques appétits partisans, parfois non sans lien, c'est d'ailleurs très légitime,
01:21avec la future élection présidentielle.
01:24Et nous sommes toujours en ligne avec Nicolas Rousselier, historien, spécialiste d'histoire politique.
01:32Il en a été question, Nicolas Rousselier, dans l'intervention, on vient de l'entendre, de Sébastien Lecornu.
01:38Est-ce qu'aujourd'hui, l'une des racines du mal, c'est que la France est malade de son élection présidentielle,
01:45qui phagocyte et le débat public, et concentre à tel point les ambitions des uns et des autres
01:55qu'on n'a pas le temps du temps démocratique ?
02:00Oui, écoutez, la première remarque que l'on peut faire, c'est que je trouve que le discours de M. Lecornu
02:08aurait peut-être dû arriver avant. Il a été très silencieux, comme il l'a dit lui-même pendant toute la séquence.
02:16Et en fait, un Premier ministre doit aussi être quelqu'un qui, autant que faire se peut, embarque l'opinion derrière lui.
02:24Ce que fait M. Lecornu, c'est de prendre acte de l'échec d'un retour au parlementarisme.
02:31On pourrait considérer que c'est un peu naïf comme constat, parce qu'effectivement,
02:36il y a une absence de culture de compromis, il y a les ambitions présidentielles.
02:42Et en même temps, cette voie me semblait être, ou elle peut encore l'être dans les jours qui viennent,
02:51la seule voie possible de construction de compromis.
02:57Simplement, ce parlementarisme n'a jamais été pratiqué dans l'Assemblée française depuis 60 ans.
03:07Les esprits, donc, finalement, ne savent pas comment faire.
03:12Et la séquence qu'on vient de vivre, moi, je l'interprète comme un retour à l'espoir présidentiel par les forces politiques.
03:20Les forces politiques sont elles-mêmes en crise, et c'est bien pour ça qu'elles espèrent se reprendre du poil de la bête
03:31par une séquence électorale, où chacun peut espérer améliorer son score.
03:36Pourquoi pas ? Certaines forces politiques peuvent même espérer regagner une majorité.
03:40Donc, en fait, c'est un retour à ce qu'on appelle la démocratie majoritaire, au majoritarisme,
03:47où, en ayant une majorité par les urnes, même si c'est une majorité très courte,
03:53avec un nombre de sièges à peine au-dessus de la majorité,
03:57on va considérer qu'il y a un mandat du peuple,
04:00que ce mandat du peuple permet de faire voter le programme.
04:05Et si vous voulez, c'est la démocratie par le mandat.
04:07Et cette démocratie par le mandat, elle revient en fait à faire un diktat par rapport aux parlementaires,
04:14notamment tous ceux qui sont dans l'opposition.
04:17Donc, je pense que c'est un peu ça que les acteurs politiques ont en tête.
04:21Est-ce qu'ils y croient vraiment ? C'est difficile à dire.
04:25Mais moi, j'interprète l'ensemble de la séquence comme un échec de cette voie
04:29qui était ouverte vers le parlementarisme,
04:31et finalement, une course en avant, une fuite en avant,
04:35vers un possible, pas certain du tout, un possible retour du majoritarisme.
04:40Beaucoup de conditionnalité dans votre voie.
04:43Merci beaucoup Nicolas Rousselier.
04:45parmi nous.
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